Je ne comprenais pas bien pourquoi elle faisait tant de mystères autour de ce qui lui était arrivé. Si elle avait des problèmes il fallait qu’elle aille voir la police mais ca après avoir fait un tour dans un hôpital pour ses diverses blessures. Je fus bien contente d’entendre William appuyer mes propos en parlant au nom de son métier, même si ce qu’il disait était quand même un peu inquiétant. Malheureusement mes questions restèrent sans réponses comme si nous venions de nous adresser tout simplement à un mur. Je soupirai un peu agacée par cette situation dans laquelle elle nous avait entrainée et dont elle ne voulait rien nous dire. William continua tant bien que mal les soins sur mon amie avec ce qu’il avait sous la main. Cette fille venait de se faire découper en morceau les doigts de pieds mais elle persévérait à vouloir résoudre ses problèmes seule, enfin avec notre aide. J’étais assez impressionnée par son tempérament même si d’un autre côté je la trouvais un peu irresponsable d’agir de la sorte. Je fus assez soulagé quand notre brave médecin me dit de pouvoir relâcher le chiffon que je tenais toujours au niveau du bras de la jeune femme. Ma main commençait à être bien engourdie par la position qu’elle avait tenue. Il me félicita pour mon assistance tandis que Nara me faisait un haussement de sourcils des plus insistant. Je la fusillai du regard en répondant au jeune homme. « J’ai pas fait grand-chose par rapport à toi. » Je ne comprenais pas pourquoi mon amie me faisait ce genre de signe avec ses sourcils mais je sentais bien un commentaire de nouveau gênant arriver. Heureusement Will lui demanda comment elle allait l’empêchant peut-être de dire quelque chose ou peut-être pas. Elle répondit simplement qu’elle se sentait vivante. Ca c’est sûr qu’elle l’était. Pour une fille qui avait été enterrée il y a deux mois à peine elle était bien vivante. Pas entière mais elle respirait, son cœur battait dans sa poitrine et elle n’avait pas de vers lui dévorant la figure... Puis elle ajouta au mot vivante qu’elle venait d’employer un petit ca va.  Je me levais du sol où je m’étais assis et me positionna, les mains sur les hanches près du lit. Les yeux de mon amie croisèrent les siens le temps d’un instant. Je me faisais du soucis pour elle. « Faut pas appeler les flics, ni personne. Je veux juste être en état de rentrer et régler ce bordel moi-même. J'comprends pas tout... mais il s'est passé des merdes à Prague. Enfin, je peux rien dire, c'est secret défense » J’ouvris la bouche pour protester contre ce qu’elle venait de dire. Secret défense ? Mais d’où pouvait-elle être impliqué dans quelque chose de secret défense. Elle se prenait pour une James Bond Girl ou quoi ? Oui parce que j’avais vu les quelques films sur ce super espion aux multiples gadgets… Mais, le regard insistant d’Anteynara m’empêcha de dire finalement mon fond de pensées. Je regardai William un instant puis je soupirai en acquiesçant d’un hochement de tête. « Oui c’est promis. » J’avais toujours eu confiance en elle, je savais que c’était une personne fiable. Peut-être que je me trompais, mais mon instinct continuait à me dire que je pouvais avoir confiance en elle maintenant. La situation était étrange mais elle restait mon amie et de toute façon, je ne savais rien sur ce qui avait pu se passer. Peut-être ne nous disait-elle rien parce qu’elle ne voulait pas nous impliquer justement ? Que de questions sans réponses et qui le resteraient ainsi apparemment. « J'vous revaudrai ça. T'as déjà vu la suite impériale du Carlson Kath ? La terrasse donne une vue sur tout Miami, et y'a un jacuzzi privé pour faire plein de trucs intimes... » Intimes ? Que voulait-elle dire par là ? Je comprenais pas bien l’utilité d’un jacuzzi à part se détendre dedans. « Enfin j'espère que l'hôtel est toujours debout après tout c'temps sans moi... » C’est vrai, qu’en était-il du Carlson aujourd’hui ? Je n’en savais absolument rien. Je ne passais pas vraiment tout mon temps là-bas. Ce n’était pas le genre d’établissement que je