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 M.I.A (clyde)

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(#)Sujet: M.I.A (clyde)  |   Lun 6 Jan - 22:14
M.I.A

Accident d'hélicoptère. Golfe de Thaïlande. Une expédition digne d'un film. Disons que la CIA, une fois de plus, y était pour quelque chose. Anteynara avait eu des ennuis, les choses s'étaient compliquées depuis Prague, il y a deux ans. Et sans lui demander son avis, on avait décrété que la meilleure chose à faire pour la protéger pendant quelques temps, c'était de l'envoyer dans l'au-delà, pour de faux, mais sans le dire à personne. Faire croire à sa mort, sa disparition, en gros. Son hélico avait explosé au-dessus de la mer, et un bateau de pêche l'avait récupérée quelques minutes plus tard à peine. Ca faisait quelques mois à peine qu'Anteynara était ici, à se la couler douce en Asie du Sud-Est. Disons que pour une morte, elle s'en sortait bien. Ce qui de base était un exil forcé est vite devenu une petite expérience de vacances très plaisante. Anteynara s'est fortement détendue ici, dans un petit village de pêcheurs, s'entendant à merveille avec tout le monde et s'étant même, contre toute attente, lancée dans la méditation. Malheureusement, le monde réel avait fini par la rattraper, et voilà qu'elle se retrouvait prisonnière d'un gang sans nom, visiblement thaïlandais mais avec un anglais parfait. Un gang qui posait toutes sortes de questions, ne croyaient pas du tout à sa présence innocente en ces lieux, et qui se baladait avec une photo d'elle en flagrant délit d'échange d'armes, aux côtés d'une person of interest. Fuck alors. Elle en prit plein la gueule, passa avec brio quelques interrogatoires, jusqu'à être changée de site et balancée dans une nouvelle cellule sombre, humide, et inconfortable. Se débattant pour mieux casser les couilles, elle alla jusqu'à mordre un des hommes, lui arrachant avec fierté un bout de chair, au niveau du menton. Pour couronner le tout, on lui lia les mains avec une chaine et des menottes, et on claqua la porte. Ses yeux se posèrent de suite sur le type qui était là, dans un état similaire, tout aussi enchaîné. Oh. Tiens. Elle masqua sa surprise. Clairement, c'était toujours étonnant de croiser une connaissance dans ce genre de situation, mais vu le type que c'était, peut-être qu'il y avait moyen de s'y attendre. Elle cracha les restes de chair qu'elle avait en bouche, parce que ce n'était pas vraiment poli de parler la bouche pleine, et s'essuya les lèvres et le menton avec son avant-bras. « Toujours vivant ? » elle lança, question entièrement rhétorique en guise de salutation, sur le ton qu'on emploierait pour dire bonjour à un voisin en le croisant chez le boulanger. C'était Clyde après tout, rien entre eux n'était exactement normal.
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(#)Sujet: Re: M.I.A (clyde)  |   Lun 6 Jan - 23:44
M.I.A

T'as quitté Miami. Du jour au lendemain, sans crier gare. T'as prévenu personne. En même temps, t'avais peu de personnes à prévenir. Ton entourage se résumait à ta soeur, puisque t'avais fini par demander à ta mère de quitter Miami pour rejoindre un endroit plus sûr. Miami, ça craignait trop pour elle. Y'avait ce boss qui en avait après toi. Parce que tu lui avais piqué la moitié de ses clients. Parce que t'étais un sacré petit salopard. Autant t'étais un pauvre type, autant dans le monde de la drogue, étonnement, tu t'en sortais pas trop mal. C'était surement le seul endroit où tu parvenais à t'en sortir avec brio. C'était vraiment ton truc ça. En même temps, t'avais fait ça toute ta vie, tu baignais dedans depuis ton adolescence. Tu savais ce que c'était de vivre dans ce réseau. Ton problème, c'est que malgré ça, ce type là, il était toujours derrière toi. Il te traquait tel un loup affamé. Il te voulait du mal. Il voulait te broyer chaque os de ton squelette. Il voulait te réduire à néant. Que tu deviennes poussière. Sauf que cette fois-là, c'est toi qui l'as eu. C'est toi qui a utilisé son arme contre lui. BAM. C'était fini. Ta mère était vengée. Manque de chance il avait ses sbires, qui te suivaient. Où que tu ailles. Jusqu'au jour où ils sont arrivés derrière toi, et sans que tu n'ais le temps d'agir, c'était un grand cou que tu te prenais à l'arrière de la tête. Le genre de cou qui t'achève. Qui te fais tomber à terre. Qui laisse une flaque de sang couler et stagner autour de ta tête, laissant ta joue baigner dans cette substance rougeâtre.
C'était comme une impression de déjà vu. Comme si ce que tu étais entrain de vivre actuellement, était à quelque chose prêt ce que tu avais déjà vécu quelques mois auparavant. C'est dingue. T'as vraiment le don de te foutre dans des situations totalement merdiques. Remarque... Rien d'étonnant venant de toi finalement. Tu ne te souviens pas vraiment de comment tu es arrivé là. Mais toujours est-il que tu as l'impression que ça fait une éternité. Il n'y a pas un jour qui passe sans que tu te prennes une bonne raclée. Ca devait être jouissif pour ces types là. Ils s'en donnaient à coeur joie, et à tour de rôle. Tu savais pourquoi t'étais là. Mais tu n'avais trouvé aucune issue de secours pour prendre la poudre d'escampette. Autant quand Anteynara s'en était violemment prit à toi, tu aurais tout donné pour crever, autant là, tu avais pris un peu plus d'assurance. Et ça, c'est en parti à elle que tu le devais. Elle t'avais quelque part rendu plus fort. Avant t'étais qu'un lâche, une pauvre merde, qui à la moindre merde se tailler les veines. Ca t'ai arrivé au cours de ces derniers mois de le faire. Parce que, tu l'as dans le sang, c'est un besoin, une nécessité de te faire du mal. C'est comme si ça te soulageais, que tu aimais ça. Façon, tu le sens au fond de toi quand c'est nécessaire. Ca grouille en toi, tu te sens oppressé, comme si t'avais envie de t'arracher tous les organes vitaux. Mais là, malgré la situation, t'essayais de trouver une solution. T'aurais très bien pu baisser les bras, mais non, au contraire, tu réfléchissais, tu analysais chaque partie de cette putain de pièce. Mais rien, et puis tu ne pouvais rien faire, puisque tes mains étaient liées à ce mur avec ces chaînes qui lacéraient les poignets. T'avais la gueule complètement défoncé, des bleus, du sang. Les côtes, n'en parlons pas, tu devais bien en avoir une ou deux de fracturées compte tenu du nombre de coup que tu t'étais pris là dedans. Ils s'étaient eux aussi amusés à te scarifier lorsqu'ils avaient vu tes bras remplis de cicatrices. Remarque, ton corps tout entier était rempli de cicatrice, parfois encore, certaines étaient boursouflées.
Les journées paraissent tellement longues attaché à ce mur. Au pire, vu qu'il n'y avait aucune issue visiblement possible, tu te demandais pourquoi ils te laissaient attachés comme ça. Avaient-ils peur que lorsqu'ils rentrent dans cette pièce, tu leur sautes dessus ? Possiblement. En réalité, ils t'avaient eu parce qu'ils s'y étaient mit à plusieurs, et surtout, ils s'en étaient prit à toi comme Anteynara, par derrière, sans que tu n'ais le temps de les voir. Car si ça n'avait pas été le cas, tu ne te serais pas laissé faire. En même temps, t'avais tué une grosse tête du groupe, alors il n'était pas étonnant que tu subisses des représailles. Ceci étant dit, ce type que Anteynara t'avais offert sur un plateau d'argent et que tu avais tué, méritait ce qu'il lui était arrivé. S'il ne s'en était pas prit à ta mère et ta sœur, tu n'aurais jamais vu rouge. Or il avait osé. Et bien que les rapports avec ta mère et ta sœur soient quelque peu compliqués, il n'en demeure pas moins que c'était ta famille, ton sang, et tu ne laisserais quiconque leur faire du mal. Ce n'était ni concevable, ni envisageable. C'est pour cette raison que tu t'en étais pris à ce mec et que tu l'avais torturé avec les précieux conseils d'Anteynara qui s'y connaissait parfaitement puisqu'elle t'avais montré ce qu'elle savait faire lorsqu'elle s'en était prit à toi. Ainsi tu l'avais achevé, parce que c'est tout ce qu'il méritait ce connard. Et que si ce n'était pas toi qui étais venu à bout de lui, tôt ou tard, il aurait fini par tout faire pour inverser la situation et mettre fin à tes jours, parce que votre rancoeur mutuelle ne datait pas d'hier. Seulement voilà, au jour d'aujourd'hui, tu te retrouvais de nouveau prisonnier. Et n'étant pas du tout du genre à être entouré, et bien au contraire plutôt solitaire, personne ne s'était rendu compte de ta disparition. C'est ça quand on est un vieil ours planqué dans sa tanière. Personne ne se soucie de lui. Et bien il en était de même pour toi.
Voilà que t'entends la poignée grincer, ça te sors de tes songes. Etant dos à la porte, tu te retournes pour voir ce qu'il se passe. Encore un de ces tarés qui vient s'en prendre à toi. Comme si les coups de poings dans la gueule le matin n'avaient pas suffit pour la journée. Mais voilà qu'à ta plus grande surprise, on t'envoie de la compagnie. Sous cette longue chevelure ébène, tu reconnais cette fille. Comme tu la reconnaîtrais entre mille. Putain mais où est-ce que tu étais pour qu'elle se retrouve là avec toi. C'était quand même un comble. Tu secouais tout de même la tête, fermant les yeux quelques secondes. Peut-être que tu rêvais, que tu hallucinais. En même temps, cela ne t'étonnerais pas, vu les coups que tu te prenais, ça n'aurait pas été une surprise. Et pourtant non, lorsque tu ouvrais les yeux, elle était toujours bel et bien là. Dans un sale état elle aussi. Comme toi finalement. Tu la regardais, et elle ne te laissa même pas le temps d'émettre un quelconque son, qu'elle te cracha une phrase... Digne d'elle-même en fait. Du grand Anteynara, mais c'était comme ça entre vous, ça avait toujours été comme ça, et ça serait toujours comme ça finalement. Et toi t'as une sale gueule. Tu lâches ça, tellement naturellement, sans émotions, rien. La situation, malgré ce qu'elle était, était plutôt drôle. Pendant des années vous vous étiez perdus de vue, vous n'aviez plus de nouvelles l'un de l'autre, et il fallait que vous vous retrouviez là, dans un piteux état. En même temps, tout portait à croire qu'il n'était pas possible de vivre une situation normale... Ensembles. Même la seule situation qui semblait à peu prêt normal avait tourné au vinaigre, au supermarché, quand vous étiez tombés l'un sur l'autre dans ce rayon de sauce pour les pâtes, ce jour-là, il y avait eu un braquage, et vous aviez fini dans ce local l'un contre l'autre, à vous faire des aveux respectifs sur Savannah et son mec dont t'ignorais le prénom. Donc même quand la situation semblait quelque peu normal, il fallait qu'il y ait quelque chose qui vous sorte de la normalité. Qu'est-ce que t'as fichu pour te r'trouver là ? C'était étonnant effectivement connaissant le personnage qu'elle se retrouve prise au piège. Pour toi, c'était elle qui prenait au piège les gens, et qui les torturait et les rendait dans cet état, pas l'inverse. C'était surprenant. Vivrait-elle un moment de faiblesse ? Quoi qu'il en soit, pour une fois, elle se retrouvait au même niveau que toi. Attachée à ce mur. Maintenant qu'on est deux, faut qu'on se sorte d'ici. Tu espères que sa présence te seras une nouvelle fois bénéfique. Antey, elle s'en sortait toujours. Tu sais où on est ? C'était peut-être pas mal de savoir où vous étiez. Elle était consciente contrairement à toi. Elle devait surement savoir plus de choses que toi sur l'extérieur. Toi tu t'étais reçu un coup dans la tête, et à ton réveil, tu t'étais retrouvé là, et tu avais littéralement perdu toute notion du temps. La lumière, du jour, tu ne savais même plus ce que c'était.
