J’avais eu une matinée calme aujourd’hui. Peu de patients et donc j’avais pu m’avancer dans les quelques dossiers en attentes. La paperasse je détestais ca, mais même si j’avais une secrétaire médicale il en restait toujours que je devais remplir par moi-même. J’avais profité de ma pause de midi pour aller au Starbuck me chercher un café afin de me redonner un peu d’énergie pour l’après-midi. J’étais accro à la caféine, je savais que ce n’était pas très sain pour l’organisme mais bon je ne pouvais m’en passer et c’était mieux que de se doper aux médicaments !

Je cherchais dans mon porte-monnaie de la monnaie lorsqu’une personne me rentra dedans, renversant sa boisson chaude sur mon chemisier. Je levais la tête pour protester et de lui dire de faire attention, mais lorsque je vis qui se tenait devant moi je me ravisai. Je sentis de la rage monter en moi. Mike, l’ex si détesté et si détestable d’Hayden était face à moi. Il ravala ses excuses et me renversa le reste de sa boisson en pleine figure en me disant que c’était pour ma meilleure amie. Je restai bouche-bée un instant face à ce geste puis la rage qui monta en moi explosa.

« NON MAIS CA VA PAS ! » criai-je, non hurlai-je.

Je me fichai de ce que pouvait dire les gens autour de moi. De toute facon c’était lui qui avait commencé et j’avais une raison valable de l’agresser. Je le poussai violemment de mes deux mains, je me surpris moi-même de la force que je pouvais avoir. J’essuyais le liquide qui coulait toujours sur moi avec le revers de ma manche.

« Tu n’es qu’un petit con, non rectification tu es le plus gros con que j’ai jamais rencontré. De quel droit reviens-tu foutre en l’air la vie d’Hayden ? »

Je me fichais pas mal qui s’en prenne à moi que ce soit physiquement ou verbalement, mais il était hors de question qu’il brise à nouveau ma meilleure amie, une meilleure amie que j’avais lâchement abandonnée à la mort de mon mari. Je giflai Mike et sortis du café avant que nous fassions jetés dehors. Au passage je pris quelques serviettes avec lesquelles j’essayai d’éponger le reste de café du mieux que je pouvais. Une fois dehors je jetai avec colère les papiers dans la poubelle à l’entrée. Je respirai un bon coup afin de me calmer.
 

Revoir Mike m’avait énervé au plus haut point. Je savais qu’il était de retour Hayden m’en avait informé par texto rapidement mais je ne m’attendais pas à le voir face à moi. Il m’avait lancé son café en pleine face ce qui avait eu le don de m’énerver encore plus. Je l’avais poussé puis giflée devant tout le café avant de sortir m’essuyer à l’extérieur. Quelqu’un m’attrapa le poignet avec violence et fermeté.

« Lâche-moi tout de suite », dis-je en serrant les dents.

Mike me faisait mal mais je ne voulais pas le lui laisser paraitre. Il n’avait pas à se croire plus fort qu’il ne l’était. C’était un homme qui me faisait peur, mais l’amour inconditionnel que j’avais pour ma meilleure amie me donnait ma force de me confronter à lui. Il me menaça et me poussa par terre. Je tombai à terre. Je grimaçai de douleur et me releva pour faire face à mon agresseur.

« Tu es aussi peu intelligent pour devoir utiliser la force face à une femme ? »

Je plongeai mon regard dans le sien qui était aussi sombre que de l’encre noire. Face à lui je massai mon poignet endolori. La haine que j’éprouvais pour lui avait certainement fait exploser mon taux d’adrénaline dans mon corps. J’avais surement hérité d’une plus grosse paire de couilles que Mike grâce à ça. Je savais me défendre, il ne me connaissait pas.

« Ne t’approche pas d’elle, tu as du la sortir de taule à cause de qui ? Toi ! C’est toi qui l’a toujours foutue dans la merde. Ce n’est pas moi qui débarquée chez elle en lui disant de ne plus te voir, c’est elle qui venait me voir mal dans sa peau et dans son cœur car chaque jours tu l’as brisée un peu plus. Alors si tu tiens un peu à elle laisse-là faire sa vie sans toi ! »

Voyant qu’il allait encore employer la violence face à moi, j’utilisais son point faible contre lui. Un bon coup de genou dans les couilles qui lui fit un terrible mal de chien.

