Un jour comme les  autres, plus ou moins, car c’était mon anniversaire. Et oui, je faisais  aujourd’hui 24 ans comme mon frère en réalité. D’ailleurs  j’étais allé le réveiller en  fanfare ce matin-là, c’était mon habitude. J’avais donc débarqué alors qu’il dormait tout en sautant sur son lit. Un début de journée qui commençait bien.  Dans la journée, j’avais reçu pas mal d’appels  d’amies et de parents. J’avais même réussi à parler à mon père… La conversation n’avait duré que deux minutes, mais c’était déjà pas mal. J’avais repris le contact avec lui deux semaines plus tôt et j’étais la seule de la fratrie à l’avoir fait. Je ne sais pas si c’était une bonne idée, mais je ne voulais pas avoir de remords.

Je n’avais rien prévu le soir même, mais je trouvais ça cool de passer cette soirée avec ma famille. Ma mère n’arrivant en ville que le lendemain, j’avais proposé un restaurant à ma sœur et mon frère. Malheureusement, mon frère travaillait et ma sœur avait déjà une soirée de prévu. J’étais un peu déçue, il faut l’avouer. J’aurais aimé passer ma soirée autrement que seule devant la télé.  Ce n’était pas grave, nous aurions l’opportunité de faire quelque chose plus tard. J’étais donc partie à l’épicerie du coin m’acheter un pot de glace. Beh oui, autant déprimer avec un pot de glace !

Et c’est à mon retour que j’eue la surprise de découvrir un paquet sur la table du salon. Je souris en lisant la petite carte « Pour une soirée qui sera mémorable, rendez-vous au restaurant de Liséa. Enfiles mon petit cadeau qui t’ira à merveille. Alayna » J’ouvris donc le paquet pour y découvrir une superbe robe rouge : un léger décolleté, elle marquait la taille pour s’évaser sur le bas du corps. Elle m’arrivait quelques petits centimètres au-dessus du genoux et possédait de large bretelles tombant sur le bas des épaules. Un modèle type que j’adorais ! Alayna me connaissait bien et j’étais touchée qu’elle conçoit cette robe spécialement pour moi.  Je fonçai donc à la salle de bain pour prendre une douche et me préparer. Je me maquillais légèrement, essayant plus de me donner un meilleur teint. Même si cela aller mieux, je n’étais pas au top de ma forme. Du mascara et un trait d’eleyner et cela suffisait. Je bouclais légèrement mes cheveux les coiffants d’un côté. J’enfilai alors là robe et regardai le résultat dans le miroir. Compte tenu de mon état physique actuel, je me trouvai plutôt pas mal, pas exceptionnelle mais pas mal ! J’enfilai des escarpins noirs avant de prendre ma voiture direction le restaurant de ma meilleure amie. Elle avait dû le fermer pour la soirée. Une fête surprise, j’adorai l’idée.

Après mettre garé, je me dirigeai tranquillement vers le restaurant de ma meilleure amie. Sur le chemin, je tombai nez à nez avec Blake qui lui aussi était habillé classe. En effet, il portait un costard qui le mettait en valeur, il faut l’avouer. Avant qu’il n’ait pu en placer une, je pris la parole.« Et bien ! C’est que t’es classe dis-donc ! » le complimentais-je dans un tendre sourire. C’est vrai que je n’avais pas vraiment l’habitude de le voir habillé de la sorte. Enfin ça arrivé parfois, quand nous devions participé à un gala et qu’il n’avait pas le choix. Il paraissait surpris de me voir là. « Ah merde, je suis trop en avance….Enfin, t’inquiètes, j’ai compris que c’était une fête surprise, le message de ma sœur était clair, mais je ferais genre d’être surprise ! » répliquais-je. C’était la moindre des choses avec le mal que ma sœur et ma meilleure amie avaient dû se donner pour préparer la soirée ! « C’est quoi le thème exact ? Chic, Glam, Class ? » demandais-je toujours à grande vitesse.

Weakness - What is ? Love ?

-Alors ? Montre-moi mon chéri !

Je levais les yeux au ciel alors que ma mère attendait dans le salon. Elle avait décidé de venir me voir à Miami à l'improviste et j'étais obligé de supporter toutes ses remarques. Même si ce n'était pas méchant, elle me voyait trop peu alors elle était toujours sur mon dos à me dire quoi faire etc...

- Attends encore un peu !   m'exclamais-je depuis ma chambre, tentant de faire le nœud de ma cravate.

Alayna m'avait prévenu quelques jours plus tôt que la fête organisée pour l'anniversaire d'Aloysia serait, disons...chic. En gros pas de jean/basket et c'était dommage parce que je n'étais pas un fan de costumes. J'abandonnais en soufflant, la cravate pendant le long de ma chemise. De toute façon je pouvais très bien venir sans cravate. La chemise, le pantalon et la veste étaient déjà bien suffisant. C'est ce que j'expliquais à ma mère qui grogna en s'approchant de moi avant de me faire mon nœud de cravate. J'allai étouffer avec ce truc, je ne tiendrai certainement pas la soirée.

