April &
Ugo

Une journée assez mouvementée qu’April venait de passer. Cela faisait un bon moment qu’un certain sujet trottait dans son cerveau, elle a réussi à passer outre ses craintes grâce à Ugo mais le doute planait toujours. Elle s’est faite avoir une fois, cela n’allait pas recommencer, elle n’allait pas le permettre dans tous les cas. Tout avait commencé lorsqu’elle avait rejoint son bureau tôt le matin. Ugo et elle avaient quitté la maison au même moment et allaient se retrouver le soir même dans leur chez eux. Mais lorsqu’elle fit son entrée au studio, on vint aussitôt lui indiquer qu’elle était concernée par l’article de Nightmare encore une fois. April soupira, décidément Nightmare s’amusait bien à détruire sa vie de couple. Une fois sur sa chaise de bureau, une lecture rapide lui fit comprendre rapidement de quoi s’agissait-il. Louise encore une fois ! Elle n’allait donc pas les laisser tranquille, cette boule d’énergie qui débarqua dans leur vie sans crier gare, cela ne faisait qu’augmenter la frustration de la jeune brune, elle avait soudainement envie de cogner dans quelques jours. Ce fut le bureau ! Un grand fracas se fit entendre mais personne n’osa s’aventurer à l’intérieur, ils savaient tous qu’ils allaient être accueillis par une April en rogne alors autant la laisser tranquille.

La journée fut longue, car April attendait simplement la fin de son créneau pour pouvoir rentrer à la maison et surtout, s’expliquer avec Ugo. Une aura bien électrique régna donc au studio, tout était de travers, rien ne plaisait à la jeune photographe. Cette frustration avait impacté son boulot et ça l’énervait au plus haut point. Lorsque l’heure de quitter les lieux arriva, April ne se fit pas prier. Elle rangea rapidement ses affaires et conduisit sa voiture jusqu’à leur nouvelle villa. Le trajet tout comme sa journée, fut tout aussi chaotique. La voiture d’Ugo se trouvait déjà devant l’entrée, au moins elle n’allait pas devoir attendre davantage. La jeune femme ouvrit la porte, déposa ses affaires puis se dirigea vers le salon où Ugo se trouvait. Il la salua avec un sourire mais April n’était pas d’humeur. "Très très longue journée." Donna-t-elle l’excuse de sa mauvaise humeur. Elle s’assit en face de lui avant d’exploser telle une bombe à retardement. Elle ne savait pas jouer l’actrice alors autant se jeter à l’eau. "Tu as lu l’article de Nightmare ? On est encore une fois à la page, à croire qu’elle nous aime bien." April soupira avant de continuer. "Plus sérieusement, cette histoire me casse les couilles Ugo… j’en ai marre d’entendre Louise partout et de passer pour la cruche. On s’éclate à la foire, on partage un déj… Et moi maintenant tout Miami pense que je suis la petite roue de secours c’est ça ?" La pour énervée on pouvait bien dire qu’elle l’était.

April &
Ugo

Une journée assez basique de mon côté. Je me bataillais avec la loi indienne, avec la loi américaine aussi pour les récents arrivants de la secte canadienne qui ont de la famille ici comme Théa, je défendais plusieurs clients au tribunal enfin... une vraie journée bien remplie. Je n'avais même pas remarqué cet article de Nightmare avant qu'un de mes collègues un peu plus proche ne m'en parle. Personne n'avait osé venir me voir : tout le monde savait très bien que ma vie personnelle ne les regardait pas. N'empêche que la petite Nightmare n'en avait guère à foutre, ça. Un jour, je réussirai à la coincer celle-là, elle méritait bien une ou deux leçons. M'enfin, je lisais au déjeuner au restau avec ce dit collègue son article et je levais les yeux au ciel. sérieusement j'ai d'autres chats à fouetter sur ces conneries. fis-je alors en ricanant avec lui, continuant le repas sans parler de cet article. Oui, ça me passait carrément au dessus de la tête car je partais du principe qu'elle faisait tout pour nous énerver et qu'elle ne réussirait pas. S'il y aurait un problème dans mon couple, ma famille ou mes amitiés, ce seraient d'une faute interne pas de la sienne.

