J’avais envoyé un sms à mon seul ami masculin de longue date, Khiran. Je devais le prévenir de ce qui se tramait dans peu de temps. Il connaissait mon passé douloureux ainsi que ce que je venais de vivre via la secte. J’avais tout déballé quand un jour, me rendant à l’hôpital, je l’avais croisé par hasard alors que j’étais dans la salle d’attente. Il m’avait demandé ce que je faisais ici et j’avais commencer par lui dire que je faisais des insomnies et que j’étais à bout. Il s’était alors installé et avait attendu que je lui parler pendant de longues minutes. J’avais fini par lui dire que dès que je dormais, je revoyais tous les viols, les violences physique et psychologique, que je me réveillais en hurlant et qu’il m’était alors impossible de retrouver le sommeil après tout ça. Il m’avait alors guidé dans l’hôpital, me faisant directement passer par la case psychologue. Il m’avait expliqué qu’il ne fallait pas que j’aie honte, que je n’étais qu’une victime dans l’histoire et qu’il allait falloir sans doute un long travail avec un psychologue pour que j’avance. Alors, l’écoutant, j’avais des séances régulières avec un psychologue, qui au départ, me donna un traitement pour que je puisse avoir un sommeil sans rêve au début. Cela m’avait grandement aidé, surtout pour mon travail ou j’étais plus concentré maintenant. Puis, par amitié, Khiran ma inviter régulièrement et on à sympathisé grandement. Grace à lui, j’ai retrouvé une certaine tranquillité d’esprit. Là ou je voulais simplement dormir tranquillement, je guéri même si c’est difficile. Alors je me devais de discuter avec lui des plans qui se profilait à l’horizon. J’allais directement chez lui après mon travail sur les docs. J’avais pris le soin de prendre une douche au boulot histoire de ne pas trop sentir la marée. Je toquais donc à la porte propre comme un sous neuf. « Salut ça va ? » Je dis quand il ouvre la porte. Il m’invite alors à entrer et après avoir enlever mes chaussures nous nous installons sur le canapé. « Alors, quoi de nouveau depuis la dernière fois ? » Khiran était très occupé avec son métier et on ne pouvait se voir qu’une fois par semaine. Mais cela me convenait très bien. Quand il avait des vacances, nous pouvions en profiter pour aller manger tout les deux en ville ou bien nous faire un bowling.

La semaine était passée à une vitesse folle et j’avais enchainé pas mal de garde, faute de personnels médical ! Il faut dire qu’avec ce satané virus, les urgences étaient surchargées. Enfin les urgences étaient toujours saturées, mais là, c’était bien pire ! Je m’étonnais même de ne pas être encore malade. Ou peut-être faisais-je ou avais-je fait partie des asymptomatiques ! Bref, quoi qu’il en soit, j’avais énormément de boulot et malheureusement peu de temps pour Marlon. Heureusement que mes parents habitaient la ville et pouvaient se charger de lui. Ce n’était pas idéal pour un enfant de 3 ans, mais je faisais comme je pouvais.

Ce soir, après cette semaine de folie, Alec, un de mes proches amis, devait passer à la maison. On essayait de se voir régulièrement même si ce n’était pas facile.  Il devait passer à 20H. Comme ça j’avais largement le temps de faire manger mon fils et de le doucher, même si ce dernier ne semblait pas très pressé ! Mais contre toute attente, lorsqu’Alec arriva, Marlon avait mangé et il était douché ! Il était tranquillement dans le salon en train de regarder un livre. « Yep ! Beh écoute, ca va comme quelqu’un qui a bossé 70h cette semaine. » plaisantais-je dans un léger rire. « Et toi ? » demandais-je en refermant la porte derrière lui.  Je lui fis signe de me suivre dans le salon. Lorsque Marlon remarqua la présence d’Alec, il lui fit un rapide geste de la main avant de replonger dans son livre.  « Beh écoute, pas grand-chose, si ce n’est que les urgences sont pleines ! Et toi ? » dis-je en m’installant sur le canapé.

