Qu’est-ce que je faisais là à frapper quelqu’un comme ça? J’avais totalement perdu le contrôle mais Brittany avait su où me piquer pour que ça me fasse mal. Parler de mes problèmes d’argent… faire les beaux yeux à Nathaniel… Je ne savais même pas qu’elle savait pour tout ça d’ailleurs! Oui, Nate on ne se cachait plus… mais les problèmes monétaires de ma famille, ça… c’était encore caché. Peu de gens étaient au courant… est-ce que Nate lui en aurait parlé? J’étais prise de panique suite à mon geste, j’étais blessée… mais je me rassurais en disant qu’elle était pire que moi avec son nez en chute Niagara. Le frère de Sara avait arrêté la sécurité en disant que nous allions sortir et je le suivis à l’extérieur pour finalement remarquer que William aussi était là pour observer ma blessure. Oui… c’était bien vrai, monsieur Parfait était doc. Ce dernier conseilla d’aller à l’hôpital et je fermai les yeux quelques secondes pour soupirer. Nous fûmes seuls à nouveau Nate et moi et je baissai le regard pour éviter de croiser le sien en colère. Il appela un taxi pour finalement revenir vers moi. La manière dont il me parlait et me regardait, bien que je me faisais disputer, ça me faisait du bien. Car j’avais l’impression de cette manière de tenir à quelqu’un. Et ça… ce n’était pas arrivé depuis longtemps. Pourtant, sa dernière question me prit de court.

« QUOI? Oui…j’ai couché avec un gars qui avait un peu plus d’argent mais ça s’arrête là et les gens en font beaucoup avec peu. »

Jamais je ne voulais que Nate soit au courant pour tout ce que je pouvais faire. J’avais vu sa déception sur son visage aujourd’hui et ça m’avait tellement fait mal que je ne voulais pas vivre ça deux fois. C’était illégal de faire ça en plus, je n’allais pas le dire à un policier car je savais très clairement qu’il n’hésiterait pas à faire les démarches nécessaires pour me faire payer une amande ou juste m’enfermer. Cette pensée me troublait un peu… car je me disais que ça serait bien horrible si ça se passait. Je ne m’étais jamais vraiment arrêté pour penser aux conséquences.

« Je vais faire attention à moi… »

J’avais besoin de tout ça pour m’évader. C’était ma manière à moi de pouvoir éviter les problèmes. Ce n’était probablement pas le meilleur moyen mais qu’est-ce qui me restait rendu là? Je ne voyais pas comment je pouvais passer à travers tout ça autrement. Puisqu’on était près d’un bar, un taxi arriva bien rapidement et Nate m’aida à me relever. Je m’occupai cette fois de tenir le papier dans mes mains pour se rendre jusqu’au taxi. Je cru qu’il allait me laisser y aller seule, c’est pourquoi je plus que surprise de constater qu’il prenait place à l’arrière avec moi. On s’était rien promis, on se voyait pour coucher ensemble… ça s’arrêtait là. Il aurait bien pu me laisser y aller seule, ça n’aurait pas choqué. Il avait déjà été gentil d’avoir fait tout ce qu’il avait fait. Nous nous rendîmes donc jusqu’à l’hôpital et lorsque Nate vint pour payer je secouai la tête en prenant des billets que je tendis au chauffeur.

« Mon bobo, mon argent! »

Nous passâmes au trillage et puisque je n’étais pas en train de perdre ma tête ou que mon corps n’était pas en train de rejeté de manière grave un organe – et là… je parle d’un organe unique… un poumon ou un rein… j’aurais probablement attendu aussi, nous devions donc attendre que je puisse voir une infirmière pour avoir des points. Au moins, on nous avait donné des petites lingettes désinfectantes un bandage pour laisser tomber la serviette du bar. Dans la salle d’attente, je me laissai nettoyer le front par Nathaniel en faisant des petites grimaces car ça ne faisait pas un bien fou. Bandage bien mit, il reprit place sur la chaise à côté de moi. J’étais soudainement très fatiguée avec tout ça qui tombait. J’accotai doucement ma tête contre son épaule en regardant un moment un petit garçon en face de nous qui regardait sagement un livre avec un masque devant la bouche. Il était mignon malgré tout et je me disais que moi aussi, un jour, j’aimerais avoir des enfants. Pour ça, j’avais encore beaucoup de chemin à faire.

