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Now I don't even wanna be someone
What made me think I was special, I'm not special... Turns out I'm just like everybody else...

Ft. William & Alexie

Je venais réellement de faire la pire erreur de ma vie. Et j'en avais fait par milliers des erreurs. Alors ce n'était pas peu dire. Il y a quelques heures, j'avais pris une chambre dans un motel miteux du nord de la ville. Je n'en pouvais plus de dormir dans la rue. Cela faisait des mois que je n'avais plus d'appartement, plus d'emplois... Et mes ''amis'' en avait marre de m'aider. Maintenant que je n'avais plus l'esprit à la fête, je me retrouvais pas mal moins bien entourée. Bien sûr, il y avait quelques personnes que j'aurais pu appeler pour de l'aide. Mais mon ego était trop fort. Et puis je ne méritais pas l'aide de ma soeur, ou bien d'Elizabeth.

J'avais donc loué une chambre dans un motel, sans avoir de plan précis. Je voulais juste arrêter de souffrir. Dormir au chaud, boire tout ce que contenait le mini-bar. Je n'avais pas d'argent pour payer ledit mini-bar, mais ça me semblait un problème pour demain. Je fis donc cela, vidant toutes les minuscules bouteilles, en sous-vêtements. J'avais mis la télévision pour me calmer un peu. Après quelques heures toutefois, je n'étais pas plus calme. Je n'en pouvais plus de souffrir. Toutes ses pensées dans ma tête, qui me faisaient me détester n'arrêtaient que lorsque j'étais high. Et je n'avais plus rien. J'avais utilisé tout mon stock et je n'avais plus d'argent. Il me fallait quelque chose de plus fort que de l'alcool.

Désespérée, je vidai le contenue de mon sac au sol, cherchant une pilule ou quelque chose qui pourrait me satisfaire. Mais je n'avais rien. Mon canif était tombé sur mes genoux toutefois et je le regardai pendant un bon deux minutes. Je m'étais déjà coupé une ou deux fois. Pas très profond. Et ça ne m'avait jamais apaisé. Je continuais de me sentir vide, abandonnée. Et je savais que c'était de ma faute. Tout était de ma faute.

Sur un coup de tête, je me levai d'un coup, le couteau dans la main, et me dirigeai vers la salle de bain. J'y avais pensé souvent. À m'enlever la vie. Et je crois que je m'étais assez battu. J'en avais assez maintenant, je voulais que ça cesse. Je voulais que le vide, la souffrance, l'anxiété arrêtent... J'appuyai donc le couteau très fort sur mon poignet, et me coupai assez profondément la veine du poignet gauche. Aussitôt fait, la douleur envoya une onde de choc et de douleur en moi. FUCK. Qu'est-ce que je venais de faire?!! Je me mis à trembler et à pleurer. Je pris une serviette et l'appuyai très fort sur mon poignet. Je ne savais pas quoi faire de plus. Qui appeler? Le 911, j'imagine, mais j'étais honteuse de ce que je venais de faire. Je décidai donc d'appeler directement le seul médecin que je connaissais. Mettant mon téléphone sur haut-parler, je m'appuyai contre la baignoire en lui parlant. J'espérais qu'il arrive à temps, mais en même temps, je continuais de penser que je ne méritais pas d'être sauvée.

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« Pourquoi ne pas avoir appelé directement le 911 comme quelqu’un de normal? » lui avais-je répondu à mon tour, suite à sa question.

J’avais été surprise que Clarke m’appelle ainsi, à cette heure, dans un moment de panique. Je ne comprenais pas trop ce qui se passait mais qu’elle vienne à moi comme ça, je savais que ça représentait beaucoup pour elle et aussitôt, je n’avais pas hésité une seule seconde à lui apporter mon aide, à lui faire comprendre que j’étais là pour l’aider. J’aurais pu appeler les secours, oui… mais j’avais les compétences pour lui venir en aide, sans qu’elle passe par le long protocole des urgences. Je ne savais pas si sa détresse était plutôt physique, psychologique.... ou les deux? Mais je préférais aller par moi-même vérifier le tout. Elle avait décidé de m’appeler moi, ça prouvait bien que quelque part, elle me faisait confiance. J’avais hésité à contacter Alexie pour la peine, c’était sa soeur après tout, elle méritait de savoir… mais je respectais aussi Clarke là-dedans et avant de faire ou de dire quoi que ce soit, je voulais voir avec elle comment les choses se passeraient. J’étais donc resté avec elle au téléphone jusqu’à ce que j’arrive finalement sur les lieux. Un vieil hôtel miteux dans le nord de la ville, un truc pas trop propre où il devait pas se passer des trucs très clean aussi.