- Tu peux bien faire ça pour Aloysia non ? Te faire beau pour ta petite-amie.

Pour la énième fois, elle devait faire référence à l'article qui avait paru dans les médias, disant qu'Aloysia et moi étions ensemble. Je soufflais, exaspéré. J'avais beau lui répéter que nous étions amis et pas en couple, ma mère n'en démordait pas. J'avais fini par abandonner, même si elle pouvait bien lire l'exaspération sur mon visage, sauf qu'elle ne semblait pas – ou ne voulait – pas la voir.

- T'as qu'à venir avec moi et lui demander si on est ensemble ou pas. Tu aurais la preuve que je ne mens pas ! » lui disais-je avec un grand sourire.

Mais elle déclina, prétendant ne pas vouloir s'incruster dans une fête où il n'y aurait certainement que des personnes de notre tranche d'âge et des amis. J'en avais parlé à Charlie aussi mais il était prit. En gros, personne ne voulait m'y accompagner. Et en plus j'allai devoir squatter le canapé pour dormir. Je laissais ma mère faire ce qui lui plaisait et je quittais l'appartement pour me rendre au restaurant dont Alayna m'avait donné l'adresse. Je ma garais non loin, un peu en retard mais cette fois ce n'était pas entièrement de ma faute. Jetant un coup d’œil sur la banquette arrière, je vérifiais que le cadeau était toujours là et que l'emballage ne s'était pas défait au passage. Ce qui était sûr, c'est que je n'étais pas un pro des papiers cadeaux. Je préférais le laisser ici, c'était pas non plus très discret et je pourrais très bien m’éclipser discrètement pour aller le chercher pendant la soirée.

J'avançais vers le restaurant quand je croisais Aloysia. J'étais si en retard que ça, parce que, logiquement, elle n'avait rien à faire là tout de suite. C'était sensé être une fête surprise, elle ne devait très certainement pas arriver en même temps que les invités. Elle me posa tout un tas de questions d'un coup. Je ne l'écoutais pas vraiment, l'examinant plutôt en détail. Cette robe lui allait vraiment bien, en dévoilant assez mais pas trop. Aloysia était magnifique...et sexy tout en restant chic. N'ayant pas écouté, je partais sur autre chose.

« J'espère qu'ils ont prévu un énorme gâteau, t'es encore trop maigre. » lui disais-je avant de me tourner vers l'entrée du restaurant. « Reste-là, je vais voir comment ça se passe à l'intérieur. »

J'entrais et constatais que le restaurant était totalement vide. Vide de gens en tout cas car il restait tout de même les tables et les chaises placés dans toute la pièce. Seule une des tables avaient été préparés pour un repas sauf qu'elle semblait être pour deux.

« C'est quoi cette blague ? »

J'entendais alors Aloysia me rejoindre. Il fallait toujours qu'elle n'en fasse qu'à sa tête alors, forcément, elle m'avait suivi même si je lui avais dit de ne pas le faire.

crackle bones

J’étais le genre de personne à m’emballer rapidement dès que quelque chose m’enthousiasmer et là, c’était le cas. Premièrement c’était mon anniversaire et c’était déjà une raison suffisante pour me mettre de bonne humeur. C’est vrai, je n’étais ni trop jeune, ni trop vieille. J’étais dans le bon âge. Bien entendu, il n’y avait pas que ça qui me faisait du bien, il y avait aussi le fait que j’allais retrouver tous mes amis pour une soirée que j’espérais mémorable.

Alayna m’avait préparé une jolie robe et j’espérais ne pas la décevoir en la mettant. J’avais fait en sorte de ne pas en faire trop. Je voulais avoir meilleure mine tout en restant naturelle. J’avais enfilé des escarpins noirs qui me grandirent instantanément. J’aurais bien aimé avoir cette taille au naturel.  J’avais ensuite transféré quelques affaires dans un sac plus raccord avec ma tenue.  Ca ne servait à rien d’avoir une jolie robe, si c’était pour portait un sac en bandoulière à côté.

J’arrivai sur les lieux à l’heure que m’avait indiquée ma sœur. Sur place je croisai Blake qui devait probablement être en retard. Il était habillé classe tout comme moi et je l’avais d’ailleurs complimenté pour sa tenue. J’enchainai les questions comprenant que le thème de la soirée était plus ou moins relié au chic. De toute façon, j’adorais les soirées à thème. En fait, j’adorais me déguiser. Bon bien sûr, là ce n’était pas un déguisement, mais ce que je veux dire c’est que ce n’était pas une tenue qu’on portait tous les jours. Blake ne répondit à aucune de mes questions répliquant simplement que j’étais encore trop maigre. « Tu vois, là tout de suite, j’aurais préféré un « Tu es très chic », ou « Cette robe te va à merveille » ou encore « Tu es très en beauté ce soir », mais je vais me contenter de ton : t’es encore trop maigre ! » rigolais-je. Je ne le prenais pas mal, c’était Blake après tout et ce n’était pas le genre de mec à faire des compliments. Il m’incita à rester ici pendant qu’il rentrait. Beh oui, il fallait encore que je fasse comme si j’étais surprise.

