Manifestation contre le racisme et les violences policières dans le centre-ville de Miami. Jay, Lukas et Dean vous avez décidés de montrer votre engagement dans le mouvement Black lives matter en participant au cortège pacifique. Vous vous retrouvez l’un à côté de l’autre quand …

BIP. BIP. Votre téléphone sonne. Un message. Nightmare.

« Je suis fière de ton engagement mais tout ça me semble bien trop tranquille. Et si on pimentait un peu les choses ? Baisse la tête ou tu risques de te faire lapider … A très vite, petit voyou ! »

Deux hommes encagoulés lancent soudain de grosses pierres vers les forces de l’ordre, ce qui va rendre l’ambiance électrique. Les gens se bousculent tandis que les forces de l’ordre répliquent avec des bombes lacrymogènes. Vos yeux et votre gorge piquent. Soudain des hommes en uniformes vous embarquent sans sommation et vous enferme dans une fourgonnette de la police, vous croyant à l’origine de l’émeute.

Black lives matter, oui mais pas que. Si Dean était présent dans le cortège aujourd'hui, c'était pour toutes les communautés et les genres dénigrés et maltraités par certains acteurs censés les protéger. Le jeune homme représentait les asiatiques que l'on trouvait frêles, discrets, et qui avaient, aux yeux des gens, tout de la potentielle victime, mais aussi les musulmans. S'il était là, au beau milieu de la foule, c'était surtout parce que ses proches avaient été touchés par ce racisme. Notamment l'un de ses grands-frères qui, peu de temps après que les Tours Jumelles se soient effondrées à New-York, s'était fait passer à tabac parce qu'il avait «la gueule du terroriste», et leur voisin qui s'était fait perquisitionné sans le moindre papier officiel parce qu'il était possiblement mêlé à un cartel, tout ça parce qu'il était mexicain. Ça ne pouvait plus durer. Dean n'avait jamais eu la chance de montrer son désaccord, toujours loin de son pays, ou en mission sur le continent; cette manifestation pacifiste tombait à pic.

Contrant le soleil à l'aide de sa casquette signée l'US Army, il avançait au rythme des autres civils. Et si ces derniers tenaient des pancartes à la vue des médias, pour se faire voir le plus possible, Dean avait opté pour la discrétion, -ce n'était pas comme s'il était habitué aux manifestations-. Les centaines de mètres s'étaient enchaînés sans que la police n'ait besoin d'intervenir. La population se montrait calme et respectait le chemin indiqué au préalable à l'office du quartier de Miami. Les slogans étaient respectueux, les discussions étaient nombreuses. Rien ne pouvait supposer que l'Enfer allait  s'inviter à la parade; le téléphone vibra dans la poche du militaire. Par instinct de savoir que ses permissions pouvaient être abrégées à tout moment, il plongea vivement, sa main à l'intérieur de son vêtement et récupéra le mobile. Le commando ralentit ses gestes lorsqu'il vit que ce n'était qu'un SMS, puis l'ouvrit. L'étrangeté du message lui fit froncer les sourcils : numéro non désigné, contenu délirant et absence de signature.

Qu'est-ce que c'est, cette connerie, murmura-t-il. Seulement, à peine eut-il bougé ses lèvres qu'une ribambelle de pierres passa juste au-dessus de son crâne. Comme il avait été indiqué dans le SMS, il baissa la tête par réflexe, afin d'éviter de se faire caillasser. L'ambiance changea du tout au tout. Ceux qui ne cherchaient pas les problèmes se mirent à faire marche-arrière dans le but d'éviter une confrontation, et ceux qui gardaient une haine profonde envers les policiers commencèrent à répondre en envoyant divers objets vers les forces de l'ordre. Au milieu de tout ça, Dean porta le col de son T-shirt sur son nez pour braver la fumée des bombes lacrymogènes envoyées en réponse. Ensuite, il leva les bras en signe de paix, tout en se pressant de trouver un endroit où s'extirper du chaos. Même entraîné, ses yeux ne pouvaient s'empêcher de pleurer, mais il géra de manière efficace sa respiration. Malheureusement, il n'eut pas le temps de sortir de la bataille que trois hommes en uniforme l'agrippèrent sans douceur et le maîtrisèrent pour lui passer les menottes avant de l'embarquer.

