Anteynara n’avait pas mentis lorsqu’elle disait vouloir nous prêter la suite du Carlson pour nous remercier de l’avoir aider après son retour d’entre les morts. En effet, j’avais reçu quelques temps après une carte de l’hôtel de la part de mon amie m’invitant à utiliser son cadeau quand je le souhaitais la semaine suivante. Je l’avais laissé de côté dans un premier temps avant de me dire qu’il serait finalement peut-être sympa d’en profiter avec William. Après-tout, le cadeau était certainement beaucoup plus pour lui que pour moi. Il lui avait quand même administré les premiers soins et moi je n’avais fait que l’assisté du mieux que je pouvais. J’avais donc envoyé un message au jeune homme pour savoir ce qu’il souhaitait faire de la suite. Sa réponse arriva bien vite et positive. Je trouvais cela un peu étrange de profiter d’une chambre d’hôtel sans partir en vacances mais je me disais aussi que ce serait bien pour se ressourcer un peu. Plus les jours passaient et plus j’appréhendais cette soirée. Non pas que je pensais que cette soirée allait mal se passer, au contraire, mais parce que c’était quelque chose qui me sortait de ma zone de confort. Et puis avec ce qui c’était passé à mon anniversaire … ma tête s’était remplie d’interrogations qui m’avaient conduites à aller chez le médecin pour une contraception.
 
J’avais préparé un sac avec quelques affaires de première nécessité pour la nuit et le lendemain, ne sachant pas vraiment à quoi m’attendre. Une trousse de toilette, un maillot de bain – pour le jacuzzi –, un long t-shirt en guise de chemise de nuit et des affaires de rechanges. J’avais dit à William que je le rejoindrai directement au Carlson, j’avais besoin de marcher et de prendre le bus pour tenter de diminuer l’angoisse qui se nichait au creux de mon estomac. Mais le trajet n’en fit rien, en revanche le sourire de William qui s’afficha sur son visage en me voyant arriver devant l’hôtel me rassura. « Salut toi ! » lui lançai-je en m’approchant du jeune homme. Je posai doucement mes lèvres sur les siennes pour lui donner un baiser. Lorsque je me décollais, un sourire se glissa sur mes lèvres. J’étais content de le revoir. En fait, je me rendais compte qu’il me manquait sans doute un peu plus que je ne l’aurais pensé. Un portier nous ouvrit la porte et nous entrâmes dans le hall majestueux. « C’est magnifique tu trouves pas ? » Je levai les yeux au plafond le temps de quelques instants, pour observer les détails qui se trouvaient au-dessus de nos têtes. Lorsque mes yeux eurent assez profité du spectacle qui s’offrait au-dessus de moi, nous nous dirigeâmes vers la réception afin de se présenter avec la carte que m’avait laissé mon amie. On fut accueilli très chaleureusement, voir même un peu plus que les autres clients lorsque je mentionnai que nous venions pour la suite. On nous y conduisit sans attendre jusqu’à la chambre qui se situait au dernier étage de l’hôtel. Lorsque les portes s’ouvrirent je fus frappé de plein fouet par la splendeur et l’immensité de la pièce, ou plutôt des multiples pièces. « Oh waouh ! » Je n’avais pas d’autres mots qui me venait à la bouche pour dire ce que je ressentais à cet instant précis. Des gens avaient réellement des moyens de se payer quelque chose d’aussi grand ? Pour ma part c’était tout juste si je pouvais payer la chambre d’un hôtel miteux. « Mme Carlson a laissé un paquet pour vous dans la chambre. » me dit l’homme qui nous avait accompagné. Je le regardai un peu surpris. Mon amie avait ajouté un autre cadeau à celui qu’elle venait de nous faire. Je quittai la pièce pour passer dans la chambre qui faisait presque le double de mon salon. Une boite blanche était posée sur le lit. Je m’approchai et l’ouvris. Je me demandais bien ce qu’elle pouvait contenir. Un petit papier de soie recouvrait un tissu rouge en dentelle. Je le pris dans mes mains et le tissu se déplia pour laisser apparaitre une nuisette en dentelle très sexy. « Oh mon dieu … » Son amie avait-elle essayé de lui envoyer un message à travers ce second petit cadeau ? Je ne comprenais pas trop pourquoi elle m’offrait une telle chose, surtout que ce n’était pas franchement mon genre. Au fond de la boite restait un autre petit bout de tissu, qui s’avérait cette fois-ci être une culotte ou du moins ce qui devait en être une avant qu’elle ne se fasse découpée … J’entendis soudain William dans mon dos et dans un mouvement de panique je remis le tout dans la boite, le rouge me montant aux joues. Je fis volte-face en laissant derrière moi le cadeau. « C’est rien, rien du tout … Juste une blague de Nara … » Mais mes paroles ne furent apparemment pas assez convaincantes pour faire disparaitre la curiosité de William.

Finalement, ce n’était pas les anti-douleurs qui avaient fait parler l’amie de Kathelyn, Anteynara… à qui on avait apporté de grands soins dans une chambre d’hôtel miteuse, quelques jours plus tôt. Je comprenais encore rien de cette histoire, c’était complètement louche surtout qu’elle était supposé être morte, aux dires de Kath. On avait eu la confirmation qu’elle était bien en un morceau - ou presque, si on oublie les orteils. J’aurais probablement pas d’autres informations à propos du pourquoi, du comment de ce qui s’était passé à Prague mais au moins, je pouvais me rassurer en me disant que j’avais fais mon travail et que cette personne était déjà un peu mieux lorsque nous l’avions déposé chez elle. Bref, tout ça pour dire que j’avais reçu une très belle invitation que je n’avais pas pu refuser d’aller passer une nuit dans une chambre luxueuse à l’hôtel Carlson. Disons que niveau intimité, nous n’avions pas exploré beaucoup Kathelyn et moi mais ce n’était pas l’envie qui manquait d’aller plus loin avec elle. On s’entendait super bien, on se plaisait et je ne fréquentais pas d’autres filles à part elle. Mes amis ne comprenait pas mais j’avais envie de voir si je pouvais vivre quelque chose de vrai avec la jeune femme et c’est pourquoi elle avait littéralement toute mon attention. Elle était géniale! On s’était donc fixé rendez-vous devant l’hôtel Carlson à une heure précise. Sac à la main, j’attendais à l’extérieur l’arrivé de ma belle brunette qui ne se fit pas tarder. Je sentis mon corps faire un bon lorsqu’elle s’approcha de moi, cette sensation était toujours tellement chouette à ressentir. J’adorais sa compagnie, je voulais être avec elle tellement plus souvent que nos horaires nous le permettait! « Bonsoir! » lui dis-je en souriant avant de poser ma main dans le bas de son dos pour profiter du doux baiser qu’elle posait sur mes lèvres avant qu’elle ne me sourit à nouveau. J’en revenais toujours pas à quel point elle pouvait être belle! On tourna ensuite les talons pour entrer dans l’immense bâtisse. C’était assez impressionnant comme hôtel, Kath en était la première émerveillée par les lieux. J’étais déjà venu ici mais je ne pouvais pas la contredire sur ce qu’elle me disait. « Totalement! C’est dingue quand même de se dire que tout ça, c’est à ton amie! » Je me demandais bien comment elle pouvait être propriétaire de tout ça à son âge! Un truc familiale probablement? Peut-être que Kath le savait en fait! Après être passé à la réception, on fut conduit au dernier étage de l’hôtel par un employé de l’endroit qui nous aida même à transporter le peu de bagages que nous avions pour la seule nuit que nous passions ici.