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(#)Sujet: Re: M.I.A (clyde)  |   Mar 7 Jan - 17:39
M.I.A

Clyde Van Acker. Que dire de lui. Cela faisait bien deux ans qu'elle ne l'avait pas vu, et très franchement, on ne pouvait pas dire qu'il lui avait spécialement manqué. Elle n'avait pas pensé à lui, ne s'était pas demandé où il était et qu'est-ce qu'il faisait. Et d'ailleurs, elle trouvait même ça plutôt surprenant qu'il soit toujours en vie. Bizarrement, c'était le cas. Et il avait fallu aller jusqu'en Thaïlande pour qu'ils se retrouvent par hasard dans une cellule, pour une raison obscure. Anteynara était à peu près certaine qu'on lui faisait une mauvaise blague. Et toi t'as une sale gueule. Quelle répartie. Elle était presque à deux doigts de se sentir offensée par le fait qu'il ne la trouve pas à son goût. Alors peut-être bien qu'elle avait pris quelques sales coups, mais son visage était relativement épargné, comparé au reste de son corps qui avait un peu subi, il faut le dire. Ces types là n'étaient pas des enfants de choeur, et quand ils voulaient une réponse à une question, ils savaient mettre les moyens pour l'obtenir. Malheureusement pour eux, Antey savait mettre les moyens pour leur tenir tête. Ce qui expliquait qu'à ce moment précis, elle était toujours là, et non pas enterrée dans un charnier au plein milieu d'un champ asiatique. Elle ne répondit rien à Clyde. Il ressemblait à Tom Hanks dans Seul au monde. Ses remarques, il pouvait se les garder. Qu'est-ce que t'as fichu pour te r'trouver là ? Oh. Longue histoire. Compliquée. Qui d'ailleurs, ne répondait pas du tout à sa question, car elle n'en avait aucune idée. « Je suis morte » elle fit simplement en regardant de près ses menottes, cherchant une faille. De façon synthétique, c'était ça, oui. Elle était morte, non par choix, mais au final, ça lui avait quand même plu. Décidant finalement d'être gentille et de donner de plus amples informations, elle reprit. « Puis j'ai pris des vacances forcées. A cause de mon employeur. C'était sympa. Mais je crois que c'est fini là » elle détailla sans le regarder, plus concentrée sur la serrure de ses liens. Ca n'explicitait pas grand chose, et ça ne donnait pas de raison à sa présence ici. Mais la vérité, c'était qu'elle-même était dans le flou. Elle comptait sur ses interrogateurs pour se trahir et révéler quelques informations, la prochaine fois qu'ils lui accordaient quelques charmantes minutes. Maintenant qu'on est deux, faut qu'on se sorte d'ici. No shit. Ce garçon était d'une perspicacité à changer le monde. Ca voulait aussi dire qu'il avait attendu d'avoir quelqu'un avec lui pour le tirer de sa propre merde. Anteynara ne voulait pas être mère, elle n'allait certainement pas se mettre à gérer les incapacités d'un type de 27 ans. Ses vacances dans le coin l'avaient pas mal détendue, ouverte à de nouvelles rencontres, et la réalité était qu'elle avait même tissé quelques amitiés. Il suffisait de quelques emmerdes pour lui rappeler son extrême pragmatisme et sa patience quasi-inexistante. Tu sais où on est ? Donc. Il ne savait pas où il se trouvait. Peut-être qu'il s'était fait enlever après une soirée trop arrosée et qu'on comptait le vendre comme esclave sexuel. Qui sait. Elle fut tentée de lui faire croire ce genre de connerie. Anteynara doutait que Clyde lui soit utile pour sortir d'ici, alors était-ce vraiment important de lui fournir des informations ? Ou est-ce que son petit amusement personnel passait en priorité ? Non, elle avait décidé d'être gentille. Bonjour 2020, nouvelle décennie, bonnes résolutions. Soyons courtois. « Thaïlande » elle lui dit en relevant la tête vers lui. « A une heure de Bangkok. Plus ou moins » Elle le savait car on l'avait prise peu loin du village où elle résidait, et une fois dans la voiture, ils n'avaient pas roulé longtemps. Pour arriver ici. D'abord, il y avait eu la première pièce où l'avaient interrogée et gardée, peut-être vingt-quatre heures. Et ils l'avaient ensuite bougée jusqu'ici, pour retrouver son meilleur ami. Et en effet, ces retrouvailles étaient on-ne-peut-plus étranges et douteuses. Antey le fixa un instant, regard perçant, comme pour entrer dans sa tête et comprendre ce qu'il foutait ici. Puisqu'elle-même n'avait rien à se reprocher, elle était forcée de se dire que tout ça était de la faute de Clyde. « Bon. Ils te veulent quoi ? » elle questionna finalement, lassée des échanges de paroles inutiles qui ne menaient à rien.
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(#)Sujet: Re: M.I.A (clyde)  |   Mar 7 Jan - 20:29
M.I.A

Tu ignores depuis combien de temps tu étais enfermé ici. S'il faut, ça ne faisait que quelques jours seulement. A vrai dire, enfermé entre ces quatre murs, tu avais perdu toute notion du temps. La seule lumière que tu avais ici, c'était celle de la serrure, mais tu ne pouvais même pas y passer l'oeil, puisque tu étais attaché à l'opposé de la porte d'entrée. Comme si être proche de la porte d'entrée, t'aurais aidé à t'évader plus facilement. Et il y avait aussi parfois la lumière artificielle, qu'ils allumaient quand ils venaient dans ce genre de pièce pour te donner des coups. Surement pour se défouler. Tu leur servais clairement de pushing ball. Tu ne savais même pas ce qu'ils comptaient faire de toi. Te garder ici jusqu'à ce que tu crèves. T'achever de leur propre main un jour ou l'autre. Faire un trafic d'organe une fois que tu serais mort. T'en avais strictement aucune idée. T'essayais de te dire que tu parviendrais à te sortir de là. Mais c'était compliqué. La pièce n'était pas bien grande. Et il fallait surtout que tu parviennes à te sortir ces putains de chaînes qui te lacéraient les poignets. Ils étaient rouges vifs. Parce que tu ne cessais d'essayer de te les enlever par tous les moyens. Du coup tu t'étais écorché, et tu t'étais fait saigner. La douleur tu la connaissais. Tu savais ce que c'était. T'avais l'habitude de te faire du mal volontairement. C'est pour ça qu'à l'heure actuelle, tu ne sentais presque plus rien. Il faut dire que tu étais salement amoché. D'ailleurs, cette vieille connaissance qui venait de faire son entrée dans la même pièce que toi n'était guère mieux.
Anteynara, cela faisait presque deux ans que tu ne l'avais pas vu. Vos chemins s'étaient séparés. Toi, tu avais décidé de quitter Miami, sur un coup de tête, du jour au lendemain. Tu vaquais pas mal, d'Etat en Etat. A dealer. Parce que t'avais que ça à faire. Mais t'avais décidé de te tirer de Miami. Tu voulais changer d'air. T'avais pas d'attaches, rien, alors bon. Quel intérêt de rester à Miami. Ta mère était partie, et ta soeur aussi. Elles avaient toutes deux bougé, pour leur sécurité. C'est pourquoi, vous vous étiez perdus de vue, cette fille à la chevelure ébène et toi-même. Vous deux, ça avait tellement mal commencé. Ca n'a d'ailleurs jamais été le grand amour. Et pourtant, elle t'as aidé. Elle t'as sauvé. Et si aujourd'hui tu es là, certes c'est parce que tu as tué quelqu'un, mais c'est grâce à elle que tu as pu venger ta mère. Tu ne l'avais jamais vraiment remercié pour ça. Parce que ce n'était pas votre genre, ni à l'un ni à l'autre. Vous, vous étiez plutôt du genre à vous foutre sur la gueule. Encore là. Ce n'était pas un dialogue, calme et sain. Il y avait toujours une certaine animosité entre vous. C'était votre façon à vous de vous exprimer, de communiquer l'un avec l'autre. Sa remarque semblait sarcastique, et pourtant, elle avait l'air sérieuse. Pas une once d'humour rien. Tu ne relevais pas. Il n'y avait rien à dire de plus. De toutes les façons, ce n'était pas le moment de rire. Toi, tout ce que tu voulais, c'était essayé de sortir de là. Elle t'expliquait cependant qu'elle avait eu des vacances forcées par son employeur, mais que visiblement, les vacances étaient terminées. En même temps, vu où elle se retrouvait, et l'état dans lequel elle était. Il était certain que les vacances étaient finies pour elle. Toutefois, connaissant la femme qui se trouvait face à toi, tu avais cette petite part de curiosité en toi, qui se demandait ce qu'elle avait bien pu faire pour se retrouver dans cet état. Ce n'était tellement pas habituel. Anteynara, tu l'avais toujours connu comme la fille qui tient les ficelles. Pas celle qui subit. Alors, tu avais du mal à comprendre ce qu'il lui était arrivé. Ce qui t'intriguais le plus, c'était de savoir où vous vous trouviez à l'heure actuelle. Plus que ce qu'il lui était arrivé. Thaïlande, te disait-elle. Tu arquais un sourcil interrogateur face à cette réponse. Comment des Etats-Unis, tu t'étais retrouvé ici, en Thaïlande. Avaient-ils une planque ici ? Etait-ce leur repère. Enfin. Ca faisait un peu loin tout ça. Mais bon, avec des types comme eux, et vu le boss qu'ils avaient, finalement ce n'était pas quelque chose qui t'étonnais plus que ça. La chose la plus surprenante, c'est que tu étais persuadé que tu étais toujours sur les Terres Américaines, alors qu'en réalité, tu avais totalement migré de continent. Ces types sont vraiment tordus. Tu lâchais, purement et simplement. Ils n'avaient vraiment que ça à faire de te trimbaler sur un autre continent, alors qu'ils auraient très bien pu t'achever dans l'état dans lequel ils t'avaient chopé. Tu te souviens le mentor que tu m'as permis de tuer ? Ce sont ses sbires qui m'ont chopé. En réalité, tu ne te rappelais absolument pas du moment où ils t'avaient fracassé le crâne. Tout ce que tu te souvenais, s'était le jour où tu avais ouvert les yeux ici, et que l'un d'eux s'était empressé de venir te réveiller à coup de matraque dans le torse, te faisant cracher du sang. Tu soupires, en regardant autour de vous. Tu avais retourné la pièce sous tous ses angles. Et tu n'avais trouvé aucun moyen de sortir d'ici. Et ces lâches, quand ils venaient, ce n'était jamais seul, ils étaient deux ou trois, histoire de te mettre la misère. Ils savaient pertinemment que s'ils venaient seuls, ils courraient le risque de faire un un contre un, et de tomber face à toi. Que là, à plusieurs, si tu parvenais à te débattre pour en foutre un à terre, tu avais les autres qui te tombaient dessus direct. Ca t'étais déjà arrivé.
