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Chad était différent des autres lycéens. Peut-être que c’était ce qui la ramenait vers lui même après sa réaction de la matinée. Libby était ici pour vivre l’expérience d’un étudiant, mais elle voulait quand même parvenir à le comprendre lui. Sa vie lui était encore inconnu, mais elle ressentait qu’il manquait de support. Si elle le prévient, elle voudrait bien en devenir un.
Chad lui quand il finit par arrêter d'avancer alors qu’une petite indienne ne lâchait pas prise alla droit au but. Parlant de la matinée et de son regard qui aurait dû changer sur lui. Tu m’as donné un coup de main hier. Y’a pas que du mauvais en toi, j’crois pas en ce qui peuvent bien dire. Elle pris une pause pour trouver le regard bleu de Chad. Et honnêtement, comment il m’a abordé… J’avais plutôt peur de lui. Qu’est-ce que j’suis sensé repondre moi “Je savais pas moi que les américains étaient si impoli?” On voit que les insultes restaient à travailler chez l’Hindou, mais ouais le mec en question méritait peut-être pas un nez brisé sauf que Libby était bien heureuse de ne pas avoir eu à lui répondre.
En Inde, les droits des femmes ne sont pas aussi bien protégée que sur papier. Les femmes ont peur jours et nuit puisque le viol arrive trop souvent. Les mamans éduquent leur filles à avoir peur des inconnus, à ne pas rester tard hors de la maison, à ne jamais se balader seule. Libby se doutait bien que ce Lycéen ne serait pas aller jusque là, mais sa culture avait bien installer des craintes en elle.
Oh, tu as une petite soeur? Quelle âge elle a? Libby ne savait pas ce que c’était d’avoir une petite soeur. Elle était plutôt la petite soeur de cinq garçons. Et elle reconnaissait bien le côté protecteur de Chad maintenant. Il doit la protéger elle depuis toujours.
Tu crois qu’elle voudrait un sandwich? Pas que je m’invite, mais je mangerai pas tout ça, tu pourrais lui donner. Libby n’aimait pas non plus la gaspillage à cause de l’écart entre les riches et les pauvres de son pays. Elle était née dans l’abondance, elle n’avait pas à se plaindre. Elle avait trop vu d’enfants affamés dans les rues pour laisser pourrir la nourriture de sa tante.
C’est quoi ta schedule? On a peut-être des cours ensemble. Sortant l’horaire qu’on lui avait donner le matin même de son sac pour la montrer à son nouvel ami. Elle espérait vraiment partager des classes avec lui. Faire face à ce Lycée avec lui semblait bien plus sécurisant que seule. Tu vas la chercher tous les jours? Tes parents travaillent tard? Libby s’aventurait sur un terrain dangereux. Elle n’était pas dupe, elle avait senti que la famille était un sujet délicat pour le jeune homme. Elle voulait quand même le comprendre et peut-être qu’à travers son histoire elle y trouverait ses réponses. Si tu aimes mieux, on mange en marchant vers son école. Comme ça tu n’auras pas peur d’être en retard. Je ferai demi tour en plein jour je devrais me débrouiller pour retrouver le Lycée.
Sortant ainsi deux petits sacs que sa tante lui avait préparé pour lui en tendre un. Ça devrait être délicieux, ma tante est une super chef! C’était d’ailleurs son métier. Libby était arrivée depuis très peu, mais elle adorait aller la visiter à son restaurant. La regarder cuisiner pour apprendre et un jour être capable de faire quelque chose de délicieux elle aussi.

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J'avais peur que Libby me voit différemment, à présent. Pourtant, juste après les cours, elle me rejoignait en dehors du lycée comme si de rien était. Je restais un peu sceptique, retiré de peur qu'elle ne le prenne trop à la légère. Apparemment, c'est ce qu'elle faisait. Tout le monde avait peur de moi au lycée, c'était pour une raison, non? Je venais de faire preuve de ma colère face à elle et elle ne semblait pas relever quoique ce soit. Elle me disait plutôt qu'elle avait peur de lui et qu'elle n'aurait pas su quoi lui répondre. Je levais les épaules. il n'avait pas à t'approcher, c'était tout. fis-je alors un peu dans mes dents, car la rage reprenait et je ne le voulais pas.

On marchait alors qu'elle me demandait de faire un bout de chemin avec elle. Je lui apprenais que je devais aller prendre ma petite soeur et que donc je ne pourrais pas la faire longue. Elle me posait immédiatement des questions sur elle. Elle a 9 ans. lui répondis-je alors en marchant. J'avais un peu de mal à comprendre qu'elle me parle toujours alors j'étais un peu plus renfermé qu'au début avec elle. Je me demandais bien comment elle pouvait accepter ma violence. Elle me proposait de partager ses sandwichs avec elle. ça lui ferait peut-être plaisir, oui. lui fis-je alors.