« Je suis là, quelle chambre? » lui demandais-je toujours en tenant mon téléphone d’une main et mon sac de l’autre.

La chambre numéro 15, je m’y dirigeai alors rapidement. En tournant la poignée pas verrouillée, je raccrochai, ça ne servait plus à rien. J’interpellai le nom de la jeune femme et entendit sa faible voix venant de la salle de bain. Je ne pris pas la peine de regarder le bordel autour de moi que je m’approchai sans plus tarder d’elle pour la retrouver au sol à se tenir le bras qui pissait le sang. Fuck… le rasoir était pas trop loin, le calcul se faisait assez bien.

« Hey! ok… ça va aller! fait voir! »

Je gardais mon calme, c’était surtout ça l’important dans ce genre de situation. Elle devait déjà assez paniquer comme ça, ça servait à rien d’en mettre plus. Je m’étais accroupie à sa hauteur pour regarder un peu les dégâts. Le blessure était profonde, elle s’était pas du tout manqué… bien que je me doutais que c’était pas mal ça le but.

« C’est assez profond, on va devoir continuer à faire pression pour essayer de stabiliser le saignement. Je vais avoir besoin que tu continues à serrer le plus fort que tu peux. » J’enroulai une serviette autour de son bras et lui montrant où tenir le tout. « Voilà ce que je vais faire, je vais devoir rapidement nettoyer et désinfecter la plaie. J’aurai pas le choix de te faire des points de suture ensuite mais j’ai besoin de savoir où tu as pris cette lame d’abord… »

On avait pas le choix d’en parler. Si c’était un truc qu’elle avait trouvé traînant ici et appartenant à je-ne-sais-pas-trop-qui, il y avait des risques d’infection aussi, en espérant qu’on ne se rendre pas là…

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- Pourquoi ne pas avoir appelé directement le 911 comme quelqu’un de normal?

- ... J'ai tendance à ne pas toujours prendre les... meilleures décisions...

Comme ne pas appeler le 911 car j'avais un trop gros ego. J'avais honte de ce que je venais faire, et une partie de moi se disait que je ne méritais pas d'être sauvée. En plus, demander de l'aide était très difficile pour moi. Alors j'avais préféré appeler une personne qui m'avait dit avoir vécu la même chose que moi. William garda la ligne pendant tout son trajet vers le motel. Lorsqu'il arriva, il me demanda le numéro de la chambre et je lui répondis faiblement. La douleur était insoutenable et j'avais envie de fermer les yeux et m'endormir pour ne plus rien ressentir. Je n'eus pas le temps de le faire par contre, puisque j'entendis le docteur ouvrir la porte de la chambre et dire mon nom.

- Je suis... ici... dis-je doucement.

- Hey! ok… ça va aller! fait voir!

Des larmes continuèrent de couler sur mes joues tandis que le médecin s'était agenouillé devant moi. J'avais cru que ce serait moins pire si c'était lui qui venait, mais j'avais tout de même honte qu'une personne me voit comme ça. J'étais en sous-vêtements en plus, et on pouvait voir mes côtes tellement j'avais perdu de poids. Ça et toutes mes cicatrices et mes bleus. Mais bon, William avait d'autre priorité, et il était plutôt concentré sur mon poignet. Ça pissait le sang. Réellement c'était l'enfer, je n'avais jamais vu autant de sang de ma vie. La petite débarbouillette que j'avais utilisé pour essayer d'arrêter le sang, n'avait pas du tout aidé.

-C’est assez profond, on va devoir continuer à faire pression pour essayer de stabiliser le saignement. Je vais avoir besoin que tu continues à serrer le plus fort que tu peux. Voilà ce que je vais faire, je vais devoir rapidement nettoyer et désinfecter la plaie. J’aurai pas le choix de te faire des points de suture ensuite mais j’ai besoin de savoir où tu as pris cette lame d’abord…

- Je l'ai acheté il y a longtemps. Elle ... elle était propre. Pas rouillée... je crois.

