Un seul être vous manque et tout est dépeuplé

James & Elisha

Ce baiser venait de brouiller définitivement notre amitié. Le premier baiser pouvait être une erreur... j'ai bien peur que le deuxième soit un peu plus difficile à excuser dans ces conditions. C'était James qui avait ressentis le besoin de céder à une envie soudaine et incontrôlable. Ou peut être pas si soudaine que ça enfaites. Il n'avait pas la tête de quelqu'un qui se retrouvait piégé face à un désir inattendu vis à vis de moi. Le fait est que je n'y avais pas montré une quelconque résistance. Bien au contraire, j'avais aidé à ce que ce rapprochement ait lieu et que rien ne vienne le perturber. Cette attirance qui m'avait tant effrayé, que ce soit lors de notre mésaventure dans le vestiaire du bar ou encore dans cette chambre, n'avait plus du tout la même intensité. Non bien au contraire même. L'envie de l'embrasser était bien plus forte que la peur d'avoir à le faire. Il faut dire que la première fois que j'avais déposé mes lèvres sur les siennes avait sûrement aidé à briser la glace, et à cet instant precis, la seule retenue que je pouvais avoir, était ce que cela pourrait signifier entre nous. Je savais à quel point il était perdu, et je savais aussi que me laisser entraîner dans ce rapprochement compliquerait bien notre relation, mais aussi ce qu'il pouvait ressentir. C'est vrai, j'étais consciente de tout ça, mais ca m'était égal! Si j'avais l'occasion de pouvoir partager de nouveau un moment intime avec lui, je n'allais sûrement pas m'en priver! Alors oui c'était nul, oui c'était lâche, j'étais faible, sûrement tout autant que lui, mais je m'en foutais. Et aucun regret à l’horizon alors que mes lèvres se décident enfin à se détacher des siennes, bien au contraire. J'aurai  plutôt eu des regrets de ne pas l'avoir fait. Je suis une fois de plus agréablement surprise par la connexion qui nous lie durant ce baiser. Est ce normal que tout soit si fort, si facile lorsque nous agissons de la sorte? Et surtout pour de vieux amis comme nous? A peine ce baiser prend fin que j'ai déjà envie de recommencer, et mon sourire trahis d'ailleurs rapidement mes émotions. J'aimerai que mon visage se contente d'une sorte d'indifférence faciale, mais c'est cet air stupide et surprise qui vient gâcher mes plans. Je dois me reprendre au plus vite! Ca ne signifiait rien, il me l'avait fait savoir avant même de s'être lancé dans cet échange, c'était juste deux personnes qui laissaient parler leurs envies. Oui, je devais me dire que ca ne représentait rien, bien que l'intensité de ce baiser me donnait l'impression du contraire. Je ne voulais pas y penser, et ça m'arrangeait bien qu'il ne veuille pas en parler plus que moi. On avait bien vite réaliser que la communication n'était pas notre fort dernièrement, tout du moins chaque fois que ça incluait ce "nous" qui nous caractérisait. On était bien plus douer à agir qu'à échanger sur le sujet d'ailleurs. Il me demande d'excuser son geste alors que je n'ai clairement pas la tête de quelqu'un semble être déçu ou offusqué." Trop aimable de ta part."  Je laisse échapper un rire en l'observant. Il m'aide à me relever, alors que contre toute attente, il y a une sorte d'aisance dans nos rapports. On se retrouve à échanger des sourires, qui veulent sûrement tout dire, et rien à la fois. Je pense qu'aucun de nous deux n'a envie de gâcher cette complicité en employant des mots qui viendraient nous ramener à la réalité. La réalité c'est nul d'abord! Je préfère de loin être naïve et incohérente, tout du moins jusqu'à ce que je rentre chez moi. J'avais eu ce comportement tout le week end alors, je n'étais pas à quelques heures près...

Le service ne nous laisse malheureusement pas l'occasion de nous accorder un peu de temps. C'est le chaos! Tout le monde court dans tout les sens, et bien que je n'ai pas trop le temps de réfléchir, j'ai hâte que ce dernier se termine. Je sens que je vais être vidé de toute énergie sur le trajet du retour, mais je profiterai certainement de ce dernier pour piquer un petit somme, si bien évidement j'ai la chance de me trouver un siège de libre. J'ai perdu de vue James depuis un petit moment alors que les employés restant semblent quitter les lieux au compte goutte. J'imagine qu'il ne m'a pas vu, et qu'il nous a épargné des aurevoirs gênants. Peut être que sa conscience a repris le dessus et qu'il préfère éviter de rendre les choses plus complexes qu'elles ne le sont déjà. De toute façon, je n'ai pas encore trop le temps d'y penser, je dois regarder les horaires des trains pour être sûr de ne pas en louper un. Je constate d'ailleurs que je ne suis pas là d'arriver chez moi à en observer l’écran qui se trouve entre mes mains. Je sors finalement, ayant l'agréable surprise de voir James appuyé contre sa voiture. Je ne m'y attendais pas, mais je ne vais clairement pas m'en plaindre. Ça me fait plaisir de voir qu'il ne m'a pas oublié. Il me propose même de me raccompagner jusqu'à chez moi. Le choix paraît évident, autant que celui que j'avais fais la veille à propos de cette chambre que je devais partager avec un des deux hommes. Et puis, même si nous allions surtout avoir l'air de deux idiots qui ne savent pas comment se comporter, je pourrais quand même profiter de sa présence, avec personne d'autre à nos côtés, c'était peut être tout ce dont j'avais besoin là maintenant. J’espérais juste que si il veuille discuter du sujet que je ne veux désormais plus aborder, il attendrait qu'on soit à proximité de mon appart'. Je n'ai pas envie que ce trajet se fasse sous un silence qui deviendrait rapidement déplaisant. Je fais cependant en sorte de lui enlever l'idée de la tête en optant pour une attitude légère et amusée. Je me joue de lui, lui laissant croire qu'un choix s'impose à moi. Il joue bien évidemment avec moi, me connaissant assez pour savoir que je peux être taquine quand je le veux." Oui je comprends.. C'est le choix qui décidera de ta vie future... Fais le bon choix. " Je hoche la tête avec un faux air grave, comme si c'était si compliqué. "Et puis par quel transport ai-je le plus de chance de rentrer vivante?!" M'amusais-je. Je lâche finalement un rire, ne parvenant pas à être si sérieuse plus longtemps alors que je le pousse légèrement en lui annonçant qu'il était donc le grand gagnant." Je savais que tu ferais le meilleur choix. "Je souris et croise son regard en haussant les épaules. "J'le fais pour toi... J'me dis que tu risque de t'ennuyer sans ma présence... d'autant plus que j'me suis vachement amélioré en chant depuis la dernière fois tu sais!". Oh oui, il avait eu si souvent la chance de m'entendre pousser la chansonnette dans sa voiture qu'il allait vite regretter de m'avoir invité à monter dans sa belle voiture. Belle voiture qui avait donc eu la chance de se refaire une beauté au garage à priori." Oui, j'ai pris grand soin d'elle pour ne pas qu'elle ait de séquelle irréversibles." Je hausse les sourcils, un fin sourire sur les lèvres. Est ce qu'on parlait uniquement de la voiture là? La voiture s'en sortait mieux que nous pour le moment, étant donné que tout semblait ne tenir qu'à un fil entre nous. Mais nous semblons tous les deux décidé à rester accrocher à ce dernier, même si la chute s'annonçait brutale au final... Ou peut être pas!