J’étais trop impatiente pour attendre plus d’une minute dehors, voir même 30 secondes. Bon okay, même pas 10… alors je déboulai dans le restaurant et là, à ma grande surprise, pas un seul « surprise ». Je regardais autour de moi et il n’y avait personne si ce n’est Blake et Clovis, le serveur. « Euh... » dis-je simplement en m’approchant d’eux. Puis mon regard se posa sur la seule table préparée, mais elle semblait être pour deux. Okay, soit je n’avais absolument pas compris la carte de ma sœur et avait sauté un passage, soit elle se moquait de moi. Je saluais néanmoins Clovis. C’était le restaurant de ma meilleure amie alors, j’y venais souvent, du coup je connaissais tout le monde. « Je comprends pas… » avouais-je alors que le jeune serveur nous accompagnait jusqu’à la table où il nous invita à nous assoir. « Je comprends toujours pas. » dis-je en m’exécutant « Y’a que nous ? »demandais-je à la fois au serveur et à Blake vers qui je m’étais tourné. Clovis, me fit signe que oui, avant de s’éclipser en cuisine. Voilà, je me sentais totalement conne. Je comprenais le but de la manœuvre mais c’était totalement absurde. Mes joues s’empourprèrent et j’espérais que Blake ne le remarque pas. Non mais franchement Blake et moi quoi, quelle idée absurde. Okay physiquement, je n’avais rien à lui reprocher mais nous étions totalement l’opposé l’un de l’autre. On avait clairement pas la même façon de vivre ou de penser. « Je suis vraiment, vraiment désolé. J’avais aucune idée de ce qu’elles préparaient. A croire que tout le monde nous voit ensemble… » dis-je totalement gênée de la situation. Je n’avais pas envie qu’il croit que tout cela venait de moi et que c’était un coup monté pour le séduire ou quelque chose dans le genre.

     A peine arrivé devant le restaurant qu'Aloysia me posait tout un tas de questions. Je ne m'attendais pas à la voir là, elle était sensée arriver plus tard, pas en même temps que les invités. Et pourtant elle était bien présente, dans une jolie robe rouge qui la mettait en valeur. J'avais préféré garder ce commentaire sur sa tenue pour moi. Les compliments, c'était pas mon truc. J'avais dont fait un commentaire sur son poids. Après tout, elle était encore beaucoup trop maigre. On allait devoir la goinfrer si elle voulait reprendre son poids. "Tu vois, là tout de suite, j’aurais préféré un « Tu es très chic », ou « Cette robe te va à merveille » ou encore « Tu es très en beauté ce soir », mais je vais me contenter de ton : t’es encore trop maigre !"

C'est sûr que ça aurait été plus adéquat, surtout le jour de son anniversaire. Mais je n'étais pas à l'aise avec ce genre de choses. J'utilisais les compliments plutôt dans les bars, pour draguer des filles et disons que c'était des phrases bateaux, je pensais rarement les trois quarts des mots que je disais.

- Cette robe, qui te va déjà très bien, t’irait beaucoup mieux si tu avais un peu plus de poids. Mais tu n'as pas besoin de ça pour être jolie.

Je me dirigeais ensuite vers le restaurant, demandant à Aloysia de rester dehors. Arrivé à l'intérieur, je m'arrêtais sur le seuil en voyant la salle vide à l'exception du serveur qui se trouvait près d'une table prête à accueillir deux personnes. Aloysia me rejoignit rapidement et semblait tout aussi surprise que moi. Le serveur nous fit signe de nous asseoir avant de répondre à Aloysia par un hochement de tête, nous étions seuls. Ok, c'était quoi ce bordel ?! Je prenais place face à elle en regardant tout autour de nous. "Je suis vraiment, vraiment désolé. J’avais aucune idée de ce qu’elles préparaient. A croire que tout le monde nous voit ensemble…"

Je me tournais alors vers elle. Aloysia semblait gênée par cette situation. Moi j'étais surtout surpris.

- Ça doit être une mauvaise blague, ils vont tous arriver en nous foutant la trouille...

Je n'y croyais pas moi-même. Je ne connaissais pas Liséa mais je pensais Alayna totalement capable d'organiser un truc du genre. C'était silencieux tout d'un coup. Aloysia devait être toujours autant gêné et moi j'attendais que quelque chose se passe. Je me levais alors.

- Je reviens.

Je sortais du restaurant puis marchait vers ma voiture pour récupérer le cadeau qui était à l'intérieur. Je ne savais pas si c'était quelque chose qu'elle voulait particulièrement mais c'était trop tard à présent. Je revenais dans le restaurant et posais le carton sur la table.

- Je me souviens du jour où on s'est rencontré tous les deux. Je croyais pas que je pouvais être aussi doué là-dedans. Mais tu m'y as convaincu et tu n'as pas arrêté d'y croire même si je n'avais pas le profil type. Aujourd'hui, c'est comme si on repartait de zéro alors...

