Eh oui, Edward ne pouvait strictement rien me cacher! Non, je rigolais… je ne connaissais encore pas tout de lui mais disons qu’à force de se tenir ensemble, on finissait par apprendre vite à connaître une personne. Chaque chose que j’apprenais de lui, j’adorais. Il était comme un petit coffre à trésors. Mon meilleur ami se mit à se vendre faussement que ça me faisait bien rire. Il était probablement le genre de personne à tout essayer d’arranger et de fixer avec du ruban adhésif. Joana s’exclama qu’elle était déçu puisqu’elle comptait sur lui, moi de même. Mais bon, trois débutants dans le domaine, ça avait l’étoffe d’un expert non? Ok… ou pas. Nous mangeâmes le t-shirt d’Edward fut une victime du repas. Je me mit à rire avec ma nouvelle coloc’. On ne riait pas de lui, on riait de la situation et je me doutais bien qu’il le savait.

« Tu devrais bannir le chandail blanc de ton look vestimentaire. »

Quel look vestimentaire? Il portait souvent que des t-shirt avec un jeans mais ça me plaisait. Du moins… pas plaire mais je trouvais ça bien. Il n’avait pas besoin de gros fla fla pour être beau de toute façon. Ça, je n’allais pas le dire, car je ne voulais pas avoir l’air étrange non plus. On pouvait facilement prendre des compliments comme étant une manière de faire de l’œil, comme si on ne pouvait pas être seulement gentil sans rien espérer en retour. Mon meilleur ami se mit à poser des questions à Joana. Je connaissais déjà la réponse mais je restai attentive à ce qu’elle disait tout en mangeant ma pizza. Délicieuse d’ailleurs! Ça remplissait bien le creux que j’avais. Je hochai positivement de la tête à sa question.

« Oui, c’est tout nouveau. Je l’ai fait rentrer comme cuistot au café où je travaille. C’est plaisant de bosser ensemble. »

Je tournai la tête vers Edward en souriant. Bon, sa première journée avait été assez haute en émotion ave ce qui s’était passé concernant ma mutilation mais c’était un détail que je voulais complètement oublier. Je ne l’avais pas refait depuis, heureusement. Nous terminâmes de manger en un rien de temps. Il fallait donc se mettre au boulot.

« Puisque je suis la personne la moins manuelle au monde, je vais essayer de jouer des méninges pour comprendre tout ça. »

Je me penchai pour ramasser la boire de pizza et la mettre aux poubelles pour revenir vers les deux autres, maintenant debout aussi. Je balançai mes mains de l’avant vers l’arrière en regardant autour de nous.

« On peut commencer par la table? Comme ça… on aura plus besoin de squatter le plancher. »

Tout le monde était d’accord. Nous commençâmes donc à tout monter. Je m’étais installée au sol à essayer de comprendre le sens des pièces en lien avec l’image. Je donnai des directives de quelles pièces devaient s’assembler ensemble. Je m’approchai d’Edward qui était au travail et me penchai pour le regarder à l’œuvre. Je lui pointai le morceau qu’il tenait dans sa main droite.

« Edward, ça c’est le « p » pas le « q » »  dis-je en riant. « Une chance que je t’ai à l’œil! »

Je trouvais qu’on s’amusait bien, que c’était une belle soirée finalement. Je ne m’en serais pas doutée étant donné que j’étais quelqu’un de très timide. La présence de mon meilleur ami aidait beaucoup à briser la glace entre Joana et moi d’ailleurs. Cette dernière semblait être une bonne personne. J’avais de la chance.

Bien entendu, mettre un t-shirt blanc était à éviter, je tâcherai de m'en souvenir la prochaine fois. La colocataire d'Elizabeth était bien sympathique et je dirais que j'étais intrigué et je voulais lui poser des questions sur son style de vie. J'étais navré pour elle sur le fait qu'elle n'avait pas de boulot. Je savais tellement ce que c'était... l'histoire de ma vie quoi!

- Dommage, si tu veux on peut te donner un coup de main pour le boulot. J'en ai fait plusieurs donc, je connais un peu comment ça marche. J'étais serveur pour le Miami Buffet, je suis sûr qu'il t'engagerait si tu voulais être serveuse!

Cela faisait drôle de faire de la publicité sur mon ancien boulot, mais je dirais que c'était sympa là-bas et c'était aussi payant avec les pourboires. Elizabeth mentionna ensuite que je travaillais maintenant au café avec elle. Je lui rendis son sourire parce que sinon je serais toujours en recherche d'emploi. Puis, Joana proposa que quelqu'un se colle à la lecture du manuel, mais vu ma dyslexie, ça allait être un problème si c'était moi. Je levai donc la main.

- Je me propose pour assembler si la personne lit et elle m'indique quelle pièce mettre ensemble et toi Joana, tu me supervises?

