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(#)Sujet: be a light in my world ✤ | Ven 4 Juin - 10:19
Les jours passaient sans qu’aucun ne se ressemble. C’était l’avantage d’avoir vécu presque l’intégralité de son existence dans un monde à part, hors du temps, presque prisonnière d’une bulle hermétique, comme si à l’extérieur de celle-ci, le monde était hostile. Avantage est un bien grand mot, car en ce qui concerne la jolie Juliet, ça serait plutôt une malédiction. Jamais elle n’avait souhaité être cette fille, gagner à la loterie des méchants pour vivre cette expérience, car c’est bien ce que c’était aux yeux de ces personnes. À l’extérieur, pour toutes les personnes qui ne la connaissaient pas, la plus jeune des Tremblay était parfaitement normale. Elle était une jolie jeune femme de vingt-six, avec un charme naturel dont elle n’avait pas conscience, avec l’esprit un brin enfantin, sans que ça ne paraisse suspect. Or à l’intérieur, c’était complètement autre chose. Elle avait le sentiment d’être à la fois invisible au milieu de la foule, et en même temps à part au point d’attirer tous les regards. Comme si ses traumatismes étaient inscrits sur son front, gravés dans sa peau à l’aide de la pointe d’une plume pour écrire. Elle se sentait coincée au milieu d’un champ de bataille entre la lumière et les ténèbres. La lumière, représentée par Ugo, sa famille. Les ténèbres par ses pensées lugubres qui se bousculaient dans son esprit. Le petit ange sur son épaule gauche. Le petit diablotin sur l’épaule droite. L’un murmure que tout allait bien se passer, quand l’autre soufflait que ça ne valait pas la peine d’essayer. Se battre, ou abandonner. Le combat était constant, et ce, depuis son retour dans la civilisation, à savoir, depuis plusieurs très longs mois.
Lorsque les voix se disputaient, que Juliet n’arrivait même plus à penser par elle-même, elle rassemblait tout son courage pour quitter les quatre murs de la maison de son frère aîné, afin d’explorer son nouvel environnement appelé Miami. En soi, elle avait toutes les cartes en main pour s’acclimater : un téléphone avec les bases de son fonctionnement, de l’argent pour palier à toutes les éventualités, l’adresse de la maison et les coordonnées d’au moins deux personnes si jamais elle avait un souci, et une parfaite compréhension de l’anglais pour parler avec les autres. Sur le papier, aucun nuage à l’horizon, mais en pratique, c’était une autre histoire. Le début du périple s’était bien passé, Juliet avait réussi à atteindre ce mythique endroit que l’on nommait Miami Beach. Un peu à l’écart de la foule, comme toujours, elle était parvenue à faire taire les voix, en se concentrant sur les vagues de l’océan, le chant des oiseaux, et tout ce qui pouvait servir pour l’apaiser. Sauf qu’au moment de faire demi-tour, afin de rentrer chez Ugo, les choses s’étaient compliquées. Plus d’une heure d’essai pour se retrouver sur l’un des pontons de la marina. Elle avait encore quelques bribes de ses discussions avec son frère pour comprendre toutes les subtilités de cette ville côtière, comme la plage, le coin portuaire, ou le centre-ville. En plusieurs mois, Juliet avait eu le temps d’apprendre bien des choses, mais pas encore assez pour se sortir d’un problème comme celui qu’elle rencontrait actuellement. Le regard brillant à cause de sa tristesse, mais perdu dans les vagues de l’océan, elle perçoit une voix non loin d’elle. Il y en avait beaucoup, mais l’intonation avait fait comprendre à Juliet que c’était à elle qu’on s’adressait. Le sursaut dans son cœur était tellement prévisible qu’elle n’y faisait plus attention. Pourquoi une telle réaction ? Car c’était un homme qui s’adressait à elle. Et aussi charmant qu’il semblait être, c’était toujours aussi délicat pour Juliet d’être à proximité d’un inconnu. Avait-elle un problème ? C’est la question qu’on lui posait. « S’il n’y en avait qu’un. » dit-elle dans un premier temps, avant qu’un soupir ne s’échappe de ses lèvres. On lui avait dit de se méfier, qu’il pouvait être dangereux de dire à n’importe qui qu’on était dans une position de faiblesse, mais comment Juliet était-elle censée faire la différence entre une personne avec un bon fond, et une qui aurait un esprit mal placé ? « Je ne sais pas où je me trouve, ni comment retourner chez mon frère. Le téléphone qu’il m’a donné ne fonctionne plus, alors je ne peux pas l’appeler. J’ai glissé dans le sable, et je me suis tordue la cheville car je n’ai pas l’habitude de ces chaussures. Et je crois que ce chat a de l’affection pour moi, mais j’en suis allergique, alors je sens que la crise d’éternuements va bientôt commencer. » Le félin en question était à ses pieds, une jolie boule de poils blanche qui se frottait aux jambes de la jeune femme pour réclamer des caresses. Il parvenait à en avoir de temps en temps, car même si ça la rendait malade, Juliet aimait beaucoup les animaux, au point d’être maso et de supporter quelques éternuements. « Si le ciel voulait m’envoyer un message, je pense l’avoir reçu. » termine-t-elle, en affichant un minuscule sourire emplit de tristesse.
( Pando )
Chad Tate
Chanel
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(#)Sujet: Re: be a light in my world ✤ | Ven 4 Juin - 16:26
Depuis ce mot laissé sur cette table ce jour-là, les choses étaient bien différentes dans la vie du jeune homme. Tout était plus sombre, plus noir. J'avais du mal à prendre les rennes, reprendre le contrôle. J'avais, selon moi, perdu l'amour de ma vie et je ne le retrouvais jamais. je songeais fortement à prendre une ou deux années seul à faire le tour du monde avec mon sac à dos. J'avais peur de louper trop de choses dans la vie de ma petite soeur qui elle, nageait toujours dans le bonheur. Je n'étais pas hyper facile à vivre, ces derniers temps, mais j'essayais de faire pâtir mon entourage au moins possible. Ma meilleure amie Yaël faisait tout pour me remonter le moral et ma soeur aussi. Elles étaient tout ce que j'avais, avec mon travail dans lequel je m'enfermais énormément et le sport avec mon chien, Jake. Je sortais du boulot, ce jour-là. J'avais eu envie d'aller prendre l'air un peu au bord de la plage, tranquillement. marcher, ne penser à rien, même si c'était sur cette même plage que j'avais retrouvé Libby et que je l'avais aussi demandé en mariage le jour du nouvel an. J'essayais de me soigner de ça, car sinon je ne reviendrais jamais sur cette plage. Je ne voulais pas me gâcher des endroits de cette ville qui ne m'avaient rien fait, en somme. C'est là que je la vis. Elle était là, au bord de la mer, vers les pontons, avec un chat qui lui tournait autour. Je l'avais observé un petit moment. Je la trouvais... différente, sans savoir comment expliquer. Elle dégageait quelque chose de très solitaire, de très mystérieux mais de très attractif aussi. Je commençais, en m'avançant et en observant son attitude, à penser qu'elle était inquiète, perdue. Je reconnais pas mal de comportements chez les autres : j'ai bossé dans une mafia où il fallait constamment que j'anticipe tout et je le faisais comme ça, puis aujourd'hui dans mon asso, il fallait deviner par le physique car les mots étaient difficiles. J'avais facilement compris qu'elle ne savait pas par où aller, qu'elle n'était pas juste là à regarder l'horizon en cette joli fin d'après-midi. Je décidais alors, naturellement altruiste, de m'approcher doucement et de m'adresser à elle : bonjour, il y a un problème? lui demandais-je alors doucement. Je ne voulais pas lui faire peur, la surprendre. Je n'étais pas là pour lui faire du mal bien au contraire. Elle me répondait de façon très désespérée. Oui, elle était bien perdue. Elle continuait finalement en me disant tout ce qui la tourmentait, et ce n'était pas rien. Je levais les sourcils. waouh. écoutez je peux vous prêter mon téléphone si vous souhaitez joindre votre frère. je peux regarder votre cheville aussi, si vous souhaitez, ou vous aider à aller à un poste de secourisme pas loin. je suis coach sportif donc les foulures, je m'y connais. lui expliquais-je alors. je ne voulais pas trop être intrusif car elle n'avait pas l'attitude de quelqu'un de très "ouvert". La dernière chose que je voulais était de la faire fuir. Elle avait besoin d'aide et j'étais arrivé à temps. pour le chat... évitez de toucher votre visage maintenant que vous l'avez caressé, ça aidera. ajoutais-je avec une pointe de rire histoire d'alléger l'atmosphère. Je m'avançais doucement vers elle en lui présentant mon épaule. appuyez-vous sur moi pour retirer ces chaussures, on pourra déjà aller s'asseoir ça peut aider en premier lieu lui proposais-je alors, attendant qu'elle me dise ce qu'elle préférait faire. vous connaissez l'adresse de votre frère ou ce qu'il y a autour? je pourrais peut-être vous aider à le retrouver plus rapidement. lui demandais-je alors. j'essayais de régler tous les soucis qu'elle rencontrait, ce n'était pas hyper simple. je m'appelle Chad. lui fis-je aussi pour ne plus être un inconnu à ses yeux. je n'attendais pas à ce qu'elle me fasse confiance au bout de cinq minutes mais j'essayais simplement de la sortir de son pétrin actuel. Elle avait vraiment l'air perdue et je ne pouvais pas la laisser comme ça.