L'Asiatique préféra se laisser faire plutôt que de riposter. La situation ne lui était pas favorable et sa casquette n'avait aucune utilité, -trop de copies étaient en vente sur le net-.


LMLYD

On va le dire, cette situation est inacceptable! Les noirs sont souvent victimes de racisme de la part des policiers. N'ayant pas de rendez-vous cet après-midi là, j'avais décidé de me joindre à cette manifestation qui me semblait être une bonne cause et surtout elle me semblait pacifique. Les noirs aussi ont des droits. Tout cela se passe après la mort de Georges Floyd... Il voulait payer un article et le commis croyait à un faux billet. Pourtant la police avait joué du et cet homme était décédé... Épouvantable! Je ne connaissais personne qui manifestait, mais bon, nous étions des milliers, je n'avais pas besoin de connaître personne pour montrer que j'appuyais les autres manifestants. Nous étions tous unis et nous étions fiers de marcher dans les rues pour ça. Tout se déroula très bien jusqu'au moment où mon téléphone vibra dans ma poche, je pensais à un message de Libby ou Sky, mais non c'était un message d'un numéro de téléphone masqué. Je dirais que je ne comprenais pas du tout le sens du message jusqu'à ce qu'on crie et qu'on balance des pierres grosses comme des oranges ou des pamplemousses. Je me baissais automatiquement et chercha à fuir cette situation que je n'avais pas demandée. Dans quoi m'étais-je embarqué? Des gaz lacrymogènes furent lancés au sol et je commençais vraiment à m'étouffer. Je n'arrivais plus à trouver mon souffle, je ne faisais que tousser et mes yeux piquaient. Puis, on me ramassai...

- Heyyyy mais qu'est-ce que vous faites??? *toux* Je n'y suis pour rien! Arrêtez! *toux*

Comme Georges Floyd, je me retrouvai au sol, on me menotta les mains dans le dos. J'étouffais vraiment! On n'avait rien appris? Je fus relevé par je ne sais quelle force et on m'emmena jusqu'à un van où on me balança sur un banc entassé avec d'autres gens qui toussaient autant que moi. C'était la merde là, on allait faire quoi avec nous tous? Je ne pouvais pas me permettre d'avoir une tache à mon dossier, ça allait clairement pas aider mon cabinet.

- Mais c'est quoi cette merde!!! J'ai rien fait moi!!!

Il y avait trop d’injustices dans ce monde pour rester le regarder sombrer sans lutter. Ce qui c’était passé dernièrement dans l’actualité m’avait profondément touché. D’accord j’étais blanc et je ne pouvais pas réellement comprendre ce que c’était que le racisme car d’aussi loin que je m’en souvienne je n’en avais jamais fait les frais … mais cela ne m’empêcherait pas de manifester pour que cela cesse. Lorsque j’avais appris qu’une manifestation Black lives matter avait lieu à Miami, je n’avais pas hésité une seule seconde à poser une journée de congé pour m’y rendre.

Alors que je scandais les slogans, dans une foule tout aussi engagée que moi dans cette lutte, je reçu un message de la part de Nightmare. Je fronçais les sourcils en me demandant ce qu’avait encore prévu cette psychopathe. Même dans un moment pareil elle était là à rôder et à vouloir semer la pagaille ? Alors que je rangeais mon portable dans ma poche, je surpris un homme tout vêtu de noir lancer une grosse pierre en ma direction. Je me baissai instinctivement pour l’éviter, mais ce qui ne fut pas le cas de l’agent de police près de moi. Celui-ci se mit à hurler et la foule s’agita en quelques secondes comme si quelqu’un avait mit un coup de pieds dans une fourmilière. La tension gagna la foule très rapidement et les gens se bousculèrent. Les forces de l’ordre tentèrent de raisonner les gens mais sans succès. Alors ils balancèrent des fumigènes. Mes yeux me piquèrent, ma gorge me brula intensément. J’essayai de me protéger tant bien que mal. C’est alors que je me retrouvai empoigné par un homme en tenue et qui m’entraina l’écart de la foule. « Lâchez-moi … » Je me mis à tousser, impuissant face à la force qui me tenait le policier n’eu pas de mal à me mettre devant une fourgonnette en quelques minutes. « Pourquoi vous m’arrêtez ! J’ai rien fait. Je suis innocent. » Des menottes se retrouvèrent à mes poignets. Je sentais bien que même si je continuai à protester leur opinion sur mon compte était déjà toute faite. Il me poussa à l’intérieur du véhicule où il y avait déjà deux autres hommes. Je trébuchai légèrement en entrant. « Putain, mais merde quoi un peu délicatesse ça vous tuerait pas ? » pestiférai-je alors que la porte blindée se refermait dans un fracas. Je soupirai. Mes poumons me faisaient mal et des larmes coulaient de mes yeux. Je pris place sur le banc à l’intérieur en y laissant tomber mon corps avec lourdeur. Je regardai les deux hommes. Ils ne semblaient pas beaucoup mieux que moi avec leurs yeux rouges. Apparemment eux aussi avaient subi les gaz lacrymogènes de la police. « Je vais commencer à comprendre pourquoi certains ne portent pas les forces de l’ordre dans leur cœur … » Être arrêté sans même pouvoir se défendre, elle était belle la justice.