« Je peux rester ici seule tu sais… tu peux retourner là-bas et profiter de la soirée comme c’était prévu… j’ai tout gâché… » Je redressai la tête pour le regarder. « Je suis désolée et t’as le droit de m’en vouloir, même que c’est parfaitement normal. »

Une fois à l'hôpital, Alexie et moi devions attendre de voir le médecin et ça allait sans doute prendre du temps. Si William avait été de service peut-être que ça aurait été plus vite, mais bon. Alexie m'avait dit qu'elle avait couché avec un gars avec beaucoup d'argent et je m'étais tus parce que je savais que j'allais perdre les pédales et l'essentiel c'était qu'Alexie se fasse soigner en premier lieu. Elle avait fait n'importe quoi ce soir. Je tenais à rester avec elle pendant le temps qu'elle se ferait examiner, je pouvais voir nettement ses pupilles dilatés et j'avais plutôt peur que le médecin s'en rende compte. Tout cela était bien imprudent. Suffisait qu'on la prenne sur le fait et qu'après on fasse le lien avec moi et on allait mettre des soupçons sur moi par la suite. Je n'aimais pas du tout la situation et Alexie s'en était bien rendu compte.

- Non, la soirée est gâchée comme tu as dit et je ne te laisserai pas toute seule!

Je n'indiquai rien sur le fait de lui en vouloir parce que oui je lui en voulais vraiment. Elle se ferait soigner et par la suite, je la ferais mener en taxi chez elle. Je pense qu'il y avait eu assez de bouleversements comme ça ce soir.

- Quand tu vas voir l'infirmière dit que ça fait 5h00 que tu t'es fais ça alors tu devrais passer plus vite...

Petit truc de policier. Je regardai dans la salle d'attente, il était plutôt tard et il y avait des gens qui toussaient et un petit enfant avec un masque. C'était pas joyeux ici, je détestais cet endroit. Enfin Alexie fut appelé et je lui fis signe que j'allais l'attendre et elle revint au bout de quelques minutes pour se rasseoir il fallait maintenant attendre pour voir le médecin. J'avais baissé ma voix pour éviter qu'on nous écoute. J'avais eu le temps de réfléchir pendant son absence.

- Ça va aller? Je veux dire... est-ce que ça va vraiment aller? Je veux dire, si tu avais des problèmes tu me le dirais?

Je soutenais son regard parce que je voulais qu'elle soit franche avec moi, je me faisais vraiment du souci pour elle. Encore une fois, je n'en revenais toujours pas qu'elle prenne de la cocaïne. J'étais sous le choc et je dirais que ça me faisait voir Alexie autrement. Plusieurs minutes plus tard, on l'appela enfin et cette fois-ci je décidai que j'allais la suivre pour voir ce qui allait se passer dans la petite salle, de toute façon, il n'allait que la recoudre. Une fois dans la petite salle, on lui demanda de se coucher sur le dos sur le petit lit. Je la fixai du regard, elle avait l'air d'avoir mal quand même... mais bon, elle l'avait cherché. Le docteur arriva et examina un instant la tête d'Alexie avant de prendre son fil et de commencer à coudre. Il ne fit pas allusion à ses yeux, Dieu merci. Mes épaules s'abaissèrent aussitôt, j'étais vraiment soulagé.

- Et voilà le travaille mademoiselle, je vous dirais de rentrer chez vous vous reposer, prendre des tylenols si vous avez de la douleur. Les points de sutures pourront être enlevé dans une semaine. Si vous avez des étourdissements, vomissements, il est important de venir tout de suite à l'hôpital. Et voilà jeune homme prenez soin de votre petite amie!

Je le remerciai poliment sans le corriger sur notre statut de tous les deux. Après tout, les gens pouvaient bien croire ce qu'ils voulaient. Je lui offris ma main pour l'aider à se relever. Il fallait maintenant écouter les consignes du docteur et aller se reposer.