Elle me demandait pour mes cours. Je crois qu'on a un cours ensemble le lundi, le mercredi et le jeudi fis-je mine de ne pas être sûr alors qu'en secret j'avais déjà vérifié au préalable sans lui en parler. J'aimais la regarder. C'était une très belle fille. Puis, elle me reparlait de ma petite soeur et parlait de mes parents. Je ne répondais pas tout de suite et elle me proposait de faire un bout de route avec moi avant de revenir elle-même vers le lycée et de me dire que ses sandwichs étaient faits par sa tante avant de me le tendre. je le prenais. Merci, je suis sûr que c'est délicieux lui fis-je alors en voyant un banc, je regardais l'heure rapidement et je décidais d'y aller nous asseoir. On était presque à l'école et on avait de l'avance de toute façon. Ecoute, Libby. Je ne sais pas ce que tu vois quand tu me regardes, mais vraiment c'est étrange. Tout le monde me fuit. Je suis colérique, vraiment colérique. Ce que tu as vu avec ce mec c'est 20% de ce que je suis capable de faire, ce que tu pourrais voir. Jamais je ne te ferais de mal, évidemment, mais ceux qui nous entoure peuvent très mal finir. Je n'ai pas envie que tu t'accroches à je ne sais quelle idée de moi, je préfère te dire qui je suis vraiment. Oui je vais chercher ma petite soeur tous les jours parce que je la protège de mes parents. C'est à cause de mon père que je traîne dans la rue comme tu l'as vu le jour où tu m'as rencontré. Disons qu'ils ne sont pas du tout nets, mes parents, et que je suis obligé de suivre leur chemin pour protéger ma petite soeur. Tout ce que j'attends, c'est d'être majeur pour pouvoir m'enfuir avec elle. lui avouais-je alors, sans trop réfléchir. Je voulais qu'elle comprenne pourquoi j'étais comme ça, si méfiant, si solitaire. malgré tout, je ne suis pas un mec bien. Je ne peux pas l'être. Je fais des trucs pas nets de mon temps libre pour m'assurer une couverture et pour ne pas que mon père ne nous tombe dessus.. bref. Je suis quand même son gosse et j'ai hérité de ses défauts que je déteste, certes, mais qui restent dangereux. La seule personne que je peux accepter, c'est ma petite soeur, parce que je me dois de la protéger. Mais je sais qu'un jour je ferais le geste de trop, tu sais, et j'arrive pas à le contrôler, et je ne veux pas que ce soit quelqu'un qui ne l'ai "pas choisi" qui en pâtisse. Je ne sais pas si tu comprends... lui fis-je alors très sincèrement mais là, je me rendais compte que comme pour ma soeur, je la protégeais. Je n'avais jamais eu ce comportement avec personne d'autre que Dani. Je suis désolé, tu ne mérites pas ça. ajoutais-je alors en la regardant dans les yeux.

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Libby en apprenait un peu plus sur la soeur de Chad sans savoir que c’était un privilège en soi. Elle avait neuf ans et vu ce que semble être la situation familiale de Chad, elle comprenait le côté protecteur de l’adolescent. Elle est la petite soeur de plusieurs garçons. Elle comprenait aussi mieux sa réaction dans le Lycée. Ces frères auraient probablement voulu briser un nez eux aussi.
Chad l’invita à s’asseoir pour manger et à peine installé qu’il commença à parler. Libby pouvait voir que c’était difficile pour lui et qu’il avait besoin de s’exprimer sans être interrompu. Alors elle restait muette. Absorbant l’information qu’il lui donnait du mieux qu’elle le pouvait. Elle ne voulait pas le faire répéter et elle voulait aussi très bien le comprendre. Quand il termina, son regard était plongé dans celui de Libby. C’était peut-être de la naïveté, mais alors qu’il lui répétait qu’il était mauvais, elle voyait plutôt de la douceur dans ses yeux. Une chaleur qu’elle n’avait pas aperçu dans les yeux de quiconque dans son propre pays. Sa famille était froide et communiquait aucunement. Et le voilà, vulnérable à lui dire tout ce qui le dérange en lui. Je ne sais pas vraiment ce que je vois en toi non plus Chad. On se connait à peine. Libby cherchait les bons mots et ne voulait pas créer de malentendu. Est-ce que tu préférais que je te fuis moi aussi? Il avait mentionné que tout le monde préfère l’éviter et lui avait parler de ses plus grands défauts comme s’il ne savait pas comment agir avec quelqu’un qui n’a pas peur de lui. Je t’entends quand tu dis que ta vie est pas du tout simple. Je ne peux pas dire que je comprends parce que je n’ai jamais été dans ta situation. Je comprends par contre que parfois pour survivre faut se faire une carapace. Changer. Devenir parfois une version de nous-même qui nous déplait. Elle le regardait toujours dans le bleu de ses yeux. Elle ne croyait pas au grand méchant loup qui lui avait peint. Il était plus que ça. Personne n’est parfait. Si ma compagnie te déplait, je te laisserai tranquille sans rancune, mais j’ai l’impression que tu préférais que cette colère me dérange et que je reparte d’où je viens. Son ton était doux. Elle ne serait même pas en colère si c’était le cas. Son but n’avait jamais été de le déranger, alors elle trouverait quelqu’un d’autre avec qui explorer New-York s’il avait mieux à faire. Et vu sa situation familiale compliquée, elle comprendrait. Mais j’ai pas l’intention de retourner en Inde demain! Plaisantant pour détendre l’atmosphère. New York était assez grand pour qu’ils cohabitent sans se croiser trop souvent si c’était ce qui était mieux pour lui. Peut-être que je pourrais t’aider? La colère n’a pas besoin de toujours être la solution. J’ose pas imaginer qu'avec ta famille, c’était ta seule option souvent, mais je peux prendre soin de moi. J’y connais rien alors, peut-être que c’est une mauvaise idée. Elle ne connaissait toujours pas l’ampleur de tout ce qu’il vivait, mais avec de l’aide peut-être qu’il serait en capacité de contrôler un peu ses épisode de rage. Tu me fais pas peur en toujours Chad. Tu arrêtes pas de me dire que tu es colérique, que ça peut-être dangereux. Que ton entourage n’est pas le meilleur, mais tu communiques. Tu connais tes défauts et tu oses leur faire face en t'ouvrant à moi. Juste pour ça, je suis certaine d’une chose. Tu vaux beaucoup plus que ce que tu crois. Elle souriait humblement. Ça prenait beaucoup pour faire face à ses pires défauts. Personnellement, je suis assez timide et je blâme ma famille aussi. Mes parents parlent toujours pour moi, j’ai pas le droit à mon propre opinion dans ma maison. J’ai donc du mal à savoir ce que je veux vraiment. Je risque pas de briser le nez de qui que ce soit dans les prochains jours, mais je t’avoues que faire face à un lycée rempli d’inconnu me faisait vraiment peur jusqu’à ce que je sache que tu y serais avec moi. Libby à d’autres défauts, mais elle trouvait important de s’ouvrir elle aussi après ce qu’il venait de lui confier. Il ne la jugerait pas, elle l’avait bien compris la première fois qu’ils s’étaient parlé.

