- messages : 4538 - feat. & crédit : Phoom Naret Promphaopun - anniversaire : 19/11/1994 - activité : Il a longtemps rencontré des difficultés, et le manque de motivation l'a conduit à s'engager très tôt dans l'armée. Aujourd'hui, il a l'honneur et la fierté de faire partie d'un bataillon des forces spéciales américaines. Au grand damne de ses parents adoptifs, il s'est même décidé à gagner du galon. .
(#)Sujet: Re: And welcome back (29 Janvier) ft. Jasmine | Dim 14 Mar - 10:07
Les nouvelles technologies étaient tout ce qu'il y avait de plus banal dans la vie des gens, et elles ne manquaient que les sensations ressenties au toucher pour être complètes. Elles servaient à peu près à tout, et étaient présentes qu'importait où on allait. Dean aussi y avait été initié jadis, car il faisait partie de la première génération à y avoir pleinement goûté, mais l'engagement passé, il avait appris à faire sans. Pour preuve, il n'avait pas trouvé très utile de changer continuellement de téléphone à mesure où les options se succédaient ; SMS illimités, pourquoi faire ? Forfait international, pourquoi faire ? Internet, quel intérêt ? Il devait se séparer de ses biens personnels, était obligé d'attendre l'accord de sa hiérarchie pour passer un coup de fil, et quelle distraction étaient les données mobiles pour les défenseurs d'un pays !
Il avait sauté le pas quelques années après l'Irak, quand il s'était enfin décidé à faire une pause dans ses souffrances sentimentales. Les applications de rencontres étaient visibles partout, et ça l'avait titillé un soir alors qu'une publicité était apparue sur l'écran télévisé du régiment où il logeait. Il avait téléchargé Tinder, et avait rentré les divers données demandées à l'inscription. Il n'avait pas été très exigeant quant au périmètre de distance puisqu'il était souvent en déplacement, ni sur la tranche d'âge : 20/30 ans, ça passait. Et puis, tant qu'à faire, il avait payé le forfait pour obtenir un compte premium avant de se mettre à chercher la femme idéale parmi celles proposées ; et il avait beaucoup swippé certaines photos très extravagantes. Mais là encore, il n'était pas un fervent utilisateur du téléphone portable, - pas assez en tout cas -.
Et ça n'avait strictement rien à voir avec sa fonction au sein de l'armée américaine, car il avait beaucoup de collègues qui passaient leur temps libre à naviguer sur des sites variés, à prendre des photographies ou regarder des films. Peut-être parce qu'il était plutôt un homme appréciant les échanges physiques que virtuels ? Peut-être parce qu'il s'était engagé trop tôt, pendant l'essor ? Peut-être qu'il n'y avait pas de raisons ? Il n'avait pas cherché à comprendre, il s'y mettait doucement mais sûrement. Par ailleurs, il adorait pouvoir intégrer cette technologie à ses conversations. Ça avait été naturel, pour lui, de demander à Jasmine de lui présenter sa fille par les images qu'elle détenait à l'intérieur du sien. Elle a l'air paisible, commenta-t-il, car certainement bien trop petite encore pour faire des siennes, et bien trop indépendante encore.
La réaction articulée de sa voisine d'assise poussa Dean à jeter un œil curieux mais rapide sur la vidéo qu'elle venait de recevoir ; paisible, ça avait été le mot bien employé par le militaire. Elle dormait, probablement sans avoir fait trop de caprices, et l'homme ne put retenir un petit sourire. Malgré le fait que la musique battait les tympans de tous les invités, il resta muet pour permettre à l'étudiante de profiter du défilé mis en répétition automatique. Il ne pouvait imaginer ce que c'était, mais avait tout de même pensé qu'elle n'aurait pas aimé qu'on la coupe dans cette contemplation. Pourtant, et sans qu'il ne s'y attende, Jasmine montra quelques signes de faiblesse. D'abord une humidité anormale des globes, puis une mine bien moins joyeuse. Des larmes coulèrent sur ses joues.