C’est une chambre à couper le souffle qui se dressa devant nous à la minute où les portes s'ouvrirent. Je pouvais pas croire que ça existait. C’était aussi gros qu’un appartement ce truc! J’avais beau vivre très bien financièrement, jamais je n’avais été jusqu’à m’offrir une chambre de la sorte. Pendant que la tête dans toutes les directions, Kath s’enfonçait dans chacunes des pièces, je sortis un billet de 20$ pour le donner en pourboire à l’employé qui nous laissa en toute intimité après avoir informé la présence d’un cadeau sur le lit. C’était intriguant tout ça et lorsque j’allai à la rencontre de Kathelyn, cette dernière était déjà en train d’ouvrir le paquet, sa réaction se fit entendre, bien malgré elle à mon avis. « Qu’est-ce que c’est? » Cette dernière sursauta un peu en refermant la boîte tout en se tournant vers moi. Visiblement, elle ne voulait pas que je vois tout ça. Techniquement, c’était juste une blague d’Antey. « Hey mais je veux rire moi aussi! » Je me penchai donc pour soulever la boite pour sortir le vêtement - qui était en fait un sous-vêtement de la boîte. Je sifflai quelque peu, en fait, c’était clairement pas une blague et puis si a en était une, moi je l’aimais bien cette blague, elle pouvait nous servir?   « Wow, c’est magnifique ça! Très beau cadeau! » dis-je en soulevant le déshabiller devant mes yeux avant de tourner la tête vers Kathelyn qui était visiblement mal à l’aise, c’est pourquoi j’ajoutai : « Tu crois qu’il est à ma taille? Je pense que ça va m’aller comme un gant, t’en penses quoi? » Le but était de la faire rire et à mon avis, c’était chose faite. Fallait pas se gêner de si peu. Si elle voulait pas mettre ça, elle n’avait qu’à pas le faire, tout simplement. Personne lui mettait la pression ici, j’osais espérer qu’elle soit au courant depuis le temps qu’on se voyait maintenant. Je déposai le tout sur le lit pour venir la serrer contre moi, j’étais heureux d’être là avec elle! « Je suis très content d’être ici avec toi! On va bien s’amuser! T’as parlé d’un jacuzzi en plus, non? » Je crois qu’il était techniquement sur le balcon? En me décollant d’elle, j’allai justement vérifier, le nez dans la fenêtre comme un gamin  et c’était bien le cas. « Finalement est-ce que Anteynara t’a donné un peu plus de nouvelles sur son état et sur ce qui s’était réellement passé ou bien pas vraiment? J’espère au moins qu’elle a été se faire soigner correctement! »