Il avait enroulé une plus grande serviette autour de mon bras et m'avait montré comment et où la tenir. Je tentai de faire comme il m'avait dit, et de serrer le plus fort possible. Je tremblais tellement toutefois, et je manquais de force pour appliquer une pression suffisante. Je gardai ma main sur la serviette toutefois, regardant une tache rouge grandir à vu d'oeil dans la ratine.

- Je ne... Je ne pense pas pouvoir serrer plus... fort..

William me demanda de tenir encore quelques minutes, tandis qu'il sortait des trucs de son sac. Je crois que pour une fois dans ma vie, j'allais écouter et faire ce qu'on me disait. Le médecin disait qu'il faudrait nettoyer la plaie et faire des points de suture. J'étais prête. Il sortit donc de l'alcool à friction et commença à désinfecter ma coupure. Cette dernière continuait quand même à saigner alors je ne savais pas trop comment il allait faire pour faire des points de suture.

- J'ai honte d'avoir abandonné.. Je voulais pas, mais... je ne suis plus capable de continuer comme ça. De souffrir...

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« Cette fois-ci, ça en était une. »

Une bonne décision. Même si elle avait pas appelé les urgences, j’étais là, je la connaissais mieux que qui que ce soit au 911 et je pouvais lui venir en aide dès maintenant.J’avais été énormément surpris par l’appel de Clarke mais bien heureux à la fois qu’elle prenne la peine de demander de l’aide. J’avais eu affaire à elle aux urgences et malgré mon effort à lui parler de mes propres problèmes dans le but de l’aider avec les siens, elle n’avait pas voulu de mon aide, même qu’elle n’avait même pas sembler y croire. Maintenant, je devais faire vite et aller la rejoindre, elle ne semblait pas être en état de quoi que ce soit. J’étais inquiet et je voulais absolument être là à temps, pour elle. J’étais donc arrivé à cette foutue chambre d’hôtel, après ses nombreuses directives pour finalement la trouver au sol de la salle de bain, dans un état des plus lamentables. Fuck, cette fille était magnifique, elle semblait intelligente elle était bien entourée et elle avait certainement de très belles qualités que j’ignorais encore… c’était tellement dommage de la voir bousiller sa vie ainsi. Je m’étais donc installé au sol, à sa hauteur pour constater les dégâts. Elle s'était donc ouvert le bras avec une larme de rasoir, tout était là, c’était assez facile de savoir. Je lui expliquai doucement ce que je comptais lui faire mais il était important de savoir où elle avait prit son «arme». Ça semblait être ok, pas de risque de tétanos ou un truc louche dans le genre, j’avais donc demandé à la jeune femme de m’aider en serrant un peu.

« Tiens encore un peu, fait ce que tu peux, c’est ok comme ça Clarke! »

Je me dépêchais pour sortir mon matériel, enfiler mes gants aussi. Elle avait besoin de points de suture et dès maintenant. Je pris finalement relait parce qu’elle n’appuyait pas assez fort pour arrêter l'hémorragie et vu l’état dans laquelle elle était, je pouvais bien comprendre. C’est à ce moment qu’elle se confia un peu à moi concernant sa tentative.

« Tu sais Clarke, tu as été forte, tu as pris la bonne décision en m’appelant.  Tu sais qu’il y a de l’aide pour toi, je suis là, je connais des gens super qualifiés aussi pour toi… et t’as une famille aussi. Ta soeur s’inquiète beaucoup… et Liam est rendu super grand et il aimerait sans aucun doute connaître sa tata Clarke! »

Je voulais qu’elle comprenne que ce n’était pas la fin, qu’il y avait toujours une seconde chance de se prendre en main. L’espoir était là et elle pouvait tellement avoir une belle et bonne vie si elle se donnait la peine d’aller de l’avant.

« Je t’ai gelé, ça ne sera pas la sensation la plus agréable mais si ça fait mal, c’est important que tu me dises d’arrêter ok? Je vais essayer de faire ça vite… » J’attendis qu’elle secoua la tête pour commencer à lui faire les points. « Tu peux regarder ailleurs aussi, c’est rarement beau à voir! »

Je retirai le bout de tissus pour commencer à coudre immédiatement. Ça saignait encore un peu mais au moins, ça s’était calmé un peu. Je me concentrai donc à la tâche sans pour autant laisser un long silence entre nous deux.

