La plage était à nous. Il n'y avait pas un chat. On était bien là. A faire notre propre petite soirée. Personne pour nous faire chier. On était libre. On profitait de notre jeunesse. Même si d'ordinaire, j'étais plutôt sérieux, lorsque l'on me voyait derrière mon bureau de directeur, il n'en demeure pas moins que j'étais un véritable gamin, qui aimait jouer, tester ses limites, et les repousser toujours plus loin, et j'étais entrain de réaliser que je m'étais trouvé une sacré partenaire de jeu. Elle avait du tempérament, et j'aimais ces filles là avec du caractère, qui n'avait peur de rien, comme là, elle prenait le risque de mettre mes affaire à l'eau, n'ayant pas peur des conséquences que cela aurait pu lui apporter. Si je te le disais, je serai obligé de te tuer après, rétorquais-je du tac au tac, la voix remplie de malice. A propos de sa voiture, elle me lançait qu'elle n'aurait pas eu peur que je fonce dans l'eau avec cette dernière. Moi en revanche, je n'étais pas tellement pour, enfin, cela aurait pu être marrant, cependant sa voiture aurait sans doute moins appréciée, et je ne suis pas sûr que Prunille aurait forcément bien réagi. Pourtant, elle semblait déçue. C'est bon, on trouvera bien d'autres choses complètement folles à faire, lâchais-je à cette dernière en lui faisant un clin d'oeil, puisque cela lui tenait à coeur de faire des choses complètement hors du commun, j'étais plutôt de son avis d'ailleurs. Tiens, en parlant de choses folles, cette dernière se jetait du haut des rochers pour atterir la tête la première dans l'eau. Je me contentais de boire à la bouteille tandis qu'elle revenait vers moi. Et comme elle me taquinait sur le fait qu'un bain de minuit se faisait nu, alors que j'avais gardé mon boxer, je lui fis une remarque qui ne semblait pas lui faire d'effet. Ah oui, j'oubliais que t'étais plus branchée fille, dommage pour toi, lançais-je d'un air amusé. Le fait qu'elle aime les filles ne me dérangeais pas du tout, elle était totalement libre de faire ce qu'elle voulait, mais j'aimais bien la faire chier de la sorte, en la faisant languir, même si elle s'en fichait royalement. Elle me lançait toutefois un petit défi, mais avec l'alcool, car on va mettre ça sur le compte de l'alcool, ce qu'elle m'avait dit n'était pas complètement compréhensible, alors je l'avais reprise, en tournant le défi à ma sauce, et finalement, c'est justement là où elle voulait en venir. On remontait alors la dune, pour ensuite se laisser rouler le long de cette dernière, mais voilà que la blondinette avait prit de l'avance, quelle saleté. On finit alors par se relever pour courir, non parce qu'elle avait triché, alors il fallait bien que je la rattrape. Elle était morte de rire, et vu qu'elle était mouillée, quand je la rattrapais, elle arrivait à se dépatouiller pour s'en sortir, et reprendre sa course. On finit par arriver à l'eau tous les deux finalement, mort de rire. Car il fallait dire que ça n'avait pas été sans mal, nous avions tout deux lutter. Et à peine je reprenais mon souffle, qu'elle me lançait que c'était le premier qui serait hors de l'eau qui gagnait, franchement, elle était encore pire que moi, pire qu'une pile électrique. Je me relevais alors pour la rattraper, mais la seule chose à laquelle je m'étais raccroché, c'était son string, et autant dire qu'à la vitesse où elle était partie, et à la force à laquelle je l'avais cramponné, la ficelle de ce dernier c'était cassée, et je m'étais donc retrouvé avec son string entre les mains. Du coup, j'étais tellement mort de rire qu'elle avait fini hors de l'eau la première, et moi, je n'en pouvais plus. Ok, je suis désolé, je pensais pas te péter ton string, repris-je avant d'éclater de rire de plus belle tant la situation était drôle. Elle en retirait son soutient-gorge, en même temps, elle avait plus de string, alors autant tout enlever. Désormais nue, et ayant perdu, Prunille attendait que j'en fasse de même. Je retirais alors mon boxer dans l'eau, et le lançais au pied de cette dernière. Et voilà! Adam et Eve dans toutes leur splendeur ! m'exclamais-je en rigolant. Maintenant que mes parties intimes étaient habituées à la température de l'eau, il n'y avait plus aucun souci. Bon, maintenant je propose qu'on aille sauter des rochers à oilp, ça peut être drôle, répondis-je à cette dernière en sortant de l'eau, récupérant mon boxer pour regagner nos affaires et prendre une nouvelle bouteille que j'entamais, lui tendant après avoir bu quelques gorgées.

