7h. La sonnerie de mon portable me réveille. L'heure de commencer une nouvelle journée et ma première en tant que psychiatre ici, à Miami. Ça fait un mois que j'ai quitté mon île natale pour refaire ma vie dans cette ville encore inconnue. Bien sûr que les premiers jours ont été chargé. J'ai dû trouver où me loger et surtout où j'allais pouvoir exercer mon métier. J'avais entendu parler d'un psychologue qui venait aussi de débarquer et j'étais partie le voir pour savoir s'il était possible qu'on s'associe. Il avait entendu parler de moi aussi et même si mes méthodes ne lui plaisent pas complètement il a gentiment accepté. L'un et l'autre avions notre compte dans cette alliance et ça m'allait parfaitement. Dans le cabinet, il y avait deux bureaux j'allais pouvoir l'aider à payer le loyer ça tombait plutôt bien. Ici, à Miami, la vie n'est pas donnée donc si on peut s'aider comme ça il faut pas hésiter. Ça aurait bête d'ouvrir deux offices.

8h. Je suis prête et je pars pour le cabinet. Sous le coude, j'ai mon petit palmier hawaïen Brighamia insignis. J'ai ramené un peu de mon île avec moi et il a l'air de bien se plaire ici parce qu'il sort déjà ses fleurs. Des petites beautés bien jaunes qui me réchauffent le cœur. La séparation avec mon archipel a été très douloureuse et je soigne mes blessures comme je le peux. Alors ramener cette petite plante avec moi et un moyen d'être toujours en connexion avec Hawaï. J'habite dans le même quartier que là où je travaille donc je ne mets pas très longtemps à rejoindre mon bureau. Une fois à l'intérieur, je salue Jay, mon associé qui est déjà présent et je me dirige dans ma pièce, à l'opposé de la sienne. Je pose ma plante sur le rebord de la fenêtre, là où il y a le plus de lumière. J'allume mon pc et je regarde mon téléphone. Plus précisément mon agenda. Mon premier rendez-vous est dans trente minutes. Un certain Chris Johnson. Je fais quelques bricoles sur mon ordi et je ne vois pas le temps passer.

9h. Je me sors à temps de mes occupations. Il est l'heure d'accueillir mon premier patient de la journée et le premier de Miami tout simplement. Je me lève de ma chaise et me dirige vers la porte. Je l'ouvre et découvre un homme assis dans la salle d'attente. Mr Johnson ? Il lève la tête et acquiesce. Il me rejoint en trois pas à peine et je lui serre la main. Je suis le Dr Arana. Entrez. Je le laisse passer devant moi et referme la porte. Installez-vous. Je lui montre la chaise devant mon bureau. Je prends place sur la mienne en face de lui. Je sors un nouveau cahier à spirales et le pose devant moi. Je choisis un stylo noir et ouvre à la première page. J'y note le nom de mon patient. Je ne suis pas trop ordinateur de base. Je préfère écrire et tout consigner sur papier. C'est déjà arrivé qu'un confrère perde tous ses dossiers à cause d'une erreur informatique, je choisis donc la prudence. Une fois le nom noté et la date du rendez inscrite, je relève mon regard vers le jeune homme. Bien, Chris. Je vous écoute. Pourquoi vous venez me voir aujourd'hui ? Je le regarde dans les yeux et attends impatiemment la raison exacte de sa venue.

