(#)Sujet: On ne peut jamais prévoir * Ugo | Mar 18 Sep - 13:43
"Le bonheur était là et je l'avais laissé passer pour ne pas me compliquer l'existence. C'était si simple pourtant. Il suffisait de tendre la main. Le reste se serait bien arrangé d'une façon ou d'une autre. Tout finit par s'arranger quand on est heureux."
Mon rendez-vous au cabinet d'Ugo datait déjà d'il y a quelques semaines et pourtant je n'arrivais pas à défaire son visage de mes songes, ses paroles raisonnent encore dans mon esprit. Je me sens idiote d'avoir réagi ainsi, je n'avais aucun droit de le juger si hâtivement, après tout je ne connaissais plus rien de lui et ce depuis bien trop longtemps. Mais ce rendez-vous me stressait par avance et le voir apparaitre lui n'a fait qu'attiser le tout. Difficile à expliquer en fait et impossible à justifier. Sa candeur d'antan avait laissé place à de la froideur, ne daignant même pas me consacrer un minimum d'attention. Je ne sais pas à quoi je m'attendais, mais c'est lui qui avait raison. Nous avions chacun notre vie, puis Thomas était avec moi. Je n'ai jamais cru bon d'un jour évoquer Ugo avec lui, à quoi bon ressasser le passer, on m'a toujours appris à vivre dans le présent. Mais il faisait à nouveau parti de mon présent… Je ne pouvais pas poursuivre ma route et faire éternellement comme-ci rien ne s'était passé. Je ne peux pas m'amuser à éviter les alentours du cabinet indéfiniment… pour ma mère c'est à moi d'aller m'excuser. Elle n'est pas objective, elle nous revoit certainement enfant. Ugo m'avait profondément meurtri à l'époque, je n'ai jamais compris pourquoi il est parti si soudainement. Il n'y a rien que je n'aurais pas pu comprendre ou pardonner à son sujet… en tout cas de prime abord je ne vois pas. J'aurais au moins aimé qu'il me dise au revoir, si j'avais su que c'était pour son bien je n'aurais pas cherché à le retenir ou nous aurions pu fuir ensemble ? Je me passe une main sur le visage qu'en sais-je en fait ? Je n'étais qu'une gamine bien naïve et je n'ai pas vraiment changée. Mes parents ont toujours fait en sorte que rien ne me frôle, ne m'atteigne, ne me blesse. Je ne sais certainement rien de la vie au fond, la mienne n'est qu'un doux rêve…
Je tourne machinalement les pages de mon livre, mon esprit est ailleurs, je ne suis même pas certaine d'avoir réellement lu. L'horloge murale affiche 20 heures, j'avais promis à un petit groupe de voisin que je les rejoindrai ce soir sur la plage. Il y a une espèce de soirée, je n'en ai pas bien compris le principe, mais cela me permettra de me changer les idées l'espace de quelques heures. Et puis cela me permettra de travailler un peu ma clientèle, il est prévu que l'on ouvre une boutique à Miami dans les semaines à venir, ma présence à ce genre d'événement ne sera donc pas de trop. Puis, je n'arrive pas à me faire à la vie ici, mon Canada me manque, Ottawa me manque… tout manque de magie ici, seul le travail et le statu n'a d'importance. Je ne suis pas comme ça, je ne le serais jamais. Le seul avantage de Miami, c'est que tout le monde vous laisse vivre en paix. Regardant l'état du ciel, j'enfile, à la va vite, une longue robe légère et des petites sandales. Je ne vais de toute façon pas à un défilé de mode, puis les escarpins dans le sable, ça a un côté peu pratique.