Je ne voulais pas que sa soirée devienne encore plus merdique et c’était bien pour ça que j’avais dit à Nate qu’il pouvait bien me laisser ici pour repartir avec ses amis. Je me sentais tellement mal de bien des choses, de le voir frustrer à mes côtés, ça n’aidait pas du tout. Ce dernier me donna un truc pour lorsque j’allais voir l’infirmière. J’avais uniquement secoué la tête positivement avant d’accoter cette dernière contre son épaule jusqu’à ce qu’on nomme mon nom. Je m’étais levé, ma tête tournait un peu trop mais je m’étais dirigée sans mal vers la petite salle pour parler avec une infirmière. Je mentis comme Nathaniel m’avait dit de le faire et on me retourna à la salle avec un verre d’eau que j’avais demandé. C’est à mon retour que mon ami me questionna de manière bien sérieuse. Je l’avais regardé dans les yeux quelques secondes en ne disant rien pour finalement uniquement ajouter :

« On s’en parlera tout à l’heure, ok? »

Ce n’était pas le moment ni l’endroit pour discuter de tout ça et je savais que c’était bien la moindre des choses de lui parler un peu. Je ne savais pas encore ce que j’allais lui dire et pas lui dire. J’avais encore le temps d’y penser surtout qu’on venait de m’appeler. Je me levai donc et Nate fit de même, je compris donc qu’il allait me suivre. Ça me rassurait un peu, disons que j’étais un peu stressée de me faire recoudre la peau bordel!!! On me demanda de m’installer en position couchée, le docteur m’observa avant de commencer à faire les points de suture. J’en avais droit à trois et c’était pas du tout une partie de plaisir. On me fit ça vite et en un rien de temps, je me redressai pour écouter ce que j’allais devoir faire. Du repos, des tylénols et du chouchoutage de mon petit-ami qui n’était pas mon petit-ami.

« Merci beaucoup docteur. »

On nous souhaita une bonne soirée puis je gardai la main de Nate dans la mienne en sortant de la salle. J’étais bien heureuse de quitter les lieux surtout que l’attente aurait pu être pire. Une fois à l’extérieur, nous marchâmes un peu question de sortir de l’entrée – où beaucoup trop de vieux messieurs fumaient tous en rond dans leurs fauteuils – lorsque nous fûmes seuls, je tirai sur sa main pour qu’il s’arrête. Il devait comprendre que j’avais quelque chose à lui dire.

« Écoute… oui j’ai abusé. En ce moment, il y a certaines choses que j’ai beaucoup de mal à passer à travers, il y des choses que je veux oublier et d’autres que je ne veux juste pas ressentir. De sortir comme ça, c’était le seul moyen que je trouvais pour m’évader que ça soit l’espace d’une soirée… ça me faisait du bien. »  

Je ne savais pas s’il pouvait être en mesure de me comprendre. Je détestais être dans cette position car encore une fois, j’étais vulnérable… devant lui en plus! Je lâchai sa main pour pouvoir enrouler mes doigts autour des siens et m’approcher un peu plus près de lui.

« Mais là… le regard que tu poses sur moi… la déception que je t’ai fait… je n’aime pas ça et je ne voulais pas du tout non plus. Je toucherai plus à tout ça… je vais me calmer. J’ai eu ma leçon, tu sais que je ne suis pas comme ça… »

Et j’étais parfaitement sérieuse. Je n’étais pas ce genre de fille et ça m’avait fait peur ce soir. J’avais perdu le contrôle et c’était bien la première fois que ça m’arrivait. Je voulais vraiment qu’il me croit et qu’il arrête de m’en vouloir. En même temps nous n’étions pas un couple… nous n’avions pas de réelle relation donc il pouvait bien me jeter à tout moment.

« Je sais que je dois avoir l’air de la pire fille de tous les temps à tes yeux présentement et que tu peux bien décider de vouloir plus me voir, de me jeter car on n’est pas vraiment quelque chose l’un pour l’autre… mais je ne veux pas qu’on arrête de se voir. J’ai besoin de toi… tu me fais du bien… » Je le regardai dans les yeux. « Dit quelque chose... s'il te plait… »

Mes yeux s'étaient remplis de larmes... et maintenant elles coulaient silencieusement sur mes joues.