Le fait qu'il se laisse faire ne l'exempta aucunement de la violence avec laquelle les forces policières avaient décidé d'acter, mais, au moins, aucun tort ne pourrait lui être reproché. Menotté dans le dos, Dean fut littéralement escorté par les hommes en uniforme, puis poussé par l'un d'eux jusqu'à l'arrière d'une des fourgonnettes. Les portes s'ouvrirent devant lui, et il fut projeté à l'intérieur sans aucun avertissement. Il se retrouva le ventre à terre et le nez à quelques centimètres de la tôle; un peu plus, et il se serait fait ridiculement mal. Il tenta de se relever par ses propres moyens, mais pas assez vite apparemment, puisqu'il fut tiré par les avant-bras pour être redressé. Une paume s'écrasa ensuite sur son torse pour le forcer à s'asseoir sur l'un des bancs du véhicule et son dos claqua contre l'habitacle. Il lâcha un léger gémissement plaintif avant de porter un regard neutre sur l'agent.

Non, il n'userait d'aucun mot pour sa défense, car celui qui lui faisait face n'était concrètement pas en état de l'écouter. Dans ses yeux, on pouvait clairement lire toute la haine qu'il tentait d'intérioriser bien malgré lui. Il avait dû en voir des manifestants en colère lors des parades qu'il avait entouré, et Dean était prêt à parier qu'il s'était déjà fait tabasser par certains d'entre eux, à un moment donné de sa carrière. Il s'était senti vulnérable une fois et s'était promis de ne jamais plus rencontrer ce sentiment à nouveau. Alors, aujourd'hui, il agissait avant que d'autres n'agissent sur lui, et il le faisait bien comprendre à ceux qu'il bouclait dans le fourgon. Mais il ne savait pas qu'il faisait face à une personne qui avait vu et vécu pire que lui. Il ne savait pas que l'homme qu'il venait d'interpeller était à-même de le comprendre et compatissait presque avec son histoire.

L'Asiatique n'eut pas le temps d'être plus observateur, ni de faire passer un message silencieux à celui qui l'avait pris pour un fauteur de trouble, car deux autres manifestants vinrent le retrouver, poussés violemment vers les assises. Ils avaient été également victimes des bombes lacrymogènes et semblaient en souffrir. Leur respiration avait été touchée, leurs yeux avaient rougi et laissaient tomber des larmes à leur insu. Se calmer, c'est le seul moyen d'atténuer les effets pour le moment, ouvrit-il la bouche dès lors que les portes s'étaient refermées sur eux. Les paupières à moitié closes il ajouta : et demandez à aller pisser une fois arrivés au poste; car le gaz était rapidement absorbé, hydrolysé et conduit dans l'urine. De là, ils pourront éventuellement se nettoyer les yeux à l'eau. Profitez du voyage, fit-il, avec calme et humour, tout en battant, à rythme régulier, des cils pour humidifier ses globes.  

Il soupira d'aise posa l'arrière de son crâne contre la paroi, et allongea ses jambes sans gêner qui que ce soit. Maintenant, ils n'avaient plus qu'à patienter d'être amenés jusqu'au poste, de toute façon.   


LMLYD

BIP. BIP. Votre téléphone sonne. Un message. Nightmare.

