(#)Sujet: Re: Sur les traces de son passé... (ft Aloysia) | Ven 24 Mai - 4:32
Ah... La douce utopie de croire qu'une personne pouvait n'avoir aucun secret pour vous. Ca fonctionnait -et plutôt bien même !- pour les enfants. Mais dès l'entrée dans l'adolescence, les choses se compliquaient sérieusement. Et il le savait pour l'avoir lui-même vécu avec Edward. A lui aussi, il lui disait tout. Absolument tout. Jusqu'à un certain moment où il avait préféré garder ses secrets pour lui. Mais là, il s'agissait de déconstruire auprès d'Aloysia le beau mythe des jumeaux inséparables et seuls au monde. D'autant qu'ils n'étaient même pas des vrais jumeaux issus d'une même cellule, si ça y changeait quelque chose...
"Tu sais que ton frère ne te dit certainement pas tout de sa vie, tout comme toi tu devais certainement avoir tes propres secrets. C'est comme ça que les adultes fonctionnent. On ne dit pas tout. Jamais. Et je sais ce que je dis, je suis avocat..."
Et visiblement, son frère avait essayé de la préparer aux choses mais comme il se l'était dit un peu plus tôt, rien n'aurait de toute façon satisfait Aloysia. Parce que ce n'était juste pas une situation satisfaisante. Mais il n'insista pas davantage. C'était maintenant à Aloysia d'accepter les choses telles qu'elles étaient, et à commencer par admettre que reporter toute sa colère sur son frère n'y changerait malheureusement rien.
Il était d'ailleurs le plus mal placé pour juger. Lui aussi avait cherché à évacuer cette colère, sauf que lui avait eu le coupable sous les yeux tous les jours. Un peu trop même à son goût... Il avait donc largement pu lui vomir toute la haine qu'il ressentait. Pour tout voir se retourner contre lui. Après tout s'il en avait été là, ce n'était que par sa propre faute. Et il n'avait rien pu répondre à cela.
Il ne comptait évidemment pas dire cela à Aloysia. Mais à part cela, et les circonstances qui l'avait amené à tenter de se suicider, il se montra honnête dans son récit. "Non, c'est normal que je te raconte ce qu'il en a été pour moi. C'est vieux maintenant..." Comme si tout ceci n'avait plus vraiment d'importance... Alors que rien n'était plus faux.
"En fait, c'était le genre de prof sympa avec les élèves, plutôt cool, apprécié de tout le monde. Et je l'appréciais aussi, assez pour le trouver plutôt à mon goût... Avant tout ça. J'ai fait des tentatives de suicide avec l'arme de service de mon père mais j'ai jamais été fichu d'appuyer sur la détente. Sauf que Curtis avait fait copain-copain avec mes parents et venait régulièrement les voir, même pendant leur absence. Il s'inquiétait pour moi, il parait. Cette fois-là, il m'a donc trouvé dans le bureau de mon père avec le canon de son arme de service dans la bouche. Ca a été si rapide que j'ai rien pu faire... L'arme a valdingué à l'autre bout de la pièce et je me suis retrouvé plié en deux sur le bureau de mon père à pleurer et hurler le nom de... Hum, quelqu'un d'autre ! C'était... pitoyable. Et lui ne cessait de dire que puisque je voulais me punir, il allait s'en charger lui-même. Ce qu'il a fait, pendant trois ans avant que poussé par Mama Adminosaure, je ne demande à partir en Angleterre pour mes études. Ma mère a refusé net que je quitte le continent. Du coup, ça a été New-York."
Alors que ça n'aurait été que quelques heures d'avion en plus mais c'était l'Europe. Un autre monde donc. Bien trop lointain pour ses parents qui avaient déjà l'impression de perdre leur fils unique.
"J'avais 15 ans, j'étais un mec et j'étais pas fichu de me défendre par moi-même. Et je ne pouvais pas en parler à mes parents qui l'encensaient tellement. Ils lui avaient ouvert la maison et m'ont même envoyés en week-end chez lui... Ils savaient que j'allais mal et ils pensaient sincèrement que Curtis était bénéfique pour moi. Et c'est vrai que mes notes ont monté en flèche à cette époque, Curtis n'était pas du genre à supporter l'échec même s'il aimait me rabaisser plus bas que terre. Comment j'aurais pu leur avouer la vérité ? Ca les aurait tué..."