Quand je rentrais à la maison avec mes dossiers histoire d'être plus tranquille, personne n'y était. April travaillait encore et Théa aussi. J'aimais finir ma journée à la maison depuis que nous étions installés, je me trouvais toujours mieux ici pour boucler mes dernières tâches du jour. Je me préparai un café, m'installais dans le canapé avec mon PC portable sur les genoux et je pianotais tranquillement. Quand April rentrait, j'adressais un sourire à ma copine qui ne me fut pas rendu. Elle avait l'air bien remontée. je fronçais les sourcils en prenant ma tasse dans la main, attendant de savoir quand je pourrais en savoir plus de cette "longue longue journée" qui l'empêchait de me montrer son beau sourire. Mais elle prenait la parole. Elle me parlait alors de Nightmare. J'étais étonné de l'en entendre parler, on avait déjà dit qu'on s'en foutait pas mal de ses paroles mais apparemment quelque chose la tracassait aujourd'hui. J'allais lui répondre quand elle reprit d'un ton bien énervé, avec des mots bien remplis de sens. J'avais manqué de lâché ma gorgée sur mon PC. Je reculais ce dernier sur la table basse et posait mon café, prenant soin de bien avaler ma gorgée et de ne pas me baver dessus sous cette exclamation. Je crois que le moment détente est fini, maître Tremblay. attends attends quoi? depuis quand tu passes pour "la cruche"? fis-je alors en me mettant plus au bord du canapé par réflexe mentalo-physique. Cette histoire m'énerva plus vite que ce que je ne croyais. c'est elle, la cruche. Depuis quand tu te laisses emporter par ce qu'elle peut bien pondre? Cette nana n'a rien à foutre de ses journées à part tenter de nous monter les uns sur les autres et je te pensais plus intelligente que ça. Oui oui, je l'ai dis. Merci Nighty, je crois que tu as gagné ta dispute, sur ce coup-là. Oui j'ai retrouvé ma meilleure amie d'enfance, oui je suis allée à la foire avec elle et on a déjeuné ici-même d'ailleurs avec Théa. Elle a adoré la maison et notre travail ensemble, en couple sur la déco. J'insistais sur le mot couple pour bien lui prouver que Louise était bien au courant qu'elle existait et qu'il n'y avait en plus aucune ambiguïté du genre que Nightmare puisse sous-entendre. ça tu l'aurais su beaucoup plus tranquillement et ça aurait été clair si tu n'étais pas assez facile à influencer. Sérieusement, Nightmare?! Tu lui fais plus confiance qu'en moi? là, je me levais, c'était plus fort que moi. C'était plus rare qu'on se dispute depuis qu'on vivait ensemble mais ces dernières ont toujours été plutôt spectaculaires. Je me frottais les yeux. Je ne pouvais pas me calmer. Là sérieux c'est à moi que ça "casse les couilles". Si ma copine a plus confiance en une connasse qui a du temps à perdre qu'en moi, c'est qui la cruche, hein? lui fis-je alors en faisant des gestes clairs. Je fermais mon PC. je ne t'ai jamais empêché d'avoir des amis masculins. On en reparle de Justin? Pourtant lui c'était ton ex, bordel. Je connais Louise depuis que je suis né. Tu ne la connais même pas. Tu n'as pas à sous-entendre quoique ce soit sur ma relation avec elle quand c'est fondé sur des conneries pareilles! Si elle m'en avait parlé calmement, je l'aurai rassuré. Si elle m'avait donné des raisons concrètes, pourquoi pas. Mais là, c'était dépasser les bornes. Je me tournais vers elle après avoir fait les cent pas. tu sais quoi? je sais même pas quoi ajouter. Tu penses être la roue de secours? génial. En tout cas c'est pas Louise qui aurait cru une connerie pareil, ni ma copine d'ailleurs. Ma petite amie serait venue me voir calmement, ou peut-être énervée, triste, j'aurai compris, mais sans m'accabler de choses que je n'ai pas faite et sans s'appuyer sur les propos de cette garce-là. ça, ça aurait été la petite amie que j'aime et que je veux épouser. pas... cette April-là. fis-je en claquant un stylo à côté de mon PC et en me retournant pour me frotter fort les yeux. c'était sorti tout seul, tant pis. en même temps, là, j'étais sorti de mes gonds en trente secondes. Je priais pour que Théa ne rentre pas tout de suite, elle serait bien embarrassée de cette dispute. Sans lui refaire face, j'allais vers la cuisine pour m'occuper les mains et l'esprit pour éviter de retourner la maison.

April &
Ugo

April avait passé une mauvaise journée mais elle savait que la soirée allait être pire encore. Ce genre d'explication avait tendance à irriter et April ne s'attendait pas à ce qu'Ugo acquiesce et passe à autre chose. Mais ce n'est pas pour autant qu'elle allait calmer le jeu, elle était comme ça, une bombe à retardement. Et Ugo était pareil. Les disputes étaient donc généralement bien pimentées. A la maison, April ne pouvait cacher son exaspération, elle passa aussitôt à l'acte, expliquant le pourquoi du comment sans faire dans la dentelle. Lorsqu'elle commença son discours elle lui expliqua clairement ce qui n'allait pas. Le problème n'était autre que Louise, elle ne la connaissait pas mais elle l'exaspérait beaucoup. D'ailleurs, elle l'exaspéra encore plus lorsqu'il commença à la défendre alors qu'il venait de la traiter elle de débile. ""Je te pensais plus intelligente que ça" T'es sérieux là ? Tu me traites de conne comme si de rien n'était !! Non mais je rêve !" April était abasourdie devant ses critiques. ""Assez facile à influencer" et puis quoi encore ? Vas'y Ugo lâche toi ! Vide ton sac une dernière fois pour toute !!" Ugo était tout aussi remontée qu'elle et la tension ne faisait qu'augmenter entre le couple. April n'en était pas fière du tout mais le sujet était déjà sur le tapis alors autant en arriver au bout. La jeune femme était énervée ma sa dernière remarque la blessait énormément. Déjà qu'il continuait de jeter des fleurs à sa soit disant "meilleure-amie" mais là il abusait clairement. April ne pouvait en entendre davantage. "Alors là waw ! Je n'ai pas le droit de sous-entendre quoi que ce soit hein ? Et le pire c'est que tu la défends devant moi quoi ! Bah oui ce n'est pas Louise qui aurait cru une connerie pareil ! Louise, elle, est la petite amie parfaite. Par contre April c'est une grosse chieuse, conne et influençable. Eh bah tu sais quoi ? Tu n'as qu'à rester avec ta nouvelle petite-amie. Cette April-là qui te dégoûte va te foutre la paix !" Ses cris avaient augmentés, même que sa chienne était partie se cacher bien loin des embrouilles de couple.