« Ne m’approche ! »

J’étais certainement suicidaire plus que courageuse à provoquer la colère de Mike mais je m’en fichais. Il avait fait tellement de mal à Hayden dans le passé que je ne voulais pas qu’il le refasse. Connaissant ma meilleure-amie qui avait était totalement amoureuse et aveuglée par cette homme j’avais peur qu’elle ne retombe dans les filets de ce manipulateur. Elle avait réussis ses études et était devenue légiste, elle s’était trouvée une situation stable sans avoir la peur au cul qui lui collait constamment. Il ne fallait pas qu’elle retombe dans cette vie, non jamais, et je ferais tout pour qu’elle garde ses yeux ouverts et l’esprit clair. J’avais été amoureuse et je savais à quel point on pouvait vite croire aux illusions. Je lui avais filé un bon coup dans ses bijoux de famille. Trop fier pour montrer sa douleur il reprit ses esprits en quelques secondes. Plaquée contre le mur les mains dans mon dos je sentais le souffle de cet homme sordide près de mon oreille.

« Tout ce que je fais pour Hayden, c'est pour son intérêt. Pour elle. Pour qu'elle devienne la personne qu'elle mérite d'être. Elle peut devenir quelqu'un d'incroyable si seulement des connes comme toi arrêtaient de lui mettre des idées débiles dans la tête ».

Je sentais mon cœur battre un peu plus fort dans ma poitrine. La peur, la colère, non la rage, se mélangèrent en moi. Je ne savais plus ce que je ressentais à ce moment-là mais j’étais sûre d’une chose. Ma haine pour Mike avait changé : elle était pire qu’autrefois. Je lâchai un petit rire lorsqu’il prononça ses mots. Il me relâcha et je vis des gens qui arrivaient dans la rue.

« Tu crois que c’est grâce à toi qu’elle a réussis ses études ? Je la connais depuis plus longtemps que toi et je sais ce qu’elle vaut réellement et ce n’est pas une vie de rue qui lui faut. J’ai peut-être pas été là pendant des années mais je compte bien me rattraper. »

Je pointai mon doigt vers sa direction en faisant référence à la période où j’avais perdu mon conjoint dans les attentats, suivis d’une sévère dépression. J’avais été au plus mal et j’avais rejetée tout le monde dans ma vie, même Hayden. Je l’avais perdue alors qu’elle avait besoin de moi et je le regrettais au plus profond de moi.

« Et que comptes-tu faire ? Tu vas te trouver un boulot honorable, tu achèteras une voiture au lieu de la voler et tu lui offriras sa maison de ses rêves et non un taudis miteux ? » Je lâchai un rire moqueur. « Même si tu me dis que tu as changé je ne croirais jamais, un type comme toi et pourris au plus profond de ton âme et tu ne changeras jamais. »

Je le provoquais car je savais qu’il ne tenterait rien devant les quelques personnes qui étaient devant le café. J’étais du genre à laisser des chances aux gens, à oublier leur passé, mais rien qu’en m’agressant il m’avait prouvé qu’il n’avait pas changé. Je savais qu’il allait essayer de retourner Hayden contre moi, car il ne savait faire que cela, utiliser la peur, la manipulation et la violence. J’étais peut-être pas une fille très forte physiquement mais j’avais un mental d’acier et il ne me reprendrait pas ma meilleure amie.

Je jouais avec le feu depuis le début. Je savais de quoi était capable Mike, même si auparavant je ne m’étais jamais confrontée de la sorte avec lui, Hayden m’en avait parlé. Je connaissais le personnage qu’il était, un personnage abject et sombre. Il ferait tout pour m’écarter de son chemin, du chemin qui menait à Hayden. Je n’avais jamais compris ce que mon ami lui avait trouvé à ce garçon, il était le mal incarné et elle-même le savait. L’amour, ah l’amour ! Il dictait nos faits et gestes et nous enlever notre bon sens en un rien de temps. Je sentais bien que Mike n’avait qu’une envie, me faire disparaitre, mais je savais aussi que s’il me faisait un peu trop de mal cela risquait d’être mauvais pour lui. Hayden n’était pas aussi aveuglée par l’amour pour retomber dans les bras d’un homme qui aurait fait disparaitre sa meilleure amie, non.

« Si mon amie vient me voir pour la conseiller, sois en sûr que je ne vais pas plaider en ta faveur !»

Je ne croyais qu’à demi à mes mots. Certes Hayden était une fille intelligente et brillante mais je savais aussi qu’elle pourrait très vite retomber sous le charme de Mike. Il était assez manipulateur pour appuyer sur ses points faibles et faire remonter des tas de souvenirs afin de la rendre la plus nostalgique que possible. Je me devais de lui faire garder les pieds sur terre pour son bien.

