Un seul être vous manque et tout est dépeuplé

James & Elisha

La relation que je partageais avec le jeune homme était spéciale. Il était le seul qui parvenait à me rendre dingue à ce point, je lui criais dessus, et l'instant d'après j'avais cette envie effroyable de l'enlacer. Je n'étais pas cette femme qui s'acharnait en temps normal, surtout pas dans mes relations, mais il semblerait qu'il soit cette exception. Il me rend folle, et même si je me la joue têtue et indifférente, ce que je ressens au plus profond de moi est tellement fort que j'en perds toute objectivité. Je suis trop impliquée dans notre relation, relation qui m'est d'ailleurs impossible de décrire tant elle est compliquée et forte à la fois. Ce baiser a définitivement changé la donne entre nous. J'ai franchis cette fameuse limite qui défini l'amitié, et je ne sais plus si j'ai pris la bonne décision en voyant sa réaction. Peut être que ce n'était pas ce qu'il voulait, bien qu'il ne m'avait pas repoussé. Je ne sais plus, je ne sais définitivement plus, et j'ai besoin de temps seule pour songer à tout ça, bien qu'il n'y a pas grand chose qui viendrait changer la situation. Peu importe ce que j'en pense, James a été assez clair sur le sujet pour me faire savoir que je n'étais pas la seule avec qui il voulait partager une relation amoureuse. Ce sentiment de jalousie me mettait hors de moi, je détestais cruellement ressentir ça, et c'est sûrement l'une des raisons qui m'avait poussé à me braquer lorsque nous étions dans cette chambre. Je ne voulais pas de concurrence, je ne voulais pas me battre alors que j'avais déjà ce sentiment d'avoir perdu. Il ne s'agissait pas d'une simple relation, il s'agissait de celle qui représentait une bonne partie de ma vie. On ne pouvait pas prendre le risque d'un "peut être", on se devait d'être sûr. Et James ne l'était pas. Je devais me faire une raison, c'était peut être mieux ainsi. Il fallait que je m'en convaincs en tout cas, je n'avais pas le choix. Voilà pourquoi j'étais dans cette petite bulle de tristesse et de déception dans laquelle je m'enfermais durant le trajet,  parce que je venais peut être de détruire notre amitié pour ça, pour rien. Je venais de passer à côté de la relation qui aurait pu être celle que j'avais toujours voulu au final. Est ce que je lui en voulais? Non, pas tant que ça, j'étais plus déçu qu'en colère. Déçue qu'il ait trouvé si rapidement une femme pour remplacer Joy alors que j'avais était à priori l'une des raisons de leur rupture, déçue qu'il ne se batte pas pour ce "nous" qui avait tant à prouver. Je ne le comprenais pas, et c'était bien la première fois que j'avais ce sentiment que nous n'etions plus sur la même longueur d'onde, comme si je faisais face à un inconnu.  J'avais sûrement fondé trop d'espoir sur cette non-relation, trop d'espoir sur lui, et là, la chute me semblait interminable. J'avais besoin de prendre des distances avec lui,  lui comme moi en avions besoin. Nous devions réfléchir à ce que nous allions faire ensemble, couper les ponts ou tenter de raccommoder cette histoire qui ne ressemblait plus à rien mais qui nous était si chère. Allions nous y parvenir? Devions nous réellement se battre pour quelque chose qui était brisé à tout jamais?

Le déception et la rancœur m'aident à ignorer James. Je suis à priori bien plus douée pour me la jouer femme sans coeur que grande amoureuse d'un jour. Je n'ai pas envie de lui parler, pas maintenant, et heureusement pour moi, ce déjeuner va m’éviter d'avoir à le faire. Je m'applique à éviter chacun de ses regards, chacune de ses approches. J’éprouve le besoin de me tenir le plus loin possible de lui, comme si la distance m'aiderait à venir à bout cet homme auquel je tiens tant, même si je sais clairement que ça ne fonctionne pas. J'aimerai tellement parvenir à passer au dessus de tout ça, mais je n'y arrive pas, sur le plan moral en tout cas. Je me rend en cuisine, et c'est là que j'ai le malheur de croiser ce crétin qui me cherche depuis la veille. Je sais que mon degré patience est à zero, et que les choses peuvent dégénérer d'un moment à l'autre. Il ne faut pas plus de cinq secondes pour que ça arrive. Mon sang froid n'est plus et je me retrouve à pousser ce mec contre le mur. Je ne suis pas du genre violente en temps normal, sauf bien évidemment lorsque c'est nécessaire, mais là je suis hors de moi. C'est sûrement la goutte qui fait déborder le vase, je déverse toute ma rage intérieur sur ce pauvre type qui est sûrement déçu que je n'ai pas choisi sa chambre. L'indifférence aurait été la meilleure des réponses, mais je suis dictée par une montée d'adrénaline incontrôlable, et rien ne m'arrêtera. Je fais preuve de fermeté, et je sais que dans ces moments, on ne me reconnaît pas. J'imagine certainement que je parviendrai à le battre haut à la main, bien que les chances de me sortir gagnante d'un éventuel combat sont minces. J'oublie où je me trouve, j'oublie ce qui m'entoure et mon regard menaçant et fou de rage ne quitte pas celui de mon interlocuteur. James me ramène à la réalité alors qu'il intervient dans ce duel. Je n'en oublie pas ma cible que je ne parviens pas à lacher du regard malgré que James me tire en arrière afin de baisser les armes. Il a raison, je dois me reprendre, bien que cette envie de le voir réduit en miette est bien plus alléchante. Je décide de me la joue raisonnable, mais c'était sans compter une dernière remarque de Chase. Il se retrouve de nouveau plaqué contre le mur, mais cette fois-ci, je ne suis pas responsable de cet affront qui me surprend par sa violence. C'est tout de suite moins rassurant quand je ne suis pas celle qui va risquer sa place. Je réalise rapidement à quel point James est hors de contrôle, et je culpabilise un instant alors qu'une altercation violente pourrait rapidement survenir entre les deux hommes. Je tente d'ailleurs d'empêcher mon "ami" de se lancer là dedans, malgré que ça pourrait que me venger. Je suis pétrifiée à l'idée que James aille trop loin, bien que rien ne le montre par mon attitude." T'en mêles pas, c'est entre lui et moi maintenant. " J’écarquille les yeux, répondant sans plus attendre sur un ton plutôt excédé. "Justement,non!". C'était moi que ça concernait. Heureusement pour nous, la voix de notre supérieur interrompt cet instant, alors que je souffle à ses propos. Je me retrouve à devoir prendre l'air, j'aurai su j'aurai dû lui en mettre une, la punition aurait été la même. Je croise le regard de James, qui je descend au passage, alors que je prends mal qu'il ait agit ainsi, il n'y a que moi qui ai le droit de péter les plombs.