Je m'installe côté passager, veillant à bien attacher ma ceinture. J'avais eu l'occasion de constater qu'il pouvait être distrait au volant, je ne voulais pas prendre de risque (LOL). Je constate rapidement que ce vieil album n'a pas péri avec le temps et un sourire des plus amusés se glisse sur mes lèvres. J'avais la sensation de faire un bon dans le temps, de me retrouver encore au temps où seul les cours et mes relations rythmaient ma vie d’étudiante. Le bon temps quoi...L'insouciance! On en avait fait du chemin depuis. Lui était devenu papa, et moi je n'avais  plus mes parents à mes basques..." On ne change pas une équipe qui gagner.. N'est-ce pas ? " Je pose mon regard sur lui, un fin sourire sur le visage. "C'est vrai..." Étions nous cette équipe qui gagne? J'y croyais, bien que notre avenir semblait toujours incertain. Je lui demande tout de même s'il n'a pas autre chose que les Beatles, pas que je sois contre, mais j’espérais ne pas avoir a supporter cet album que j'avais si souvent entendu là maintenant. Je profite une fois de plus que son attention se porte sur la route pour l'observer en souriant. C'est étrange de ne plus le voir de la même façon qu'avant, comme si j'avais finalement réalisé ce qu'il représentait pour moi, qui il était vraiment, et mon attachement pour lui." Non non, je n'ai pas envie de te déposer à la gare, alors Tu peux regarder dans la boite à gants, il doit y avoir des CD.. Je veux bien sacrifier les Beatles pour te garder près de moi. " Mon sourire s’élargit à ses propos. Quel sacrifice tout de même! Je m'empresse de regarder dans sa pochette à CD ce qui pourrait nous servir de musique de fond. On allait peut être se passer de "I will Always love you" de Whitney Houston."  Tu trouves quelque chose d’intéressant ? " Je fronce les sourcils, ignorant que les goûts de James pouvaient être si... féminin parfois. "J'ignorais que tu pouvais écouter ce genre de chose" lui fis-je remarquer en souriant. J'étais bien évidemment à milles lieux de me souvenir que Joy avait partagé sa vie, et sa voiture aussi... Bah oui! Je finis par trouver mon bonheur alors que je laisse échapper un petit cri de joie. "Gavin de Graw! Ca fera parfaitement l'affaire!" Lancais-je enjoué alors que je glisse le cd dans la fente du poste.

Je ne peux pas dire que le silence me gêne tant que ça, je fais en sortes de ne pas y penser en tout cas, alors que mes mains tapotent sur mes cuisses au rythme de la musique et que je fredonne entre mes lèvres afin de ne pas gêner mon chauffeur! Un incident vient cependant attirer mon attention. La fumée noire qui s’échappe du capot. Mon air sérieux reprend le dessus alors que je jette un coup d’œil inquiet à James. Mais je dois porter la poisse aux voitures, c'est pas possible autrement! J'étais déjà tombé en panne au beau milieu de cette forêt parce que le moteur de la fourgonnette de mon patron avait lâché, j'avais eu cet accident avec James.... C'est certainement une des raisons pour lesquelles j'avais préféré le train pour me rendre sur ce lieu de travail, ça empêchait les problèmes de ce genre. Quel choix que j'avais fais! Je regarde James qui se montre pas plus rassurant. " C'est pas bon tout ça.. ". J’écarquille les yeux, imaginant déjà comment tout ça allait se finir. Il se gare sur le bas côté de la route." Tu aurais dû finalement choisir l'option du train. "  Je fronce les sourcils, et laisse échapper un faux rire. "Ahah, très drôle!" Un sourire, un vrai, vient cependant se dessiner sur mes lèvres alors que je retire ma ceinture afin de descendre à mon tour du véhicule. Mes mains viennent de nouveau trouver refuge dans les poches de ma veste alors que j'observe James ouvrir le capot. "Avoues t'avais prévu ton coup!" M'amusais-je finalement. J'aurai pu être énervée, la journée avait été intense et j'avais envie de me prendre un bon bain chaud en rentrant chez moi, mais il faut dire que la situation semblait tellement improbable que ça m'amusait plutôt qu'autre chose, bien que je ne dirai pas forcement la même chose d'ici quelques heures....Le destin nous voulait vraiment ensemble! J'attends son diagnostique, me penchant curieusement par dessus la voiture, comme si je pouvais y comprendre quelque chose." Ça doit être le joint de culasse. "  Je arque un sourcil en l'observant, un air amusé sur le visage. Comment voulez vous rester sérieux dans ces conditions? J'attendais qu'il ajoute 'mais c'est rien de grave, j'fais faire un truc et ca tiendra jusqu'à ce qu'on soit rentré, mais non...'. Je comprends une fois de plus que les hommes d'aujourd'hui n'y connaissent pas grand chose en mécanique, tout comme moi je m'y connais pas plus en couture... Je finis par hocher négativement de la tête en riant. " Oui bah ça va, j'y connais rien. " Ce week end était un vrai massacre, entre la chambre qu'on ne m'avait pas réservé, ma punition pour m'être emportée en cuisine..." C'est ce que j'en conclus oui". Je retire les mains de mes poches, essayant de m’intéresser d'un peu de plus près à ce que j'ai sous les yeux. "Il doit bien y avoir une solution... On peut pas rouler comme ça jusque chez nous?" Tentais-je. Joint de culasse ne signifiait pas grand chose pour une femme comme moi. Mais la voiture roulait encore, c'était encore bon signe non? Peut être pouvions nous en profiter pour avancer...
 

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé

James & Elisha

Ce baiser que nous venons d’échanger remet clairement tout en question. Je sais que je ne dois pas me faire d'idée sur ce dernier, c'était peut être juste un moment d'égarement de sa part, mais j'ai bien du mal à m'en convaincre. Je le ressens au plus profond de moi. Ce n'était pas juste par désir, c'était bien plus fort, bien plus significatif, comme si ça scellait définitivement les sentiments que nous éprouvions l'un pour l'autre, c'est la sensation que ça me laissait, et ça m'apportait une tel bonheur que j'étais incapable de rester raisonnable et détaché. Il le fallait pourtant! James avait posé cette sorte de condition avant de se rapprocher de moi, ça n'incluait aucun engagement de sa part, c'était juste un moment d'insouciance jouissif, un moment qu'on avait pas à expliquer, qu'on devait se contenter de savourer, comme si tout ce qui nous entourait n'était plus, ce n'était pas vraiment ce que je voulais, mais je saurai m'en contenter, c'était toujours mieux que rien! Ce week end aura eu son lot d'émotion! J'ai la sensation de finir ce dernier par une note des plus positives. J'appréhende cependant mon retour à Miami qui me mettrait face à la vérité. Nous ne sommes pas ensemble, et étant donné l'incertitude de notre relation, comment allions nous faire pour avancer dans cette brume épaisse? Cet endroit nous "force" à passer du temps ensemble, sans qu'on est besoin de justifier d'être auprès de l'autre. Ça rappelle un peu la fac. Nous nous croisons tout au long de la journée, et nous sommes obligés de nous confronter et de faire face aux problèmes, tel qu'ils soient. Mais comment ca se passera lorsque nous retrouverons nos vies respectives loin d'ici? Ca semblait difficile de le savoir... J'imaginais cependant que la prochaine fois que j'aurai à revoir son beau visage, il serait question d’éclaircir les choses une bonne fois pour toute et d'arrêter de se comporter comme deux adolescents. Ce lieu devenait cependant mythique à mes yeux. Peu importe comment les choses se finiraient, je n'oublierai jamais les moments passés avec lui, et je pense même que je ferai abstraction de ceux qui ont été les moins bons, parce que mon rapprochement physique avec lui est la seule chose que je veux en retenir. La douceur de ses lèvres sur les miennes, les gestes de tendresse qu'il parvient à m'adresser en toute circonstance, son regard éprit qui croise le mien et me foudroie en plein coeur... Je veux que ce moment ne s'arrête jamais. Mais bien que nous nous sommes accordés cet instant de répis, la vie semble continuer, et nous rappelle finalement à l'ordre. Nous devons reprendre ce travail pour lequel nous avons été employé. Je suis dans un état d'esprit apaisé, plus que jamais. Même ce Chase ne parviendrait pas à attiser ma colère une seconde de plus. Ce moment magique vient clairement de changer mon humeur, le ciel pourrait me tomber sur la tête que ça m'importerait que de l'indifférence. James ne tente pas de me fuir comme la peste alors qu'il vient de franchir ce pas qui va sûrement compliquer sa vie plus que jamais, et je m'engage moi aussi à en faire autant. Nous aurions tout le temps pour reprendre nos échanges tendus une fois rentré à Miami. Aucun de nous deux ne veut briser la bonne entente, et c'est avec une attitude légère et innocente que nous regagnons la réception.