( Pando )
Juliet Tremblay
Desigual
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(#)Sujet: Re: be a light in my world ✤ | Sam 5 Juin - 18:02
Ses avants-bras reposaient sur le bois de la barrière. Cette position lui permettait de soulager la douleur ressentie quelques instants plus tôt, au niveau de sa cheville, quand son pied avait eu la mauvaise idée de partir de travers à cause de l’étendue de sable qu’offrait la plage. Juliet avait encore des difficultés à se faire à tous les modèles de chaussures que ce nouveau monde offrait, et encore moins dès qu’il était question de gagner quelques centimètres en hauteur grâce à ce qu’on appelait talons. La douleur était supportable, elle avait connu bien pire dans son existence, mais c’était la goutte d’eau de trop pour la faire flancher. Devoir s’habituer à une multitude de nouveautés en si peu de temps n’était pas gérable pour une seule et même personne. Il lui arrivait alors, comme à l’instant, de simplement craquer. Ô rien de grave, un simple petit coup de mou passager avant de parvenir à remettre un sourire sur son joli visage. C’est juste que cette fois, quelqu’un avait été témoin de la scène, et pour une raison que Juliet ignorait, cette personne avait été touchée au point de s’approcher d’elle et de lui adresser la parole. D’ordinaire invisible pour cette population trop pressée pour s’intéresser à un autre que soi, quelqu’un lui prouvait qu’elle pouvait être remarquée au milieu d’une foule d’inconnus. Un geste si généreux aux yeux de la Tremblay, habituée depuis son retour à une certaine forme d’individualisme généralisée, pour qu’elle puisse ouvrir les vannes de la sincérité, et répondre à la question de ce jeune homme. Il n’avait rien demandé de très complet, mais la réponse l’était, sans omettre un seul tracas.
Rien que de formuler à haute voix la liste de ses soucis, Juliet se sentait déjà un peu mieux. On pourrait croire que ce déclic serait le début d’une nouvelle ère, celle où elle pourrait confier ses plus sombres pensées à son grand frère au lieu de les noter dans un journal intime, mais non. Les miracles peuvent exister, mais il ne faut pas trop en demander non plus. Ce serait comme espérer comprendre ce monde qui l’entoure en un claquement de doigts. Or, c’était encore loin d’être le cas. Aussi, elle poussait un léger soupir pour elle-même, presque agacée de ne pas comprendre tous les termes que venait de prononcer cet inconnu. Elle pourrait lui demander des explications, lui dire qu’elle ne savait pas ce qu’était un coach sportif, mais quand elle formulait une telle question à un inconnu, on avait tendance à la regarder de travers, comme si elle venait d’une autre planète. « Je ne connais pas le numéro de mon frère. » se contenta-t-elle de dire, avec un petit haussement d’épaules. En temps normal, Juliet avait seulement à appuyer sur le nom d’Ugo pour que le téléphone compose lui-même le numéro, sans que la jeune femme n’ait à puiser dans sa mémoire. Pour l’histoire du chat, elle pouvait noter le conseil dans un coin de sa tête, même si elle eut la pensée que c’était maigre comme douleur en comparaison à ce qu’elle avait vécu ces dernières années. C’est alors qu’il fit un pas vers elle. Ce geste avait un effet immédiat sur Juliet, dont les réflexes étaient désormais ceux d’un ninja. Un geste de recul, qu’elle ne contrôlait même plus, c’était son cerveau qui se chargeait de le faire. La crainte, elle circulait dans ses veines, comme un amer poison. Alors elle hésitait, tiraillée par ce qu’elle avait vécu et par les paroles de son frère, qui lui avait assuré que tous les hommes n’étaient pas comme dans la secte, que la plupart n’avait pas de pensées déplacées, ni même l’envie de faire du mal gratuitement à la gente féminine. Ce silence avait laissé du temps au jeune homme de reprendre la parole, pour lui demander si elle connaissait l’adresse de son frère. Une lueur d’espoir traversa le regard de Juliet, qui avait enfin une réponse à fournir. « Oui, elle est notée sur un papier. Attendez. » Ce serait trop beau de la connaître par coeur, les termes qui composaient une adresse étaient trop nombreux pour bien les comprendre. Elle fouillait alors dans son sac pour mettre la main sur ledit morceau de papier, alors que l’inconnu devint se présentait sous le prénom de Chad. « Juliet. Euh voici, c’est sur Coconut Grove. » dit-elle en tendant le morceau de papier à Chad, où l’adresse était inscrite entièrement, avec le numéro et le nom de la rue. Pour les habitants de cette ville, ça devait être très parlant, mais pour quelqu’un qui habitait à Miami depuis quelques mois, c’était encore un vrai charabia. Juliet pourrait très certainement retrouver son chemin, si elle gardait son calme. Malheureusement, les angoisses avaient tendance à prendre le dessus sur le reste, ce qui la menait à une situation comme celle-ci : elle face au reste du monde.
« Si j’accepte votre aide… disons pour aller s’asseoir quelque part où je pourrais retirer mes chaussures, vous allez y voir mon consentement pour me faire du mal ? » Juliet était loin de se douter que ces mots n’étaient pas employés dans une conversation dite normale, mais après avoir été conditionnée dans un monde où elle ne pouvait rien dire, où c’était presque justifié qu’un homme puisse lever la main sur elle, parfois uniquement pour son bon plaisir, elle avait du mal à croire que certains pouvaient sincèrement lui vouloir du bien, sans attendre quelque chose en retour en guise de remerciements.
