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 nothing is easy but everything is possible

 :: welcome to miami :: Wynwood
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Juliet Tremblay
Juliet Tremblay
Desigual

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(#)Sujet: nothing is easy but everything is possible  |   Mer 18 Aoû - 17:25
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▼▲▼

Elle l’avait rencontré dans les premiers jours du mois de juillet. Une rencontre à la fois banale, ordinaire et pourtant mémorable pour elle. Pourquoi ? Car elle n’avait pas été effrayée. Aucune arrière pensée issue du scénario d’un film d’horreur. Aucun mouvement de recul. Pas de poils qui se hérissent dans sa nuque ou sur ses avants-bras. Pour le commun des mortels, une réaction qui n’avait pas de quoi fouetter un chat, mais pour elle, pour la plus jeune des Tremblay, c’était un énorme pas en avant, la preuve d’une certaine amélioration. La lumière au bout du tunnel. L’espoir d’un jour meilleur. D’une période où il n’y aurait plus trente-six questions dans sa petite tête dès qu’elle entre dans une pièce où elle n’avait jamais été auparavant. Depuis cette rencontre, ils s’étaient vus plusieurs fois, dès que leur emploi du temps le permettait. Celui de Juliet était -très- allégé, car elle n’avait pas d’obligations à proprement parler. Mais ça allait changer, car depuis la mi-août, elle avait commencé un nouvel emploi, qui, elle l’espérait, serait le bon pour un bon bout de temps. Elle était motivée la belle, et pleine d’énergie. De bons présages. Elle n’en oubliait pas les passions développées au fil des dernières semaines. Dont une, principalement : la photographie. Un échappatoire au quotidien. Une façon de communiquer sans exprimer le moindre mot. Découvrir ce nouvel environnement avec un certain attrait. D’ailleurs, c’était cette passion qui avait lié Spencer et Juliet, lui l’ayant aidé à prendre en main le tout nouvel appareil offert par son frère aîné. Une première rencontre qui avait découlé sur toutes les autres. Jusqu’à aujourd’hui.

Jour de repos dans la semaine pour la demoiselle, et par chance, créneau de disponible pour son professeur particulier, en quelque sorte. Ils avaient donc convenu de se retrouver en ville, pour, comme à chaque fois, partir à la recherche de modèles à photographier, instant à capturer, moment à immortaliser. Spot du jour : Wynwood. Une raison particulière ? Aucune. L’endroit était agréable à photographier, il y avait des milliers de couleurs, des détails que l’habitant lambda trop pressé pour observer ne voyait pas, à part s’ils se retrouvaient sur Instagram ou dans une vidéo Tik-Tok. Bon, si le premier terme parlait à Juliet, le second un peu moins. Mais chaque chose en son temps. Il était un peu moins de 14h quand la demoiselle arriva sur le lieu de rendez-vous, où Spencer l’attendait déjà. « Salut ! On ne change pas les bonnes habitudes, tu es toujours le premier arrivé. » lui dit-elle, une fois arrivée à la hauteur de l’étudiant. Les mots étaient la seule façon pour Juliet de saluer quelqu’un. Les contacts physiques étaient encore réservés aux personnes qui avaient sa confiance absolue, et ils étaient très peu nombreux. « Comment est-ce que ça va aujourd’hui ? » Saluer, puis s’intéresser à l’autre (sincèrement !) avant de débuter toute activité ou conversation, qu’elle soit sérieuse ou non. Cela tombait bien, Juliet était une personne altruiste de nature, même avant de débarquer à Miami, à préférer s’intéresser aux autres qu’à son propre bien-être.


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Spencer C. Hopkins
Spencer C. Hopkins
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(#)Sujet: Re: nothing is easy but everything is possible  |   Ven 20 Aoû - 13:58
Juliet&
Spencer

Nothing is easy but everything is possible.

En cette belle journée d’août, Spencer ne travaillait pas. Et après une grasse matinée revigorante, il avait prévu de s’adonner à sa passion. Comme souvent quand il ne travaillait pas. La photo faisait partie de sa vie et il ne passait pas une seule journée sans prendre quelques clichés. Et c’est ce qu’il comptait faire aujourd’hui, mais pas seul pour une fois. Depuis quelques semaines, il avait trouvé une acolyte avec qui il partageait la même passion. Juliet débutait et Spencer passait plus de temps à lui expliquer les fondamentaux qu’à photographier, mais ça ne le gênait pas. Lui aussi avait débuté et contrairement à elle, il avait dû se débrouiller tout seul. Remarque, Spencer n’était pas le meilleur professeur qu’il soit. Pour lui beaucoup de choses se faisait à l’instinct et donner des explications n’était pas forcément son fort. Pourtant Juliet ne semblait pas s’en plaindre.