J'aurai imaginé croiser James avant qu'il ne s'en aille, malheureusement, l'intensité de travail m'a contrainte à oublier cette idée. Je suis déçue, mais je me dis que ce moment sur le ponton nous a permit de nous séparer sur une note des plus positives, je dois m'en estimer heureuse. J'ai la belle surprise de voir que je me suis trompée en apercevant sa silhouette alors que je me décide enfin à quitter l’établissement. Un sourire se hisse immédiatement. Il n'a pas idée de la joie qu'il m'apporte rien que par sa présence, j'en oublie presque que j'ai un train à prendre alors que je m'approche vers lui. Tout est assez étrange dans un premier temps, je pense qu'aucun de nous ne sait vraiment comment se comporter avec l'autre, pourtant, l'envie de faire perdurer ce moment semble plus forte, qu'importe le malaise que cela peut occasionner. Je ne peux m'empêcher de le taquiner, disons que c'est malheureusement le seul moyen que je trouve pour me faire oublier que je me trouve face à celui qui me trouble tant. " C'est pas très gentil de dire ça.. Mais peu importe.. Le principal c'est que tu montes avec moi. " Je hausse les sourcils, un sourire victorieux et taquin à la fois. Je tiens cependant à lui faire rappeler que ma présence en voiture inclus qu'il va devoir entendre mes progrès en chant. Je l'observe par dessus la voiture, posant l'une de mes mains sur le dessus de celle-ci alors que mon regard enjoué ne quitte pas celui du beau brun. " J'ai hâte d'entendre ça.. J'ai fait pas mal de progrès.. J’ai eu la chance de côtoyé une chanteuse. "Aoutch! Je pense que cette remarque vient de lui échapper sans qu'il ne le veuille. Ca ne m'aurait pas gêné plus que ça, mais il faut dire qu'il s'agit de l'une des principales raisons pour laquelle nous ne devons pas être semble lui et moi... Joy! C'est tellement affreusement déplacé que j'ai envie de rire nerveusement. "Ouais..." Je souris avec exagération, lui faisant savoir qu'il aurait pu se retenir une telle remarque, surtout maintenant, mais je ne lui en veux pas. " Tu verras, je suis imbattable maintenant. Allez, montes, je t’emmène toucher les étoiles.. Enfin on rentre quoi. "Je hoche la tête, amusée "J'ai hâte de te voir faire des vocalises!" Je laisse échapper un bref rire,  avant de monter à bord du véhicule... Me retrouver à ses côtés dans cet espace confiné me replonge dans notre petite bulle. J'essaie de ne pas trop penser à l'instant, parce que je vais sûrement ressentir rapidement une sorte de nervosité à le savoir si près de moi après ce qui s'est passé entre nous. Je tente de m’épargner du stress pour rien. Je dois rester naturelle et détendue. C'est James, cet homme que je connais depuis si longtemps, pas vrai?... Alors pourquoi le savoir si près de moi me déstabilise à ce point maintenant? Nous prenons finalement la route, alors que je me charge de trouver un nouveau cd pour améliorer cette balade. Je ne sais pas trop si notre débit de parole habituel sera, donc je préfère ne pas prendre de risque et opter pour quelque chose qui sera en mesure de nous distraire et peut être même de nous permettre de démontrer nos talents de chanteur. Je constate rapidement la diversité musicale de James, apercevoir un cd de comptine me rappelle qu'il est un papa accomplis, détails que j’oublie régulièrement, peut être parce que je n'ai pas encore eu l'occasion de le voir dans ce rôle. Je ne peux m'empêcher de le taquiner sur certains albums qui trainent, étonnée de voir certains de ses goûts. Pas que je critique, loin de là, c'est juste que j'imaginais pas ça d'un homme si viril que lui." Il y a pleins de choses que tu ne sais pas sur moi.. Je peux te surprendre. " Il rit, attisant subitement ma curiosité alors que mon corps se tourne d 'avantage vers lui afin de l'observer avec un peu plus de facilité. J'hausse les sourcils, un sourire joueur sur le visage. "Voyez vous ça... Tu viens d'en dire trop là déjà!" Lui fis je remarquer après avoir laissé échapper un rire. Je me décide enfin sur le choix de la musique et opte pour cet artiste que j’apprécie tant...

Je me concentre finalement sur le fond sonore, comme lorsque je suis seule d'ailleurs en voiture, j'ai toujours cette facilité à me laisse entrainer par la musique, qui me coupe régulièrement du monde réel d'ailleurs. Je m'abstiens cependant alors que James se trouve à mes côtés, qu'est ce que je peux me ridiculiser lorsque je me laisse vraiment aller. Je n'ose pas le regarder, préférant observer la route en fredonnant doucement. C'est cependant la voiture qui me fait sortir de cet instant de détente. De la fumée... Dans un premier temps, je me décompose. La fumée qui s’échappe du capot me rappelle mon excursion en plein milieu des bois, qui m'avait valu de faire la connaissance de Kenneth, un mec qui s'était fait lâcher au beau milieu de nulle part par l'un de ses "amis". Je me souvenais surtout de la peur que j'avais eu alors que je me trouvais en pleine nuit, au beau milieu de cette forêt qui me donnait un sentiment d'inconfort et de peur, et de cet homme que je ne connaissais pas... Ça ne pouvait pas se reproduire une fois de plus!! Je relativise, James est à mes côtés après tout, ca pouvait être bien pire! Je me détends finalement alors que je ne tarde pas à rejoindre James à l’extérieur, comme si j'allais lui être d'une grande aide pour le diagnostique. Je préfère croiser les bras et l'accuser d'avoir voulu me piéger afin de profiter de moi un peu plus longtemps. " Je suis sûre que c'est de ta faute. " Je baisse le visage et hausse les sourcils, curieuse d'entendre sa théorie là dessus. Beh quoi, c'est vrai, je n'ai jamais eu autant de problèmes avec ma voiture depuis que je t'ai retrouvé. " Je ne peux me retenir de rire alors que mes mains sortent de mes poches pour le pousser doucement. Je le pointe finalement du doigt, essayant de reprendre mon sérieux. "Ca c'était méchant..." parviens-je à répondre, alors que j'ai cette folle envie de sourire. Je conclus rapidement qu'une fois de plus je me trouve en présence de quelqu'un qui n'y connait rien en voiture, bien qu'il est parvenu à me sortir ce terme." C'est ça, sans aucun doutes, ils disent tout ça dans les films. "Je me mets à rire de nouveau face à si peu de sérieux. "Et qu'est ce qu'ils font pour remédier à la situation dans tes films?" demandais-je en croisant les bras devant ma poitrine. Je tente de trouver une solution, émettant l'hypothèse que peut être la voiture parviendrait à rouler jusqu'à Miami sans que ca n'engendre trop de problème supplémentaire sur celle-ci. "C'est à moi que tu poses la question ? " Je fais une légère moue, j’espérais qu'il ait la réponse à celle-ci. Il se dirige finalement vers sa portière, récupérant son téléphone qui était resté à l’intérieur. Je comprends rapidement qu'il veut appeler un garagiste." Je suppose que c'est fait exprès.. Je n'ai pas de réseau et toi ? " Je sors mon téléphone de ma poche et me pince les lèvres. "Nope..Pareil". Il faut se faire une raison, ces merveilleux petits appareils nous sont toujours d'aucune utilité lorsque nous en avons vraiment le plus besoin. Je soupire, lourdement tentant de réfléchir bien que là j'étais clairement à court d'idée. James se charge de tout refermer alors que je reste immobile en le suivant du regard." On n'a plus qu'à marcher jusqu'au prochain village, encore heureux qu'il ne fasse pas totalement nuit. " J'aimerai être aussi enjoué que lui, mais clairement, je suis épuisée! Heureusement pour moi que j'ai pensé à troquer mes escarpins et ma belle jupe crayon pour un jean et une paire de boots. "Oh oui, c'est super!" Lancais-je avec un faux sourire au jeune homme. Je finis cependant par céder. Bon okay, il y aurait pu avoir pire que de me retrouver bloquer avec lui... D'ailleurs, je comprends que la situation va me permettre de savourer encore plus longtemps sa présence, et la pénibilité de marcher me semble soudainement insignifiante. Mon bain attendra!