J'approchais la boite contenant de nouveaux patins et la laissait ouvrir l'emballage.

- Alors du coup je veux que tu saches que moi aussi je crois en toi et je pense que tu y arriveras. Il ne faut pas que tu perdes espoir. Et j'ai l'air ridicule à te dire tout ça, disais-je en riant. Ce n'est qu'une partie du cadeau, l'autre c'est plus une invitation mais...

Mon portable vibra dans ma poche de pantalon et je le tirais de là pour regarder le message qu'on m'avait laissé. Ça pouvait très bien être ma mère qui avait un problème. Sauf que ce n'était pas le cas, il s'agissait d'un nouveau message de Nightmare. Je relevais le regard vers Aloysia. Franchement, je voulais pas y croire mais...

- Tu m'expliques ? demandais-je un peu brusquement.
   

(c) ystananas

J’étais tombée nez à nez avec Blake et cela n’aurait jamais dû se produire. Soit il était en retard, soit j’étais en avance. Dans les deux cas nous avions un mauvais timing. Alors que je lui avais fait un compliment, je n’avais rien eu en retour. Pas qu’il soit obligé de m’en faire un, mais ça m’aurait fait plaisir. J’ironisa sur la chose et mon partenaire reprit la parole. Il se rattrapa alors précisant qu’avec quelques kilos en plus, je serais probablement mieux dans cette robe, mais que je n’avais pas besoin de ça pour être jolie. « Merci… " dis-je dans un sourire sincère. Blake n’était pas du genre à faire un compliment quand il ne le pensait pas. D’ailleurs il n’était pas du genre à faire de compliment du tout. Ca faisait toujours du bien d’entendre ce genre de chose, surtout qu’en ce moment, j’avais grandement besoin qu’on me rassure sur mon physique et mon pouvoir de séduction.

Blake rentra en premier et ne pouvant attendre, je le suivis rapidement. A ce moment-là, ce fut l’incompréhension ! Il n’y avait personne si ce n’était Blake et le serveur. Ce dernier nous accompagna à notre table, l’unique préparée de la salle. Je me sentais horriblement gênée de ce qui était en train de se passer et je n’avais qu’une envie, tuer ma sœur et ma meilleure amie. Elles me le payerait ! Blake tenta de me rassurer affirmant que c’était peut-être une blague de mes amis mais je n’y croyais pas du tout. « Ouais peut-être… » dis-je néanmoins. Et là, ce fut le blanc, comme si nous ne trouvions rien à nous dire. On avait pourtant mangé des tas de fois au restaurant, mais jamais dans ce contexte-là ! C’était carrément troublant !

Le jeune homme se leva alors et même s’il affirmait revenir, je ne pouvais m’empêcher de penser qu’il ne le ferait pas. J’allais me prendre le plus gros râteaux de toute l’histoire de l’humanité des râteaux ! Bon on ne parlait de râteau que lors d’un rancard, mais même si nous étions tous les deux contre, on ne pouvait nier que cela en était un. Un rancard arrangé certes mais un rancard tout de même. Je profitai de l’absence de Blake pour envoyer un sms aux deux principales concernées : « VOUS ETES MORTES ! » Simple, mais explicite !

Finalement et à mon plus grand soulagement, Blake fit de nouveau son apparition avec un gros paquet : mon cadeau d’anniversaire. En me le tendant, il prit la parole. Je ne comprenais pas vraiment où il voulait en venir mais l’écoutai attentivement. C’est vrai que j’étais du genre à croire en chacun de nous et qu’au début Blake n’avait pas eu l’air autant sûr de ce partenariat. Il voulait même tout arrêter à un moment, mais je n’avais pas lâché l’affaire ! Il avait du talent et ça je l’avais vu dès le premier jour alors qu’il faisait l’idiot avec ses potes. J’ouvris alors le paquet pour y découvrir un nouvelle paire de patin. Là je compris la raison de son discours. C’était un cadeau symbolique et j’appréciais énormément ce geste. C’était un nouveau départ au final puisqu’on repartait de rien, du moins pour mon cas. « Merci. » dis-je dans un large sourire sincère. La suite de ses paroles me touchèrent au plus profond de mon être. J’avais vraiment besoin qu’il croit en moi. « T’es pas ridicule du tout. » le rassurais-je dans un léger sourire. Il m’expliqua que ce n’était qu’une partie du cadeau et que l’autre ressemblait plutôt à une invitation. Je le regardai, plutôt interloquée, attendant qu’il me signifie de quelle invitation il s’agissait, mais au lieu de ça il sortit son portable. Voilà pourquoi je haïssais les portables, que ce soit dans les films ou dans la vraie vie, ils gâchaient toujours le moment crucial.