Une fois à l'extérieur, j'avais toujours la main d'Alexie dans la mienne, c'était difficile de me dire qu'elle allait bien ou qu'elle irait bien. Je ne pense pas qu'elle saisissait que je m'en faisais beaucoup pour ce que j'avais sû ce soir. Je senti la main d'Alexie m'arrêter et je me tournai alors vers elle pour savoir ce qu'il y avait. Je pense qu'elle était prête à me dire ce qui en était. Elle me parlait qu'elle avait besoin de s'évader et je pouvais comprendre dans un sens que ce qu'elle vivait n'était franchement pas facile, mais il y avait d'autres moyens pour se changer les idées.

- Tu sais Lexie... Il y a d'autres moyens pour s'évader que de se droguer!

J'en étais pourtant la preuve non? Je sortais souvent, je buvais quand même convenablement, mais la drogue, je n'y avait pas retouché depuis mon enrôlement dans l'armée à 20 ans. J'avais le sens du devoir et maintenant que j'étais policier, je faisais en sorte de suivre les règles, les lois! Alexie n'était pas bête, elle voyait bien que j'étais déçu et avec raison. Je pense qu'elle n'avait pas eu conscience des conséquences de ses actes et là ce soir, elle avait une belle plaie au front. Je voulais qu'elle comprenne que la drogue et moi ça ne pouvait pas passer. Alexie ne voulait pas qu'on arrête de se voir et moi non plus d'ailleurs je ne voulais pas arrêter de la voir, mais ce soir, ça m'avait drôlement refroidit. Je fus bien content par contre qu'elle veut faire l'effort de laisser de côté la drogue. Alexie avait du mal à me dire les derniers mots, elle s'était mise à pleurer c'est pourquoi je lui avais pris son visage avec mes deux mains pour lui essuyer ses larmes.  

- J'espère vraiment Alexie que tu vas mettre ça de côté parce qu'on ne pourra plus traîner ensemble... Je ne veux pas arrêter non plus de te voir. Je sais que tu es dans une passe difficile et je veux bien le comprendre... Je veux juste que tu comprennes que tu peux me le dire si tu as des ennuis et je peux aussi t'aider peu importe ce qui se passe!

Je savais que le fait que sa mère soit à l'hôpital était le déclencheur de tout ça. Elle était revenu de Londres pour elle et maintenant, elle devait se débrouiller pour payer les factures. Je voulais qu'elle sache que je n'avais pas dit n'importe quoi la semaine passée, je voulais être là pour elle.

- Allez raconte-moi tout! Du progrès pour ta mère?

Un taxi vint nous chercher et j'avais donné l'adresse de l'appartement d'Alexie. J'allais la reconduire chez elle pour ensuite repartir chez moi, je ne pensais pas rester plus longtemps. Moi aussi j'avais besoin de m'évader.  

Je m’étais arrêtée pour discuter sérieusement avec lui. Je voulais qu’il comprenne certaine chose… même si c’était peut-être difficile de se mettre à ma place. Je perdais les pédales et j’en étais conscience. Ce soir, ça m’avait fait peur et je lui avais promis de faire attention à moi à l’avenir. Je devrais peut-être consulter… peut-être que ça me ferait du bien? Va savoir. Ça me faisait peur de penser que si je continuais à consommer, je n’allais plus pouvoir voir Nate. Il était une sorte d’ancre au milieu du brouhaha de ma vie. J’avais haussé doucement les épaules à ce qu’il m’avait dit. Il était là pour moi et pourtant…

« Tu me l’as dit la semaine passée mais ensuite… tu as déserté pendant une bonne semaine et… je ne veux pas te déranger. On a dit que ça serait facile entre nous… »

Je ne voulais pas venir tout compliquer avec mes problèmes ni même avoir l’air de la fille trop intense envers lui. S’il ne m’avait pas appelé, c’est qu’il avait eu ses raisons et on dirait que je ne croyais pas trop qu’il avait été vraiment occupé. En même temps, je ne le questionnai pas directement car s’il ne m’avait pas dit la vraie raison… c’est qu’il ne voulait pas m’en parler. Parfois avec Nate, le moins on en savait, le mieux c’était… car je finissais souvent peinée. Il se mit à me questionner au sujet de ma mère. Je trouvais ça étrange de parler de sujet aussi sérieux avec lui mais… qu’il demande des nouvelles de ma mère, ça montrait qu’il était le moindrement intéressé.