" Le bon côté de chose.. C'est qu'on... qu'on va pouvoir passer un peu plus de temps ensemble..." Je m'approche de lui, un sourire attendrissant sur le visage." C'est pas mal comme proposition non? "  Je fais une légère moue d'hésitation qui est rapidement trahi par mon visage qui semble s'illuminer, avec une pointe de douceur. " J'suis d'accord avec toi... Il faut en profiter!" Je détourne rapidement le regard, presque intimidée à cet idée! J'ai dis PRESQUE! Enfaites, ça ne pouvait pas mieux tomber cette panne." Et puis n'est pas peur, je te protégerais si un méchant loup de Twilight sort de nul part. "Je fronce les sourcils, observant de part et d'autre autour de nous, inquiète "Tu crois vraiment qu'il peut y avoir des loups ici " J'en savais rien, mais valait mieux pas que je le sache enfaites!" On y va ?" Il tend la main vers moi alors que je penche légèrement la tête en l'observant. Comment faisait t-il pour me faire fondre ainsi? Il a cette faculté à m’adoucir, c'est incroyable.. Je me pince les lèvres, un fin sourire évocateur alors que ma main se glisse dans la sienne. Il m’attire contre lui, glissant son bras autour de mon cou alors que j'ai le plaisir de pouvoir sentir son parfum une fois de plus, qui me rappelle par ailleurs un fameux baiser... J'essaie de ne penser à rien face à ce geste qui aurait pu être si amicale." Allez, ça va aller, souris, la vie est belle. Le principal c'est qu'on soit ensemble non ?" Je relève le regard dans le sien, je n'ai définitivement plus la capacité à bouder! Ses lèvres viennent se poser furtivement sur le haut de mon visage, suscitant chez moi un bien être incomparable. "Je te préviens, tu risques de devoir me porter si mes pauvres petites jambes ne suivent plus le rythme" Repris alors qu'il ralentit un instant le pas afin de fermer la voiture à distance. Je me trouve donc en avant, et entreprend de me tourner vers lui, avançant à reculons afin de lui faire face alors que je semble avoir perdue mon côté boudeur légendaire. "Alors... Qu'est ce que je ne sais pas sur toi!?" Demandais-je un large sourire aux lèvres, avec une attitude plus légère et puérile. Je faisais bien évidemment référence à ce qu'il m'avait fait savoir lorsque la voiture était encore en mesure d'avancer convenablement, avant que la panne ne survienne, il ne m'avait pas répondu, mais je comptais bien relancer le sujet. Je ne le connaissais donc pas autant que je pouvais bien le croire, je voulais désormais savoir en quoi!
 

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé

James & Elisha

Où est ce que tout ça allait nous amener? Je n'en avais aucune idée! Ce que je savais, c'est qu'on continuait d’écrire notre histoire si compliquée soit elle. Il n'y avait pas vraiment de demi-mesure entre nous, nous étions plutôt du genre à partir dans l'excès dans chacune de nos émotions, moi la première! Il avait suffit d'observer mon attitude tout au long de ce week-end, j'avais été émotionnellement instable! Tantôt avec une déception qui semblait mettre un terme à ma vie amoureuse, tantôt avec ce sourire d'extase que parvenait à provoquer James sur mon visage. On peut dire que l'effet yoyo nous connaissait, on y avait joué tout au long de ses heures passées ensemble. Mais ça semblait plutôt constructif. Bah oui, malgré les nombreux avis de tempête, nous étions là, toujours accroché l'un à l'autre, comme si nous étions incapable de nous séparer. Tout avait changé. Avant de le retrouver dans cette ville loin de Miami, je m'étais promis de le sortir définitivement de ma vie. Bien sûr que j'avais eu du mal à m'y contraindre, d'autant que j'avais été dans l'incapacité de mesurer l'intensité des sentiments que j’éprouvais pour lui à ce moment là. Mais j'y étais parvenue... Enfin c'est ce que je pensais! Ce que j’éprouve pour lui et que j'ai tenté d'enterrer durant toutes ces semaines me revient finalement en plein visage. Malgré que je m'étais efforcée à rester le plus loin possible de James, je m'étais tout simplement retrouvé piéger par ce que je pouvais ressentir. L'amour pour moi était quelque chose que l'on pouvait maîtriser, apprivoiser doucement... mais c'était faux! J'avais beau y mettre toute la volonté du monde, il était indéniable que nous ne sommes que des pions dans ce jeu! Et bien que j'ai l'impression d'être sur la sellette plus que jamais, j'ai cette sensation d'avoir perdu tout autant que je n'ai gagné. Ressentir de telle chose pour quelqu'un me donnait la sensation d'exister vraiment, comme si la vie trouvait finalement un sens. Je me surprends à ressentir les choses avec une telle force que je suis tout simplement incapable de raisonner. Je me suis faite prendre à mon propre jeu, dans lequel il n'y a malheureusement pas de règle. La chute me fait peur, bien sûr que c'est le cas. J'ai peur que tout ça s'arrête tout à coup, et qu'on me retire le seul être qui parvient à définir qui je suis, mais je suppose que je dois prendre le risque, qu'importe comment ça finira. De toute façon, mon cœur a prit le dessus sur mon esprit, et je cède à chacun de ses regards qu'il m'adresse, à chacune de mes pulsions... Nous semblons cependant être sur la même longueur d'onde après ce fameux baiser , enfin, si on oublie un instant les sentiments et l'engagement. Nous ne voulons pas parler de ce sujet, parce que pour la première fois depuis longtemps, il n'y a plus de barrière entre nous. Plus de non-dits en tout cas. Chacun de nous a une idée ou sait ce que l'autre ressent, et c'est suffisant. Le fait qu'on ne veuille pas être loin de l'autre est jouissif, et on parvient à s'en contenter. Je veux juste profiter de lui, pouvoir partager encore quelques fou rires avant qu'il ne me retire cette chance. Je suis peut être défaitiste, mais je préfère me dire que je l'ai perdu d'avance, cela me donne encore plus envie de profiter de chaque chose qui le caractérise.