« Et elle n’a surement pas besoin de toi dans sa vie à nouveau. Si elle s’est éloignée de New York ce n’est certainement pas pour rien, Mike. Arrêtes de te faire des illusions et les laisse la tranquillement refaire sa vie. »

Je fixai son regard en disant cela et le soutenu. Je voulais qu’il comprenne à quel point j’étais sérieuse. Hayden se reconstruisait petit à petit et elle n’avait aucunement besoin qu’il y revienne foutre le bordel. Sa carrière se construisait petit à petit, elle se reconstruisait petit à petit elle-même. Je ramassai mon sac à main qui était à terre et dit une dernière chose à mon ennemi :

« J’ai une bonne réputation ici et quelques contacts, donc si jamais tu lui fais quoi que ce soit, de près ou de loin, tu iras croupir dans une cellule, tu m’as compris ? »

Sur ces mots je tournai les talons avec assurance en sentant le regard de Mike fixé sur moi. Je voulais m’éloigner le plus vite possible de cet homme, et voir au plus vite ma meilleure amie. Je sentis mon cœur s’emballer un peu plus dans ma poitrine. Je n’étais pas rassurée d’avoir Mike dans mon dos, mais avec les quelques personnes dans la rue il n’oserait rien contre moi.

Ne voulant plus avoir à faire à Mike je l’avais menacé de le faire emprisonner s’il venait à s’en prendre à moi ou Hayden. Ayant une petite réputation de faite à Miami il ne serait pas compliquée pour moi de faire ouvrir une enquête sur son compte et de l’envoyer croupir dans une cellule. J’avais tourné les talons en espérant regagner mon bureau afin de me changer. J’étais pleine de café et je devais retravailler cette après-midi. J’avais aussi besoin de me calmer avant de reprendre mes consultations. Malheureusement je sentis une main m’agripper à nouveau le poignet et je fis retourner violemment face à l’homme que je détestais le plus.

« Ce sont bien des menaces en effet. »

J’essayais de me dégager de son étreinte mais Mike me tenait le poignet fermement. Celui-ci me mit en garde à ce que je faisais et disait car si Hayden n’était pas mon amie cela ferait bien longtemps qu’il me serait tombé dessus et pas d’une manière les plus douces. Je savais que mon amitié avec Hayden me protégeait contre lui, mais je savais qu’à trop jouer avec le feu j’allais me brûler les ailes.

« Lâche-moi Mike, tout de suite. »

Sans surprise, il resserra encore plus sa main autour de mon poignet. Je me retins de ne pas lâcher un petit cri de douleur et de rester le plus impassible possible. Je ne voulais pas qu’il me voit en position de faiblesse face à lui. Il n’avait pas besoin de se croire encore plus fort qu’il ne l’était car oui il fallait bien l’admettre il était plus fort que moi.

« Tu sais, je lis les articles de ce Nightmare. Je sais que tu traînes avec ce type, James Mayer. Tu ne voudrais pas qu'il arrive quelque chose à lui ou à son fils, n'est-ce pas ? Ce serait tellement dommage… ».

Je sentis une rage monstre s’emparer de moi, une rage que j’avais réussir à contenir jusque-là et presque à calmer en tournant les talons. Je savais qu’il oserait toucher aux gens que je connaissais juste pour me faire le plus de mal possible. Il ne pouvait pas m’atteindre directement alors il le ferait indirectement et ses paroles n’étaient pas des paroles en l’air. Je tirai mon poignet de sa main avec violence, tellement que je m’en fis mal mais qu’importe. Droit dans les yeux je m’adressai à Mike.

« Tu n’es qu’un lâche, pauvre tâche. Si tu oses t’en prendre à mes amis je te jure que je serais capable de choses que tu n’imaginerais même pas venant de moi. Tu crois que je suis une pauvre petite femme parce que je n’ai pas ta carrure ni ta taille ? Mais ce que tu n’as pas toi, c’est un cœur, un cœur qui aime réellement et par amour je serais prête à tout ! »

Je lui crachai à la figure sous le coup de la colère. Je savais que c’était un acte irréfléchie et que cela risquais de se retourner contre moi, mais il m’avait poussé plus qu’à bout. Je me reculai d’un pas en le voyant s’approcher de moi avec rage.

« Ne t’approche pas où je crie à la police qui est juste derrière toi. »

Deux agents venaient d’arriver au coin de la rue et je savais que s’il y avait une chose dont Mike ne voulait pas c’était se faire embarqué. Il y avait assez de preuves pour l’enfermé pour coups et blessures. J’étais pratiquement sûr qu’il m’avait foulé le poignet. Je ne savais pas pourquoi je ne criais pas immédiatement d’ailleurs après toutes ces menaces, peut-être parce que le système pénale ne le retiendrais pas assez longtemps.