« Son système immunitaire est à plat, elle ne peut pas sortir de sa chambre et il faut un maximum de protection pour la visiter. Avant-hier ils ont découvert des masses au niveau de son estomac… on pense donc que c’est cancéreux, elle passe un test pour ça demain… si elle a plus d’énergie. »

Ça me faisait tellement mal d’en parler et heureusement pour moi, le taxi arriva et nous embarquâmes aussitôt. Je ne vivais pas trop loin de l’hôpital c’est pourquoi, à peine une dizaine de minute plus tard, nous fûmes devant chez moi, dans mon quartier louche. Je m’étais tournée vers Nate… je ne voulais pas le quitter dès maintenant. Je m’étais toutefois risqué en approcher mon visage du sien et il s’approcha également, me donnant le feu vert pour l’embrasser. Je posai mes lèvres sur les siennes pour l’embrasser tendrement mais rapidement… il y avait quand même le chauffeur.

« Viens chez moi… on va se faire à manger ou s’appeler un truc… » Je le regardai dans les yeux, mon visage encore près du sien. « Bon… c’est comme tu veux. »

Il restait silencieux. Je sortis donc un billet de 20 dollars de mes poches pour lui donner. Je remerciai le chauffeur puis ouvrit la porte à ma droite pour en sortir.

Alexie me reprocha d'avoir mis du temps à prendre de ses nouvelles et elle avait bien raison. Je lui avais dit qu'elle pouvait compter sur moi, mais j'avais fait en sorte de laisser filer le temps avant que nous nous voyions. C'était pas franchement malin. Pourtant, elle non plus ne m'avait pas donné signe de vie, alors je pourrais aussi bien dire que tout ça marchait des deux côtés.

- Ouais... je sais que je t'ai pas donné de nouvelle.... excuse-moi, je n'ai pas réfléchi!

Et c'était bien vrai, avoir sû qu'elle en était arrivé à se droguer, j'aurais pris soin de prendre de ses nouvelles au courant de la semaine au moins. Maintenant, je savais à quoi m'en tenir. Alexie me fit part des nouvelles sur sa mère. C'était bien triste tout ça. Je ne savais pas quoi lui dire pour essayer de lui remonter le moral, c'est pourquoi je restai silencieux en espérant que ça ne soit pas mal perçu de sa part. Puis, le taxi se pointa et nous embarquâmes ensemble pour continuer notre conversation. Mon but était de reconduire Alexie et ensuite de rentrer chez moi, mais une fois stationné devant chez elle, elle m'invita à manger. J'avais soupiré un instant, mais devant ses beaux yeux et ses lèvres qui me faisaient envie, je ne pouvais pas décliner son invitation comme ça. En fait, je me sentais plutôt faible...

- D'accord, mais pas de cuisine, tu dois te reposer... donc je vais venir te border et je repartirai plus tard.

Je payai le taxi et je suivis la belle Alexie jusqu'à sa porte de son appartement. Je détestais ce quartier de merde, je ne savais pas comment elle faisait pour y vivre! Tout ça était bien dangereux! Une fois chez elle, elle alluma une petite lampe et j'enlevai mes chaussures pour la suivre jusqu'à sa chambre comme la dernière fois. Je me demandais si sa soeur était là encore, ce qui me fit sourire un instant. Une fois dans sa chambre, elle alluma ses lumières où son lit et je m'installai sur celui-ci.

- Je ne resterai pas longtemps, tu te changes, brossage de dents et au lit!

Parce qu'on allait suivre les indications du docteur quand même, elle devait se reposer. Ça me faisait tout drôle de revenir dans sa chambre, mais en même temps j'en gardais un très bon souvenir. Alexie pigea dans sa commode pour se trouver un pyjama et disparu pendant un instant pendant que je m'installai confortablement les mains sous la tête sur le lit. Je fermai les yeux un instant et je les ouvris quand Alexie arriva. Oula.... j'étais bien plus fatigué que je ne l'aurais cru. Je me redressai quelques peu pour ouvrir ses couvertures.

- Tu ressembles à une princesse qui a combattu l'affreuse sorcière!

Ma remarque me fit rire avant tout. Voir Alexie blessée c'était étrange et surtout je n'aimais pas du tout ça, mais je sentais que je pouvais quand même plaisanter sur tout ça.

