J’y étais, face au hall de l’hôpital. Je n’avais pas mis les pieds ici depuis mon départ. C’était une sensation très très étrange qui envahissait les parties de mon corps. Je m’estimais chanceuse et reconnaissante. La chef de l’hôpital n’avait pas hésité à me reprendre bien qu’elle m’ait sermonnée sur la façon brutale dont j’avais quitté mon poste.
Pas à pas, d’une démarche toujours aussi féminine et déterminée, j’étais entrée à l’intérieur pour me diriger jusqu’à l’ascenseur et intégrer les vestiaires des chirurgiens. Cependant, lorsque je suis passée devant celui des internes et résidents, une vague de souvenir me revenue en tête.




Blouse blanche sur le dos, badge accroché, bipper en poche, je pris le chemin de l’ascenseur afin de monter au troisième étage, dans mon service. La porte s’ouvris peu à peu et laissa apparaître ce bel âtre du nom de William Armstrong. Le temps avait l’air de l’avoir bien conservé. Toujours aussi beau et charismatique. « Surprise… » Dis-je en laissant apparaître un sourire.

Avant Noël, j’avais décidé de prendre une pause de mon boulot de chirurgien à l’hôpital, un fâcheux accident sur ma table d’opération avait coûté la vie à une jeune fille de 12 ans et j’avais beaucoup de mal à me le pardonner! Évidemment, ce n’était pas de ma faute, mais ça hantait mes pensées depuis tout ce temps. Une intervention qui aurait dû être anodine, se terminant d’une manière aussi tragique, il y a de quoi traumatiser un professionnel de la santé, malgré le fait que je n’étais malheureusement pas à ma première mort sur ma table d’opération, habituellement, mes patients souffrant de troubles cardiaques sont en moyenne beaucoup plus âgé, c’était le premier enfant que je perdais… et j’avais décidé de me retirer pour me concentrer sur mes projets de restaurant que je souhaitais ouvrir, mais aussi mon mariage que je devais organiser. Mais là, je devais reprendre mes responsabilités médicales pour aller porter mains fortes à l’hôpital. Avec la crise du virus de la COVID19, on manquait de personnel et c’était dans mon devoir d’aider la société, car je le pouvais et j’avais les compétences pour le faires. Pendant que la pandémie prenait son plan, notre président lui, n’avait rien fait pendant trop longtemps et là, c’était la pagaille!  




Stéthoscope au cou, chemise enfilée, et surtout… masque et gants sur le visage, j’étais fin prêt à revenir au boulot. Mais qui avait l’habitude de travailler généralement en chirurgie cardiaque, là, c’était différent, on allait m’assigner un peu partout pour aider non seulement les patients atteints du COVID mais aussi ceux qui sont à l’urgence pour autres problèmes de santé.  Je cacherais pas que j’étais stressé, il s’agissait d’un ennemi invisible et je ne voulais pas rentrer à la maison et infecter mes proches non plus. Il fallait être extrêmement vigilants. Les portes de l’ascenseur s'ouvrirent avant que je n’arrive à destination, me laissant face à face avec un visage qui m’était familier, même après toutes ses années, elle n’avait pas changée du tout. « Non mais je rêve! » m’exclamais-je, soudainement bien souriant. « Madison Campbell ?!?! Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça? C’est mon anniversaire et je ne suis pas au courant? » lâchais-je à la blague alors qu’elle entrait pour se joindre à moi. « Qu’est-ce que tu fais ici? » Bon, elle avait l’air de travailler mais… depuis quand? Peut-être qu’elle était de retour depuis un bout et qu’avec mon absence, nous n’avions pas encore eu la chance de se croiser.

William ne s’attendait clairement pas à me voir là. Mais je savais que cela lui faisait plaisir et c’est ce qui rendit ce retour à l’hôpital encore plus sympathique pour moi. Ses petites plaisanteries sont toujours appréciables. Toutefois, son masque sur le visage me fit penser à l’information capitale que m’avait transmise la cheffe : la pandémie ! Mon test a été négatif mais je dois me préserver et faire attention. « Je suis venue t’empêcher d’attraper ce fichu virus. Le monde a besoin de son William Armstrong. » Souriais-je de manière amusée avant de mettre mon masque sur le visage et de le regarder. « J’espère que tu es heureux de me revoir parce que je suis de retour pour de bon. » Ajoutais-je avant de lui faire un clin d’œil.