William avait été tout autant que moi émerveillé par l’hôtel qui s’offrait à nous. Je n’arrivais pas à croire du cadeau que mon amie nous avait fait là. Certes l’hôtel lui appartenait et elle pouvait facilement faire ce qu’elle voulait de ses chambres, mais pour moi c’était extraordinaire. Jamais je n’avais eu la chance de profiter d’une aussi belle suite et peut-être que l’occasion ne se renouvèlerait jamais. Lorsque l’homme qui nous accompagnait m’avait informé qu’un second cadeau m’attendait dans la chambre, ma curiosité avait été piqué au vif. Je n’avais pas attendu une seconde de plus et m’étais précipité de le voir. Ce que je découvris à l’intérieur de la boite me fit piquer un fard lorsque William voulut savoir ce que j’avais bien pu avoir. « Qu’est-ce que c’est ? » Tant bien que mal j’avais essayé de dissimuler les tissus sexy en baratinant une histoire de blague sans importance de la part de mon amie. Ce fut un échec car le jeune homme ne fut que plus intrigué. « Hey mais je veux rire moi aussi ! » Il passa sur mon côté pour saisir le déshabillé que je trouvais plus qu’osé. « C’est rien … » Je vis un sourire satisfait et amusé apparaitre sur le visage de William à la vue du tissu. Je sentis mes joues s’enflammer davantage lorsqu’il se mit à siffler. Il flatta le cadeau que je venais de recevoir avant de me regarder. Je ne devais pas paraitre bien fière devant lui à cet instant précis. Je ne comprenais pas pourquoi Nara m’avait offert une telle chose. Cela m’embarrassait un peu, même si dans le fond je trouvais son geste et le cadeau super. Mais je ne m’assumais pas autant pour porter des choses comme ça. Le rapport avec mon corps était quelque chose d’assez compliqué quand il s’agissait de le mettre en avant. « Tu crois qu’il est à ma taille ? Je pense que ça va m’aller comme un gant, t’en penses quoi ? » Je le regardai quelques secondes avant de me mettre à rire de bon cœur. D’entendre sa plaisanterie m’aida à me détendre un petit peu. « J’en pense, sans vouloir t’insulter, que tu risques de ne pas passer dedans… ou bien en déchirant quelques coutures peut-être. » Je souris, amusée, alors qu’il reposait la lingerie sur le lit. J’étais contente qu’il ne me demande pas les essayer car je n’étais pas certaine de le vouloir. Pour lui faire plaisir, peut-être que je l’aurais fait, ou peut-être pas, je ne savais pas. En tout cas il ferma la conversation pour mon plus grand soulagement. Ses bras s’enroulèrent autour de moi et je profitai de l’étreinte pour respirer discrètement. Je sentais le rouge de mes joues disparaitre. Il me dit alors être très content d’être avec moi, certain de s’amuser avant de parler du jacuzzi que j’avais mentionné dans un message. Je me reculai avec un petit sourire. « Oui, Nara a dit qu’il y avait un jacuzzi avec la chambre. ». Je suivis William qui semblait savoir où est-ce qu’il pouvait bien se trouver. Il colla son visage à la fenêtre et j’en fis de même. Waouh, c’était donc pas une blague, il y avait bien un bain à remous sur le balcon de la chambre. Sérieusement, quand on était riche, rien n’avait de limite apparemment. Je me reculai de la vitre pour répondre à la question que mon bon docteur m’avait posée. Je secouai la tête négativement et dit : « Elle tient à ne pas nous impliquer plus qu’on ne l’est déjà. C’est peut-être bête mais je sens que mon instinct me dit que je peux lui faire confiance. » Je ne savais pas ce que mon amie avait bien pu faire à Prague et qu’est-ce qui s’était passé mais je sentais qu’elle n’était pas la mauvaise fille de l’histoire. Quelque chose me disait qu’il y avait une explication rationnelle à tout ça mais que moins ont été au courant mieux c’était.  « Elle a été pris en charge et a reçu des soins médicaux, c’est ce qui importe. » Je m’étais fait du souci pour la jeune femme, mais je savais que c’était une battante. Malgré ce qu’elle venait de vivre et la perte de ses orteils, elle s’en remettrait. Elle était comme ça, une dure à cuire. Je chassais les interrogations que j’avais autour de l’histoire de mon amie pour me concentrer plutôt sur le moment présent. « Tu voulais pas te baigner ? » Un sourire se glissa sur mes lèvres et je tournai les talons pour attraper mon sac que j’avais laissé à l’entrée de la chambre en arrivant. J’en sortis mon maillot de bain à deux pièces, choisis par Lina il y a bien des mois de ça. Ca faisait un certain temps que je ne l’avais pas mit et j’espérais qu’il m’aille encore. Je me dirigeai vers la salle de bain pour me changer mais la splendeur de la pièce m’arrêta lorsque la lumière s’y alluma. « Vient voir ! Est-ce que tu as déjà vu une salle de bain aussi grande et aussi belle de toute ta vie ? » Pour moi une salle de bain ne se résumait qu’à une douche ou au mieux une baignoire avec un lavabo. Ici les deux étaient présents avec en plus un immense miroir, une double vasque. Le marbre était juste trop magnifique pour mes yeux. J’avais l’impression d’être dans un rêve. Si mon frère pouvait voir ca … Je me retournai vers William avec une main sur la bouche. « Je t’ai pas dit ! » Un large sourire s’afficha sur mes lèvres. J’avais tenu à lui dire la nouvelle de vive-voix et finalement j’avais failli oublier. « Mon frère est en ville ! Il a quitté le complexe pour me retrouver ! » J’étais contente de pouvoir partager cette nouvelle car c’était quelque chose de très important dans ma vie. Mon frère n’était pas n’importe qui, il représentait énormément pour moi.
 

Je sentais qu’on allait passer une très belle soirée et nuit ensemble, Kathelyn et moi. Mais, aussi gentleman que je pouvais l’être, je mentirais si je disais que je ne me faisais pas idées concernant le fait d’aller finalement plus loin tous les deux. Je me disais que c’était vraiment un bon moment pour se lancer non? Elle attendait le moment parfait, je pouvais comprendre… mais là, ça semblait y ressembler à mon avis. Et puis, j’étais pas le seul à se faire des idées puisque son amie avait déposé au très joli déshabiller sur notre lit, disons que ça laissait vite l’imagination aller. Naturellement, le contenu de la petite boîte eut comme effet de gêner beaucoup la jeune femme à mes côtés qui me regardait avec ses joues bien rouges. C’était mignon mais je ovulais pas non plus qu’elle soit mal à l’aise c’est pourquoi je fis genre, que ce cadeau en fait, c’était pour moi. L’effet espéré fut réalisé lorsqu’elle se mit à rire avec moi. « Quoi? » dis-je, faussement choqué par son commentaire comme quoi je n’allais probablement pas rentré convenablement dedans. « Merde alors, moi qui a travaillé si fort sur ma taille de princesse. Je vais devoir doubler le régime et un jour, j’te promet, je serai magnifique là-dedans! Juste pour toi! » C’était du gros n’importe quoi mais on riait bien! Je profitai du moment pour me coller à elle et lui donner un peu d’affection, c’était si facile en sa compagnie de vouloir continuellement l’avoir contre moi… et bien plus! Bon ok, j’allais clairement devoir me calmer les hormones moi car je les sentais bien bouillir. Ça devait être l’effet qu’elle me faisait déjà, de base, mélangé à l’aspect féerique de la chambre. Pour me changer les idées un peu, je parlai du fameux jacuzzi qui avait retenu mon attention plus tôt. Kathelyn confirma que c’était bel et bien le cas et c’est comme deux gamins qu’on avait le visage dans la fenêtre à regarder le balcon avec le gros bain bien chaud qui attendait que nous! C’était génial, en plus la vue était magnifique! On allait pouvoir remercié 15 fois son amie pour ça. D’ailleurs, penser à cette dernière me rappelait bien l’évènement louche dans lequel on avait été en sa compagnie. Disons qu’elle avait été dans un sacré état et on avait jamais réellement su pourquoi. À comprendre ce que Kath me répondit, elle n’en savait pas plus grand chose à l’heure qu’il est… c’était beaucoup trop bizarre mais bon! Kath lui faisait confiance, moi… j’en étais pas si certain mais avais-je vraiment mon mot à dire là-dedans? La jeune femme était tellement gentille et innocente que j’avais peur parfois qu’on se serve d’elle ou bien qu’elle se mettre dans des situations pas possible sans s’en rendre compte réellement. Je me contentai de lui faire un sourire et elle ajouta à tout ça qu’Anteynara avait reçu des soins médicaux. « C’est au moins ça oui! Elle était dans un sacré état.. je m’imagine même pas tout ce qu’elle a dû endurer… » Et qui vivait ça d’ailleurs hein? Qui se faisait couper les orteils à froid?