Il avait préféré laissait Pépito dans son petit chez lui avant de rejoindre Juliet. Il arriva le premier sur place et pris de l’avance en prenant quelques clichés de ces lieux qu’il connaissait par cœur. Il faut dire que Spencer avait toujours vécu ici et depuis la mort de sa mère, il y a plus de 10 ans maintenant, il avait passé beaucoup de temps à arpenter les rues de la ville. Mais ses photographies n’étaient jamais les mêmes ! Le temps, l’heure de la prise, le cadrage, … rendaient les photos toutes différentes les unes des autres. Bien sûr, le jeune homme aurait préféré avoir la possibilité de voyager pour prendre des photos totalement nouvelles pour lui, mais il ne pouvait pas. Alors il se contentait de Miami et de ses alentours.

Juliet ne tarda pas à faire son apparition. « Toujours » sourit-t-il. Tout comme lui, Juliet semblait réservée et n’était pas du genre très démonstrative. Cela ne gênait pas le jeune homme. Les embrassades et tout le tralala, très peu pour lui ! « Ca va bien et toi ? » demanda-t-il avant de se rappeler qu’elle avait commencé un nouveau travail. Elle lui en avait vaguement parlé lors de leur dernière rencontre. « Et alors ton nouveau job ? Comment ça se passe ? » demanda-t-il intéressé. Débuter un nouveau travail n’était jamais facile.

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Juliet Tremblay
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(#)Sujet: Re: nothing is easy but everything is possible  |   Lun 23 Aoû - 11:44
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▼▲▼

De l’extérieur, cela semblait être un détail insignifiant. Une occupation comme une autre dans la journée. Une connaissance supplémentaire à ajouter à son groupe. Mais ça, c’était la réaction d’une personne normale, une personne habituée à toutes les petites choses de la vie pour ne plus y faire attention, pour ne plus y porter un œil différent. Pour Juliet, qui avait grandi dans une société à l’opposé de la réalité, c’était considéré comme un pas de géant. À son arrivée à Miami, elle n’était pas cette jeune femme souriante et enjouée qu’elle était aujourd’hui. C’était une petite chose apeurée, une coquille vide qui ne pensait jamais pouvoir atteindre la lumière au bout du tunnel. Mais grâce à la patience et à l’aide extérieure qu’elle avait reçu depuis les nombreux mois, et surtout lors des dernières semaines où la demoiselle s’était elle-même donnée un petit coup de pied au derrière, les progrès étaient phénoménaux. De la confiance en soi. En les autres. Du courage. Des initiatives. Des passions. Un travail. Les choses rentraient dans l’ordre, et ça lui faisait un bien fou.

Elle aimait passer du temps avec Spencer, des rencontres de moins en moins espacées, témoignage de la confiance qu’elle avait en le photographe. Juliet ne saurait trop dire pourquoi. L’âge rapproché peut-être, qui aidait à se lier. La passion commune pour la photographie. Ce lien de maître à élève qui ne donnait pas l’impression à la belle d’être en retard sur les autres, car l’apprentissage d’une nouvelle passion, d’un nouveau hobie était monnaie courante, même ici. De multitudes de petites choses qui aidaient Juliet à se reconstruire, à faire un pas en avant plutôt que fuir en arrière. Comme toujours, elle arrivait sur place la dernière, mais ce n’était pas une raison pour être mal à l’aise. Le jeune homme connaissait mieux la ville que Juliet. « Aujourd’hui ça va, c’est un jour avec. » Au fil des rencontres, Juliet s’était peu à peu ouverte, et avait dévoilé sa personnalité. Spencer n’avait pas eu de mal à se rendre compte que l’humeur de la demoiselle pouvait varier d’un jour à l’autre, et si elle ne le disait pas ouvertement, il n’avait qu’à observer les clichés de la journée. Si l’humeur était au beau fixe, les photographies étaient lumineuses, pétillantes, et mettaient de bonne humeur. À l’inverse, les jours un peu moroses, le rendu était un peu plus mélancolique. Comme quoi, celui qui lui avait dit que l’on pouvait communiquer sans ouvrir la bouche, seulement à travers une photo avait raison. « Oh super bien ! J’ai commencé vendredi dernier, et j’aime bien. » Elle ne pensait pas que Spencer allait s’en souvenir, alors ça lui faisait plaisir qu’il pose la question. « Celle qui me montre le travail est gentille, et très patiente. Les clients aussi. Je crois que mon sourire est un atout. Il aide à faire accepter ma lenteur quand je butte sur quelque chose. » Juliet n’en avait pas encore conscience, mais il est vrai qu’avoir une personne souriante et chaleureuse face à soi aidait à améliorer une ambiance, plutôt que si on avait un vieux ronchon. « L’environnement est parfait pour perfectionner ma technique aussi. Avec toutes les fleurs, c’est idéal pour tester les différents degrés de luminosité. » Une activité que Juliet faisait en dehors des heures d’ouverture de la boutique, bien évidemment. « Sur quoi tu travailles, en ce moment ? » Il y avait tellement de nouvelles informations à retenir dans le quotidien de la jeune femme qu’il était impossible de se souvenir de tout. Spencer lui avait sûrement déjà donné cette réponse, lors d’une ancienne rencontre, mais entre les progrès et le nouveau travail de la Tremblay, il semblerait qu’elle ait… oublié.