Il avait donc gardé cela pour lui et supporté. Il n'aurait d'ailleurs pas pu tenir le coup sans le forum, sa bouée de sauvetage. Enfin, tenir le coup, c'était vite dit. Mais au moins, il était toujours vivant dix ans après.
Et c'était justement ce qui l'inquiétait au sujet d'Aloysia. Que les choses se répètent une nouvelle fois, exactement de la même manière. Et ça semblait malheureusement, bien parti pour. Il ne prit donc pas de gants pour lui expliquer cash ce qu'il en avait été à l'époque. Peut-être que ça la ferait réagir ? Il ne pouvait que compter là-dessus de toute façon. "C'est normal que le forum ne t'ai été d'aucune utilité. Il y a deux ans, tu disais que ça irait, que tu te débrouillerais seule et que tu n'avais besoin de personne..." Et on voyait où ça l'avait mené, alors qu'elle tenait aujourd'hui encore le même discours. Qui risquait fort de la mener au même point. Mais cela, il se garda bien de le lui dire, elle était suffisamment intelligente pour le comprendre seule.
Prenant son portefeuille en main, il en tira une carte de visite sur laquelle il écrivit au dos, son numéro de téléphone personnel et son adresse pour finalement la faire glisser sur la table vers elle. "Je ne te dis pas que ça va être facile parce que ça ne va pas l'être. Tu risques en effet de devenir un peu... parano. Mais si tu as besoin d'aide, je serai là." A défaut du forum et de Mama Admin... Et pour ce que son aide valait... Mais c'était bien tout ce qu'il pouvait lui proposer en cet instant. Et au vu du regard qu'il posait sur elle, il attendait visiblement un "Oui, merci Wayne pour te proposer si gentiment ainsi..." Ou du moins quelque chose du même ordre !
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(#)Sujet: Re: Sur les traces de son passé... (ft Aloysia) | Ven 31 Mai - 16:45
Des secrets oui, je devais en avoir, mais aucun concernant sa vie. Je pouvais très bien comprendre qu’il ne me dise pas tout de lui. C’était sa vie, je n’étais pas obligé de tout savoir, mais… là c’était différent. Ce qu’il m’avait caché me concernait directement. J’étais la principale intéressée et ce n’était pas à lui de décider ce que je devais savoir ou non. Néanmoins, je ne répondis pas à ses propos. J’avais bien compris que cela ne servait à rien, car nous n’étions pas du tout d’accord. Lui avait sa vision des choses et moi la mienne. Les deux étaient totalement différentes.
Wayne avait lui aussi vécu des choses difficiles. En même temps, c’était le cas de toutes les personnes présentes sur ce stupide forum, non ? Je supposais que j’avais dû savoir ce qui lui était arrivé, mais ce n’était plus le cas, alors avais-je le droit de lui en parler ? J’osai et le jeune homme pris la parole pour expliquer brièvement son histoire. Son histoire était bien différente de la mienne, mais au fond, le résultat était le même. « Ils… ils n’ont jamais su ? » Dans mon cas, j’espérai que ce soit le cas. Du moins pour ma mère. La connaissant, elle s’en serait voulu. C’était elle qui avait trouvé ce coach à mes tous premiers débuts. Puis mon frère au courant, c’était déjà assez suffisant, non ? « Et ce mec, ton prof. Il a été condamné ? Tu as porté plainte contre lui ? » demandais-je.
Par la suite, le jeune homme me conseilla de retourner sur le forum, que cela me ferait du bien. Seulement, j’avais du mal à y croire. J’avais fait ça il y a plus de deux et pourtant, j’avais quand même tenté de me suicider. Alors pourquoi cela me serait-il utile cette fois-ci ? « Et je pense toujours la même chose. C’est pas en en parlant constamment que je vais arriver à passer autre chose. Au contraire. Ressasser quelque chose, qui plus est, quelque chose que j’ai oublié ne me fera aucun bien. Puis je serai censé dire quoi ? « Oh je me suis faite violée mais je n’ai aucune idée des circonstances ! » ? En quoi, des gens pourraient m’aider avec ça ? Non, ce dont j’ai besoin c’est de passer à autre chose. » concluais-je. Et j’y croyais dur comme fer ! « Je… c’est gentil, mais… ça va aller. » répliquais-je poliment face à sa proposition d’aide.