Nous nous retrouvons dehors, avec pour simple bruit sonore le chant des oiseaux, et ce cadre magnifique qui s'offre à nous. Mes yeux ne prennent pas le temps de savourer tout ça d'ailleurs, pas tout de suite en tout cas, je suis trop agitée et en colère pour vouloir profiter de quoique ce soit. Je traverse cependant le terrain verdoyant, ayant la volonté de m’éloigner le plus possible de ce bâtiment, le plus possible de cet idiot de Chase. J'ai remarqué ce ponton qui surplombe ce lac artificiel, et je décide que c'est là que j'irai me calmer. Je finis par m'asseoir sur le support en bois, n'ayant accorder aucun regard à James jusqu'à présent bien que je me suis enfin décidé à lui adresser la parole. Bon rien de bien exceptionnel, ca peut même sonner plutôt comme un reproche, bien que je sais que l'intervention de James n'a pu être qu'une bonne chose. " Tu aurais abimé tes belles mains, cette idée m'étais insupportable. " Je fais une légère moue alors que je tourne un instant mon visage vers lui. Il me connaissait assez bien pour savoir qu'employer l'humour dans un moment pareil pouvait me faire fléchir, et il faut avouer que j'avais eu envie de sourire un bref instant. Je m'étais cependant faite rapidement rattrapé par mon foutu caractère qui m'avait fait détourner le visage pour soupirer. Je n'en oubliais pas ce qui s'était passé entre nous, malgré que j'appréciais sa présence à mes côtés à ce moment précis. Un bref silence s'installa entre nous alors que notre attention se portait sur l'eau. D'accord, c'était magnifique, et je pouvais commencer à ressentir les bienfaits d'un tel endroit. J’évoque la participation de James dans cet affaire, s'il était assit à côté de moi, c'était par ma faute au final, bien que je ne lui avais rien demandé, et ca m'embêter qu'il paie le prix fort par ma faute. Mon regard s’octroie une pause dans la contemplation pour croiser le regard du beau brun. " Je sais.. Mais je ne pouvais pas rester sans rien faire.. "Je me pince les lèvres, alors que les traits de mon visage s’adoucissent sans plus attendre par ses propos. Je me surprends à garder mon regard dans le sien alors qu'il poursuit son explication." Je ne supporte pas que l'on te manque de respect.. Ce n'est pas parce que tu es belle que.. " Je fronce les sourcils, ayant envie de lâcher un rictus face à cette remarque, c'était touchant, même venant d'un homme qui m'avait quelque peu repoussé quelques instants plus tôt dans cette fameuse chambre. Mon visage me trahi alors qu'un sourire pas vraiment assumé y prend place." Enfin voilà.. Tu n'es pas comme ça.. Moi je te connais.. " Mon air amusé s'estompe un instant face à cette remarque qui me rappelle pourquoi je tiens à lui. Je tourne mon visage qui a prit une expression un peu plus sérieuse alors que je prends le temps de remettre en place une mèche de cheveux qui s'était extirpé de ma coiffure. James aussi a fuit un instant notre échange de regard, comme si le simple fait d’évoquer un lien entre nous était devenu gênant. Ce qui était plutôt logique étant donné la complexité de nos rapports. C'était plus facile de déverser notre haine sur cet homme qu'on venait de persécuter que de parler de notre relation qui était sans dessus-dessous.

Mes mains viennent agripper le rebord en bois alors que mes bras s’étendent, relevant mes épaules." Cela dit.. Je t'ai trouvé très.. très belle en rebelle, enfin tu es incroyablement attirante quand tu es en colère. " Je hausse les sourcils, et ne peut finalement retenir un faible rictus face à cette remarque. Un sourire prend place sur mes lèvres. C'est plus fort que moi, j'ai perdu la bataille face à ma colère. Il est parvenu a me faire fléchir, et je sais déjà qu'il doit s'en féliciter. C'est sûrement le problème quand on se retrouve en présence de quelqu'un qui nous connait depuis si longtemps, on se retrouve rapidement piégée. "Je suppose que j'dois te remercier" Lâchais-je amusée par ce compliment, qui était loin d'être le meilleur, mais qui faisait toujours plaisir, surtout venant de lui. " Ca ne s'applique pas quand tu en es la pauvre victime, pas vrai?" Lui demandais-je. Je doute qu'il me trouve si charmante lorsque je m'en prends à lui, bien que je n'avais jamais été aussi loin avec le jeune homme, et heureusement d'ailleurs. Je n'étais pas du genre violente, mais j'étais quelqu'un qui prenait beaucoup sur elle, jusqu'à ce que je ne supporte plus la pression et que j'explose littéralement. La conversation dévie rapidement sur le sujet principal du moment : Nous. Je baisse le regard un instant alors qu'il prend la parole." Je suis vraiment désolé qu'on en soit là tous les deux... Ce n’est pas ce que je voulais… " Je me mordille la lèvre intérieurement alors que je fronce les sourcils dans un même temps. "Justement... On en est où?" J'étais clairement perdue, et l'avenir de notre relation était si incertain que j'étais dans l’incapacité de savoir ce que nous allons devenir après tout ça. Il se passait tellement de chose entre nous dernièrement que j'étais littéralement confuse sur notre avenir, à la seule différence, c'est que j'avais toujours l'impression d'avoir James à mes côtés. Comme si c'était impossible de nous séparer. Comme si chaque chose qui se passait dans ma vie me ramenait à lui. Le sentiment que chaque fois que je tends la main, c'est lui que je trouve à l'autre bout pour me l'attraper. C'est agréable et si effrayant à la fois. Mon regard se pose finalement de nouveau sur lui alors qu'il prend la parole." Écoutes.. je t'aime.. enfin je tiens à toi et je crois que ça a toujours été comme ça, et jamais ça ne changera, je n'ai jamais cessé d'avoir ces sentiments pour toi.. Je pensais pourtant qu'ils n'étaient plus d'actualité, mais en réalité si.. Ton retour dans ma vie à mit un sacré bordel.." Il vient de me couper le souffle alors que j'étais loin de m'attendre à une telle révélation, surtout en sachant qu'il avait l'esprit tourmenté. Je suis tellement prise de court que je ne sais pas quoi répondre. Je ne sais surtout pas à quel point je dois considérer tout ça. Parce que dans de meilleures circonstances, de tels aveux nous auraient définitivement permit de nous engager dans cette histoire. Mais j'imaginais que si il m'avait parlé de cette femme, c'était qu'elle avait tout autant d'importance à ses yeux, et je ne pouvais malheureusement pas passer au dessus de ça. Qu'importe les sentiments qu'il avait pour moi, il en avait sûrement tout autant pour elle. Je lâche un bref soupire qui peut ressembler à un faible rictus ironique alors que baisse de nouveau le visage. "Je sais" lâchais-je en souriant faiblement. Il en était de même de mon côté. On peut dire qu'on avait été fort tout les deux pour en arriver là. Peut être que tout ça devait arriver finalement. Peut être était-ce écrit qu'un jour où l'autre nous arrivions à éprouver bien plus que de l'amitié à l'égard de l'autre. Là c'était en plus sur le même espace temps, malheureusement, les éléments extérieurs ne jouaient pas en notre faveur, il semblerait que notre moment n'était pas venu. "Le timing hein..." Précisais-je avec un sourire plutôt triste. Ma main vient finalement attraper la sienne, alors que je me surprends a entrelacer ses doigts avec les miens. Comme si c'était la simple réponse que je pouvais lui donner pour ne pas créer plus de dégâts dans son esprit déjà assez tourmenté. J'observe nos mains liées alors que mon regard se relève finalement dans le sien." Je.. je crois que ce qu'il pourrait se passer entre nous me fait peur.. " Je fais une légère moue. "Eh moi donc..." Répondis-je dans un souffle alors que je sentis ma voix trembler. J'étais littéralement pétrifiée à l'idée de me lancer dans cette histoire, d'autant plus maintenant tout ce qu'il s'était passé entre nous. Mais j'étais cependant parvenue à surpasser cette peur quelques secondes dans cette chambre. Les risques étaient élevés, c'est vrai. Mais qu'est ce qui etait le pire, vivre avec des remords ou des regrets?
 