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Spencer C. Hopkins
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(#)Sujet: Re: nothing is easy but everything is possible  |   Lun 23 Aoû - 16:55
Juliet&
Spencer

Nothing is easy but everything is possible.

D’habitude quand on demandait à une personne comment elle allait, elle répondait « ça va » par automatisme. Spencer faisait partie de ces gens-là. Il faut dire qu’il n’était pas du genre à s’étendre sur ses problèmes et prétendait toujours aller bien. Bien sûr, depuis des mois, c’était globalement le cas. Mais par le passé, il avait eu des périodes sombres où rien n’allait et pourtant, il répondait toujours avec le sourire qu’il allait bien et qu’il n’avait pas de problème. Il était devenu plutôt bon à ce jeu. Contraire à lui et à la majorité du monde, Juliet était franche à ce sujet. Ca allait, où ça n’allait pas et c’est ce que le jeune homme appréciait chez elle. « Un jour parfait pour faire de la photographie alors ! » sourit-il. La morosité, la tristesse, ou bien encore la nostalgie n’étaient pas en opposition avec la photographie, bien au contraire. Ça donnait aux clichés pris, une toute autre perspective.

Se rappelant de leur dernière conversation, Spencer s’intéressa au nouveau travail de Juliet. « C’est normal d’être lent au début. Il faut apprendre et ça se fait rarement en un claquement de doigt. » Spencer était passé par un tas de petits boulots durant son adolescence, alors le stress lié à la lenteur ou à la peur de mal faire, il connaissait bien. Souvent, il s’en était sorti plutôt bien car il avait une bonne mémoire et apprenait rapidement, mais parfois ça n’avait pas fonctionné. Serveur fut, par exemple, un échec ! Retenir le nom des plats, même s’il y en avait des dizaines, était largement faisable pour Spencer. Le problème, c’est que de plus en plus d’établissement utilisaient des sortes de téléphones pour envoyer les commandes directement en cuisine. Et quand les lettres non aucun sens pour vous, envoyer la bonne commande relève du défi ! Spencer n’avait d’ailleurs fait que deux jours dans l’établissement. « Si tu te fais pas virer au bout de deux jours, c’est que tu fais l’affaire ! Crois-en mon expérience ! » renchérit Spencer.

Wynwood était un des endroits les plus colorés de la ville, unique en son genre. C’était un terrain de jeu exceptionnel pour tout photographe. Mais aujourd’hui, Spencer et Juliet ne venaient pas uniquement pour le cadre. Une manifestation LGBT devait avoir lieu d’ici une bonne demi-heure et Spencer était friand de ce genre d’évènement. Les gens présents étaient là pour une raison et c’est la manifestation de cette raison sur leur visage que Spencer cherchait à immortaliser. « Oui, le cadre est super, c’est un fait, mais aujourd’hui ça ne sera qu’un élément de décor. » Juliet devait forcément être au courant de la manifestation. Personne ne pouvait passer à côté.

« Rien en particulier » Spencer fonctionnait beaucoup à l’instinct et n’était pas du genre à travailler un sujet où un thème en particulier. Ce qu’il préférait c’était se faire surprendre par un lieu, mais surtout par les gens. Oui, prendre les personnes dans leur élément naturel, sans quelconque artifice c’est ce qu’il aimait le plus. Voilà pourquoi, il pouvait passer des journées entières à airer dans la ville pour trouver la personne idéale, dans le lieu idéal, au moment idéal. « Je connais Miami comme ma poche et c’est une belle ville c’est certain » en même temps, avec quelles autres villes pouvaient-il comparer ?! « mais ce qui fait la beauté des lieux, c’est les gens qui y vivent et c’est ce que j’aime prendre en photo. Qu’ils soient en train de prendre le soleil sur la plage, en train de soupirer parce qu’ils sont en retard à leur boulot pour la dixième journée consécutive ou encore qu’ils soient simplement en train d’admirer le paysage, c’est leur naturel qui fait la beauté d’une photo. » expliqua-t-il avant de rajouter, dans un léger rire, face au regard interloqué de la jeune femme « Tu trouves ça stupide, c’est ça ? »