Nathaniel avait accepté de rentrer chez moi. Il ne voulait pas manger, il voulait que je dorme et il voulait quitter ensuite. Je n’aimais pas trop son plan de match mais je me disais que c’était mieux que rien. Ma sœur n’était pas à l’appartement, elle passait de plus en plus de temps chez son père… notre père… mais beaucoup plus le sien. Nous filâmes directement à ma chambre où j’allumai uniquement les lumières autour de mon lit et je pris un long t-shirt et une autre petite culotte pour me changer. J’étais beaucoup trop morte pour prendre une douche mais je me lavai quand même le visage en faisant gaffe à mon front. Les dents propres, je retournai à ma chambre où Nate était étendu dans mon lit. Il ouvrit directement les yeux en m’entendant fermer la porte, ça donnait presque l’impression qu’il était tombé endormi en seulement quelques minutes. Sa remarque me fit rire et je secouai la tête en roulant les yeux au ciel.

« L’affreuse sorcière Brittany oui… »

Je soupirai en me laissant tomber dans mon lit. J’accotai ma tête contre mon oreiller alors que Nate faisait de même.

« Pour vrai, j’ignore comment elle a su pour les problèmes d’argent de ma famille et elle peut bien dire ce qu’elle veut... mais elle n’avait pas le droit de m’attaquer avec tout ça. »

C’était mon point faible et ça devait lui faire bien plaisir de l’avoir trouvé. Moi qui se montrais toujours en contrôle de tout, qui voulait toujours avoir l’air bien forte. Ça avait été la goutte qui avait fait déborder le vase. Couché à mes côtés, je m’étais redressé quelque peu pour regarder Nathaniel.

« Avoue que j’ai l’air de la femme de Frankenstein ou d’une vielle poupée Voodoo. Je ne te fais pas trop peur? » Ça ne semblait pas être le cas. J’approchai de son visage avec de gros yeux et un visage qui se voulait épeurant « Et comme ça? De quoi te donner des cauchemars hein! »

Mon visage près du sien, je déposai quelques baisers rapides sur les lèvres, l’un à la suite de l’autre. C’était tellement difficile de rester insensible à son charme et c’était frustrant dans un sens car j’aimerais pouvoir être plus en contrôle lorsque je me retrouvais avec lui mais avec le temps, j’avais bien compris que ce n’était vraiment pas facile.

« Merci pour ce soir… malgré tout… je veux dire… merci d’avoir été là même si j’ai fait n’importe quoi. Je n’ai plus trop envie d’en parler… mais je veux quand même que tu sache que j’apprécie et que moi aussi, je suis là pour toi quand t’as besoin de moi. »

Toujours redressée sur mon coude, mon visage au-dessus du sien, je l’avais embrassé sur le bout du nez en laissant sa main me caresser doucement le dos. J’avais ensuite posé ma tête dans le creux de son cou, là où ça sentait encore tellement bon son parfum. J’étais tellement bien que j’avais juste envie que le temps s’arrête. J’avais envie de l’aimer fort… et qu’il m’aime tout aussi fort. J’avais envie de me réveiller le matin en le voyant faire de même avec ses petits yeux fatigués, ses cheveux en bataille. J’avais envie d’aller dans des restos avec lui le soir… autant que de passer des soirées devant la télévision à jouer à des jeux vidéos ou bien à regarder des films sans trop les regarder parce qu’on allait être trop occupé à autre chose. J’avais envie de faire la cuisine avec lui, de m’obstiner pour la recette à suivre, j’avais envie qu’il me tape sur les nerfs la moitié du temps, mais de l’aimer encore plus fort que ça et de le pardonner à coup de bisous dans le cou. Je voulais rien de trop grand, rien de trop gros… ni même rien de parfait. J’avais juste envie qu’on soit imparfait ensemble.

Mais ça, c’était impossible.

Je voulais bien rigoler avec la bagarre avec Brittany et Alexie, mais en fait ce n'était pas drôle du tout surtout que je savais que c'était en partie à cause de la drogue et les problèmes d'argent. Alexie n'avait pas aimé du tout et elle s'était jeté sans hésiter sur Brittany. En même temps, je comprenais sa colère, mais elle avait été trop loin. Brittany pouvait poursuivre Alexie pour coup et blessures, bien que celle-ci ait riposté par la suite.

- Ne pense plus à ça, c'est terminé, laisse la faire! Cette fille elle pense juste à son cul de toute façon!