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé

James & Elisha

Notre relation était devenue clairement impossible! Chaque fois que je le croisais, j'avais cette appréhension au plus profond de moi, comme si je redoutais que tout cela se solde par une enième dispute. Nous pouvions être pourtant si proches parfois, c'était déstabilisant. Pourquoi cherchions nous à toujours tout compliquer entre nous? C'était tellement pire depuis qu'on s'était retrouvé dans cette ville, bien plus compliqué depuis que James avait osé s'ouvrir à moi sur ses sentiments de l'époque. Est ce que j'y étais pour quelque chose? Sûrement! J'aimerai dire qu'il est le seul fautif dans ce foutoir, mais j'en suis tout autant! Je change quotidiennement d'attitude avec lui. Je le fuis, et l'instant d'après, je trouve refuge dans ses bras. C'est contradictoire!Tout comme nos rapports d'ailleurs. On s'apprécie tellement, là et sûrement le problème. On s’épuise à sauver ce qu'on ne peut peut être plus sauver. Et je suis clairement épuisée de mener ce combat. Tout ce que je demande, c'est reprendre une vie normale, une vie sans me poser de question, sans me demander si je suis à la hauteur et que j'ai fais les bons choix... Peut être que le fait que James m'ait repoussé me satisfait au final. Je suis tétanisée à l'idée de vivre une histoire d'amour, et celle de James risque de l'être d'autant plus parce qu'il n'est pas n'importe qui pour moi. Il me donne donc la solution de fuir, de me fermer de nouveau tant que je le pouvais encore, et de faire comme si tout ca n'était que passager. Mais ca ne l'était pas! J'étais peut être ignorante lorsqu'il s'agissait d’évoquer des sentiments, mais pas besoin d'avoir un doctorat pour comprendre que tout ce qui passait au plus profond de moi à son égard me consument jour après jour, m'empêche de respirer, de dormir, comme si j'étais incapable de mener cette vie que j'étais parvenu à gérer avec aisance pendant toutes ces dernières années. Pourquoi? Pourquoi fallait t-il que tout ça m'arrive maintenant? Pourquoi tout n'était pas si facile que ca aurait dû l'être entre nous? Si mes sentiments pour James m'avaient surpris dans un premier temps, tout me semblait si logique désormais, comme si c'était écris! Mon chemin amoureux devait finalement croiser celui du jeune homme, qui représentait à mes yeux l'homme parfait. Pas le sens parfait comme on l'entend, non, mais la sensation de ne vouloir être avec personne d'autre à cet instant précis. Bon, là, c'est vrai que je m'en serai bien passé en sortant de cette chambre. Je venais de lui avouer tout ce que je pensais, pour la première fois de ma vie j’évoquais enfin ce que j’éprouvais, et lui s'était contenté de refermer la porte que j'avais ouvert au préalable. J'étais blessé, déçue, et tout ce que je voulais c'était être loin de lui. J'en ressentais le besoin en tout cas. Mais j'allais devoir encore supporter sa présence un petit moment. Ses regards me rendaient folle, comme si ce n'était pas suffisant de m'avoir rejeter, il devait éprouver de la pitié pour moi! Et je n'en voulais pas! Je n'avais pas besoin qu'il s'en veuille, parce que ça n'y changerait rien, on en serait quand même là au final. Je serai quand même meurtris, avec l'impression d'avoir le front marqué au fer rouge pour ma naïveté. Chaque regard que je croise me donne d'ailleurs l'impression que tout le monde sait ce qu'il s'est passé dans cette chambre...

Mon calme légendaire aurait été de courte durée. Je me retrouve à vouloir taper sur un homme au beau milieu de la cuisine dans laquelle je suis censée travailler. Les portes battantes cachent au public -heureusement pour moi- cette scène dans laquelle je suis méconnaissable. Je veux le détruire, le réduire en miette et lui rouler dessus avec sa voiture. Mais James en décide autrement alors qu'il décide d'intervenir, c'est bien le seul à le faire d'ailleurs, les autres spectateurs doivent être tellement surpris par ma rage qu'aucun n'ose bouger et ils se contentent d'observer ce combat dans lequel je comptais gagner. La voix de la raison intervient, je tente de reprendre mes esprits alors que j'ai le cœur qui va clairement exploser face à cette montée d’adrénaline soudaine. Les choses auraient pu rester ainsi alors que je m'étais efforcé de faire quelques pas pour me calmer, mais c'était sans compter sur la bêtise humain de ce Chase qui avait émit une nouvelle provocation. Je vois James sous un autre jour alors qu'il se retrouve à le menacer à son tour. Je devrais peut être me sentir flattée qu'il prenne ma défense, mais non. Je suis une femme indépendante qui aime avoir besoin de personne pour se faire respecter, enfin, c'est ce que j'ai en tête en tout cas. Nous nous retrouvons punis, à l’extérieur. Ça pourrait être pire, nous n'avons pas à nous plaindre. Je suppose que je dois me calmer au lieu de ça je peux exprimer clairement la violence qui m'anime alors que seul James peut entendre mes propos. Enfaites, je ne suis pas si calmée que ça d'ailleurs. Je décide de m'installer au beau milieu de ce cadre idyllique, qui parviendra sûrement à m’adoucir après quelques minutes. Et ca marche! C'est une véritable bouffée d'air frais, bien que je ne la savoure pas comme je l'aurai voulu. James me rejoint, me mettant dans une position inconfortable. Vais-je être obligé de parler une fois de plus? Sûrement. Je sais que lui ne se contentera pas de ce silence royal en tout cas. Il ne tarde pas à employer l'humour pour me faire céder, alors que je suis tiraillée entre cette colère intense et cette sorte d'amusement sans équivoque. Il me connait trop, et ça me tue de le constater une fois de plus dans cette situation, surtout après ce qu'il s'était passé entre nous. J'aurai préféré que ce ne soit pas le cas, comme ça, ça m'aurait permis de justifier qu'il ne me veuille pas pour lui, parce qu'il ne sait pas ce qu'il perd, mais bien sûr qu'il le sait. Et je ne suis peut être pas à la hauteur de ses attentes. Je ne suis pas gênée par sa présence, il n'y a pas de forme de timidité de ma part en tout cas. Il m'a assez déçu pour que je ne veuille pas éprouver ce sentiment en tout cas. Rapidement, la tension s’apaise alors que je me surprends à baisser la garde à ses côtés. Gosh! Dois-je lui donner un pieu pour qu'il me l'enfonce au plus profond de mon cœur pour réaliser qu'il me fait du ma à chaque fois. Et je plonge en plein dedans, une fois de plus. Il faut dire qu'il a les mots pour me manipuler avec brio! Belle quand j'suis en colère hein?

" Non, inutile, je suis là pour te complimenter autant de fois que tu veux. " Je lâche une sorte de soupire amusé. Je suppose que c'est manière de se racheter auprès de moi après m'avoir humilier dans cette chambre. " Genre un distributeurs de compliments, enfin.. un truc du genre. "Je me mordille lèvre intérieurement et me décide à poser mon regard dans le sien. "T'es pas obligé tu sais...J'veux pas de ta pitié" lâchais-je sur un ton assez calme. je remarque que malgré mon intention de voix assez douce, ma phrase est plutôt cassante, et je regrette immédiatement celle-ci alors que détourne le regard pour échapper à un petit sentiment de culpabilité. C'était pas faux pourtant, mais c'était sans doute déconvenue alors que lui venait de me flatter. On va dire que c'était de bonne guerre. Je lui fais remarquer l'instant d'après que mon comportement d'hystérique impulsive lui convient sûrement mieux quand il n'en est pas la cible." Beh.. disons que je préfère être témoin que victime c'est vrai.. Quoi que tu as des raisons de m'en vouloir.. "Je hoche brièvement de la tête. "Ouais.." J'allais pas le contredire sur le coup. Si on en était là; c'était sans doute de sa faute. Il aurait dû me repousser dès que je l'avais embrassé , et encore plus avant que je ne déballe ce que je ressentais à son égard. Il se lance dans ce discours qui pouvait signifier tellement de chose à la fois, et rien également. Les mots ont trop de poids dans notre relation, et ceux là ne suffisent parfois pas pour exprimer à l'autre ce que l'on ressent. Il me dit qu'il m'aime, mais à l'époque de la fac, je l'aimais aussi. Pas un amour réel, un amour pur et sincère. Je ressentais énormément d'affection pour lui, peut être qu'il en était juste de même pour lui maintenant. Et que s'il se posait autant de question sur nous, c'est qu'il avait juste peur de me perdre tout court. Peut être qu'il avait peur que je refuse son amitié, que je veuille uniquement une histoire d'amour sincère avec lui, et qu'il se sente piégé. J'en sais rien. J'imagine que chaque fois qu'il va ouvrir la bouche ca va m'aidait à me positionner sur le sujet, mais c'est de pire en pire. J'ai l'impression d'accorder bien trop d'importance à des propos qui n'en valent pas la peine. Je pense que je suis bien trop impliquée pour comprendre quoique ce soi à ce qu'il me raconte, je n'écoute que ce que j'ai envie d'entendre finalement.