Encore une nuit de merde. J'ai fait plusieurs cauchemars le peu de temps que j'ai réussi à dormir, j'ai rêvé qu'Erwan se faisait tuer devant mes yeux, puis, que ma psychologue partait sans m'orienter vers quelqu'un d'autre. Le premier n'étant pas réel puisqu'il est bien vivant mais le second est un mix en réaliter et peur. En effet, il y a deux semaines, lors de mon rendez-vous, elle m'a annoncé qu'elle n'était pas apte à gérer mes addictions. Elle m'a donné les coordonnées de trois autres praticiens, mais deux d'entre eux n'étaient pas disponibles avant plusieurs semaines. La troisième, venant d'arriver sur Miami, avait plus de disponibilités. J'ai dû prendre quelques renseignements pour savoir comment elle était appréciée pour savoir si elle était compétente. Heureusement, les avis étaient positifs, j'ai donc appelé et on m'a donné un rendez-vous la semaine suivante. Je devais stresser inconsciemment puisque j'avais cauchemardé à me réveiller en sueur. Je suis donc réveillé depuis 4 h 30 du matin, la tête dans le cul, pas de bonne humeur. J'enfile mon jogging et part me faire une course soutenue sur le sable histoire de bien faire travailler mes muscles. Courir me fait du bien. Ma rage s'apaise au fil des foulées, mes idées noires s'estompent alors que je me concentre sur mon souffle et mes foulées. Au final, quand je rentre chez moi vers 6 h du matin, je suis heureux d'aller prendre ma douche. J'enfile ensuite un jean et une chemise, histoire d'être bien habillé pour mon rendez-vous à 9h. Je prends ensuite mon petit déjeuner avec Max, puis sors pour le promener tranquillement. Le pauvre a sursauté au milieu de la nuit quand j'ai hurlé de terreur. Je me fais pardonner en lui offrant quelques friandises pendant notre balade et lui promet de le laisser dormir tranquillement la nuit d'après. En effet, j'espère que cette nouvelle psychiatre me filera quelque chose pour que je puisse dormir quelques heures correctement chaque nuit. Mes deux ou trois heures de sommeil agité journalière ne me suffisent pas et je commence à accuser le coup. Quand nous rentrons de la balade, il est déjà l'heure que je me mette en route. Je monte dans mon pick-up en direction du cabinet. J'arrive avec 10 minutes d'avance et m'installe dans la salle d'attente. À l'heure dite du rendez-vous, je vois une grande jeune femme sortir et m'appeler. J'acquiesce d'un signe de tête et la rejoins. Nous nous serrons la main puis elle m'invite à entrer dans son bureau. Elle me dit ensuite de m'installer puis, après avoir sorti un cahier et un stylo, me demande pourquoi je suis ici Aujourd'hui. "Eh bien, Dr, voyez-vous, j'ai plusieurs addictions que ma psychologue n'arrive pas à gérer" je soupire. J'accrochais bien avec elle, elle était douce et à l'écoute et changer de docteur, me retrouver devant quelqu'un qui ne me connaît pas et a qui je dois encore tout raconter me blase quelque peu. " Je suis accro au sexe et ancien accro à l'alcool et à la drogue. J'arrive à gérer ces deux derniers, mais le sexe, je n'y arrive pas. J'ai besoin de contrôle pour ne pas péter un câble, je ne peux et ne veux pas lâcher prise, parce qu'à chaque fois, c'est parti en merde totale et j'ai payé le prix fort. Le sexe me sert aussi de défouloir dans un sens, et si je m'en passe, j'ai tendance à retourner vers l'alcool. Bien sûr, pas autant qu'avant, mais je bois deux ou trois verres. Bref, en gros je n'arrive pas à m'en débarrasser, y a toujours une addiction qui me colle à la peau, sinon je deviens barge." Je soupire tristement. J'ai l'impression que je vais réellement devenir dingue et ça me rend fou. J'aimerais que ma vie soit bien plus simple, sans problème, que je puisse mener mes activités tranquillement, sortir sans que ça parte en couille. En gros, j'ai besoin de stabilité.

Ce premier patient, tout juste arrivé devant moi, s'appelle Chris Johnson. De prime abord il semble jeune peut être un chouia plus âgé que moi. Je l'observe. Je prends le temps d'analyser les traits de son visage, sa posture et ses gestes. Le language non verbal est tout aussi important que la parole voire même plus. C'est un indicateur supplémentaire sur l'état mental du patient. Quelqu'un qui ment par les mots ne peut tromper par les gestes. On reconnaît vite une personne qui est stressée, angoissée ou qui nous raconte un mensonge. Il y a des signes physiques. C'est pour ça que je prends ce temps pendant qu'il parle pour faire ma première analyse.

Il commence par me dire qu'il est ici par rapport à ses addictions. Sa psychologue semble dépasser et je fronce quelque peu les sourcils. Je m'attends alors au pire. Ce n'est pas moins de trois addictions qui hantent sa vie. Je prends note mais je ne relève pas le mot "ancien" et pour cause lorsqu'il rajoute que si son besoin de sexe n'est pas assouvi, il retombe dans l'alcool. Bien sûr, il va chercher à compenser. Il n'est en rien capable à ce stade de gérer aucune de ses addictions. Ça se voit et ça se ressent. Mais la chose positive c'est qu'il en a parfaitement conscience. Et s'il est là, s'il a fait cette démarche avec sa psy, c'est qu'il veut se guérir. C'est une bonne chose. D'autres patients n'ont pas ce déclic. Ils viennent me parler de leurs soucis avec une certaine réserve signe qu'ils ne sont pas vraiment prêts à se débarrasser de leurs démons.