( Pando )
Chad Tate
Chanel
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(#)Sujet: Re: be a light in my world ✤ | Mer 9 Juin - 11:41
A Miami, on ne peut pas deviner ce qui va nous tomber dessus. J'ai compris ça il y a longtemps déjà. J'en ai vécu énormément des choses ici. De très bonnes choses et aussi de quoi briser mon âme en mille morceaux. On dit toujours que le vent finit par tourner, que le destin nous ramène toujours du positif quand nous pensions être au plus bas. En ce moment, j'étais dans cette situation. J'avais l'impression de ne pas pouvoir aller plus mal et de ne pas pouvoir aller mieux. j'avais ma meilleure amie, Yaël, qui tentait le tout pour le tout pour moi et aussi ma petite soeur. Elles étaient adorables et me décrochaient des sourires mais au fond de moi, je restais vide. J'avais beau avoir atteint pas mal d'objectif : ma salle, mon association. j'étais fier de ce que j'avais construit dans cette ville. Mais sans elle, rien était pareil. Tout était fade, sans couleur, sans goût. Je faisais vivre mon coeur, je mangeais, je faisais du sport, mais mon cerveau restait sans matière. Je regardais plus autour de moi que dans mon reflet, histoire de ne pas me rappeler. Je remarquais donc forcément la présence de cette jeune femme, montrant des signes physiques qu'elle était complètement perdue sur la plage. Je la regardais un moment pour être sûr de ne pas faire le type qui vient sauver personne, mais elle avait bel et bien l'air perdue. Je m'approchais alors doucement, dans mon naturel altruiste et protecteur, lui demander si tout allait bien. Comprenant qu'un inconnu qui vient à notre aide pouvait sembler étrange, je déclinais mon identité pour ne pas trop l'effrayer. Les personnes sont toutes différentes et réagissent différemment aux inconnus. Je préférais prendre mes précautions. je ne suis pas quelqu'un de mauvais, bien au contraire. Même quand mon père me forçait à l'être, je m'arrangeais pour faire le contraire. Même à ce que je lui disais, elle semblait perdue. Son regard ressemblait à celui des jeunes gens qui viennent dans mon établissement d'aide, je le reconnaissais tout de suite. Elle avait vécu quelque chose de fort, de traumatisant même je pense. Je me mordais la lèvre inférieure alors qu'elle n'avait pas l'air de tout comprendre à ce que je lui disais et elle finissait par me dire qu'elle ne connaissait pas le numéro de son grand frère. Je me mettais aussi à la place de ce dit grand frère, si Dani était perdue, je me ferais un sang d'encre, je la chercherai dans toute la ville. Alors que je faisais un pas vers elle, elle eut un mouvement de recul. Je n'avançais pas plus. Je la regardais sans bouger, levant légèrement les mains pour montrer que je ne lui voulais pas de mal. Alors que je demandais l'adresse de son frère, histoire de l'aider toujours, elle me tendit un bout de papier. Ce n'était pas très loin, je connaissais au moins l'avenue. je sais où c'est, je peux vous indiquer le chemin lui fis-je alors en lui rendant son bout de papier, sans faire un pas de plus. Juliet. Elle m'avait tout de même donné son prénom. Elle semblait se méfier sans trop le faire, comme si elle ne savait juste pas comment réagir. C'est là qu'elle me posait la question. La question qui déclencha une alerte en moi, automatique. Je lui faisais encore un geste avec mes bras pour lui montrer que je ne lui ferais pas de mal. Je me rendais compte de la débilité de ce geste, d'ailleurs. bien sûr que non, jamais. j'ai une petite soeur moi aussi, je remuerais la ville si je n'avais plus le moyen de la joindre alors, je ne veux simplement pas vous laisser seule face à vous même. lui fis-je alors pour lui expliquer que j'agissais comme un grand frère, de manière tout à fait bienveillante et protectrice. je... je peux me permettre de vous demander si quelqu'un vous a fait du mal? lui demandais-je alors. Après une question pareille, on ne peut qu'imaginer qu'elle a un passif de victime. Ne supportant pas qu'on puisse lever la main sur une femme, sa façon de réagir m'inquiétait beaucoup, même si elle restait un inconnue à mes yeux. je ne veux vraiment pas vous faire peur. je ne m'approcherai pas si vous n'avez pas confiance. Ce serait juste moins douloureux pour vous d'avoir un appui jusqu'au banc afin de retirer ces chaussures et de marcher sur du sol plus dur. Là je vous indiquerais le chemin et je m'en irais, si c'est ce que vous souhaitez. évidemment, j'étais du genre à aimer être sûr qu'elle a réussi à retrouver son chemin sans souffrir de sa cheville. Mais vu sa méfiance, je ne voulais pas la forcer à me faire confiance. Je respecterais son choix. Je pensais déjà à aller demander dans un restaurant de la glace pour apaiser la petite foulure. Elle finissait par accepter de s'appuyer contre moi pour aller sur ce banc. Cette jeune femme possédait une beauté... naturelle. Elle n'avait aucun artifice et possédait des vêtements assez amples qui la couvrait entièrement. Je doutais qu'elle vive ici depuis longtemps. Il n'empêchait que sa candeur et son naturel la rendait... vraiment belle. Arrivés sur le banc, elle s'y asseyait. je reviens lui fis-je alors en m'élançant vers la digue, vers le vendeur le plus proche pour demander quelques glaçons dans un torchon. Je revenais vers elle, je lui tendais les glaçons. Posez ça sur votre cheville, ça devrait apaiser la douleur. Merci les blessures de sportifs. Je savais comment réagir quand on a pas grand chose sous la main. Parlez de ce petit incident à votre frère, il saura quoi appliquer si ça ne passe pas. Je supposais qu'il saurait qu'il faut mettre de la crème etc. Je lui adressais un sourire. Un sourire gentil, bienveillant. Ce n'était pas tout ça, mais elle cherchait à rejoindre le domicile de son grand frère. Après un petit silence et un regard échangé, je repris la parole : ça va aller pour marcher jusque là-bas? C'est trois rues à gauche dans ce sens-là. lui fis-je en lui montrant la direction voulue.
( Pando )
Juliet Tremblay
Desigual
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(#)Sujet: Re: be a light in my world ✤ | Jeu 10 Juin - 15:52
Juliet détestait avoir ce mouvement de recul, il était incontrôlable, et fait de façon inconsciente surtout. C’était comme un réflexe, le moyen que son cerveau avait trouvé pour lui assurer de vivre, de survivre. Juliet se sentait mal à chaque fois que cela se produisait, car elle avait l’impression que ce geste provoquait une douleur extrême à la personne qui le subissait. Un affront, presque une insulte, alors que son intention était seulement de se protéger elle-même. Elle l’avait encore parfois avec son grand frère, quand il était trop silencieux pour que Juliet puisse percevoir sa présence, et qu’il la prenait par surprise. À chaque fois, cela provoquait un malaise, un moment de latence avant que les deux parviennent à passer au-dessus, et reprendre le cours de la vie, comme si ça ne s’était pas produit. Avec Chad, elle ne pouvait pas savoir à l’avance comment ça allait se passer, mais à première vue, il ne semblait pas s’en formaliser. Ou alors, il était un très bon comédien pour masquer ses émotions, aussi bon que pouvait l’être Juliet quand il était question de cacher ses ressentiments à son aîné. Elle se sentait tout de même soulagée en entendant qu’il connaissait la rue où vivait son frère et sa petite-amie. Juliet n’était pas encore assez habituée à la ville pour savoir comment elle devait réagir dans telle ou telle situation. Si les habitants pouvaient le faire de façon instinctive, sans réfléchir, ce n’était pas la même chose pour la demoiselle. Cela lui demandait un gros effort de réflexion, sans la certitude de connaître tous les moyens pour s’en sortir.
Rassurée, elle l’était. Mais il y avait toujours cette petite voix dans son esprit, une alarme qui sonnait à chaque fois qu’elle était à proximité d’une personne de la gente masculine. Il pouvait lui rendre service, mais qu’allait-elle devoir offrir en retour ? La gentillesse n’était presque jamais gratuite dans son monde, tout avait un prix. Alors, elle laissait sortir sa pensée, sans le moindre filtre, et sans se douter que cette question allait avoir l’effet d’une bombe chez son destinataire. Chad s’agitait, ou plutôt agitait ses bras d’une manière incompréhensible pour Juliet. Cela devait d’ailleurs se voir à l’impression de son visage, elle se sentait un peu plus perdue qu’elle ne l’était déjà. « Sans vouloir vous manquer de respect, l’existence d’une soeur n’est pas un critère assez fort pour balayer la méchanceté enfouie. Disons que c’est un motif cohérent pour vouloir m’aider… même si ça voudrait dire que vous vous mettez à ma place, et c’est difficile à le croire. » Elle ne voulait pas le blesser avec ses mots, mais Juliet n’avait pas conscience du poids des siens, que certaines pensées se devaient de rester dans son esprit, au stade d’une pensée justement, pour ne pas froisser involontairement quelqu’un. Aucune cette stupide histoire de nuances. Elle devait apprendre à doser ses mots, mais c’était un exercice assez difficile pour elle. Elle n’avait aucun repère pour savoir ce qu’elle pouvait dire ou non, à part prononcer les mots à voix haute, et constater de ses propres yeux les réactions que ça provoquait. Même si bizarrement, à cet instant, elle avait le sentiment que ses mots pouvaient blesser, alors : « Veuillez m’excuser pour mes mots. Je ne vous connais pas, je ne peux pas anticiper qui vous êtes. » Elle devait se mettre en tête qu’à Miami, ou nul part ailleurs d’ailleurs, tous les hommes ne devaient plus être placés dans le même sac. Juliet devait s’appuyer sur la personnalité d’Alec -même s’il avait lui-même subi les souffrances de la secte- mais surtout de Ugo, qui n’avait jamais connu cette ambiance et qui pourtant, était un homme adorable, avec beaucoup de respect pour April. C’était bien la preuve qu’un monstre ne sommeillait pas dans chaque homme. Et si elle avait besoin d’une nouvelle preuve, Chad venait de lui en donner une sur un plateau, avec la question qu’il venait de poser. « Euh… j’aimerais pouvoir vous dire non, mais ça serait un mensonge. Comme j’aimerais vous dire qu’il n’y avait qu’une seule personne, mais là encore, ça serait loin de la vérité. » Si elle n’avait eu qu’un seul bourreau, sa vie aurait été assez paisible, dans un sens. Mais il n’était pas seul, ils étaient plusieurs, presque tous aussi coupables. Tous les motifs étaient bons pour s’énerver, et passer cette colère sur les plus faibles. Et évidemment, la colère n’était pas passée avec des mots, mais des gestes, sans la moindre douceur.