Il ne dit rien, mais glissa sur sa chaise de façon à être un peu plus tourné vers la jeune femme aux cheveux rouges. Seuls ses sourcils mouvèrent en quête d'une explication, et il l'obtenue. Fallait pas le prendre comme ça, s'excusa-t-il presque des mots qu'il avait sorti plus tôt dans la soirée, c'était surtout une invitation à la ramener sans gêne la prochaine. Il n'avait pas voulu la rendre coupable d'avoir laissé sa fille en garde à son frère, surtout que ce dernier semblait très bien s'accommoder de la responsabilité du nourrisson. Attends, j'vais te chercher un mouchoir, dit-il ; et aussitôt dit, aussitôt fait. Il se leva du tabouret et partit vers la cuisine pour dégoter un papier dans le distributeur en carton. Tiens, ressuie tes joues, tendit-il le fameux avant de joindre ses doigts entre ses jambes et de réfléchir plus amplement à la façon dont il pourrait la réconforter.
Tu veux quitter la fête un moment, lui proposa-t-il. Peut-être voulait-elle s'éloigner un peu du boucan et s'exprimer davantage quant au manque qu'elle ressentait à la seconde « S », loin des regards qui pourraient se vouloir indiscrets et interrogateurs. On peut aller prendre l'air en bas de l'immeuble si tu veux, lui offra-t-il la possibilité, je peux t'y accompagner. Il se proposa sans la moindre hésitation, et si elle avait en tête de ne pas vouloir le gêner quant à la célébration de son retour, il l'aurait très vite stoppé. Cette fête était, certes, préparée pour lui, mais personne ne lui en voudrait de l'avoir quittée le temps d'un instant. Elle allait encore durer quelques heures avant que tout le monde soit invité à retourner chez soi, il ne s'en faisait donc pas. Allez viens, insista-t-il tout en se levant en premier de son siège.
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(#)Sujet: Re: And welcome back (29 Janvier) ft. Jasmine | Mer 17 Mar - 22:45
L'émotion qui me submerge n'a rien de rationnel. Je ne saurais dire si c'est du à l'alcool, la fatigue, la vidéo que je viens de regarder douze fois à la suite, ou un mélange de tout ces facteurs. Toujours est-il que je suis là, à me lamenter comme une petite fille fragile. Mon bourreau, malgré lui, prend le temps de me réconforter. D'abord par les paroles, puis par les actes. Je prends ce bout de papier qu'il me tend afin d'essuyer correctement les larmes étalées sur l'ensemble de mon visage. J'entends l'ensemble de ses arguments, et encore une fois, je suis surprise par le degré de maturité de Dean. Etre à ses côtés, c'est l'assurance de se sentir en sécurité. Sa proposition d'aller prendre l'air était de loin la meilleure idée possible. J'ai besoin de sortir, m'oxygéner les poumons, reposer mes canaux auditifs. Alors, d'un petit signe de tête, j'accepte de le suivre. C'est très étrange comme sensation. Tout un tas de choses s'entremêlent dans mon esprit. Il y a d'un côté le sentiment d'être celle qui arrache le héros de la famille à sa propre fête. Le qu'en dira-t-on. Comment ses proches vont réagir quand ils vont s'apercevoir que leur Dean est parti avec une étrangère, en plein milieu de sa fête ? Mais d'un autre côté, il y a cette impression qu'il se passe quelque chose d'indescriptible entre lui et moi. Cet homme que je ne connais que depuis quelques heures me rend à la fois plus faible, mais aussi plus forte. Je vois des similitudes avec la façon dont Gabriel est avec moi. Cette volonté de m'apaiser, de vouloir absorber un peu de ma souffrance... En lui emboitant le pas, nous nous retrouvons en quelques instants en bas de l'immeuble.
L'air est plutôt frais, il faut dire que l'on est en plein hiver. Chaque expiration propulse un léger nuage de fumée qui disparait instantanément. Les mains dans les poches, scrutant la rue, je ne dis pas un mot. Après tout, est-ce vraiment nécessaire ? N'est-il pas mieux de profiter de ces quelques instants de répit, de calme, avant de repartir à la fête ? Je m'adosse contre le mur puis je ferme les yeux, profitant du peu de bruit autour de nous. C'est apaisant. Je ne sais pas combien de temps je suis restée dans cette position, mais en ouvrant les yeux, je m'aperçois que Dean est toujours là. Lui aussi semble profiter de ces quelques minutes. Encore adossée contre le mur, je cherche la petite phrase parfaite pour relancer la conversation. Mais ma volonté de trouver des mots est remplacée par une autre volonté. Me sentant en confiance - trop ? - avec lui, je me mets à lui parler de ma vie sentimentale si chaotique. Je ne le regarde pas, je fixe un point à l'horizon. Peut-être pour éviter toute trace de jugement dans ses yeux. Pendant quelques minutes, j'évoque ma relation avec le père de Sapphire, le fait d'être mère qui risque d'être une barrière supplémentaire pour trouver quelqu'un, cette habitude de croire beaucoup trop fort à l'amour quand les hommes recherchent clairement autre chose... J'expose tout, pas seulement pour lui, mais aussi pour moi. J'ai besoin de faire sortir tout ça. Puis, lorsque les mots ne viennent plus, le silence règne à nouveau en bas de l'immeuble. Un silence de courte durée, brisée par une demande un peu particulière.