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Juliet Tremblay
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(#)Sujet: Re: nothing is easy but everything is possible  |   Mar 24 Aoû - 14:46
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Spencer venait de faire un merveilleux résumé : c’était un jour parfait pour faire de la photographie. L’humeur de Juliet était au beau fixe, et dès qu’elle se prenait l’envie de consacrer du temps à cette passion récente dans ce mood, le résultat final était toujours très satisfaisant. Une bonne humeur, de l’énergie à revendre, et une météo digne de Miami, avec un ciel bleu, quelques petits nuages cotonneux ici et là pour donner du relief, et la petite brise pour ne pas risquer le coup de soleil. Que demander de plus ?! Oh, une conversation sympathique comme entrée en matière. Ce que le photographe initia, en questionnant la jeune femme sur le travail qu’elle avait décroché il y a quelques temps, et qu’elle avait commencé la semaine passée. Cette occupation plaisait beaucoup à la demoiselle. Par le passé, elle s’était essayée à plusieurs petites choses, avant de baisser les bras, car ses angoisses l’empêchaient de s’épanouir et de faire correctement ce qu’on lui demandait. Mais aujourd’hui, ça allait beaucoup mieux de ce côté-là, Juliet sentait qu’elle était capable de se maîtriser suffisamment pour être efficace, et faire la fierté de son employeur. D’autant qu’elle se plaisait dans le cadre floral, ayant toujours eu une profonde affection pour les plantes, les fleurs… la nature quoi. Chez ce fleuriste, c’était comme s’éloigner du tumulte de Miami le temps de quelques heures, enfermé dans cette petite bulle multicolore. « Et c’est bien dommage. La vie serait plus simple si on pouvait acquérir des connaissances en claquant des doigts. » dit-elle spontanément. Si l’Homme avait cette particularité, Juliet n’aurait pas eu besoin de passer de nombreux mois difficiles, à douter de sa place dans cette société, notamment à cause de toutes les lacunes qu’elle avait pour la comprendre. Oh c’était encore le cas aujourd’hui, mais elle était déjà plus à l’aise dans le quotidien, et pour comprendre le fonctionnement des objets courants, et ça prenait en compte le téléphone et l’ordinateur portable, deux ovnis à ses yeux quand elle eut l’un des objets entre ses mains. « J’ai fait trois jours, et elle ne m’a pas dit de ne pas revenir demain alors… c’est bon signe ? » Le souci, si on pouvait réellement employer ce mot dans ce contexte, avec Juliet, c’était que par moment, elle avait du mal à suivre le raisonnement de son interlocuteur. Une déficience que son frère gérait parfaitement, le comportement était entré dans leur mode de fonctionnement désormais, mais avec les personnes extérieures comme Spencer, ce n’était pas toujours évident. Juliet ne se baladait pas avec une pancarte dans le dos expliquant son histoire, et avouant le fait qu’il y a quelques mois, elle était encore dans une secte coupée d’un mode de vie habituel. Elle faisait des efforts, les redoublait pour apprendre à bien réagir, mais il y avait encore quelques couacs. Dans ces cas-là, elle avait juste besoin d’une confirmation pour passer à autre chose.

Soucieuse des autres plus que de sa propre personne, Juliet interrogea Spencer sur son travail, pour savoir s’il avait un projet précis qui occupait ses journées. Une question qui amena une réponse plus que brève, qui avait le mérite d’être claire, et même de faire sourire la jeune femme. Elle faisait de son mieux pour communiquer un peu plus, mais il y a quelques mois encore, ses phrases étaient aussi concises que celles de Spencer par moment. Il allait droit au but, sans prendre des détours, et c’était aussi bien. Parfois, pour s’exprimer, il n’y avait pas besoin d’user d’un millier de mots. Mais à cet instant, sans que la miss n’ait besoin d’ouvrir la bouche, un complément de réponse lui vint. Elle écouta très attentivement les dires du photographe, car dès qu’il abordait un discours professionnel, Juliet sentait de la passion s’en dégager, comme lorsqu’elle parlait d’un livre qu’elle avait lu récemment. Ça ne s’expliquait pas, il fallait le vivre pour le comprendre. « Oh non, bien au contraire, c’est fascinant ! » dit-elle subitement, prenant conscience que l’expression de son visage avait dû induire en erreur son interlocuteur sur son ressentiment. « Et je partage ton avis. J’ai l’impression que la plupart des gens sont obsédés par la perfection, au point de devoir utiliser des filtres pour effacer des détails, se montrer sous un autre jour… alors que la spontanéité, une photo prise sans que la personne ne le remarque… c’est seulement de cette façon que l’on peut capturer le naturel d’une personne. » Juliet avait déjà pu expérimenter cette technique. Elle aimait jouer les photographes dans l’ombre pour prendre des scènes sur le vif, plutôt que de demander à quelqu’un de fixer son objectif. Le rendu était différent, car dès lors qu’on savait qu’un appareil allait se mettre en marche, il se passait quelque chose dans le cerveau. Une réaction incontrôlable qui poussait à prendre telle ou telle posture, pencher la tête, sourire… En d’autres termes, masquer le naturel pour faire apparaître le meilleur profil (qui ne l’est pas parfois).