Il y avait toujours un conflit intérieur chez Juliet, entre accorder sa confiance à cet inconnu, prendre ce risque énorme, ou bien s’en tenir à son mode de fonctionnement et se débrouiller comme une grande. Mais finalement, elle accepta son aide. Un geste énorme pour ceux qui connaissent son passif à la secte, mais il fallait bien commencer quelque part. Qu’est-ce qu’on lui avait dit, déjà ? Une histoire avec un vélo. Que pour apprendre à en faire, il fallait s’élancer, et prendre le risque de chuter. C’était exactement pareil avec cette nouvelle vie. Juliet ne pouvait pas se cacher éternellement. Elle devait essayer, prendre des risques, et se relever si c’était un échec. Ce sera valable avec les expériences comme découvrir la ville, mais aussi dans les relations humaines. Surtout que ce risque menait à quelque chose de positif : elle était désormais assise sur un banc, grâce à l’aide de Chad, et il ne semblait toujours pas montrer des signes d’une violence cachée. Au contraire. À peine était-elle assise que le jeune homme lui assurait qu’il allait revenir. Elle en profita pour retirer sa chaussure, et même la deuxième. Si elle avait pu, elle maudirait cette paire. Comment des jeunes femmes normalement constituées pouvaient apprécier de porter cela ? Encore un point d’incompréhension pour Juliet, qui voyait Chad revenir au bout de quelques minutes, avec quelque chose entre ses mains. Il lui disait de le poser sur sa cheville, pour apaiser la douleur, ce qu’elle fit sans hésiter trop longtemps, pour une fois. Le contact froid sur sa cheville lui arracha une légère grimace, avant que le soulagement prenne le dessus. « Ou bien je ne parle pas de cet incident à mon frère. Il s’inquiète déjà en permanence pour moi. Je pourrais toujours lui dire que j’ai glissé dans la salle de bain. Je suis assez maladroite pour que ce mensonge soit crédible. » Ça ne plaisait pas à Juliet de mentir ainsi à Ugo, mais s’il apprenait qu’elle s’était perdue en ville, blessée, et qu’elle avait été incapable de retrouver son chemin à cause d’une histoire de téléphone déchargé… elle avait peur qu’il l’oblige à avoir toujours quelqu’un avec elle, en permanence, pour ne prendre aucun risque. Ce serait une bonne solution pour que cette situation ne se reproduise pas, mais Juliet aimait cette solitude qu’elle s’imposait. À la secte, les moments où elle était seule, véritablement seule, étaient très rares. « Il ne doit pas être encore rentré à cette heure-ci, alors je préfère rester encore un peu ici. Par contre, vos rues sont tellement grandes que je ne suis pas certaine de pouvoir trouver mon chemin, malgré vos indications. Je n’ai toujours pas compris comment ça fonctionnait, à quel moment une rue n’est plus la même. Tout est si compliqué ici… » Pour cette dernière phrase, Juliet l’avait plutôt murmuré pour elle-même. Une constatation après les quelques mois passés à Miami, une ville qui lui semblait toujours aussi vaste et indéchiffrable. « C’est quoi, un coach sportif ? » lui demande-t-elle alors, passant du coq à l’âne, comme souvent ça pouvait lui arriver. Il lui avait dit être ça, quand elle avait parlé de sa blessure, mais ces mots n’avaient aucun sens à l’oreille de Juliet. Alors, naturellement, elle posait la question, pour enrichir ses connaissances en ce nouveau monde qui était désormais le sien.
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Chad Tate
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(#)Sujet: Re: be a light in my world ✤ | Mer 16 Juin - 9:29
J'étais plutôt du genre altruiste, dans mon genre. aider mon prochain, quand personne n'a été là pour moi. J'aurai aimé qu'on me tende la main, qu'on m'aide à m'en sortir et à avancer. Libby avait été cette personne, quelque part. Elle m'avait prouvé qu'un monde complètement différent pouvait s'offrir à moi, que je méritais tellement autre chose. C'est dans cet espoir que j'étais venu vivre à Miami à peine ma majorité atteinte, avec ma petite soeur. Que j'avais décidé de taper des bagnoles en étant animateur radio local en même temps. Je bossais jour et nuit pour avoir assez d'argent pour nous nourrir et nous loger correctement. Petit à petit, j'avais fais mon bout de chemin ici, j'avais appris à prendre racines. J'étais devenu coach à la salle avant d'en devenir le gérant. Après ça, j'avais décidé de créer mon association pour aider d'autres personnes qui pourraient passer par le même chemin, de plus ou moins loin.
Petit à petit, je commençais à assembler les morceau avec cette jeune femme. Elle avait eu des réactions qui me faisaient penser à de la peur, à une récente agression. je lui avais demandé, quand même, par mesure de protection, si on lui avait fait du mal. elle m'avait dit la vérité, tout en restant évasive. Elle m'avait aussi dit qu'elle ne pouvait pas me faire confiance juste sous prétexte que j'avais une soeur - elle marquait un point. J'avais dis ça comme j'aurais pu dire autre chose afin de la rassurer sur ma présence. Elle s'excusait tout de même de m'avoir balancé la vérité en face comme cela. Je souris légèrement. ce n'est pas grave, vous avez raison. on ne peut pas faire confiance à un inconnu au bout de dix minutes peu importe ce qu'il nous raconte les autres peuvent mentir. Beaucoup le font, et surtout avec des jeunes femmes comme elles, malheureusement. C'était tout mon travail dans l'asso, d'ailleurs. C'était une bonne chose qu'elle en soit consciente, au moins elle ne se ferait pas avoir facilement.
Je l'aidais tout de même. Je l'amenais au banc le plus proche pour retirer sa chaussure et je lui cherchais de la glace. Elle grimaçait sur le coup en la posant sur sa cheville mais ça semblait ensuite la soulager. Elle me disait qu'elle raconterait sûrement autre chose à son grand frère, histoire qu'il ne s'inquiète pas trop. Je souris, amusé par l'excuse qu'elle trouvait. vous êtes maladroite, donc? je n'avais pas remarqué. la taquinais-je alors. j'essayais de détendre l'atmosphère. quand on est grand frère on a tendance à vouloir sur-protéger. je sais ce que c'est. Dani s'en plaint beaucoup, elle aussi. fis-je alors en souriant, amusé, donnant un prénom sur le rôle de ma petite soeur. il mettra peut-être des coins en mousse partout dans votre salle de bain. ajoutais-je alors en riant légèrement. Elle pouvait lui mentir si elle voulait, je n'allais pas lui dire que c'était mal. Connaissant les ressentis de ma soeur sur ma sur-protection, si son grand frère était pareil, elle devait parfois en souffrir un peu. C'est pour cela que j'avais lâché du lest avec Dani, pour ne pas qu'elle finisse par vouloir m'étriper. Elle me disait vouloir rester un peu ici car elle ne le pensait pas rentré. Elle ajoutait un commentaire sur nos rues qui commençaient à confirmer ma pensée. Soit elle venait d'un autre pays bien différent, mais elle parlait pour cela drôlement bien notre langue. Ou bien... c'est vrai, après il faut voir ça comme une géométrie. Tout est parallèle ou perpendiculaire. Puis en regardant bien le nom des rues pour identifier, on finit par s'habituer. Il a les rues pour les petites, les boulevards et avenues pour les plus grandes. lui expliquais-je alors en dessinant sur le sable qui restait un peu devant le banc. je peux vous poser une autre question...? lui demandais-je alors tout à coup. vous ne viendrez pas... enfin de la société près de la frontière du Canada qui a été libérée il y a peu...? lui demandais-je alors en plissant les yeux, de peur de me tromper totalement et de me taper une belle honte. les résidents ont fait une halte dans mon foyer associatif avant de trouver une place dans notre société et.. enfin tout ce que vous dites me fait penser à ça. lui fis-je alors en me pinçant la lèvre. Elle ne savait pas où elle était, avait du mal avec les téléphones, les rues, les gens... Elle disait avoir été approchée dangereusement par plusieurs personnes... Tout concordait. maintenant il suffisait de prier pour que je ne me trompe pas.