Si on m’avait dit ce matin que j’allais tomber sur Madison Campbell à ma première journée de retour à l’hôpital, j’aurais probablement cru que ça serait une blague. Ça faisait des années qu’on ne s’était pas vu tous les deux.. et pas mal du jour au lendemain en fait. Elle avait quitté la ville d’une manière assez précipité… en fait, je disais quitter la ville car je ne l’avais jamais recroisé mais je ne savais pas si c’était réellement le cas. Sa réponse m’arracha un petit rire, je secouai la tête de gauche à droit. « Aaaah toi, tu changeras jamais! » J’aimais sa confiance, j’aimais à quel point elle était sur de ce qu’elle disait, c’était admirable.. et j’aimais encore et toujours son humour. Elle cherchait à savoir si elle m’avait manqué… Mhm mmh… « Si tu crois que je vais te donner la satisfaction de te faire savoir aussi facile que je suis heureux que tu sois là… pfff! » répondis-je, avec un sourire qui voulait clairement tout dire. Bon, elle pouvait pas boire ma bouche sous mon masque, mais mon visage se contractait pour laisser bien voir des petits yeux rieurs.  Sans plus attendre, j’appuyai sur une autre étage, sous le regard interrogatif de la jeune femme. « Je crois qu’on peut prendre 2-3 minutes pour aller se chercher un café et pour que tu apaises ma curiosité, pas vrai? » En fait, je lui donnais pas trop le choix de me suivre han! Elle n’avait pas l’air de vouloir s’y opposé. « Donc, depuis quand Miami a la chance d’avoir retrouvé la grande mademoiselle Campbell? Et elle était où pendant tout ce temps, la deuxième meilleure cardiologue de la ville? » Et le premier, c’était moi… mais je disais ça que pour la narguer un peu, de quoi reprendre nos anciennes habitudes bien rapidement

J’étais déjà bien heureuse de retrouver ce visage familier qui n’avait pas l’air de m’en vouloir d’avoir disparût du jour au lendemain. Bien qu’à sa place, je serais sans doute en colère. Ou peut-être pas, notre relation a toujours été inexplicable. Autant nous étions fortement attirés l’un par l’autre, autant chacun à fait sa vie de son côté en fait. « Tu peux faire abstraction d’une réponse aussi longtemps que tu le voudras Will mais il y a des choses qui ne mentent pas. Et en l’occurrence, ton regard ne ment pas. » Dis-je simplement, convaincue que je lui avais manqué. Personnellement, je n’avais qu’une seule envie, c’était de le prendre dans mes bras mais je devais respecter une certaine distance bien que nous portions un masque. Si j’avais été égoïste, je l’aurais fait en me fichant de ce que je pourrais bien attraper mais je pense à lui à ce moment précis et je serais beaucoup plus peiné s’il attrapait quelque chose à cause de moi. « Tu as de la chance que là, tout de suite, même si j’en meurs d’envie, je ne puisse pas te prendre dans mes bras. Grâce au covid, je ne pourrais pas ressentir que je te manque mais je le sais monsieur, oui, je le sais. » Riais-je en le regardant de manière très enjouée. Mon vieux Willy, qu’est-ce qu’il m’a manqué.
Je m’étais par la suite montrée suspicieuse. En effet, il venait d’appuyer sur un autre étage que celui auquel nous devions nous rendre. Mais je compris à ces dires pourquoi. J’avais l’impression de faire quelque chose de mal, là, tout de suite. Mais bon, je suis avec William. Il trouvera bien quelque chose à dire si on nous fait une remarque. « Oui chef, je pense qu’on peut faire ça. » Souriais-je alors en l’écoutant parler ensuite. Il m’avait prévenue, il allait faire preuve de curiosité et c’était légitime. Maintenant, la question est la suivante… Vais-je tout lui dire ou seulement ce qu’il a besoin de savoir ? Deuxième option. « La première cardiologue, la seule et l’unique est revenue hier. Je loge dans un hôtel en attendant que je trouve quelque part où m’installer puisque je n’ai clairement plus rien ici. » Dis-je simplement dans un premier temps, en souriant. J'étais persuadée qu'il continuerait à me charier longtemps maintenant que nous sommes deux médecin titulaire. Mais ce qu'il ignore, c'est que je compte bien rentrer dans son jeu et nos taquineries risquent d'être très amusantes. « J’étais en Thaïlande depuis tout ce temps. » Ajoutais-je finalement alors que les portes de l’ascenseur s’ouvrirent. « J’ai épousé Kenneth mais c’est fini, disons que ça ne s’est pas très bien terminé. » Annonçais-je en marchant vers la machine à café. « Et toi alors ? A part être un brillant chirurgien, qu’est-ce que tu deviens ? Toujours avec Leyla ? » Demandais-je très intéressée. Oui, ça m’intéressait de savoir si Will fréquentait quelqu’un. Ça m’a toujours intéressé. C’était comme si j’avais le devoir d’avoir cette information. Ça a toujours été le cas, inexplicablement.