Je lui demandais où on en était, ayant le besoin de savoir à quoi m'attendre. Devais je partir? Devais-je le laisser s’échapper une fois de plus? Peut être était ce dont il avait besoin, bien qu'il n'en avait pas envie. " J'en sais rien.. Peut-être qu'on a besoin de temps ? " Je reste silencieuse, est ce que le temps serait suffisant pour sauver cette histoire qui était déjà en piteuse état?" Non, le temps n'arrangera bien.. Au contraire, il va nous séparer encore une fois.. Je ne veux pas être loin de toi, je ne veux plus te perdre... " Mon regard se heurte à croiser le sien." Tu sais.. Je tiens trop à toi pour te laisser une nouvelle fois..  C'est pour ça que j'ai voulu tout te dire.. non pas pour te faire du mal, mais pour te prouver que je veux une histoire sincère avec toi. Une vraie histoire, pas quelque chose qui repose sur un mensonge.. On y a le droit, tu ne crois pas ? " Mon visage reste inexpressif alors que je suis clairement confuse sur le plan moral. Il a en quelques sortes raison sur le fond, même ça me tue de l'avouer! " Je préfère mettre tout ça au claire avant de m'engager avec toi.. Je n'ai pas envie de te faire de mal.. " C'était sûrement un peu trop tard pour ça, mais il y aurait pu avoir bien pire, c'est vrai. On aurait pu se lancer corps et âmes dans cette relation amoureuse intense et destructrice, et il m'aurait annoncé ensuite que son cœur battait pour une autre." Même si ton retour a mis une pagaille énorme, je n'ai jamais été si heureux depuis que tu es de retour dans ma vie. " Je souris légèrement mais tristement surtout, réalisant que cette simple remarque pourrait correspondre à notre amitié plutôt qu'à une révélation amoureuse, et ça me brise de penser ça. Ce sentiment de bonheur était partagé, bien qu'il était clairement irrégulier face à la douleur que ça me faisait ressentir aussi." Tu m'as tellement manqué.." Je tente de penser comme une amie, d'en oublier en tout cas un instant les sentiments amoureux que je ressens. "Moi aussi..." lâchais-je dans un souffle imparfait.

Ma main vient trouver la sienne dans un geste significatif qui me permet cependant de garder une certaine distance. Juste un moyen de lui éprouver l'amour que je lui portais, tout sentiment confondu. Je fais une référence au temps qui nous joue un drôle de tour. Le timing n'est décidément pas de notre côté. Il était tombé amoureux de moi il y a quelques années auparavant, et là c'était mon tour. Pouvions nous nous mettre d'accord un instant? Peut être que notre histoire verrait le jour prochainement, mais je ne misais pas trop d'espoir là dessus, je n'en aurai plus en tout cas, ca m’évite les déceptions. " On y arrivera, je crois en nous. "  J'y croyais un peu moins pour ma part, nos agissements n'allaient pas rester sans conséquence, et peut être que le temps se chargerait de nouveau de nous éloigner. "Au pire des cas, tu m'enverras un carton d'invitation pour ton mariage." m'amusais-je. Enfaites, ca ne me faisait pas du tout rire, rien qu'à imaginer qu'il puisse trouver le bonheur auprès d'une autre me rendait folle de jalousie, mais j'imaginais que je devais lui souhaiter de trouver le bonheur, même si ce n'était pas avec moi. Je suppose que c'est l'attitude à avoir pou lui laisser le temps de la réflexion." Tu comptes beaucoup pour moi.. J'espère que tu me crois. " Mon regard se pose dans le sien alors que je prends quelques secondes pour lui accorder une réponse. "Je te crois". Je parviens à lui adresser un léger sourire qui se veut rassurant et affectueux. Il se tourne vers moi, m'accordant un moment de douceur alors que sa main vient caresser ma peau un instant. Je ferme les yeux, un instant gêné par ce contact alors que regard se relève finalement dans le sien.  Le sourire qu'il m'adresse m'empoigne subitement. J'ai l'impression de revivre ce moment de la chambre, le moment où tout a basculé entre nous. Et mes sentiments que je parviens à contrôler me reviennent en plein visage par cette simple proximité. Le sang me monte à la tête alors que ma main vient arrêter la sienne dans son mouvement. "Arrêtes.." Parviens-je à lancer alors que mon visage se tourne de nouveau vers le paysage. "Ne fais pas ça.." Repris-je en retirant ma main de la sienne. Il n'avait pas le droit. Il ne pouvait pas me demander de lui accorder du temps et de me narguer ainsi. C'était pas juste! Il savait ce que je ressentais, il n'avait pas le droit de jouer à ça, et encore moins après ce qui s'était passé dans cette chambre. J'ai fais clairement trois pas en arrière, mais pour une fois, je suis en phase avec ce que je pense, et ce que je dis, contrairement à lui. Il dit ne pas vouloir me faire de mal, mais j'ai cette impression qu'il se joue de moi.
 

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé

James & Elisha

Il était indéniable que si nous parvenions pas à nous entendre dernièrement, c'est parce que des sentiments plus qu'amicaux y étaient impliqués. Il était clair que c'était notre point faible! Lorsque nous étions à la fac, les seuls conflits que nous partagions étaient dû à la jalousie de James, au fait que je ne remarque pas qu'il est là, et qu'il n'est pas qu'un ami dans l'histoire. Tout était si simple à côté de ça, nous partagions de bons moments, des fous rires à n'en plus finir, des discussions interminables. Tout était si fluide entre nous. Et là, les années nous ont rendu encore plus idiots! On passe notre temps à se crier dessus, à se dire les choses à demi-mot. Nous sommes contradictoires, dans nos gestes, dans nos paroles... Tout est difficile, comme si nous étions incapables de retrouver ce qui définissait notre relation. Il est évident que les sentiments amoureux en sont responsable! Nous ne savons pas sur quel pied danser avec l'autre. Dès que l'un de nous fait un pas en avant, l'autre le repousse, comme si nous étions définitivement incapable d'être sur ma même longueur d'onde en même temps. Et c'est épuisant. Combien de temps tiendrons nous encore face à cette situation? Nous nous battons, parce que malgré les apparences, nous nous refusons à perdre la bataille. Parce que nous avons chacun ce sentiment qu'on ne peut pas laisser tomber. Je suis assise sur ce ponton à ses côtés, et plus que jamais je me sens perdue. Ses mots me déstabilisent tellement. Je sais pas comment les interpréter, je ne veux pas me faire de faux espoirs, j'ai déjà trop misé sur cette relation qui est plus qu'incertaine. J'aimerai me dire que tout va bien se passer pour nous, que nous y arriverons, mais je ne peux pas. Je dois me protéger, je souffre déjà assez ainsi. Et je ne suis sûr de rien nous concernant, ce que je sais, c'est que je n'ai jamais fait semblant à sa présence. Je n'ai jamais cherché à ressentir tout ça, mais il est clair que tout ça me fait sentir à quel point je m'étais trompé sur l'amour. On ne peut pas y échapper. Nous ne trouvons pas l'amour, c'est lui qui nous trouve, et souvent, au moment où on si attend le moins. Je n'avais rien prévu, ca m'était tombé dessus sans prévenir, et j'avais ce désagréable sentiment de me sentir si forte et impuissante à la fois.