A force de vous entendre parler, un mec vint frapper violemment à la porte qui donnait sur la pièce dans laquelle vous veniez de vous retrouver. Visiblement, ça ne plaisait pas que vous puissiez échanger quelques mots. En même temps, quels cons de vous avoir enfermé tous les deux ici. Certes ils étaient loin de s'imaginer que vous vous connaissiez. Toutefois, il fallait bien se douter que vous n'alliez pas vous regarder dans le blanc des yeux sans rien faire. Vous allez la fermer vos gueules, crachait-il de sa voix rauque et agressive. Vas te faire foutre. Ton but là, c'était de le provoquer, pour qu'ils se ramènent à plusieurs. Ce n'était peut-être pas judicieux comme choix, mais désormais vous étiez deux, et tu savais combien Antey était rusée dans son genre. A deux, c'était toujours beaucoup plus facile que seul. Même si au fond de toi, tu étais convaincu que si Antey avait été seule, elle s'en serait sortie seule. Mais parce qu'elle avait bien plus de ressources que toi en la matière. Surtout quand on sait de quoi elle avait été capable lorsqu'elle t'avait torturé. Toi-même, tu n'aurais jamais été capable de commettre un tel acte. Même face à ce mec que tu as tué de tes propres mains, Antey t'avait guidé pour le torturer afin qu'il souffre avant de crever une bonne fois pour toute. J'ai essayé de retourner la pièce dans tous les sens en cherchant du regard. J'ai pas trouvé grand chose pour sortir de là. Tu sais comment on peut faire ? Quelque part, ça te faisais chier de lui demander subtilement de l'aide. Seulement là, le seul moyen de sortir, c'était d'essayer de coopérer. Vous y étiez déjà parvenus dans cette petite supérette. Quand vous vous étiez retrouvés dans le local suite à la fusillade. Il était une nouvelle fois temps d'essayer de coopérer de nouveau.
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(#)Sujet: Re: M.I.A (clyde)  |   Jeu 9 Jan - 0:52
M.I.A

Elle ne savait pas encore si Clyde serait d'une quelconque utilité, ou s'il serait plutôt un fardeaux. Ils étaient coincés ici, attachés avec des menottes solides desquelles il allait être compliqué de s'extraire. De plus, Clyde ne savait pas où il se trouvait et quand elle lui annonça qu'ils étaient en Thaïlande, il eut l'air surpris. Elle ne le questionna pas plus, ne voulant pas tout connaître de sa vie, surtout si cela n'apportait rien à la situation. L'avaient-ils ramassé quelque part ailleurs sur la planète ? Plus décidée à aller droit au but, elle l'interrogea sur ce que ces types lui voulaient, à lui. De ce qu'elle connaissait de Clyde, c'était un petit dealer sans grand intérêt, qui devait avoir des ennemis oui, mais des ennemis de son niveau. Elle avait du mal à imaginer ce qu'on pouvait lui vouloir, ici, à Bangkok. A moins qu'il ait réussi à se mêler d'une histoire bien trop grande pour lui qui finira par le bouffer tout entier, et dans ce cas Anteynara n'était pas franchement certaine de vouloir intervenir. Tu te souviens le mentor que tu m'as permis de tuer ? Ce sont ses sbires qui m'ont chopé. Oh, excellent. Coupe la tête du serpent, il en repousse deux. C'était bien dommage pour Clyde. Est-ce que ça voulait dire qu'elle aussi était là pour cette raison ? Parce qu'elle était liée à cette histoire ? Anteynara n'y croyait pas, car elle avait été prudente, comme d'habitude, et les questions qu'ils lui avaient posées n'avaient rien à voir et suggéraient bien autre chose. Autre incohérence : les types qui l'avaient prise elle étaient asiatiques. Par la suite, elle s'était rendu compte qu'il y avait quelques américains parmi eux, mais Anteynara soupçonnait surtout un accord passé entre deux organisations.  « Okay. J'crois qu'ils t'ont vendu ou échangé. Ou en tous cas, qu'ils t'ont refilé à d'autres types. Ils ont du se dire que te laisser à des trafiquants d'organes et d'êtres humains serait une bonne punition » elle lui répondit simplement. Anteynara se demandait s'il était ici depuis longtemps, s'ils l'avaient gardé enfermé ailleurs avant ça. En l'observant, elle nota qu'il ne semblait pas non plus extrêmement sale, que sa barbe et ses cheveux n'avaient pas atteint des longueurs extrêmes. Il était certes couvert de sang et de blessures, et ne ressemblait à rien, mais il n'avait pas le profil de quelqu'un qui était enfermé depuis des mois. Une voix provenant de l'extérieur les interrompit dans leurs petits échanges, et Antey haussa un sourcil en entendant Clyde répondre à leur geôlier. Il cherchait visiblement à contrarier l'homme qui s'était si gentiment adressé à eux. Dans quel but, elle l'ignorait. Pendant un instant, elle crut que l'autre allait entrer pour lui offrir un petit spectacle, mais il n'en fit rien. C'était inutile de s'attirer des ennuis de cette façon-là, et elle était plutôt certaine que c'était les nerfs de Clyde qui parlaient. Souvent, ce genre de comportement était du à ça, les nerfs, la peur. Les gens masquaient leur angoisse derrière ce type d'agressivité. Ce n'était pas comme ça qu'ils s'en sortiraient. J'ai essayé de retourner la pièce dans tous les sens en cherchant du regard. J'ai pas trouvé grand chose pour sortir de là. Tu sais comment on peut faire ? Voilà qu'il optait enfin pour une option intelligente, celle de demander conseil et de prendre conscience qu'il y avait plus apte que lui dans cette pièce. La vérité, c'était que la situation n'était pas vraiment à leur avantage. Leurs liens étaient solides et il serait très compliqué de s'en libérer. Il y avait également la porte, fermée à clé. Et il y avait en plus de ça les hommes qui surveillaient les lieux. Pour se sortir d'ici, il allait falloir être patients, observateurs, et plus intelligents que sa petite pique envers le garde. « Tant qu'ils ont besoin de nous, on restera en vie, alors quoiqu'il arrive, faut qu'ils continuent à penser qu'on leur est utiles. Comme ça on gagne du temps. Et si on gagne du temps, ils finiront par prendre leurs aises et faire une erreur. Et c'est là qu'on foutra le camp » elle expliqua, juste assez fort pour qu'il l'entende, mais pas assez pour que les types dehors ne puissent écouter. Peut-être que pour Clyde, ce ne serait pas le plan de l'année, mais c'était pourtant bel et bien la façon de procéder qui fonctionnait le mieux, et qui avait fait ses preuves. « Alors va falloir serrer les dents un peu. Et le cul » elle ajouta, en lui adressant un regard appuyé qui voulait en dire beaucoup. Leur passé commun était plutôt particulier, et quand Anteynara lui parlait de tout ça, elle ne pouvait pas ne pas penser à ce qu'ils avaient traversé ensemble. Clyde n'était pas réputé pour avoir des couilles très solides. Elle espérait qu'en deux ans, il ait changé. Puis, tout compte fait, si leurs geôliers décidaient de se débarrasser de lui, ça ne changerait pas grand chose pour Anteynara... si ? Elle le regarda rapidement, alors que cette pensée lui traversait la tête. Peut-être qu'elle avait un peu honte de se montrer si cruelle. « T'as noté des trucs utiles ? A quelle fréquence ils entrent ici, à quelle fréquence tu reçois à bouffer. Ils attendent quelque chose de toi ? » Si Clyde était ici depuis longtemps, elle espérait franchement qu'il ait été assez intelligent pour être observateur de ces choses-là. C'était la première chose à faire, repérer les petites habitudes des geôliers. S'il pouvait répondre à ces questions, cela lui donnerait au moins une utilité aux yeux d'Anteynara et ferait de sa présence ici un atout et non un poids mort.