Je souris à sa question sur mon métier. c'est quelqu'un qui guide les autres dans le sport. Comment prendre soin de son corps, l'alimentation, la musculation, les étirements, ne pas se faire mal ou comment soulager... D'où mon réflexe de la glace sur votre cheville. essayais-je alors d'expliquer clairement. on a des salles de sport, en ville. Des endroits où il y a pleins de machines, d'accessoires pour faire du sport, s'entraîner, se maintenir en forme. Moi je suis là pour gérer l'endroit, déjà, et puis pour donner des conseils pour s'améliorer, développer ses capacités. Un coach sportif. lui fis-je en souriant. si vous voulez rester là, vous souhaitez que je vous apporte quelque chose? Une glace, une gaufre? Elle ne pouvait plus se balader à cause de son petit incident, alors tant qu'à être bloquée sur ce banc, autant rentabiliser le temps. je peux vous laisser si vous souhaitez je me rendais compte que je lui imposais ma présence, tout à coup. Elle était seule de base avant que je n'intervienne et voudrait peut-être le rester.
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Juliet Tremblay
Desigual
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(#)Sujet: Re: be a light in my world ✤ | Jeu 17 Juin - 14:15
Ce ne plaisait pas à Juliet d’envisager un autre mensonge à servir à Ugo, quand viendrait le temps des questions liées à sa blessure à la cheville, mais c’était plus fort qu’elle. Elle avait ce besoin incontrôlable d’amoindrir ce que les autres pouvaient ressentir, surtout dès que ça pouvait les inquiéter. Si pour une personne normale, la logique était mauvaise, ça semblait cohérent dans l’esprit de la jeune femme : si elle mettait sa blessure sur le compte d’une maladresse, son frère n’irait pas chercher le pourquoi du comment. « Je ne l’étais pas, mais c’est facile de le devenir dès que l’environnement change. Pour l’exemple, je suis certaine que les filles d’ici savent marcher dans le sable sans se bousiller la cheville. » Ce n’était pas si difficile à comprendre, au final. Une personne aveugle pourra se déplacer dans son environnement avec aisance, sans se blesser une seule fois, par question d’habitudes. Il suffit qu’un meuble change de place, et ce sera l’incident à coût sûr. Et bien pour Juliet, c’était exactement la même chose. Elle avait évolué dans son propre environnement depuis toujours, que ce soit au niveau d’une habitation, d’un “village”, que pour les conditions climatiques. Désormais, elle n’avait plus aucun repère. Elle devait se construire des habitudes de tous les côtés, en même temps qu’elle devait apprendre à faire avec. En sachant cela, il n’était plus si étonnant qu’il y ait des loupés, et des légères blessures comme une foulure, un hématome ou une petite bosse. « C’est un joli prénom, Dani. » dit-elle en relevant la tête vers Chad, pour lui adresser un sourire sincère. « Si vous dites que c’est le rôle d’un grand frère de jouer les mamans poules, alors je vais peut-être être un peu plus tolérante avec Ugo. » Elle l’était déjà, sans forcément l’avoir décidé. Le fait d’avoir vécu avec beaucoup de restrictions la rendait aujourd’hui malléable, elle se pliait involontairement à toutes les exigences qu’on avait envers elle. Pour Ugo, Juliet pourrait mieux essayer de se mettre à sa place, de penser au chagrin qu’il a ressenti, à la culpabilité qu’il a dû porter toutes ces années. Des sentiments qui se sont remplacés par la peur de revivre ce qu’il a vécu, de perdre une nouvelle fois Juliet, ou de l’inquiétude qu’il lui arrive quelque chose, même sans que ce soit lié à quelqu’un, par manque d’attention. Mais ça ne changeait rien au fait que l’avocat n’était probablement pas encore rentré chez lui, qu’il ne devait pas -encore- s’inquiéter pour sa petite sœur. Elle pouvait donc retarder le moment de faire le chemin inverse, pour profiter de la sensation de fraîcheur sur sa cheville qui éloignait doucement la douleur. Chad lui parlait alors de géométrie, après que Juliet ait avoué ne pas comprendre le système de la ville pour se repérer. Une explication aussi incompréhensible que s’il lui parlait dans une autre langue. Ce sentiment était épuisant au quotidien, ne pas comprendre, penser que le problème venait d’elle, qu’elle n’y mettait pas assez du sien, malgré que Ugo ou April pouvaient lui dire le contraire. Alors elle souriait. C’était la meilleure façon pour faire croire qu’elle comprenait parfaitement les choses, sans devoir une nouvelle fois poser des questions. C’est alors que se produisit l’impensable. Cette question sortie de nul part, capable de désarçonner la jeune femme, tellement c’était la première fois qu’un inconnu lui posait cette question de but en blanc. « Est-ce que c’est aussi flagrant ? » Elle qui pensait faire assez d’effort pour se fondre dans la masse, elle se trompait visiblement. Ou plutôt, elle n’avait pas la capacité de voir que Chad avait toutes les cartes en main pour faire la différence entre une personne ayant été sauvée, et une fille ordinaire qui aurait eu un moment d’égarement. « Je suppose que oui. Il me semble avoir entendu quelqu’un parler du Canada, alors ça doit être ce groupe. Ça fait quelques mois déjà, mais comme vous pouvez le constater, c’est difficile de trouver cette fameuse place dans votre société. » dit-elle en haussant légèrement les épaules, comme pour faire comprendre que ce n’était qu’un détail insignifiant, bien qu’au quotidien, c’était encore moins simple à gérer. Plusieurs fois, Juliet avait regretté l’époque d’avant. Car même si ce n’était pas rose tous les jours, elle avait toujours vécu de cette façon. Il y avait ce sentiment familier, rassurant. Chose qu’elle n’avait plus actuellement. Tout était un potentiel danger, et il y avait tellement de choses à penser que ça lui donnait des migraines. Ce besoin, non cette nécessité d’être constamment sur ses gardes. Ce n’était pas une vie. C’était devenu de la survie.