fréquentais même si mon amie le possédait. Je jetai un coup d’œil à William qui ne devait pas trop comprendre pourquoi elle parlait de cet hôtel. « Nara est la propriétaire de l’établissement. Tu y as déjà été ? Il est vraiment magnifique ! » Je souriais. Ce n’était vraiment le moment de parler hôtel mais je trouvais qu’au moins ca détendait un peu l’atmosphère tendue. J’essuya mes mains tâchées de sang sur mon chemisier tout autant tâché. Je me sentais bien sale avec tout ça. Mes yeux se posèrent sur les mains du docteur qui maitrisait avec perfection les sutures. J’avais eu l’occasion d’en faire à quelques reprises mais elles étaient vraiment beaucoup moins belles que celles qu’il terminait de faire. Au moins Anteynara aurait de belles cicatrices. « Je vais aller me nettoyer … enfin du moins comme je peux … » Je souris légèrement en rejoignant la salle de bain. Au passage je ramassai ma veste que j’avais laissé trainer par terre afin de la mettre sur moi à la place de mon chemisier souillé. Si je sortais dans cet accoutrement les gens allaient se poser des questions. J’alluma l’eau du lavabo et commença à y laver mes mains. J’entendais les voix des deux autres dans la chambre mais sans en comprendre leur conversation. L’eau transparente qui s’écoulait sur ma peau se colora en rouge en s’échappant par le trou de l’évacuation. Je frottai comme je pu avec le savon de très mauvaise qualité. Profitant que les regards de mes amis soient occupés, je changeai mon chemisier par ma veste. Mon regard se posa sur le miroir et j’aperçu du sang de mon amie à quelques endroits sur mon visage que je m’empressai d’enlever. Quand je me sentis à peu près propre, je regagnai la chambre. « Qu’est-ce que tu vas faire maintenant ? Je veux dire, tu vas pas pouvoir juste refaire surface aux yeux de tous le monde avec ta tête ? Les gens vont se poser des questions tu sais. » C’était pas dans le but de l’insulter que je disais ca, mais elle avait quand même la tête d’une fille qui venait de passer un mauvais moment et les gens ne pourraient s’empêcher de poser des questions. Ca plus le fait qu’elle revenait d’entre les morts … Je n’étais pas certaine que réapparaitre en faisant juste un coucou allait passer si facilement.
 

Elle se sentait vivante… au moins, elle se sentait pas sur le point de crever non? On était déjà bien avancé! Déjà, l’infection n’avait plus de raison d’être sur l’ensemble de ses plaies, j’me disais qu’on venait d’enlever un facteur assez importants des blessures. Parce que bon, on sait bien ce qui est pire avec les bobos, c’est lorsque ça commence à s’infecter… et disons que même parfois, quand ce n’est pas pris en charge rapidement, ça peut faire des ravages. En parlant de ravage, il y avait toujours les orteils de la jeune femme de cachées quelque part et à voir l’allure du pied concerné, je tenais pas tant que ça à faire connaissance avec les parties du corps manquants. Je ne pouvais rien faire pour elle actuellement, pas dans cette chambre d’ĥôtel en tout cas, je manquais de ressource et c’était foutrement pas hygiénique comme endroit, avouons-le. Pendant que je terminais mon boulot à son bras, Kathelyn se mit à questionner son amie à propos du pourquoi et du comment de son état. C’était assez intriguant, surtout en voyant l’étendu des dommages sur son corps. Je restai attentif à ses réponses, bien qu’elles ne soient pas très élaborées. Ça me semblait tellement louche que mon regard croisa celui de Kath lorsqu’elle nous fit promettre de ne rien dire. Dans quel genre de situation elle m’embarquait elle? Qui était cette femme à qui j’allais promettre de ne rien dire? Était-elle dangereuse au final? J’en savais strictement rien. C’était en Kathelyn que j’avais confiance et j’osais espérer que je faisais la bonne chose. « Oui ça va… mais tu dois prendre soin de toi là! » C’était pas parce que j’avais passé ici et là qu’elle était complètement guérie. Elle me semblait être quelqu’un d’assez solide mais c’était correct aussi de se laisser soigner… elle était pas indestructible.