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(#)Sujet: Re: M.I.A (clyde)  |   Lun 20 Jan - 22:23
M.I.A

Le taux de probabilité pour que tu te retrouves dans cette pièce avec Anteynara était quasi inexistant. Et pourtant... C'était elle qu'on t'avait apporté, complètement amoché. Tu avais cependant du mal à réalise que tu te retrouvais en Thaïlande. Qu'est-ce que ces types faisaient ici, et pourquoi t'avoir amené ici ? Tu ne valais pas grand chose comme mec. Tu avais un peu de mal à comprendre le pourquoi du comment. Mais bon parfois, ça ne sert à rien de chercher, surtout dans ce genre de situation là. Cependant, Anteynara se demandait ce que tu avais bien pu faire pour te retrouver ici. C'est alors que tu lui expliquais le pourquoi du comment. En réalité, elle avait, de loin, un lien avec tout ça. Elle était plus ou moins ton mentor. C'était elle qui t'avais fourni ce mec là sur un plateau d'argent, et qui t'avais guidé sur la façon de faire en matière de torture. Ca avait toutefois été libérateur. Il faut dire qu'au début, tu avais eu un peu de mal, n'ayant pas le même cran ni même la même imagination très tordue d'Anteynara, mais c'est en suivant ses conseils que tu étais parvenu à torturer et achever l'homme qui s'en était prit aux deux femmes les plus importantes de toute ta vie. Tu avais quand même du mal à imaginer qu'elle se retrouve ici pour les mêmes raisons que toi. Anteynara soumit alors l'idée qu'ils t'avaient surement vendu ou échangé. Ce qui finalement ne serait pas si étonnant que ça, surtout quand on sait que tu te retrouvais là, dans un petit bled au beau milieu de la Thaïlande Tu ignorais comment était le peuple. Mais tu avais vu pas mal de film se déroulant dans ce genre d'endroit, et il n'y avait malheureusement pas que des bonnes personnes, bien au contraire. Et pour du trafic d'organe, ce n'était pas non plus si improbable que cela puisse paraître. J'en ai aucune idée, et je ne sais même pas depuis combien de temps je suis ici. Tu haussais les épaules. Il est vrai que tu ne saurais lui dire depuis combien de temps tu te trouvais ici. Une chose est sûre, tu avais l'impression que ça faisait des semaines et des semaines. Mais comme tu ne voyais pas le jour, et que tu étais enfermé dans cette unique petite pièce, tu avais totalement perdu toute notion du temps. A l'heure actuelle, tu serais incapable de lui dire s'il faisait jour ou nuit, si c'était le matin, l'après-midi, ou le soir. Et c'était assez perturbant comme situation, de ne plus avoir aucun repère temporel. Tu commençais à t'y habituer, à force d'être enfermé ici. Tu t'étais presque fait à l'idée de ne pas revoir la lumière du jour de sitôt. Enfin, maintenant, tu avais un petit espoir avec la venue d'Anteynara ici. C'était tout de même assez incroyable, il vous était quasi-impossible de vous retrouvez dans une situation à peu près normale. Non, à chaque fois, vous vous retrouviez dans de sales situations, et pourtant, même quand la situation semblait à peu près normale, cela virait à la catastrophe. Comme si ce n'était pas possible pour vous, de faire quelque chose de "normal". Qui de vous deux était le chat noir ? Probablement toi, dirait Anteynara. La brunette en question vint à faire sa petite théorie sur les types qui vous gardez prisonnier. Autant vous aviez beaucoup de mal à vous entendre sur pas mal de points, autant là, tu l'écoutais parce que tu savais que l'analyse et la pratique sur le terrain, elle avait ça dans le sang. C'est comme si elle était née avec ce talent. Et sa théorie était loin d'être bête. Au plus les types prendraient leurs aises, plus ils finiraient par se planter, et ça serait à ce moment là, qu'il vous faudrait agir. Le problème étant qu'il vous était actuellement difficile d'agir pour la simple et bonne raison que vous aviez un garde, qui entendait visiblement pratiquement tout ce qu'il se passait dans votre cellule. Heureusement que Anteynara était plus réfléchie que toi. Toi, t'étais un petit con, t'étais le genre de mec impulsif, qui agit sans réfléchir. Si tu t'étais écouté, tu aurais foncé dans le tas, comme tu l'as déjà fait à plusieurs reprises, et ce n'est pas pour rien si à l'heure actuelle tu te retrouvais avec tout un tas de marques sur le corps, en plus de toutes celles que tu avais déjà. Mais tu avais du mal à faire profil bas. T'étais plutôt sanguin. Ce qui n'était pas toujours la chose la plus judicieuse. Je pense que tu m'as suffisamment bien appris à savoir comment serrer les dents. Tu faisais bien entendu référence à votre toute première rencontre. Celle dont tu te souviendras surement toute ta putain de vie de merde. Par la suite, elle en venait à te demander si tu avais remarqué des habitudes particulières, si tu savais à quelle fréquence ils venaient te donner de quoi manger, ou si encore ils attendaient quelque chose de toi. Tu haussais les épaules, en donnant un coup de tête sur le côté pour virer ta mèche rebelle qui venait se glisser devant ton oeil. Je n'ai aucun repère temporel. Pas même une lumière ou quoi que ce soit. Tout ce que je sais, c'est qu'ils ne viennent pas souvent. Ils me filent à manger, quand ils y pensent. Et parfois, ça les amusent même de bouffer ce qu'ils sont censés me donner. Heureusement que tu n'as jamais été un très gros mangeur, et que tu es en capacité de tenir plusieurs jours sans manger quoi que ce soit. Tout ce que je sais, c'est que généralement ils sont deux-trois, sait-on jamais. Mais ils ne viennent jamais ou que très rarement seul. Et quand ils viennent seuls, c'est armé d'une arme blanche, le plus souvent. Ils sont loin d'être très courageux. Tu regardes autour de toi. En essayant de réfléchir à un détail quand soudain, on frappe fortement à la porte, avant de l'ouvrir et que deux personnes n'entrent à l'intérieur, encore et toujours munis d'armes pour vous mettre la misère. Vous allez la fermer oui, les tourtereaux. crache l'un d'entre eux, avant de laisser paraître son sourire auquel il manque deux dents. Tu ne peux retenir une grimace se glisser sur ton visage. Tu as envie de répliquer quelque chose. Mais tu regardes Anteynara, et tu comprends que ça ne sert une nouvelle fois à rien de taper dans la provoc. Etonnement, on t'entend plus que quand tu étais seul. Pertinent Sherlock, balbuties-tu dans ta barbe, sur un ton sarcastique, quand sans crier gare, tu te prends un joli coup de matraque en plein abdomen. Tu te plies net, lâchant un râle de douleur. Tu  te redresses aussitôt et le regard droit dans les yeux. T'as ce regard noir. T'as envie de lui bondir dessus, et de le ruer de coups. Anteynara se prend également un joli coup en plein visage. Gratuitement. C'est comme si les deux types n'avaient rien à faire, et c'était dit "tiens, si on allait se servir d'eux comme défouloir". C'est alors qu'ils tournaient les talons pour se tirer, tout en ricanant comme deux abrutis. Ils venaient de repartir, aussi vite qu'ils n'étaient rentrés, ayant prit soin de bien refermer la porte à clé. Tu lâchais un soupir en regardant Anteynara qui avait une égratignure sur la pommette. Ca t'donnes un air encore plus badass comme ça, lâchais-tu en plongeant tes pupilles dans les siennes. Quand je te dis qu'il n'y a pas de fréquences particulières. Ils déboulent, à n'importe quel moment. Tu regardes alors autour de toi. Faudrait trouver un moyen de se détacher déjà. T'as pas un tuyau pour ça ? Tu reposes ton regard alors sur les chaînes qui lient tes deux poignets ensembles, au bout, un gros cadenas. Il faut une clé. Ou alors, un petit morceau de ferraille assez fin pour pouvoir se glisser à l'intérieur. Seulement voilà, il n'y a absolument rien dans cette fichue piaule. T'as envie de te frotter nerveusement le visage, et ça t'agaces doublement quand tu sais que tu ne peux pas le faire. Cette situation te fait monter en pression.
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(#)Sujet: Re: M.I.A (clyde)  |   Dim 26 Jan - 19:20
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Vraiment, Antey n'avait absolument rien fait qui puisse justifier ou au moins expliquer sa présence ici. Depuis son "accident" et son arrivée en Thaïlande, elle avait été on ne peut plus sage, avait mené une petite vie tranquille et profité de ce temps-là comme on profite de longues vacances après des années de travail ininterrompu. Elle avait été accueillie par une famille dans une belle maison au bord de l'eau, avait appris la langue et les coutumes du pays, avait pris sur elle -beaucoup- pour s'accommoder à la lenteur et au calme de cet endroit. Elle s'était pliée aux habitudes du lieu, et lentement, elle était devenue un membre de cette communauté. Toujours distante, parce qu'elle était faite ainsi. Mais si quelqu'un avait des problèmes, de tous genres, cette personne savait à qui s'adresser. Le pragmatisme d'Anteynara avait toujours été sa marque de fabrique et une des raisons de son succès. Ici aussi, son talent pour résoudre les problèmes avait trouvé des admirateurs. Mais rien de tout ça n'incluait de sombres trafics ou des histoires louches. Bon, il y avait bien eu une fois, où elle s'était rendue personnellement devant la porte d'un homme pour l'intimider. Mais rien de plus. Alors, se retrouver dans cet endroit, et en plus en compagnie de Clyde. Non, elle était en fait certaine que c'était de sa faute à lui. D'ailleurs, les explications qu'il lui donna allaient totalement dans ce sens-là. Il enchaînait les conneries. Cette fois-ci, il avait fait l'erreur de ne pas nettoyer derrière lui, raison pour laquelle il se retrouvait maintenant avec des emmerdes du passé revenues pour le hanter. Ce genre d'amateurisme exaspérait Anteynara. Elle essayait de comprendre, de rassembler les informations dans sa tête et de les analyser rapidement. Elle évoqua alors la possibilité d'un échange, d'une vente, ou d'un trafic d'êtres humains. J'en ai aucune idée, et je ne sais même pas depuis combien de temps je suis ici. Elle le regarda un instant. Il était d'une mollesse affligeante. Franchement, pendant un instant, elle en eut la parole coupée. Ce mec était ici, retenu prisonnier depuis plusieurs jours au moins, il avait l'air d'une loque et sa seule et unique réponse aux questions