Et voilà, on se retrouvait trempé. Ce n'était pas étonnant, en venant passer notre fin de soirée ici, il était évident que nous finirions tout deux dans l'eau, et autant dire que ça faisait franchement du bien, c'était rafraîchissant. Méfies-toi, rétorquais-je alors poursuivant ce jeu plus amusant qu'autre chose. On poursuivait la soirée en buvant, dansant, se baignant, on était bien, tout était simple, on se prenait pas la tête, et c'était tellement mieux d'être ici que de jouer un rôle qui ne me correspondait pas à la soirée de mon père. Celui d'être droit, sérieux, ce n'était tellement pas mon genre. Il est vrai que je l'étais dans le cadre de mon travail, et encore, très souvent, avec les enfants, j'étais plutôt du genre taquin, j'avais une façon de leur enseigner les choses différemment des autres maîtres et maîtresses qui étaient toujours sérieux. J'avais découvert qu'il était aussi possible de faire apprendre des choses aux enfants par le biais de l'amusement, du jeu, et du coup, je n'étais jamais vraiment très sérieux. La preuve, nous parlions de la sexualité de la jeune fille, et encore une fois, je ne pouvais me retenir de lui lancer une perche. Evidemment, elle mordait à l'hameçon, ce qui ne m'étonnais pas d'elle, c'était tellement son genre d'avoir réponse à tout que ça m'en amusais. Mais je n'en n'ai jamais douté, rétorquais-je du tac au tac, avant de se lancer dans une course folle, le premier arrivant à l'eau à gagner, et le dernier ayant le gage de se mettre à poil. Seulement voilà, en faisant les imbéciles, j'avais fini par la rattraper par... le string, et cling, la ficelle de ce dernier s'était cassé, du coup, je me retrouvais avec son string dans la main, mort de rire, je devais l'avouer. Non clairement, la situation était vraiment drôle, ce n'est pas le genre de truc qui arrive comme ça, fréquemment. J'adore ça, je pensais que toi aussi, lâchais-je sur un ton malicieux, voir même coquin, avant de rire de plus belle, et de quitter l'océan pour regagner nos affaires et m'enquiller quelques gorgées d'une nouvelle bouteille que je venais tout juste d'ouvrir. J'en profitais pour déposer mon boxer que j'avais retiré puisque j'avais perdu, et finalement on se retrouvait tout deux nus sur cette plage. Si quiconque venait à passer par là, je n'oserai imaginer leur tête, mais ça serait sans doute drôle à voir. En même temps, vu les beaux gosses qu'on est ! m'exclamais-je en nous ventant sans remords. Bon il faut dire que l'alcool y était pour beaucoup, l'alcool me rendait plus sûr de moi que je ne l'étais sobre. Je n'étais pas du genre à me mettre en avant de la sorte, seulement pour rigoler, ou lorsque j'étais bourré, comme je l'étais là. Je lui lançais d'aller sauter une nouvelle fois des rochers, et étant partante, elle m'attrapait la main pour m'entraîner avec elle. On parvint à monter rapidement de rocher en rocher pour arriver au sommet puis Prunille comptait à voix haute, et lorsqu'elle arrivait à trois, on sautait tandis que cette dernière criait un dernier "banzaï" avant de se retrouver sous l'eau. C'était dingue ce sentiment de liberté que je pouvais ressentir. Ce soir, tout semblait si simple, et c'est ça qui était bon. Ouais je sais, je suis une bonne copine, lâchais-je en essayant de prendre une voix féminine avant d'éclater de rire, et t'écouter les conneries qu'elle pouvait déblatérer. Et qu'est-ce que tu aimerais savoir sur moi exactement ? la questionnais-je alors en restant pour ma part dans l'eau à nager de part et d'autre. J'étais bien là, et je n'avais pas vraiment envie de sortir de l'eau à vrai dire.