Il ne me faut pas longtemps pour atteindre les abords de la plage, du monde si est déjà amassé, certains groupes se sont formés. Je pose à peine un pied dans le sable que ma voisine me hèle, dans de grands gestes exubérants. Je ne mis pas bien longtemps à me fondre à leur groupe, je les écoute discuter de choses qui m'importe peu, la voisine un peu frivole, la pelouse mal taillée de cette famille un peu nombreuse… Merde je suis descendue si bas ? Je parcours la plage des yeux, un feu de camps où s'amasse pas mal de gamin attire mon regard, je me revois au même âge en train de griller des Chamalow avec… Ugo mon regard s'arrête sur lui. Il est de dos, mais je suis certaine que c'est lui. J'attrape une mèche de cheveux que je tortille dans tous les sens, je me sens… bête. « LOUISE ! »la voix un peu trop stridente de mon interlocutrice me sort de mes songes. « un instant… » je lève mon index dans sa direction avant de m'éloigner en direction du feu de camp. Je m'immisce au milieu des gamins attrapant à mon tour un bâton et un de leur bonbon que j'approche de la flamme quelques secondes. C'est étrange, c'est la première fois de la soirée que je me sens à ma place, au milieu de mômes de dix ans tout au plus… Je m'approche d'Ugo qui me fait dos je pose une main sur son épaule faisant face à l'assemblée qui l'entourait. « Je vous l'emprunte un instant… » Je coupe peut-être une discussion importante, mais je m'en contrefiche. Il était même peut-être venu avec sa femme, sa conjointe, sa copine, sa prostituée, cela m'est complément égal. Ma main glisse de son épaule à la sienne, je l'emmène quelques mètres plus loin. Je lâche sa main pour lui faire face, mon regard se replonge dans le sien, mon sac de nœud à l'estomac revient presque instantanément « Ugo, je suis… désolée. » je soupire légèrement en me mordillant la lèvre comme une enfant qui aurait fait une bêtise « je n'avais pas le droit de te juger aussi hâtivement… mais le contexte était bizarre, je ne m'attendais pas à te voir là… Je » suis complément idiote d'avoir réagi comme je l'ai fait ? Oui c'est très certainement ce que j'aurais dû, sans nul doute, ajouter. Mais non. Je tends face à moi mon bâton avec mon pauvre chamalow au bout « le chamalow du pardon ? » Je le regarde avec un petit sourire en coin, il était certainement temps, pour nous deux, de rejoindre nos groupes respectifs. Finalement, les prochains ragots seront pour moi j'entends déjà d'ici les « son mari travaille, elle en profite… » Je m'en fiche de toute façon, ce genre de choses ne m'a jamais affectée. Puis il fallait que je m'excuse auprès de lui, faire semblant de ne pas l'avoir vu n'aurait qu'accentuer mon malaise. Mon regard ne se détache pas du sien, j'avais tellement souvent espéré un jour ses retrouvailles, mais j'avais de moi-même tout foutu en l'air la dernière fois. « Tes amis vont t'attendre. » Je pointe du bout du menton l'assemblée un peu plus loin, ne sachant plus trop ce que je voulais finalement…
( Pando )
Ugo Tremblay
- messages : 804 - feat. & crédit : Chris Evans - anniversaire : 12/07/1989 - activité : Avocat dans mon cabinet - double compte : La team sexy
(#)Sujet: Re: On ne peut jamais prévoir * Ugo | Mer 19 Sep - 18:45
"Quand je te regarde, j'ai mal au bide comme devant dix mille personnes, s'il te plaît, arrête ça et prends-moi dans tes bras..."
J'en aie fais des villes. Mais Miami, j'adorais vraiment beaucoup. Il y avait toujours une soirée, un truc pour s'occuper l'esprit. J'suis quelqu'un d'assez festif. J'aime bien faire la fête, sortir sans raison, seul ou accompagné. De toute façon, j'suis pas mal sociable dans ces cas là et je ne suis jamais très longtemps seul. Ces derniers temps, j'étais rarement seul chez moi. Je passais toute la journée au bureau à bosser et en rentrant je me changeais pour ressortir directement. Faut dire, j'essaie de m'occuper l'esprit. Retrouver une des rares seules personnes que j'avais jamais vraiment aimé ici, après des années et des années, ça fait toujours bizarre. Surtout quand elle vous balance à la gueule que vous êtes ce que vous détestez. Il y avait beau avoir eu des années d'écoulées je détestais toujours ce genre de personnes qu'elle avait décrite. Seulement, elle, elle connaissait le vrai Ugo, pas le personnage. Pas l'illustre avocat dont tout le monde a peur ou adore, ça dépend de quel côté on se trouve. Le grand Ugo Tremblay dont on ne connait pas grand chose, finalement. Il était à New York le mois dernier et il sera à Tahiti le mois suivant. Le truc bien avec ce côté de ma vie, c'est que j'aurais bientôt fait le tour du monde. Je revenais souvent autour du Canada, car c'était ma Terre natale. Je n'étais pour autant jamais retourné à Ottawa, jamais. Ni même au Canada même, de toute façon. Bref. Ce soir j'avais donc décidé d'à peine me changer et de ressortir dans une fête dont quelques uns de mes