qu'elle posait était "je sais pas". Elle l'avait connu suicidaire, puis avait cru comprendre qu'il était passé à autre chose, mais visiblement entre ces murs, tout ce qu'il comptait faire, c'était attendre la mort. Et encore, la mort, c'était être optimiste. Alors oui, Anteynara était un peu sur le cul devant tant de... lâcheté. Et son petit haussement d'épaules, ça lui donnait envie de les lui déboîter. Enfin, c'était à Anteynara de trouver une solution, et fort heureusement, trouver des solutions était non seulement ce pour quoi elle avait un certain talent, mais aussi une passion qui l'enthousiasmait. S'il fallait se tirer de ce trou, contrairement à certains, elle comptait bien le faire par elle-même et non en s'appuyant sur les autres. Elle lui exposa alors une stratégie très simple et classique, mais qui avait tendance à fonctionner. Anteynara avait à son avantage des années de pratique, autant de ce côté de la porte, que dans le rôle du geôlier. Elle savait y faire. Je pense que tu m'as suffisamment bien appris à savoir comment serrer les dents. La référence ne passa pas inaperçue. Elle lui lança un regard appuyé et lourd de sens. « Si t'avais eu quelque chose à me dire ce jour-là, t'aurais parlé. » elle lança simplement, sans l'animosité et le mépris qui teintait généralement les piques qu'elle lui lançait. Ce n'était pas une pique, juste un simple rappel, rappel qu'elle l'avait brisé ce jour-là, qu'il aurait vendu tout et n'importe quoi s'il avait eu quelque chose qui aurait pu intéresser Antey. Ce n'était pas pour lui fair du mal ou l'emmerder, qu'elle disait ça, mais pour qu'il en ait bien conscience, et qu'il réalise que si ce genre d'expérience venait à se répéter, il allait falloir être un peu plus solide. Et alors, ne tenant pas à faire durer le moment et estimant avoir fait passer le message, elle revint au problème présent en lui posant quelques questions. Je n'ai aucun repère temporel. Pas même une lumière ou quoi que ce soit. Tout ce que je sais, c'est qu'ils ne viennent pas souvent. Ils me filent à manger, quand ils y pensent. Et parfois, ça les amusent même de bouffer ce qu'ils sont censés me donner. Tout ce que je sais, c'est que généralement ils sont deux-trois, sait-on jamais. Mais ils ne viennent jamais ou que très rarement seul. Et quand ils viennent seuls, c'est armé d'une arme blanche, le plus souvent. Ils sont loin d'être très courageux. Plutôt classique, rien d'inattendu. Si ça devait continuer sur cette lancée, Anteynara se disait que sortir d'ici ne devrait pas être trop difficile. Evidemment, comme s'ils s'étaient sentis appelés, les mecs entrèrent à ce moment et lancèrent quelques provocations en se pensant maîtres du monde. Généralement, ce genre de petit show visait à masquer une faiblesse, et pendant que Clyde s'amusait à se faire de nouveaux amis, elle se contenta de les observer, pour essayer de comprendre et d'avoir un maximum d'indices. Il joua au con, se prit un coup dans le bide, elle-même ne put se retenir de lever les yeux au ciel. Ce qui lui valut une belle droite dans la gueule. Ca t'donnes un air encore plus badass comme ça. Quand je te dis qu'il n'y a pas de fréquences particulières. Ils déboulent, à n'importe quel moment. Effectivement. Faudrait trouver un moyen de se détacher déjà. T'as pas un tuyau pour ça ? Il était drôle parfois. « J'ai un paquet de talents, mais j'suis pas magicienne » elle lui claqua simplement. « De toute façon, même si tu sors de tes chaînes, tu veux aller où ? La porte est fermée et gardée » Alors il pouvait bien tenter de trouver de quoi crocheter les serrures de ses chaînes, ou se déboîter le pouce pour s'en extraire, mais dans tous les cas, une fois face aux types armés, ils n'avaient pas une seule chance. Elle se posa un instant pour réfléchir, faire le point sur les événements, depuis le début. « Ces mecs, ils sont payés pour nous surveiller, c'est pas eux qui décident de ce qui nous arrive. Ceux qui m'ont interrogée plus tôt, c'était pas la même chose. Ils m'ont posé des questions sur un vieux job d'il y a deux ans au moins, ça remonte à l'époque où on a bossé ensemble, et que toi tu sois ici maintenant c'est pas une coïncidence, alors j'pense qu'avec ta petite vengeance personnelle on a marché sur les plates-bandes de mecs bien plus importants que celui dont tu t'es occupé. Les types qui décident vont revenir à un moment ou un autre et là faudra être intelligent, pour l'instant, ils nous font poireauter pour qu'on s'impatiente, crois-moi je sais de quoi je parle, ils jouent avec nos nerfs » dit-elle rapidement, une liste de faits et d'analyses bien établis, d'une voix douce que seul Clyde pouvait entendre. « Et commence par te détendre » elle appuya. Elle avait assez d'expérience pour savoir que les coups et les lames n'étaient pas bien utiles s'ils n'étaient pas enrobés de longues phases d'attente et d'angoisse auto-fabriquées par le détenu. Les gens se rendaient fous à imaginer ce qui pourrait arriver, la peur avait ce pouvoir-là. Elle s'adossa simplement contre le mur, et se dit que c'était le moment pour une petite sieste. Le bruit dans le couloir la réveilla, et l'instant suivant, ses prédictions s'avérèrent exactes, car les hommes qu'elle avait rencontrés plus tôt entraient dans la cellule. Il y avait toujours les gardes, mais ils étaient accompagnés d'un type mieux habillé, nonchalant, main gauche dans la poche de son pantalon, et de trois autres hommes qui devaient être des hommes de main, là pour assurer la sécurité du premier peut-être. Ou obéir à ses ordres. Eux aussi avaient été là, pendant l'interrogatoire. Visiblement, c'était bien parti pour un round 2. Le type s'approcha de Clyde. « Tu sembles plus bavard que ta copine. C'est qui le type sur cette photo ? » dit-il en montrant à Clyde la même photo, celle d'Antey et de son contact, prise à Miami. Un type que Clyde ne connaissait pas, mais sans doute que ce mec imaginait que leur business à tous les deux allait plus loin que juste une petite vengeance. Quand il n'obtint pas la réponse qu'il voulait, il fit signe à ses hommes de main, qui se mirent à déballer une pochette remplie d'outils qui n'étaient étrangers ni à Clyde, ni à Anteynara. Un des types saisit une pince, s'approcha de Clyde. Anteynara jeta un coup d'oeil rapide vers son allié, essayant de mesurer la température de la situation. Il n'y avait rien à faire de toute façon. Elle ne le quitta pas des yeux, pas même quand les hommes de main s'affairèrent à lui ouvrir la bouche, la tenir ouverte, pour glisser la pince vers une de ses molaires, et tirer, tourner, jusqu'à arracher la dent. Elle ne broncha pas, stoïque, et se rendit seulement compte par la suite que son corps entier s'était tendu, qu'elle avait tiré sur ses liens au point de s'écorcher les poignets. L'homme de main brandissait la dent, Clyde crachait du sang, tout allait très bien. « Je sais que tous les deux, vous avez tué Ty Barnes. Deux jours avant ça, cette photo a été prise, et cet homme est lié à d'autres histoires, qui concernaient aussi Barnes. Je veux savoir qui c'est, où il est, et ce qu'il a fait pour vous ce jour-là » dit-il. La dent gisait sur le sol, l'homme tenant la pince prêt à renouveler l'expérience tandis que les regards étaient posés sur Clyde.
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(#)Sujet: Re: M.I.A (clyde)  |   Dim 26 Jan - 21:45
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Au final, cette situation actuelle. Elle te rappelait vaguement ce que la jolie brune t'avais fait subir quelques années auparavant. Sauf que c'était bien moins réfléchi qu'elle et beaucoup plus brouillon. Anteynara, elle avait des années d'expérience dans le domaine en question. Elle savait comment s'y prendre. Elle connaissait le corps humain. Elle savait où taper, avec quoi, pour faire suffisamment mal, mais juste ce qu'il faut pour ne pas perdre l'usage de la partie touchée, ou tout simplement la vie, quand elle ne jugeait pas nécessaire d'enterrer la personne. Les types là, qui venaient te voir quand ils y pensaient, étaient de piètres amateurs. Alors oui, tu t'en étais pris plein la gueule. Mais ce n'était rien comparé à ce que cette dernière avait pu te faire subir. C'est pour ça que dans le fond, des coups de matraques dans le ventre, c'était assez banal finalement, des coups de poings américain dans les pommettes pareil, et ça en devenait presque supportable. C'était la routine, limite, pour toi. Ah ça, tu lui devais bien ça à Anteynara. Elle t'avait bien endurci de ce côté là. Physiquement parlant, tu savais encaisser les coups. Il faut dire qu'elle n'y était pas allée avec le dos de la cuillère quand elle s'en était prise à toi. Elle avait utilisé tous les ustensiles nécessaires pour te broyer les os, et la chaire. Rien que d'y penser, tu avais comme le sentiment de ressentir encore certaines douleurs au niveau du thorax notamment. Là où elle s'était amusée à aller triturer ta plaie béante en profondeur. Là où tu avais désormais une jolie cicatrice qui te rappellerais toute ta vie le coup de couteau que tu t'étais pris pour sauver Siobhän, et la torture que t'avais infligé la ténébreuse. D'ailleurs, face à sa remarque, tu ne pus te retenir de lui rappeler combien elle t'avait apprit à serrer les dents. Faisant bien entendu allusion à votre toute première rencontre. Ah celle-là, tu ne l'oublieras jamais. C'était d'ailleurs surprenant que vous ayez réussi à vous entendre, du moins, plus ou moins, parce que vous n'étiez absolument pas partis du bon pied tous les deux. Et pourtant. Qui aurait cru que vous vous seriez quelque peu entendus. Tu ne relevais toutefois pas sa remarque. Parce que c'était typiquement du grand Anteynara. Elle avait toujours le dernier mot cette nana. Elle était littéralement incorrigible. Tu levais les yeux au ciel, t'abstenant de toute réponse. De toutes les façons, il n'y avait rien de plus à ajouter, parce que quoi que tu puisses dire, la tortionnaire se chargerait de te faire fermer ta gueule d'une manière ou d'une autre. Elle avait cette facilité à te sécher sur place. Ca en devenait à chaque fois déstabilisant. Enfin pour ta part, tu avais l'habitude, donc finalement, au lieu de relever, tu passais outre.