April était beaucoup trop énervée pour continuer quoi que ce soit. Cette discussion n'allait clairement mener à rien, à part à empirer les choses. Ugo tourna les talons vers la cuisine et April fit de même vers la porte d'entrée. Il était impensable qu'elle puisse passer une seconde de plus dans cette maison. Elle ne savait même plus si elle y avait encore sa place. Son sac n'était pas très loin, elle le pris en vitesse et claqua la porte violemment. Les clés de sa voiture s'y trouvaient heureusement, cela lui permettait de ne pas passer des heures à tourner en rond dans le salon alors qu'ils étaient pas loin. Effectivement, dans l'état où elle était, elle était capable de ne rien remarquer du tout. Là tout de suite, elle était capable de foncer dans un mur sans y penser.

April &
Ugo

On s'était bien, bien échauffé en quelques secondes. Enfin, j'étais vite monté en tension. Elle, apparemment, est comme ça depuis l'article de Nightmare. Je ne comprenais vraiment pas comment elle pouvait m'hurler à la tronche comme ça et me reprocher les pires trucs au monde sur les paroles d'une garce qui est clairement là pour justement nous éloigner. Comment pouvait-elle mordre à l'hameçon? Le pire dans cette histoire, que qu'une fois la flamme de la dispute allumée entre nous, ça prends toujours des hauteurs incroyables. On ne s'était pas encore disputé depuis que nous avions acheté cette maison tous les deux mais là, ça allait pas être de la dispute pour amateurs. Non.

Déjà la preuve était là : April avait déjà attrapé son sac pour claquer la porte. J'avais de mon côté tenté de prendre le chemin de la cuisine pour respirer un coup alors qu'elle m'hurlait encore des conneries derrière le dos qu'elle préférait la solution de repli. t'arrêtes de dire de conneries ou quoi? April! April ne pars pas! avais-je hurlé, me retournant de la cuisine et me mettant à courir alors que la porte se fermait à mon nez. Je la rouvrais sans attendre alors qu'elle se dirigeait vers sa voiture. tu vas faire des conneries t'as pas les idées claires reviens à la maison. lui fis-je alors. Malgré qu'elle me fasse sortir de mes gonds, je voulais toujours qu'elle soit en sécurité. tu sais,  notre maison, celle que j'ai acheté avec ma copine et pas ma meilleure amie. lui fis-je alors qu'elle continuait son chemin. j'vais pas devoir me mettre devant la voiture quand même? lui fis-je alors qu'elle montait à bord alors je m'empressais de me mettre devant la voiture pour qu'elle ne puisse pas démarrer. tu arrêtes ça maintenant tu sais très bien que tu as déformé mes propos. On a une maison si tu veux m'éviter y'a pleins de pièces pour ça, t'es pas obligée d'aller te mettre en danger dehors, si? lui demandais-je alors sans bouger de là. s'il faut je dors sur ton capot ajoutais-je alors. En plus je détestais faire des scènes dehors, ça nous mettait en public et elle le savait. mais bon, elle savait aussi que j'aimais pas ça donc elle faisait sûrement exprès. je n'ai même pas défendu Louise, j'ai juste dis que Nightmare tout ce qu'elle veut c'est justement ça. Tu le sais, je sais que tu le sais. Si ce que tu veux, c'est connaître Louise et voir si elle veut mettre ses griffes sur moi, y'a pas de soucis. Mais je pense qu'entre moi ou Nightmare, tu sais en qui avoir confiance non? Tu préfères l'écouter elle et aller te foutre en l'air sur la route que de m'écouter moi? sérieusement? Louise est mariée et elle est très bien avec lui. Si je n'avais pas fugué à treize piges tu l'aurais connu à peine m'avoir rencontré et tu aurais compris. Elle est revenue sur mon chemin en plein milieu à cause de moi. Je l'ai abandonné et je me rattrape, voilà. Je peux comprendre que ça puisse te déranger, mais je ne veux pas que ça ait à voir avec cette Nightmare. C'est pas logique c'que j'dis, là, bon sang? fis-je alors en la regardant dans les yeux à travers le pare-brise. oui je suis blessé que tu préfères écouter Nightmare que moi. Imagine l'inverse. C'est comme si tu avais fais le cauchemars que je te trompais et que tu me quittais au réveil. lui fis-je alors. tu sais quoi? Fais ce que tu veux. Moi je sais avec qui j'ai acheté cette maison, je sais qui j'aime en tant que meilleure amie et qui j'aime en tant que petite amie. Je sais ce que je ressens, je sais que je te l'ai dis, tu me fais pas confiance, très bien. tu préfères écouter Nightmare, ALL GOOOD. Quand tu auras retrouvé la raison, tu sais où me trouver. Mais je te jure que t'as pas intérêt à me faire aller à l'hôpital parce que tu auras eu un accident, parce que là c'est Louise qui sera là à ton réveil et qui t'en foutra une pour pas m'avoir écouté et tu te sentiras bien bête. lui fis-je avant de taper ma tempe genre "réfléchis" et je retournais vers la porte de la maison. Je savais plus quoi faire ni quoi dire et nous étions têtus tous les deux de toute manière. Si elle voulait faire son tour, elle le ferait, que j'ai peur pour elle ou pas. Je ne savais même pas pour quoi je me battais, là. Je n'avais rien à me reprocher, en fait. Elle s'était monté la tête à cause de cette garce sur du propos inventé de sa tête. Elle tombait juste dans le piège et personnellement je n'avais pas d'énergie à gâcher dans ces conneries.