« Mon regard han? Je vais devoir le travailler pour qu’il devienne un peu plus mystérieux, ce coquin! » lâchais-je à la blague. En fait, on savait tous les deux que ça me faisait plaisir de la revoir. C’était une sacrée surprise en tout cas! Elle ajouta que c’était une chance qu’elle ne puisse pas me prendre dans ses bras pour remarquer par une simple câlin à quel point elle m’avait manqué. Je me mit à rire. « Du Madison tout craché! » Je secouai la tête en riant toujours, elle n’était pas croyable, mais j’adorais son sens de l’humour! Maintenant qu’elle était là, la seule chose que je voulais c’était de continuer notre conversation. J’avais quelques questions pour elle donc je lui proposai d’aller se chercher un café ensemble, question en plus de bien commencer la journée. Elle accepta, évidemment! « Je savais que je t’avais manqué aussi! » Je tournai la tête vers elle, accompagnant mes paroles d’un petit clin d’oeil. Les portes de l’ascenseur s’ouvraient pendant qu’elle m’expliquait qu’elle était en Thailande avec Kenneth, qu’elle avait épousé. « Kenneth? Wow…. c’est donc devenu du sérieux vous deux! » J’en avais souvent entendu parlé, mais il n’avait pas toujours été 100% correct avec elle. J’imagine qu’elle avait réalisé que c’était un connard après tout ce temps? Évidemment, je ne passai pas de commentaire, je ne connaissais pas assez l’histoire pour arriver avec mon opinion sur le sujet. « L’hôtel? Outch! J’espère que tu vas trouver rapidement! » Mais la connaissant, elle devait bien avoir la plus belle chambre avec une vue incroyable sur Miami. Bien que par de temps pareils, avec le COVID et tout, dormir à l’hôtel, c’était un peu moyen.

Puis, ma belle amie prit un peu de mes nouvelles, me demandant si j’étais toujours avec Leyla… outch, mon coeur se serra d’un coup. « Oh euh non je… je ne suis plus avec Leyla! » Sa question m’avait surpris, disons que ça faisait longtemps qu’on ne m’avait pas parlé d’elle, probablement parce que tout le monde dans mon entourage était au courant que ce n’était pas le meilleur sujet à aborder avec moi. Je souffrais encore de ce qui lui était arrivé. Je me grattai la nuque nerveusement, je ne voulais pas m'étaler trop longtemps sur le sujet, mais je tenais quand même à faire part de la situation à Madison. « Leyla est… Leyla est décédée… ça fait environ deux ans maintenant! » Aussitôt, ma gorge se noua, je commençais à faire mon café, comme pour cacher l’émotion qui me prenait soudainement. C’était plus fort que moi, je n’arrivais pas à faire mon deuil, c’était injuste ce qui était arrivé! « Sur une note plus joyeuse : je vais me marier, elle s’appelle Kathelyn, elle est formidable! » J’appuyai le tout d’un sourire en direction de la jolie blondinette. « Sinon, je suis le parrain du fils à Nathaniel, tu dois bien te souvenir de lui? Aussi, j’avais pris une pause de l’hôpital pour me concentrer sur mes projets de mariage.. et aussi, j’aimerais ouvrir l’ancien restaurant de mon père. Mais disons que ce virus a changé un peu mes projets! » Je crois bien que ça faisait le tour, enfin... ça serait tout de même intense de raconter tout ce qu’elle avait manqué, je n’allais pas dans la profondeur de mes problèmes de consommations d’alcool et tout, c’était pas vraiment l’endroit. « Tu as complètement déserté, du jour au lendemain, plus de nouvelles, pas de réseaux sociaux… je pensais que je n’allais plus jamais te revoir! Pourquoi avoir décidé de partir? » Eh oui, la grande question!