Tu en venais par la suite aux faits. A la fréquence de la venue des gardes, leurs petites habitudes. En réalité, ils n'étaient pas très fut-fut. Leur seul gros avantages, c'est que vous étiez fermement bien attachés. C'est ce qui en quelques sortes les sauvaient. Et en parlant du loup, voilà qu'ils débarquaient à plusieurs, fièrement. Tu les regardais, d'un air dédaigneux. Ton problème, c'est que tu l'ouvrais un peu trop, et au lieu de fermer ta grande gueule, tu avais lâché deux mots sur un ton sarcastique, ce qui avait eu pour effet de les mettre en rogne. C'est alors que tu te pris un joli coup en plein abdomen, ce qui te fis te plier instantanément. Tu relevais le regard en leur direction, et ni une, ni deux, c'est sur Anteynara qu'ils se lâchaient. Avant de se tirer, de manière satisfaite, de votre piaule. Tu décrochais une petite phrase à l'attention de cette dernière. Il faut dire que de base, Anteynara en imposait. Mais quelque peu abîmée, ça la rendait cruellement badass. Elle n'avait pas retenu ta remarque, s'attardant plutôt sur l'analyse qu'elle avait pu faire de ces mecs là. Elle était assez incroyable. En quelques minutes seulement, elle avait été capable d'analyser les mecs pour en conclure que ce n'était pas eux qui étaient à l'origine de votre enfermement ici. Elle ajoutait que tu ferais mieux de te détendre. Ton problème fondamental, c'est que tu étais plutôt du genre impulsif comme type. Là où Anteynara savait se mettre en retrait, et analyser la situation plutôt que d'attaquer. Toi, tu fonçais tête baissée, et tu aboyais comme un dératé. T'en avais conscience, et c'est ce qui t'avais souvent valu des coups dans la gueule. Mais visiblement, cela ne t'avais pas suffit. Je n'ai vu qu'eux pour le moment, je n'ai vu personne d'autre qui puisse être plus imposant. Il est vrai qu'en réfléchissant, tu n'avais vu que des abrutis tous aussi frêles les uns que les autres passer dans la pièce. A aucun moment tu n'avais vu un type se démarquer de tous les autres. Mais encore une fois, la jeune fille s'y connaissait bien, et si elle te disait ça, c'est parce qu'elle savait de quoi elle parlait. Elle finit par se poser un peu pour se reposer, tandis que toi, il t'était quasi-impossible de te reposer. Tu étais toujours à l'affût du moindre bruit. Voilà que tu entendais de l'agitation dans le couloir. Tu te redressais légèrement, entendant les bruits de pas s'approcher de votre cellule. Et voilà qu'un petit paquet d'hommes se retrouvaient face à vous. Tu les observais un à un. Certains d'entre eux t'étais familier. Mais, il y avait cet homme, qui pour une fois, se démarquait de tous les autres. C'est comme si Anteynara avait eu une prédiction qui s'avérait être vraie. Ce type là, il était beaucoup mieux habillé que les autres, plus soigné, plus classe, avec un air cependant, nonchalant. Il ne donnait pas trop l'envie de s'approcher de lui. Il était de corpulence un peu plus imposante. Et c'est vers toi qu'il s'approchait, lançant une petite phrase sarcastique, le tout accompagné d'une photo qu'il possédait entre ses mains. Tu regardais, mais. Ca ne te disais strictement rien. Tu regardais alors Anteynara pour essayer de lire dans son regard. Mais visiblement, elle ne pouvait rien t'apporter de plus, car tu ne connaissais absolument pas cet homme. J'le connais pas. Ca, c'était les seuls mots qui s'étaient échappés d'entre tes lèvres. Malheureusement pour toi, l'homme en question ne semblait pas de cet avis. Il avait tout bonnement l'impression que tu te foutais littéralement de sa gueule, chose qu'il n'avait absolument pas apprécié, bien entendu. C'est alors qu'il sortait une petite pochette dans laquelle se trouvait divers instruments. Tu scrutais minutieusement chaque ustensile qu'ils sortaient de cette dite pochette. Ca te parlais. Une pince. Ca ne présageait rien de bon. Tu sentais que tu allais passer un sale quart d'heure. Alors que pour une fois, tu ne l'avais pas ramené pour te foutre de la gueule du monde. Mais ta réponse avait été certes dite de manière désinvolte, mais elle était honnête. Tu n'avais aucune idée de l'identité de la personne. Les mecs s'approchaient alors de toi pour te bloquer, de sorte à ce que tu ne puisses ni bouger, ni te défendre de la quelconque manière qu'il soit. Ils te forçaient à ouvrir la bouche pour y enfoncer au fond, cette pince qui servit en un rien de temps à t'arracher une molaire du fond. Aaaaaah putain ! lâchais-tu de manière spontanée mais surtout incontrôlée. Ton regard devint soudainement noir, et tes sourcils se froncèrent tandis que tu sentais ce goût métallique dans la bouche. Le goût du sang. Tu attendais d'en avoir une quantité assez suffisante pour la cracher au visage de la personne qui t'avais montré la photo. C'est alors qu'après ses quelques paroles, il se figea, réalisant ce que tu venais de faire. Sans vraiment avoir le temps de réaliser ce qu'il se passait, il t'envoyait son pied, juste au dessus de ton menton, pour claquer l'arrière de ta tête contre le mur. T'étais quelque peu sonné. Ta mâchoire était serrée, et ce goût métallique était encore prédominant dans ta bouche. Tu sentais bien que tu saignais encore pas mal. Dans ta tête sa résonnait. J'ai tué... Ce connard. C'était ponctué. Ponctué parce que tu avais la bouche en vrac. Et tu avais insisté sur la première personne. Elle n'y est pour rien. Tu portais tes couilles et essayais d'éviter qu'ils s'en prennent à Anteynara. Tu réalisais alors que si elle était là, c'était bel et bien à cause de toi. Et même si elle t'avait fourni le mec sur un plateau d'argent, et qu'elle t'avait guidé dans les débuts, il n'en demeure pas moins que tu étais le seul et unique responsable de la mort de ce mec. Et tu en assumais les conséquences. J't'ai dis que je ne le connaissais pas ok ? Tu ajoutais simplement ça. T'avais pourtant envie d'en rajouter une couche. De nouveau, tu crachais un mollard rempli de sang à leurs pieds. Non loin de ta molaire qui résidait désormais sur le sol grisâtre de la cellule. Machinalement, en la voyant, ta langue vint se loger à l'endroit où elle était initialement plantée. Autant des coups tu t'en étais pris dans la figure. Autant c'était bel et bien la première fois que tu perdais une dent. On dirait que tu as envie de renouveler l'expérience ? te disait-il d'une voix sèche, avant de s'approcher de nouveau de toi. Tu le fixais droit dans les yeux, soutenant son regard. Au moins, pendant qu'ils s'occupaient de toi, ils en oubliaient presque Anteynara, et cela lui laissait du temps pour essayer de trouver une solution, d'analyser chacun de leurs faits et gestes. C'est vrai que j'ai adoré, crachais-tu avec ironie. T'avais toujours été comme ça toi, provocateur. C'est alors qu'il sortait de sa petite pochette, un scalpel, et s'approchait de toi de nouveau. Encore une fois, en plus d'être les mains liées, les sbires te tenaient fermement. Sauf que tu avais tes pieds de libre, et alors qu'il s'approchait de toi avec le scalpel, qu'il posait sur ta pommette violacée, tu lui donnais un coup de pied pour le repousser quelques mètres en arrière. Seulement dans le feu de l'action, le scalpel était tellement près de ta pommette que la grosse tête eut le temps de te laisser une marque sur cette dernière, faisant jaillir du sang. L'un des sbires en vint même à te retourner un poignet pour te calmer cinq minutes. Tu sentais qu'au creux de ton estomac, tu commençais à bouillir. Ton regard avait changé, il était devenu noir, de part tes pupilles dilatées. Ta fréquence cardiaque augmentait, et tu sentais ton palpitant s'accélérait. Si tu crois que tu vas t'en sortir aussi facilement, crache-t-il alors à ton égard. Il lance un coup de tête en direction d'Anteynara, afin que deux types s'en prennent alors à elle. Puisque tu veux jouer, on va s'en prendre à ta petite copine. Autant Anteynara était ce qu'elle était. Insupportable au possible. Autant tu ne voulais pas qu'ils s'en prennent à elle. Vous êtes aussi lâches que ça de vous en prendre à elle ? Encore une fois, tu utilisais la provocation pour faire gagner du temps. Malheureusement, ils avaient tout ce qu'il fallait pour vous faire du mal, et vous torturer. Tandis que les sbires te ruaient de coups, la grosse tête se dirigeait pas à pas vers Anteynara. De ton côté, tu essayais de te défendre tant bien que mal. Les seules choses dont tu pouvais te servir étaient tes pieds qui n'étaient par le plus grand des miracles pas liés. Cela ne les empêchaient toutefois pas de te mettre la misère. T'étais rempli de sang. Mais tu tenais bon. T'avais l'impression que ton coeur allait sortir de ta poitrine avec toute cette adrénaline, et toute cette colère qui prenaient de l'ampleur au plus profond de toi. Et ça te rongeais de l'intérieur de savoir qu'ils allaient s'en prendre à Anteynara. Encore une fois. C'était de ta faute si on s'en prenait à ton entourage. A un moment donné, t'en vins alors à mordre un type jusqu'au sang. Et plus il gueulait, moins tu le lâchais, et plus tu te prenais des coups. Mais grâce à toute cette adrénaline, tu parvenais à te concentrer pour ne pas lâcher le morceau comme on dit. Tu ne lâchais que lorsque tu jugeais qu'il était temps de le faire. Et c'est jusqu'au sang que tu l'avais mordu. Ce dernier ce concentrait alors sur sa morsure qui était assez impressionnante. Au moins, ça faisait un mec en moins à s'occuper, et du coup, le mentor s'était stoppé pour s'en prendre pendant quelques secondes à cet abruti qui s'était focalisé sur sa plaie plutôt que sur toi-même.
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(#)Sujet: Re: M.I.A (clyde)  |   Lun 27 Jan - 3:54
M.I.A