Son expression changea brutalement et je m’inquiétais que cela soit quelque chose de grave. Peut-être ça mère avait-elle des problèmes ? « Ca va ? » demandais-je. Pour toute réponse il me tendit son portable me demandant une explication. Il s’agissait d’un message de Nightmare. Tout était faux du début à la fin et Blake l’avait sûrement compris. Je rigolais légèrement en lui rendant son portable « Elle ou il ne sait plus quoi inventer ! » m’exclamais-je. Le visage de Blake se durcit et je compris alors qu’il ne prenait pas ça à la légère. « Attends, attends t’es quand même pas en train de me dire que tu crois toutes ces conneries ?! » m’exclamais-je. Je savais ce qui l’embêtait dans ce sms : la fin, sous-entendant que je prenais toujours des anti douleurs. Ca me blessait énormément qu’il préfère croire un parfait inconnu plutôt que moi. « Putain mais Blake ! Tu sais pertinemment que la première partie du message est fausse, et tu crois quand même la seconde ?! » m’emportais-je. Il ne me faisait clairement pas confiance et je détestais ça. J’avais été de bonne humeur toute la journée et voilà qu’il avait gâché tout ça ! Il m’avait vexée et clairement mise en colère. Si nous avions bien un point en commun, c’était notre impulsivité : lui avait réagi trop vite et j’étais en train d’avoir le même comportement.

     
        Ce n'était pas prévu. J'étais juste sensé arriver au restaurant, me fondre dans la masse et crier « surprise ! » avec les autres. Puis boire, manger, discuter, donner le cadeau et m'en aller. Ça, c'était ce à quoi je m'attendais. Mais là... On se retrouvait tous les deux, habillés chic, devant le restaurant. Et je ne comprenais pas pourquoi. Il devait forcément y avoir un problème d'organisation, parce que je n'étais pas arrivé si en retard que ça. A moins qu'Aloysia soit très en avance... Mais les organisatrices avaient dû prévoir ce genre de chose non ? Elle me complimenta sur ma tenue et...je ne lui retournais pas vraiment le compliment. Je le pensais oui, je la trouvais superbe, mais je n'étais pas du genre à dire ça mais j'essayais de me rattraper tant bien que mal et elle me remercia.

J'entrais ensuite dans le restaurant pour voir ce qui se tramait et je fus vite rejoins par Aloysia alors que je lui bien demandé de ne pas me rejoindre pour le moment. On avait alors pu constater que nous étions seuls – sans compter le serveur – et qu'une table avait été préparé pour nous. J'avais le léger espoir qu'il s'agisse d'une blague. Mais ce n'était qu'un espoir. Tout ça avait été bien calculé à l'avance et je me demandais pourquoi. Les questions de James et ce dîner se reliaient peu à peu dans ma tête. Et je croyais halluciner qu'ils aient pu organiser une sorte de...rencard..., oui c'était bien ça le mot. Aloysia semblait aussi surprise que moi et un silence s'installa entre nous alors que nous nous étions assit. Tant qu'on y était, je pouvais au moins lui offrir son cadeau. Je la fis donc patienter un peu, le temps d'aller le chercher dans la voiture.

Je revenais alors et lui offris. J'avais l'air ridicule avec mon petit discours. Ça ne me ressemblait absolument pas. Pourtant, j'étais plutôt fier d'avoir eu l'idée de ce cadeau. Mais je me trouvais débile – Aloysia m'assura que non mais c'était une fille après tout - . Et encore, je n'avais pas parlé de l'invitation. J'hésitais même... C'était doublement ridicule, je pouvais pas proposer ça. Mais de toute façon je n'en eus pas l'occasion car mon portable vibra dans ma poche. Ça pouvait très bien être ma mère qui se retrouvait seule chez moi alors je le sortais rapidement pour voir le message. Il s'agissait d'un message de Nightmare : « Loin de là de vouloir gâcher la soirée, mais je dirais que ta petite copine n'a pas de faible pour les beaux bruns, mais bien pour les médicaments! ». Je ne savais pas comment prendre ce message. Même là, il y avait une référence au fait que nous soyons en couple Aloysia et moi. Mais pourquoi tout le monde pensait ça ? Je demandais alors des explications à Aloysia à propos de ce message. « Elle ou il ne sait plus quoi inventer ! Attends, attends t’es quand même pas en train de me dire que tu crois toutes ces conneries ?! » Qu'est-ce qu'elle voulait que je pense d'autre.

- Tu peux y retomber facilement alors oui, j'ai pas de mal à y croire, dis-je sèchement.

« Putain mais Blake ! Tu sais pertinemment que la première partie du message est fausse, et tu crois quand même la seconde ?! »

- Comment est-ce que je peux savoir si la première partie est fausse. Je connais pas tes goûts en matière de mecs moi ! Nightmare a aussi envoyé un message pour le meurtre et c'était pas bidon je te rappelle. Et la première fois, il sous-entendait très certainement la drogue dans son message. Alors je dirais qu'il y a une grande part de vérité ! Sauf que j'aurais préféré que ce soit toi qui m'en parle.