Mes yeux se perdent régulièrement sur le rivage. Cela m'empêche de devoir confronter ce regard qui parvient à semer le trouble en moi. J'ai l'impression que le temps s'est subitement arrêté. Sa présence m'est de nouveau familière alors que la colère a laissé place à une sorte d'apaisement. Je suis en contradiction une fois de plus avec ce que j’éprouve. Ma tête me pousse à le fuir, mon cœur savoure sa présence. Ce duel aussi m’épuise. Quand est ce que je vais parvenir à être en accord avec ce que je pense et ce que je ressens... J'ai l'impression qu'il me voit sombrer, et le fait qu'il tente de me sauver me rend perplexe. Notre passé amical y est sûrement pour quelque chose, il a toujours ce réflexe, ce besoin de le protéger. Mais il est le problème cette fois, et je doute qu'il parvienne à m'en sortir cette fois. Il n'est pas question d'insulte dans une cuisine, il s'agit de ce qu'il se passe entre nous. Comment me rassurer alors que lui même ne sait pas où il en est?" Arrêtes, je n'ai pas pitié de toi.. Si je le dis, c'est que je le pense... " Mon regard croise le sien, et j'suis forcée une fois de plus de constater qu'il fait preuve de sincérité. Pourquoi ne s'est t-il pas contenté de me dire que cet amour n'était pas partagé...  Les mots de James me font tant de bien et de mal à la fois, je les apprécierai tellement plus dans d'autres circonstances, mais je ne peux pas. Il y a cette autre fille, et je parviens à imaginer qu'il lui dise toutes ces choses à elle aussi, ça me déchire d'avoir cette image en tête,. Savoir qu'elle profite de son sourire, qu'elle parvient certainement à lui faire passer de moments plus agréables que les nôtres dernièrement, qu'elle parvient à égaler notre relation... Je soupire. C'était clairement le genre de pensées à ne pas avoir dans un tel moment. Je ne parviens pas à lui répondre sur quoique ce soit, pas que je ne ressens rien, pas qu'il n'en est pas de même pour, c'est juste que je n'ai pas le droit d'aller plus loin, pas pour moi en tout cas. Ma fierté en a déjà prit un coup, je me dois de garder un minimum de dignité. Je lui fais cependant savoir qu'il m'a manqué à moi aussi. Je n'avais pas idée à quel point, jusqu'à ce qu'on se recroise. Il me semblait désormais impossible de le laisser filer, comme si je ne parvenais pas à le faire sortir de ma vie une seconde fois. Ma main vient se glisser dans la sienne. Un geste simple, qui pouvait signifiait tant, surtout entre James et moi. Je ne peux pas, ou plus, être si proche de lui que je le voudrais, j'imagine que c'est le seul contact que je peux m'autoriser en sa présence, sans que ce soit déplacé ou mal interprété. Je lui fais une petite remarque, qui est bien loin d'être malintentionné, j'essaie surtout de lui faire savoir par cette dernière que je tenterai d'être son amie si c'est le seul rôle qu'il est capable de m'attribuer. Je veux son bonheur après tout, même si je ne suis pas celle qui peut le lui apporter. Bien évidemment que je préférai être celle-ci mais... Et si je l'étais pas? J'allais devoir me contenter de le détester pour le restant de mes jours? C'était vraiment ce qu'il voulait de moi? Il le prend mal, me laissant perplexe. "Tu préférais que j'te dise que si tu me choisis pas, tu pourras un trait sur moi?" demandais-je en écarquillant les yeux, avec une once de surprise et de reproche par cette simple remarque.

Il se tourne légèrement vers moi alors que mon visage lui fait face. Le contact de sa main sur ma joue me fait rapidement perdre le contrôle alors que je m'autorise à croiser son regard. Je ne peux clairement plus partager de tel moment avec lui, pas maintenant. La tentation est bien trop forte, l'attirance que j’éprouve pour lui est aussitôt une évidence. J'ai cette envie soudaine de me rapprocher de lui, de déposer mes lèvres sur les siennes, de m’enivrer de son parfum, de ne penser à plus rien. Et ca me rend dingue alors que je me répète qu'il me demande du temps. Je ne peux pas faire ça, ça ne l'aiderait pas, bien au contraire, et moins non plus d'ailleurs. Dans un élan de lucidité, je parviens à arrêter son geste. Ce qui me surprend littéralement d'ailleurs. Je dois me ressaisir et éviter ce genre de chose tant que je peux. Mon visage se tourne vers le paysage, comme si je tentais de lui échapper. " Tu as raison, désolé.. Je n’aurai pas du... C'est débile de ma part.. " Je me pince les lèvres, n'ayant pas l'intention de répondre à ça. Ça l'était, ce qui était plus débile encore c'est que je sois là à regretter qu'il ne m'ait pas embrasser." Je ne sais pas ce qu'il m'a pris.. mais c'est plus fort que moi, j'ai envie de te prendre dans mes bras dès que je te vois et t'embrasser dès que tu ouvres la bouche.. ". Cette simple phrase provoque chez moi un effet de surprise total. Je tourne de nouveau le visage vers lui, réalisant que cet homme que je m'efforce de repousser est sûrement tout autant sous le charme qui plane au dessus de nous que moi. Il ne me regarde pas, alors que je savoure de pouvoir l'observer sans qu'il ne me trouble par son regard. "Qu'est ce que ca signifie..?" Demandais-je avec une voix plutôt hésitante. Pourquoi avoir cette envie de m'embrasser et de ne pas le faire, de ne pas vouloir me perdre et de ne pas oser me laisser partir." Excuses moi pour ce geste déplacé...Tu dois croire que je me fiche de toi.. Mais ce n'est pas le cas..."  Je lâche un bref souffle qui ressemble à une sorte de rictus. " Disons que je me surprends à éprouver tant d'attirance pour toi, ça me déstabilise. T'étais mon ami , et là, tout cette tension entre nous c'est..." Je m'arrête alors qu'il daigne enfin me regarder de nouveau. "...déstabilisant!" Je lui souris doucement, me noyant dans son regard. Je parviens à réaliser que les choses sont sûrement bien plus simples que nous voulons y croire. Tout est si logique en nous observant.

 

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé

James & Elisha

Tout ça était nouveau pour moi. Je me retrouvais avec ses sentiments que je ne parvenais pas à oublier, avec lesquels ma vie subissait un réel changement, et je pouvais enfin comprendre ce qu'il avait pu ressentir lorsque nous étions encore à l'université. Les circonstances étaient quelques peu différentes, c'est vrai, mais le résultat était plutôt le même. Sauf que j'étais celle qui ressentait tout ça pour lui, et lui, je n'en savais trop rien, j'essayais de ne pas trop y penser, bien que chacun de ses mots me perturbaient au plus profond de moi, comme si je cherchais vainement à les analyser... J'avais été aveuglé par ce prof' avec lequel j'avais eu cette relation par le passé. Comme s'il représentait une sorte d’icône que j'étais parvenu à obtenir. Notre relation avait été assez courte, mais plutôt intense, et je m'en étais satisfaite, bien que l’écart d'âge et nos opinions différentes avaient été clairement révélateur de que nous représentions l'un pour l'autre . Et  j'imaginais un peu la souffrance qu'avait pu endurer James à l'époque, il devait se contenter de l'amitié que je m'étais disposé à lui offrir, rien de plus, ça avait été si injuste de ma part de fermer les yeux sur tout ça, peut être que faire comme si il ne se passait rien entre nous m'arrangeait à l’époque, ça me permettait de garder l'homme dont j'étais tombé amoureuse et cet ami qui comptait tant pour moi malgré tout, ou peut être que j'avais vraiment rien vu de tout ça, je ne sais pas enfaites.. Mais là, la différence à l'heure d’aujourd’hui, c'est que c'était pour James que j'étais prête à tout sacrifier : Mon amitié avec Joy, la notre, mon cœur.... Je devenais si naïve et imprudente. Je le voulais tellement que je me demandais si je parviendrai à me contenter de son amitié justement si celui-ci faisait le choix de la raison. Celle-ci m'avait apporté tant de chose, tant de bonheur dans ma vie, mais c'est comme si à l'heure actuelle elle ne me suffisait plus.  Je voulais plus que ça, je le voulais lui tout court. La vie nous jouait sûrement des tours. Peut être que tout ca était une leçon pour que je comprenne à quel point j'avais pu être égoïste et naïve lorsque j'avais eu mes chances avec le jeune homme. Et je l'avais été, je le sais. J'avais choisi James comme confident vers lequel je me tournais pour débattre de cette relation folle que je vivais avec un homme qui avait près de dix ans de plus que moi, je lui avais confié mes sentiments à son égard, ce que nous vivions en secret, et lui avait dû supporter tout ça sans rien dire... Je réalisais après tant d'année que ce que je ressentais pour ce prof' n'était rien comparé aux sentiments que j’éprouvais pour James. Tout était si amplifié entre nous, comme si je ne contrôlais pas mes gestes en sa présence, que j'étais incapable de respirer normalement, de raisonner... J'aurai voulu que ça ne soit pas le cas, que tout ça soit bien plus simple à gérer , que notre relation ne connaisse pas ce genre d'étape, parce que notre amitié était sincère, vraiment, et que tout ça était entrain de la briser. Malgré les quelques secrets que nous avions gardé de notre côté, malgré la distance que nous avions mise entre nous pendant toutes ces années, nous n'avions jamais joué l'un avec l'autre. C'est ce que j'en retenais.