Bref, c’était pas le temps de s’imaginer des histoires d’horreur puisque ma belle brunette me proposa d’aller me baigner. « Bien sûr que j’aimerais me baigner, on y va maintenant? » Ça semblait être un bon plan! On se sépara pour aller se changer chacun de notre côté mais j’eus à peine le temps de sortir mon maillot de bain que Kath m’informa de venir voir la salle de bain. « Wow! Non… jamais! Et je ne pensais pas non plus m’extasier un jour devant une salle de bain! Et toi? » lâchais-je en riant. Puis, comme si en voyant la toilette, elle venait d’avoir une illumination, cette dernière se tourna vers moi avec les yeux bien grands. « Non… enfin, je crois pas… je sais pas! Qu’est-ce qui se passe qui fait briller tes yeux comme ça? » Je croisai les bras contre mon torse alors qu’elle m’annonça, toute souriante que son frère avait quitté le complexe également pour venir la voir. Sur le coup, je fus frappé par la surprise. Il avait quitté le complexe pour la ramener la ensuite ou bien parce qu’il avait réalisé lui aussi, que c’était complètement ridicule? Je ne pouvais pas être rabat-joie devant autant de joie, c’est pourquoi je lui souris. « C’est génial ça! Tu dois être tellement contente! Les retrouvailles se sont bien passés? » Première question… Le tout était assez positif, tant mieux pour elle! Au moins, elle se faisait pas gronder d’avoir quitté la famille. « Et si on continuait la conversation bien au chaud? » lui proposais-je avant de la laisser de changer, même chose de mon côté pour qu’on se rejoigne finalement dans l’eau bien chaude. Kath était magnifique dans son bikini, elle avait un corps d’enfer mais ça… je le gardai pour moi car je me doutais bien que ça la gênait et je voulais qu’elle se sente bien avec moi, tout simplement. Je lui pris la main pour l’aider à embarquer et s’installer également. « On est bien hein? Et regarde la vue! » Il faisait nuit maintenant et on pouvait voir les lumières de la ville autour de nous. On se sentait puissants d’en haut comme ça! Puis, ma deuxième question concernant son frère arriva bien rapidement… je m’inquiétais, c’était plus fort que moi. « Alors ton frère compte s’installer à Miami également? » Tout dépendant de sa réponse, j’allais rapidement pouvoir être soulagé à mon avis et pouvoir passer à autre chose complètement.

William me faisait rire. Il arrivait toujours à me détendre quand il sentait que j’étais mal à l’aise et j’appréciais cela chez lui. J’essayais de faites des efforts et de me sentir moins gênée en sa présence mais parfois c’était plus fort que moi. Mais au lieu de trouver ca ridicule, il n’en faisait jamais cas. Je me sentais bien avec lui, quoi qu’il se passait. Après la découverte du fameux jacuzzi, nous décidâmes de nous baigner pour débuter cette soirée. Seulement la beauté de la salle de bain me stoppa net dans ce que je m’apprêtais à faire. J’appelais William pour qu’il vienne contempler cette petite merveille. Mon émerveillement fut apparemment contagieux car il en fit un petit commentaire. « Je ne m’imaginais tout simplement pas mettre les pieds un jour dans une chambre aussi chère d’un hôtel. » Soudain je me mis à penser à mon frère et me rendis compte que je n’avais toujours rien dit à son propos au jeune homme. C’était un sujet important que j’avais eu envie de partager avec lui mais je m’étais retenu pour le lui annoncer en face. Il fut content pour moi et me demanda comment les retrouvailles s’étaient passées. « C’était comme si on ne s’était jamais quitté. Je suis super heureuse de le retrouver ici, qu’il m’est retrouvée ! » La joie qui gonflait mon cœur était tellement immense que je ne pouvais m’empêcher de trépignais sur place avec un large sourire. L’amour que je portais à mon frère était la plus puissante chose que je pouvais sans doute ressentir dans ma vie. William proposa que l’on continue cette conversation au chaud dans le jacuzzi. J’acquiesça d’un signe de tête, mon maillot de bain toujours en main. Il quitta la salle de bain pour que je puisse me changer et en faire de même dans l’autre pièce. Une fois ma petite tenue enfilée, je me regardai dans le miroir un court instant. J’étais vraiment pas habituée à porter ce genre de choses mais bon je n’avais que ça. Je sortis de la salle de bain pour rejoindre Will qui m’attendait près de la porte menant au balcon. Je passais mes bras sur le devant de moi comme s’ils arriveraient à cacher quelque chose de mon corps. Mes yeux détaillèrent son corps discrètement, la dernière fois que je l’avais vu aussi peu vêtu c’était le jour de mon anniversaire. Malheureusement, l’alcool avait eu raisons des détails des souvenirs de cette soirée et j’avais oublié à quel point il était aussi beau à regarder sans son haut. Il m’aida à rentrer dans le bain à remous dont la température était très agréable. Je laissai tout mon corps s’enfoncer dans l’eau jusqu’à ne laissait que ma tête à la surface. « C’est vrai que c’est magnifique. J’ai pas vraiment l’occasion de voir Miami d’aussi haut la nuit. » Je regardai la vue qui s’offrait à nous. Une brise légère vint caresser mes cheveux détachés qui tombaient sur mes épaules. Surplombait la ville ainsi donnait une impression étrange. Un peu comme si nous venions de gagner quelque chose qui ne nous était pas accessible habituellement. Et c’était un peu le cas finalement. Je tournai ma tête vers le jeune homme quand il me questionna sur mon frère. Je voyais sur son visage qu’il n’était pas aussi heureux que tout à l’heure, peut-être même inquiet, mais je ne comprenais pas trop pourquoi. « Oui il veut rester en ville, près de moi. Reid habite chez moi pour le moment jusqu’à ce qu’il se trouve un appart en ville, du coup … évite peut-être de venir à la maison … » Je fis un faible sourire avant d’ajouter précipitamment pour qu’il ne se méprenne pas sur mes paroles : « C’est pas que j’ai honte de toi … Au contraire mais … tu vois c’est mon frère … Il est, comment dire, très protecteur avec moi alors je sais pas trop comment il prendrait la chose. » Je m’approchai doucement de William jusqu’à me retrouver à quelques dizaines de centimètres de lui. J’espérais qu’il comprendrait que je ne veuille pas qu’il croise mon frère par hasard sans lui en avoir parlé avant. « Mon frère c’est la personne la plus importante dans ma vie, te vexe pas surtout … » Je posai mes lèvres sur les siennes rapidement avant de continuer « … J’aimerais que tu le rencontre, enfin si ça te dis. » Je le regardai en espérant que sa réponse soit positive. Même si l’idée de les présenter l’un à l’autre m’angoissait, je savais que ce serait quelque chose d’important pour moi. Reid n’était pas n’importe qui et William non plus. A des niveaux différents, ils avaient une place dans ma vie et dans mon cœur. Je redoutais la réaction de mon frère quand je lui dirais pour Will, même s’il avait sans doute plus ou moins compris que le médecin était bien plus qu’un médecin. En me glissant à côté de lui ma main frôla sa jambe légèrement sous l’eau. « Tu penses que ça mange quoi les personnes riches au diner ? » Oui je changeais de conversation du tout au tout mais mon estomac commençait à réclamer de la nourriture. Pas que j’étais pressée de manger mais d’y pense ce serait bien déjà.
 