Il me donne l'occasion de pouvoir savourer sa présence un peu plus longtemps en me proposant de me raccompagner. J'en suis ravie, je n'aurai pas pu imaginer mieux enfaites. Si j'ai souvent été perturbé par des pensées extérieures, j'ai décidé depuis notre échange sur le ponton que tant que nous serons loin de Miami, je pouvais me permettre de penser à moi, et à nous surtout! c'est effectivement très égoïste de ma part, mais je n'en démordrai pas, j'ai besoin de lui, et je suis prête à tout pour rendre ce moment passé à deux le plus agréable possible. Je suis cependant tantôt déchirée par mon comportement habituel qui se résumé à de le provocation et de la taquinerie et à une attitude quelque peu gênée, voire légèrement intimidée. C'est nouveau pour moi. Jamais je n'ai ressentis ça pour un homme, et encore moi envers James que j'ai tant côtoyé par le passé. Mais ça me plait. Ressentir ce magnétisme est agréablement plaisant, savoir que je perds tout contrôle l'est tout autant. Sa remarque concernant Joy me surprend. Je ne pourrais pas dire que je suis blessée, disons plutôt que celle-ci me met mal à l'aise. Je m'applique à oublier ma meilleure amie, parce que c'est ce qu'il y a de mieux si je veux réellement pouvoir profiter de James la conscience tranquille, et lui prend presque du plaisir à évoquer son ex, qui est l'une des raisons pour laquelle je ne devrai même pas monter dans cette voiture. Je préférè ne pas lui en tenir rigueur et faire comme si je n'avais rien entendu, c'était ce qu'il y avait de mieux a faire. Nous nous décidons finalement à monter dans la voiture de James alors que je lui fais savoir que j'ai hâte de pouvoir entendre ses progrès en chant. Pourquoi pas se faire quelques vocalises au passage?" Je n'irais pas jusque-là, mais... je dois avouer que je me surprends sous la douche. " Je fronce les sourcils, alors qu'un sourire trahis mon air sous sérieux. "Sous la douche hein?" demandais-je en le taquinant.

La situation en voiture ne nous permet pas de se replonger dans cet échange romantique et bouleversant que nous avions vécu sur la plate-forme en bois. Nous parvenons à nous tenir, et aucun de nous ne semble perdre face à l'autre. Je ne cherche pas non plus à provoquer tout ça, je souhaite sûrement rendre service à James en lui évitant mon sourire charmeur et mon regard amoureux. Nous savons nous tenir, pas de dispute, pas de discussion incompréhensive, pas de doute... Nous profitons simplement de l'instant présent, riche en légèreté et qui me rappelle étrangement nos jeunes années. Comment ne pas apprécier un moment si innocent? Je me laisse entraîner avec modération par la musique me refusant à croiser le regard de James pour ne pas subir une moquerie immédiate de sa part. Et je sais que ca doit le démanger de ne pas pouvoir le faire! La voiture parvient à interrompre ce moment alors que de celle-ci s’échappe cette fumée noire. Je lui demande -avec la délicatesse qu'on me connaît- si tout ceci n'est pas une façon de passer plus de temps en ma compagnie, une sorte de piège montée de toute pièce par notre cher Mayer en chef! Ce dernier ne tarde pas à rétorquer que je suis certainement la bête noire des voitures, et que ma présence suffit à provoquer le dysfonctionnement de chaque véhicule à quatre roues, et plus particulièrement le sien! Je suis amusée bien que choquée par une telle accusation qui ne tarde pas à me faire réagir avec un geste de la main plutôt brusque. " Okey, Okey, c'est de la faute à pas de chance hein. " Je hausse les sourcils, prenant un faux air supérieur et détaché. "Oui, je préfère ça!" Je constate rapidement que la présence de James ne va nous être d'aucune utilité sur le plan mécanique. Il semble aussi connaisseur que moi et je ne peux m'empêcher de le lui faire remarquer. Il me cite des films en guise de référence." En général.. Beh ça finit mal.. Non... ils disent qu'il ne faut pas paniquer... "Je ne parviens pas à contenir mon amusement et garde les bras croisés alors que j'espère qu'il va me dire une autre finalité. " Je plaisante.. Beh euh, je m'endors souvent avant la fin en réalité. " Je me mets à rire sans plus attendre. Comment rester sérieuse dans ces conditions! "Bah ça va te servir de leçon... Ca tombe tu pourra dire au revoir à ta belle voiture!" Lançais-je avec un peu plus de sérieux. Je l'observe refermer le véhicule sous mes yeux, alors que mon sourire s'estompe rapidement. Je semble presque bouder sur place. L'idée de devoir me taper tant de kilomètres à pieds me désespère d'avance. J'ai peu d'heure de sommeil au compteur, beaucoup d'heure de travail à mon actif, j'ai mal aux pieds, et la nuit ne va pas tarder à tomber... Comment me réjouir de tout ça?! Mon faux enthousiasme ne passe pas inaperçu auprès du jeune homme." Tu préfères rester dans la voiture ? Je fais au plus vite.." Je hausse les sourcils. "Et si tu reviens jamais... Non non! Hors de question, tu me laisses pas seule ici" répondis-je finalement. Il impose à moi un argument que j'avais quelque peu oublié ces dernières minutes, sa présence. Une chose que je ne pouvais malheureusement pas sous estimer. Notre regard planté dans celui de l'autre, je lui fais savoir ma décision. " Je suis ravie que tu acceptes... Bon en même temps.. Tu n'as pas trop le choix là. "Je me pince les lèvres. "On ne peut pas dire que tu me le laisses vraiment." Fis-je remarquer, légèrement enjoué. Il évoque ensuite des loups... Je pouvais avoir peur de beaucoup de chose, mais jamais je n'avais pensé à ce genre de crainte que je devais subitement ajouter à la liste." Des loups ou autre chose.. " Mon regard effrayé semble beaucoup l'amuser alors qu'il tente de me faire avancer en me tendant la main. Je me retrouve rapidement mon corps contre le sien, et ce simple contact parvient à me faire sourire le plus discrètement possible. Il est fort quand il s'agit de me faire fondre comme ça! Et je me noie un peu plus à chacun de nos rapprochements. Mon regard se relève dans le sien, un regard des plus angéliques alors que cette proximité parvient à me rappeler que cet homme crée un trouble à chacun des gestes qu'il a envers moi. Je sens son regard changer alors qu'un sourire se hisse sur mes lèvres ." Euh.. Oui, je serais toujours là pour toi.. Du moins pour te porter sites jambes faiblissent. " Je arque un sourcil. "Deal!" Espérant juste pour lui que la ville la plus proche ne se trouve pas trop loin! Je me retrouve finalement face à lui, avec une attitude des plus infantile, entrain de revenir sur une remarque qu'il m'a faite quelques instants plus tôt. " Alors.. Tout d'abord... Qu'est-ce que tu sais sur moi? " Me demande t-il amusé. Wow. Je pensais savoir tellement de chose sur lui que j'étais incapable de les citer. C'était plutôt à lui d’énumérer celles que j'ignorais. "Ce que t'as bien voulu me dire jusqu'à présent" Répondis-je en souriant. Okay, un peu de sérieux. Je m’octroie quelques secondes de réflexion." Je sais aujourd'hui que tu n'es pas mécano... pas plus que tu n'es plombier d'ailleurs!" Fis-je remarquer en riant. C'était de bonne guerre, il avait osé de moquer de mes cocktails au bar après tout! Je prends un faux air sérieux, comme si une idée venait de me traverser l'esprit. "D'ailleurs je me demande bien en quoi t'es doué?" Bam! Provocation... Alors que je laisse échapper un énième rire. Enfaites, je savais exactement en quoi il était doué, j'avais eu l'occasion de le vivre à deux reprises durant cette unique journée.... Il était doué lorsqu'il s'agissait de me charmer, et je pouvais effectivement que m'incliner face à tant de prouesse! C'était tout ce que je pouvais lui souhaiter.