- Je ne sais pas si ce que je m'apprête à te demander est une bonne idée, mais... Est-ce que tu pourrais me serrer dans tes bras quelques instants ? Tu dégages un tel charisme, une telle aura... A tel point que j'ai l'impression d'être protégée, immunisée contre la peur. Tu n'es pas obligé d'accepter hein, mais ça me ferait beaucoup de bien.
Dean Hassani
Desigual
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(#)Sujet: Re: And welcome back (29 Janvier) ft. Jasmine | Ven 26 Mar - 14:51
Dean n'eut pas à batailler pour convaincre Jasmine de sortir prendre l'air, et c'était une première depuis des mois. Retrouver le confort d'un appartement, la chaleur d'un foyer, était une étape bien compliquée pour celui qui s'accommodait du peu sur les zones de guerre. Les heures de sommeil se trouvaient raccourcies par l'insécurité des lieux et les rations s'amenuisaient dangereusement au fil des kilomètres parcourus. Le corps et la tête suivaient pourtant, malgré la fatigue et la faim. Beaucoup parlaient de l'instinct de survie, mais le militaire préférait répliquer et pointer la passion et les entraînements. On n'arrivait à rien sans rien, et c'était vrai dans son domaine d'activité aussi. Il avait donné nombreuses années, et suivi bien des formations, pour avoir le droit de représenter et de servir son pays.
Tous deux levés de leur assise, ils quittèrent la pièce sous l’œil observateur de Maman Hassani. Dans le petit sellier, là où tout un tas de paires de chaussures formaient une montagne, il trouva l'une des siennes et enfouit ses pieds à l'intérieur. Il savait le temps de Miami encore propice à une sortie nocturne, mais il décida tout de même de choper, à la volée, une veste grise à zip pendue sur le porte-manteau plein à craquer. Il ne savait plus si elle avait appartenu à l'un de ses grands-frères, ou s'il avait oublié qu'elle avait été sienne, au point de ne pas la reconnaître. Il aurait pu s'enlever le doute en reniflant le tissu, - vu son odorat plus développé que ses autres sens -, mais il ne trouva pas utile de se faire étrangement remarquer par la jeune femme qu'il accompagnait ; il fallait un minimum de bienséance.
Il lui ouvrit la porte, lui indiqua de passer en première, et il la suivit jusqu'aux portes métalliques de l'ascenseur. Tel un gentleman, il fut celui qui appuya sur le bouton, et celui également qui se recula d'un ou deux pas pour laisser entendre qu'elle était invitée à entrer en tête du maigre peloton qu'ils formaient. Pour ne plus ouïr le bruit de la fête familiale, ils eurent tout simplement à attendre de grimper à l'intérieur et que la cage se referme sur leurs derniers mouvements. La matière blindée leur offrit une acoustique totalement silencieuse, à tel point que Dean préféra se taire pour apprécier le contraste. Car, même s'il adorait qu'une soirée ait été organisée pour son retour, il avait encore ce fond de mal de crâne qu'il avait chopé dans l'avion, et duquel il peinait à se débarrasser ; c'était un symptôme récurrent.
Arrivés en bas de l'immeuble, ils s'avancèrent dans la rue principale, au milieu des autres blocs d'habitation. La communauté musulmane était grande dans ce quartier, et ils se connaissaient pratiquement tous. Bien évidemment, d'autres ethnies côtoyaient les Iraniens qu'ils étaient, et chacun y trouvait sa place sans grande difficulté. On entendait souvent que les divergences dans les cultures, et les coutumes, et les traditions, et les croyances amenaient à quelques formes de racismes, à des combats de rue, mais Dean aurait juré s'il en avait été autorisé : jamais il n'avait vu une confrontation d'une telle ampleur ici. Même si la cité où il vivait ne payait pas de mine, et ne donnait pas forcément envie de s'y installer à premier vue, chaque jour on pouvait être témoin d'une entraide impressionnante.