Est ce que j'adoptais la bonne attitude à ses côtés? Je n'en sais rien, je passais mon temps à changer de comportement à son égard, je ne parvenais pas à savoir quel était le bon choix, qu'est ce qui me permettrait de me sentir mieux, qu'est ce qui était le plus juste pour moi... L'abandon me semble la meilleur option. Parce que je protégerai ainsi ce qu'il reste entre nous, cette affection sans limite que l'on ressent vis à vis de l'autre. Ça serait clairement la facilité. Je ne souffrirai pas, je finirai par passer outre tout ça, les sentiments s'estomperaient, je rencontrerai peut être quelqu'un qui sera en mesure de me donner ce que j'attends et qui me fera procurer des émotions aussi fortes... Oui, cette solution est la plus simple. Mais alors pourquoi suis-je encore là, incapable de le repousser, incapable de le fuir. J'avais essayé, bien sûr que j'avais essayé de partir, de jouer cette femme indifférente, mais je n'y arrivais plus. Même penser à Joy ne me retenait plus. Elle était sortis de ma tête à partir du moment où je m'étais décidé à l'embrasser pour la première fois, ce qui était certainement un moyen d’éviter de culpabiliser. Je tombais amoureuse de l'homme qu'elle avait toujours aimé, et c'était horrible de savoir que je ne m'en voulais pas tant que ça au final. C'est surtout ça qui me mettait dans une situation inconfortable. L'absence de culpabilité profonde, j'ai l'impression d'être une fois de plus cette femme égoïste de l’époque, et que seul ce que je ressens compte, parce que clairement, c'est ce qu'il se passe en ce moment même. Cet instant à l’extérieur était censé nous calmer, ce qui fonctionnait assez bien. J'étais d'ailleurs impressionné par la vitesse à laquelle j'étais parvenue à zapper ce crétin qui m'avait mise dans un état second. Le cadre y était sûrement pour quelque chose, tout était si calme, si apaisant... Et puis il y avait la voix de James. Même lorsque j'étais en colère contre lui, j'appréciais encore sa présence à mes côtés, j'appréciais chacun de ses mots, comme si ce n'était jamais assez, comme si je voulais profiter un peu plus de sa présence à chaque instant. Il ne réalisait sûrement pas l'impact qu'il pouvait avoir sur moi. Je n'était pas intimidé, j'étais tout simplement ensorcelé par tout ce qu'il dégageait. L'humour qu'il s'était décidé à employer avait servi à briser la glace, alors qu'il m'avait finalement dit toutes ces choses. C'était frustrant, tout ça pourrait être une belle déclaration d'amour, pourtant, il y avait ce truc qui m'empêchait d'y penser. J'étais parfois plutôt silencieuse face à ses remarques. Disons que je ne voulais pas réitérer l’expérience ratée de la chambre d'hôtel. Je ne voulais pas me livrer d'avantage au risque de récolter un échec à la fin de toute cette histoire. Je venais d'ailleurs de lui confier, d'une façon un peu ironique, que je respecterai son choix. Pas parce que je voulais qu'il choisisse cette autre fille pour être auprès de lui, mais plutôt parce qu'il mérite d'être heureux, et que si ca doit se faire sans moi, je n'ai qu'à m'incliner. Bien sûr j'aurai pu me la jouer provocatrice, le supplier de me choisir, mais je voulais qu'il me choisisse pour les bonnes raisons, pas parce qu'il se sent piégé face à tant d'engouement. Je ne le vivrais pas si bien évidemment, il n'y avait pas de doute là dessus, mais en quoi ma colère m'aiderait à avancer sans lui?" Comme si c'était possible..." Me lâche t-il en soufflant, je l'observe, la bouche légèrement entrouverte. C'était notre problème principal, la peur de ne pas parvenir à faire sans l'autre. Je partageais cette avis. C'était terriblement effrayant de savoir que j'étais incapable de me passer de lui, mais il était évident que c'était le cas." Même si c'était le cas... Faudrait en avoir envie.. Et je n'ai pas envie de tirer un trait sur toi. " Je soupire à mon tour, forcée de constater que nous sommes dans le flou le plus total. " Pas plus que moi j'en ai envie... mais aurions nous vraiment le choix finalement?" J'en doutais. Je doutais clairement de notre capacité à redevenir amis.

Il se tourne vers moi, ressentant sûrement le besoin de me toucher une fois de plus. J'ai l'impression d'être paralysé. J'ai le souffle coupé par ce geste si anodin. J'aimerai le savourer, mais en croisant son regard, je me rappelle ce qu'il voulait, du temps pour prendre une décision. Et moi, j'avais besoin de distance. je ne pouvais plus entretenir une telle proximité avec lui, plus maintenant. Ma main vient repousser la sienne dans ce moment de lucidité. Il m'a prit de court, et je suis littéralement confuse alors que je me détourne de lui, comme si me tourner vers le paysage me permettait d’échapper à son emprise. Il s'excuse, alors que j'avais décidé de ne pas lui en tenir rigueur. J'imaginais juste que c'était comme une sorte de réflexe qu'il avait gardé de notre relation amicale. Mais non. Il évoque les raisons qui le poussent à être si proche de moi, et lorsqu'il exprime cette envie de m'embrasser, je reste sans voix. Ai-je bien entendu? Il détourne le regard, me laissant dans l'incertitude qu'effectivement cette envie lui traverse l'esprit, là, maintenant. Wow, c'est surprenant. Il fini par céder à l'appel de mon regard et plonge ses yeux dans les miens, me laissant entrevoir quelque chose à laquelle je ne m'attendais pas, surtout pas maintenant. Je perçois cette attirance soudaine qu'il éprouve pour moi, son regard parle pour lui. Il a exactement les mêmes petites choses qui le caractérisaient lors de cet échange dans les vestiaires du bar, et dans cette chambre d'hotel. Il se force à éviter mon regard à plusieurs reprises alors que je lui fais savoir que mon attitude n'est pas une remarque, que je me dois cependant de garder une distance suffisante pour ne pas avoir envie de franchir une fois de plus la fameuse limite." Déstabilisant.. C'est le mot.. "  Je hausse les sourcils, une fois de plus d'accord avec lui sur ce point. Comme si on parvenait à se mettre d'accord plus régulièrement que précédemment. Mais là c'est une évidence, il suffit de nous observer. Il y a ce truc entre nous qui est indescriptible. Nos corps parlent pour nous, les regards échangés nous trahissent. Nous luttons face à cette attirance qui nous dévore un peu plus à chaque instant. Au début celle-ci m'effrayait, mais je me rends compte qu'elle me séduit et m'envoûte sans que je ne cherche à lutter. Tout est irrationnel, et je me laisse envahir sans même essayer de me défaire de celle-ci.