amis m'avaient parlé. Je préférais ce genre de fête extérieure car c'était toujours plus sympa. On rencontrait des gens, on pouvait danser ou discuter sans problèmes. J'aimais ce côté-là. Au moment où une main m'attirait à l'arrière, je déconnais avec des gamins autour du feu. J'reste un grand gosse, malgré tout ce que je faisais penser. Je m'étais fais quelques potes, enfin des gens avec qui je cours le matin parfois, que je vois au sport. Des connaissances. Dans cette ville il était simple de se faire des amis, avec toutes les infrastructures qu'il y a. Quand je me retournais et que je m'apercevais que la personne qui me tirait la main était Louise, ça me faisait tout drôle. Elle était la raison du pourquoi je sortais tant. Je ne pouvais pas oublier sa voix, ses paroles, et surtout sa beauté. Mais comme à chaque fois je me répète - elle est fiancée. Je suis parti et je n'ai pas le droit de faire de crise de possessivité comme quand on était gosses. On est adulte, maintenant. Elle y allait franquo. Elle décidait de rapidement... s'excuser. Je ne m'y attendais pas, à celle-là. Je fis un mini sourire dans un soupir en l'écoutant. Elle avait été directe avec moi, elle n'avait pas cherché à comprendre. Elle se justifiait comme elle pouvait mais... en vain. Si elle s'excusait c'est qu'elle avait une raison. Je le méritais à moitié. J'essayais de ne pas nous mettre mal à l'aise devant ton fiancé, vu qu'il ne me connaissait pas. Et en même temps ça a dû te paraître confus, du coup. Je suis tout autant désolé. fis-je alors en regardant autour de nous comme si quelqu'un nous entendrait et ferait comprendre à tout le monde que j'étais dans le fond gentil, haha. Elle levait sa main avec un chamallow sur un baton. Je souris alors doucement. Elle n'avait pas changé, trop mignonne. J'attrapais la moitié. chamallow du pardon répétais-je en le mettant à la bouche et en lui souriant. J'étais venu ici pour m'amuser et puis... j'étais incapable de lui en vouloir pour quoique ce soit, comme enfants. Puis elle me montrait les connaissances que j'avais retrouvé ici en me disant qu'ils m'attendaient. Je me retournais en lâchant un petit rire. tu rigoles? je retrouve ma meilleure amie d'enfance et j'vais aller taper les commérages avec les sportifs du dimanche? jamais. par contre si tu veux retrouver ton fiancé je comprendrais. Je ne veux pas te créer de problèmes.. fis-je en regardant autour de nous mais je ne le voyais pas. Je la regardais, interrogateur. tu es venue seule? si c'est ça permets moi de te proposer de fêter nos retrouvailles. fis-je alors en allant piquer deux verres à cocktails et en lui en tendant un. On a un tas de trucs à se raconter! fis-je en levant mon verre. toi d'abord, grande styliste. lui fis-je alors avant de lever mon verre à mes lèvres. J'avais hâte qu'elle me raconte sa vie, qu'on rit, ensemble, comme avant. J'avais l'impression d'être enfant à nouveau.
Pando
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(#)Sujet: Re: On ne peut jamais prévoir * Ugo | Jeu 20 Sep - 12:04
"Le bonheur était là et je l'avais laissé passer pour ne pas me compliquer l'existence. C'était si simple pourtant. Il suffisait de tendre la main. Le reste se serait bien arrangé d'une façon ou d'une autre. Tout finit par s'arranger quand on est heureux."
Je ne m'attendais pas à voir Ugo ici, ce soir, des soirées il doit y en avoir aux quatre coins de la ville. La probabilité que l'on se retrouve au même endroit restait faible. Cependant, cette fois-ci je m'attendais au fait que je puisse tomber dessus inopinément. En y réfléchissant bien je n'ai moi-même pas compris ma réaction face à lui. J'avais été une gamine insolente et blessante, je l'avais vu dans son regard. Il aurait été, certainement, tellement plus simple d'être honnête l'un envers l'autre dès l'ouverture de la porte. Thomas aurait compris, Ugo était un ami d'enfance, en quoi cela aurait été étrange de lui dire les choses ? Je ne serais pas le dire. Bref, il était face à moi et je me devais de m'excuser. Je m'en voulais d'avoir pu le blesser. Malgré toutes les années passées, Ugo restait Ugo. Personne ne l'avait jamais remplacé pas même Thomas. Ils étaient trop différents pour ça de toute façon. J'ai longtemps essayé de l'oublier, puis je l'ai cherché bien des années après, j'avais trouvé un numéro de téléphone sur internet qui m'amenait à l'étranger, je l'ai souvent composé puis effacé. Je n'ai jamais vraiment su ce que je voulais. Il me manquait, mais je ne voulais pas faire le premier pas. Je me suis convaincue au fil des années que si lui ne revenait pas à moi, c'est qu'il avait effacé mon souvenir, alors à quoi bon… A croire que je me suis trompée, je ne sais rien en fait, je dois dire que je me sens perdu, depuis notre rencontre à son cabinet. Mes certitudes ont pris la fuite, à l'instant même où mon regard est tombé dans le sien.