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(#)Sujet: Re: Sur les traces de son passé... (ft Aloysia) | Sam 1 Juin - 5:47
La discussion avait lentement mais sûrement glissé de la situation d'Aloysia à la sienne. Il était certes habitué à ce que tous les "nouveaux" du forum le questionne puisqu'il était, et cela depuis des nombreuses années, le seul gars à y être inscrit. A se demander d'ailleurs comment faisaient les autres parce qu'il refusait de croire qu'il était le seul à avoir vécu cela. Mais il aurait voulu pouvoir être d'une quelconque aide pour Aloysia malgré le fait qu'il avait surtout l'impression de tourner en rond.
"Non... Et je prie tous les jours pour qu'ils ne l'apprennent jamais. Ça les tuerait. Ils pensaient juste bien faire à la base..."
Même s'ils l'avaient condamné à l'enfer parce que ces trois années n'avaient pas été une partie de plaisir... Et il fallait croire que c'était un truc de famille puisqu'il en avait fait exactement de même avec Edward. L'arroseur arrosé comme on disait. Mais surtout, au niveau punition divine, on ne pouvait pas trouver mieux.
Quant au reste... Il but d'un trait la fin de son café qui était devenu froid. Pour regretter de ne pas avoir un cafetière pleine à portée de main pour se noyer dedans. Reposant finalement sa tasse sur le table, il grimaça autant pour le goût du café froid qui lui restait en bouche que par ce qu'il allait devoir dire.
"Porter plainte, c'était mettre mes parents au courant. Et il le savait. C'est le genre de type très manipulateur qui cache bien son jeu. Personne ne m'aurait cru de toute façon..." Et on pouvait dire que Curtis lui avait parfaitement décrit cela avant même qu'il n'ait pu le lire un certain nombre de fois sur le forum. "Ou on aurait dit que c'était parce que j'avais flashé sur lui. Bref, que je l'avais cherché, ou un autre truc du genre... Faut s'attendre à ce genre de commentaires lorsque tu rends ça publique." Haussant les épaules dans un geste d'indifférence qu'il était loin de ressentir, il poursuivit sur un ton quelque peu amer. "Il y a aura toujours des gens pour mettre ta parole en doute et venir soutenir ton agresseur. Surtout si celui-ci est sympathique ou a une fonction qui lui confère un certain pouvoir. C'est un peu la double peine, tu es victime, mais on victimise ton agresseur en lui apportant soutien et sympathie alors qu'on rejette la faute sur toi, te rendant coupable de ce qui est arrivé."
Soupirant profondément, il avoua finalement.
"De toute façon, je n'aurais pas pu le faire. Il... me terrifiait. Je ne parviens même pas à retourner à Vancouver, et rien que l'idée que je puisse le croiser quelque part me donne des sueurs froides..." Et il était sûr que Curtis le savait. Ce type n'était de toute façon qu'un grand malade qui aimait avoir de l'emprise sur les autres, et on pouvait dire qu'avec lui, il avait parfaitement réussi ! De quoi être vraiment dégoûté de soi-même. "Je sais aussi que le fait de ne pas avoir parlé aura certainement permis qu'il recommence avec quelqu'un d'autre mais..." Il avait soufflé ça à voix basse alors qu'il avait plongé un regard lourd de sens dans celui d'Aloysia. Ce n'était visiblement pas la première fois qu'il abordait ce sujet avec elle, ou avec d'autres. "Je peux juste pas."
Mais l'important là n'était pas lui mais Aloysia, il reprit donc à son intention.
"Mais toi, tu n'as pas à craindre de le voir soudainement réapparaître dans ta vie. Il est mort, définitivement mort. Tu peux vivre tranquille maintenant."
Et même si Aloysia ne s'en rendait pas encore compte de l'impact que cela pourrait avoir dans sa vie, lui savait à quel point cela pouvait être important. Et sans davantage chercher à la convaincre -ce qui était une cause perdue d'avance- il lui assura une nouvelle fois qu'il serait là en cas de besoin.
"Alors je serai là pour le jour où ça n'ira pas."
Et il n'y avait pas de "si" dans sa phrase, juste un "quand". Pour rajouter avec gentillesse et un sourire amusé aux lèvres. "Mais t'es quand même une vraie tête de mule !" Il pouvait se le permettre car ce n'était pas la première fois qu'il lui disait cela même si Aloysia ne pouvait pas s'en rappeler. Parce que c'était le même discours qui allait forcément amener au même résultat. Et il ne pouvait rien faire contre Aloysia elle-même. Si ce n'est la laisser se confronter avec la dure réalité des choses. Et sachant où ça l'avait mené la première fois, il avait de quoi être véritablement inquiet.