Je ne pensais pas non plus me retrouver dans une chambre aussi chère à un jour. Non pas que je n’avais pas les moyens mais disons que je ne dépensais tout simplement pas mon argent dans ce genre de chambre alors que les chambres plus… normales, étaient très bien également. Et puis, ça m’arrivait très rarement de voyager avec mon travail donc dormir dans les hôtels… c’était assez rare merci. Alors qu’on était en train de s'extasier dans la salle de bain, Kathelyn m'annonça la grande nouvelle que son frère était de retour dans sa vie, qu’il avait quitté - ce qu’elle appelait le centre, ce que j’appelais la secte - pour la retrouver. Je voyais ses petits yeux briller, je voulais à tout prix être heureux pour elle mais je m’inquiétais terriblement aussi. Au moins, tout s’était bien passé entre les deux, je ne pouvais qu’espérer que tout se passe encore bien. « Ça doit faire du bien d’avoir un visage familier ici… et bizarre aussi en même temps! » Après tout, elle n’avait pas l’habitude de le voir dans ce genre de situation, à l’extérieur de tout ce qu’ils connaissaient ensemble, d’où ils avaient grandit. Je me demandais bien comment il gérait la chose de son côté, parce que Kathelyn elle, elle semblait aller très bien et je voulais que ça reste ainsi. Bref, notre conversation se mit un peu sur PAUSE afin qu’on puisse mettre nos maillots de bain et se retrouver à l’extérieur, sur le balcon pour profiter du jacuzzi qui n’attendait que nous. Ma compagne de la soirée était d’autant plus magnifique dans son bikini, son corps était à couper le souffle et elle ne semblait même pas s’en rendre compte. Même que je me doutais bien qu’elle n’était pas la plus à l’aise dans son corps… sauf à son anniversaire où là, j’avais eu le droit à elle en sous-vêtements, complètement assumée devant moi. C’était un très beau souvenir.

Après la salle de bain, c’était de la vue qu’on était éblouie. Kath me confia qu’elle n’avait jamais vraiment vu Miami d’aussi haut. « Il faut absolument que je t’amène à mon endroit préféré alors! Tu as une vie à couper le souffle sur l’océan mais aussi sur la ville, tu vas adorer, je suis certain! » lui dis-je en souriant. Et il y avait tellement de choses que j’avais envie de lui montrer, de vivre avec elle. Je voulais toujours l’amener à mon chalet aussi, faire du bateau et aller surfer aussi. J’espérais vraiment que son frère ne l’amène pas ailleurs d’ici, je voulais qu’elle y reste. C’est pourquoi, toujours bien inquiet par la situation, que je me risquai à la questionner à cet effet, et HEUREUSEMENT… j’eus le plus grands des soulagements lorsqu’elle m’informa qu’il comptait bien rester en ville. Alors là, je me permettais enfin d’être réellement heureux… mon inquiétude ayant trop pris le dessus plus tôt. Du moins, jusqu’à ce qu’elle me demanda d’éviter de me rendre jusqu’à chez elle pour l’instant, puisqu’il y vivait. Je fronçai les sourcils, la questionnant du regard. Je compris qu’on avait affaire à un frère protecteur. « Oh, ok… je vois! Je comprends! T’inquiètes pas, je ne suis pas vexé! » Mais je me demandais un peu si elle comptait parler de nous deux? Après tout… on avait pas vraiment eu de discussion à savoir ce qu’on était vraiment tous les deux. Les lèvres de la jeune femme vinrent se poser sur les miennes, c’était délicieux! Puis, lorsqu’elle ajouta qu’elle aimerait me le présenter, en temps et lieux, je ne pouvais que sourire. « Ça me dit… mais t’es certaine que je ne suis pas en danger là? » laçais-je à la blague. Je n’avais jamais rencontré de frère protecteur, en fait. Mais j’étais quand même quelqu’un de bien et je ne voyais pas pourquoi on s’entendrait pas… sauf s’il était vraiment intense et méchant. Bien qu’en voyant Kathelyn, ça serait surprenant de penser que quelqu’un qui a grandi avec elle soit ainsi. Elle était tellement douce et adorable! Et puis, j’étais heureux aussi car ça me laissait présager qu’elle voulait vraiment quelque chose de sérieux avec moi, elle qui était si difficile à cerner parfois. En prenant place à mes côtés, sa main frôla ma jambe… elle me faisait tellement de l’effet, c’était pas croyable. Le sujet changea assez rapidement et ça me dérangeait pas non plus, même qu’elle me fit rire en me demandant si je savais ce que les riches mangeaient au repos. Je trouvais ça bien qu’elle me voit pas comme tel… Parce qu c’était sans grande surprise que mon salaire de médecin dépassait de pas mal, la moyenne des revenus mais de manière générale, je vivais assez simplement, sans grande extravagance à part mon petit chalet et mon bâteau. « Mhm… je sais pas trop mais je sais que c’est possible de se faire venir un service aux chambres. Il y a un menu à l’intérieur. T’as faim? » la questionnais-je en de me calmer un peu plus les épaules dans l’eau chaude, on était trop bien là! « On peut rentrer quand tu veux hein! Mais avant… je te trouve trop loin de moi! » C’était n'importe quoi car elle était juste à mes côtés mais quand même. Je la pris dans mes bras pour la sortir d’un coup de l’eau et tourner sur moi-même en la prenant comme un bébé pour finalement nous remettre dans l’eau en riant avec elle. La gardant sur mes genoux, je ramenai ses mèches de cheveux dans son dos pour pouvoir déposer mes lèvres à son épaule puis jusqu’à son cou. Je sentais que le contrôle allait être difficile à garder dans une soirée comme celle-ci. « Je sais que tu vas probablement pas me croire quand je vais te le dire mais je te trouve magnifique comme ça et je te cacherai pas que tu me rends vraiment pas indifférent. »