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Les paroles de Libby me venaient droit au coeur. Je commençais à cet instant précis à me rendre compte de qui j'avais face à moi. Car tout ça, c'est un souvenir que l'on rejoue, quelque chose dans ma mémoire et je peux vous dire que je me tenais face à la personne qui avait tout changé. C'étaient ces paroles là qui avaient tout débutées. Elle me disait ce qu'elle voyait, elle me disait ce qu'elle pensait et elle le faisait clairement. Elle me disait avoir l'impression que je voulais la faire fuir, qu'elle le ferait si elle me dérangeait mais que ce n'était pas un Chad tout à fait colérique et pas fréquentable qu'elle voyait. Elle me le disait avec ses mots, avec sa façon de parler, cette façon que j'appréciais déjà sur le moment un peu trop. Je l'écoutais et je la croyais. Elle fut jamais la seule à savoir me convaincre de ce que j'étais, de mon identité, de ma réelle personne. Elle me disait que contrairement à tout ce que je lui disais, je savais m'ouvrir, lui parler, lui expliquer et que ce genre de comportement était loin d'un comportement de barbare. Elle me disait qu'elle même avait ses défauts - sa non confiance en elle et sa timidité. Elle m'avouait préférer m'avoir à ses côtés au milieu de ce lycée, quoique pensent les autres. Elle ne voulait pas y croire et elle n'y croyait pas de toute manière. Je la regardais me dire tout ça, je l'écoutais sans dire un mot. Je l'observais, je l'imprimais dans mon esprit car je savais qu'elle y vivrait pour toujours, dans mon esprit. Elle avait fait sa place pour mon existence entière avec ces simples mots.

Je la regardais, je la scrutais. Elle était belle, vraiment belle. Ses yeux brillaient, ses yeux noisettes adorables. Je me perdais dedans, je me perdais aussi dans son sourire. Ses petites dents adorables, ses fines lèvres et ses cheveux qui ont l'air si doux. Oui, clairement, je sais qu'elle me plaît mais je sais que ce n'est pas possible. Elle a beau me dire qu'elle m'accepte, qu'elle me voit autrement, qu'elle a besoin de moi, je ne peux pas m'y résoudre. Elle mérite mieux que ça. Si elle a besoin de moi, si elle n'a pas peur de moi je serais là et je ferais mon maximum pour ne pas être trop agressif face à elle mais je ne pourrais me résoudre à ce que je puisse la mériter. Le truc c'est que là, j'avais très envie de l'embrasser. Ses mots me touchaient, je me rendais compte qu'elle me plaisait, elle, entièrement. Je n'avais jamais eu cette pulsion auparavant et comme ma colère, j'ai du mal à la contrôler. J'avale un grand coup alors qu'elle finit ses paroles afin de ne pas trop faire louche, car ça fait un moment que je n'ai pas répondu. Je reprenais doucement mes esprits malgré son regard toujours aussi hypnotique. si tu as besoin de moi, je serais là pour toi... lui soufflais-je alors. Je ne veux pas que tu crois que je ne veuille pas de ta compagnie, au contraire. Avoir quelqu'un qui puisse un minimum me faire confiance autre que ma petite soeur me touche beaucoup. C'est juste que je me connais et je n'ai pas envie de... te perdre. Ma soeur est comme moi, elle vit au même endroit que moi et m'aime parce qu'elle connaît toutes mes peines. J'ai du mal à comprendre que quelqu'un d'autre puisse un minimum s'attacher à moi. je t'aiderai aussi pour ta timidité. Tu as l'air de savoir quand même donner ton avis quand tu en as un, regarde. ça ne devrait pas être très compliqué à combattre. et j'espère que tu ne retourneras jamais nul part avais-je envie de répondre à sa réplique sur son retour en Inde. Je regardais le sol un moment, avant.

Je me levais. on se voit demain? Je dois aller chercher Dani. Garde ton téléphone et appelle-moi si besoin, d'accord, je garde le mien. à demain, Lip' lui fis-je alors en lui adressant un petit sourire puis en la regardant une dernière fois très fort pour ne pas l'oublier pour ces prochaines heures et à contre-coeur, je me retournais.

Le lendemain, c'est la tante de Libby qui criait dans les escaliers : Libby, il y a un camarade à la porte qui vient te chercher pour aller en cours! et je me trouvais là, des cookies à la main fraîchement arrivé du Starbucks d'à côté, prêt à aller faire la route avec elle. J'avais eu le temps d'accompagner ma petite soeur. Je tenais mon poing de temps en temps, j'avais mal. La veille, en rentrant, j'avais dû protéger ma petite soeur de mon père. Il m'avait frappé et j'avais frappé en retour, me valant quelques coupures au poing et un petit coup à peine visible au visage. Je ne faisais même plus attention. salut lui fis-je alors qu'elle apparaissait dans l'encadrement de la porte et que tout s'envolait dans mon esprit.