Mon absence s’est faite si sauvagement que je n’avais donné d’explication à personne. Ni même à Geane, ma meilleure amie et accessoirement, la sœur de Kenneth. Je n’étais donc pas surprise que Will s’interroge à son tour… Disons que j’étais dans un cercle étrange, une spirale de dévouement de laquelle j’aurai aimé être sortie plus tôt. Finalement, même si je ne cracherai pas sur les moments de bonheur que j’ai pu avoir, j’affirme aujourd’hui que j’ai été plus malheureuse qu’autre chose dans tout ça et qu’il est bien temps pour moi de prendre un nouveau départ et rectifier certains choix du passé. Espérons qu’il ne soit pas trop tard pour ça. « C’est ce que cela semblait être mais avec Kenneth, rien n’est jamais comme on le pense. Donc c’était ce que c’était, notre relation se résumera à ça. » Dis-je en lui offrant un sourire timide. Oui, cela pouvait m’arriver. Notamment lorsque je ne voulais plus parler d’un sujet en particulier. Même si aujourd’hui, j’ai complètement tourné la page à son sujet et sur cette relation. « A vrai dire, si je suis à l’hôtel c’est parce que je n’étais pas certaine de mon avenir professionnel. Mais maintenant que je le suis, je vais sans doute pouvoir investir dans un bien immobilier qui me rendra heureuse. » Dis-je dans un premier temps puisqu’avant mon départ, je vivais dans un appartement. A cette époque, j’avais perdu toute ma fortune mais grâce à Wane, mon avocat, j’ai réussi à la récupérer. « Enfin, pour le moment, je vais surement atterrir dans notre salle de repos parce qu’avec le covid, je serais certainement sur place assez souvent et aucun hôtel ne prendra de client. Ils me l’ont encore confirmé hier. » Ajoutais-je dans un second temps.  

A ma grande surprise, je découvris ensuite la tragique nouvelle. Leyla est décédée depuis deux ans maintenant. Je me sentais à la fois gênée, triste et honteuse d’avoir posé cette question. Bien sûr que je ne devais pas m’en vouloir car je l’ignorai mais c’était pourtant le cas. Je n’ai pas été là pour William à ce moment-là et je m’en voulais terriblement.  J’aimais Leyla. Quelle triste nouvelle… « C’est horrible… Excuses moi William. » Dis-je simplement, que pouvais-je dire d’autre ? Elle est morte. Je venais de soulever un sujet poignant. La seule chose que je pouvais faire c’était l’autruche et ne plus rien dire à ce sujet. Cependant, je fus surprise de l’annonce qui suivi. William allait se marier avec une prénommé Kathelyn. Je ne l’avais pas vu venir ça. « Toute mes félicitations. Et je veux bien te croire, pour que tu décides de l’épouser, c’est qu’elle doit être superbe ! Votre mariage est prévu pour quand ?» Demandais-je naturellement. C’était une veinarde cette Kathelyn. Epouser William est surement ce qui peut arriver de mieux à une femme. C’est un homme exceptionnel. « Je ne peux que m’en souvenir, Alexie est ma cousine. » Dis-je en pensant à elle. Malheureusement, Alexie doit certainement m’en vouloir énormément. Je ne lui ais jamais donné de nouvelle et j’appréhende nos retrouvailles, je l’avoue. On ne se comporte pas ainsi avec la famille surtout que nous étions complices. « Tu ne dois pas renoncer à ouvrir le restaurant que ton père tenait pour autant. C’est compromis en ce moment mais ce n’est que partie remise. Mais du coup… Tu comptes arrêter la médecine ? »  Lui demandais-je tout naturellement. J’espérai que non quelque part car Will est un pilier de cet hôpital et je me vois difficilement continuer sans lui… Pourtant je n’aurai peut-être pas le choix car ce qui est primordiale, c’est son bonheur.
La question fatidique arriva. La grande question… Et je ne voulais qu’une chose, c’était la fuir. Cependant, je ne pouvais pas. Pas avec lui. J’estimais que je lui devais une réponse en toute transparence. « Kenneth était à l’étranger alors que moi, j’étais enceinte de lui. Et je ressentais une culpabilité envers mon enfant. J’ai donc décidé de tout plaqué pour le retrouver car il était hors de question que cet enfant n’ait pas de père. Voilà pourquoi j’ai tout plaqué… Pour le bonheur de mon enfant… Mais Kenneth et lui on disparût du jour au lendemain. Et finalement, mon départ de Miami fut la plus grosse erreur de ma vie. » Dis-je simplement car pour moi, c’est bien ce qu’il s’était passé. Il était parti avec notre enfant sans laisser de trace. Comme il l’a toujours fait. Kenneth a fui, il fuit et fuira toujours. « Le temps a passé et je pense que je vivrai avec cette perte toute ma vie. Kenneth est mort à mes yeux mais mon enfant, je ne sais pas si je le reverrais un jour. » Dis-je difficilement en tournant mon regard à l’opposé de celui de William. Je n’osais pas le regarder. Je voulais ignorer mes sentiments présentement.
Quelques instants plus tard, mon bipper se mit à vibrer ainsi que celui de William. On nous attendait. « Et c’est parti ! » Affirmais-je dans une marche rapide avec William jusqu’à l’ascenseur.  