« Bah alors, tu es bien trop calme. Regarde dans ta poche. »

Dans la poche de chacun d'entre vous se cache de la cocaïne. Alors, envie de se faire pincer aussi pour ça? Il va falloir la cacher...

Sérieusement, la journée était maintenant un cauchemar. Comment se fait-il que je me ramasse ici? Je n'étais pas sensé être là... Être au mauvais endroit au mauvais moment c'était exactement ce qui se passait. Maintenant j'étais dans une sorte de camionnette ou wagon, je ne sais pas trop en fait, mais je dirais que mes yeux piquaient la mort et j'étais en présence de plusieurs personnes ici... la majorité des hommes. Certains commencèrent à parler et j'étais bien d'accord avec eux.

- On a rien fait!!!! Mais voyons!!!! Je suis psychologue pas un trouble-fête! Arghhh mes yeux!!!!

L'un des hommes près de moi mentionna que le mieux c'était de garder notre calme, il n'avait pas faux, j'étais disons... très mécontent de ce qui était en train de se passer, j'avais une réputation à tenir surtout que j'étais le petit nouveau dans le coin qui venait d'ouvrir son cabinet. Je n'avais pas besoin de mauvaise pub, mais vraiment pas. Je ne sais pas trop pourquoi, mais le gars mentionna que le mieux c'était d'aller pisser une fois au poste...

- Pourquoi?

Ça me semblait bien étrange... On nous amena surement au poste de police et une fois là-bas, on nous détacha les mains (pas le choix pour le message). J'étais soulagé quand même qu'on nous traite pas en bandit... j'avais toujours les yeux qui piquaient et comme de raison, je demandais à aller pisser. Il fallait donc faire la file. Puis mon téléphone se mit à sonner pour mentionner que je venais de recevoir un message, mais j'entendis la même chose venant de d'autres téléphones présents ici. Je regardai tant bien que mal en constatant que ça venait de la même personne qui m'avait dit de me baisser... S'ensuivit d'une lancée de pierres et de gaz lacrymogènes. Disons qu'en lisant deux fois ce que j'avais sur mon téléphone, mon coeur s'emballa de nouveau et je dois dire que je commençai à aller mal. Je touchai doucement ma poche droite puis ensuite la gauche... pour constater qu'il y avait de quoi. La panique s'empara de moi et j'essayai de ne pas rien démontrer, mais il était sans doute trop tard, je vis des regards semblables au mien... J'étais en train de rêver c'est sûr!!!! Je remarquai un des hommes qui avait parlé plus tôt, grand, brun... Il avait la même panique que moi. J'avais décidé de laisser passer des gars dans la file pour retrouver le type (Lukas).

- Toi aussi t'as reçu le même message?

L'autre type qui avait parlé d'aller pisser arriva aussi à nos côtés (Dean), sérieusement qu'est-ce qui se passait? On foutait tout dans les toilettes pis vite non? Fallait pas parler trop fort, mais j'avais vraiment peur de ce qui allait arriver parce que je ne suis vraiment pas une personne qui cherche les ennuis. Qu'est-ce les gens allaient penser de moi maintenant.

Les choses s’étaient passées tellement vite que je n’avais pas tellement réalisé ce qu’il venait de m’arriver. L’instant d’avant j’étais entrain de scander des slogans pacifistes pour une noble cause et l’instant d’après je me retrouvais jeté dans un camion de la police après que les choses aient dégénérées. Je voulais bien comprendre que les forces de l’ordre faisaient leur travail afin de protéger le plus grand nombre des citoyens mais de là à m’enfermer comme un truand … Franchement c’était n’importe quoi. J’étais en colère et la douleur que je ressentais en moi au niveau de mes poumons et mes yeux ne m’aidait pas à rester calme. L’un des gars qui était présent dans la camionnette nous donna pour conseil de se calmer et d’aller aux toilettes une fois arrivés au poste de police. Je soupirais avant de prendre une grande inspiration. Ok bon se calmer … Zen … Sur le ton d’une petite plaisanterie il nous conseilla aussi de profitez du voyage. « Je me serais bien passer d’un billet en taule perso … La Nouvelle-Zélande à la rigueur, ça m’aurait beaucoup plu ! » Je me mis à rire et une quinte de toux me pris. Merde que ça me faisait mal. Le moteur du véhicule se mit en route et je sentis que nous avions pris la route. Ma vie était pas déjà un bordel qu’il fallait que j’y rajoute en séjour en prison, sérieusement … Y avait qu’à moi que des merdes comme ça pouvait arriver. Je posais ma tête contre la paroi métallique et ferma les yeux quelques instants. Il ne nous fallut pas très longtemps pour arriver au poste et que l’on soit débarqué dans une cellule en entendant quoi faire de nous.