Nous apercevons après plusieurs minutes quelques lumières au loin alors que le paysage est presque plongé dans la pénombre de la nuit. Tout juste! Je lâche une sorte de souffle de soulagement, bien que les derniers mètres à parcourir me semblaient interminables." Viens, je crois qu'on arrive dans un village. " L'enthousiasme de James succite chez moi une parfaite indifférence. Je suis à bout, je devrais pourtant être ravie de voir que nous y sommes enfin parvenus, mais toute cette marche a épuisé mon énergie, et j'ai presque envie de m'arrêter afin de faire une pause. Il me tire par la main, comme si nous allions effectuer les derniers mètres en riant aux éclats et en courant comme des fous, mais je lui gâche ce plaisir, lâchant sa main contre toute attente alors que mon attitude exprime mon épuisement. Il remarque rapidement que je ne suis pas le pas et se tourne afin de m'accorder son attention, me forçant à employer le visage le plus dépité du monde. Il revient sur ses pas, attrapant mes mains alors qu'il dépose un baiser sur le creux de ma joue." Aller charmante demoiselle, nous sommes bientôt arrivé, encore un effort. " J'aimerai esquisser un véritable sourire, mais ça me semble compliqué face à mon manque total de motivation. Un comportement complètement contradictoire quand on repense au début de notre périple. Je ralentis de plus en plus la cadence, et il se tourne finalement." Allez, montes princesse. ". Les mots magiques! Un sourire se glisse sans plus attendre sur mon visage alors que je puise dans mes dernières forces pour grimper sur son dos, et lâche finalement un rire en réalisant le ridicule de la situation alors que mes bras viennent se resserrer autour de son cou. J'ai dans un premier temps la sensation que j'vais me retrouver les fesses sur le bitume d'un moment à l'autre, mais je parviens à trouver une sorte d’équilibre. Mon visage est collé contre celui de James, qui doit supporter mon poids pendant encore plusieurs mètres. "Je t'interdis de dire un truc du genre 'T'as pris du poids Eli'" Annonçais-je en souriant. Nous avions l'air une fois de plus de deux adolescents, mais c'était tellement parfait à mes yeux." Je suis ravi de voir que ton corps musclé est toujours d'actualité en tout cas" ajoutais-je en déposant un baiser furtif sur sa tempe. Celui-ci supportait mon poids, et c'était très appréciable. Après quelques minutes, nous entrons dans cette ville qui porte un nom à peine prononçable. J'observe autour de nous, avec un air dépité tout en me laissant glisser le long du corps de James pour poser de nouveaux les pieds au sol, constatant rapidement que nous nous trouvons dans un centre ville... presque désert! Une sorte de ville fantôme dans laquelle nous sommes les seuls survivants. "Wow..." Lançais-je en faisant quelques pas pour contempler l'environnement. "Ca fait un peu Walking dead tu trouves pas?" Demandais-je en me tournant de nouveau vers James. Nos chances de survivre sont faibles... Ou pas! Je remarque la façade d'un genre de fast food alors que je le montre d'un signe de tête à mon acolyte. "On tente?". Comme si nous avions tant de possibilité à portée de main. Malgré ma déception, j'ai retrouvé mes capacité à me déplacer seule. Il faut dire que je commence clairement à avoir l'estomac dans les talons et qu'un repas serait le bienvenue! Je pousse la porte du bâtiment, attirant rapidement les regards des quelques personnes attablés, la plupart au niveau du comptoir. Je souris légèrement par pur politesse, ayant l'impression d'être venue tout droit d'une autre époque. Je m'avance à travers le restaurant et m'installe finalement sur l'un des fauteuils en cuir rouge, mon regard croise celui de James alors que rapidement, un large sourire amusé y prend place. "Au moins, on va pouvoir reprendre des forces!"Je hausse les sourcils en saisissant le menu entre mes mains , mon regard se porte sur la femme qui mâche son chewing-gum en nettoyant son comptoir. "... enfin normalement!"
 

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé

James & Elisha

Je n'aurai jamais imaginé que ce weekend se passerait ainsi. Même si on m'avait dit que James serait convié à cette réception, jamais je n'aurai pensé que nous vivrions toutes ces choses ensemble. Avec ce qui s'était passé entre nous, la scène au restaurant, notre échange sur la plage.... J’imaginais que les choses étaient définitivement claires entre nous, que nous reprendrions nos vies, chacun de notre côté. Que nous ne serions même plus amis, parce qu'on avait clairement pas les critères pour le rester. Il y avait eu beaucoup de mensonges, de reproches, de non-dits... J'avais été déçue c'est vrai, et ce sentiment de colère avait laissé place à une tristesse des plus éprouvantes. Mais je devais me relever. J'étais parvenue à vivre ma vie sans James jusqu'à présent, pourquoi n'y parviendrai-je pas de nouveau? Tout semblait clair dans ma tête, jusqu'à ce que je recroise son regard dans la cuisine la veille. Il avait suffit de ce simple affrontement pour comprendre que je n'étais pas si guéri de lui que je ne l'avais imaginé. Une vague de sentiment m'avait englouti, me forçant à réaliser que je n'avais pas tiré un trait sur lui, bien que j'avais prétendu le contraire à de nombreuses reprises. J'avais mené une lutte acharnée pour me tenir à distance de lui. Jouer la femme insupportable facilitait sûrement la situation pour nous, je le tenais à l'écart de moi en optant pour un tel comportement, et ça aurait dû être suffisant pour garder cette distance qui s'était installée entre nous. Mais c'était plus fort que moi, j'avais finalement cédé, peu à peu... Tout d'abord dans ce lit.. Puis en prenant le risque de l'embrasser. J'aurai pu me contenter de ces simples gestes, mais non, il avait fallu que j'accompagne ça d'une sorte de déclaration d'amour spontanée, le genre de chose que je n'ai encore jamais fait de toute ma vie! On pouvait dire que niveau bêtise, je ne pouvais pas faire pire. Le fait qu'il me repousse m'avait tout du moins laissé entendre qu'elles en étaient. Je n'aurai pas du faire ça, parce que j'étais finalement impliqué dans une relation qui était compliquée avant même d'avoir commencé. Tout était déjà si fragile entre nous, et j'en rajoutais un peu plus, comme si j'étais prête à sacrifier ce qui nous restait. Pourtant, les regrets ne furent plus alors que nous avions passé ce moment sur le ponton. Je suis littéralement perdue, tout comme lui doit l'être d'ailleurs. Cette incertitude  semble nous rapprocher, comme si nous nous retrouvions à travers cette brume épaisse et que nous faisons le choix de la traverser ensemble. Ce baiser que nous avons partagé semble avoir changé la donne. Il devrait rendre les choses encore plus compliquées puisque nous avions fait le choix de le vivre intensément en oubliant ce qui se pouvait se passer entre nous, ou même ce que l'on pouvait penser. C'était dangereux. Tout était déjà si fragile entre nous, et nous nous accordions cet instant d'insouciance. Mais contre toute attente, ce baiser, délicieux et parfait à mes yeux, nous rapproche, comme si celui-ci avait signé la fin de la guerre. La question c'était pour combien de temps? J'imaginais que notre retour à Miami nous forcerait à nous comporter en adulte responsable, et malheureusement, ce moment semblait être venu alors qu'il était temps pour moi de prendre le train qui me ramènerait chez moi. Je savais que le temps du trajet me pousserait à réfléchir à tout ça, qu'une avalanche de souvenirs viendraient me hanter, et que je tenterai d'affiner mon jugement sur ce qui se passait vraiment avec James, ce qui s'était dit, et les solutions qu'il pouvait y avoir pour ameliorer tout ça. J'aurai malgré tout ses doutes, le coeur plus éprit que jamais. Ce retour à la vraie vie allait être difficile à gérer, d'autant plus  quemes chances de recroiser James par pur hasard semblaient assez minces, et étant donné la relation complexe que nous vivions, nous allions certainement tenter de prendre des distances, et je n'en avais clairement pas envie...Je ne me sentais plus capable cette fois.