« J’ai cru comprendre que tu travaillais dans un bar pendant un bon moment. C’est quelque chose qui t’intéresse, la mixologie et tout? J’ai en tête de m’ouvrir un resto bientôt et j’aimerais avoir la meilleure liste de cocktail possible. Je serais bien partant de connaître des spécialités. »

Étant donné que je ne consommait pas d’alcool aussi. En fait, je faisais pas mal exprès pour lui changer les idées de la situation de merde dans laquelle elle était : complètement à l’ouest, en sang après avoir voulu mettre fin à ses jours. Disons que n’importe quoi voulait être ailleurs dans une pareille situation, moi y compris. C’était jamais plaisant de voir quelqu’un dans un moment de vulnérabilité et de désespoir à ce point.

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Je n'appuyais pas vraiment fort sur la serviette, mais William disait que c'était ok, et de toute façon, il prit rapidement le relais. Il avait déjà enfilé ses gants et sorti son matériel pour faire des points de suture. Avant qu'il ne commence toutefois, je sentis le besoin de me justifier. Si j'avais été William, je me serais pas mal jugé. J'avais essayé de commettre un geste tellement lâche... Et je n'avais même pas réussi à aller jusqu'au bout.

- Tu sais Clarke, tu as été forte, tu as pris la bonne décision en m’appelant. Tu sais qu’il y a de l’aide pour toi, je suis là, je connais des gens super qualifiés aussi pour toi… et t’as une famille aussi. Ta soeur s’inquiète beaucoup… et Liam est rendu super grand et il aimerait sans aucun doute connaître sa tata Clarke

Je me mis à sangloter quand il parla de Liam. Ça faisait tellement longtemps que je ne l'avais pas vu. Je voulais faire partie de sa vie, je voulais le voir grandir. Mais j'étais tellement la pire influence pour un enfant. Probablement que je ne pourrais plus jamais le revoir. Pas si je ne changeais pas en tout cas. Mais changer... Je n'étais plus certaine d'en être capable, au point où j'étais rendu. J'avais franchi la limite qu'il ne fallait pas franchir. Le point de non retour.

- Je t’ai gelé, ça ne sera pas la sensation la plus agréable mais si ça fait mal, c’est important que tu me dises d’arrêter ok? Je vais essayer de faire ça vite… Tu peux regarder ailleurs aussi, c’est rarement beau à voir!

- Ok, dis-je en tournant le regard pour ne pas regarder.

- J’ai cru comprendre que tu travaillais dans un bar pendant un bon moment. C’est quelque chose qui t’intéresse, la mixologie et tout? J’ai en tête de m’ouvrir un resto bientôt et j’aimerais avoir la meilleure liste de cocktail possible. Je serais bien partant de connaître des spécialités.

Je fixais un des carreaux de céramique au mur tandis que le docteur faisait son travail. Je ressentais le pincement de l'aiguille tandis qu'il cousait, mais ça allait. J'avais connu pire comme douleur. Je trouvais quand même assez drôle que le premier sujet qui venait en tête à William en ce moment c'était l'alcool. J'imagine que c'était un sujet commun, entre alcoolique et ex-alcoolique. N'empêche, il devait tout de même se douter que c'était l'alcool et la drogue qui m'avait amené à me retrouver dans cette situation. Il m'avait bien cerné lorsque j'avais fait un tour à l'urgence.

- Drôle de choix de sujet... C'était plutôt l'ambiance de fête que j'aimais en tant que barmaid. La mixologie ça venait après. Je peux toujours te fournir une liste de cocktail.

Je les connaissais pas mal tous, les cocktails, mais je n'avais jamais été du genre à expérimenter et créer de nouveaux cocktails. C'était pour le party que j'aimais être dans les bars. J'imagine que ce ne serait plus une option viable maintenant. D'entrer dans un bar. Ou encore moins d'être barmaid. À vrai dire, je ne voyais aucune option viable pour le futur. Aucun plan d'avenir. Je voulais juste qu'on me dise quoi faire pour que tout aille bien à nouveau.

- Tu veux ouvrir un restaurant? Je ne pensais pas que les médecins avaient autant de temps libre.