J’étais en train de terminer les points de sutures sur le bras d’Anteynara lorsque cette dernière s’adresse à notre connaissance commune en lui disant qu’elle nous en devait une, qu’elle voulait bien nous passer une chambre bien luxueuse dans un hôtel. Je connaissais de nom mais je ne comprenais pas grand chose… à part les trucs intimes dans le Jacuzzi, ça… ça m’allait bien. Kathelyn s’était tourné vers moi pour m’expliquer que l’hôtel Carlson était à son amie. Je haussai les sourcils. « Wow! C’tun bel endroit. Oui, j’y suis déjà allée à deux reprises pour des colloque de médecine. J’ai jamais été jusqu’aux chambres par contre. » Je savais qu’il y avait plusieurs évènements dans les salles de réception, c’était pas mal le plus loin que je m’étais rendu dans la visite de l’établissement. Puis, sans accepter le cadeau, Kath nous informa qu’elle allait tenter de se laver un peu du sang qu’elle avait sur le corps - et qui n’était pas le sien. Logique… mais ça me troublait un peu qu’elle ignore ce que son amie avait dit, parfois j’me demandais si elle avait pas peur de se retrouver seule avec moi… je savais pas trop. J’en fis pas un plat, c’était pas le temps et je savais que des questionnements, j’en aurais continuellement avec cette jeune femme. C’était pas toujours facile mais je continuais de me dire qu’elle en valait la peine. Bien qu’une petite partie de moi avait peur qu’on se joue de moi et qu’on finisse par me laisser de côté. « Voilà… tes plaies sont toutes propres et tu devrais plus te vider de ton sang. Avale ça… ça va t’aider avec la douleur. » Je lui donnai deux comprimés : des anti-inflammatoire et des anti-douleurs également. « Comment est-ce que tu es arrivé ici? Est-ce que tu veux qu’on te raccompagne quelque part? » Je pouvais pas croire qu’elle allait rester ici seule encore longtemps. À ce moment, Kath revint vers nous, dans un meilleur état. La salle de bain était donc libre. Je ramassai mon matériel en me levant. « Je vais vous laisser discuter un peu, je vais aller nettoyer tout ça. » Elles devaient avoir bien des choses à se dire. J’apportai donc mon sac pour essayer de faire du rangement et mettre de l’ordre un peu dans mes trucs.



 

Elle espérait pouvoir compter sur eux. En Kath, certainement, mais Will, elle ne le connaissait pas. Elle osait imaginer que si son amie était si proche de lui, il ne ferait rien contre elle. Surtout après l'avoir aidée comme ça. S'ils allaient parler de tout ça, leur erreur pourrait leur attirer des ennuis, plus ou moins graves, et Antey ne voulait pas ça. Elle préférait prendre du recul et relativiser, se dire que ce serait surtout elle qui serait entièrement décrédibilisée, et non ses amis qui prendraient des risques. Mais tout de même, il fallait être prudent, et tant qu'elle ne savait pas exactement ce qui était arrivé, elle préférait rester ouverte à toutes les éventualités. Elle les vit bien s'échanger un regard, mais finalement elle obtint ce qu'elle voulait. « Oui c’est promis. » OK. Elle sourit doucement et poussa un petit soupir. Ca allait, elle n'était pas morte et pas près de l'être, mais ça faisait quand même un mal de chien tout ça. Enfin, elle n'aimait pas se plaindre, alors elle préféra ne rien dire. Au lieu de ça, elle décida de proposer à son amie de la remerciant en lui offrant un petit séjour dans la plus belle suite de son hôtel. Enfin, ça restait encore à voir, car si elle avait été considérée morte tout ce temps, peut-être que l'établissement ne lui appartenait plus... Elle n'était pas trop informée sur les possibilités, ça ne lui était jamais arrivé auparavant d'être déclarée morte. M'enfin, quand Kathelyn complimenta l'hôtel, elle ne put retenir un petit sourire fier. « Wow! C’tun bel endroit. Oui, j’y suis déjà allée à deux reprises pour des colloque de médecine. J’ai jamais été jusqu’aux chambres par contre. » répliqua William. Bon, c'était toujours plaisant de recevoir de belles critiques sur son chef d'oeuvre. Le Carlson au moins, elle en était fière, sans retenue. Elle avait acheté ce bâtiment, avait fait faire des travaux monstrueux, pour créer un lieu parfait. C'était son oeuvre, clairement. « Bah voilà. Occasion. En bonne compagnie en plus » elle fit avec un petit sourire chargé de sous-entendu. Kathelyn alla ensuite dans la salle de bain pour se laver. La pauvre, elle avait du sang partout sur ses fringues. Antey espérait quand même que celles-ci n'avaient pas une valeur sentimentale, ou une autre connerie du genre. Pendant ce temps, William lui fila des comprimés à avaler. « Voilà… tes plaies sont toutes propres et tu devrais plus te vider de ton sang. Avale ça… ça va t’aider avec la douleur. Comment est-ce que tu es arrivé ici? Est-ce que tu veux qu’on te raccompagne quelque part? » Elle le remercia d'un signe de tête avant d'avaler de suite les cachets. En espérant que ça fasse effet rapidement. Quant à ses questions...  « Je... euh. Pour être honnête, je sais pas trop où j'étais ces derniers temps... j'suis un peu confuse » répondit-elle, et ce n'était pas un mensonge du tout. On l'avait visiblement trimballée de la République Tchèque jusqu'à Miami, et elle avait passé deux mois tellement terribles et confus qu'elle était incapable de replacer le voyage. C'était peut-être mieux, après tout, de ne pas se souvenir de cet épisode. « J'veux bien être déposée chez moi ouais » elle ajouta avec un petit soupir, avant de compléter : « Merci ». Après un temps, elle décida quand même de profiter de l'absence de Kath pour avoir une conversation un peu confidentielle avec lui. Il fallait quand même aborder le sujet, et elle connaissait assez Kath pour savoir qu'elle avait soigneusement évité le sujet de la chambre. Mais à peine fut-elle tournée vers lui pour prendre la parole que Kathelyn revint, interrompant la possible discussion. Oops, bon, dans ce cas, elle se retiendrait. « Qu’est-ce que tu vas faire maintenant ? Je veux dire, tu vas pas pouvoir juste refaire surface aux yeux de tous le monde avec ta tête ? Les gens vont se poser des questions tu sais. » demanda alors son avis, qui soulevait quelques questions importantes. William, lui, en profita pour aller s'isoler dans la salle de bain à son tour et les laisser entre filles. En vérité, Anteynara ne prévoyait pas de se cacher, mais elle comptait régler ses problèmes divers et éclaircir les zones d'ombres, tout ça au plus vite. Elle ne s'était encore jamais retrouvée dans une telle situation, donc peut-être que la réaction des gens allait la surprendre. Elle ne savait pas à quoi s'attendre, avait du mal à imaginer que deux mois étaient passés et que tout le monde la croyait morte. Qu'on était allé jusqu'à l'enterrer. Ca semblait surréel. « Je sais pas. En même temps, ils ont pas retrouvé mon corps, je sais pas trop quelles preuves ils avaient pour me déclarer morte si facilement. Faut que je vérifie tout ça... j'suis tout aussi confuse que toi, voire plus » dit-elle en soupirant. Elle avait mal au crâne, ne savait pas si c'était le résultat direct d'un coup ou de quelque chose, ou si c'était à cause du stress, de l'adrénaline, et de tout ce bordel. Sa seule hâte était de pouvoir rentrer, contacter ses responsables, et faire en sorte que tout rentre dans l'ordre. Quelqu'un passerait nettoyer la chambre, on allait chercher des informations sur l'entrepôt où elle était retenue, et elle pourrait commencer à enquêter... après s'être fait soigner évidemment. « Merci d'être venue, Kath. Je sais que c'est bizarre tout ça. J'étais à Prague pour le travail, un travail dont j'peux pas te parler... je sais pas ce qui s'est passé. On m'a enlevée à la sortie de mon hôtel » elle expliqua, doucement, calmement, maintenant qu'elles étaient seules et qu'elle se sentait plus prête à parler. C'était Kathelyn, elle lui faisait confiance. Avec William, malgré tout, elle n'avait pu s'empêcher de dresser ses murailles de protection. « J'savais que j'pouvais compter sur toi... genre, mon frère, j'crois qu'il m'aurait raccroché au nez » elle fit avec un petit rire. Antey ferma les yeux quelques secondes, mais non, il ne fallait pas dormir maintenant, elle dormirait une fois chez elle. Elle rouvrit les yeux et tourna la tête vers Kath. « Bon, alors. Toi et Docteur Sexy. Il est performant ? » elle demanda sans gêne, un sourire sur les lèvres et baissant la voix pour que ça reste bien entre elles deux, comme si soudain elle avait quinze ans et se retrouvait au milieu d'une soirée pyjama avec sa meilleure amie. Ce n'était peut-être pas exactement le moment, mais elle était curieuse.