Bref, je ne pouvais pas passer la soirée à ignorer sa présence, ce n’est de toute façon, pas dans ma nature de fuir. J’avais donc pris mon courage et l’avais interpellé, j’ai commencé par m’excuser, les choses étaient ainsi dites et même si la discussion avait pris fin à ce moment je serais repartie la conscience tranquille. Mais il accepta mon chamalow du pardon alors je suppose qu’on pouvait passer outre ses retrouvailles foireuses ? Cela faisait déjà deux fois qu’il prononçait le terme « fiancé » en désignant Thomas, allait savoir pourquoi ça me mettait mal à l’aise. C’est complément stupide, c’est bien ce qu’il est pourtant. « Me créer des problèmes ? » je fronce légèrement les sourcils « Tu es un ami de longue date Ugo, je ne vois pas pourquoi cela créerait des problèmes. Thomas est un peu droit, mais c’est quelqu’un de bien, ma mère lui a souvent raconté nos « exploit » » je prends soin de mimer les guillemets avec mes doigts « Tu ne lui es pas inconnu… enfin pas totalement. » Oui Thomas ne connait que ce que ma mère a pu lui en dire, moi je ne l’ai jamais vraiment évoqué. Ugo s’était mon petit monde à moi, des souvenirs où je me glissais quand cela n’allait pas comme je le voulais. Comme un ami imaginaire… on ne parle à personne de son fantôme, sous peine de se retrouver avec une camisole de force dans les minutes qui suivent. Ugo s’était mon fantôme réconfortant. Je secoue la tête lorsque je vois son regard chercher mon fiancé dans la foule « Il travaille, il passera peut-être en fin de soirée… » j'hausse légèrement les épaules, je doute moi-même qu'il viendra, ce genre de réception ce n'est pas trop son truc de toute façon. Il aime s'amuser, mais de manière différente. « Mais toi, tu as certainement une belle Américaine botoxée qui doit t'attendre… » Quoi ? Moi jalouse ? Non ! Puis je suis presque mariée, je n'ai aucune raison d'être jalouse. Sûrement… J'attrape le verre qu'Ugo me tend, regardant son contenu attentivement. Cela à l'apparence du jus de fruit, mais je doute fortement qu'il n'y ait que cela dedans. Et l'alcool ce n'est franchement pas mon truc. Si pour être malade ou dormir. Je porte le breuvage à mes lèvres avant de grimacer légèrement « On ne sert pas d'alcool aux enfants Maître TREMBLAY » Je ris légèrement en posant mon verre dans le sable, je ne suis plus une enfant certes officiellement sur mon passeport, mais je crois que je n'ai jamais vraiment grandie, au grand drame de Thomas parfois. Lors de convention, je suis le genre de fille à vider son champagne dans les plantes, j'ai sur la conscience un nombre inconsidérable de décès de plantes vertes… Parler de moi ? Cela risque d'être long… « Ok mais allons-nous mettre au calme, un peu plus loin. » lui montrant des rochers un peu à l'écart de la foule. C'est idiot mais je le voulais rien que pour moi comme avant… J'avais l'impression d'avoir tellement de choses à lui raconter que l'on pourrait y passer la nuit entière « Ça a commencé après t'avoir détesté durant des mois et des mois… » Je n'avais sûrement pas la nécessité de le souligner mais c'est sorti sans trop que je réfléchisse « … tu connais l'hiver à Ottawa, il y a pas grand-chose à faire… alors j'ai pris la machine à coudre de ma mère et de fil en aiguille j'ai fini par me faire mes propres vêtements… tu te souviens de la sorcière du coin de la rue ? Elle m'a proposé de vendre certaines de mes créations dans sa friperie… C'est comme ça que ça a commencé… un peu grâce à toi finalement… » Je le regarde en souriant le brouhaha c'était presque estompé, il ne restait que le chant des vagues. « J'ai fait le tour de la ville en espérant un signe de toi quelque part, même quelques mots cachés de tous m'auraient suffi… Je te demandais pas de m'expliquer, j'aurais juste voulu que tu me dises que tu partais… tu sais Ugo, j'aurais rien fait pour te retenir si j'avais su que c'était pour ton bien… Je pensais vraiment que toi et moi c'était plus fort que tout… comme on se l'est toujours promis. » Mon regard était plongé dans le sien, mes mots n'auraient surement pas beaucoup d'impact, qu'importe j'avais juste besoin de lui dire.