On nous détacha les menottes et on nous laissa sans instructions. Dans la cellule des gars au visage bien plus … inquiétants … nous regardaient. Je détournai mon regard de ces hommes en me disant qu’ils avaient vraiment l’air de truands, eux, pour le coup. Sans doute des camés, des voleurs ou pire des tueurs qui sait ! Putain, fallait que je sorte d’ici, je me sentais pas à ma place là-dedans. J’étais certain au fond de moi que ce genre de type sentait la peur et qu’ils allaient finir par me tomber dessus. Fallait que je fasse semblant de gérer la situation. Je faisais les quatre cent pas quand mon portable vibra dans ma poche, tout comme dans celles de mes comparses. Je regardai le message. « Bah alors, tu es bien trop calme. Regarde dans ta poche. » Putain de Nightmare, qu’est-ce qu’elle me voulait encore celle là. Je rangeai mon portable dans ma poche droite et enfonça ma main dans la poche gauche de mon blouson en cuir. Je sentis un petit pochon qui n’avait rien à y faire là. Je le sortis et quand je me rendis compte de ce que je tenais je l’enfonçai aussi à l’intérieur de ma poche. C’était quoi cette merde ? Je regardai les deux autres jeunes hommes qui étaient arrivés avec moi. L’un deux me demanda si j’avais reçu un message. « Vous aussi vous avez … quelque chose … dans votre poche ? » demandai-je aux gars, très inquiet par la situation dans laquelle nous étions. Je commençai grave à paniquer là. Si je me faisais choper avec ça sur moi, ça en était fini … Ils allaient sans doute me prendre pour un toxico ou bien un revendeur de cam. Mon dieu, j’étais dans la merde jusqu’au cou là. Je paniquais. « Si on se fait prendre avec ça sur nous on est foutu. Cette pute de Nightmare, si un jour je la trouve, je vous jure que je lui fait sa peau … ! » chuchotai-je tout bas avec colère. Avait-elle une vie si lamentable que ça qu’elle était obligée de foutre la merde dans celle des autres ? Sérieusement cette meuf avait un grave problème psychologique …

Une fois arrivés, chacun des manifestants fut accompagné dans leur nouveau quartier, et on ne pouvait dire que cela ressemblait à un cinq étoiles. Les murs étaient bruts et avaient subi quelques grattages d'autres détenus. Grise et sombre, la cellule comportait deux bancs sur lesquels il semblait compliqué de retrouver le confort de son canapé. Un lavabo et un genre de bidet faisaient office de salle de douche, enlevons à ça l'intimité et la propreté des lieux. Heureusement, les femmes et les hommes étaient séparés; c'était déjà ça. Enfermé avec ses comparses, Dean examina l'espace aux grilles de fer épaisses avant qu'on daigne lui retirer les menottes. Machinalement, il se frotta les poignets qui avaient rougi de brûlures, autant que ses yeux étaient boursouflés. En plus d'avoir agi sous la violence sans tenter d'obtenir d'explications des soit-disant forçats, ils n'avaient pas hésité à serrer au plus près de la peau; des sauvages.

Dean avait vu pire endroit, pire situation, alors il se contenta de rester calme, mais gardait tout de même un œil averti sur les molosses au fond de la cage qui les regardaient comme s'ils étaient de nouveaux joujoux à briser; s'ils savaient : l'Asiatique avait fait face à plus monstrueux qu'eux. D'ailleurs, le militaire ne s'attarda pas trop près de la porte et rejoignit lentement les deux hommes avec lesquels ils avaient parlé dans le fourgon des forces de l'ordre. Cependant, il fut stoppé par le vibreur de son portable; bien sûr, les flics avaient oublié de les fouiller : grossière erreur de leur part. Après avoir jeté un regard furtif vers l'arrière, et sur les autres prisonniers, il plongea sa main à l'intérieur de son pantalon et activa le message avant de le lire dans son intégralité. Bordel. Un nouveau numéro, mais un contenu semblable au premier qu'il avait reçu alors qu'il participait à la parade de Black lives matter. Qu'était-ce ce délire, au final ? Qui était l'émetteur de ces SMS étranges ?