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Spencer C. Hopkins
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(#)Sujet: Re: nothing is easy but everything is possible  |   Mar 24 Aoû - 17:53
Juliet&
Spencer

Nothing is easy but everything is possible.

Apprendre faisait partie de la vie et il était persuadé que même à 80 ans, lorsqu’il serait un vieux pépé rabougri, il continuerait à apprendre. Du moins, il l’espérait. La vie serait d’un ennui mortel sinon ! « Plus simple, surement, mais bien plus ennuyeuse ! » Apprendre faisait partie de la vie et Spencer était ravi d’apprendre de nouvelles choses tous les jours, même si cela ne concernait pas la photographie. Peut-être était-ce parce qu’il n’avait quasiment rien appris quand il n’était qu’un enfant ?

Juliet avait commencé son nouveau travail quelques jours plus tôt et comme toute personne débutant dans un domaine inconnu, elle se sentait lente. Rien d’anormal aux yeux de Spencer. Il fallait se donner du temps. Enfin c’était facile à dire, mais bien moins à faire et il le savait. De ce que disait la jeune femme, tout avait l’air de bien se passer. « Bien évidemment ! » répondit Spencer dans un léger rire, croyant à une blague de la jeune femme, bien qu’elle semblait très sérieuse. « Je passerai un de ces jours, pour te confirmer si t’es vraiment lente ou pas et si le sourire marche ! » plaisanta-t-il. Il n’était pas vraiment du genre à acheter des fleurs et d’ailleurs, il ne le faisait qu’une fois par an, le jour de la mort de sa mère. Il n’avait jamais su où elle avait été enterrée, dans une fosse commune probablement… alors il achetait un bouquet et au lieu de le poser sur sa tombe, il les jetait à la mer en mémoire de cet après-midi de ses 6 ans qu’ils avaient passé sur les lieux. « Et je te préviens, je suis un client très dur à satisfaire ! » plaisanta-t-il. Seulement, les propos du jeune homme semblaient paniquer Juliet. « Je plaisante » dit-il aussitôt. « Puis je suis sûr que tu fais ça bien ! » Vraisemblablement, Spencer n’était pas le meilleur blagueur au monde et Juliet, pas le meilleur public non plus.

Juliet demanda alors au jeune homme s’il travaillait sur un sujet en particulier. Non, il faisait en fonction de ce qui l’inspirait et de ce qu’il voyait. Alors un thème précis, non, il n’en avait pas. Il essaya tant bien que mal d’expliquer ce qui le fascinait dans la photographie. Ses propos n’étaient sûrement pas très cohérents. La jeune femme les compléta. Elle avait bien compris ce qu’il voulait dire « Tes explications sont bien plus compréhensibles que les miennes ! » dit-il dans un léger rire.

« Ah, les gens sont en train d’arriver ! » dit-il en apercevant des personnes portant des tee-shirts et des drapeaux aux couleurs de la communauté LGBT. Certaines personnes étaient avec des looks encore plus extravagants et Spencer trouvait ça fascinant. La force de s’assumer ainsi n’était pas donnée à tout le monde. Et par là, il ne parlait pas seulement de l’orientation sexuelle mais de ce qu’on voulait montrer aux autres. Spencer dégaina son appareil photo pour prendre quelques clichés. Il observa ensuite autour de lui afin de repérer les meilleurs angles de vues.



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Juliet Tremblay
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(#)Sujet: Re: nothing is easy but everything is possible  |   Jeu 26 Aoû - 14:44
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Un des concepts qui donnait un peu de fil à retordre pour Juliet était le suivant : l’humour. Comme beaucoup de subtilité dans cette société, la demoiselle avait un peu de mal à percevoir les plaisanteries, et ainsi, réagir comme il le faudrait, à savoir avec une surenchère, ou bien un rire. Elle avait souvent un train de retard, quand elle ne le manquait pas complètement, en passant à côté d’une tentative de blague. Mais elle ne baissait pas les bras Juliet. Avec du temps, de l’entraînement, et la patience de ses interlocuteurs, elle finirait bien par devenir une petite Floridienne parfaitement intégrée au mode de vie de Miami. Et dans le cas contraire, elle n’aurait qu’à aller vivre dans une cabane, perdue au milieu d’une forêt, pour discuter avec les petits animaux, comme certaines princesses de conte de fée, comme Blanche-Neige ou Aurore. « C’est bizarre, j’ai un peu de mal à t’imaginer dans un magasin de fleurs. D’ailleurs, tu savais que toutes les fleurs avaient une signification ? Ce n’est pas un choix à faire à la légère. C’est ma lecture du moment, je tente d’apprendre le plus d’informations pour pouvoir répondre aux clients, et mieux les orienter. » Perfectionniste ? Un peu, sans en avoir conscience. Juliet n’avait pas eu beaucoup de liberté jusqu’à très récemment, jusqu’à sortir de sa jolie prison naturelle, et entrer dans la vie d’Ugo, son grand frère. Alors aujourd’hui, elle savourait de pouvoir faire ce qu’elle voulait, avoir accès à des choses nouvelles, et des apprentissages qu’elle n’aurait jamais pu découvrir là-bas. Et dès que quelque chose lui plaisait, elle redoublait d’efforts pour atteindre la perfection, maîtriser son sujet sur le bout des doigts. Comme pour ce nouveau travail de vendeuse, où elle comptait bien trouver et apprendre le plus de renseignements sur les différentes sortes de fleurs, et la signification qu’on leur donnait.

