Maddie &
William

Je plaçai une mèche de cheveux derrière mon oreille et inspira doucement. Je vérifiai l'adresse indiquée sur le bout de papier qu'on m'avait remis, c'était la même que celle devant laquelle je me trouvais. Mes mains tremblaient, mais j'avoue que je ne savais pas quoi faire pour qu'elles ne tremblent pas. On m'avait appris la mauvaise... La terrible nouvelle il y a deux jours. C'est mon amie Sky qui me l'avait apprise et nous avions pleuré ensemble durant ces deux derniers jours justement. J'avais voulu être là pour elle et c'est pour ça que je m'apprêtais à faire ce pour quoi j'étais devant cet appartement. Répandre la mauvaise nouvelle. Ce n'était pas facile pour moi, mais ça aurait été impossible pour Sky, je pense. J'étais donc là, dans l'immeuble, devant la porte d'un pur inconnu. Je connaissais son prénom, je l'avais déjà entendu de la bouche de Justin il me semble, mais sans plus. Et j'étais à quelques secondes de ruiner sa vie. Pouvais-je faire ça? Débarquer chez quelqu'un et ruiner sa journée de la sorte? Sa journée... Son mois entier même. Je levai les yeux en l'air pour chercher un peu de force intérieure, pas que je croyais en Dieu ou en une force quelconque, mais j'avoue que j'étais un peu désespérée, les yeux remplis de larmes qui ne demandaient qu'à tomber.

Je pris une grande respiration et cognat à la porte. On m'ouvrit avec un visage surpris, confus, rempli d'incompréhension. Évidemment, il ne me connaissait pas. Je tentai d'esquisser un sourire, ça devait ne ressembler à rien, mais l'effort était là. « Salut... Moi c'est Maddie. » commençai-je doucement. Mon dieu qu'il devait me trouver bizarre. Comment est-ce que j'étais sensé m'introduire? Pas comme ça mais... Y'avait-il une bonne façon de faire dans pareilles circonstances? « Tu es William... N'est-ce pas? Le petit-ami de Leyla? » demandai-je. C'était son ex. Bon, disons que je n'avais pas forcément porter attention aux détails quand Sky m'avait parlé. Ce serait probablement moins difficile dans ce cas s'il ne ressentait plus de sentiments amoureux pour elle... N'est-ce pas? « Heum... Je sais qu'on ne se connait pas mais, je suis une amie de Leyla. » commençai-je. « Enfin, j'étais. » dis-je ensuite. « Pas que nous ne sommes plus amies mais... » continuai-je. Je m'y prenais mal? Je voyais bien qu'il ne comprenait absolument pas non seulement ce que je faisais là, mais ce que j'essayais de lui dire. Mes yeux se remplirent de larmes bien rapidement. « Je... Elle... Elle a été retrouvé y'a quelques jours. » dis-je en laissant aller mes larmes. « Elle n'a pas survécu. » conclus-je afin que William comprenne de quoi il s'agissait. Je mis ma main sur ma bouche, n'arrivant même pas à croire les mots qui en sortaient. Elle était réellement morte.

Mon dieu que c'était difficile. Et j'étais là à pleurer devant un parfait inconnu. Je ne savais même pas s'il tenait encore à Leyla à ce jour, mais chose certaine, je ne pouvais croire qu'il serait indifférent à sa mort. Leyla était tellement une bonne personne de son vivant, toujours là pour les autres. Elle avait ses problèmes, bien sûr, mais elle ne méritait pas ce qui lui était arrivé.

Maddie &
William

Je profitai d’une de mes seules journées de congé pour faire un peu de ménage chez moi. Le temps des fêtes avaient été assez intense avec notre séjour au chalet et tout et là, c’était un retour à la réalité pour Willy. J’avais la tête littéralement dans la sécheuse en train de récupérer tous mes vêtements lorsqu’on sonna à la porte. Curieux… j’attendais personne. Je me débarassai donc de mes vêtements pour me diriger d’un pas pressé vers la porte et l’ouvrir à la va vite. Une jolie demoiselle s’y trouvait… au début, je pensais à de la vente ou même à une témoin de Jéhovah… ne savait-on jamais, ils aimaient bien mettre les enfants ou les belles personnes de l’avant pour donner leur petits dépliants. Je fronçai alors les sourcils. « Saaaalut? » demandais-je, avec un petit d’incompréhension dans la voix. Elle s’appelait donc Maddie, je secouai donc la tête, ne jugeant pas bon de me présenter puisque techniquement, elle venait chez moi donc elle devait savoir j’étais qui? Aaaaah… justement, elle mentionna mon prénom, BINGO! Mais disons qu’elle était pas tout à fait à point concernant ma vie de couple par contre. « À moitié vrai. Je suis William mais je suis son ex petit-ami. » le repris-je. Elle connaissait donc Leyla? Je trouvais intriguant qu’elle se pointe ici. Au départ, j’avais pensé qu’elle croyait peut-être que Leyla vivait ici avec moi mais le problème était que je ne vivais pas à cet endroit lorsque j’étais en couple avec elle. Je le fis donc rentrer un peu chez moi, elle semblait vouloir me parler de quelque chose. On alla donc jusqu’à la cuisine pendant qu’elle baragouinait sa relation avec Leyla. Disons qu’elle était perdu un peu dans ses temps de verbe, ce que je trouvais intriguant. Je le regardai donc en plissant un peu des yeux. Elles étaient amies… et c’est à ce moment que Maddie eut les larmes dans les yeux. Mon coeur s’arrêta… puis se mit à battre fort. Pourquoi est-ce qu’elle me faisait le regard de la mauvaise nouvelle? Pourquoi j’avais un mauvais pressentiment là? Je trouvais pas ça drôle… je sentais la panique monter en moi.

Puis, sans plus tard, quelques secondes plus tard, elle me lança ce que je ne voulais pas attendre. Ce que quelqu’un qui aime quelqu’un d’autre ne veut pas entendre à propos de cette personne, genre… jamais. Elle avait été retrouvée, elle n’avait pas survéçu?? Cette information faisait écho dans ma tête, je la secouai, comme si je refusais d’avoir entendu cette nouvelle. Elle était forte ma Leyla, c’était la plus forte de tout, ça ne pouvait pas être elle. C’était juste impossible. « Non c’est pas… c’est… » J’avalai difficilement ma salive, incapable de prononcer quoi que ce soit qui faisait du sens. L’eau me monta aux yeux et ce fut plus fort que moi, les larmes coulèrent immédiatement. Il était question que c’était vrai, que je venais d’entendre la pire nouvelle qu’on aurait pu m’annoncer sur le premier amour de ma vie. Là, maintenant, il n’y avait pas de place pour l'orgueil et j’avais bien le droit de pleurer aussi longtemps que j’en aurais besoin. Je pris une grande respiration. Heureusement, j’arrivai à me tirer une chaise pour m’y asseoir parce que j’avais l’impression que les deux jambes allaient me lâcher. « Ça peut pas être vrai… comment est-ce que tu sais ça? » Et comment ça je n’étais pas au courant? Bon… nous n’étions plus ensemble et j’avais à peine de nouvelles d’elle me diriez-vous mais… non… je ne pouvais tout simplement pas y croire. Je pris une grande respiration de nouveau pour me calmer un peu sinon je n’allais pas pouvoir continuer cette conversation, relâchant tout l’air de mes poumons par la suite pour lui demander la question que je voulais savoir, mais que je ne voulais peut-être pas savoir en même temps : « Comment ? qu’est-ce qui… qui est arrivé?  »