Là j'avais l'impression que la confiance c'était brisée des deux côtés, qu'il allait être difficile de repartir sur de bonnes bases à présent. Je ne voulais pas m'énerver contre elle. C'était son anniversaire et... et c'était compliqué. Et je voulais partir parce que cette situation était vraiment étrange. Et y avait aussi cette cravate que je voulais absolument enlever. « Je vous apporte une bouteille ? » demanda le serveur que je n'avais pas entendu revenir. Je hochais la tête parce que là j'allais très sérieusement en avoir besoin.


   

Pour une surprise, cela en était une. Je m’attendais à tout sauf à ce qu’on m’arrange un rencard avec Blake. Okay, peut-être qu’à l’écran, sur la glace, on arrivait à donner une image de couple, mais ça s’arrêtait là. On était juste ami… Je dois avouer que cela m’énervait un peu que ma sœur et ma meilleure amie s’allient pour nous tendre un piège. Cela nous mettait simplement dans l’embarras ! Un blanc s’installa entre nous, comme si soudainement nous ne n’avions plus rien à nous dire. Il se leva alors et sorti du restaurant. Peut-être cherchait-il à gagner du temps pour trouver une excuse pour partir… En même temps, cette histoire était tellement pathétique que je pouvais totalement comprendre qu’il veuille prendre ses jambes à son cou ! Après avoir envoyé un sms à mes organisatrices d’évènement non désiré, je roulais mes boucles dans mes doigts nerveusement. Oui, j’étais complètement stressée par la situation….

Blake était revenue quelques minutes après avec un paquet : mon cadeau d’anniversaire. Il se lança dans un petit discours, qui semblait plutôt préparé et se trouva totalement débile. Personnellement je ne pensais pas comme lui. S’ouvrir à une personne et lui parler sincèrement, n’était pas ridicule mais c’était un mec et les mecs ne voient jamais l’utilité de se livrer à une personne. Ces patins, cadeau symbolique ne constituait que la première partie du cadeau. Il allait me parler de la seconde partie quand son téléphone se mit à vibrer. Je laissai échapper un soupir d’exaspération en le voyant faire. Regarder son portable, pouvait bien attendre !

Lorsqu’il me tendit son portable, je vis dans son regard que quelque chose clochait. Je cru d’abord à une blague de sa part mais non, il était bien sérieux et croyait à ce sms de nightmare. Là, il était vraiment stupide ! Et ça me blessait vraiment qu’il ne me fasse plus confiance. J’avais fait des efforts depuis notre dernière rencontrer et c’était clairement difficile pour moi, pourtant je continuais à me battre. Je ne répondis pas à sa première attaque et continua mon monologue. Il savait très bien que la première partie du message était fausse, alors pourquoi croire la seconde ? Je levai les yeux au ciel à ses paroles. Je ne faisais absolument pas référence à mon style d’homme mais plutôt au « ta petite amie » ! « Mon style de mecs ? Parce que c’est franchement un sujet qui t’intéresse ?! Arrêtes de te foutre de ma gueule un peu ! Tu t’es jamais intéressé à ma vie sentimentale depuis qu’on se connait et si tu l’avais fait, tu saurais que les deux seuls mecs que j’ai eu dans ma vie, étaient bruns ! Puis c’est vraiment ça qui te fait tiquer ?! « Ta petite amie », ça sonne pas comme une mensonge pour toi ? » m’emportais-je de plus bel. Ses dernières paroles eurent le don de me blesser réellement. Je n’avais pas de leçons à recevoir d’un mec qui m’avait lâché après un accident. « T’aurais préféré l’apprendre par moi ? Et tu crois quoi ? Que j’aurais pas préféré apprendre que t’avais une nouvelle partenaire par toi plutôt que par la presse ?! » lui répondis-je du tac au tac. « Franchement, à ta place, je fermerais ma gueule, car j’ai pas de leçons à recevoir d’un mec qui arrive pas à porter ses couilles dignement ! » dis-je sèchement. Okay, c’était méchant, et puéril de lui dire ça, mais il était bien placé pour savoir que lorsque j’étais en colère, j’étais dans l’excès. Puis il n’était clairement pas le mieux placé pour me donner une leçon !

Le serveur arriva pour nous demander s’il nous laissait une bouteille ou non. Blake accepta mais personnellement, je n’avais envie que d’une seule chose, sortir de cet endroit et le laisser en plan. Ce n’était pas très correct pour Alayna et Liséa mais après tout c’était mon anniversaire, non ? « Tu sais quoi ? Bois la tout seul cette bouteille ! » dis-je sèchement en me levant. Je n’avais pas le cœur à faire la fête avec lui dans ces conditions-là. « Merci pour cette soirée géniale ! » ironisais-je en prenant mon sac et le cadeau de Blake. « Amuses toi bien ! » dis-je simplement avant de tourner les talons. Il fallait que je me calme et rapidement. Je sortis du restaurant et rien que l’air frais avait le don de me calmer un peu.