Je pose les coudes sur mon bureau et joins mes mains pour poser mon menton dessus. On va déjà commencer par le commencement. Je sais que vous avez fait ce travail là avec votre psychologue mais je n'ai pas accès à ce dossier. Je sais que ça peut être compliqué pour vous de vous replonger dans tout ça mais comme a dû vous le dire votre psy, chaque addiction à une cause et j'aimerais que vous m'en disiez plus. Comment chacune d'entre elles à débuter ? C'est important de savoir tous les détails pour efficace le plus possible. Je note sur mon cahier le mot "contrôle". Une grande partie de ses addictions ont un rapport avec ce mot-clé. Y a quelque chose avec ce contrôle. Il faut que j'en sache plus.

J'étais honnête en disant tout cela à mon nouveau docteur. Je suis un maniaque du contrôle, surtout depuis que j'ai perdu Erwan. Je sais que tout est de ma faute et que j'ai merdé à plein tube. Je suis même surpris qu'il veuille bien encore m'adresser la parole. Je suis clairement un danger pour les autres, enfin pour Erwan du moins, et je dois de me soigner correctement. Je la regarde écrire je ne sais quoi sur son calepin puis, elle m'informe qu'elle n'a pas accès à mon dossier et qu'il faut recommencer au début. Je soupire las mais prêt à jouer le jeu pour pouvoir à terme, retrouver un esprit clair et saint. "Sincèrement, je ne sais pas où et quand tout à commencer. Même en regardant en arrière, je ne pourrais pas vous dire ce qui précisément a déclenché tout ça." je l'informe désolé. J'ai vécu toute une série de catastrophes personnelle qui ont fini par me mettre dedans. "En revanche je peux vous dire exactement quand s'est vraiment parti en couille." Je commence doucement. "Je me rends compte maintenant que je suis tombé amoureux de cet homme avec qui tout a dérapé. Je ne le savais pas avant parce que je n'avais jamais réellement aimé. J'ai été brièvement marié à une femme superbe, drôle et intelligente avec un bon caractère, mais ça n'a pas marché. J'ai rencontré ensuite une autre femme avec qui ça aurait pu vraiment le faire! Elle est tombée enceinte, c'était magnifique, puis, elle a disparu sans laisser de trace. Et puis, un soir, j'ai rencontré un mec, c'était ma première expérience de ce côté-là. J'ai dû me remettre en question et chercher si j'aimais les hommes ou les femmes, alors je suis allé dans une maison close et c'est là que je l'ai rencontré." Je replonge profondément dans mes souvenirs, souriant comme un con en me rappelant comment j'avais été gauche cette fois-là. "J'avais l'impression d'avoir 15 ans à nouveau, comme un môme qui découvre le sexe pour la première fois. Je suis retourné le voir encore et encore et même si je devais payer, j'en avais rien à foutre. Et puis il a voulu se suicider, on s'est rapproché, il est venu chez moi et j'ai perdu vraiment le contrôle. J'avais plus de cauchemars rien mais quand on couchait ensemble, je n'étais plus moi-même. J'étais dans une sorte de transe, me replongeant dans le passé, me retrouvant comme l'esprit piégé dans le corps de mes tortionnaires. Mais c'était mon corps et mon esprit qui n'était simplement plus en accord. J'ai replongé dans mes démons et je crois qu'inconsciemment, pour supporter toutes les merdes qui me tombaient dessus, les unes après les autres, je me tournais vers la drogue et l'alcool pour essayer de gérer. Mais plus j'en consommais et pire s'était..." Je termines peu fier de moi. J'avais vraiment l'impression d'être ridicule en disant tout cela, mais c'est comme cela que je l'avais ressenti à l'époque. Maintenant, avec du recul, je me dis que j'aurais dû consulter avant!