Après le travail de Juliet, c’était au tour de celui de Spencer de venir sur la table. Un sujet qui plaisait toujours à la jeune femme, car Spencer mettait toujours beaucoup de passion dans ses réponses. On comprenait de suite qu’il aimait son travail, que c’était plus que ça, une réelle passion. La demoiselle espérait pouvoir un jour ressentir la même chose, être en quête d’un cliché parfait, que seule elle pourra comprendre. Pour l’instant, cette passion était récente pour elle, à peine quelques semaines, mais elle prenait déjà beaucoup de plaisir à sortir de chez Ugo pour prendre quelques photos, sans avoir de thème précis en tête, juste en se laissant porter par les envies et les humeurs. Si ça devait être une activité éphémère, Juliet pourra quand même en retirer une chose : ça lui avait permis de repousser ses limites et ses angoisses. Grâce à la photographie, elle parvenait à sortir des quatre murs de la maison, en oubliant tous les scénarios catastrophes qui pourraient se produire. « C’est parce que je met plus de mots dans mes phrases. » dit-elle de suite après l’intervention de Spencer. Ça, c’était un détail qu’elle n’avait pas manqué chez le jeune homme : il était assez bref dans ses explications. Une remarque assez vite interrompue par l’intervention du photographe, au sujet de personnes qui étaient en train d’arriver. Une simple phrase qui avait pourtant le don de perdre la petite Tremblay, qui n’avait pas le souvenir qu’ils attendaient quelqu’un. Encore moins plusieurs personnes. Un changement de programme assez important, mais pas assez pour faire naître une réaction négative, comme une crise d’angoisses, par exemple. Son regard noisette se posa alors sur les personnes en question. Elles avaient toutes un point commun, c’était le fait de porter une touche arc-en-ciel, de toutes les façons qui soient. Par un vêtement, par du maquillage, ou même directement dans les mains, avec des drapeaux ou des pancartes. Une attitude étrange aux yeux de Juliet, qui ne saisissait pas l’enjeu, ou l’intention. Car oui, pour un œil ordinaire, il était facile de reconnaître une manifestation LGBT+, mais pour une fille ayant vécu dans un espace clos, où les hommes allaient avec les femmes, ça ne sautait pas aux yeux. Alors elle observait, cherchait un indice quelconque pour comprendre, mais celui-ci ne venait pas. La seule solution était de poser directement la question, et la seule personne présente était Spencer. « J’ai le pressentiment que je vais passer pour une idiote, mais j’ai l’habitude. » Elle ne comptait plus le nombre de questions “stupides” qu’elle avait posé, alors que ce n’était pas du tout le cas. Heureusement que Ugo avait bien insisté sur le fait qu’elle pouvait poser toutes les questions qu’elle voulait, sans avoir peur d’un jugement. Elle lui demanderait bien là, mais à cette heure, elle n’était pas certaine de recevoir une réponse, surtout s’il était au tribunal. « Pourquoi est-ce que tout le monde affiche les couleurs de l’arc-en-ciel ? Et oui, c’est une question sérieuse. » ajouta-t-elle, à cause de cette impression qu’il n’allait pas la croire, mais penser à une plaisanterie, alors que ce n’était pas le cas.


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(#)Sujet: Re: nothing is easy but everything is possible  |   Sam 4 Sep - 11:29
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Spencer

Nothing is easy but everything is possible.

Parfois, avec Juliet, les blagues de Spencer tombaient totalement à l’eau. Pourtant il n’avait pas l’impression qu’elles étaient si nulles que ça, ou même, si incompréhensibles ! Certes, ce n’était pas le roi de la rigolade, mais il lui semblait avoir un niveau un peu plus élevé que ce que Juliet lui laissait penser. « C’est clairement pas le magasin où je me rends tous les 4 matins ! » commenta-t-il. Certes un bouquet de fleurs, c’était beau, mais tellement éphémère. Alors oui, c’était aussi le fait que cela soit éphémère qui rendait les fleurs belles ! « Oui, je sais. Enfin, je sais qu’il y a des significations, mais je n’en connais aucune. » avoua-t-il. Il devait y en avoir tellement ! Pour ça mère, Spencer se contentait de prendre des roses rose. C’était ses préférées. Mais peut-être que le message évoqué par ces fleurs était totalement en contradiction avec sa relation avec sa mère. « Et bien ! Si tu t’autoforme pour satisfaire les clients, je suis sûr qu’ils reviendront ! » sourit le jeune homme.