Je l'avais fréquenté pendant 2 semaines et c'était bien assez. Cette fille était légèrement dingue, bien qu'elle était plutôt douée pour les fellations. Elle avait beau être en droit avec Alexie, mais je dirais qu'elle n'était vraiment pas une lumière. Alexie en revint à ses petits bobos et déclara qu'elle avait l'air plus d'une poupée voodoo ou la fille de Frankenstein. Alexie ajouta à son expression faciale une grimace plutôt horrible. Moi aussi je pouvais rigoler un peu.

- Ben non tu fais pas peur... juste assez!

Et je lui embrassai les lèvres aussitôt pour qu'elle ne parle pas, mais je dirais que c'était assez drôle merci. Nos baisers se firent doux et séquentiels comme si nous n'étions plus capable de nous arrêter. Pourtant, il fallait quand même que nous le fassions, elle devait se reposer. Puis, elle me remercia pour ce soir et d'être là pour elle. Ça me fit chaud au coeur parce que je ne voulais pas qu'elle doute de moi dans le fond. Je voulais qu'elle comprenne qu'on couchait peut-être ensemble, mais on était quand même des amis.

- J'apprécie aussi et tu n'hésites pas... jour ou nuit si tu as besoin! Je suis là!

Surtout où elle habitait, ça me faisait vraiment peur pour elle. Alexie m'embrassa une autre fois avant de coucher sa tête contre le creux de mon cou et je la serrai fort contre moi. Je voulais qu'elle se sente rassurée, je voulais qu'elle oublie une partie de la soirée. Qu'elle songe à son imprudence et qu'elle n'oublie pas ce que je lui ai dit. Maintenant, j'avais beau me dire de me lever et de partir, je n'y arrivais pas. C'était comme si on avait rempli mes vêtements de cailloux. J'étais soudé à son lit et j'étais trop bien. Je fermai les yeux un instant pour savourer ce moment paisible. Sa soeur était plus tranquille que la dernière fois.

- Je vais rester juste un petit moment ok? Après je vais m'en aller.

J'avais dit ça sans trop y croire parce que j''étais bien fatigué. Je cru entendre par la suite la voix d'Alexie, mais j'étais déjà bien parti dans le sommeil. Je me réveillai plus tôt au matin et j'ouvris grand les yeux comme étant stressé pour savoir quelle heure il était, où j'étais et quel jour nous étions. Je compris vite que j'étais resté chez Alexie et qu'il était 6h05 du matin. J'avais une de ses envies de pisser que je me permis de me lever bien doucement tout en prenant soin de ne pas la réveiller. Je quittai donc sa chambre pour me rendre à sa salle de bain et j'en profitai pour me vider la vessie, mais pour aussi lui voler de la pâte à dent pour redonner un peu de fraîcheur à mon haleine. J'allais dire au revoir à Alexie. J'avais les yeux tout collés, les cheveux en bataille, bref, on aurait dit que j'avais baisé, mais ça n'avait pas été le cas. Je revins ensuite dans la chambre d'Alexie et je me calai dans son lit pour me coller à elle. Je lui offris un petit baiser sur la joue avant de lui dire au revoir.

- Bye.. je vais rentrer.... je n'étais pas sensé resté ici.

Elle était toute jolie avec ses cheveux entremêlés. Je la serrai encore plus dans mes bras parce que j'en avais envie et que ça allait me donner de l'énergie pour mon jogging matinal.

Jour et nuit, si j’avais besoin, il était là. Je ne savais pas si je devais prendre ça à la lettre mais qu’il le propose, ça faisait plaisir et ça montrait que quelque part, il voulait être là pour moi. Ce dernier allait rester un peu avant de partir. Il ne semblait pas bien motivé de se lever de toute manière et ça tombait bien car je n’étais pas plus motivée à le laisser partir.

« Reste aussi longtemps que tu veux. »

J’avais fermé mes yeux et il n’en fallut pas plus pour que je tombe dans les bras de Morphée. Ça avait été une journée et une soirée assez intense et j’étais bien heureuse que ça se termine. Au petit matin, à peine quelques heures plus tard, je fus réveiller d’un baiser sur la joue et je commençai à bouger quelque peu, le sourire aux lèvres car c’était bien plaisant, beaucoup plus qu’un réveil matin en tout cas. Nate m’informa qu’il devait partir car à la base, il ne devait même pas rester.