J’étais contente de pouvoir partager la joyeuse nouvelle de la venue de mon frère avec William. Je lui expliquai que Reid allait rester vivre à Miami pour l’instant à mon appartement. William fut compréhensible quand je lui dis que je préférais qu’il évite de venir chez moi le temps que mon frère déménage. Je souhaitais en parler à mon frère de vive-voix afin de préparer le terrain avant une potentielle rencontre. Il me taquina en me demandant s’il ne serait pas en danger. Je secouai la tête avec un sourie amusé. « Je te protègerai t’en fais pas. » J’étais pas vraiment certaine que je puisse faire le poids face à mon frère, quoi que je m’étais pas mal entrainée depuis un an à la salle de sport. Qu’importe de toute manière, je redoutais plus les mots que pouvaient avoir mon frère plus que les coups. Je ne l’avais jamais connu violent. Il avait un peu le sang chaud mais rarement en ma présence. Mon frère avait toujours tenu à être le plus exemplaire possible pour moi, comme s’il se devait d’être parfait. Pour changer de conversation, je demandai à William s’il savait ce que les personnes riches pouvaient bien commander à diner. Y avait-il des mets spéciaux qui leur étaient réservés ? Il me répondit qu’il ne savait pas mais qu’il était possible de faire monter le diner dans la chambre, puis me demanda si j’avais faim. « Ca va, je peux attendre encore. » Mon ventre n’était qu’à ses premières protestations, je pouvais bien le faire languir encore un peu. Et puis au moins si j’avais bien faim, le diner n’en serait que meilleur !  Il me dit quand même que nous pouvions renter si j’avais envie, avant de m’attraper par la taille car il me trouvait trop loin. Je ne pu m’empêcher de me mettre à rire alors qu’il me sortit de l’eau pour me prendre dans ses bras. « Arrête ! » Il nous ramena vers l’eau chaude mais ne me lâcha pas. Mes bras s’enroulèrent autour de sa nuque tandis que ses lèvres glissaient le long de mon cou pour redescendre vers mon épaule. Je frissonnai légèrement sous l’effet de ses baisers et peut-être également à cause de la légère brise de la nuit. Ses yeux croisèrent les miens et sentis mon cœur se serrer dans ma poitrine lorsqu’il me flatta. J’ouvris la bouche pour protester mais finalement je me ravisai. Mes mains entourèrent son visage et je l’embrassai tendrement. Quelques gouttes d’eau se mêlèrent à mes lèvres. Je sentais au creux de mon ventre quelques sensations agréables que j’avais déjà ressentis avec lui auparavant. Je me reculai de son visage et lui dit : « J’ai conscience de pas être très expressive des fois, surement parce que j’ai été élevé dans un monde où le désir avait pas forcément sa place … Mais sache que tu ne me laisses pas non plus indifférente. Tu me fais ressentir des choses que j’ai jamais eu l’habitude de ressentir et des fois ca me déstabilise un peu ... » Je venais de me mettre à nue devant William ce qui n’était pas forcément quelque chose dont j’avais l’habitude de faire. Même si je savais que je n’étais pas la fille la plus forte qu’i soit, je n’aimais pas non plus avouer mes faiblesses, j’avais l’impression d’être vulnérable. Mon cœur s’était emballé dans ma poitrine et battait si fort dans ma poitrine que j’avais l’impression qu’il allait sortir de mon corps. « Je suis pas très entreprenante et j’en ai conscience aussi, mais j’y travaille. Mon psy me dit que c’est parce que j’ai perdu les repères qui m’ont guidé toute ma vie. Avec les préceptes religieux omniprésents, c’était facile. Soit tu pouvais faire quelque chose, soit tu ne pouvais pas. Ici, parfois je me sens perdue. Y a pas de règles aussi définies, aussi claires et je sais pas si je peux ou si je dois faire certaines choses. Si c’est bien ou mal … J’ai du mal à prendre des décisions. » Je baissai le regard, un peu honteuse d’avouer cela. J’avais l’impression d’être une enfant sans aucune personnalité, incapable d’avancer dans la vie bien que ce ne soit pas totalement vraie. J’en avais pris des décisions mais des décisions qui ne rentraient pas autant en dissonance avec mes valeurs et la façon dont j’avais éduqué. Tous ce qui tournait à la relation que j’entretenais avec Will étaient les plus difficiles même si elles n’étaient pas forcément immenses, elles restaient importantes.

Bon, c’était donc fait : j’allais éventuellement rencontré le frère de Kathelyn. À ses dires, il était un grand frère protecteur. Généralement, j’étais du genre à bien faire première impression mais bon, ne savait-on jamais. Je n’avais jamais rencontré le fraternel de qui que ce soit. Il faut dire que je n’avais rencontré que la famille de Leyla officiellement, et elle était enfant unique… du moins, depuis la morte de sa soeur jumelle. Bref, quelque part c’était rassurant, car ça me faisait comprendre que je voulais dire quelque chose pour elle et ça tombait bien, car elle voulait dire quelque chose pour moi également. Le sujet changea par la suite, probablement que l’estomac de la belle jeune femme motivait la conversation mais cette dernière souhaitait savoir ce qu’on allait pouvoir manger dans cette belle grande suite qui était nôtre pour la nuit. Je ne savais pas trop, mais c’était possible de le savoir avec le menu que j’avais vu reposé dans la chambre. Pour le moment, elle me rassura en me disant qu’on pouvait rester encore un peu. Je voulais pas qu’elle meurt de faim non plus mais tout semblait sous contrôle. Je voulais rompre un peu cette distance en prenant Kathelyn dans mes bras pour l’approcher de moi, la soulevant de sur l’eau pour rigoler un peu avant de la mettre sur moi et l’attaquer de baisers un peu partout. Cette dernière semblait bien réceptive à mon affection : j’en étais bien heureux! Je trouvai que c’était le moment parfait pour lui témoigner de l’attirance que je pouvais avoir peur elle, bien malgré le fait que je savais bien qu’elle allait être trop humble pour accepter quoi que ce soit. Mais à la place, comme réponse, j’eus le droit à ses lèvres contre les miennes et bien entendu : je prolongeai le baiser aussi longtemps que possible.