Je ris un instant, oui on était quand même trois il fallait se départager les tâches sinon ça allait être compliqué. Tout en m'installant devant les pièces de la table, je regardai un instant Joana et je ne sais pas pourquoi, mais elle m'était familière. La fixer n'était sans doute pas vraiment adéquat... Mais quand elle me vit, je compris alors pourquoi! Elle était dans la vie de Charlie. Celle que j'avais vu en vision.

- Tu connais Charlie? Voyons, son nom de famille, je m'en rappelle pas... Enfin... vous habitiez dans le même coin non?

Aussitôt questionné, aussitôt je regrettai déjà... Je parlais trop et je risquais de me faire questionner. Elizabeth avait sans doute compris le tout et elle m'avait dit que j'avais la pièce q au lieu de la pièce p dans les mains. Oups...

- Ha oui.... c'est vrai!! Une chance que c'était Joana qui devait me superviser.

Je ris, c'était pour la taquiner bien sûr. C'était rare que je n'étais pas intimidé par quelqu'un. Joana était chouette et c'était impossible que les deux filles ne s'entendent pas bien!

C'était vraiment gentil de la part d'Edward de me proposer de me donner un coup de main pour ma recherche d'emploi. C'était une ville encore inconnue pour moi et même la quête d'un emploi n'était pas quelque chose à laquelle j'étais habituée. Je m'étais majoritairement concentrée sur mes études ces dernières années.

- Merci, c'est gentil. Je n'ai rien contre être serveuse. Et je suis pas très exigeante.

À trois on devrait bien réussir à avancer un peu et à faire de notre nouveau lieu de vie un logement confortable, et habitable surtout. Manger sur le sol n'était pas un gros problème mais ce serait beaucoup plus agréable d'avoir une table quand même. Elizabeth se proposa pour donner les instructions et je devais superviser Edward, du mieux que je pouvais.

La table serait notre premier objectif. On se mit alors au travail et je tentais de vérifier que tout était ok. Edward se tourna alors vers moi et me demanda si je connaissais Charlie. Il ne savait plus son nom de famille mais se souvenait que nous vivions dans le même coin.

- Je connais un Charlie oui mais... Comment tu sais tout ça ? lui demandais-je, intriguée.

C'était surprenant qu'il sache ça. Je connaissais bien un Charlie oui mais je n'avais jamais rencontré Edward auparavant, du moins pas que je me souvienne. Se connaissaient-ils tous les deux ? Je réfléchissais à tout ça et j'avais été un peu déconnectée par rapport à ce que j'étais sensée faire, d'où l'erreur.

- Déconcentrée désolée, je recommencerai plus ! dis-je en souriant en tentant de faire plus attention.

La table était bientôt finie d'être montée mais il me restait encore quelques écrous et vis qui, étrangement, ne semblait aller nulle part selon moi. Je tendais alors le bras à Elizabeth pour qu'elle me les prenne et qu'elle vérifie elle-même si on n'avait pas loupé quelque chose. Tant que ça supportait ça ne me dérangeait pas mais il ne fallait pas que tout s'écroule au bout d'une semaine quand même.

J'avais trop parlé en mentionnant Charlie, ça allait attirer des soupçons sur moi, alors je voulais jouer le mec cool qui fait semblant d'en savoir plus alors que ce n'est pas le cas.

- Haaa. je sais pas, j'ai déjà entendu parlé un type qui s'appelle Charlie parlé d'une Joana, c'est une coïncidence.

Bien sûr, mon histoire ne tenait pas la route, mais j’espérais qu'elle passe outre ça et qu'on parle d'un autre sujet. Il fallait assembler les meubles. Joana ne m'avait pas confirmer le nom de famille de Charlie, tant pis, de toute façon, je n'allais pas lui dire que j'étais médium et que j'avais vu en Charlie Joana. Nous continuâmes à assembler les pièces des meubles pendant une bonne partie de l'après-midi et je dois dire que nous nous étions plutôt bien débrouillés. Joana m'avait supervisé et Elizabeth m'avait donner les indications pour l'assemblage!

- WOW !!! On a fini!!! C'est qui les meilleurs?

J'avais mal partout, ça y'est! Surtout les genoux parce que nous avions passer le temps à assembler au sol. Je me relevai douloureusement et j'allais m'installer sur le canapé un instant.

- Vous voulez de mes muscles pour transporter vos boîtes dans vos chambres les filles?

Je fis un léger sourire. Oui, j'étais là pour aider et je comptais le faire jusqu'à mort s'en suivre. Je n'en avais peut-être pas l'air, mais je suis plutôt coriace. J'étais content qu'Elizabeth trouve une colocataire comme Joana, elles allaient bien s'entendre. Elles ont beaucoup de point en commun même si elles ne le savent pas encore.