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Écrire ce souvenir à quelque chose de cathartique. Alors que tout ça est si loin derrière, ces moments banales de l’adolescence de Chad et Lipika marquait le début de quelque chose qui semble encore sans fin aujourd’hui. Quand on aime, au final, est-ce que ses sentiments peuvent vraiment s’éteindre un jour Est-ce que l’amour est une flamme sans fin? Un feu au creu de l’abdomen qui change de couleur avec les saisons de la vie, mais qui nous quitte jamais? Puisque qu’au fond, aimer nous change. Peu importe comment l’histoire commence ou se termine, s’ouvrir à cette vulnérabilité nous force à découvrir avec quelqu’un une partie de nous nouvelle. Une partie de nous qui n’existerait jamais sans cette moitié. Et quand une rupture force deux coeurs à se laisser, est-ce qu’ils s’oublient vraiment?
Lipika est devenu Libby à travers les années. Elle n’a pas expérimenté cette vulnérabilité avec quiconque d’autre encore, mais elle ne se doute pas que c’est possible d'aimer plusieurs personne à travers le temps. Elle croit par contre qu’un bout de chaque âme resté attaché à l’âme soeur qu’il a eu la chance de croiser. Croyant aussi que les âmes soeurs viennent en plusieurs formes. En amitié, elle avait Eileen qu’elle ne voulait jamais perdre par exemple. Dans le présent actuelle, sa situation dans le pays l’empêchait de chercher d’autres êtres avec qui son âme se sentirait à la maison. À ce moment là, dans le parc de Manhattan un océan la séparait des siens, mais elle se sentait pour la première fois de sa vie à la bonne place. On a tous besoin d’un ami, pas vrai? Rassurée qu’il veuille être présent pour elle au Lycée. Allons-y un jour à la fois. Ça te rassurait? Je m’attends à rien de plus qu’un compagnon pour manger des sandwichs aujourd’hui. Et si demain, tu es pas d’humeur
à avoir de la compagnie, je ne le prendrai pas personnelle, d’accord? Vivre au jour le jour était quelque chose que Libby faisait depuis longtemps. Son quotidien à la maison n’était pas celui qu’elle désirait. Prise dans l’emprise de ses parents à étudier avec des tuteurs à domicile. Elle apprenait un tas de trucs sympas, mais avait peu de relation hors de sa famille. Alors, pour vivre plus légèrement, elle s’était mis à prendre une journée à la fois, une leçon à la fois. Puisque quand tout ce qu’on a a faire c’est mettre un pied devant l’autre, la vie semble alors bien plus simple à porter sur nos épaules.
Avec une personne j’ai l’habitude. Avec les classes, les cliques… J’ai l’estomac nouée juste à y réfléchir. Lipi avait l’habitude de côtoyer des adultes. Les gens de son âges c’était une tout autre histoire. Chad avait du vieillir si vite, peut-être c’était ce qui rendait la conversation naturelle. Il était beaucoup plus mature que bien des jeunes dans leur lycée.
Chad la laissa où ils s’étaient arrêter pour aller chercher sa petite soeur. Lui mentionna de l’appeler s’il avait quoi que ce soit. Lipika avait dû retenir l’envie de prendre de ses nouvelles toutes le reste de l’après-midi. Ainsi que la soirée à la maison. Sa tante avait remarqué que contrairement à ses habitudes, elle regardait beaucoup son téléphone. Prétextant s’ennuyer de ses parents, espérant recevoir un appel de ceux-ci.
Elle regardait comme une gamine ce fameux téléphone quand la voix de sa tante la sortie de sa tête. Jamais son père aurait dit si aisément qu’un garçon l’attendait à la porte. Qu’elle adorait sa tante Lipika. Déjà à l’époque, une partie d’elle rêvait qu’elle soit sa véritable maman. L’indienne savait qu’il s’agissait de Chad, personne d’autre ne connaissait son adresse. Alors, c’était le coeur ensoleillé qu’elle quitta le confort de sa chambre dans une robe décontractée pour le retrouver. C’était aux États-Unis qu’elle avait eu la chance de pouvoir explorer la mode. Et savoir que cette robe serait désapprouvée par ses parents lui donnait un sentiment de pouvoir, même si elle n’avait rien de vulgaire.
Embrassant sa tante pour lui souhaiter une bonne journée avant de rejoindre Chad, elle le salua à son tour d’un large sourire. Je ne m’attendais pas à une belle surprise comme ça ce matin! Comment vas-tu? L’odeur des cookies lui donnait déjà faim. Comment va ta soeur? Elle avait vite compris qu’elle prenait toute la place dans le coeur du Lycéen et c’était donc un automatisme de prendre de ses nouvelles.
Merci beaucoup. Que la gourmante jeune femme lui lance alors qu’il lui tendit un biscuit. Elle remarqua le dessus de sa main rouge. Hésitant à mentionner la blessure pour ne pas le mettre dans l’embarra. J’ai la deuxième période libre aujourd’hui. Dis-moi que toi aussi! Elle voulait rendre ce jour plus joyeux pour le jeune homme. Tout son temps semblait calculé de façon à prendre soin de sa soeur. Il était temps que quelqu’un prenne un peu soin de lui.
Arrivée au Lycée, ce matin-là pas d’idiot était venu déranger la petite nouvelle. Faut croire que le message de la veille avait passé. Elle avait trouvé sa classe bien facilement puisque Chad l’avait mener à celle-ci. Surprise quand elle le retrouva au son de la cloche final. Dis donc, tu dois marcher rapidement! Ou sa classe était tout près. Alors, habituellement tu fais quoi quand tu as une période libre? En temps normal, Lipika aurait sans doute chercher la bibliothèque pour lire et s’isoler du reste du monde. T’es déjà aller sur The High Line? J’ai lu en ligne que c’est un incontournable de la ville. Une ancienne traque de chemin de fer convertie en passage piéton qui survole la ville. Remplie de fleur et d’art d’artiste du coin et des stands de nourritures. S’ils étaient chanceux leur Lycée était pas bien loin.