" Et... et si pour une fois on lâchais prise.. Juste un instant.. Comme cette nuit.. " Je suis incapable de bouger, je suis noyé dans son regard, et rien ne semble vouloir m'en dissuader. Je ne pense plus, contrairement à ce premier baiser, ce désir de pouvoir savourer un énième baiser de sa part. J'ai même le sentiment de le supplier du regard, comme si une partie de moi essayait de le charmer pour influencer son action. Il en a envie autant que moi après tout, pourquoi chercher à éviter ce que nous voulions tous les deux? Mon corps se rapproche du sien sans que je ne le contrôle, comme si j'aidais à ce qu'il parvienne à atteindre mon visage avec plus d'aisance. Je le laisse s'approcher, comme si c'est lui qui tenait les cartes entre ses mains. J'ai peut être peur qu'il change d'avis une fois la proximité réduite, que sa conscience reprenne le dessus dans un moment de sagesse et que je me retrouve piégée au milieu du chemin. Ma respiration n'est plus, je lâche de bref souffles irréguliers alors que j'ai l'impression que mon cœur veut s'extirper de mon corps dans les secondes qui suivent. Je ferme les yeux l'instant d'après, ayant le plaisir de sentir les lèvres de James venir se poser sur les miennes, pour la seconde fois de la journée. Une saveur à laquelle je prends goût un peu plus à chacun de ses mouvements. A observer ce baiser, difficile de se dire qu'on a été amis. Il y a une telle tension qui règne dans ce baiser, comme si c'était ce que nous avions toujours attendu, plus fusionnel que jamais. Je prolonge ce dernier qui se fait de plus en plus passionné, guidé par ce désir qui nous anime, alors que mes mes mes mains viennent se poser sur l'arrière de son visage, pouvant savourer avec plus d'aisance ce contact qui me fait perdre la tête, littéralement. J'en oublie qu'on est actuellement sur notre lieu de travail, que n'importe qui peut nous surprendre, que ce baiser aura sûrement pas de signification puisque c'est ce qu'il a demandé. Ça m'importe peu, peu importe si que ce baiser n'est pas une promesse, je ne peux en aucun y mettre fin. Je n'en ai plus envie. Je suis enivré par ce dernier.
 

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé

James & Elisha

Tout était si différent entre nous. Je ne saurai pas dire si c'était si positif que ça quand on voit la difficulté à parler calmement ne serait-ce que cinq minutes, le fait est qu'il y avait ce petit truc en plus qui rendait notre relation si compliqué et exceptionnelle à la fois. On passait notre temps à se chercher et a se repousser l'instant d'après, ça ne nous ressemblait pas, et c'était parfois difficile de suivre, même pour moi qui me trouvait au centre de ce duo de choc. Pourtant, je n'arrivais pas à regretter ce changement. C'est vrai, il faisait peur, il était soudain et effrayant. Mais je me sentais plus vivante que jamais, avec les inconvénients que ça entrainaient, les émotions contradictoires qui pouvaient surgir sans prévenir, à n'importe quel moment, mais tout était vrai. Il n'y avait pas de jeu, tout était bien réel, ce qui expliquait justement que ca rendait les choses entre nous. Il y avait peu être des raisons qui nous poussaient à franchir la barrière, mais il y en avait d'autre qui nous en empêchaient clairement. Difficile de savoir quel côté allait gagner, parce qu'à l'heure actuelle, nous partions plus dans l’éloignement afin de pouvoir y voir plus clair, et peut être de prendre une décision. J'avais compris que cela semblait important pour James qui ne voulait pas foncer la tête la première dans notre relation alors qu'il n'était pas sûr que je sois celle qu'il lui faut. Bien sûr, ca ne m'enchantait pas, mais sa présence et ses mots apaisaient cette douleur d'un amour à sens unique. Il me laissait entrevoir une lueur d'espoir, si faible pouvait t-elle être. Peut être cherchait t-il simplement à gagner du temps pour ne pas me laisser partir, je ne sais pas... Est ce que j'avais l'intention de fuir de toute façon? Avec ce qui c'était passé, je trouvais que me fierté s'en portait plutôt bien sur ce ponton. Je ne cherchais même pas à le laisser en plan, alors que c'est le choix que j'aurai fais en sortant de cette chambre. Peut être que ma montée de colère m'avait permis de relativiser certaine chose.

J'arrive même à sortir cette remarque concernant le fait qu'il fasse sa vie sans moi par la suite, enfin, tout du moins que je ne sois pas la fameuse élue. Je pensais qu'il aurait été rassuré de savoir que je ne lui en tiendrai pas rigueur, mais si j'étais actuellement incapable de dire que je resterai son amie pour autant. J'avais beau l'aimer plus que quiconque, si ce choix ne jouait pas en ma faveur, je me devais de me reconstruire, et il me faudrait certainement prendre mes distances quelques temps avec le jeune homme pour parvenir à passer outre tout ça. Ce n'est pas du goût de James, qui me fait comprendre qu'il est hors de question qu'il se passe de moi. J'apprécie qu'il pense ainsi, malheureusement, c'est moi qui me retrouverait seule et blessée, peu importe qu'il tente de réparer notre relation, seul le temps pourrait nous aider à guérir les blessures. " On a toujours le choix... non ? " Je me pince les lèvres. "J'ai bien peur que celui ne t'appartiendrai pas..." Un bref sourire se hisse sur mes lèvres. Ca serait juste la conséquence du sien. Et puis, je ne savais pas trop comment tout ça allait se passer concrètement, je préférai d'ailleurs ne pas y penser. Tout ce que je voulais là maintenant, c'était pouvoir profiter de sa présence sans avoir la sensation de l'avoir perdue. J'ai effectivement changé d'état d'esprit, mais enfaites j’apprécie tellement sa compagnie que ça me rend plutôt mielleuse et tolérante. Je suppose qu'il est clairement ma faiblesse du moment. Sans que je ne m'y attende, il me demande un instant, quelques secondes d'insouciance, durant lesquels tout ce qui se passera restera dénué de sens, exactement comme mon envie de me blottir contre lui dans ce lit la nuit dernière. Je devrais l'arrêter dans son élan,là , maintenant, tout de suite! Parce que le regard qu'il me lance indique clairement que ce qui va suivre va être bien évidemment un cataclysme géant dans cette relation qui n'a ni queue ni tête. Mon besoin de me coller contre lui avait été plutôt innocent à côté de ce qu'il s'apprête à faire. Il n'y avait pas eu de baiser avant celui-ci, il ne savait pas encore ce que je ressentais pour lui. Je m'étais juste autorisé une pause dans mon comportement de femme blessée et indifférente. Mais lui là... Il voulait céder à une sorte de pulsion sexuelle soudaine, il voulait m'embrasser comme il en avait envie, sans vraiment réfléchir à ce que ça entrainerait derrière. Ce regard devrait me faire fuir en courant, pourtant je suis là, à le supplier de continuer sur cette lancée, à le faire fondre avec un air presque charmeur. Mon corps se rapproche même du sien afin d'aider ce rapprochement. Je n'ai plus de contrôle sur ce que je pense. Je suis irrémédiablement attirée par lui, et je n'ai en aucun cas l'intention de le repousser. Sûrement pas alors que j'ai l'occasion de pouvoir goûter ses lèvres une dernière fois. Il faut dire que le premier baiser m'a laissé un goût de trop peu. Comme si j’éprouvais une sorte de dépendance envers celles-ci. Raison pour laquelle chaque fois que j'avais pu le regarder depuis que j'avais quitté cette chambre, je m'étais employé à baisser le regard pour ne pas être confronté à cette zone de danger. C'est comme une sorte de poison, on a envie de se laisser entraîner, mais on sait qu'on en ressortira pas indemne, et qu'on va y laisser notre peau. J'étais prête à sacrifier la mienne alors que son visage se rapproche du mien. Je suis surprise par le degré de désir qui surgit alors que la proximité de nos visages devient moindre, pour ne pas dire inexistante. Je sais désormais à quoi m'attendre face à ce baiser, j'avais eu l'occasion de déjà en profiter, et je savais que je n'allais certainement pas regretter d'avoir céder à la tentation. Ses lèvres viennent se mêler aux miennes dans un mouvement des plus délicieux. Je devrais être sur la retenue étant donné qu'il s'agit de James, mais c'est tout l'inverse. Je m'applique à ce que ce baiser soit tout simplement parfait. Je n'ai besoin d'y mettre beaucoup d'effort, ce dernier est divin! Mon souffle devient saccadé, irrégulier, aux rythmes de nos différents mouvements alors que mes mains viennent se poser sur son visage. J'aimerai que ce moment dure toujours, et je fais en sorte de gagner un peu de temps d'ailleurs. Peut être est-ce la dernière fois que nous pourrions partager un moment d'intimité comme celui-ci, je ne pouvais qu'en profiter au maximum.