Puis, ma belle compagnie m’ouvrit un peu son corps en m’informant que malgré le fait qu’elle n’était pas toujours démonstrative, que je lui faisais également de l’effet mais qu’elle ne savait pas trop comment gérer tout ça, puisqu’elle n’avait pas grandit dans ces valeurs. Sa déclaration me sonna une petite cloche… avait-elle déjà été le moindrement intime avec un homme avant moi alors? Je me demandais… mais ce n’était pas le temps de lui poser cette question. Je me disais que si elle se sentait à l’aise d’en parler, et qu’elle voulait le faire, qu’elle allait m’en glisser un mot. « Tu n’as pas du tout à te sentir mal de quoi que ce soit… je comprends! » Même si de mon côté, ce n’était pas facile de douter toujours, à sa fête, j’avais été un peu rassuré sur le fait qu’on semblait être sensiblement sur la même longueur d’onde l’un envers l’autre. Puis, elle ajouta qu’elle n’était pas non plus très entreprenante mais que parfois, elle se sentait perdue dans tout ça. Je l’écoutai attentivement avant de juger que c’était le bon moment pour lui parler à mon tour. « Je veux pas que tu te justifie d’être qui tu es, ok? Si je suis là c’est parce que tu me donne envie de rester là à chaque fois qu’on passe du temps ensemble. » J’étais pas avec elle pour la personne qu’elle pourrait éventuellement devenir, j’adorais celle qu’elle était déjà. C’était certain que niveau intimité, j’avais envie de plus mais j’avais bon espoir que ça s’en venait, qu’on était sur la bonne voie pour que ça soit le cas. « Si toi, à l’intérieur de toi, tu sens que c’est la bonne chose à faire, que tu te sens bien avec ça… alors fais-le, tout simplement. Et dans le pire des cas, ça sera pas la bonne décision et ce qui est chouette avec ça, c’est qu’on apprend de nos erreurs par la suite. » lui dis-je en caressant ses épaules tout doucement. « Sauf si ta tête te dit de me découper en petits morceaux, ça… j’aimerais que tu m’averties un peu avant, question que je puisse me sauver et aller me cacher! » ajoutais-je pour le faire rire un peu. Son sourire était contagieux et je ne pouvais qu’en faire autrement que la regardant toujours dans les yeux. La proximité qu’on avait gardé me plaisait « Je sais que tu dois te rebâtir en quelque sorte dans ce nouvel univers mais je veux te dire que tu fais très bien ça… que t’es magnifique à découvrir, à t’épanouir et je suis heureux que tu m’aies fais cette petite place dans ta vie pour être témoin de tout ça. » lui dis-je en lui souriant, comme pour lui montrer ma sincérité.

Tout ce qui touchait à l’intimité de deux personnes, d’autant plus si l’une d’elle était moins, n’étaient pas des choses faciles à gérer pour moi. J’avas toujours l’impression d’être un peu gauche dans ce que je faisais – quand je le faisais – de pas être à la hauteur des espérances et du coup pour m’éviter de ressentir cela, la plupart du temps je n’agissais pas. Je manquais sans doute des occasions, mais j’étais comme ça et j’avais difficilement du mal à changer cette facette de ma personnalité. Quand Will me dit qu’il me trouvait attirante je fus gênée, mais finalement au lieu de protester comme à mon habitude je lui ouvris mon cœur. C’était beaucoup pour moi ce que je lui disais là. Dans un premier temps je le rassurai sur le fait que je le trouvais tout autant attirant que moi pour lui. Je savais que parfois je pouvais peut-être laisser planer le doute et je me devais de le rassurer sur cela. Le jeune homme me rassura en me disant que ce n’était pas grave et qu’il comprenait. Je ne savais pas s’il pouvait réellement comprendre, lui qui était si ouvert et sûr de lui. Mais le fait qu’il essaye me touchait. Dans un deuxième temps, je lui expliquai que j’avais conscience de ne pas être très entreprenante, mais que c’était sans doute dû au changement de milieu que j’avais vécu. J’étais toujours dans une période d’acclimatation et d’intégration disons, même au bout d’un an. Certaines choses m’échappaient encore aujourd’hui, mais je faisais des efforts pour essayer de comprendre le monde dans lequel je vivais à présent.

Je relevai la tête, croisa son regard alors qu’il me disait de ne pas me justifier. C’est mots me touchaient et ceux qui suivirent également. Il savait me donner confiance en moi. Quand il parla d’agir en suivant mon instinct cela me sembla si facile, même si je savais pertinemment que ca ne l’était pas vraiment. On apprend de nos erreurs, disait-il. Et si mon erreur m’amenait à le perdre ? Qu’aurais-je gagné à agir ? Sur le même ton sérieux il blagua comme quoi il aimerait être au courant si jamais il me passait dans la tête de vouloir le couper en morceaux, de manière à prendre des dispositions. Je le regardai et éclata de rire en lui tapant doucement le torse. « Je veux pas aller en enfer, jamais je ferais ça ! » dis-je comme si c’était la seule chose qui pouvait m’empêcher de commettre un tel crime. Quelque part c’était le cas mais il y avait aussi tout un tas d’autre raisons, autres que la religion qui me faisait ressentit le besoin de le garder en vie et en entier. Les mots qui suivirent de la part de William étaient vraiment si gentil que je les sentis se loger dans mon cœur. J’enroula mes bras autour de sa nuque et enfouie ma tête au creux de son cou. « J’essaye de faire de mon mieux et tu m’aides aussi beaucoup. » Il m’aidait à avancer dans la vie, à acquérir un peu de confiance en moi et en mes capacités à faire les choses. Peut-être sans qu’il ne le veuille, il était devenu un rouage important de cette nouvelle Kathelyn.