Ça faisait des heures de fous un médecin. Il devait clairement être un workholic. Changer une addiction pour une autre? Peut-être que c'était la seule solution? Je n'en savais rien. Je ne connaissais rien de tout ça. Mais je savais reconnaître que j'avais besoin d'être. Et mis à part le fait qu'il soit médecin, c'était aussi pour ça que j'avais appelé William. Même si je l'avais ignoré la dernière fois à l'urgence, je me rappelais de ses paroles. Docteur Armstrong m'annonça qu'il avait terminé les points de suture.

- Merci, dis-je doucement.

Je me retournai alors qu'il mettait un onguent et un bandage sur ma blessure. J'imagine que j'allais avoir une cicatrice toute ma vie, même s'il était un bon chirurgien. D'ailleurs, ce dernier commença à m'expliquer ce que je devais faire pour prendre soin de la plaie. Je devais avouer que c'était un peu trop de détails à retenir, vu l'état dans lequel j'étais. Je m'appuyai de nouveau sur la baignoire, posant ma tête sur le rebord. Tout ce que j'avais envie de faire, c'était dormir.

- Je crois qu'il va falloir que tu redises tout ça à Alexie. Il faudrait l'appeler. Et Dr. Solano aussi. C'est un psychologue, et je crois qu'il faudrait voir mon dossier avant de décider la suite des choses...

J'avais laissé mon égo de côté au moment où William m'avait vu à mon plus bas. Le plus vulnérable que je ne l'avais jamais été. Alors appeler ma soeur ne me dérangeait plus. Et avouer que j'avais un problème psychologique non plus. Je n'étais pas certaine de quoi il s'agissait exactement, puisque j'avais raccroché au nez du psychologue avant d'avoir eu le diagnostic complet, mais peut-être de ça pouvait influencer la suite des choses. Peut-être même que ça avait influencé mes actions du passé même. Je ne m'étais jamais vraiment posé la question.

- Si tu appelles Alexie je peux m'occuper du reste. Je devrais m'en sortir maintenant. Après une sieste peut-être...

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« Cette fois-ci, ça en était une. »

« Ça toujours été une passion pour moi. Et puis, mon père a longtemps eu un restaurant, il l’a vendu mais j’ai été capable de le racheter il n’y a pas si longtemps que ça. Ça n’a plus rien à avoir avec ce que c’était avant, les anciens propriétaire en avait fait un buffet chinois mais je veux ramener la bonne vieille ambiance d’autrefois, en l’honneur de mon père! »

J’allais pas rentrer dans les détails mais elle n’était pas complètement à l’ouest, elle pouvait comprendre ici que mon père était décédé, depuis plusieurs années déjà. On oublie pas, on se fait juste à l’absence j’imagine. Je savais que d’ouvrir mon resto allait lui faire plaisir et Kathelyn étudiait justement en gestion de restauration et en cuisine donc je me disais qu’elle serait la meilleure pour gérer le tout, plus que moi.

« Ma fiancée est dans le domaine de la restauration donc c’est plus elle qui va avoir le temps de bien s’en occuper! » ajoutais-je, pour répondre à son commentaire sur l’horaire trop chargée.

Le but ici avait été de faire la conversation pour lui changer un peu les idées et je pouvais dire que ça avait marché, je venais tout juste de terminer les points de suture. La belle me remercia, j’appréciais qu’elle soit reconnaissance de l’aide que je voulais lui offrir, pour la toute première fois. Je terminai le tout en lui faisant des petits soins pour bien entretenir la plaie et favoriser la cicatrisation. Maintenant, je ne savais pas trop ce qu’elle voulait que je fasse d’elle mais clairement, j’allais pas la laisser dans ce petit hôtel miteux. Comme si elle lisait dans mes pensées, Clarke me fit part de son idée de contacter sa soeur puis son psy. Je hochai la tête, chose qu’elle ne voyait pas, étant accoté sur son bras, contre le bain.

« Je peux faire ça sans problème! Je vais commencer par ta soeur et on verra ensuite pour le psy. En attendant, laisse-moi t’aider, je pense que tu vas être mieux dans le lit de l’autre côté, tu penses pas? »

Je lui tendis la main pour qu’elle la prenne et d’un coup, de le redresser, en faisant gaffe de ne pas tirer sur son bras blessé, évidemment. Tout doucement, je l’accompagnai jusqu’au lit, une main à son dos jusqu’à ce qu’elle s’allonge.