« Je suis heureuse que tu sois toujours là. »

Je le laissai me serrer dans ses bras bien fort et je fermai les yeux pour profiter de ce moment. Est-ce qu’il y avait sincèrement un réveil plus plaisant? Je ne voulais plus qu’il me quitte et pourtant, je savais bien que c’était un câlin d’au revoir. C’est pourquoi je commençai à déposer des baisers sur son bras avant de me tourner vers lui pour littéralement me mettre couché sur lui, j’étais petite donc je ne pensais pas vraiment l’écraser non plus. J’étais encore tellement endormi que je me passai les deux mains sur les yeux pour les décoller un peu plus. Puis, je pris son visage d’une main pour venir déposer deux/trois tendres baisers sur sa joue.

« Ne part pas encore tôt comme ça… Laisse tomber le jogging ce matin… reste ici et va au gym plus tard… »

Il m’avait fait ça la dernière fois mais là… je ne voulais pas le laisser partir. Je laissai ma tête se poser contre son torse en fermant les yeux. Je faisais la grève du dodo sur lui, s’il voulait se lever, il allait devoir pousser mon corps – en même temps l’obstacle était facilement déplaçable... je jouais plus niveau volonté là… Je n’avais jamais été la sexfriend de quelqu’un… mais j’avais l’impression que ce n’était pas comme ça que ça devait se dérouler habituellement. En même temps on avait toujours été bizarre Nathaniel et moi.

« On pourrait dormir encore un peu et aller manger le petit déjeuner au restaurant! »  

J’avais relevé la tête pour poser mon menton sur son torse et le regarder en souriant.
.

Alexie savait y faire parce qu'elle venait de m’imprégner de baisers sur le corps et maintenant, elle était monté sur moi pour continuer. Elle ne voulais pas que je parte et moi je ne pensais qu'à aller courir sur la plage.

- Humm... je sais pas Alexie... je dois y aller...

J'essayais de me convaincre, mais je dois dire que l'attaque de baisers était en train de m'avoir. Ce que ça pouvait être difficile de lui résister comme ça. Son front était vraiment pas joli à voir maintenant que le temps avait passé. Elle me proposa de dormir encore et qu'on aille manger au restaurant par la suite. Je dirais que j'avais franchement sommeil encore puisque nous étions rentré plutôt tard. Je levai les yeux en l'air un instant en soupirant.

- Okay..... mais on dort une heure pas plus et on va manger au restaurant en 1 heure aussi!

J'aimais bien organiser le tout sinon, je savais que ma matinée serait fichue. Je mis mes bras autour du cou d'Alexie pour l'embrasser de plus belle, mais il fallait que je calme mes ardeurs... Il lui fallait du repos après tout. Je me tournai sur le côté pour qu'elle tombe et je lui demandai de se tourner et ainsi pour que nous puissions faire la petite cuillère. Je me collai aussitôt à elle pour fermer les yeux à nouveau. J'étais si bien comme ça! En plus, je n'avais même pas cauchemardé.

Je sentis bougé et je ne pu faire autrement que d'ouvrir un oeil pour regarder l'heure... Il était passé 8h00.... God... mon coeur battait fort dans ma poitrine. J'étais quelque peu mélangé et je n'aimais pas du tout ça. Je m'étais alors redressé pour m'asseoir sur le bord du lit. Ce n'était pas du tout le réveil que j'avais espéré. Quand je me tournai la tête, je vis qu'Alexie avait les yeux ouverts.

- Hey... Tu peux rester au lit encore pour te reposer, ce n'est pas grave pour le petit déjeuner.

Je lui avais souris avant d’attraper ma casquette et me la mettre sur la tête. C'est parce que j'étais déjà prêt et elle, elle ne l'était pas du tout.

- Comment tu te sens?

Son front avait l'air de faire mal. Je voulais voir comment elle se sentait parce que je ne voulais pas non plus qu'elle se sente obligée de sortir alors qu'elle souffrait ou qu'elle avait mal à la tête. Je ne lui avais pas posé beaucoup de questions sur la drogue qu'elle prenait de temps en temps et je dirais que ça me titillait vraiment beaucoup.