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J'avais passé une bonne journée avec Libby la veille et j'avais envie de la surprendre ce matin. Je déposais vite Dani à l'école avant de retrouver cette dernière directement devant chez sa tante pour faire la route avec elle et lui amener de quoi se mettre sous la dent. j'avais pu comprendre que j'avais à faire à une jeune femme gourmande et j'agissais dans ce sens. Etrangement, la journée commençait mieux en sa compagnie. c'est tout l'intérêt d'une surprise ! ça va et toi? bon, mis à part mes récentes blessures mais ça, je les avais déjà oublié maintenant que je marchais près de Libby. Elle me demandait aussi si ma soeur allait bien car elle avait dû comprendre que je l'avais déposée en route. Très bien, c'est gentil. Elle voulait te laisser ces cookies. lui fis-je alors en lui en donnant un et elle me remerciait. Ensuite, elle me proposa de faire quelque chose l'après-midi, avant d'aller chercher Dani. Il est sûr qu'il faudrait que je m'occupe alors... pourquoi pas. je te retrouverai devant la porte de ta classe. lui fis-je alors qu'on se séparait dans les couloirs pour nos cours respectifs.

A peine la cloche sonnée que je fonçais vers sa salle, priant qu'elle ne sorte pas avant. L'effet d'être déjà là ça faisait bien, quand même. Et j'avais réussi mon coup car à peine posé sur le mur genre "ça fait dix minutes que j'attends", elle sortait. Elle fit une remarque sur ma démarche rapide. Je souris. Je ne relevais pas pour laisser planer le doute et puis elle me demandait ce que je faisais habituellement du temps libre. Je fis mine de réfléchir en entamant le pas vers la sortie avec elle. pour tout te dire... je regardais autour de nous pour être sûr que personne ne puisse nous entendre mais de toute façon comme tout le monde m'évitait, c'était de la tarte. Je profite que tout le monde soit en cours et je vais faire du sport dans la salle. Les professeurs me donnent la clé... Ils sont au courant. lui confiais-je alors que personne n'était au courant dans les couloirs de ce lycée de moins de vingt ans. Elle proposait un tour sur High Line et je trouvais que c'était une très bonne idée. allons-y, très bonne idée. C'est vraiment quelque chose à voir, en plus. On se prendra une boisson là-bas en marchant lui proposais-je alors qu'on se rendait vers la ligne de métro.

tu aurais fais quoi toi, seule? lui demandais-je alors, amusé, le sourire en coin alors qu'on entrait dans la rame. Je voulais apprendre davantage à propos d'elle. Sinon tu as pu développer des clichés depuis que tu es ici? J'adorai les voir sur papier. lui fis-je alors avec le sourire en pensant à la dernière fois quand on s'était promené sur Central Park. Puis, je pensais à autre chose et je me mettais à réfléchir. Doucement, utilisant ma main blessée de la veille, je sortais une feuille de papier pliée de mon sac. On sortait du métro et on retrouvait la lumière du jour. Nous arrivions vite sur High Line, j'avais toujours cette feuille de papier dont je laissais le mystère planer dans la main. et voilà High Line. fis-je en lui montrant ce "pont piéton" plein de verdures. Je souris en la regardant et j'avançais. Je la regardais souvent. J'hésitais mais, il fallait que je m'ouvre. D'autant plus à elle. je me sens bien avec elle et ça fait vraiment du bien de pouvoir être soi-même avec quelqu'un d'autre que Dani. y'a autre chose que je fais de mon temps libre... bon te moque pas, hein même si j'étais sûr qu'elle ne se moquerait pas. regarde. je lui tendais le papier plié. A l'intérieur, un dessin au crayon de bois du regard de Libby. Juste son regard. Je l'observais pour voir sa réaction. Elle était tellement belle.

 