Ce petit sauvetage improvisé venait de me faire comprendre que jamais je ne ferait médecine. J’avais beaucoup d’admiration pour le travail que faisait William, je ne savais pas comment il faisait pour garder autant son sang-froid et ne pas se sentir sur le point de défaillir. L’habitude sans doute. J’avais l’habitude du sang, j’avais été élevé dans une ferme où l’on égorgeait les animaux pour les manger, mais le sang humain et l’affect qui me liait à Nara c’était de trop. Heureusement notre bon médecin ne m’avait pas trop demandé de l’aider et j’étais un peu soulagée à vrai dire. Lorsque les soins arrivèrent sur la fin et que je sentis que mon aide n’était plus spécialement requise, je me précipitai pour me nettoyer du sang de mon amie. Mon chemisier était plein de sang et je doutais, même après un bon lavage, que je puisse le récupérer. Beaucoup de mystère résidait autour de l’état de mon amie, un mystère qu’elle ne semblait pas vouloir éclaircir. Au lieu de ça, elle nous proposa de nous remercier en nous invitant dans la suite de son hôtel. Lorsque je revins dans la chambre, après un rapide brin de toilette, William venait de finir de nettoyer, soigner les plaies de mon amie. Il lui donna quelques antidouleurs et pris possession de la salle de bain pour se nettoyer à son tour. J’en profita pour lui demander ce qu’elle comptait faire maintenant. Tout le monde la croyait morte … « Je sais pas. En même temps, ils ont pas retrouvé mon corps, je sais pas trop quelles preuves ils avaient pour me déclarer morte si facilement. Faut que je vérifie tout ça... j'suis tout aussi confuse que toi, voire plus » Je m’assis à côté de la jeune femme sur le lit et la regarda quelques secondes. C’est sûr que ce n’était pas une situation très typique à gérer. Je n’avais pas de réponses à lui apporter ni même un plan. J’étais toujours décontenancée par sa présence dans cette chambre d’hôtel et d’autant plus qu’elle s’y trouvait dans un piètre état. De quoi se poser milles et une questions. « J'savais que j'pouvais compter sur toi... genre, mon frère, j'crois qu'il m'aurait raccroché au nez » Elle se mit à rire et j’esquissai un petit sourire amusé. Elle avait eu de la chance que je n’en fasse pas de même. J’avais assisté à l’enterrement de mon amie et voilà qu’elle m’appelait avec un numéro inconnu. De quoi devenir folle ou croire à une blague. « Je serais toujours là pour toi, quoi qu’il arrive. » Je posai ma main doucement sur son bras, faisant attention aux blessures qu’elle pouvait avoir sur son corps. Elle était mon amie, je ne savais pas trop pourquoi étant donné que nous étions si différentes, mais elle restait mon amie. Et entre amies il fallait se soutenir et j’étais prête à la suivre les yeux fermés s’il le fallait. C’est pour cela que j’avais cessé de poser des questions sur ce qui lui était arrivé. Je lui faisais confiance. « Bon, alors. Toi et Docteur Sexy. Il est performant ? » Me dit-elle subitement à voix basse. Je la fixai, elle et son sourire amusé qui s’était glissé sur ses lèvres. Mes joues rougirent un petit peu et nerveusement je passai une main dans mes cheveux. Je jetai un coup d’œil à la salle de bain où je pouvais entendre de l’eau couler. « Je … On n’a encore rien fait … enfin … » Je croisai le regard de mon amie qui semblait attendre plus de détails. Je baissai mes yeux et le ton de ma voix. « A mon anniversaire, il est venu dormir chez moi et j’avais bu, un peu trop et … euh … Il est … descendu. » Je sentais mes joues s’enflammaient au fur et à mesure que j’essayais de livrer quelques détails à mon amie. Je n’étais franchement pas à l’aise avec tout ça. « Enfin tu vois quoi ! C’était très bien, c’était même super. Il est très doué. » Je souris un peu gênée mais également avec une pointe de fierté tout au fond de moi. Fière d’avoir découvert ses talents ? Je ne savais pas trop. En tout cas je pouvais dire que cette soirée je ne l’avais pas oubliée et elle ne m’avait pas laissé indifférente au jeune homme. Disons même qu’elle avait attisé un peu plus ce que je pouvais ressentir pour lui, quoi que ce soit. « On a pas été plus loin, même si je sais qu’il en a envie. Je crois … » Il ne me l’avait jamais clairement dit, il ne m’avait jamais mis la pression à ce niveau là et c’était tout à son honneur mais sentais bien qu’il avait envie d’aller plus loin avec moi. Son comportement respectueux à mon égard était vraiment appréciable. Je me sentais bien, je me sentais en confiance avec lui. Je savais que lorsque je lui dirais que je serais prête à franchir le cap, il saurait être ce que j’attends. William revint dans la pièce et je lui adressai un sourire en le suivant du regard. J’avais de la chance d’être tombé sur aussi gentil que lui. « Merci pour Anteynara, c’est vraiment gentil de t’être libéré. J’espère que tu auras pas de soucis avec ton travail. » avait quand même quitté l’hôpital dès que je l’avais appelé c’était vraiment beaucoup pour moi. Il aurait pu refuser surtout qu’il ne connaissait pas mon amie, mais non.