« Vas-y, repose toi… je me charge de lui passer un coup de fil. Je vais te laisser un peu de tranquillité, je serai juste sur le balcon si t’as besoin de moi, d'accord? »

Je lui offris un petit sourire avant de quitter la chambre, fermant tranquillement la porte derrière moi. Je m’accotai un instant contre la rambarde, prenant de grandes respirations avant de me décider à contacter Alexie qui répondit après 2-3 sonneries. Dernièrement, j’étais vraiment pas le messager des bonnes nouvelles pour elle. Entre mon futur mariage qui lui faisait remonter des souvenirs pas trop plaisants et maintenant, je m’arrangeais pour qu’elle veuille plus me parler! Aussitôt que je lui parlai de l’état de sa soeur, elle voulu savoir ou nous étions. Je lui donnai le nom de l’hôtel mais avant que je lui dise d’attendre un peu avant de venir, elle avait déjà raccroché. Je m’attendais à la voir arriver comme une bombe et c’est pas mal ça qui arriva. Elle avait Liam en plus de ça, qu’elle me donna dans mes bras.

« Qu’est-ce qui se passe? Elle est où, je veux la voir! »
« Elle se repose je… » Alexie ouvrit immédiatement la porte. Je soupirai en la suivant. Clarke ne dormais pas heureusement. Elle s’était d’ailleurs tout doucement redressé dans le lit. « Désolé, elle m’a pas trop laissé le choix. »

J’avais comme pas pu gérer la situation. D’abord elle s’était pointé plus tôt que je lui avait dit et maintenant, elle était là, devant le lit à regarder sa soeur avec de grands yeux. Je ne savais plus trop où me placer et je me disais que ça serait mieux pour moi de retourner dehors. C’est ce que je fis.

**Je te laisse répondre, je ferai Alexie après hihi**

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William m'expliqua qu'il avait racheté l'ancien restaurant de son père. De la manière dont il en parlait, je devinais facilement que son père était décédé. Il me dit aussi que sa fiancée était dans le domaine de la restauration et que ce serait plutôt elle qui s'occuperait du restaurant. Ça expliquait bien des choses. Bref, maintenant que le docteur avait terminé de me soigner, je mentionnai qu'il faudrait probablement que j'appelle Alexie. Je ne savais tellement pas qu'est-ce que j'allais lui dire.

- Je peux faire ça sans problème! Je vais commencer par ta soeur et on verra ensuite pour le psy. En attendant, laisse-moi t’aider, je pense que tu vas être mieux dans le lit de l’autre côté, tu penses pas?

- Oui... peut-être.

Il m'aida à me lever et m'accompagna jusqu'au lit, où je m'étendis. Il n'était ni propre, ni comfortable, vu le motel miteux, mais je m'en foutais un peu. J'allais enfin pouvoir fermer les yeux et dormir. Et surtout, arrêter de penser, arrêter de souffrir et de m'enfoncer dans cette tristesse que je ressentais toujours. Parce que j'avais beau avoir pris la décision de continuer à vivre, je ne me sentais pas vraiment mieux.

- Vas-y, repose toi… je me charge de lui passer un coup de fil. Je vais te laisser un peu de tranquillité, je serai juste sur le balcon si t’as besoin de moi, d'accord?

J'acquiesçai d'un signe de tête. William me fit un sourire, puis sorti de la chambre. Je me disais que j'avais vraiment été stupide de ne pas accepter son aide la première fois que je l'avais vu à l'urgence. Ça se voyait qu'il était honnête et qu'il voulait juste aider. Maintenant je m'en rendais compte. Un peu tard par contre. Lorsqu'il ferma la porte derrière lui, je fermai enfin les yeux. J'étais vraiment épuisée, mais en même temps j'étais encore tellement agitée, que je ne croyais pas être capable de dormir. D'ailleurs, j'avais l'impression d'avoir fermé les yeux pour un gros deux secondes, que la porte s'ouvrit soudainement.

- Qu’est-ce qui se passe? Elle est où, je veux la voir!

- Elle se repose je… Désolé, elle m’a pas trop laissé le choix.

- C'est pas grave... dis-je doucement en me redressant dans le lit.