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Pour la première fois de son existence, les cours et les leçons étaient plus que ça, les cours et les leçons. Tout ça n’était pas dans le confort de sa maison et elle pouvait enfin socialiser avec des gens de son âge. Elle avait toujours été studieuse puisque c’était tout ce qu’elle connaissait. Heureusement qu’elle vivait ici avec sa tante plutôt que son père, puisque probablement que ses études allaient prendre le plan arrière maintenant qu’elle vivait dans cette métropole dont tout le monde rêvait.
La salle de sport hein? Ça explique beaucoup. Il avait un beau physique Chad déjà à cette âge et Libby l’avait remarqué. Oh moi, je devrais peut-être me mettre au sport à la place, mais j’aurais sans doute le nez dans un bouquin. J’adore la lecture. Accro à la littérature, c’était son échappatoire. Dans les livres, elle devenait n’importe qui et sortait de la bulle que sa famille avait créée autour d’elle.
Pour une fois, elle était l’héroïne de sa vie, hors de son pays avec un garçon beaucoup trop charmant à explorer ce que la vie lui offre. Arriver au métro, elle regarda la carte. Attends, laisses-moi me pratiquer. Observant toutes les lignes, cherchant un point de repère vers où ils allaient, elle mis le doigt sur une direction. On s’en va par là, c’est ça? On prend la ligne jaune, train E? Elle espérait avoir bien vu, mais elle en doutait. Le sens d’orientation, c’est quelque chose qu’elle a développer à force d'être seule sur la route. À cette époque-là, c’était son truc.
Suivant Chad pour ne pas terminer ailleurs, elle pouvait voir qu’il devenait plus tendu parfois. Peut-être que certaines personnes autour d’eux ne lui inspiraient pas confiance, mais elle cherchait plutôt à le distraire qu’à le questionner sur ses inquiétudes. J’ai rien imprimé encore, habituellement il y a que mois qui regarde mes photos, alors ils sont tous sur mon ordinateur chez ma tante. Je t’apporterai des copies bientôt. C’était amusant de parler de ses intérêts et de voir que quelqu’un s’y intéressait plutôt que de lui rappeler que la photographie ne serait pas une carrière dans sa famille.
En sortant du métro, l’indienne avait bien remarqué Chad fouiller dans son sac et y sortir un bout de papier. Elle n’y pensa rien de précis. Ce disant qu’il avait peut-être noté des trucs à voir dans les environs. Après tout, il n’avait jamais la chance de faire le touriste et ils s’étaient dit qu’il le ferait ensemble le soir de leur rencontre.
Émerveillée par l’endroit, Libby oublia vite le mystère entre les mains de Chad. Il n’y avait pas ce genre de choses dans son pays. Les immeubles entourant l’endroit avait des graffitis professionnels super jolie, la verdure lui faisait presque oublier qu’ils étaient dans une forêt de gratte-ciel. Plein d’odeur des stands de nourriture chatouillaient ses narines et elle souriait comme une enfant.
Puis Chad reprit la parole et ses mots capta son attention. Ah ouais? Elle avait entendu un peu de nervosité dans sa voix et pouvait comprendre qu’il ne partageait pas ce hobbie avec beaucoup de gens. Attrapant le bout de papier, elle fut surprise par un dessin de son regard. Ils ne s’étaient pas vu plusieurs fois, le détail était impressionnant. Tu es parvenu à faire ça sans modèle ou image? Wow! Elle était aussi touchée qu’il choisisse son regard à immortalisé. Tu es vraiment doué! Tu fais ça depuis longtemps? Tu prends des cours au Lycée? Libby était maintenant curieuse, c’était sans doute un talent inné, mais ça restait impressionnant pour elle qui n’avait aucun talent de ce côté-là. N’arrêtes jamais le dessin Chad, ton talent est trop beau pour qu’il ne se perd. Trop de gens perdent leur connexion avec leur côté artistique ou enfant en vieillissant. Elle espérait que cette passion le suive à jamais.
C’est à moi d’offrir, tu veux quelle boisson? Tu as faim? Je peux acheter autre chose aussi. Toujours captivé par son dessin, ils reprennent la route et elle lui remet en souriant. J’suis honoré d’avoir pu t’inspirer. Ses mots étaient sincères, il avait pris le temps de dessiner son regard, de nos jours c’est pas du tout commun.
J’ai choisi ce qu’on faisait aujourd’hui, alors prépare toi, tu choisis notre destination la prochaine fois. Une prochaine fois qu’elle espérait plus proche que lointaine. En lui remettant son dessin, elle avait remarqué à nouveau la main endoloris de Chad et se questionnait intérieurement. Ce n’était peut-être pas une bonne idée de mettre le sujet sur la table, briser le moment, mais elle voulait qu’il entend et voit que quelqu’un s’inquiète pour lui. Qu’il n’est pas seul au monde. Ça va ta main? Elle a encore croisé quelqu’un de malcommode? Cherchant des mots légers pour ne pas rendre le moment trop dramatique, elle s’imaginait qu’il avait dû se défendre ou défendre quelqu'un et elle n’aimait pas du tout le visualiser de la sorte.

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chad

Libby avait le don de m'hypnotiser. Elle était là, à chercher comment aller à l'endroit dont elle m'avait parlé elle-même. Elle faisait des efforts, elle regardait les lignes de métro en essayant de faire sens sans que je ne l'aide. Elle voulait se faire sa place ici avec nous. oh c'est chacun son truc, hm. tu n'es pas obligée d'aller à la salle pour faire du sport. tu marches beaucoup en faisant tes photos, ça aide je pense. fis-je alors quand elle me parlait de la lecture. j'aimais la regarder lire, moi. c'est peut-être pour ça que je défendais sa lecture. j'aimais la regarder tout court. Ses traits fins, son visage enfantin, ses petites dents quand elle sourit, ses yeux noisettes, ses cheveux toujours soyeux, puis son odeur sucrée. J'aimais la regarder, j'aimais être auprès d'elle, tout simplement. Cela m'était tellement inconnu que je profitais. C'était un sentiment positif et ça m'arrivait... jamais... sauf quand Dani et moi étions en ville, en somme. Mais ce n'était pas pareil encore, évidemment.

Je regardais autour de nous, j'inspectais les alentours quand je ne la regardais pas, elle. Je me méfiais toujours de tout, à cause de mon quotidien. J'avais l'habitude de vivre ainsi mais ça ne devait pas être drôle pour elle, là. Elle tentait de me parler le plus possible et je supposais donc qu'elle avait vu que j'étais préoccupé. Elle me parlait de ses photos d'abord et je décidais d'arrêter d'être si tendu. il fallait que je m'ouvre à elle, que je lui dise quelque chose sur moi maintenant. Je lui montrais alors des dessins. Je dessinais en cachette, souvent seul en dehors des cours soit au parc soit au lycée dans une salle vide. J'en avais fais un de son regard. J'étais un peu gêné car je ne savais pas comment elle allait réagir. Déjà au fait que je dessine, premièrement, et puis que je l'ai dessiné elle sans qu'elle ne pose. Elle était dans ma tête. très clairement, le soir, avant de dormir, elle était mon apaisement. J'apprenais petit à petit ses traits par coeur pour m'en servir comme de porte bonheur. Elle me demandait d'ailleurs si j'avais fais ça de tête. Elle avait l'air impressionnée. je me disais qu'elle saurait, du coup, qu'elle prendrait peur, pensant que je suis un pervers ou quoi mais non. Elle me posait des questions. hm j'ai toujours crayonné en secret. de temps en temps j'en montre à la prof de dessin, c'est tout. je les ai toujours dans les poches pour que personne ne tombe dessus... et oui, je l'ai fais de tête. merci. fis-je alors qu'elle soulignait mon talent.