"Tu vas faire quoi maintenant que tu sais ? Aller voir ton frère pour lui demander des explications ?" Ce qui n'était peut-être pas plus mal. Au moins quelqu'un pourrait toujours garder un œil sur elle.
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(#)Sujet: Re: Sur les traces de son passé... (ft Aloysia) | Mer 12 Juin - 13:42
Je me doutais bien que, si nous nous étions rencontrés sur ce forum, ce n’était pas pour rien, mais parce que lui aussi avait dû vivre la même chose ou du moins, quelque chose de similaire. Il avait probablement dû en parler à l’ancienne moi et d’une certaine manière, cela me gênait de remuer le couteau dans la plaie, mais je voulais savoir. Peut-être cela m’aiderait à accepter ma propre situation. Quoi qu’il en soit, le jeune homme se livra à moi et son histoire me touchait. Comme un homme pouvait-il faire ça à un « gamin » tout en abusant de la confiance de ses parents ? C’était abominable. Pourtant, vu ce qui m’était arrivée, je ne devais plus être surprise de rien. Les gens étaient cruels. Les parents du jeune homme n’était pas au courant et je pouvais comprendre son sentiment. J’étais persuadée que ma mère ne savait rien. Elle semblait trop heureuse pour savoir quoi que ce soit et sincèrement, c’était mieux ainsi. Après tout, c’est elle, qui, à mes 14 ans, l’avait choisi pour me coacher. Elle se sentirait forcément responsable et je ne tenais absolument pas à ce qu’elle ait ce drame sur la conscience, car elle n’était en rien responsable. Le sentiment de Wayne devait être le même que le mien. Il ne voulait pas que ses parents se rendent responsable du mal être qu’il avait vécu et qu’il devait vivre encore aujourd’hui. « Je comprends… » dis-je simplement.
Wayne avait-il porter plainte ? Je me doutais que la réponse était non. Je me voyais mal moi-même porter plainte. La honte, la peur que la presse s’empare de ce sujet et que ma mère soit au courant. Certes ma carrière n’était plus ce qu’elle était il y a 7 ans, mais… les journaux adoraient s’emparaient de sujets « croustillants » autour d’anciennes stars. J’écoutais attentivement ses paroles. Si à un moment donné, j’avais pu penser à porter plainte, il était clair qu’avec ses propos je n’en avais plus envie. Je n’avais pas pensé au fait que certaines personnes pourraient croire votre agresseur plutôt que vous, mais maintenant qu’il le disait … « En fait, quoi qu’on ait envie de faire, on est coincé… » soupirais-je, le regard bloqué sur ma tasse de café.
La différence entre Wayne et moi, c’est que j’étais sûre de ne jamais revoir mon agresseur contrairement à lui. D’après lui, cela devrait être un soulagement, mais pour l’instant, j’avais trop à penser, pour être soulagée. « Tranquille, … oui… » je n’irais pas jusqu’à dire que je pouvais vivre tranquille… Il y avait tout un tas de mecs aussi barge que le coach Keller. Alors oui, je n’avais plus rien à craindre de lui, mais … pas des autres… Et peut-être qu’au fond, j’aurais toujours un sentiment d’insécurité en présence d’un homme. Et encore aujourd’hui, j’avais la « chance » de ne pas me souvenir de tout…
Une nouvelle fois, le jeune homme me fit part de sa présence et de son aide si je venais à être mal. Je lui adressai un léger sourire. Oui, c’était généreux de sa part, mais … oui, il y avait toujours un mais avec moi et il l’avait bien compris. « J’en suis une depuis que j’ai 5 ans, c’est pas maintenant que ça va changer. » Non, même après ça n’allait pas changer. Et au fond, rien de devrait changer. J’étais Aloysia, et ça devait rester ainsi…
« J’en sais rien… Je ne saurais même pas comment aborder le sujet… Mais en même temps, je ne peux pas faire comme si rien n’avait changé. De toute façon, il le verrait… A un moment donné, je vais lui parler, c’est certain… » Quand et comment, ça je n’en avais pas la moindre idée. « Ecoute, je te remercie, vraiment. Tu es le seul qui a osé me dire la vérité et je t’en suis vraiment reconnaissante. J’ai besoin de prendre l’air un peu, mais… j’ai ton numéro. Et je sais, si ça ne va pas, je peux t’appeler. » dis-je dans un léger sourire.
RP CLOS
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(#)Sujet: Re: Sur les traces de son passé... (ft Aloysia) |