J'écoute le début de son récit et il semble chercher comment tourner la chose. Tout ça est encore confus dans son esprit et je le ressens. Il se lance enfin et je note quelques mots qui me semblent pertinents. Je ne le coupe pas. Je le laisse parler jusqu'à ce qu'il arrive à sa conclusion. Je prends ensuite un petit temps pour réfléchir à ce qu'il vient de me dire avant de prendre la parole. Dans ce genre de cas, il faut mesurer ses propos et je le sais bien. Je ne pense pas que ça soit le point de départ de tout ça, n'est-ce pas ? Je le laisse réfléchir un court instant. Vous venez d'évoquer un mot et un souvenir très ancré dans votre mémoire en parlant de vos "tortionnaires". Ce n'est pas rien d'avoir employé ce terme. Et souvent lorsqu'on vit un traumatisme, on peut être amené à le reproduire. Je pense que c'est là dessus qu'il faudrait qu'on planche avant toute chose, non ? Est-ce que vous pouvez m'en dire plus sur ce qui s'est passé et à quel moment de votre vie cela s'est déroulé.

J'espère qu'il va pouvoir se livrer sur cet épisode de son existence. Selon moi, une bonne partie de ses soucis pourraient venir de ce qu'il a vécu. Libérez les douleurs de votre passé pourraient vous faire du bien surtout si vous n'en n'avez jamais parlé. Ma voix est douce car je ne veux pas le brusquer. Le faire revenir à cette époque de souffrances n'est pas sans risques et je dois dire que je ne m'attendais pas à commencer aussi fort. J'attends donc qu'il reprenne la parole. Je ne veux pas trop m'avancer il faut prendre le temps de bien tout poser à plat pour ne rien oublier. Le moindre détail est important parce que souvent ça peut aussi partir d'un rien.

Je ne sais pas qui est cette docteure, pourtant elle semble lire en mois comme d’un livre ouvert, s’est flippant. Je joue alors avec mes mains, sentant le stress monter. Je ne suis pas d’habitude une personne qui s’angoisse mais là, s’est différent. Trop de question me tourne dans la tête, commencent d’ailleurs à me donner mal au crâne. Peut-être que si je commençais par le début, se serait plus facile. J’inspire et expire plusieurs fois avant de me lancer. “J’ai été abandonner à la naissance et je suis entré dans ce fabuleux service qu’est l’assistance social. “ Je commence un peu sarcastique. J’ai cruellement envie d’un verre de bon whisky en ce moment même s’est dingue. “Je n’ai pas vraiment de souvenir de mes cinq premières années mais après tout à... Dégénéré. Un peu avant mes 6 ans, ma mère adoptive étant décédé d’un cancer, j’ai été transférer dans une autre famille. Au début s’était bien et puis ce connard à commencer à dépasser les bornes. J’ai prévenu l’assistante qui a mis quatre long mois pour me transférer, j’atterris alors dans une famille pire que la précédente. J’ai changé sept fois de famille jusqu’à l’adolescence, et à chaque fois s’était pire, j’ai été abusé psychiquement et sexuellement et puis je me suis démerdé tout seul pour subvenir à mes besoins. Vente de drogue, fêtes et études, sans compter les vols pour me nourrir. Et puis j’ai eu mes diplômes et je suis arrivé dans cette ville et tout à changer. J’ai commencé à m’intéresser à la bourse pendant mes études supérieures, j’ai gagné pas mal et j’ai arrêté toutes ces conneries. Et tout allait bien jusqu’à Erwan. Et me voilà ici !” Je dis alors en soupirant. Non pas que je ne sois pas content, s’est pour bien, mais parce que je ne comprends toujours pas pourquoi s’est parti autant en couille. Pourquoi Erwan? Pourquoi ce n’est pas arrivé avant?  

Je regarde et j'écoute attentivement le jeune homme en face de moi. J'apprends alors qu'il n'a pas eu un parcours facile mais ça j'aurais pu m'en douter. Les troubles sexuels sont souvent en lien avec ce qui s'est passé dans l'enfance ou l'adolescence des patients. Je vois que parler de ça le stresse beaucoup. Il joue avec ses doigts et ce geste ne trompe pas. J'observe tout car tout est important. Le verbal comme le non verbal. Si quelqu'un ment on peut le savoir avec son attitude, son regard. Le langage du corps ne peut mentir. Et là, se replonger dans son passé, le met très mal à l'aise comme si ça le forçait à revivre ce qu'il a vécu rien qu'en en parlant. Cet état se comprend largement en entendant son récit. Balayé de famille en famille avec des personnalités violentes et perverses dans chacune d'elles ce n'est pas étonnant que ça fabrique un adulte perturbé, traumatisé et qui décroche à un moment de la réalité. Le plus souvent, ces personnes là, se réfugient dans des addictions telles que l'alcool et la drogue pour oublier. Certains vont même jusqu'à reproduire ce qu'ils ont vécu ou finissent par se suicider, submergés par ce passé qui les hante et les fait perdre totalement pieds. Il y a certaines âmes torturées qu'on ne peut sauver et ça m'attriste. Mais j'essaye de faire tout mon possible pour que ça n'arrive pas. C'est mon travail.