« Qu’est-ce que tu veux dire par : tu n’étais pas certaine de ton avenir professionnel? Tu n’étais plus certaine de vouloir continuer en médecine? » J’étais surpris, je ne pensais pas que c’était ça… Madison avait toujours semblé être la plus certaine de ce qu’elle allait faire du restant de ses jours. J’avais toujours admiré d’ailleurs sa volonté et sa motivation à aller jusqu’au bout de ses projets. Bref, pour l’instant, elle dormait à l’hôtel mais travaillant à l'hôpital, ça n’allait probablement plus être possible pour elle d’y aller à cause du COVID. « Eh bien, j’ai une chambre chez moi, si tu veux! » Bon, elle allait peut-être trouver ça étrange… et peut-être Kath allait aussi se demander qui elle était, mais je pouvais juste lui dire que c’était une amie, c’était bien le cas… une amie, avec qui j’avais déjà couché, mais bon, pas grave, non?

Bref, en prenant de mes nouvelles, je lui appris par le fait même que mon ex petit-amie Leyla était décédée. C’était difficile pour moi d’en parler, je ne le faisais jamais mais puisqu’elle m’avait posé la question, je ne pouvais pas faire semblant qu’elle allait bien et qu’elle courrait dans des champs de fleurs joyeusement! « Ça va, tu savais pas! » Je lui fis un petit sourire en coin, comme pour lui montrer que ça allait! Sinon, je lui annonçai des meilleures nouvelles comme mon mariage avec Kathelyn. « Elle l’est, elle est incroyable! Merci en tout cas! On ne sait pas encore, puisqu’avec le COVID, on doit repousser les choses maintenant! » Bon, je n’allais pas entrer dans les détails du fait qu’on ne pouvait pas se marier présentement car elle était déjà mariée avec un homme de son ancienne secte, ça serait beaucoup trop intense à raconter comme ça, devant la machine à café. Parfois, j’oubliais que Madison était la cousine à Alexie, c’était dingue quand même à quel point le monde était petit. « Ah mais oui, je suis bête! Vous avez gardé contact les deux durant les dernières années? » Si c’était le cas, ça aurait été tellement facile de prendre des nouvelles de mon amie… mais bon, ça ne m’avait pas passé par la tête jusqu’à ce qu’elle ne parle maintenant. « Je ne crois pas arrêter la médecine, j’aime trop ça, mais j’avais besoin d’une petite pause pour mieux revenir! Un peu comme toi! » Je pris une gorgée de mon café encore bien chaud, tout en lui faisant un clin d’oeil. Je cherchai finalement à comprendre ce qui s’était passé de son côté, pour qu’elle en vienne à disparaître ainsi du jour au lendemain, sans donner de nouvelles. Je ne m’attendais pas à apprendre que Madison était maman, mais qu’elle ne savait plus où était son enfant. Mes yeux s’écarquillèrent. « Oh mon dieu Madi… mais c’est… c’est horrible! » Je perdais un peu mes mots pour la peine. Notre conversation fut un peu coupé par nos bippers, fallait pas oublier qu’on était au boulot non plus. Elle profita de ce moment pour changer de sujet mais moi, je n’avais pas tout à fait terminé. Alors qu’elle vint pour se remettre en chemin, je l’arrêtai en lui attrapant doucement le bras. « Hey! » lui dis-je, d’abord, pour qu’elle me regarde. « Tu sais qu’il n’a pas le droit de partir avec ton enfant comme ça, tu es sa mère… » Je ne savais pas trop ce qu’elle avait fait, ce qu’elle n’avait pas fait pour essayer de les retrouver mais je ne voulais quand même lui proposer mon aide. « Si je peux faire quoi que ce soit pour t’aider, n’hésites pas! Je connais des gens… on est surement capable de les retracer! »