Spencer n’avait jamais été très doué avec les mots. Il n’aimait pas vraiment ça d’ailleurs. Il se sentit bête lorsque Juliet résuma ses propos avec plus de netteté qu’il n’aurait pu le faire. Il savait que cette lacune était dû à son illettrisme et qu’au final, il n’avait pas vraiment à se plaindre, car d’autres personnes illettrées s’en sortaient bien moins bien que lui. N’empêche, il se sentait toujours aussi bête !

C’est finalement le début de la manifestation qui mit fin à cette conversation. Spencer prit quelques photos des premiers arrivés avant d’observer les lieux pour trouver d’autres angles de vue. Il était arrivé plus tôt pour ça au départ, mais c’était laissé absorbé par le paysage. A la question de Juliet, Spencer ne pu s’empêcher de laisser échapper un léger rire à ce qui lui semblait être une blague. Parce que oui, pour lui ça ne pouvait être qu’une blague. C’est quelques secondes après, lorsqu’il vit le regard très sérieux de son amie qu’il comprit que cela n’en était pas une. Il se sentit bête et espérait vraiment ne pas avoir blessé Juliet. « Oh, je savais pas que cela pouvait être inconnu dans d’autres états. Désolé…» A vrai dire, il n’avait voyagé qu’une seule fois dans sa vie, alors ses connaissances sur les autres états des Etats-Unis ou plus loin encore, restées limitées. Alors, il était possible que Juliet vienne d’un de ses endroits. D’ailleurs, il n’avait jamais abordé ce sujet avec elle et n’avait aucune idée de ses origines. « C’est la communauté LGBT » répliqua-t-il tout naturellement. Cependant ce sigle ne semblait pas avoir plus de sens pour Juliet que les arcs en ciel. «C’est le sigle de : Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Transgenre »Après quelques instants, Spencer reprit la parole pour en savoir plus « Vous aviez un autre sigle, là où tu habitais avant ? »



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Juliet Tremblay
Juliet Tremblay
Desigual

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(#)Sujet: Re: nothing is easy but everything is possible  |   Jeu 9 Sep - 9:56
♛ nothing is easy but everything is possible.


▼▲▼

Avant d’être engagée, ou même après, la patronne de Juliet ne lui avait pas imposé de connaître les significations des fleurs pour pouvoir être vendeuse. C’était une décision venant de la jeune femme, un choix dicté par son petit côté perfectionniste. Que ce soit dans la secte ou même désormais à Miami, elle avait toujours aimé se donner à fond pour maîtriser un sujet, jusqu’à dévorer des milliers de pages pour en apprendre le plus sur un sujet. Aujourd’hui, elle avait la chance de débuter un travail qui lui donnait le sourire, où elle s’y rendait avec joie, et non avec une sensation désagréable dans l’estomac. Une raison plus que suffisante pour s’informer sur les significations des fleurs, et pouvoir ainsi apporter un service supplémentaire à ses clients, avec des informations que peut-être ils pourraient ignorer. Un jour, elle pourra également en faire part à Spencer, s’il le désire, si la demande vient de lui. Cela ferait plaisir à la demoiselle de partager son savoir, sans rien demander en retour.

Un sujet qui n’aura pas le temps de venir sur la table, évincé par celui de la photographie en général. Mais là-encore, l’agitation autour du duo d’amis vint modifier le contenu de leurs discours. Des personnes, hautement colorées, sortaient de nul part et de tous les côtés à la fois. Des personnages maquillés des couleurs de l’arc-en-ciel, quand ce n’était pas fièrement affiché sur leur vêtement, ou par le biais de drapeaux qu’ils agitaient avec vigueur. Un spectacle auquel Juliet n’avait jamais assisté, qui lui donnait bien des difficultés de compréhension. Peu importe où son regard se posait, il n’y avait aucun indice quant au message de ces gens. Même ce sigle, LGBT, n’était pas familier. Elle serait incapable, même en se triturant le cerveau pendant des heures, de percevoir une lumière dans cet océan d’obscurité. La seule solution était de se tourner vers Spencer, et de poser la question. Évidemment, les mots de Juliet provoquèrent un rire amusé, mais elle ne se sentit pas vexée, car elle avait l’habitude d’assister à ce genre de réaction avec ses questions. Une évidence pour tous, mais un point noir pour elle. « Il n’y a pas d’mal, sincèrement. » Au début, elle ressentait de la tristesse, et de la honte. Mais son frère l’avait grandement aidé à passer au-dessus de ces émotions, et d’accepter le fait qu’elle ne puisse pas tout savoir en un claquement de doigts. Que les gens allaient rire, puis se raviser et lui expliquer, dans le meilleur des cas. Un rire était plus facile à endurer qu’un coup. Elle était bien placée pour le savoir. Spencer évoqua le sigle qu’elle avait vu sur certaines pancartes, mais il ne signifiait rien pour la Tremblay, qui le fit comprendre à son ami en secouant légèrement de la tête. Alors le photographe reprit la parole, en prononçant les mots suivants : Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Transgenre. Le sens de déduction de Juliet lui permit de faire le lien avec les lettres du sigle précédemment évoqué, mais ça s’arrêtait là, malheureusement. Décidément, ce sujet allait être un peu plus difficile à comprendre. Après un soupir, Juliet se lança : « Pour tout te dire, tes mots n’ont pas de sens pour moi… » dit-elle, dans un premier temps, en baissant légèrement la tête. Toutes les paroles d’Ugo n’avaient pas assez de poids pour empêcher la jeune femme de ressentir ce sentiment de honte. D’habitude, elle pouvait se raccrocher à quelque chose, mais là, il n’y avait absolument rien dans le discours de Spencer pour lui donner un indice. « Je viens d’un endroit très fermé, limité. La ville, les habitants, les habitudes… c’est une jungle à mes yeux. Mais je ne suis pas certaine que tu sois prêt à l’entendre. Ou alors, c’est moi qui ne le suis pas. Car ton regard changerait… » Cela se passait toujours comme ça. Dès que Juliet disait la vérité, même sans entrer dans les détails, elle passait d’un statut à un autre. De la nouvelle habitante un peu dans son monde à l’ancienne captive qu’il fallait plaindre et ménager.