Peut-être qu'elle était dure avec lui, peut-être qu'elle le jugeait trop facilement et qu'elle était bien trop exigeante. Ce n'était pas parce qu'elle-même avait derrière elle dix années d'expérience dans ce foutu domaine qu'il en était de même pour les autres. Clyde n'était qu'un petit dealer de Miami, mêlé à des histoires qui auraient déjà dû le broyer depuis longtemps, mais il était toujours là. C'était peut-être ça, l'exploit. Alors oui, qu'il s'énerve, qu'il se débatte de toutes ses forces, qu'il aboie comme un chien menacé, c'était normal. Stupide, inutile, dangereux, mais normal. C'était la réaction la plus simple à la peur, à la volonté de masquer la peur derrière l'agressivité. Une carapace. Mais ce n'était pas comme ça qu'ils s'en sortiraient, et Anteynara le savait très bien. Elle essayait de le faire comprendre à son compagnon de cellule, mais c'était compliqué, c'était comme lui demander de se battre contre sa propre nature. Anteynara se dit alors que peut-être qu'en ne comptant que sur elle-même, elle trouverait un moyen, et qu'en attendant, Clyde ferait diversion. Elle lui fit une analyse rapide de ce qu'elle avait pu remarquer. Je n'ai vu qu'eux pour le moment, je n'ai vu personne d'autre qui puisse être plus imposant. Peut-être. Mais une fois Antey tirée de sa sieste, un peu moins d'une heure après ça, il y eut bien un nouvel invité à leur petite fête. Et tout ça confirmait ce qu'elle venait de dire. Alors, elle connaissait plutôt bien ce genre d'histoire. Entre ses années de boulot, ses expériences plus récentes à la CIA, elle savait comment les choses se passaient quand une personne voulait quelque chose, et une autre personne était supposée être en capacité de lui donner cette chose. L'inconnu revenait à la charge avec la photo, mais s'adressait à Clyde cette fois-ci. Clyde ne connaissait pas le mec sur la photo, ce qui retirait de l'équation la possibilité qu'il puisse balancer. C'était cruel, Anteynara le savait, mais c'était comme ça. Juste un mauvais moment à passer. J'le connais pas. Réponse qui scellait son destin. Et même si Antey s'était attendue à tout ça, ça ne rendait pas l'instant plus facile à regarder, tandis que l'un des hommes de main plongeait sa pince dans la bouche de Clyde pour lui arracher une dent. Tourner, tirer, s'y prendre de façon à faire mal, vraiment mal. Il hurla, évidemment. Elle se serait inquiétée du contraire. A vrai dire, Anteynara se serait bien fait du souci pour lui, mais elle n'en avait pas le temps, elle devait rester attentive. Un Clyde inconscient ou infirme ne serait pas utile pour leur évasion. Elle devait faire attention, essayer de calculer combien de temps ils avaient, combien de temps Clyde tiendrait comme ça. Quand elle le vit cracher à la gueule de son tortionnaire, elle fut quelque peu rassurée. Tout allait très bien. Evidemment, il en prit plein la gueule par la suite, mais il fallait s'y attendre à ça.  Quand l'inconnu se mit à donner quelques précisions sur l'histoire qui l'amenait ici, Anteynara commença à y voir plus clair, même si de nouvelles questions occupaient son esprit. Comment l'avaient-ils trouvée ici ? Etait-ce vraiment la peine de trimballer Clyde autour du globe pour une histoire aussi idiote et vieille de deux années ? J'ai tué... Ce connard. Elle n'y est pour rien. Elle haussa un sourcil en entendant ça. Si le but était d'innocenter Anteynara, c'était plutôt mignon de sa part, mais elle était encore capable d'assumer ce qu'elle faisait. Cela dit, ils n'étaient pas là pour se chamailler comme des enfants, et elle savait bien que ça partait d'une bonne intention. J't'ai dis que je ne le connaissais pas ok ? Répéta Clyde. S'en suivit un petit échange fait de menaces et provocations. Ils revinrent vers Clyde avec une lame, mais il parvint à se défendre, éloignant son agresseur à coups de pieds. Antey, quant à elle, scrutait la petite bagarre, espérant simplement que quelque chose d'utile tombe d'une poche. Comme un couteau ou une vis ou, soyons fous, une clé. Ils parvinrent à immobiliser Clyde, à peu près. « Si tu crois que tu vas t'en sortir aussi facilement. Puisque tu veux jouer, on va s'en prendre à ta petite copine. » Elle n'était pas sa petite copine. Mais ce n'était pas le problème le plus urgent à régler. Elle se redressa un peu en suivant des yeux les mecs qui venaient vers elle. Vous êtes aussi lâches que ça de vous en prendre à elle ? Bon, elle n'était tout de même pas en sucre, et Clyde ferait bien de s'occuper un peu de lui-même. Le chef s'approchait d'Antey, ils échangèrent un long regard, parce qu'ils s'étaient déjà vus avant, parce qu'il avait déjà essayé d'obtenir quelque chose de sa part. Sans succès. Elle ne le lâcha pas du regard, alors que lui devait certainement réfléchir à ce qu'il allait faire maintenant. Mais ils furent interrompus par de forts hurlements, et ça ne provenait pas de Clyde, non, mais du mec qui était en train d'y laisser un bout de chair. Tous les regards s'étaient tournés vers la scène, et Anteynara ne put retenir un léger sourire, qu'elle gomma dès qu'elle s'en rendit compte. Ils s'occupèrent quelques instants d'arrêter l'hémorragie de leur pote, puis il fallut reprendre la conversation là où elle s'était arrêtée. Et avec tout son bordel, Clyde avait au moins réussi à leur faire oublier l'idée d'attaquer Anteynara, car ils revenaient à présent sur lui. Le chef fit signe à un de ses employés, et à nouveau les autres immobilisèrent Clyde, tandis que le dernier saisissait un chalumeau. Oh, c'était du déjà vu, mais sur ce coup-là, Antey ne se sentait pas vraiment en position de force. Sa qualité d'observatrice n'était pas plaisante du tout. Le chef restait debout, les bras croisés à regarder la scène. « Réponds à la question, Clyde. Qui c'est le type sur la photo ? » L'autre homme mit en marche le chalumeau. Tous les yeux alors étaient rivés sur la flamme bleutée qui s'en échappait, qui se rapprochait du visage de Clyde. Anteynara sentait comme un poids descendre dans son estomac, et son coeur qui battait à tout rompre contre sa cage thoracique. La flamme se dirigeait droit vers l'oeil de Clyde, ils allaient l'éborgner. Elle ne pouvait pas laisser faire, il fallait gagner du temps. Peut-être qu'elle paniquait un peu, mais il y avait de quoi. « Attends ! C'est moi qui ai bossé avec ce type, c'était pour une affaire privée, ça avait rien à voir avec Barnes » Ca eut au moins le don de pousser l'autre type à éteindre l'appareil qu'il avait à quelques centimètres de l'oeil de Clyde. Ca eut aussi le don de leur faire penser qu'il y avait une brèche, qu'ils avaient réussi à obtenir quelque chose d'Anteynara et qu'en poussant un peu, elle cracherait le morceau. Alors le chef et un autre s'approchèrent d'elle. « Son nom » qu'il exigea. « Je connais pas son vrai nom » répondit-elle simplement. D'un signe de tête il commanda à son subordonné. C'est ainsi que ce type saisit la main gauche d'Anteynara, isola le petit doigt, et le leva grossièrement de façon à le briser. Elle hurla de douleur. La question se répéta, sans réponse, et on lui brisa l'annulaire. Même histoire avec le majeur. Sa main ne ressemblait plus à rien, avec ses doigts tordus dans des directions improbables. Mais disons que l'aspect esthétique de la chose n'était la priorité sur le moment, parce que la douleur était tout simplement assommante. Il fallait passer outre, cependant. Passer à travers, comme elle avait appris à le faire. Parce que ce n'était qu'un message nerveux à l'intérieur de son cerveau, rien de plus, alors avec assez de volonté elle allait pouvoir passer au travers. « Donne-moi son nom » Passer au travers malgré l'agonie lisible sur son visage. Et sans réponse de sa part, l'homme lui brisa l'index. Nouveau hurlement, suivi d'un long grognement de douleur, à croire que ça aiderait à rendre la chose plus supportable. Elle ne baissa pas les yeux vers sa main, ça ne servait à rien de voir à quoi ça ressemblait. Le regard embrumé par la douleur, sa respiration haletante, le sang battant si fort dans ses tempes. Une main agrippa ses cheveux pour lui tourner le visage vers Clyde, et là, elle vit qu'il était tout aussi immobilisé qu'elle. Avec un flingue sur la tempe. Et quand on se mettait à sortir les flingues ce n'était jamais très bon signe, ça voulait dire que tout le monde perdait patience et que d'une seconde à l'autre, ça pouvait mal tourner. Son regard attrapa celui de Clyde, parce que... que pouvait-elle regarder d'autre ? C'était droit devant elle. Et d'ici quelques instants, si elle ne trouvait pas une solution, ils allaient repeindre la pièce avec son sang et des bouts de sa cervelle. Elle lui avait dit qu'ils trouveraient une solution et qu'ils sortiraient d'ici. Anteynara réfléchissait aussi vite qu'elle le pouvait, sans détourner le regard. « Je vais compter jusqu'à trois » Un grand classique, certes, mais qui faisait son effet. La communication par le regard, ça ne voulait pas dire grand chose. Mais si un jour l'un d'eux deux en venait à prétendre qu'il ou elle n'avait pas eu peur à ce moment-là, l'autre serait là pour affirmer que c'était un mensonge. Parce qu'Anteynara savait bien que l'espèce de serpent qui lui dévorrait l'intérieur était une forme on-ne-peut-plus primitive de terreur, et elle lisait dans le regard de Clyde qu'il était dans un état similaire au sien. C'était lui après tout, qui allait crever dans deux secondes. Une seconde. « Il s'appelle John Fisherman » elle lança. « La dernière fois que j'ai entendu parler de lui il était en Australie, à Perth » Elle avait interrompu le décompte, coupé dans la tension terrible qui avait pris la pièce en otage. Le canon s'éloigna un peu de la tempe de Clyde. Elle fixa du regard celui qui tenait l'arme et qui, par la même occasion, posait les questions et menait la danse. Il haussa un sourcil, fit signe à ses hommes de lâcher Anteynara. Elle put se redresser un peu. « 168 Primrose Street » Il rangea l'arme, fit signe à ses hommes de ramasser leur bordel, en somma un de préparer la voiture pour se rendre à l'aéroport. « Si jamais tu mens, je reviendrai ici pour m'occuper de vous en prenant tout mon temps, à tel point qu'il regrettera de pas avoir eu droit à sa balle dans le crâne » dit-il avant de sortir de la pièce et de fermer derrière lui. A peine eut-il quitté leur cellule qu'Antey laissa retomber toute la tension qui s'était emparée de son corps, une expression de douleur se glissant sur son visage qu'elle avait jusque là contenue, alors qu'elle marchandait avec leur geôlier. Quand à sa main, la redescente était telle que celle-ci tremblait à présent, complètement difforme et plongée dans une douleur à peine supportable. C'était l'après-adrénaline, quand les choses revenait à la normale et que les hormones n'étaient plus là pour enjoliver la situation. Antey s'adossa contre le mur, pencha la tête en arrière pour l'appuyer contre la pierre. Elle ferma les yeux, soupira. Elle compta. Un, deux, Trois. C'était assez de temps passé à s'apitoyer sur son sort. Elle ouvrit les yeux, tourna la tête vers Clyde. « Ca nous laisse 7 heures, 8 si on a de la chance, avant qu'il comprenne que j'ai menti. Va falloir se sortir d'ici » elle chuchota doucement à l'attention de Clyde. L'adresse qu'elle avait donnée à cet homme était fausse. Elle existait, mais ils n'y trouveraient personne. Perth était à 7 heures de vol de Bangkok, et même s'ils étaient toujours surveillés, Anteynara savait aussi qu'il avait emmené avec lui une bonne partie de ses hommes. Le bâtiment n'avait pas été aussi peu rempli jusqu'à présent. Elle leur avait dessiné une parfaite fenêtre pour s'échapper, et le plan commençait à se former dans sa tête.