D’ailleurs il était peut-être temps de mettre en action les paroles de William, d’agir si je pensais que c’était bien, en lui disant ce que je pouvais ressentir à son égard. Je me reculai du creux de son cou après y avoir laissé un baiser, glissa des genoux du jeune homme pour m’immerger dans le jacuzzi. Il fallait que je parle, j’en avais besoin. Je passai mes mains dans mes cheveux trempés en ressortant la tête de l’eau et le regarda avec un sourire, le cœur battant. Finalement peut-être pas tout de suite la discussion. Je m’avançai de nouveau vers le jeune homme pour l’embrasser. Au moins si jamais je parlais que je merdais, je repartirais avec un merveilleux baiser. Une de mes mains se glissa dans ses cheveux tandis que l’autre partait doucement à la découverte son torse sous l’eau. Je ressentais la même envie qu’à mon anniversaire, la même sensation si chaude, si douce et si étrangère à la fois. Je n’avais pas envie de quitter ses lèvres, je n’avais pas envie de rompre cette étreinte. Soudain l’eau du jacuzzi me parut beaucoup plus chaude qu’elle ne l’était et le besoin de lui parler revint. Je décollai mes lèvres doucement des siennes, laissant mon front quelques instants sur le sien, mes yeux plongés dans les siens. Ses yeux, ils étaient tellement magnifiques, j’avais envie de m’y perdre à chaque fois. Je reculai mon visage de quelques centimètres. « Will ? » Je fis une pause comme si j’avais besoin de son approbation à parler pour me donner du courage. « C’est sérieux entre nous ? Je veux dire, on n’a jamais vraiment défini ce qu’on était et je crois que j’ai besoin de mettre un mot sur ce qu’on est l’un pour l’autre … Je ne vois personne d’autre que toi et je suis vraiment attachée à toi … » Je ne savais pas si je faisais bien de poser cette question. Si je n’aurais pas plutôt du me taire. Qu’importe maintenant que ces mots étaient sortis de ma bouche je ne pouvais plus rien y faire. Je me mordillai nerveusement le coin gauche de ma lèvre inférieure en attendant sa réponse.

Je voulais juste que Kathelyn écoute son coeur, qu’elle suivre ses instincts. Elle était une bonne personne, probablement l’une des plus belles personnes que j’avais rencontré dans ma vie et elle devait se faire confiance. Je comprenais bien qu’elle avait perdu ses repères mais je voulais qu’elle comprenne à son tour qu’elle était forte, qu’elle était intelligente et qu’elle avait tout en son pouvoir pour parvenir à bien avancer. Que c’était ok de faire des erreurs pour apprendre de celle-ci ensuite. « Je serai toujours là pour t’aider quand tu en auras besoin! » Ça me faisait plaisir même, c’était normal pour moi d’être présent pour elle, je tenais énormément à Kathelyn. Mes amis ne comprenaient pas ce que je faisais à rester avec une fille à qui je touchais à peine mais je voulais croire qu’il y avait de l’espoir pour nous. Je m’attachais rarement, je n’avais pas souvent eu de relation sérieuse, bien que je me considérais comme un romantique en soi, mais quand j’y croyais… je voulais vraiment aller au bout de quelque chose. Mon petit discour sembla faire beaucoup de bien à la jeune femme puisque cette dernière s’était rapproché un peu plus de moi - ouais bon, après s’être un peu enfoui la tête sous l’eau. Sur le coup, je m’étais demandé ce qui se passait mais je fus rapidement bien vite soulagé puisque j’eus le droit à de bons baisers passionnés. Disons que la température montait carrément dans le spa… et c’était pas l’eau chaude qui jouait là-dessus mais bien mon corps qui bouillait à son contact. Je sentais ses mains se perdre un peu sur mon coeur, ça me faisait énormément d’effet, tellement que c’était un peu difficile à cacher, là…. en bas. On profita de la proximité l’un de l’autre, pendant que nos corps se touchaient, qu’on se regardait. Je repris contact avec la réalité lorsqu’elle mentionna mon nom. Je soulevai les sourcils, comme pour lui montrer que j’étais à l’écoute. « Présent! »

Puis là, je fus un peu déstabilisé par sa question. On en avait parlé un peu à sa fête et on s’était mis d’accord sur le fait qu’on voulait prendre notre temps mais depuis, il y avait encore beaucoup de temps qui était passé… justement. C’était fou quand même, à quel point tout allait vite. J’étais là… à le regarder comme idiot pendant qu’elle cherchait également comment dire tout ça, comment me demander concrètement ce qu’on était l’un pour l’autre car elle, elle était attachée à moi et que j’étais le seul. J’étais soulagé qu’elle me dise ça. Nous n’avions pas parlé de l’article de Nightmare face à face, ni même de qui était ce fameux Daniel mais je lui faisais confiance, il le fallait car c’était la base de toute relation, non? Ses mots me touchaient vraiment. Je me sentais affreusement seul depuis longtemps, depuis mon problème d’alcool en fait, et le départ de Leyla… Je m’étais remis sur pieds mais c’était plus comme avant. Indirectement et sans même s’en rendre compte, Kath m’avait énormément aidé. Elle avait été ce petit vent de fraîcheur dont j’avais de besoin et qu’elle ressente la même chose pour moi, qu’elle me le dise bien honnêtement, ça me faisait plaisir. Je vins déposer mes lèvres sur les siennes une fois de plus avant de me reculer et caresser doucement son dos. « Je ne vois pas personne d’autre que toi non plus! » lui confirmais-je. Mais je ne savais pas trop si je devais ajouter quelque chose. Je voulais pas avoir l’air du gars qui voulait rien dire tant et aussi longtemps qu’on ne couchait pas ensemble… mais si nous étions pas du tout compatible tous les deux? Ça serait terriblement triste non? On avait jamais été super intime et ça me faisait bizarre de lui dire que je voulais d’une relation sérieuse mais après tout, pourquoi est-ce qu’il faudrait qu’on soit comme tout le monde? Il n’y avait pas vraiment de règle pour faire tout ça… il n’y avait que nous et si on était bien dans comment on procédait eh bien… tant mieux, non? Je soutiens son regard et la voyant bien nerveuse, j’enchainai. « Je sais que tu veux prendre ton temps et je respecte ça entièrement. Je crois que tu le vois bien depuis les derniers mois et je n’aurais pas fait tout ça si je n’espérais pas qu’on soit quelque chose, toi et moi. Du moins, qu’on tente de l’être. » Je lui fis un petit sourire. « On apprend encore à se connaître, j’adore ça. Et si tout continue à bien aller comme ça, je te cacherai pas que t’es pas juste une amie, loin de là… j’ai des sentiments pour toi et  j’aimerais vivre quelque chose de sérieux...» J’osais espérer ne pas lui faire peur mais j’en avais marre d’avoir à craindre tout, continuellement. Si elle m’avait posé la question, c’était parce qu’elle espérait une réponse et elle se doutait pas mal ce que je pouvais ressentir à mon avis. J'allais avoir 28 ans, j'étais rendu à un moment dans ma vie où je voulais rencontrer quelqu'un pour bâtir quelque chose. On avait assez joué de moi à me prendre quand ça arrangeait et me lâcher quand ça devenait trop compliqué ou que quelqu'un de mieux que moi se présentait. « Et toi, tu penses quoi de tout ça? »