Alors elle changea de sujet, avec beaucoup de légèreté, assumant le fait d’être ignorante sur plusieurs points. La question qui tournait dans son esprit portait sur le métier de Chad, un terme qu’il avait employé pour justifier ses connaissances pour soulager une cheville blessée. L’explication n’était pas très claire pour Juliet, certains points étaient flous, mais elle pensait saisir le gros de ce rôle. « En d’autres termes, vous êtes une personne multitâche ? Vous êtes la petite voix intérieure qui va guider l’hôte vers le chemin d’un corps en bonne santé. C’est un rôle important, et ça doit être intéressant. » La vision qu’avait Juliet pouvait être floutée, mais elle s’en moquait. Ce qu’elle avait saisi lui plaisait, et était assez compréhensif à ses yeux pour être satisfaite de la réponse, et ne plus ressentir ce sentiment de stupidité. Le brun lui proposait alors quelque chose à manger, si elle le souhaitait. Un geste qui étonnait une nouvelle fois Juliet, car depuis qu’elle était arrivée, elle n’avait pas eu l’impression que les gens de cette ville étaient très… serviables ? Tous semblaient trop pressés, trop focalisés sur leur petite personne pour s’intéresser aux autres. C’était agréable qu’il y avait des individus qui sortaient du lot, de façon positive. Par contre, Juliet n’avait pas eu le temps de répondre que Chad avait ajouté autre chose, qui la fit sourire. « J’admet qu’il y a des comportements qui m’échappent encore, des subtilités et des nuances comme mon frère me dit. Mais ce n’est pas contradictoire ce que vous venez de faire ? Pour moi, proposer quelque chose à manger, il y a une notion de partage, donc de présence. Et ensuite, vous me proposez de me laisser seule si je le souhaite. Je ne vais jamais réussir à comprendre votre monde. » dit-elle alors, en laissant échapper un léger rire. C’était bien la première fois qu’un inconnu, et surtout un homme, parvenait à faire rire Juliet depuis qu’elle était arrivée à Miami. « En tout cas non, je ne désire pas vous voir partir. Aussi surprenant que ce soit, j’ai le sentiment de pouvoir vous faire confiance. Il n’y a pas cette noirceur dans votre regard, comme j’ai déjà pu le voir. Cette flamme malsaine. » Peut-être parlait-elle trop, en disait trop surtout, mais qu’importe. C’était la première fois qu’elle s’ouvrait à quelqu’un, autre que son frère ou Alec. Ce serait bête de faire machine arrière, et retourner dans un comportement de suspicion. « Et si la proposition tient toujours, je ne dirais pas non à une glace. Mais seulement si vous acceptez d’en prendre aussi, que vous choisissez le parfum car il y a beaucoup trop de choix ici, et… que vous arrêtiez de me vouvoyer. J’avais pour habitude de vouvoyer les personnes âgées, par respect, car ce sont des anciens. Alors là… j’ai l’impression que vous me donnez au moins soixante-cinq ans. Et je ne suis pas certaine que ce soit un compliment. » Juliet espérait vraiment ne pas se tromper au sujet de Chad, qu’elle n’allait pas regretter sa franchise ni même la confiance qu’elle lui avait accordé. À la secte, elle était parvenue à reconnaître les personnes mauvaises, par des signes ou des comportements. Elle ne pouvait pas y échapper, mais elle savait à quoi s’attendre. Ici, elle n’avait plus aucun repère, elle devait faire au jour le jour, et en fonction des rencontres, de son instinct. Sauf que, encore une fois, il y avait toujours plus de nuances qui lui échappaient, et qui pouvaient lui apporter son lot de mauvaises surprises.
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Chad Tate
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(#)Sujet: Re: be a light in my world ✤ | Ven 25 Juin - 17:55
Après une petite maladresse, Juliet s'était foulé la cheville dans le sable, sur la plage. L'ayant remarqué en difficulté, je n'avais pas hésité pour lui venir en aide. Alors qu'elle avait eu un moment de doute sur ma présence près d'elle, elle avait fini par petit à petit me faire un peu confiance et j'essayais de la mettre à l'aise pour ça. Je n'étais pas là du tout pour lui faire du mal, bien au contraire. Elle parlait du fait de marcher dans le sable, justement, se comparant aux autres nanas. Je riais légèrement. oh non, elles ne savent pas forcément mieux. riais-je alors. Il ne fallait pas qu'elle se compare aux autres. ça arrivait, de se faire mal, qu'on ait l'habitude ou pas. Je me faisais parfois mal en faisant du sport alors que c'est mon métier. Je lui expliquais que j'avais l'habitude de sur-protéger ma petite soeur, Dani, que donc je comprenais le sien. J'aurais aimé être là si elle avait été dans une situation pareille, même si elle connaissait Miami comme sa poche, donc ça ne risquait pas de lui arriver. aussi joli que celle qui le porte, héhé. eh oui, comprenez votre frère. on voudrait d'un monde idéal où tout vous arrive quand vous en avez envie et de manière à ce que vous soyez 100% heureuse, mais ça ne marche pas comme ça. on en fait toujours trop, nous, les grands frères. lui fis-je alors avant de tirer la langue pour rire. Je lui expliquais comment la ville fonctionnait, pour qu'elle comprenne la "logique" architecturale et qu'elle puisse mieux aborder les rues, les avenues de la ville. Je me disais que de comprendre la logique l'aiderait pour la suite. Elle me souriait, donc je supposais que je faisais bien ça. Ou pas. Je n'avais pourtant pas l'impression qu'elle m'écoutait. Alors, je commençais à deviner. Je pensais à ce fameux jour, que je n'oublierai sûrement pas de sitôt, où des jeunes gens sont arrivés à l'asso après avoir été libéré d'une secte. Ils étaient si perdus... si seuls... certains refusaient de rester et voulaient repartir là-bas. j'avais vu des choses qui m'avaient retournés, ce jour-là. Elle me confirmait instantanément ma question. Je serrais les lèvres en me redressant, je comprenais mieux. Elle avait l'air tellement perdus, tellement... malheureuse? Je pensais à ces gens attachés à l'endroit d'où ils venaient. C'est un syndrome dont on ne guérit pas facilement. Ils ont été enlevés et ont vécu des années et des années dans une société "fausse" qui ne leur voulaient pourtant pas de bien, mais ils s'y sentaient étrangement en sécurité quelque part. Moins de possibilités, moins de questions, moins de surface... je pouvais comprendre, quelque part. Notre monde est si vaste, si du jour au lendemain j'ouvrais les yeux comme ça, je serais sûrement aussi paumé. Je fis "oui" de la tête. j'ai beaucoup observé quand votre groupe est arrivé. Découvrir après des années qu'un monde pareil était caché derrière vos murs... ça doit être vraiment horrible. Devoir s'adapter à un monde dans lequel on a pas grandi, on a pas de repères, pas de sens quelque part... je vois ça dans vos yeux. lui fis-je alors en la regardant sincèrement. Elle ne m'avait pas écouté plus tôt, elle ne comprenait pas. Ce n'était pas naturel, évident pour elle alors que pour nous, si. C'est comme d'arriver dans un pays qui ne parle pas du tout la même langue, n'utilise pas les mêmes outils, les mêmes codes sociaux... Je n'imagine pas le cauchemar que ça doit être. Je levais les épaules. je comprends que ce soit compliqué avec votre frère. sa protection doit être encore plus pesante de ce fait. mais ne vous inquiétez pas. personne ne vous demande de vous presser à la trouver, cette place. lui fis-je alors en lui souriant doucement.
Elle me fit ensuite parler de mon métier. J'essayais d'expliquer concrètement et simplement celui-ci, en essayant d'utiliser des mots qu'elle puisse comprendre. Elle résumait alors plutôt bien la situation. je fis oui de la tête en souriant. c'est tout à fait ça. je cherche à tendre vers un corps sain tous les jours pour tout le monde. vous avez tout compris lui fis-je alors avec un sourire. elle devait être contente d'avoir compris quelque chose de notre société, après avoir été perdue dans nos rues... mon métier n'avait presque plus de secrets pour elle. Je lui proposais alors de lui offrir un goûter ou bien de la laisser tranquille... Elle me répondit quelque chose auquel je ne m'attendais pas. Elle me disait ne pas comprendre comment je pouvais et lui proposer de rester en lui offrant quelque chose et en même temps de la laisser seule. Elle disait qu'elle ne comprendrait que difficilement cette subtilité sociale. Je ris alors. c'est vrai, mais ça c'est tout moi. J'ai toujours peur de gêner les autres. Je préfère laisser la possibilité qu'on me dise "va t-en" plutôt qu'on me dise oui poliement alors qu'on voudrait que je sois loin. c'est pas évident, ça, j'avoue. fis-je en levant les épaules avant de rire. On riait ensemble, ça me faisait du bien. ça laissait encore un peu de tension descendre, même disparaître. Elle me disait qu'elle voulait bien que je reste, qu'elle n'avait pas vu de méchanceté dans mon regard comme elle aurait pu voir dans le passé. Je ne soulignais pas, mais j'avais bien entendu. Elle proposait qu'on se tutoie, histoire de ne pas avoir l'impression d'être une vieille de soixante cinq ans. Je ris encore. ici c'est juste une marque de respects entre inconnus. mais d'accord pour le tutoiement, pas de soucis, je t'amène une glace, j'arrive. lui fis-je alors en retournant voir le petit vendeur plus loin sur la digue. Je revenais avec deux glaces à l'italienne. et voilà deux Stracciatella. C'est de la vanille avec des copots de chocolats. tu me diras si tu aimes, j'espère! lui fis-je alors en lui tendant la glace, m'asseyant de nouveau près d'elle. ça va un peu mieux la cheville? lui demandais-je alors aux nouvelles. bon alors, dis moi, maintenant que tu es avec nous depuis quelques mois, quels sont les choses que tu aimes et lesquelles que tu aimes le moins? lui demandais-je alors, curieux. Quelqu'un qui arrive comme ça d'un monde bien différent doit avoir des avis bien tranchés, ça doit être intéressants. Nous, on voit tout de manière très passive, on ne fait même plus attention. Je mangeais ma glace tranquillement en discutant avec elle. ça faisait du bien de croiser quelqu'un avec un esprit aussi clair, aussi sain quelque part, puisqu'elle était sincère et intelligente. est-ce qu'il a des choses que tu aurais vu, croisé, entendu pour lesquels tu serais curieuse de voir ou de savoir et que tu n'as pas encore osé?
