Ma vie se résumait assez rapidement : le labo, les amis et ma mère. J'aimais cette vie. Je ne cherchais rien qui ne venait pas à moi, je ne forçais rien. Je trouvais que la vie était plus magique en vivant ainsi. Une rencontre, un événement est si vite arrivé. Je ne suis pas du genre ultra connecté, j'utilise mon téléphone de manière acceptable. Je ne sors pas tous les soirs, on sort de temps en temps avec les potes boire des verres, faire du paddle ou autre. Par contre, je peux avouer que je bosse énormément. J'adore mon boulot. C'est pas un boulot comme les autres, faut dire. Je fais des recherches sur des êtres vivants, pour les sauver, mieux les connaître, faire progresser la science. Je suis payé à être passionné, quel meilleur boulot que ça? Et puis je suis venu ici, à Miami, pour le boulot. J'ai laissé ma mère à Chicago, avec qui je suis très proche. Donc je l'appelle beaucoup pour prendre de ses nouvelles, lui raconter les trouvailles du boulot ou des petites histoires drôles de pote. Je ne suis pas un fils à maman non plus, je vis très bien seul et je n'ai jamais eu de mal à ça. Ma mère m'a vite appris à être indépendant et à Chicago nous ne vivions pas ensemble. Néanmoins nous avons une relation assez fusionnelle que je devais souligner là dans les grosses lignes de ma vie.

Bref, tout ça pour dire que j'adore le genre de vie que je mène. Cela me permets de vivre certaines choses incroyables : une de ces choses était June, par exemple. J'avais décidé récemment de travailler sur les traitements pour animaux. C'était un terrain complètement inconnu pour moi et j'adore apprendre. Pour vraiment les comprendre, j'avais décidé de visiter le chenil de la ville. Je voulais vraiment améliorer leur vie, leur santé. C'est au chenil que j'ai fais la connaissance d'une bénévole qui n'était autre que June. Elle avait été assez fermée, malgré mes tentatives de blague ou mes questions personnalisées. Le truc c'est que ce genre de nana, je suis pas du genre à m'en lasser. J'aime les mystères et j'aime surtout les résoudre. Encore une fois, je ne voulais pas forcer le destin pour la recroiser et retenter le coup. Je laissais le destin faire. Et le voilà, le destin :

Avec les potes, on avait donc décidé de sortir boire un verre tranquillement, se raconter nos vies, sortir des jeux de cartes pourquoi pas. Nous étions à notre deuxième verre quand venait ma tournée. Je me levais donc en leur lançant des vannes et je me dirigeais pour la première fois ce soir vers le bar pour ramener les verres à la manière de mes deux précédents potes qui avaient fait la tournée. Et là : June. J'ai eu un clignement d'oeil en la voyant, j'avoue. Ce destin m'adorait, c'était pas possible autrement. tiens, tiens. bonsoir. fis-je alors en croisant mes bras sur le bar, face à elle. je ne t'aurais pas imaginé serveuse, je dois avouer. mais ça te va bien. peu de choses ne doivent pas t'aller, faut l'avouer aussi. elle parlait peu. une serveuse en général ça a la tchatche, c'est vachement sociable et extériorisée. Elle était tout l'inverse. En tout cas, c'est ça que j'avais vu au chenil. J'étais encore plus intrigué, de ce fait. Je plissais les yeux en la regardant.

@June K. Smith
( Pando )