     
        Je ne savais pas si le cadeau était une si bonne idée que ça. Dans ma tête, ça n'avait rien à voir. Alors que quand j'avais expliqué le cadeau à voix haute, je m'étais juste senti débile. C'était une idée stupide et un peu trop niaise à mon goût. Sauf que c'était trop tard maintenant. Quoiqu'il restait encore une possibilité de changement pour l'invitation puisque j'avais été coupé en court de route dans mon explication. Mon portable avait vibré et j'avais reçu un message de Nightmare. Un message qui m'avait vite énervé, et ma réaction avait à présent énervé Aloysia. « Mon style de mecs ? Parce que c’est franchement un sujet qui t’intéresse ?! Arrêtes de te foutre de ma gueule un peu ! Tu t’es jamais intéressé à ma vie sentimentale depuis qu’on se connait et si tu l’avais fait, tu saurais que les deux seuls mecs que j’ai eu dans ma vie, étaient bruns ! Puis c’est vraiment ça qui te fait tiquer ?! « Ta petite amie », ça sonne pas comme une mensonge pour toi ? »

Ok, le ton montait vraiment vite maintenant et sa réponse m'agaçait. Elle ne voulait pas comprendre pourquoi je l'interrogeais comme ça. Je voulais avoir confiance en elle, totalement. Mais dans un état comme le sien, le manque pouvait très bien l'avoir fait rechuter, sans qu'elle ne veuille l'admettre.

« Mais non ça ne m’intéresse pas tes histoires de mecs ! Je vais pas m’immiscer dans ta vie pour tout savoir ! Ça me regarde pas ce genre de trucs ! Et j'pense que c'est juste une blague le « petite amie ». Peut-être en référence au rencard que Liséa et ta sœur ont organisé ! »

Je voulais juste comprendre pourquoi ce genre de détail revenait maintenant. Elle avait peut-être revu un de ses ex après tout. Et puis, ce n'était pas important. La deuxième partie du message, elle, l'était. Et ça me vexait vraiment qu'elle ne veuille pas en parler avec moi. Parce que je lui avais dit très clairement que je voulait la soutenir dans cette épreuve, que je serai là cette fois. Et voilà qu'elle me renvoyait tout à la figure. « T’aurais préféré l’apprendre par moi ? Et tu crois quoi ? Que j’aurais pas préféré apprendre que t’avais une nouvelle partenaire par toi plutôt que par la presse ?! Franchement, à ta place, je fermerais ma gueule, car j’ai pas de leçons à recevoir d’un mec qui arrive pas à porter ses couilles dignement »

C'était comme si elle m'avait foutu une claque. J'aurais presque préféré en fait. Est-ce que ça serait comme ça à chaque fois ? Est-ce qu'elle allait me renvoyer mes erreurs à la figure à chaque fois que ce que je disais ne lui plaisait pas ?

« J'ai assumé et je me suis excusé. Et tu m'as pardonné pour tout ça je te rappelle. Tu cherches quoi là ? Me faire culpabiliser ? Bah ça fonctionne pas parce que je suis passé à autre chose, ce que t'es pas capable de faire puisque tu remets toujours ça sur le tapis. J'aurais préféré que tu m'envoies bouler et que tu ne me pardonnes pas plutôt que de me prendre tes petites réflexions dans la gueule toutes les cinq minutes ! Je suis revenu pour t'aider, pas pour être ton punching-ball, si c'est ça je me casse et je te promets que t'entendras plus jamais parler de moi !! »

Le serveur arriva et j'acceptais sa proposition pour la bouteille. Tenir cette soirée sans alcool allait être compliqué, surtout vu la façon dont elle avait commencé. Aloysia avait réussi à m'énerver et à me mettre à bout. J'en avais plus que ras le bol qu'elle me ressorte toujours ma lâcheté comme reproche. On avait déjà eu cette discussion et j'en pouvais plus. Si elle n'était pas capable de me pardonner, je n'avais rien à faire ici. J'aurais préféré que tout s'arrange. Les petites piques de temps en temps encore...je pouvais comprendre. Mais là c'était trop, elle abusait. « Tu sais quoi ? Bois la tout seul cette bouteille ! Merci pour cette soirée géniale ! Amuses toi bien ! »

Je serrais les poings  avant de me lever brusquement, faisant un peu tanguer la table au passage et la suivait rapidement. Je m'arrêtais alors sur le seuil.

« Je crois que tu comprends pas que c'est pour ton bien tout ça, je m'inquiète pour toi bordel ! Si je fais tout ça, si je réagis de cette manière, c'est parce que je tiens à toi et que je veux pas te laisser dans cette merde alors maintenant tu reviens ! » m'exclamais-je.

Rien à faire que les passants m'entendent ou me regardent bizarrement. Je me foutais de me donner en spectacle. Je voulais juste qu'elle revienne et qu'on termine cette discussion. C'était elle qui s'enfuyait cette fois. Sauf que je la suivrais si elle partait. C'était la deuxième fois que je ne la laissais pas fuir. Je m'approchais alors d'elle et la prenais dans mes bras, comme elle l'avait fait pour moi.

« Je te fais confiance d'accord ? C'est juste que.. que j'ai peur que tu rechutes... » avouais-je en chuchotant.