Tout comme James! Ce dernier interrompt mes plans alors qu'il me propose de me raccompagner jusqu'à chez moi, provoquant chez moi un sentiment de joie considérable et de soulagement. Ca ne pouvait pas mieux tomber, j'avais besoin de profiter encore de lui avant de le voir prendre ses distances de nouveau avec moi. J'avais besoin de ça pourme donner la force de repartir sans me retourner. Nous retrouvons notre complicité d'antan, bon enfant, deux personnes qui ne se prennent pas du tout au sérieux. J'essaie de ne pas me retrouver coincé dans cette sorte de bulle amoureuse avec lui, parce que je pense que ce n'est pas ce qu'il veut. Il s'est appliqué tout comme moi à éviter de parler de ce qui s'était passé, il avait peut être juste besoin de savourer une dernière fois des moments en ma compagnie, je ne pouvais pas me relancer là dedans, bien que l'envie était tentante. Je savais que si je venais à éviter de le regarder longuement et que j'employais une attitude légère, nous n'aurions pas à nous confronter à cette attirance qui était indéniable entre nous. Ca fonctionne plutôt bien! Il faut dire que le fait que James doit garder le regard posé sur la route qui défile sous nos yeux nous aident à ne pas échanger de regards du tout. Tout se passait à la perfection jusqu'à ce que nous devions faire face à cette panne. Je revis ce moment de panique soudain. J'avais déjà vécu ce genre de contexte, et je n'avais clairement pas envie de revivre la même chose. James prend les choses avec plus de légèreté, et je tente de me rassurer alors que je le rejoins à l'extérieur. Ce n'est rien de si dramatique après tout, nous n'avons pas eu un accident, nous sommes en parfaite santé... Je m'amuse donc à le taquiner, et lui en fait de même. On peut pas dire que nous ayons un comportement adapté. Nous passons notre temps à se moquer de l'autre plutôt que de s’intéresser à notre réel problème. De toute façon, aucun de nous n'est en mesure de trouver une solution à ce dernier, et le seul qui s'impose à nous est de laisser la voiture sur place, et de trouver refuge dans la ville la plus proche, même si je n'ai clairement pas l'envie de marcher. Je le lui fais savoir, restant immobile alors que lui s'apprête à partir. Il émet l'idée de me laisser seule ici, chose que je n'envisage même pas! C'est à deux, ou rien! Je n'ai d'autre choix que d'abdiquer, surtout si je veux pouvoir me mettre un truc sous la dent et partir de cet endroit un jour. Faute de réseau et de passage de voiture sur cette route, nous n'avons d'autre choix que de chercher de l'aide à pied." Avoues, tu serais perdue sans moi. " Je souris largement en l'observant. C'est une évidence, mon visage trahi d'ailleurs la réponse que je veux émettre, je me trouve en position de faiblesse, et bien que ça lui ferait trop plaisir de l'entendre, je préfère remettre ça sur son dos, satisfaisant ma foutue fierté au passage. "TU serais perdu sans moi" Repris-je un brin amusé alors que je lui adresse un regard espiègle au passage. " Oui contrainte a passer le reste de la soirée, voire de la nuit avec moi.. Désolé de bousiller ta soirée.. " Je hausse les épaules, comme si ce n'était pas si grave que ca en avait l'air. "Je m'en remettrai". A en voir l'attitude décontractée  et amusée je n'ai pas l'air d'être si démoralisé que ça, bien au contraire. Ce que je veux le plus au monde se trouve en ce moment même à mes côtés, ça vaut bien quelque sacrifices." En fait non, après avoir réfléchis, je ne suis pas désolé, au contraire, je suis bien content de passer un peu plus de temps avec toi." Je souris tendrement, oubliant un instant l'objectif de ne pas m'attarder dans un de nos échanges. Comment rester indifférente . "Tu sais si tu veux passer plus de temps avec moi, il suffit juste de me le demander.."Fis-je remarquer simplement. L'envie de passer du temps avec lui était toujours présente, et encore plus aujourd’hui, plus que jamais même. J’espérais bien que si l'envie lui prenait il me le demanderait, parce que si moi je m'écoutais, j'aimerai passer chaque seconde de ma vie à ses côtés, mais le choix ne m'appartenait pas, je devais le laisser partir, lui laisser de l'espace, suffisamment pour qu'il sache ce qu'il veut en tout cas. Il m'attire contre lui, alors que j'ai la chance de pouvoir me retrouver dans ses bras quelques secondes, une étreinte qui prend  fin après quelques secondes alors que je souhaite aborder un tout autre sujet et non pas des moindres : Lui. Qu'est ce que je ne savais pas de lui? J'avais la sensation de connaître le sujet, mais je me trompais certainement. Savoir qu'il avait fondé une famille avec Joy ou encore qu'il était parvenu à s’éprendre d'une autre femme depuis sa séparation avec ma  meilleure était bien la preuve qu'il n'était pas toujours l'homme que je pensais. Je savais qui il était en ma présence, mais je ne parvenais pas à imaginer une seconde qu'il puisse être si différent en mon absence. Il veut que je lui fasse part de ce que je sais sur lui, et sans plus attendre, j’évoque d'abord ses défauts, qui n'en sont pas tant que ça. Je préfère réserver l’évocation des qualités pour plus tard. Je suis d'humeur taquine et ça m'aide à oublier que nous avons de la route qui nous attend. "Héééééééé, t'as pas le droit de dire ça.. Bon d'accord, mais je suis doué dans pleins d'autres domaines, beaucoup plus intéressant. " Je le provoque avec un sourire amusé. "Voyez vous ça... j'serais curieuse de connaître lesquels!". Je savais bien évidemment qu'il s'en sortait dans d'autre domaine, heureusement pour lui d'ailleurs. J'avais juste envie de les entendre de sa bouche, parce que Monsieur semblait vouloir garder le mystère entier sur sa personne ce soir." Tu pourras peut-être un jour le découvrir.. " Je laisse échapper un rire que je ne parviens pas à contrôler. "Je rêve où tu tentes de te défiler depuis tout à l'heure Mayer?" Lui demandais-je avec un grand sourire aux lèvres  alors que je viens finalement me mettre à ses côtés, épuisée de marcher à reculons. Mon bras touche régulièrement le sien, comme si j'étais incapable de ne pas pouvoir le toucher. Ca pouvait être amicale, mais ce besoin de le sentir avait prit bien plus d'importance et de considération depuis que j'avais découvert les sentiments que j’éprouvais à son égard. Ce n'était pas juste comme ça, c'était comme un manque que je me devais de combler, et je profitai de la bonne entente pour le faire.