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Spencer C. Hopkins
Spencer C. Hopkins
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(#)Sujet: Re: nothing is easy but everything is possible  |   Dim 12 Sep - 16:48
Juliet&
Spencer

Nothing is easy but everything is possible.

Spencer, sans le vouloir, s’était moqué de la jeune femme et de son ignorance sur ce qui était en train de se passer. Vraiment, il n’imaginait pas qu’elle puisse ne rien comprendre à la situation et pourtant c’était le cas. Par chance, Juliet n’avait pas l’air de s’en offusquer et Spencer tenta de lui expliquer ce que tout cela signifiait. Apparemment le sigle n’était pas vraiment une aide. Alors le jeune homme alla plus loin en précisant les mots cachés derrière chaque lettre. Là, vraiment, il ne pouvait pas être plus clair. Il pouvait supposer que dans d’autres états, les sigles ou drapeaux utilisés soient différents, mais pas les mots. Lesbienne avait sa signification, point barre. Voilà pourquoi, après avoir expliqué chaque mot, Spencer ne s’attarda pas et commença à prendre quelques clichés. Il était à dix-mille lieues de se douter que Juliet n’avait absolument rien compris à ses propos. « Beh, c’est une communauté qui regroupe des personnes qui aiment des personnes du même sexe, ou les deux pour bi’ et transgenre ce sont des personnes pour ont un genre différent du sexe avec lequel ils sont nés. Genre un mec au sens propre qui se sent plus femme. » Là encore, il n’avait pas l’air d’avoir convaincu tout à fait Juliet. Il faut dire que ses propos n’étaient peut-être pas les plus clairs. Pour le coup, Spencer était totalement désemparé par l’incompréhension de son amie. Il n’arrivait pas à comprendre comment une personne de son âge pouvait être totalement ignorante sur de telles choses. Oui, il avait du mal à comprendre qu’elle ne puisse pas comprendre.

Face à l’incompréhension du jeune homme, Juliet commença à en dire plus, mais tout cela restait flou. Elle semblait inquiète du jugement que pourrait porter Spencer à son égard s’il en apprenait plus sur elle. Lui qui était un batard, né d’une relation payante et dont la mère était morte d’une overdose alors qu’il n’avait que 15 ans, était mal placé pour juger qui que ce soit ! Puis, lui-même avait été tellement jugé dans la rue, qu’il ne se le permettrait pas. De plus, il avait envie de comprendre. Finalement, la manifestation n’avait plus autant d’intérêt qu’au départ et la séance photos pourrait attendre. « Tu sais quoi ? La photo peut attendre. » Il sentait chez Juliet un besoin de se confier mais aussi une peur d’être rejetée. Et le rôle de Spencer en tant que nouvel ami, était de la rassurer et de comprendre, même si les propos de la jeune femme l’avait déjà mis sur une piste, peut-être trompeuse. « Viens, on pas prendre un café plus loin. » La foule étant dense à présent, Spencer lui attrapa le bras pour parvenir à s’extirper sans se perdre de la manifestation. Une foula la foule derrière eux, il lui lâcha le bras et il se dirigèrent vers un café plutôt calme. Ils s’installèrent en terrasse et Spencer fut le premier à prendre la parole. « Je suis pas vraiment le genre de personne à juger. Du moins, j’en ai pas l’impression. Après, si tu ne veux pas me parler, je comprendrais. Chacun à ses secrets… » lui le premier !


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