( Pando )
Ugo Tremblay
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(#)Sujet: Re: On ne peut jamais prévoir * Ugo | Lun 24 Sep - 10:52
"Quand je te regarde, j'ai mal au bide comme devant dix mille personnes, s'il te plaît, arrête ça et prends-moi dans tes bras..."
Je ne pensais pas que Louise viendrait dans ce genre de fête, surtout seule. Je ne m'étais pas attendu à la voir ce soir. Après notre retrouvaille assez mouvementée et courte aussi... je ne pensais pas la revoir tout court. Elle m'en voulait et m'avait bien fait comprendre ce qu'elle pensait de moi. Tout ça me travaillait, évidemment, parce qu'elle n'était pas n'importe qui. Elle était sûrement la seule personne qui pouvait avoir de l'influence sur moi. J'évite en général que quiconque puisse en avoir, mais je la pensais disparue de ma vie, aussi. Non pas que je le souhaitais, de ne plus jamais la revoir, car souvent j'y pensais. Je me retrouvais à m'imaginer ce qu'elle pouvait faire à un moment T. Au début de ma fuite, je cherchais régulièrement des nouvelles d'elle. Je tapais son nom sur Google à l'école. J'avais su qu'elle commençait dans la mode jusqu'à ce que je décide de ne plus m'accrocher à mon passé et de me créer une nouvelle vie, entière, et un personnage : Maître Tremblay. Je ne voulais pas qu'on me retrouve, pas qu'on sache d'où je vienne. J'avais mes raisons et je les avais toujours. Je changeais toujours de ville souvent, parce que c'était devenu une habitude. Je pense qu'aujourd'hui, la raison pour laquelle j'étais parti ne nécessitait plus de fuir. J'en avais pourtant toujours honte, ça me hantait autant qu'à mes 8 ans. Comme je ne m'attendais pas à l'apercevoir ici, je lui demandais rapidement si son mari ne la suivait pas et si du coup ma présence ne pouvait pas poser problèmes. Je ne savais rien de la Louise d'aujourd'hui. J'avais curieusement envie de la connaître, de savoir si elle était toujours aussi créative, drôle. Nous avions huit ans la dernière fois que nous avions échanger une vraie discussion dans notre relation que nous avions.Sa réponse me titillait. Elle me disait qu'il me connaissait, d'un certain côté. Ses parents avaient mentionné son ami d'enfance devant lui, je n'étais pas tout à fait un inconnu pour lui. ouai fin si ma fiancée m'avait caché que notre avocat était ce type-là des années après... je me poserais des questions. lui fis-je alors, cash. C'est vrai quoi, on avait littéralement fait genre de rien. Je me serais adapté, si jamais elle avait avoué à son homme qui j'étais tout de suite. J'avais fais genre de rien en la suivant, comme un toutou qui s'adapte. Mais bon, si elle le dit. Je ne connais pas leur mode de fonctionnement. Elle me retournait la question mais la qualification de botoxée me fit froncer les sourcils. parce que tu crois que je les aime botoxée? fis-je alors en fronçant les sourcils avant de rire. Je le prenais à la rigolade moi, personnellement. et non personne ne m'attends si tu connaissais vraiment la réputation du maître Tremblay tu saurais qu'il n'a aucune attache. fis-je alors en jouant la comédie avant de rire encore. C'est vrai que tout le monde le savait. Beaucoup me demandait pourquoi, d'ailleurs. Je sortais avec des nanas plus pour le physique et avoir un bijoux au bras quand ça importait. Je m'en fichais totalement. Comme je l'ai dis plus tôt, il faut éviter les attaches. Je décidais d'aller nous chercher des verres et elle grimaçait en levant son verre à ses lèvres et elle me dit de ne pas servir d'alcool aux enfants. Je riais en reprenant son verre pour le reposer et lui en donner un sans alcool - quand même je n'allais pas lui laisser ça si elle n'aimait pas, mais j'étais choqué quand même. attends t'es dans le monde de la mode et tu as pas appris à apprécier l'alcool? fis-je alors en faisant la mine outré. ah ouai c'est pire que ce que je croyais. ajoutais-je pour me moquer d'elle en riant. Je voulais en savoir plus sur