Les mains dans les poches de son jeans, la veste entourée autour de l'un de ses avant-bras, le militaire continuait son avancée dans les allées dans le mutisme le plus complet. Il n'était pas là pour pousser Jasmine à s'ouvrir ou à s'exprimer, mais pour l'accompagner, lui montrer qu'il était là au besoin. D'ailleurs, il lui avait réservé tellement son attention qu'au moment où elle ralentit pour poser son dos contre un mur, il s'arrêta et lui fit simplement face. Il ne maintint pas bien longtemps son regard sur le faciès de sa vis-à-vis, ne s'autorisa pas à la dévisager non plus, même si elle avait clos ses paupières. Non. Il détourna les pierres et profita de retrouver le paysage nocturne de son quartier, - il l'avait très souvent et très longtemps parcouru à pieds ou à vélo, à skate ou à trottinette, avec ses amis -.
Envahi par les souvenirs, ce fut la prise de parole de l'étudiante qui l'en sortit, et il l'écouta attentivement se confier. D'ailleurs, c'était peut-être la première fois qu'une femme se donnait autant à lui sur son passé et ses craintes de l'avenir. Il n'avait pas vraiment eu d'amies au féminin, - probablement parce qu'il lui avait été enseigné de ne pas les côtoyer -, mais maintenant qu'il était soldat et qu'il travaillait également « main dans la main » avec des demoiselles, cela ne sembla le gêner qu'un temps. Cela paraissait faire un bien fou à celle qui se trouvait face à lui, et il acceptait de prendre une partie de son récit sur ses épaules, - parce qu'elles étaient habituées à porter du poids -. Pour autant, sa dernière demande, très ouverte et directe, eut le don de le surprendre un peu.
Il avait connu des femmes très entreprenantes le temps d'une soirée, mais il les avait rencontrées via une application. De ce fait, cela l'avait bien plus amusé que surpris ; on connaissait tous Tinder, pas vrai ? Sans tact, il avait refusé tout rapprochement, et ne s'était pas caché derrière des raisons abracadabrantesques. Il était musulman, et se donnait corps et âme dans la pratique de sa religion, point. Là, c'était différent. Il sentait que Jasmine ne demandait pas d'être câlinée par envie, mais par besoin. Et, même s'il n'y était pas autorisé, il prit des gants de velours pour le lui faire comprendre. Tu vois toutes ces fenêtres-là, avait-il tourné la tête vers les étages des buildings, puis pointé du menton chacune des baies éclairées, c'est un peu comme si ma mère nous espionnait. Ce n'était peut-être pas assez clair ?
Si je te prends dans mes bras ce soir, même sans arrière-pensée, tu peux être certaine qu'une fois de retour chez mes parents, on serait regardés d'un mauvais œil, expliqua-t-il en espérant qu'elle ait compris. Les voisins épiaient souvent le quartier pour s'assurer que rien ne perturbait son bon fonctionnement, et les plus âgés guettaient les bonnes actions des générations suivantes, et rapportaient aux parents les mauvaises d'un coup de téléphone. Tout se sait ici, t'as pas choisi l'endroit le plus discret de Miami, plissa-t-il les yeux, toujours avec cette même bonté dans la voix. Elle aurait peut-être dû miser sur Miami Beach ou Coconut ? Et... t'as pas choisi le plus facile des mecs pour te réconforter non plus, lui sourit-il sincèrement, j'espère que tu ne m'en veux pas.
Il y en avait des tonnes qui en auraient profiter, se seraient plu à toucher le corps d'une jeune femme blanche, fragilisée par les tumultes d'une vie jusque-là parsemée de peu de répits, mais Dean avait la tête trop pure pour se jouer des émotions qui la submergeaient, et trop respectueux pour voir en elle une proie avec laquelle s'amuser. Après, il restait peut-être un moyen pour qu'elle puisse continuer de se sentir protégée à ses côtés. Tu peux te reculer un peu du mur, demanda-t-il à l'étudiante, histoire que je puisse te passer ça. Il retira la veste de son avant-bras pour lui faire comprendre son attention, et attendit simplement qu'elle s'exécute. Une fois que la distance entre le pan et elle fut mise, il passa le vêtement sur ses épaules et créa une rapide promiscuité dont il se servit pour zipper le tissu.