April &
Ugo

Cette soirée allait d’office partir en couille vu comment April était bien énervée. Mais comment dire qu’elle ne s’attendait pas à ce qu’elle atteigne ce niveau là tout de même. Ça aurait pu être emballé vite fait bien fait, mais Ugo avait un tempérament de feu tout comme sa petite copine. Bien évidement, ce n’était pas chose facile pour faire régner la paix. April était certes énervée par la nouvelle qu’elle avait appris grâce à Nightmare mais les paroles que son petit-ami lui adressait la blessait encore plus. Elle n’en revenait pas. Voilà qu’elle arrivait au bout de son énervement, elle cracha son venin et décida de quitter la maison. Cette tension devenait de plus en plus insupportable, autant sortir, se calmer et peut être revenir plus tard.

April tourna le dos à son copain, ce dernier s’était dirigé vers la cuisine mais lorsqu’il remarqua que sa question resta en suspens, il l’a rappela. Sans succès, la jeune femme avait son objectif en tête, elle devait quitter la maison. Ce fut le cas, elle lui claqua la porte en nez sans répondre ni même se retourner. Ugo était aussi têtu qu’elle, il réouvrit la porte et l’ordonna de revenir. "Laisse moi tranquille Ugo ! Va voir ta copine Louise." April soupira et continua son chemin sans prendre en compte ses paroles. "Fait ce que tu veux ! Franchement là je m’en fou." Elle pensait que c’était des paroles en l’air, du coup, elle s’empressa d’ouvrir sa portière afin qu’elle puisse démarrer, mais elle fut surprise par l’attitude d’Ugo. Comme il l’avait prévenu plutôt, il se mit devant sa voiture, l’empêchant de prendre sa route. "Ugo arrête ça s’il te plaît... J’ai rien déformé du tout. Apparemment je ne suis plus la petite amie que tu connaissais ou que tu as acceptée d’être avec le premier jour, alors voilà, je quitte ! Et amuse toi bien avec ta nouvelle Louise. Vous pouvez enfin rattraper le temps perdu maintenant ! Et la seule chose que je veux maintenant c’est partir d’ici, être dans une autre pièce n’est pas suffisant. Donc tu ferais mieux de ne pas te mettre dans mon chemin, je ne risque pas de changer d’avis." Au lieu de reprendre le chemin de la maison, Ugo la fixa de ses beaux yeux bleus avant de lui partager le fond de sa pensée. Elle savait qu’il avait parfaitement raison, mais pour l’instant, l’énervement avait pris le dessus et l’empêchait de voir clair dans cette situation. "Ecoute Ugo, je ne veux plus rien savoir. Qu’elle soit mariée, heureuse ou pas, ça ne l’empêchera pas de t’embarquer dans ses filets. Mais puisque je passe pour la méchante de l’histoire avec ma jalousie, bah désolé monsieur ! J’ai même pas besoin de Nightmare pour ça ! Vous avez l’air de bien vous amuser dehors, elle est même venue dans NOTRE maison !! La prochaine étape ça serait quoi ? Qu’elle couche dans notre lit aussi ? Elle s’amuse à poster des photos de vous h24 sur insta ! T’as cru que j’étais aveugle ou quoi !!?? Franchement Ugo t’es mal placé pour me gueuler dessus. Là je préfère largement me foutre en l’air plutôt que de rester ici une seconde de plus." Le jeune brun finit par baisser les bras. Il savait bien que cela ne servirait pas à grand chose d’essayer de lui faire changer d’avis, car cela n’arriverait pas. Il abandonna, puis quitta enfin la voiture pour rentrer à la maison. April soupira une seconde fois avant de démarrer sa voiture et de quitter les lieux. Elle se sentait mal, mal d’avoir gueuler comme ça, mal pour ressentir cette jalousie, mal de se sentir trahie une seconde fois par la personne qu’elle aimait. Des pensées bien noires commençaient à se balader dans son cerveau, tout allait de travers. Ugo avait raison, elle n’aurait pas dû prendre le volant dans cet état, mais elle ne pouvait pas rester non plus, c’était un risque à prendre. Alors qu’elle tapa une énième fois dans son volant, cette fois-ci, son coup le fit tourner. Un coup sec et la voiture vira automatiquement vers la gauche, c’était à ce moment même qu’un grand camion décida de passer. En voyant la voiture arriver vers lui, il donna un grand coup de klaxon. April, encore sous le choc était aveuglée par les lumières. Elle avait entendu un bruit. Un accident... mais elle avait du mal à comprendre sur le champ ce qu’il se passait.

April &
Ugo

On se retrouvait dehors à se hurler dessus, elle qui voulait prendre la voiture et moi qui tentait de l'en empêcher. C'était un tableau assez dur, une sensation assez horrible. Elle disait ne pas pouvoir rester dans la même maison, elle disait qu'elle m'en voulait de l'avoir fait entrer chez nous, qu'elle avait vu l'Instagram de Louise et ses photos de nous. Je fronçais les sourcils. ça devenait vraiment n'importe quoi. Je ne savais même plus quoi dire tellement elle partait dans tous les sens. Elle disait qu'elle était sûre que Louise tentait de me voler à elle et que de toute façon comme elle m'avait déçue autant que j'aille avec elle. Elle me rendait dingue. Je me mettais sur son chemin devant la voiture, certain qu'elle ferait une connerie au volant de sa voiture. Je lui disais qu'elle faisait ce qu'elle voulait mais que s'il lui arrivait quelque chose je lui en voudrais à mort. Sur ces mots, je me reculais, faisant mine de rentrer vers la maison mais prêt à courir à ma voiture pour la suivre.