elle et je n'hésitais pas à lui dire. Je ne voulais pour rien au monde rejoindre mon ancien groupe de connaissance. Elle était là et étrangement c'était tout ce qui comptait. Je voulais rattraper le temps perdu même si je comprenais vite que ça allait être difficile. Alors qu'on s'asseyait plus loin sur des rochers, loin du brouhaha de la fête, elle commençait son monologue par le fait qu'elle m'avait détesté. Je déglutissais, ça c'était dit. Mais je le méritais alors je ne la coupais pas, elle continuait alors que nous marchions vers les vagues. Elle me racontait qu'elle avait commencé avec la friperie de la dame du bout de la rue. Elle me disait que finalement c'était grâce à moi, parce qu'elle passait le temps et qu'elle voulait s'occuper pendant qu'elle m'en voulait. je t'aurais poussé à le faire de toute façon en grandissant. Je savais bien que tu avais un don pour le dessin et pour les fringues. tu te souviens de la robe de ta mère que tu avais découpé pour te faire la tienne? T'as été puni pendant une semaine! J'devais me glisser en douce dans ta chambre quand ils allaient en balade. fis-je alors. je rappelais sûrement ça pour éviter le sujet qui fâche. Se souvenir du positif plutôt que du négatif qu'elle soulignait. Mais elle voulait en parler. Elle déviait vite sur ma fuite, encore, me faisant face et disant ce qu'elle avait au fond du coeur. Je fronçais les sourcils, cette fois-ci de tristesse. Ce qu'elle me disait me venait droit au coeur. Elle avait raison, et je le savais depuis toujours, j'avais commis une erreur avec elle. Une terrible erreur. Je baissais les yeux, de honte, comme le gosse que je redevenais avec elle. je suis désolé. lui fis-je alors. J'essayais de contrôler le tristesse qui m'envahissait. Je n'avais jamais ressenti un truc pareil - ou alors pas depuis longtemps. Je relevais la tête vers elle. tu sais, tu es la seule chose que je regrette depuis que j'ai fais ce que j'ai fais. lui avouais-je alors. C'était vrai. combien de fois je me suis dis que j'aurais dû t'emmener. combien de fois je m'en suis voulu. combien de fois je me suis demandé ce que tu faisais au moment T. je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même. lui soufflais-je alors en rebaissant la tête. Tous ces souvenirs étaient trop douloureux. je ne pouvais pas te dire pourquoi je partais et je ne peux toujours pas... mais je me détestais et je ne sais pas... je me disais que tu ne méritais pas d'avoir quelqu'un comme moi à tes côtés... j'avais 13 ans. j'étais persuadé que ce serait te sauver la vie que de t'épargner. dire tout ça était plus facile sans la regarder. Mais je relevais la tête. Ces paroles étaient hyper douloureuses que je les disais en un souffle. j'en suis encore persuadé, d'ailleurs. surtout après ce que tu m'as dis. tu n'avais pas totalement tort. ce mec intouchable avocat je l'ai inventé de toutes pièces. je m'y sens en sécurité. personne ne m'atteint. lui dis-je alors en levant les épaules. quand je t'ai vu dans cette porte, j'ai compris que toi, tu pouvais m'atteindre. tu as toujours pu et ça, même toutes ces années après tu le peux toujours. je sais qu'on se l'était promis Louise et tout ça c'est ma faute. je ne m'excuserais jamais assez. finis-je alors par lui dire. je comprendrais que tu ne veuilles plus me voir. tu as une vie extraordinaire, maintenant. regarde toi. bon même si tu ne bois pas d'alcool. il fallait bien que je déconne à un moment parce que le mélodrame je m'y connaissais que peu. tu es parfaite. lui fis-je en levant ma tête vers elle. Je lâchais un petit sourire. Puis je le baissais en revenant à la réalité. Je levais les épaules. tu n'as qu'à le dire et je disparaitrais. autrement dit je m'en irais d'ici. Pour elle, je le ferais, même si je venais d'arriver en ville. après tout, elle était la seule qui ait une emprise sur moi. quoiqu'elle me dise de faire, je le ferais. je sentais que je ne pourrais rien faire contre ça.