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Juliet Tremblay
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(#)Sujet: Re: be a light in my world ✤ | Sam 26 Juin - 22:23
« Un petit lapin figé devant les phares d’une voiture. » dit-elle dans un premier temps, en hochant doucement la tête. « J’ai entendu cette expression pour parler de nous. Je ne suis pas certaine de bien la comprendre, mais j’arrive à visualiser la scène et c’est un peu ça. » dit-elle ensuite, en glissant une main dans ses cheveux pour replacer une mèche derrière son oreille. Juliet était naïve, mais pas au point d’ignorer l’image que l’on avait d’elle - ainsi que tous les autres membres de la secte libérés en même temps qu’elle. Celle d’une personne brisée, incapable de comprendre le fonctionnement de la société, inspirant de la pitié qui se matérialisait par un air de chien battu. Au début, c’était assez réconfortant, cela donnait le sentiment que les personnes comprenaient - ou tentaient du moins - ce qu’elle avait vécu. Mais à la longue, c’était presque dégradant, insultant. Se sentir constamment rabaissée, comme si elle était incapable de comprendre et de s’intégrer. Juliet faisait beaucoup d’efforts, mais ce n’était pas simple d’apprendre en quelques mois ce qu’elle aurait pu apprendre au fil du temps depuis sa naissance, depuis vingt-six ans. « On ne se comprend pas avec mon frère. J’ai ma vision, et il a la sienne. Sauf que les deux sont incompatibles, et j’ai plus le sentiment que ma présence soit un fardeau plutôt qu’une joie. » Encore des mots qu’il était préférable de prononcer à un inconnu plutôt qu’à Ugo lui-même. Mais c’était le sentiment qu’avait Juliet, quand elle constatait les tensions, les micro disputes, et son incapacité à modérer ses propos. Son frère savait sa situation, savait une partie de l’histoire mais il n’en était pas moins humain, et la jolie brunette se doutait que tôt ou tard le seuil de tolérance serait atteint. Elle craignait ce jour-là, autant qu’elle l’attendait. Peut-être voudrait-il la renvoyer d’où elle vient. Là-bas, c’était plus simple.
Ayant l’habitude de changer de sujet dès que celui qui était en cours était bien trop sérieux, et donc potentiellement épineux, Juliet posa des questions à Chad sur son métier. Il avait employé un double terme qui n'avait eu aucun sens dans l’esprit de la belle, et maintenant qu’il était au courant de sa particularité, elle avait un peu moins honte - si on pouvait le dire - de poser directement la question. Elle voyait bien qu’il faisait des efforts pour choisir ses mots, utiliser des termes plutôt universels, et le résultat était assez satisfaisant. Juliet était ravie de pouvoir résumer avec ses mots, et d'avoir la confirmation que son raisonnement était le bon. Pour une personne normale, c’était rien. Pour elle, c’était une petite victoire. Un pas vers l’avant. Chad, tel un bon chevalier servant - merci les livres pour cette image - proposa alors d’offrir quelque chose à manger à Juliet, tout en lui laissant la possibilité de lui dire qu’elle préférait être seule. Deux notions assez contradictoires, qui avaient le don d’embrouiller la jeune femme. Mais Juliet ne serait pas Juliet si elle ne disait pas ses pensées à haute voix, sans filtre. « Le sentiment de gêner les autres, ça je connais. » dit-elle un peu trop gaiement. La satisfaction de saisir quelque chose du premier coup avait pris le dessus sur l’aspect négatif de ce ressenti. Qu’importe. Juliet n’avait pas envie que Chad s’en aille, et la laisse toute seule sur ce banc. C’était la première fois, depuis son arrivée à Miami, qu’elle arrivait à avoir une vraie discussion avec un inconnu, sans frôler la crise d’angoisse à chaque parole. Elle arrivait à se détendre, à s’ouvrir et ça, c’était un véritable progrès. Elle n’avait plus connu ce genre de situation depuis fort longtemps, et ça lui procurait une sorte de liberté… ça lui faisait un bien fou. À ses mots, Juliet lui adressa un léger hochement de tête, avant qu’il ne s’éloigne pour aller chercher les fameuses glaces. Elle profitait de ce court moment de solitude pour replacer le sachet sur sa cheville, et s’assurer par la même occasion que la douleur était presque partie. Au moins, ce serait plus simple pour rentrer chez son frère, et moins chaotique que si elle avait dû rentrer en boitant. « Merci. Ça a l’air bon en tout cas. C’est italien non ? Mon frère m’a emmené dans un restaurant italien, et ça ressemble beaucoup aux termes qu’il y avait sur les menus. » Elle avait encore beaucoup de difficultés dans cette société, mais certains aspects étaient plus simples à retenir, comme tous les mets des différentes cultures. Juliet ne pouvait pas tout apprendre d’un coup, mais sur le côté culinaire, elle avait le sentiment d’avoir rattrapé une bonne partie de son retard. Pour ça, elle devait remercier son frère et sa belle-soeur, qui ne manquaient pas d’idées pour tout faire découvrir à la nouvelle venue dans la famille. « Oui ça va mieux, ce n’était peut-être pas si grave, finalement. Par contre, je risque de mettre de la distance entre elles et moi, désormais. » dit-elle en posant son regard sur la paire de chaussures posée sur le sol, à côté de Juliet. À l’avenir, elle allait plutôt se concentrer sur les chaussures plates, et augmenter la hauteur petit à petit, en s'exerçant à domicile pour éviter ce genre d’incidents. « Hum.. j’aime découvrir toutes les spécialités culinaires de chaque culture. Les choix sont tellement variés, c’est étourdissant. J’aime aussi l’incroyable quantité de livres que vous avez. Je pense que je pourrais vivre dans une… bibliothèque ? Je pourrais passer mes journées à lire, sans voir le temps passer. D’accord, j’aime dormir dans un lit confortable aussi. » dit-elle en riant légèrement, presque gênée de faire pareille confession. « Ce que je n’aime pas… pff la liste est longue. Il fait atrocement chaud ici, et tout le temps. Tout est ultra connecté aussi. Comme si vous ne pouviez rien faire sans utiliser un objet qui nécessite une batterie et une connexion. Les téléphones, les ordinateurs, les tablettes, les télévisions… à croire que c’est une obligation pour être heureux. Mais du coup, personne ne profite de l’instant présent. Ça semble être le mode de fonctionnement de cette société, mais pour moi, je me sens invisible, à part. J’ai jamais eu besoin d’un téléphone pour parler à quelqu’un, il suffisait de trouver la personne. Pour avoir une information, il fallait poser la question, ou chercher la réponse dans un livre. » Ce qu’elle décrivait n’avait pourtant rien d’anormal, c’était juste hors du temps, un comportement venu d’une époque ancienne pour la société actuelle, quand il n’y avait pas autant de technologie qu’aujourd’hui. Ça pouvait assez bien résumer qui était la jeune femme : une personne en retard, bloquée dans le passé. Ça faisait réfléchir, et cogiter Juliet, qui dégustait sa glace entre deux réponses. C’était encore une agréable découverte culinaire. Elle avait tout intérêt à se souvenir du nom de cette glace, pour pouvoir en acheter à nouveau plus tard. « Ça. » dit-elle en pointant du doigt l’océan qui était à perte de vue face à eux. « C’est magnifique, ça donne envie mais pour l’instant, je regarde de loin. Oh je ne pense pas que tu sois aveugle, mais je ne porte pas les mêmes vêtements que… tout le monde ici. Montrer son corps était prohibé pour les jeunes femmes, alors se mettre en maillot de bain… ça serait comme se mettre nue devant tout le monde… et je ne fais pas ça. Et puis c’est interdit par la loi. » Elle n’avait pas oublié les mots de l’avocat à ce sujet, bien que ça ne concernait pas vraiment sa petite sœur, qui n’avait pas développé de comportement exhibitionniste depuis son arrivée en Floride. « Sinon, j’ai entendu parler des Everglades. Alors, je ne sais pas si c’est parce que la description de l’endroit me rappelle où j’étais, ou bien car j’ai une passion insoupçonnée pour les animaux des marais mais… je pense que je serais curieuse d’aller visiter cet endroit. Ça semble être effrayant pour le commun des mortels, mais pour moi… je pense que je serais plus à l’aise dans une embarcation au milieu d’une rivière pleine d'alligators plutôt que dans une foule d'inconnus. »