Pendant qu'il parle, je note encore et toujours les informations les plus importantes pour pouvoir les restituer ensuite et faire mon analyse. J'attends qu'il ait fini et je me lance. Ça ne m'étonne pas alors que vous soyez en peine de cette manière. Tout ça ... La drogue, l'alcool et le sexe perverti ne sont que des moyens pour vous de refouler votre passé. Plutôt que de faire votre deuil de tout ce qui vous est arrivé, vous avez cherché à l'oublier, à l'enfouir au plus profond de vous mais c'est trop lourd et ça vous revient en plein visage au moindre stress, à la moindre situation compliquée. Inconsciemment, ça vous revient d'une manière ou d'une autre. Vous avez ce comportement ancré en vous de violence, de perversité parce que vous n'avez connu que ça, vous ne vous souvenez que de ça. Pour oublier, vous buvez, vous vous droguez. Et pour le sexe, vous avez été abusé par des hommes, dans un certain sens vous avez imprimé ça, cette violence subie et vous la reproduisez comme un comportement normal au final puisque vous n'avez pas vraiment connu autre chose. Tôt ou tard, dans votre relation avec cet homme, Erwan, ça se serait produit que vous le vouliez ou non puisque vous n'avez pas réussi à faire le deuil de cet enfant que vous étiez, de cet adolescent qui a perdu son innocence trop vite dans les griffes de ces pervers qui vous servaient de pères adoptifs. C'est ce travail qu'il faut faire maintenant. Ça va être dur, ça va être violent pour votre esprit, mais c'est nécessaire. Et vous comprendrez aussi pourquoi vous avez ce besoin d'aller dans ce club pour subir encore cette forme de violence et de contrôle comme vous appelez ça. Il lui fallait un électrochoc pour qu'il prenne pleinement conscience de ce qu'il allait devoir faire pour aller mieux. Je le vois devenir blême. Je sais que ça va aller. Vous êtes venus ici avec la volonté que tout ça s'arrête. Vous aurez la force de surmonter cette épreuve. Une parole encourageante fait toujours du bien malgré la dureté de la tâche à accomplir.

Le premier truc qui me fit tiquer dans ce qu’elle disait s’était ´sexe pervertis’. Je comprenais où elle voulait en venir mais je ne comprenais pas qu’elle n’accepte pas mon penchant pour le BDSM. Elle n’avait pas dû y goûter pour le rayer de la liste aussi vite qu’un courant d’air. Pour ce qui était du reste, elle tapait sûrement dans le mille, après tout, s’était elle l’experte dans tout ça pas moi. Je me demandais d’ailleurs comment elle pouvait conseiller les gens avec tout ces traumatismes sans en avoir subis elle même les conséquences?! Peut-être que elle même avait subit des choses mais qu’elle ne pouvait rien dire puisque qu’elle était ma psy! Mais il n’empêche que je ne sais pas du tout ce qu’elle va vouloir que je fasse qui va être violent pour mon esprit. La, j’avoue que ça me perturbe un peu et bien évidement quoi de mieux que la dérision pour faire tomber le stress? « Vous savez, si je vais dans ce club c’est parce que j’aime ça! J’aime dominer et parfois être dominé, que ce soit avec des hommes ou des femmes! C’est du sexe à l’état pur avec des sensations si délicieuses qu’on en redemande! Fait pas croire qu’on va là-bas pour se punir mais plutôt pour se faire du bien... » je dis avec un sourire en coin. J’espère que je ne l’ai pas choqué. J’aime le sexe! Après tout, je suis un homme et s’est bien connu que les mecs adore ça! « Par contre, je me dois de demander mais, c’est quoi qui va être violent pour mon esprit? Parce que j’avoue que vous me foutez une peu les jetons... j’avais pas penser que ça pourrais me perturber plus que ça en venant ici, je pensais qu’on parlerait qu’on essayerait de débloquer le truc casser ou de le réparer mais pas de violenté mon esprit bousillé » je dis en l’interrogeant du regard.