Alexie avait fait irruption dans la chambre telle une tornade, avec William sur les talons. Je me doutais bien qu'il n'avait pas réussi à la retenir. D'ailleurs, ce dernier avait maintenant Liam dans les bras. Je savais qu'il était petit et ne se rappelerait probablement de rien, mais j'aurais aimé qu'il ne soit pas là. Peut-être que le docteur pensa la même chose d'ailleurs, puisqu'il quitta la pièce avec le bébé. Et j'étais maintenant seule avec ma soeur, qui me fixait avec de grands yeux. Je ne pu m'empêcher de me cacher le visage avec les mains et me mettre à pleurer.

- Je suis... Je suis désolée Alexie...

Pour ce que je venais de faire. Pour tout ce que je lui avais fait à elle dans le passé. J'étais désolée que ma vie ait si mal tourné en fait. Lorsque j'enlevai mes mains de devant mon visage, je remarquai que ma soeur fixait mon poignet. Je ne savais pas si elle comprenait. Qu'est-ce que Will lui avait dit en fait? Je décidai donc de tout lui raconter, même si je n'étais pas certaine de faire du sens.

- J'ai appelé... William parce qu'il m'avait dit qu'il... qu'il avait déjà eu le même genre de... problème que moi. Et puis il est médecin, et je savais pas quoi faire. Sur le coup j'ai paniqué! Je voulais pas mourir... Ou plutôt, j'ai changé d'idée! déballai-je d'un coup.

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J’avais cru que mon coeur allait arrêter lorsque William m’avait dit pour ma soeur. Évidemment, il n’était pas entré dans les détails. En fait, il n’aurait pas eu le temps de le faire puisque je m’étais empressée de raccrocher, aussitôt que j’avais eu les informations de leur emplacement. Pas le temps d’attendre que Nate rentre à la maison, j’avais habillé Liam pour me rendre immédiatement sur les lieux. Je ne savais pas dans quel était j'allais trouve Clarke, elle venait quand même de passer tout près de s’enlever la vie. Le parrain de mon fils m’attendait devant la chambre, je lui laissai d’ailleurs sur filleul dans les bras avec la ferme intention d'entrer.

« Qu’est-ce qui se passe? Elle est où, je veux la voir! »

Sans plus tarder, j’ouvris la porte pour trouver ma soeur dans le lit. William s’excusa que je sois rentrée aussi rapidement. Ce dernier nous laissa seules toutes les deux et pour la peine, je ne savais plus quoi dire. Elle avait l’air ok… du moins physiquement, si on faisait abstraction de son bandage à la main. C’est Clarke qui prit la parole la première pour s’excuser d’abord, ce à quoi je secouai la tête.

« Clarke… chut! »  pour ensuite m’expliquer un peu ce qui se passait. J’étais tellement heureuse qu’elle ait vu en William quelqu’un pour l’aider, qu’elle ait bien voulu lui faire confiance et que gosh… ce dernier ait répondu à son téléphone en plein au bon moment! « Je suis juste soulagée, t’as pas idée! T’as été forte, t’as pris la meilleure décision Clarke! »

Je voulais pas qu’elle regrette, je voulais pas non plus qu’elle se sente honteuse d’avoir pensé à poser ce geste. Ça arrivait à tellement plus de gens qu’on pouvait penser! Je me précipitai dans le lit à ses côtés. Ses paroles venaient de me briser le coeur en 1000 morceaux et c’était difficile de ne pas le montrer, voir même impossible. C’était une Clarke tellement fragile que j’avais devant moi, rien à voir avec la bornée qui n’avait peur de rien que j’avais pu côtoyer dans les dernières années. En même temps, je ne pouvais pas croire que ma petite soeur, celle que j’avais vu grandir, celle que j’avais aimé, que j’avais tant voulu protéger avait eu envie d’arrêter sa vie maintenant. Je ne voulais même pas m’imaginer tout ce qu’elle dû traverser, ce à quoi elle avait pensé pour prendre cette décision. Tout doucement, je me plaçai à ses côtés, jouant doucement avec ses cheveux, un long silence s’installa entre nous où je ne faisais que l’observer, bien contente qu’elle ait été assez forte pour demander de l’aide, qu’elle ait eu le déclic de vouloir se sauver.