Elle changeait de sujet en parlant de snacks. Elle voulait me le payer. Oh tu peux prendre un soda et une sucrerie qu'on partagera, si tu veux lui fis-je alors. je n'allais pas aller outre ses envies, je savais qu'elle était têtue là dessus. Mais je me vengerais. Elle reparlait de mon dessin. d'habitude je dessine les gens que je vois au parc.. là.. disons qu'en dehors de Dani maintenant eh bien... c'est toi, quoi. fis-je alors en la regardant alors qu'elle regardait encore ma feuille de papier. Je bloquais un moment sur son visage. Je reprenais mes esprits. oh heu tu peux le garder, si tu veux. c'est pour toi. Mais le montre à personne lui dis-je alors en souriant. Et je rebloquais sur son visage. Plus longtemps cette fois, alors qu'elle me parlait de choisir la prochaine fois. Je faisais un signe de tête car sur le moment là, j'étais hypnotisé par son visage. J'inspirais d'un coup, car j'en avais oublié la respiration naturelle. Je clignais des yeux mais rien y faisait, cette émotion envahit tout mon corps, je sentais chaque poil se dresser. Je regardais ses yeux, ses lèvres... Je me demandais quel goût et quelle texture elles avaient. elle me sortit complètement de mes pensées en me parlant de ma main. Je la cachais par réflexe. Evidemment, elle avait remarqué. oh heu... rien elle n'a croisé personne enfin.. si.. enfin c'est mon père. mais c'est pas grave. fis-je alors retombant sur mes deux pattes en lui affichant un petit sourire forcé, cachant toujours ma main dans ma manche.

Je la regardais un long moment. viens lui fis-je tout à coup en prenant sa main et nous faisant descendre pour aller vers le quai. Là, je parlais vite fait à un mec sur un bateau pour le prendre avec Libby. Un bateau touristique qui était presque vide en cet après midi. Il faisait beau malgré tout, alors c'était le moment d'en profiter. fais moi confiance lui fis-je en l'aidant à monter à bord. Je restais près d'elle alors qu'on démarrait. Le trajet ne fut pas long avant d'entrevoir. la statue de la liberté lui fis-je alors qu'on l'apercevait au loin. Je me mis alors encore une fois à me perdre sur le visage de Libby, alors qu'elle s'émerveillait devant le monument number one de New York. Je souriais, je ne pensais plus à rien. Elle finit par tourner le regard vers moi et je ne réfléchissais même pas. Pourtant, la veille en y rêvant, j'avais pensé qu'elle ne voudrait plus me voir après ça, mais je prenais le risque. je m'approchais, l'entourant presque de mes bras contre le paroi du bateau, je posais mes lèvres sur les siennes.

libby &
chad

Un premier baiser. Ça ne s’oublie pas. Ce jour, Libby s’en souvient comme si c’était hier. Ce regard sur elle aussi, elle en avait conscience et à cet âge, elle ne savait pas trop comment y réagir. Elle aimait la façon dont il la regardait. Aujourd’hui, elle sait que c’est pas ce qu’il la faisait sentir spéciale. Elle avait de la valeur aux yeux de quelqu’un pour la première fois hors de sa famille.
Elle trouvait Chad de son goût elle aussi, mais elle ne savait pas comment s’y prendre. C’était peut-être rapide, non? Ils se connaissaient depuis pas très longtemps, mais étrangement, son coeur semblait le connaître depuis toujours.
Armés d’un soda et de sucrerie, ils avaient quitté les Highlines pour s’aventurer sur la rivière dans le bas de l’île pour aller voir de près la statue de la liberté. Lobby avait l’impression d’être dans un film. Au bras d’un joli garçon, elle découvrait les merveilles de la Big Apple. Ils parlaient légèrement, de tout et de rien alors qu’elle ne pouvait enlever ses yeux du paysage.
Sa blessure avait été mentionnée et son cœur avait brisé en l’entendant parler de son père. Libby avait préféré ne pas en ajouter sur le sujet, Chad savait qu’elle était là pour en discuter si l’envie lui prenait. Aujourd’hui, elle découvrait la ville et on lui changeait les idées. D’ailleurs, avant d'entrer dans le bateau touristique, Chad lui avait attrapé la main. Le cœur de Libby s’était emballé pour si peu et elle ne voulait plus la laisser partir. Sur le bord du navire, il restait près d’elle alors qu’elle cherchait la statue iconique au loin qui grandissait doucement. C’est la première fois que tu la vois de si près toi aussi? Une question qu’elle oublia rapidement quand elle posa son regard sur lui.
Prise au piège entre ses bras accroché à la paroie du bateau, il ne répondit pas avec des mots. Le premier baiser entre eux, mais pas le dernier. Fermant les yeux, elle profita du moment pour prolonger le baiser. S'accrocher à son bras pour garder l'équilibre sur l'eau. Son sourire était sûrement bien plus grand que quelques minutes avant alors qu'elle admirait un classique incontournable la ville.
On a le temps d'aller jusqu'en haut? ils avaient l'option de monter la statue si le temps leur permettait. Tout près maintenant, Libby avait le vertige en le regardant de si bas. Au fond, elle resterait bien sûr le bateau jusqu'à ce qu'ils retournent à Manhattan. Sans vraiment réfléchir, elle s’était blotti contre son torse entourant ses bras autour de lui. Faudrait pas retourner au Lycée en retard, j’aurai plus le droit de te revoir. Clairement, ce n’était pas ce qu’elle désirait. Elle voulait aussi être certaine qu’il soit de retour pour sa petite soeur à temps.
Pour être sage, même si elle n'en avait pas du tout envie, ils retournèrent sur l’île, puis dans le métro pour vite rebondir près du Lycée. On se revoit demain? Une question avec une réponse évidente puisqu’ils allaient au même Lycée et que leur casier était tout près.
C’était elle cette fois-ci qui l’embrassait alors qu’il n’y avait pas de Lycéens dans les environs. Elle avait compris que c’était difficile pour lui d’être là-bas lui-même et elle ne voulait rien lui imposer. T’inquiètes pas pour moi cet après-midi, je vais me perdre dans un bouquin!
***
Finalement, la pauvre indienne n’était pas parvenue à se concentrer sur ses cours ou son roman durant l’heure de son repas du reste de la journée. Elle était rentrée directement chez sa tante au son de la cloche pour aller rêvasser dans sa chambre. Elle avait accroché sur son mur le dessin de Chad qu’elle possédait encore aujourd’hui. Elle osa écrire un petit bonne nuit à Chad avant d’aller au pays des rêves. L’heure à laquelle elle arriva à leur clavier le lendemain lui semblait si loin. Elle le cherchait dans les corridors à travers les autres jeunes gens. Malheureusement, elle ne le trouva pas à travers la foule. Après la première période non plus. Elle s’inquiétait déjà de voir sa famille. C’est de retour chez elle qu’elle osa lui écrire une seconde fois. Si quelque chose était arrivé à sa sœur, elle s’en voudrait éternellement de l’avoir enlevée la veille. Elle lui offrit de le rejoindre au parc s’il avait besoin de soufflé.