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(#)Sujet: Re: M.I.A (clyde)  |   Mar 28 Jan - 22:11
M.I.A

Cette fille était vraiment incroyable. Il ne lui avait fallu que quelques minutes pour analyser la situation, et par conséquent, réaliser que ces mecs là n'étaient pas ceux à l'origine de votre enfermement ici. A l'écouter, ils n'étaient que des larbins, de piètres gardes. Au dessus d'eux, il y avait un mentor. La personne qui dirigeait tout. Il est vrai qu'à regarder ces types là de plus près, on aurait peine à croire qu'ils puissent avoir autant de jugeote pour monter un plan aussi machiavélique. Tout avait été parfaitement calculé pour que vous vous retrouviez dans la même cellule, attachés de cette manière là à ce mur. Et de ton côté, tu avais beau essayé de te triturer les méninges, tu avais du mal à trouver une solution pour vous détacher, rien que ça. Ces chaînes étaient tellement épaisses, et les menottes étaient si fermement accrochés à vos poignets, qu'à force de bouger, et de tirer dessus, tu avais de sérieuses marques sur ces derniers. Ca te lacérais tellement que tu étais à vif. Encore une fois, tu t'étais tellement habituée à la douleur que tu ne la sentais même plus. Intérieurement, tu en avais assez d'être enfermé ici. Mais tu avais du mal à croire que vous réussiriez à vous en sortir aussi facilement cette fois-ci. D'ailleurs, tout en scruttant la pièce, en long, en large, et en travers, tu entendais de l'agitation venir du couloir. Anteynara, qui ne devait dormir que d'une oreille se redressa aussitôt. Des claquements de talons résonnait désormais dans votre cellule. Les regards étaient rivés sur toi, tandis qu'un homme se démarquant de tous les autres s'approchait de toi. Cette personne ne te disait strictement rien, et la personne qu'il te montrait sur la photo encore moins. Tu avais beau essayé de chercher au plus profond de tes souvenirs, vraiment cette personne ne te disait rien. Malheureusement, le boss ne l'entendait pas de cette oreille. Et en un rien de temps, tu te retrouvais pris au piège. Les larbins de service te tenaient fermement, tandis que la grosse tête de la cellule s'approchait de toi pour t'extraire avec une telle force une de tes molaires. Evidemment, la douleur avait été tellement violente que tu n'avais pu retenir ces cris de douleur s'échapper d'entre tes lèvres. C'était sorti spontanément, décrochant un juron par la même occasion. Tu avais toujours entendu dire qu'une rage de dent, c'était ce qu'il y avait de pire. Aujourd'hui, tu pouvais en témoigner. C'était quelque chose de tellement fort. Tu en avais même des bouffées de chaleur. Au niveau de tes tempes, tu sentais que ça tambourinait. Tu serrais les dents, inconsciemment, et tu essayais de respirer calmement, alors qu'au plus profond de toi, c'était comme un dragon littéralement déchaîner, près à cracher du feu et anéantir tout sur son passage. Tu fermais les yeux un court instant, pour reprendre tes esprits, et cracher par la même occasion un mollard rouge vif sur le visage du tortionnaire. Malheureusement pour toi, n'ayant pas supporter ton geste, il ne te laissait pas le temps de reprendre tes esprits que tu te prenais un coup de talon juste sous le menton, faisant en sorte que l'arrière de ta tête s'écrase contre le mur derrière toi. T'étais quelque peu sonné sur le coup. Ca n'avait fait qu'accentuer la douleur que tu ressentais dans ta bouche, là où ne se trouvait désormais plus ta molaire. Mais rapidement, tu te ressaisissais parce que, le seul moyen de gagner du temps, c'était qu'ils s'en prennent à toi, pour qu'Anteynara ait le temps d'analyser chacun des moindres de leur faits et gestes. Qu'elle puisse essayer d'en apprendre un peu plus sur eux, sur leur façon de faire, leur façon d'agir. Alors tu encaissais chaque coups qui t'étais donné. Tu les cherchais, en leur crachant des remarques sarcastiques au visage. C'est alors qu'il sortait un scalpel pour venir abîmer ta petite gueule de badboy. Sauf que cette fois-ci, tu ne te laissais qu'à demi-faire, puisque tu donnais un coup de pied dans le geôlier pour le repousser de quelques mètres. Ta joue en avait subi les frais malgré tout. Une marque de plus ou de moins sur ton corps, tu n'étais plus à ça prêt, tant il était rempli de cicatrices en tout genre. Puis après ça, il décidait de s'en prendre à Anteynara. T'étais là, impuissant, à les regarder faire. Tu ne pouvais rien faire, mains liées. Tu lâchais une phrase dénuée de sens. Pourquoi dénuée de sens ? Parce qu'Anteynara avait beau être une fille. Elle était vraiment différente de la majorité de toutes les autres filles que tu avais pu connaître. Anteynara, elle n'avait peur de rien. Anteynara, elle savait se défendre toute seule. Elle n'avait besoin de personne pour ça. Mais encore une fois, c'était ta façon à toi, de les stopper dans leur course. Même quelques secondes, quelques minutes, c'était toujours ça de prit. Tu n'avais pas envie qu'ils s'en prennent à elle. Pas maintenant, pas devant toi, pas au moment où tu étais le plus impuissant. Etant donné que tu l'avais ouverte, une fois de plus, ils revenaient s'occuper de toi. Mais avant ça, il récupérait un chalumeau. Encore une fois, ça te rappelais bien d'étranges souvenirs. Anteynara aussi avait utilisé un chalumeau, jadis. Tu regardais la flamme, elle qui s'approchait de plus en plus de ton visage. Tu pouvais sentir cette chaleur, proche de ta chaire. Encore une fois, voilà qu'ils persistaient avec cette même et unique phrase. Celle de savoir qui était ce type sur la photo. Tu ne bougeais pas, tu restais là, de marbre, à ne rien dire. Puisque quoi qu'il arrive, et avec toute la meilleure des volontés, bien que tu leur dises que tu ne connaissais absolument pas cet homme, dans leur tête c'était écrit, pour eux tu le connaissais, tu leur mentais tout simplement. Et donc, ils en viendraient quand même à te torturer. Alors, au lieu d'utiliser de la salive pour rien, tu te comptais de prendre une grande inspiration, et d'attendre qu'ils agissent en conséquence. En essayant de ne rien laisser paraître. Même si au plus profond de toi, ça te faisais vriller, et que ça te faisais peur. Oui, tu avais peur. Parce qu'ils se rapprochaient dangereusement de ton oeil. Tu aurais encore préféré qu'ils te brûlent la peau de n'importe quelle partie du corps, plutôt que ton oeil. Et alors que la flamme était tout proche, à la limite de te cramer les cils, la voix froide et ferme d'Anteynara se mit à raisonner dans toute la cellule. A ces mots, le type possédant le chalumeau lâchait machinalement le petit bitoniau qui permettait d'allumer la flamme de l'outil. Tu te mis à souffler tout doucement, presque soulagé. Tu commençais à sentir les gouttes couler le long de ton visage, face à la chaleur que dégageait le chalumeau. Tu regardais Anteynara, et tu te mis à froncer les sourcils quand les hommes et le geôlier s'approchèrent d'elle. Demandant alors le nom de l'homme en question. Malheureusement pour ça, Anteynara n'avait pas son nom, ce qui eut pour don de mettre en colère le boss, et l'un des types s'empara de la main de Anteynara pour lui retourner le doigt. Le geste, ce bruit qui avait résonné dans toute la pièce, les hurlements de Anteynara n'avaient fait qu'un tour dans ton ventre. Tu n'avais pu empêcher ton corps de vouloir se diriger tout naturellement vers elle, oubliant que tu étais attaché. C'est alors que trois hommes se dirigèrent vers toi. Deux t'immobilisèrent, tandis que le troisième vint pointer son arme contre ta tempe. Deuxième douche froid pour ta pomme. Entre le chalumeau quelques minutes auparavant, et maintenant le bout du flingue contre ta tempe. Niveau adrénaline, je pense qu'on était pas mal du tout là. Tu sentais une boule se former au creux de ton estomac, tandis que tu avais du mal à déglutir. Et le pire dans tout ça, c'est qu'ils ne s'étaient pas arrêtés à un doigt. Ils lui avaient carrément broyé les doigts un à un. Histoire de la torturer d'avantage. Tu n'avais jamais vu la jeune fille dans cet état là. Elle était tellement dure au mal, mais là aujourd'hui, la douleur avait raison d'elle. Et au plus profond de tes entrailles, ça te rendais littéralement dingue. T'avais envie de réagir, de faire quelque chose, de lui venir en aide. Mais tu ne pouvais pas, et tu n'étais pas en mesure de bouger, car tu avais cet objet contre ta tempe qui te rappelait qu'à tout moment ta cervelle pouvait repeindre les murs blancs de la pièce. Tu serrais la mâchoire. Avec tout ça, tu en avais presque oublié la douleur de ta dent désormais résidente sur le sol. Vos regards se croisèrent alors, non pas par choix, mais parce qu'ils l'avaient obligé à te regarder, surement pour lui faire prendre conscience que si elle ne répondait pas à leur question, elle pourrait te dire bye bye. Tu sentais dans son regard qu'elle était quelque peu démunie. Mais quelque chose te disais que tu pouvais avoir confiance en elle. Qu'elle saurait quoi faire pour gagner du temps. C'est alors qu'un décompte débuta. Trois. En réalité, c'était rapide. Et si elle ne disait rien, au bout de trois, c'était fini. Mais Anteynara donna un nom. Suivi d'une adresse. Quand le canon se décolla de ta tempe, tu soupiras intérieurement, mais, il était encore toutefois assez près malgré tout. Alors, tu ne criais pas victoire aussi facilement. Pour peu que ce qu'elle dise ne soit pas cohérent, ou ne leur conviennent pas, et il en était fini pour toi. Les yeux rivés sur la scène, tu attendais une réaction de leur part. Voilà qu'ils baissaient leurs armes. Quoi ? C'était... Fini pour aujourd'hui ? Visiblement, puisqu'elle avait été tellement convaincante qu'ils prenaient le prochain avion direction l'Australie. Ils quittèrent alors la cellule, vous laissant tout deux ici, dans la douleur. Tu regardais Anteynara, tu pouvais lire sur son visage qu'elle n'allait pas bien. Malgré votre relation des plus particulières qui soit. Tu la connaissais un minimum, et actuellement, tu voyais bien qu'elle souffrait. Maintenant que l'adrénaline de la situation était redescendue, ainsi que la pression, le retour à la réalité était bien plus violent que tu n'aurais pu l'imaginer. Tu aurais voulu lui dire quelque chose mais...Toi et ta maladresse légendaire risqueriez de vous prendre un ouragan en pleine face. Alors tu te contentais de la laisser souffler cinq minutes et reprendre ses esprits avant de ne dire quoi que ce soit. T'as assuré Antey, lâches-tu simplement. Rien ne servait de jouer les mecs fiers. Il était vrai qu'elle avait trouvé le bon timing pour agir, et surtout, qu'elle avait été hyper crédible, car toi-même tu y avais cru. Du coup, t'as un plan pour qu'on puisse se sortir de là ? la questionnes-tu alors, en plongeant tes pupilles dans les siennes, en essayant de dénicher ne serait-ce qu'une sombre information. Tu parvenais à comprendre qu'elle avait visiblement un plan ou une petite idée pour vous sortir de ce pétrin. Faudrait déjà qu'on arrive à se détacher, lâches-tu dans un soupir, avant de tirer comme un con et de t'ouvrir officiellement le poignet à cause des menottes serrer à leur maximum. Il y avait toujours cette méthode barbare qui était de se déboîter le pouce pour pouvoir te les retirer. Mais au vue de l'état dans lequel ils les avaient serré, tu avais peine à croire que ce soit bien utile, si ce n'est t'abîmer d'avantage, déjà que tu n'étais pas à ton plus beau fixe. Il reste un type sûr devant notre cellule, commences-tu par dire, en attendant l'homme en question se racler la gorge. Peut-être qu'on pourrait trouver un truc pour le faire rentrer, et on pourrait toujours essayer de le faire s'approcher de nous, et lui foutre un coup de pieds ou que sais-je encore ? ajoutais-tu dans un murmure à peine audible, mais suffisamment pour que la jeune femme te comprenne. Tu essayais de trouver une solution, parce que là clairement, avec ce qu'il y avait dans la cellule, à savoir rien, à part vous deux, il n'y avait que très peu de chances pour que vous puissiez vous détacher. Le seul moyen, c'était de faire intervenir une tierce personne. En espérant qu'il ait sur soi un objet assez fin et tranchant qui pourrait vous aider à ouvrir vos menottes. Ou bien que vous parveniez à le coincer avec vos jambes, les seuls membres encore disponibles pour agir, pour qu'il vous libère ou autre. Peut-être qu'avec ce que tu venais de dire, Anteynara aurait une idée. Enfin, le temps était compté, vous ne pouviez pas vous permettre de vous tourner les pouces.

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