« C’est moi qui est désolée, j’aurais tellement dû être là, j’aurais tellement dû essayer encore plus de te retrouver, de reprendre contact, j’ai échoué! J’ai toujours dit que j’allais prendre soin de toi et veiller à ce que tu sois heureuse… »

J’étais la pire des soeurs, ma mère ne serait pas fière de moi. Je ne voulais même pas m’imaginer si elle avait été jusqu’au bout de son idée… juste d’y penser ça me faisait pleurer.

(C'est à toi, on peut dire que William est en standby haha)

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||Bon, j'ai assez fait tarder ce post là. On finit ça dans les prochains jours! ||

- Je suis juste soulagée, t’as pas idée! T’as été forte, t’as pris la meilleure décision Clarke!

Sur le coup, ses mots me choquèrent et j'eu envie de répliquer. J'avais été tout sauf forte, au contraire. J'avais essayé de commettre un geste tellement lâche. C'était une habitude je crois, de ne pas être d'accord avec ma soeur et de toujours être prête à répliquer. Cela en était presque une deuxième nature. Mais je décidai de ne rien dire cette fois. J'étais quand même surprise et émue qu'elle dise qu'elle était soulagée. Je ne savais pas pourquoi, mais j'avais l'impression que tout le monde allait plutôt m'en vouloir pour mon geste. Alexie vint s'asseoir à mes côtés et commença à jouer dans mes cheveux.

- C’est moi qui est désolée, j’aurais tellement dû être là, j’aurais tellement dû essayer encore plus de te retrouver, de reprendre contact, j’ai échoué! J’ai toujours dit que j’allais prendre soin de toi et veiller à ce que tu sois heureuse…

- Voyons Alexie! Tu sais bien que je ne t'aurais jamais laissé m'aider. Je suis bien trop bornée.

Et puis on s'était éloignées. Alexie avait repris le condo qu'elle m'avait offert, et je n'avais plus voulu la voir après ça. Pour être honnête, j'avais fait exprès de m'éloigner de tout le monde. Je n'avais pas voulu qu'on m'arrête dans ma descente. Je n'avais surtout pas voulu qu'on m'aide, William en avait été témoin. Des larmes coulaient toujours silencieusement sur mes joues, mais je me sentais déjà un peu mieux. Peut-être que c'était la présence de ma soeur qui me calmait comme ça.

- Je me sens tout le temps tellement mal. Tout le temps triste ou en colère ou juste vide... Et la seule solution que j'ai trouvé, c'était de consommer. Mais même ça, ça n'aide pas vraiment. Plus maintenant en tout cas.

C'était la première fois que je le disais à voix haute. Que j'avouais ma détresse psychologique. Mais même en le disant à ma soeur, je ne voyais pas d'issue, pas de solution. Comment pouvait-elle m'aider alors que c'était dans ma tête que ça n'allait pas. Et puis peut-être que j'avais attendu trop longtemps pour demander de l'aide. Peut-être que j'étais un cas désespéré. En tout cas, il y avait certainement quelque chose qui ne tournait pas rond chez moi. Un psychologue l'avait affirmé avec un diagnostic et tout.

- Il faut que je t'avoue quelque chose, dis-je en me relevant pour regarder ma soeur. Tu sais quand maman m'avait obligée à aller voir un psychologue parce qu'elle trouvait que je me rebellais un peu trop? Et bien puisque j'avais 18 ans, c'est à moi qu'on avait donné le diagnostic, et j'ai toujours dit que je n'avais rien mais... C'est pas vrai. Le Dr. Solano m'avait dit que j'avais un... un trouble de la personnalitée limite.

Et voilà, c'était dit. Je ne pouvais plus retourner en arrière maintenant. J'allais être étiqueté comme folle ou instable pour le reste de ma vie. Le pire dans tout ça c'était que je ne savais pas grand chose sur ce trouble psychologique. J'avais lu quelques informations sur Google, mais je n'avais jamais reparlé au psychologue alors je n'avais pas eu mon diagnostic complet. Je ne savais même pas si c'était traitable. Et jusqu'à aujourd'hui, je m'étais toujours dit que ce trouble n'affectait pas ma vie. Que les médecins s'étaient trompés. Mais l'expérience que je venais de vivre m'avait rendu plus lucide. Je savais que tout ça avait un lien avec comment j'agissais.

- J'ai jamais vraiment lu d'information sur le sujet, et j'ai toujours ignoré les appels du psychologue parce que... parce que je voulais pas m'avouer à moi-même que c'était vrai.