Ça rajoute un peu de courage et de ténacité d'être emmitouflée, donna-t-il du sens à son geste. Il ajouta également quelques petites tapes de soutien sur l'une des omoplates de Jasmine, une caresse amicale sur la fin, et rééquilibra leur position en bougeant d'un mètre vers l'arrière. Les expressions de son visage voulaient prouver qu'il restait confiant malgré la proximité engagée, mais les douces couleurs à ses joues montraient le contraire. Le rose était faiblard, mais bel et bien présent ; et puis, son besoin de détourner le regard vers la route en ajoutait une sacrée couche aussi, non ? Tu me montres dans quel immeuble tu habites, questionna-t-il la plus jeune, plus pour passer à autre chose. Il ne comptait absolument pas qu'elle l'invite à découvrir son intérieur.
Cela pourrait s'avérer bien utile de savoir où elle logeait, non ?
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(#)Sujet: Re: And welcome back (29 Janvier) ft. Jasmine | Mar 6 Avr - 23:07
D'abord un peu déçue, c'est avec sagesse que j'écoute l'explication de Dean. Dans le fond, il a absolument raison. Je ne connais rien de sa culture, son art de vivre, ses coutumes, ses traditions... Une accolade de réconfort peut sembler anodin pour ma famille, mais pour la sienne, c'est une autre paire de manches. Ne voulant absolument pas l'embarrasser, j'accepte son choix, d'un hochement de tête compréhensif. Mon but n'est pas de le mettre mal à l'aise. Ni vis à vis de moi, ni vis à vis de ses parents. Comme il le dit si bien, un geste "suspect" pourrait amener un tas de questions auxquelles lui comme moi n'avions pas forcément envie de répondre. Et puis quelle image je donnerai de moi ? Celle d'une fille désespérée, prête à se jeter sur n'importe qui ? Finalement, il a pris la bonne décision. Pour lui. Pour moi. Pour nous. Mais, à sa façon, Dean ne reste pas de marbre face à mon amertume. Et c'est ainsi que, en se rapprochant de moi, il m'aide à enfiler sa veste afin qu'elle me réchauffe le corps. Très délicate attention. D'autant plus qu'en général, quand un homme fait ça à une femme, c'est dans un but purement séducteur. Là, il n'en est rien. Et c'est ce qui rend cet acte si beau. Il est complètement désintéressé. J'ai envie de lui sourire, mais sa mise en garde résonne encore dans mon esprit. La tête bien droite, fixant la même ligne d'horizon que lui, je l'écoute me demander où je réside.
Regarde à droite de la rue principale. On voit un petit bout de vieil immeuble qui fait l'angle. C'est juste ici. Mes mains feintent le trajet pour s'y rendre. Une lumière en moi s'allume, me demandant si il y a une idée cachée derrière cette question anodine. Mais très vite elle s'éteint, se souvenant que Dean est une sorte de modèle de vertu. Ce qu'il fait depuis quelques minutes, c'est tenter de me réconforter, à sa façon. Celle d'un homme qui, même s'il n'est pas un habitué de ce genre de situation, utilise pleinement son esprit pour trouver les mots justes, les gestes corrects. On entend un léger sifflement provenant du vent, comme pour nous rappeler qu'à l'extérieur, il ne fait pas bien chaud. C'est peut-être le moment de remonter non ? Après avoir jeté un oeil à la fenêtre de l'appartement et constatant que personne ne nous regarde, j'ose poser ma main sur son bras, juste quelques secondes, en guise de remerciements. Ce n'est pas grand chose, mais j'espère qu'il comprendra le geste. Alors que nous remontons vers le bon étage, je remarque que l'horloge tourne, encore et encore. Il commence à se faire tard, je pense que je ne vais pas tarder à rentrer. Seulement, je n'ai pas la moindre idée de ce qui va succéder à cette partie de danse improvisée dans le salon. Ma curiosité me pousse à rester encore un peu, mais la fatigue se fait de plus en plus insistante. C'est quoi la suite Dean ? Un gâteau géant, des cadeaux par dizaines, un discours ? Que je sache si j'ai besoin de prendre un café ou non.