Il se recule finalement, alors que je reste un instant les yeux fermés, comme graver ce moment dans mon esprit à tout jamais, l’épanouissement qu'il provoque en moi et qui perturbe tout mon être. Je relève doucement les paupières, ayant l'agréable surprise de voir ce beau sourire sur son visage. Je ne peux qu'y répondre à mon tour, bien que je me pince les lèvres pour le cacher. C'était... Waouh! Il était sûrement d'accord avec moi sur ce sujet, il suffisait de regarder nos visages pour comprendre qu'il n'y avait pas une once de regret suite à ce dernier. Je ressens la chaleur se dégageait de mes joues alors que je tente de dissimuler mon trouble. Ce dernier vient déposer un bref baiser sur mes lèvres, me donnant de nouveau l'envie d'aller plus loin." Désolé.. Mais j'en avais très envie.."Mes mains se retrouvent dans les siennes alors que je prends le temps d'observer ce contact. "Oh tu sais... Je parviendrai sûrement à t'excuser...un jour... peut être" Mon air amusé me trahis alors que je l'accompagne d'un haussement d'épaules. J'ironisais, ça permettait surtout de ne pas avoir à expliquer ce que ça signifiait. Je ne voulais pas y penser. Il valait peut être mieux être dans l'ignorance parfois. On venait de passer un moment des plus agréables, et je n'avais surtout pas envie d'entendre une remarque du genre "On aurait jamais dû... c'était pas correct... Ça signifie rien... "Non. Si je parvenais à rester détendue, il le serai lui aussi, et ça nous faciliterait clairement la situation qui pourrait être si gênante. Mon visage semble si détendu, comme si la vie était magnifique, qu'il n'y avait aucun nuage à l’horizon, que les oiseaux chantaient pour nous. Ouais... Cette pensée me plaisait bien plus que d'essayer de comprendre la signification de tout ça, et les conséquences que ca pourrait entraîner." Peut-être qu'on devrait retourner travailler avant de se faire virer ? "  Je lâche un rire sans plus attendre et acquiesce d'un mouvement de tête en me mordillant la lèvre alors qu'il s'empara de mes mains pour y déposer un baiser. "C'est une excellente idée" Oui. Il va de soit que j'avais très envie de travailler... j'étais dans l'euphorie du moment, et je voulais continuer de me bercer d'illusion, avant d'avoir à subir LA conversation qui mettrait un terme à mon petit rêve. Je m'aide de sa main pour me relever, croisant son regard en souriant.GOSH pourquoi gardais-je ce sourire niai sur le visage? Je me frotte d'un geste furtif les fesses et traverse le terrain, James à mes côtés. Il prend la peine de me tenir la porte, suscitant chez moi un air des plus amusé." Si madame veut bien se donner la peine. "Je m'arrête un instant pour lui sourire. "Trop d'honneur... Monsieur!" Mon regard balaye la pièce du regard alors que je constate que la vie a suivit son cours dans l’établissement. J'en avais presque oublié qu'il y avait une réception ici. On nous demande cependant de nous remettre rapidement en scelle , parce qu'il y a du boulot!

...

J'attends dans le hall d'entrée, mon regard figé sur mon téléphone. Je veux savoir à quel heure est le prochain train, il doit être aux alentours de 17h, et je sais que les trains vont se faire de plus en plus rare pour regagner Miami. Le manque de réseau me rend la tâche difficile, d'ailleurs, je dois être une des dernières à quitter les yeux en tant qu'employé. Okay... 45min à attendre le prochain départ. Bon bah, voyons le bon côté des choses, je pouvais prendre mon temps pour me diriger vers la gare qui se trouvait à 10 minutes à pieds du lieu de réception. Je pousse finalement la porte qui me mène à l’extérieur, apercevant rapidement la silhouette de James qui semblait m'attendre. Je m'arrête dans mon élan alors qu''un large sourire se hisse sur mes lèvres. Je glisse mes mains dans les poches de mon parka, et fini par m'approcher de lui en haussant les sourcils, avec un petit air supérieur pour le déstabiliser. Enfaites, j'étais plutôt contente qu'il ait prit la peine de m'attendre, j'imaginais déjà qu'il allait retrouver sa vie, moi aussi, et que ca rendrait les choses compliqués pour se revoir. Mais il faut croire qu'il voulait profiter encore un petit peu de moi, et que ca me faisait plaisir de voir que ma présence lui était toujours aussi agréable, malgré une situation plutôt étrange entre nous. Nous n'avions pas vraiment eu le temps de se parler ou de s’observer les dernières heures, le rythme de travail avait été bien trop intense pour que nous ayons le temps de partager un moment. " J'ai cru comprendre que tu n'étais pas venue en voiture.. Je te ramène ? "Je m'arrête à sa hauteur, heureuse qu'il s'en soit souvenu et fais mine d'hésiter face à cette proposition qui est extrêmement tentante, il faut l'avouer. " Si tu veux hein... " Je grimace légèrement. "Un voyage à bord d'un train qui n'arrive pas avant une bonne demi-heure sur le quai et dans lequel mes chances d'être assise sont pratiquement inexistantes ou un trajet en compagnie d'un homme plutôt charmant... le choix est dur!" M'amusais-je, veillant à exagéré mon hésitation. Je lui donne finalement un coup de coude en passant à ses côtés. "On y va?" J'avance et prend le temps de faire un tour sur moi même pour constater que James se dirige lui aussi vers sa voiture. Oh tiens... Voiture qui rappelait nos retrouvailles. "Elle semble s'être remise du choc de nos retrouvailles" Lâchais-je en regardant l'avant du véhicule, James avait certainement pris le temps de l’amener au garage. Ce qui n'était pas mon cas. Faut dire que j'accorde peu d'importance à ce genre de détails, d'autant que ma voiture n'est pas de toute jeunesse. J'adopte une attitude légère en m'installant à l’intérieur de la voiture. Il démarre le véhicule alors que je remarque qu'un bref silence s'installe. Je l'observe discrètement, profitant qu'il soit occupé à faire des manœuvres pour sortir du parking. Il finit par allumer l'auto radio, ayant la surprise de découvrir qu'il avait opté pour un cd des beatles pour faire le voyage . Je fronce les sourcils, amusée plus que jamais. "Je suis contente de voir qu'il y a des choses qui ne changent pas!". Il avait déjà cet album à l’époque de la fac. Un groupe que j’appréciais, malgré mon jeune âge, mais à petit dose surtout. Mon large sourire sur les lèvres, je me moque en l'observant, j'en rajoutais, mais ca permettait de détendre la situation, qui allait sûrement nous bondir au visage au moment où nous nous y attendons le moins. Si c'était possible d’éviter le fameux sujet, je m'en réjouirai! "Dis moi que t'as autre chose....? Non parce que sinon tu peux toujours me déposer à la gare..." Comme si j'étais capable de changer d'avis! Même s'il avait eu du Miley Cyrus, j'aurai été capable de m'incliner pour le remercier de me transporter jusqu'à chez moi. Il faisait encore jour, avec un peu de chance, nous arriverions chez nous pour l'heure du repas.