Je n'avais pas vu les choses arriver. Je n'aurais jamais pensé à ce scénario. Pourtant, quand je me retournais, le tableau avait complètement dévié. La voiture d'April était à moitié sortie de sa place de parking et à côté, un immense nuage de fumée. Je devinais un camion couché sur la route, qui venait de derrière April, qui a dû je suppose la contourner pour ne pas se la prendre et qui avait rendu l'accident. J'avais un temps de réaction, de compréhension. J'avais entendu du bruit, vu des lumières, tout d'un coup et en trop peu de temps. Comme quoi, tout peut vraiment dériver en très peu de secondes. Je voyais April, au volant de sa voiture, qui n'avait pas bougé d'un pouce, les mains sur le volant encore, le moteur allumé. Remets-toi et appelle les secours! finis-je enfin par hurler dans ce qui me semblait quinze minutes après alors que j'avais plutôt rapidement réagit au final. Je courais vers le camion, vers la portière conducteur, bloquée. monsieur? fis-je en espérant l'entendre me répondre mais rien. on appelle les secours. restez avec moi si vous m'entendez. fis-je en cherchant à le débloquer. Je voulais voir si je pouvais lui faire les premiers secours ou s'il était bloqué. J'entrais par la porte passager, je me hissais à travers les bouts de verres explosés pour visualiser le conducteur. J'arrachais mon haut pour lui faire un garrot rapidement sur une blessure que j’apercevais. Il était bloqué et je ne voulais pas faire pire, je préférais laisser les professionnels faire. J'espérais que l'appel était déjà passé et qu'ils étaient en route, je comptais sur April pour cela. tout va bien se passer. Je reste avec vous jusqu'à ce que les secours arrivent. Et je tenais ma parole, même si je me coupais à droite à gauche avec des bouts de verres. Le moteur n'avait pas l'air de prendre feu ou quoique ce soit, mais je trépignais de voir les secours arriver.

Quand enfin ce fut le cas, je laissais les secours prendre ma place et s'en occuper. Je leur expliquais ce qu'il s'était passé du peu que je savais. Sur le coup, je ne mentionnais pas April sur le bord de route. Je disais que j'étais sorti et que ça s'était passé trop vite pour que je comprenne quoique ce soit. Ils m'aidaient à sortir de la cabine et un pompier s'occupait de mes quelques plaies. je vais le faire, occupez vous de lui. je vous laisse mon numéro, je suis avocat en ville. Donnez moi de ses nouvelles dès que vous savez, s'il vous plaît. Le pompier me confirmait ça, même si j'avais juste envie d'aller à l'hôpital avec ma voiture pour m'assurer qu'il irait bien. Petit à petit, je me rendais compte que c'était la faute d'April. Qu'elle était responsable. Si elle n'avait pas démarré sa voiture, le camion n'aurait pas dévié sur la route et cet homme serait encore tranquillement sur la route. S'il n'y avait pas eu cette dispute, cet homme irait encore bien. J'essayais de garder mon sang froid en revenant vers où April devait se tenir dans la rue. Je savais que suivre cet homme à l'hôpital pourrait montrer que je me sens responsable ou que j'ai peur à cause d'April, et je ne voulais pas laisser de preuves. J'attrapais la main d'April et je nous faisais rentrer à la maison sans rien dire. Une fois la porte fermée, je la regardais. Tu leur as dis quelque chose? demandais-je direct. Oui là, je préparais une éventuelle défense. J'étais très froid, très distant, tenant encore le coton imbibé d'alcool pour mes quelques coupures.

April &
Ugo

Cette dispute avait pris une plus grande dimension, mais April ne s’en était pas rendu compte tout de suite. Elle s’était emportée, elle avait crié, levé les bras, s’était retenue de ne pas cogner dans un mur et bien d’autres sentiments durant cette soirée. Et pourtant, la seule chose qui pouvait la calmer c’était de quitter les lieux. Ugo refusait de la laisser partir mais il savait aussi que c’était une vraie tête brûlée et qu’en fin de compte elle finira par faire ce que ses pensées lui dictent. Après un deuxième round devant leur maison, Ugo finit par baisser les bras et la laissa faire ce qui lui plaisait. C’est à ce moment même qu’April démarra sa voiture et se dirigea vers l’interstate 395. Le chemin de l’autoroute était plutôt simple, il fallait simplement aller tout droit, April en avait profité pour gueuler un bon coup. Mais à l’entrée de Miami, en prenant la sortie nord de la 933, la mésaventure commença. April fut surprise par le croisement, ainsi que les lumières qui venaient d’en face. Sa rage l’avait poussée à donner à grand coup au volant ce qui fit instantanément dévier la voiture. Malheureusement, ce fut le camion de derrière qui prit cher. Les conséquences qu’elle devait assumer ont été assumées par une autre personne. Tout se passa à la vitesse de l’éclair, April ne comprit rien du tout. Elle se retrouva au volant alors que tout tournait autour d’elle. Le camion était renversé tandis qu’elle était toujours choquée dans son siège. Son cerveau venait de stagner. Ce qui la surpris encore plus c’est lorsqu’Ugo se dirigea vers le camionneur tout en lui ordonnant de se bouger. Le peu de neurones qui marchaient venaient de se mettre à l’arrêt. Il l’avait suivit ? Il était là par hasard ? C’est quoi ce bordel dans lequel elle s’était retrouvée ? Incapable de faire quoi que ce soit, elle eut un temps de retard avant que son cerveau ne commence petit à petit à recoller les pièces du puzzle. Aussitôt, elle saisit son téléphone et appela les secours en panique. C’était sa faute, il n’y avait pas de doute là dessus. Elle sortit de son véhicule sonnée, elle regarda autour d’elle comme si elle allait découvrir la scène. Ugo essayait de faire de son mieux pour aider le camionneur alors qu’April ne pouvait le rejoindre, le choc avait pris le dessus et elle resta telle une statue, les yeux grands ouverts. Elle répétait sans cesse. "C’est de ma faute....j’ai tué quelqu’un...c’est de ma faute...c’est de ma faute..." L’unique phrase qu’elle répétait en boucle. De loin, on pourrait facilement dire qu’elle venait de s’enfuir d’un asile. Elle regardait ses bras, puis son corps et enfin le camion non loin d’elle. Alors que son corps était intact, celui du camionneur était tout amoché. Cette idée la rendait dingue aussi. "J’ai rien !!! Putain de merde c’est de ma faute !!! Merde...merde...merde..." Elle frappa sa tête de ses mains, déçue d’elle même, elle aurait préférée cogner plus fort, ou qu’on lui assène un bon coup pour lui remettre les idées en place.