Dean Hassani
Desigual
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(#)Sujet: Re: And welcome back (29 Janvier) ft. Jasmine | Mar 20 Avr - 11:38
Jasmine ne refusa pas de lui indiquer l'immeuble dans lequel elle résidait actuellement, et Dean reconnut ce même bâtiment où il avait passé quelques fins d'après-midi à jouer aux jeux vidéos avec l'un de ses camarades de classe. Un gamin sans problème avec qui il avait eu l'occasion de partager un projet d'école au collège. Ses parents étaient athéistes, mais ils n'avaient jamais refusé la présence d'un enfant de confession musulmane, - d'une confession tout court, d'ailleurs -. Ils n'avaient pas peur que leur fils se fasse endoctriné par les paroles du pré-adolescent, ni par les pratiques de ce dernier. La plupart des familles vivaient les différences propres à leur quartier comme une richesse de plus à inculquer à leur progéniture. C'est un bon endroit où faire grandir ta fille, commenta-t-il. Plus loin, il y avait malheureusement les gens avares et égoïstes, les businessmen et women qui ne portaient aucun regard sur leur voisin, même ceux en besoin d'assistance. C'était le risque à prendre de s'installer au centre d'une grande ville comme Miami.
Si tu te sens de remonter..., laissa-t-il la phrase en suspens, juste avant que l'étudiante ne vienne porter une main sur son bras. Il posa son regard foncé sur ce toucher faible et innocent, avant de le relever sur le faciès de la demoiselle aux cheveux roux. Il resta de marbre les quelques secondes que dura le geste, puis il lui offrit un sourire amical et sincère qui signifiait qu'il n'avait nul besoin de remerciement de sa part. Il faisait les choses de bon cœur, et ça avait été l'occasion pour lui de quitter le brouhaha qu'il connaissait déjà, - d'une certaine autre manière -, sur les champs de bataille où il était envoyé. Il s'était montré patient, pourtant, tout ce qu'il avait désiré jusqu'à présent, avait été un peu de tranquillité. Retrouver un brin de calme à l'extérieur lui avait fait du bien ; pouvait-on ainsi dire qu'ils avaient été tous deux gagnants ? Ils s'étaient apaisés mutuellement. Après toi, lui proposa-t-il de refaire le trajet inverse, volontaire à la suivre au cas où elle jugerait bon d'emprunter un chemin plus ou moins long jusqu'à l'entrée de la résidence où ses parents logeaient.
Une longue journée t'attend demain, j'imagine, supposa-t-il, faisant naturellement référence à son rôle de mère. Si son frère s'était engagé à garder Sapphire pour la soirée, et probablement la nuit, Jasmine allait devoir la récupérer le lendemain, et la fatigue ne faisait pas bon ménage avec ses responsabilités. Il comprenait qu'elle ait à quitter la fête plus tôt que prévu et, même s'il ne s'exprima pas tout de suite sur son intention de faire sa dernière révérence, il n'allait pas tarder non plus à rejoindre sa chambre, à s'y enfermer et récupérer un peu d'énergie perdue, même si ses yeux n'allaient pas se clore tout de suite. Dans le couloir qui menait à la porte de l'appartement, Dean se stoppa pour répondre à la jeune femme : aucune idée, tu connais Jihane. Elle était pleine de surprises, et avait plus d'un tour dans son sac. Même si on pensait la fête terminée, elle avait toujours de quoi rebondir ; des idées à gogo. Je pense que c'est le bon moment pour fuir, cela semble s'être légèrement apaisé à l'intérieur, avait-il tendu une oreille vers la porte.
La musique était encore active, mais les cris s'étaient estompés ; sauve qui peut ! Je pense que je ne vais pas tarder non plus à les abandonner, confia-t-il à Jasmine, je n'ai pas vraiment l'habitude d'autant de..., chercha-t-il le mot adéquat pour décrire ce qui se passait dans le logement. Cela ne lui déplaisait pas, il était même ravi qu'on ait pu penser à lui offrir un retour aussi triomphal, mais c'était un peu trop festif pour un soldat qui avait vu cent désastres, vécu mille galères. Sache que j'ai été heureux de faire ta connaissance en tout cas, et j'espère vraiment que ça ne sera pas la dernière fois que nous aurons l'occasion de nous croiser, fit-il, profitant du calme pour s'adresser à elle. Si tu veux t'en aller, permets-moi de te conseiller de faire rapidement le tour de la table pour les saluer, et de ne surtout pas tarder, lâcha-t-il, suivi d'un clin d’œil complice. Lui aussi allait faire de même, afin d'éviter d'être invité à rejoindre une autre ambiance folle de la soirée organisée. Prête, demanda-t-il, tout en entourant ses doigts autour de la poignée de porte.
De bonnes retrouvailles, une jolie rencontre ; ils suffisaient de quelques mots pour résumer son retour sur Miami.