Je me devais de prévenir mes amis convenablement avant mon départ. J’avais prévenu Lina déjà et lui annoncer la nouvelle n’avait pas été une mince affaire. Elle n’était pas d’accord mais comprenait très bien pourquoi je devais le faire. Je devais mettre un therme a toute cette folie et mettre en sécurité mes amis. Les menaces que j’avais reçu étaient clair, si je ne revenais pas, des gens allaient être blesser voir même pire, mourir. Je ne pouvais pas prendre se risque et c’est pour ça que je me trouvais aujourd’hui chez Khiran. Je savais qu’il avait des horaires monstres et que j’avais de la chance de le trouver chez lui. D’ailleurs, il m’avoua qu’il allait aussi bien que quelqu’un qui avait fait 70h. Il avait des cernes alors je n’allais pas le déranger très longtemps. « Bah écoute ça aurait pu aller mieux. » Et c’était le cas, j’étais stresser par la mission qui m’attendait. Je devais aller à la secte et certainement subir les conséquences de ma fuite avant de pouvoir les démanteler. Je lui demandais ensuite ce qu’il avait de nouveau et il me parla de son métier. « Occupé à cause du Covid ? » Je m’intéressais toujours à mes amis, je n’aimais pas les voir tracasser et Khiran avait l’air vraiment exténuer. Pendant qu’il me répondait je regardais les sites pour voir ce que nous pourrions manger. Je lui montrais les pizzas et il choisit celle qu’il voulait manger. Pour ma part, je commandais une calzone. « Je pourrais te demander quelque chose ? » Je me mordillais les doigts de stress. J’avais peur de lui demander cela mais je finis par prendre mon courage a deux mains et me lançais. « Je vais devoir repartir dans la secte et je voulais savoir si tu pouvais, quand tu as le temps, pendant mon absence, prendre des nouvelles d’Eileen. Ça me tracasse de la laisser seule mais je n’ai pas le choix. »

Mon travail à l’hôpital me prenait énormément de temps, mais j’aimais ça. J’aimais l’adrénaline que pouvait me procurer certaines interventions en urgence. On ne savait jamais ce qu’on allait trouver lorsqu’on entrait dans un box. Alors oui, la plupart du temps, on se contenter d’écouter et de faire une prescription pour un spray nasal des goutes pour les yeux. Rien de palpitant et rien qui nécessitait d’encombrer les urgences. Mais il y avait tout le reste, les patients qui arrivaient dans un état critique et pour lesquels on se démenait afin de sauver leur vie. Ces pour eux que je faisais ce métier. Et c’est pour ce travail ou plutôt cette passion que malheureusement je voyais peu mes amis et ma famille. Les journées n’étaient clairement pas assez longues.

Ce soir là, Alec était passé chez moi. On faisait régulièrement de genre de soirée chez moi afin que je puisse m’occuper de Marlon en même temps. « Ca aurait pu aller mieux ? » répétais-je suspicieux. Clairement quelque chose n’allait pas. Le jeune homme passa et me demanda ce que j’avais ne nouveau à raconter. Mes journées se ressemblaient toutes, alors il n’y avait pas grand-chose à raconter. « Oui en partie et en partie à cause de personnes qui ne prennent pas le temps d’aller d’abord chez leur médecin traitant. Bref… ca ne changera pas. » Tout ça n’était pas très intéressant et de plus je m’inquiétais pour Alec à cause de ses derniers propos. « Va droit au but. Qu’est-ce qu’il se passe ? » demandais-je intrigué. Il avait apparemment un service à me demandai. J’acquiesçai sans savoir de quoi il s’agissait. J’écoutai ses propos surpris et choqué par ce que j’attendais.

Avant de lui répondre, je m’avançai de Marlon. Certes il n’entendait pas nos propos mais il arrivait à lire quelques mots sur les lèvres et même si présentement, il semblait plus intéressé par son livre que par nous, ce n’était clairement pas une discussion à laquelle il devait assister. Je lui demandai alors d’aller se brosser les dents. C’était l’heure, quelque peu avancée, de se coucher. Un fois le petit garçon partie, je me tournai vers mon ami. « Comment ça tu dois retourner dans la secte ?! Qu’est ce qu’il se passe ?! » demandais-je inquiet.