Les secours arrivèrent et s’étaient rapidement dirigés vers le camion. April n’avait même pas remarqué que son petit-copain s’était également blessé en essayant de sauver le chauffeur. On lui posait des questions mais ses réponses étaient beaucoup trop vagues pour qu’ils ne comprennent quoi que ce soit. Comment allait-elle devoir expliquer alors qu’elle ne comprenait elle-même pas la situation. Les secours recueillirent d’autres témoignages, cents à ce moment même qu’Ugo lui saisit le bras puis la raccompagna dans la voiture. Elle leva les yeux vers lui avant de lancer sa phrase fétiche. "C’est de ma faute...j’ai tué une personne..." April le suivit sans montrer signe d’opposition. Elle tourna la tête vers la fenêtre et passa le trajet le regard ailleurs, essayant de s’en remettre. Le silence avait régner pendant ces quelques minutes avant qu’il ne se brise une fois de retour chez eux. Alors qu’April avait l’intention de rejoindre la chambre, Ugo l’interrompit froidement. "J’en sais rien...je ne sais même pas ce que j’ai réussi à leur dire...tout ce que je sais c’est que c’est de ma faute et c’est moi qui mérite d’être à l’hôpital et pas lui..." Sa réponse était neutre, son regard était toujours ailleurs et elle répondait machinalement tel un robot. Le choc était toujours là. Alors qu’elle voulait rejoindre les escaliers, elle fit demi tour vers la porte d’entrée. "J’ai commis un meurtre...je dois me rendre..." Elle ouvrit la porte d’entrée comme si c’était naturel avant de regarder partout. "Où est ma voiture ?" Son cerveau avait du mal à imprimer les derniers événements.

April &
Ugo

La dispute avait pris une nouvelle ampleur et elle avait démarré le moteur. j'avais décidé de la suivre, après avoir hésité. J'ai pensé qu'elle se débrouillerait, que je l'avais prévenu, mais je le sentais mal. je ne voulais pas avoir un appel parce qu'elle aurait pris un poteau ou que sais-je. Alors je démarrais ma voiture après elle sans attendre trop longtemps et je la suivais. je ne savais pas trop où elle allait, mais je vis l'accident très clairement. En une fraction de seconde, tout avait basculé. j'étais sorti de ma voiture en trombe et j'avais pris les choses en mains, hurlant à April d'appeler les secours. je n'avais pas réfléchi une seconde, j'avais simplement agi sur le coup. Je regardais comment était le chauffeur, blessé, j'attendais les secours avec lui et un pompier me soignait les quelques coupures que j'avais eues dans mon "secourisme". Je demandais à l'agent de m'appeler quand il aurait un état "stable" de l'homme car là, il était vivant mais inconscient.

Je retournais vers April, la traînait à la voiture. Elle était en état de choc, répétant qu'elle avait tué un homme. Sur le coup, je réfléchissais aux possibilités, aux éventualités, la laissant redescendre seule. A la maison, alors qu'elle fonçait vers la chambre, je l'interpellais. Elle répétait qu'elle était responsable de son état et qu'elle devrait être à sa place. arrête April, personne ne mérite quoique ce soit. Cet homme n'est pas mort, arrête de dire ça. Je vais m'occuper de ta voiture, va te reposer. Le pompier m'appelle dès qu'il connaît l'état du chauffeur. En attendant, tiens en toi aux faits. Tu as un accident, ça arrive, l'homme est entre les meilleures mains. essayais-je alors de lui mettre dans le crâne histoire qu'elle ne se torture pas trop l'esprit, même si j'étais clairement en colère contre elle. Ne lui avais-je pas dis qu'il arriverait quelque chose? C'était fou d'être aussi têtu que ça. Un homme était blessé probablement en effet à cause de son caractère. Je le débarrassais de mes cotons qui commençait à sortir propre de mes plaies et je m'organisais pour pouvoir aller chercher la voiture d'April. je reviens je vais la chercher. prends un somnifère s'il faut mais dors. le sommeil était le meilleur des remèdes, même aux mauvaises humeurs. Comme on dit, la nuit porte conseils. A moi aussi, elle allait m'être bénéfique. Il fallait que j'anticipe, car j'allais peut-être devoir défendre ma petite-amie. J'essayais de garder la tête froide, comme je le ferais avec une situation lambda mais ce n'était pas évident. J'allais chercher sa voiture et j'étais rentré une petite demi-heure après. Je me prenais un whisky dans la cuisine en regardant par la fenêtre, la nuit claire de Miami. faites que ce mec s'en sorte, s'il vous plaît soufflais-je alors en serrant mon verre dans la main. je n'allais pas dormir avec April, de toute façon. Je me préparais à élire résidence sur le canapé du salon. J'aurais aimé avoir envie d'aller la rassurer, de la prendre dans mes bras, de lui dire que tout irait bien, je me le disais dans mon esprit mais j'étais trop en colère de notre dispute toute fraîche et suspendue suite à cet incident. Cette affaire n'était pas réglée.