   

En seulement 2 petites minutes, la soirée avait basculé d’agréable à horrible. Ce n’était pas totalement la faute de Blake. C’est vrai à la base, c’était Nightmare qui cherchait à mettre la merde entre nous. Le pire c’est que nous faisions exactement ce qu’elle voulait ! Nous étions en train de nous déchirer pour un mensonge. Je ne prenais plus ces anti douleurs et même si c’était dur, j’étais totalement clean. J’en voulais à Blake de ne pas me faire totalement confiance à ce sujet. Le ton monta rapidement et chacun de nous s’en pris à l’autre. J’étais probablement dure avec lui, mais les nerfs me bouffaient depuis que j’avais tout arrêter. « Beh alors si tu t’en fous, fermes là ! » répliquais-je concernant ma vie sentimentale.

S’il aurait préféré apprendre certaines choses par moi, il en était de même pour moi. Oui, je lui avais tout pardonné, mais ces choses-là ressortaient forcément quand on m’énervait ! Non, je ne cherchais pas à le faire culpabiliser, ou peut-être un peu involontairement. Il affirma que si c’était pour que j’ai ce comportement avec lui, il aurait préféré que je ne lui pardonne pas. Ca me blessait énormément qu’il me dise cela. Dans ma tête cela signifiait que tout cela n’en valait pas le coup, que je n’en valais pas le coup. Je ne répondis pas à son attaque, j’avais juste envie de m’enfuir et de me planquer sous ma couette. D’ailleurs, c’est ce que je fis. Je pris la fuite lâchement. Pour une fois, on inversait les rôles…

Dehors, l’air frais eu le don de me remettre les idées en places. J’étais peut-être allé un peu trop loin dans mes paroles, mais c’était trop tard, je ne pouvais pas revenir en arrière. J’entendis alors une porte claquer, probablement celle du restaurant, avant que la voix de Blake ne parvienne jusqu’à moi. Je pris une grande inspiration avant de me tourner d’un quart et d’appuyer mon dos contre le mur. Il semblait toujours en colère, je pouvais l’entendre dans sa voix, mais, contrairement à tout à l’heure, il n’y avait plus aucun reproche dans sa voix, juste une besoin d’être rassurer sur ma santé. J’avais pourtant l’impression d’avoir été clair avec ma petite crise. Je regardais devant moi, sans oser me tourner vers lui. Je ne savais pas quoi dire. Il s’approcha alors doucement de moi, attendant probablement une réponse, mais rien ne sorti de ma bouche. Sans que je m’y attende vraiment, je le senti me tirer vers lui et me prendre dans ses bras. Je mis quelques secondes avant de répondre à son étreinte, passant mes bras dans son dos, ma tête se nichant au creux de son cou. En 9 ans d’amitié, nous nous étions jamais pris dans nos bras et voilà qu’en quelques semaines, cela nous arrivait deux fois ! C’était comme si c’était un besoin naturel entre nous.

Bizarrement, mon rythme cardiaque qui s’était précédemment emballé sous l’effet de la colère, reprenait, à son contact un rythme plus régulier. Je me sentais apaisé. Dans un murmure, comme s’il avait honte de l’avouer, il m’informa qu’il avait confiance en moi mais qu’il avait peur que je replonge. Ca je pouvais tout à fait le comprendre, j’avais moi-même peur de ne pas être assez forte pour m’en sortir. Cela me touchait qu’il s’inquiète autant pour moi, même s’il est vrai qu’en temps normal je détestais qu’on se préoccupe de moi à ce point. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais tout cela me fit penser à quelque chose. Je nous revoyais, au tout début de notre collaboration. Je devais avoir 16 ans, peut-être 17 et lui 18 ou 19, et nous nous entrainions seuls sur un porté afin d’impressionner le coach. Le problème c’est qu’à cette époque-là, on s’y prenait un peu n’importe comment et je m’étais fait une belle entorse à la cheville. Rien de bien méchant, mais suffisamment pour ne pas pouvoir m’entrainer pendant plusieurs semaines. Je me rappelle encore de son regard lorsque je m’étais retrouvé au sol et que je n’arrivais pas à me relever à cause de la douleur. 9 ans après, dans ses bras, j’avais pu lire le même : de l’inquiétude et de la crainte. Ça m’amenait à dire que, peut-être, lors de l’accident, me voyant dans un état beaucoup plus mal qu’à l’époque, l’inquiétude avait été trop grande pour qu’il arrive à la gérer seul. Voilà peut-être la raison de son départ. Je me reculai, quelques instants, ou bien était-ce quelques minutes après, pour reprendre la parole « J’ai rien pris depuis l’autre jour, je te le jure… » Je relevai mon regard pour croiser le sien. Ca allait me couter, mais je tenais à le faire « Je suis désolé… je suis à cran en ce moment entre les médicaments et le manque de sommeil. Je sais que c’est pas une excuse mais…désolé, j’aurais jamais dû te parler comme ça… » dis-je en baissant à nouveau mon regard quelque peu honteuse de mon comportement.