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(#)Sujet: Re: be a light in my world ✤ | Lun 5 Juil - 10:40
Je sentais la situation de Juliet hyper délicate. Elle venait d'un monde qui ne nous connaissait pas, qui ne nous comprenait pas. Elle venait comme ça du jour au lendemain dans un monde bien complexe. Je pouvais comprendre toutes ces pensées. Evidemment, je comprenais son grand frère aussi. Il voulait la protéger, l'inclure dans son monde. Je serais malade que Dani soit dans cette position-là. Je suis tellement proche de ma soeur que ça me rendrait malade de la savoir "loin de moi" psychologiquement parlant. jamais tu ne seras un fardeau pour lui lui dis-je alors soudainement. ça pourrait se passer horriblement avec lui, à vous prendre la tête tous les jours que jamais tu ne serais un fardeau pour lui. je pense qu'il a peur et qu'il est perdu, autrement que toi mais sûrement à part égale. s'il y a bien quelque chose dont tu ne peux pas douter c'est ça, je pense lui fis-je alors pour la rassurer. En tant que grand frère moi-même, je pouvais lui affirmer. Je me suis déjà disputé à hurler avec Dani, parce qu'on a deux caractères de merde tous les deux, mais jamais je ne l'aurais rejetée. des frères et soeurs c'est souvent ça, tu sais, c'est tendu, électrique. Simplement parce que l'un veut le bonheur de l'autre mais aucun des deux ne sait comment s'y prendre fis-je alors d'un air amusé.
Je lui apportais une glace, notant le nom de celle-ci. Elle me répondait par une référence qu'elle avait déjà. Je faisais 'oui' de la tête. oui, c'est bien italien, bien vu lui fis-je alors en souriant. ça devait la rassurer d'avoir des repères, même infimes, ici. En cela, son frère faisait quelque chose de sympa. L'inviter à découvrir plusieurs mondes. Passer par les plats était une bonne idée. Je lui demandais comment allait son pied, maintenant qu'on était installé sur le banc avec nos glaces. Elle répondait qu'elle mettait un terme à sa relation avec ses chaussures. Je ris. il y a des magasins qui vendent des sandales, si tu veux éviter de rentrer pieds nus. Bien que pas mal de gens se baladent pieds nus, ici. Mais je trouve ça un peu douloureux à la longue, je ne sais pas comment ils font. riais-je alors. Les villes de plage et de sable étaient souvent peuplés de personnes qui abandonnent parfois les chaussures. J'étais incapable de ça, moi. Non pas que j'ai peur des pieds, mais j'y tiens quand même. C'est un de mes outils de travail.
Je finissais par lui demander ce qu'elle préférait ou aimait moins dans notre société. Je comptais l'écouter attentivement. Elle répondait visiblement sans filtre. Elle parlait de culture, de livres. Je souris. ah ouii une mangeuse de livres ! je pense que tu peut trouver ton bonheur, ici. il y a pas mal de librairies - ce sont des magasins où on vends que des livres - et la bibliothèque de la ville est vraiment pas mal. Enfin j'ai quelques livres mais je ne trouve pas le temps de lire, personnellement, donc je te dis ça parce que je l'ai entendu, faudrait découvrir ça. lui fis-je alors en toute sincérité, le sourire toujours aux lèvres. Elle semblait quand même s'être approprié quelques détails de notre société. C'était sympa. Puis elle parlait de ce qu'elle aimait moins. La chaleur, apparemment, et la technologie. Je souris encore. C'était une belle façon de voir les choses. Un peu désuète mais au final, aussi efficace. Je levais les épaules. c'est sûr que nous tendons vers le digital plutôt que le papier. Mais certaines personnes tiennent encore aux basiques comme tu viens de le décrire, tu sais. tu n'es pas forcée d'adhérer à ce genre de puits de savoir. C'est pour le côté rapide que ça a fait son bout de chemin. Regarde. fis-je en sortant mon téléphone. OK Google, quand a été créé les Etats-Unis? fis-je alors en parlant à mon appareil qui s'allumait et après un petit son caractéristique de Google, s'annonça : La déclaration d'indépendance est proclamée le 4 juillet 1776 , dans laquelle les treize colonies se fédèrent pour former les États-Unis d'Amérique, la première nation décolonisée du monde, reconnue par la Grande-Bretagne à la fin de la guerre en 1783. Je regardais Juliet en souriant. c'est simplement parce que c'est rapide et efficace. C'est comme ça que le monde souhaite fonctionner. Mais personne ne t'enfermera parce que tu préfères aller chercher ça dans une encyclopédie, tu sais. la rassurais-je alors. au contraire, je suis sûr que c'est en train de revenir à la mode, ça. Puis, des gens ne sont pas tellement téléphone, genre moi. Je ne suis pas là à prendre des photos à tout va, à tout commenter... Je ne comprends pas ça non plus. C'est à toi de vivre ta vie comme tu le sens. et ça aussi, c'est à la "mode" comme on dit. Se sentir libre de vivre à sa manière. Donc au final, tu es bien partie pour avoir ta place. j'essayais de lui expliquer qu'elle pouvait être rassurée, qu'il ne fallait pas qu'elle se mette la pression parce qu'elle n'était pas comme ces nanas à toujours avoir le téléphone plaqué à la main. Qu'elle pouvait être aussi normale que les autres à préférer vivre l'instant présent que de le capturer sans en garder de vrai souvenir. Puis, elle me parlait de la mer. En me faisant le parallèle avec les bikinis et sa façon de s'habiller. Je levais les épaules. pas besoin d'être en maillot de bain pour profiter de la mer. je retirais mes chaussures à mon tour. vienslui fis-je alors en lui tendant la main. On laisserait les chaussures là. les Everglades c'est magnifique, j'y vais souvent. J'aurai dû être en tour du monde au moment où je te parle mais il y a eu... un léger contretemps. je me sens bien mieux au milieu des canyons ou de la forêt que dans la foule, donc je comprends. j'espérais que d'avoir ces points communs sur le ressenti des choses, ça l'aiderait inconsciemment à se rendre compte qu'elle avait le droit de ressentir tout ça et d'avoir sa place dans notre "monde". Il va falloir juste soulever légèrement ta robe pour juste joindre ce petit bateau-là. lui fis-je alors en lui montrant un bateau amarré non loin du bord où je l'emmenais. Si elle avait peur de se mouiller à l'eau à cause de la nudité, elle pourrait être dans l'océan autrement. Je l'aidais ensuite à monter à bord puis je sortais la clé. Beaucoup de citoyens de cette ville avait un bateau. Trop de choses à faire et j'aime les sensations, alors forcément j'étais adepte. Paddle, snow board... Mais là, ce serait une simple balade. j'allumais le moteur et c'était parti. allons voir les choses autrement. accroche toi là si tu veux lui fis-je alors qu'on s'éloignait doucement du bord. J'espérais qu'elle me fasse confiance. Je voulais juste ouvrir ses perspectives, je ne lui voulais aucun mal, évidemment. Je la regardais de temps en temps pour m'assurer qu'elle se sente bien.