libby &
chad

Libby était une femme extraordinaire. A l'époque déjà, je le savais. J'avais secrètement rêvé d'elle plusieurs nuits, dessiner son visage plusieurs fois, penser à elle des heures, je l'avais regardé bien longtemps en la désirant avant d'enfin poser mes lèvres sur les siennes. J'étais persuadé de ne pas être fait pour elle, faut dire. Elle était si douce, si belle, si intelligente, si droite, si intéressante... Si... tout. Moi j'étais obligé de traîner les rues dans la mafia de mon père ou je m'en prenais une bonne à la maison. Je protégeais ma petite soeur de mes parents. Ma mère était une putain et mon père un mafieux. A part des coups et nous obliger à faire comme eux, on était pas grand chose. Dani et moi nous cachions souvent en ville pour observer les gens à la vie "normale". On regardait les familles en rêvant d'être né dans une des leurs, on voulait fuir mais c'était trop compliqué. Nous avions décidé qu'on attendrait ma majorité avant de fuir tous les deux ailleurs. C'était long. Je voulais apprendre un métier rapide pour pouvoir vite me faire de l'argent seul pour tous les deux. Je tapais des voitures avec la mafia alors j'avais choisi ça alors que ce dont je rêvais était de sport.

Bref, je n'étais pas encore l'homme que je voulais être et encore moins pour Libby. pourtant, sur ce bateau devant la Statue de la Liberté, j'osais enfin poser mes lèvres sur les siennes et elle répondait au baiser ardemment. Mon coeur battait à cent à l'heure, jamais je n'avais embrassé une fille auparavant contrairement à ce que mon macho de père pouvait croire. Je ne voulais pas être comme lui, je voulais respecter les femmes et aimer sincèrement. C'était ce que j'apprenais à faire, depuis que je l'avais croisé dans cette fameuse rue. Nous n'en parlions pas, de ce baiser. A la place, elle s'inquiétait du lycée et de ma petite soeur. Nous rentrions alors à bon port et profitant de l'absence d'autres élèves je pense, elle reposa ses lèvres sur les miennes comme au revoir. Je souris alors qu'elle me disait avoir des livres dans lesquels se plonger. Je la regardais s'éloigner avant de rentrer, souriant. Pendant quelques secondes, j'oubliais qui je devais être. Je n'allais pas l'oublier longtemps.

Le soir-même, mon père m'indiqua que le lendemain serait consacré à la mafia. J'avais levé le ton et je m'étais pris une bonne raclée. J'allais quand même le lendemain, la gueule défoncée dans les rues avec ses collègues et je rejoignais Libby, l'oeil noir, au parc. Je m'excusais auprès d'elle mais comme toujours, elle s'inquiétait plus que d'être répugnée de cette vision.

Quelques jours, semaines plus tard, sa tante m'invitait chez elle pour manger. J'avais demandé à Libby que ce soit un midi car le soir je devais m'occuper de ma petite soeur alors on choisissait un jour où on finissait tôt le matin sans de cours l'après-midi, comme ça on avait le temps et ma soeur était à l'école. Je ne devais pas non plus expliquer à mon père que je ne rentrerai pas le soir ou que sais-je. j'avais inventé des cours pour ne pas être obligé d'aller faire les rues avec eux. Je m'étais fais à peu près présentable, avec ce que j'avais aujourd'hui. Un jean, un tee shirt blanc et une veste style bomber. Rien de fou mais quand même pas trop "salut j'suis plutôt style badboy" pour ne pas effrayer sa tante. Jamais je ne ferais de mal à sa nièce, c'était certain. Nous nous fréquentions depuis donc quelques semaines et je supposais qu'il était normal qu'elle veuille me connaître... les familles normales font ce genre de choses. bonjour lui dis-je alors devant la porte, arrivé à bon port. J'avais amené deux bouquets. Un pour sa tante et un pour Libby, que je voyais apparaître maintenant derrière sa tante à qui j'avais offert le premier bouquet. je ne m'y connaissais pas en bouteille pour lui en ramener une alors j'avais opté pour le bouquet, la remercier de m'inviter. Je posais un baiser sur la joue de Libby en guise de salut, histoire de ne pas être trop intime devant sa tante. Nous n'avions pas encore été intime-intime, mais nous gardions une discrétion même pour nos simples baisers. Nous allions à table alors, ensemble. merci de m'avoir convié ce midi fis-je alors poliment. Je souriais, un peu gêné car je n'étais pas du tout même je n'avais jamais mangé à table "en famille". Je ne savais pas si Libby en avait parlé à sa tante mais je ne voulais pas trop que ça se voit. Je regardais Libby pour lui faire comprendre que j'avais du mal pour chercher du soutien dans son regard même si j'étais vraiment vraiment ravi d'être invité, je n'avais juste jamais vécu ça, en fait. vous vous plaisez à New York? question bateau pour me changer les idées, oui, mais il fallait faire la conversation.