Je m'allongeais dans le canapé et restait là quelques minutes avant de me redresser. Comme si tu allais dormir, gros. Impossible. Je ne voulais pas que Théa soit au courant, du moins pas tout de suite. Je me relevais en prenant mon verre vide et j'allais sur la pointe des pieds vers notre chambre, au moins m'assurer de voir si April dormait. J'essayais d'être discret au cas où si elle ne dormait pas, elle ne me voit pas. mais bon, un grand gaillard de plus d'1m80 qui se balade dans une maison, c'était pas très discret.

April &
Ugo

C’était une sacrée soirée. Ou plutôt une sacrée journée puisque le pire avait commencé depuis la mise à jour du blog de Nightmare. Cette dernière avait remis en cause le couple parfait. Ils avaient réussi à passer le cap, à évoluer, à construire de grandes choses tous les deux ; mais ces quelques mots ont réussi à semer le doute entre eux.

April était ailleurs depuis l’accident. Elle voyait flou, la terre entière tournait autour d’elle et rien ni personne n’arrivait à la raisonner, pas même son petit-copain. Elle se sentait coupable, elle s’en voulait énormément. Ce camionneur était peut être mort à cause d’elle. Il avait sûrement une femme, des enfants, une famille entière qui l’attendait ; et April, elle, allait être la cause de cette perte. Comment allait-elle vivre avec cela dans la conscience ? Très bonne question ? La jeune femme avait énormément changé depuis la stabilité de son couple. Elle était plus sauvage et inconsciente du danger, ou même de ce que pouvait ressentir les autres. Elle était devenue plus compatissante, ce qui expliquait son état actuel. Heureusement que son petit ami l’avait suivit et avait réglé le problème, auquel cas, elle serait toujours plantée dans sa voiture sous le choc.

Une fois dans la maison, les idées de la brune de mélangèrent. Elle voulait tout faire d’un seul coup. Se reposer, se rendre à la police, chercher sa voiture, pleurer un bon coup... Un mélange hétérogène qu’elle ne sait par quoi commencer. Le beau brun finit par la rassurer, en quelques sortes, avant de quitter une seconde fois la maison pour chercher sa voiture. April devait se reposer mais c’était dur de dormir alors que la vie d’une personne était en péril à cause d’elle. Elle s’assit sur le canapé et attendit le retour d’Ugo impatiemment, elle avait du mal à rester seule dans cette grande villa. La bouteille de Whisky était pas loin, elle se servit alors d’un verre, c’était un parfait somnifère dans son état. Les minutes tournaient et Ugo n’était toujours pas de retour. L’avait-il réellement abandonnée puisqu’elle était une mauvaise petite-amie comme il l’avait insinué plutôt ? April se faisait pas mal d’idées... Il était préférable de rejoindre la chambre dans l’était où elle se trouvait.

Malheureusement, le sommeil n’était pas à la porte. Un grand soulagement l’envahît tout de même lorsqu’elle entendit sa voiture devant la porte et les pas d’Ugo à l’intérieur de leur maison. Il ne l’avait pas abandonnée, ce soir du moins. April soupira de soulagement sans pour autant fermer les yeux. Impossible de dormir. L’heure tournait et toujours rien. Mais elle entendit encore une fois les pas de son copain, sauf que cette fois-ci ils étaient bien proches. La jeune se retourna et le vit au pas de la porte. Était-il là pour chercher quelque chose ? C’était le moment ou jamais ! April quitta son lit et rejoint son copain au seuil de leur chambre. "Ugo...attends...s’il te plaît." Elle ne savait pas par quoi commencer. Tout était de sa faute. Elle n’arrivait même pas à le regarder en face. "Je suis désolée...c’est de ma faute tout ça...je le sais bien...tu ne peux pas savoir à quel point je m’en veux pour cet accident...mais je m’en veux aussi pour ce que j’ai pu te dire plutôt..." C’était encore plus dur d’avouer cette dernière partie, elle n’avait pas pour habitude d’avoir tort, ou surtout d’avouer qu’elle avait tort. April le regarda hésitante avant de saisir sa main dans la sienne. "Tu peux rester avec moi ce soir ?... Je...je n’arrive pas à dormir..." Elle hésita avant d’ajouter une petite touche d’humour à cette journée épuisante. "Au moins j’aurai passé une dernière nuit avec toi avant d’aller en prison..."