Avec tout autant de discrétion qu'un lion en chasse, il plaça son mobile dans l'autre poche et constata, qu'effectivement, un pochon s'y trouvait; mais depuis quand ? A hauteur des compatriotes qui partageaient sa malchance, il murmura, sans les regarder : tentons de rester calmes, et de ne pas attirer leur attention. Il parlait bien éviter des hommes en uniforme, mais aussi des mecs qui continuaient de les pourchasser de leurs yeux voraces. D'ailleurs, il porta un bref coup de tête vers les bandits pour les signaler intelligemment. Ils ne nous ont pas fouillé à notre arrivée, probablement qu'ils ne le feront pas, supposa-t-il, si nous n'avons rien à nous reprocher pendant l'interrogatoire, ils n'auront pas le choix de nous relâcher. Et puis, son métier aidant : de toute façon, sans preuve concrète de leur suspicion, le C.P.P. leur interdit de pratiquer la palpation. Alors, soit ils apportaient une vidéo de la faute et opéraient sous un officier judiciaire, soit les messieurs étaient libres.

N'oubliez pas d'aller pisser, rappela-t-il aux hommes à ses côtés. Il se dévoua à passer le premier sur le toilette lavé tous les trente-six du mois, toilette qui pourrait faire dégueuler les plus fragiles incarcérés. Braguette ouverte, Dean fit comme il le faisait en mission : il évitait simplement de regarder après s'être assuré de viser dans le trou et pensait à un endroit plus agréable que cette cellule de détention.


LMLYD

J'avais beau essayer de comprendre ce qui se passait, là c'était impossible, je paniquais et j'avais bien remarqué que je n'étais pas le seul c'était pourquoi je m'étais rapproché de deux autres hommes qui semblaient avoir reçu le même message. Tout de suite on parla de Nightmare comme si c'était une personne qu'ils connaissait. C'était quoi Nightmare, c'Était qui?

- Mais merde, c'est qui cette personne? Pourquoi elle s'en prend à moi? Je ne sais même pas c'est qui!

L'homme asiatique nous conseilla de rester calme et de ne pas attirer l'attention... Difficile à faire, facile à dire! Il devait savoir de quoi il parlait en plus de ça, c'est vrai qu'on ne nous avait pas fouillé, donc c'était peut-être faisable de passer inaperçu... Seulement ma tension était en train de monter. Je n'avais jamais pris de la cocaïne de me vie et ce n'est pas aujourd'hui que ça allait commencer!!! Mais la police n'allait surement pas croire ça donc, valait mieux jouer les mecs calmes. Il fallait clairement que je me parle. Je trouvais ça bizarre qu'on nous laisse tout en poche à dire vrai... On continua à avancer pour la file aux toilettes... Les yeux qui piquent, la coke dans les poches, les gardiens qui nous regarde pisser, je pense sincèrement que je n'y arriverai pas! En plus de ça quand j'arrivai à l'urinoir, elle était dégoûtante. Une fois devant, j'avais beau essayer, ça ne venait pas!!! Le gardien s'impatienter et me dit de m'en aller après 2 minutes. C'était frustrant. On nous regroupa ensuite pour nous diriger dans une cellule.... Bonjour la Covid... le respect des règles c'était clairement pas respecté ici!

- Je pensais qu'on devait garder nos distances!?

Je voulais juste qu'on me libère, que je quitte cet endroit maudit. Je retrouvai mes copains victime d'une personne qui nous faisait chanter. J'avais pas réussi à pisser, donc j'imagine que c'était pour ça que j'arriverais clairement pas à me calmer. Tous mes sens étaient en alerte.

- Et on sort comment maintenant???

Ils nous demandèrent nos cellulaires une fois enfermer et nous étions bien contraint de le faire sinon ils venaient fouiller nos poches et pas question pour moi. Je coopérai immédiatement. Comment cette drogue s'était retrouver dans ma poche sans que je m'en rende compte? Il fallait être franchement habile!