On passait une vraiment bonne soirée. On était dans l'eau, à poil, après un plongeon de la mort du haut des rochers. J'avais décidé de m’asseoir sur l'un d'eux, au bord, pour être bien. Quand j'étais rentrée dans l'eau tout à l'heure, c'est vrai qu'elle semblait froide sur le coup mais là, j'étais habituée. Bon, c'était peut-être aussi l'alcool et la drogue qui jouait sur tout ça. M'enfin, j'étais bien et c'était mon objectif ce soir. La vie n'était pas simple en ce moment, même si évidemment c'était ce que je voulais toujours faire paraître. C'était la définition de Prunille : faire paraître. Je détestais qu'on sache que je souffre, que je sois vulnérable. Et pourtant, presque tout m'affectait. Parfois, je craquais en public. Souvent, c'est quand c'est trop dur. La dernière fois, c'était face à ce lit d'hôpital, ma meilleure amie allongée dessus, ayant reçu une balle. Le soir même, j'ai dû me mettre une chouille dont je ne me souviens même pas. Oui, c'est la raison de mes nombreuses sorties et surtout de mon côté aventurière de soirée. Je suis comme ça parce que je veux passer à autre chose, oublier, avoir l'air heureuse et prête à tout malgré tout. Là, sur ce rocher, je ne pense pas à ça évidemment. Je voulais faire connaissance avec Isaac, en savoir plus sur lui. Je ne savais pas grand chose à part son histoire de papa, pas très intéressante en soi. Il était vraiment cool, côté caractère mais je voulais savoir d'autres choses, qui complèteraient le profil. Quand il me demandait ce que je voulait savoir, je levais une main à la bouche. J'en sais rien moi n'importe quoi! dis-je en le regardant. Je ne le lui laissais pas le temps de réfléchir. Bon. Rien ne te vient? Sérieux le hashtag jesuisunfilsàpapa m'exaspère un peu tu vois tu es sympa je t'apprécie pas mal alors j'aimerais savoir autre chose qui.. remonterait le niveau quoi. Je le regardais un moment. Non les fils à papa c'est pas mon truc parce que j'en suis pas une, tu vois. Moi de ce côté là ce serait plus hashtag monpèreauraitvouluquesonautrefilleresteenvieetquejemeurs dis-je avec un petit rire qui suivait. Ma petite soeur est morte dans un accident de voiture en rentrant de boite, et je n'étais pas du tout proche d'elle. Ni de mon frère qui s'est enfoncé dans une dépression ici, à Miami, que j'ai du aller chercher par la peau du cul avec trente mille disputes à la clef, puis finalement maintenant il a décidé que j'étais digne d'être une vrai soeur, dooonc voilà un truc sur moi, à toi. dis-je estimant que c'était assez pour le moment. Je mettais ma tête vers le ciel dans l'eau. Des fois je me dis que j'aimerais bien passer ma nuit, là, dans l'eau, à regarder le ciel. Mais nous les humains on a toujours ce moment où on en a marre de l'eau, qu'on veut sortir, c'est pourri. continuais-je. La drogue faisait effet je ne contrôlais plus mes pensées ni mes dires.