April &
Ugo

Je me doutais que cet incident devait peser dans l'esprit d'April. je lui demandais d'aller dormir après tout ça, parce que c'était beaucoup et que malgré tout la nuit portait conseil. Si en rentrant elle avait attendu allongée à faire le clair avant d'ouvrir la bouche, on en serait sûrement pas là. Un peu de repos lui ferait le plus grand bien, et à moi aussi d'ailleurs. J'allais chercher sa voiture en m'arrangeant et je rentrais sans passer par la chambre. Je buvais du whisky, je m'allongeais dans le canapé et mon esprit tournait en rond. je calculais déjà toutes les combines possibles dans n'importe quelle suite à cette histoire. je savais que s'il arrivait quelque chose de grave à cet homme, April pourrait être prise en faute et je savais déjà que je devrais la défendre. Comme au travail, j'anticipais toutes possibilités afin de ne pas être pris de court. Sauf qu'ici, j'avais entre les mains l'avenir de ma petite amie et ce n'était pas rien. Je ne laisserais ça entre les mains de personne d'autre de toute manière. Même si je le faisais, j'obligerai le dit-confrère à faire comme je le souhaite. Je tirais les ficelles.

Je ne dormais pas du tout, en somme. Impossible. Entre ce que m'avait dit April, ce que je lui avais dis, notre façon de toujours monter l'un contre l'autre quand on est pas d'accord au lieu d'essayer de comprendre l'autre et de trouver un juste milieu, c'était incroyable. ça faisait longtemps que ça n'était pas arrivé, d'ailleurs. Enfin, c'est normal de se disputer dans un couple, c'était même sain selon les psychologues. Là, même si j'avais mes tords et que j'avais eu un mot plus haut que l'autre, cette histoire m'avait blessé. ça me blessait encore, derrière le bordel de l'accident de ce soir. J'avais quelque chose de fendu en moi. Je ne pouvais pas choisir entre Louise et April, de toute manière. Il ne fallait pas me demander ça. Et puis, je n'avais aucune raison de le faire non plus, ça j'en restais persuadé. Néanmoins, je restais soucieux de l'état de ma petite amie alors après avoir tourné en rond une petite heure sûrement, j'allais jeter un coup d'oeil dans la chambre, voir si elle dormait ou pas.

Elle se tournait, alors je fis comme si je n'étais pas venu. Genre, elle ne m'avait pas vu. Mais j'entendais ses pas sur le sol et elle s'approchait de la porte de laquelle j'étais encore très proche. Elle me disait d'attendre, alors c'est ce que je fis. je me stoppais net, dans le couloir, corps perpendiculaire à la chambre, dans le noir ou alors peu éclairé par la lune qui passait par la fenêtre. Je tournais légèrement la tête comme pour la regarder mais je ne le faisais pas. Elle se mit à s'excuser, non seulement pour l'accident mais aussi pour ces mots de tout à l'heure. ça faisait du bien à entendre, je devais l'avouer. Elle semblait avoir compris qu'elle tenait le plus gros de la faute, même si pour une dispute il faut être deux. Puis, ça devait pas être simple pour elle de l'assumer, je la connaissais assez pour le savoir. Elle me demandait de rester avec elle ce soir. Elle m'attrapait la main, je les regardais, toutes les deux, à s'emmêler naturellement comme si elles s'étaient quitté égales. Elle tenta une vanne qui me fit sourire à moitié. Je ne répondais pas sur le coup, j'agissais en la faisant reculer pour fermer la porte derrière moi de la chambre, l'amener au lit, lui mettre la couette sur elle et la prendre dans mes bras, son dos contre mon torse pour l'avoir au maximum contre moi, mon nez prit sa place dans ses cheveux. ça faisait du bien, mon coeur prenait un certain coup positif à cette étreinte. Je laissais cet effet prendre possession de mon corps entier. Je la serrais fort, un moment, dans le silence, juste en essayant d'oublier tout ce qu'il s'était passé. Notre dispute, cet accident, tout. Je faisais ça avant de lui répondre, de briser le silence en parlant aussi doucement que possible, maintenant que je cherchais à m'apaiser et à l'apaiser. je sais que j'ai dis des choses qu'il ne fallait pas non plus et je dois m'en excuser auprès de toi à mon tour. j'ai été très blessé de sentir que tu manquais de confiance en moi. lui fis-je alors très calmement, enfin mettre les choses à plat pour pouvoir en parler calmement. je te promets qu'il n'y a rien et qu'il n'y aura jamais rien de plus entre Louise et moi. On s'est pas vu pendant des années, j'ai fugué sans rien lui dire du jour au lendemain en pensant ma petite soeur partie, je profite de la retrouver, c'est vrai. Vous êtes toutes les trois si importantes pour moi et j'aimerais que vous vous entendiez, pour tout te dire... lui avouais-je ensuite. Je cherchais une façon cool de faire un dîner à quatre, Théa, April, Louise et moi depuis deux/trois jours. je rêvais presque de ce moment tellement je trouvais ça fou de les avoir toutes les trois. Pas une de moins. je brûle d'amour pour toi, April. tu le sais, comment tu ne peux pas le savoir? lui fis-je alors contre l'oreille avant de l'embrasser dans les cheveux. tu sais que pour cette histoire d'accident, quoiqu'il arrive, il ne t'arrivera rien. je me battrais bec et ongle pour toi et s'il faut j'irais même à ta place fis-je sur le même ton d'humour qu'elle tout à l'heure, debout autour de la porte. tu peux dormir, maintenant. je suis là. soufflais-je en caressant maintenant le dos de ses mains et son oreille avec le bout de mon nez.