Nous nous trouvons enfin non loin d'un lieu de vie, miracle! Je ne montre pourtant aucun signe de joie, disons plutôt que je garde en tête que rien est gagné, et que je dois faire encore un sacré effort pour pouvoir être réellement soulagé. James met à exécution le plan de secours préalablement conclus. Ce moment est hilarant, et je ne peux m'empêcher de rire en voyant la difficulté de la tâche, il faut dire que je n'ai plus huit ans, et que nous sommes tous les deux épuisés par notre journée et notre longue ballade. Nous parvenons cependant à avancer alors que je serre avec force son cou, mes jambes de part et d'autre de son bassin, j'ai peur de tomber, mais je m'y attache tellement fort, que si je tombe, je l'entraîne avec moi. Je tiens cependant à être épargné d'un éventuel reproche sur mon poids et prends les devants pour le lui faire savoir. Mais c'est plus fort que lui, et il tient à me donner son avis." Finalement tu me connais pas si mal.. " Je souris tout de même, si je me vengeais, je prenais le risque de devoir finir la route avec mes deux pauvres petites jambes alors... Je dépose même un baiser sur son visage, qui se veut encourageant au passage. Je me permets de lui faire remarquer qu'il a toujours autant de force et que son corps d'athlète est toujours d’actualité." J'en prends soin en tout cas.. "Un fin sourire se dessine sur mon visage. "J'ai vu.." répondis-je doucement en souriant. Bah oui, les vestiaires, bien qu'on était pas censé regarder l'autre... Nous arrivons dans ce village qui est tellement désert comparé à Miami que j'en ai presque la chair de poule. Je suis peut être parano, en tout cas je tiens à partager cette impression avec mon acolyte. Walking quoi ? " Mon regard se déporte sur lui alors qu'il se met à rire. Il se moque de moi et suscite chez moi un bref rire alors que ma tête se balance de gauche à droite " Tu crois qu'on a été piégé ? "Je hausse les épaules en faisant quelques pas. "J'en sais rien... Peut être qu'il y a eu un virus et qu'on est les seuls survivants" ajoutais-je sur le ton de l'ironie. Mon regard se pose finalement sur une enseigne éclairée. Je propose à James de s'y réfugier. " Allons-y, on n'est pas a ça prêt... Une intoxication alimentaire... "Je souris en m'approchant de celle-ci. "J'espère que tu me tiendra les cheveux quand j'serai entrain de rendre mon repas aux toilettes " Lâchais-je en riant. c'était très fin, j'avoue! Mais il a dit qu'il serait toujours là pour moi ...pour le meilleur comme pour le pire, non?

Nous faisons une entrée remarquée, je me demande même si j'ai encore mes vêtements sur moi étant donné l'attention qu'on nous accorde. Ca commence bien. Je choisis une table un peu plus loin, afin d'y être un peu plus à l'abri de tout ces regards qui me perturbent. Heureusement que James est avec moi, j'aurai eu envie de m'enfuir sans plus attendre. Nous prenons place sur les banquettes, alors que mon regard se ballade de la carte que j'ai sous la main à la serveuse, puis  surtout sur l'homme qui me face. Ma remarque semble bien faire rire James. " T'es sûre de vouloir manger...? " Je souris alors que mon regard se pose avec un faux air concentré sur le menu. "Oh oui, j'ai trop envie de me faire un...un Broutchi Mignalas" Ajoutais-je en fronçant les sourcils. Les noms des burgers donnaient tellement envie d'y gouter! Hmm... Je souris finalement après avoir grimacé, délaissant cette carte pour observer discrètement James qui étudie les différents plats. Son sérieux me fait sourire tendrement, il était encore plus mignon quand il était concentré. Il relève finalement le regard, me forçant à détourner le mien alors que ma main venait de se poser sous mon menton." Non mais vraiment... dans quoi nous sommes tombés.. C'est plutôt drôle non ? " Je hausse les sourcils, laissant entrevoir un sourire amusé. "Oui... Ca le sera sûrement moins quand on criera famine, mais là c'est plutôt drôle effectivement!" Je ris et observe de nouveau la déco qui est assez particulière. Mon attention est détournée alors que je vois James se lever, il vient finalement s'asseoir sur la chaise qui se trouve à proximité de moi, parvenant à me faire chavirer le coeur par cette simple initiative. " Tu veux manger quoi alors jolie demoiselle ? " me demande t-il alors que sa tête vient se poser sur mon épaule. "Je vais rester sur mon premier choix, le broutchi truc là", répondis-je doucement. Ma tête se pose finalement sur la sienne, alors que je souris légèrement, épuisée mais heureuse. "Ce weekend restera gravé à tout jamais dans mon esprit.." fis-je savoir alors que mon sourire s’élargit. c'est vrai, il y avait eu des moments plus douloureux à vivre, mais ceux là nous avaient sûrement aidé à en arriver là tout de même, à ce sentiment que tout était redevenu comme avant entre nous, que tout était plus fort.  

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé

James & Elisha

Tout pouvait être si simple entre nous. Je ne sais pas où se trouvait le problème, le fait est que nous parvenions à rendre les choses si compliquées à chaque fois, ce n'était pas faute de communication, nous passons notre temps à discuter. Mais ajoutez y les non-dits, les reproches et vous obtiendrez la recette parfaite pour un duel sans fin. Nous étions sur la même longueur d'onde, et l'instant d'après, nous avions l'impression de ne plus comprendre l'autre. Je pense que tout ça était entièrement de notre faute... Il était tellement plus facile de nous crier dessus que d'affronter réellement ce que l'on éprouvait ou ce qui se passait entre nous. Parce que si nous le faisions, nous nous retrouverons à vivre ce moment où tout se passe si bien entre nous que nous nous laisserons emporter par notre complicité, et que ca engagerait des choses bien plus importantes entre nous... Et que là clairement, tout était possible! Nous avions franchis cette barrière qu'est l'amitié, qu'importe ce qui se passait après, il resterait toujours des traces de notre rapprochement, chacun des gestes qu'il aurait envers moi serait un geste qui ne serait pas innocent à mes yeux, et je tenterai d'y trouver une signification pour le justifier. C'était ce qui nous attendait, et je pense qu'importe le choix qu'il serait en mesure de faire, plus jamais nous retrouverons notre amitié d'antan, celle-ci était définitivement terminée depuis ce premier baiser, peut être même qu'elle avait prit fin lors de notre ballade dans le parc, lorsqu'il s'était confié sur ce qu'il avait ressenti pour moi il y a de ça quelques années. J'avais surement que l'idée que j'avais de notre relation n'était pas celle que je devais avoir. Chaque fois qu'il avait du croiser mon regard, chaque contact que nous avions partagé avaient du provoquer en lui une vague d’émotion que je n'avais pas été ne mesure de comprendre, et de même percevoir d'ailleurs. Je pouvais comprendre la frustration dont il avait été victime, puisque je me trouvais un peu dans la même position que lui à l’époque; à la seule différence, c'est que lui sait ce que je ressens pour lui. Tout était entre ses mains on dirait. Parce que même si je me disais ne pas vouloir l'attendre, mon coeur lui, était dans l'attente. J’espérais qu'il réalise que lui aussi ressentait des choses pour moi, qu'il était même retombé sous mon charme... J'imagine que je devais prendre mon mal en patience et savourer ce qu'il était en mesure de me proposer là maintenant, peu importe si c'était juste une simple étreinte, voire même un simple regard...

Il me surprend en souhaitant me raccompagner chez moi. Bien sûr que ce n'est pas raisonnable, je dois chercher à me protéger, pourtant je fonce tête baissée, comme si la question ne se posait même pas. Nos échanges paraissent tellement plus léger depuis ce baiser qu'il s'est enfin décidé à m'accorder. Ca ne devrait pas être le cas, il devrait sûrement culpabiliser, se lamenter, prendre ses distances afin de ne pas fauter une fois de plus, mais il ne le fait pas. Il est là, plus présent que jamais, avec ce sourire enjoué qui me fait tourner la tête. Nous avons retrouvé notre complicité, tout paraissait simple à nous observer. Ça ne devait pourtant plus l'être, mais nous semblons plus proche que jamais, comme si ce baiser venait d'effacer l'ardoise de nos paroles et nos actes. Nous sommes peut être insouciant et naïf d'agir ainsi, mais ce simple moment m'apporte tellement de réconfort que je ne laisserais personne le gâcher. Cette panne aurait dû être un supplice pour nous. Nous venions d'enchainer deux jours deux services, ajoutés à notre semaine de boulot hebdomadaire, plus ces quelques pauvres heures de sommeil, nos nerfs en vrac après tant d’émotion... Pourtant, c'était tout l'inverse. Nous sommes plus absorbé par notre discussion qui part dans tous les sens que du problème qui s'impose réellement à nous. Il va cependant de soi qu'il faudra s'y attarder. La nuit va bientôt tomber, et les chances de repartir rapidement d'ici se voyaient largement réduite alors que les minutes défilent à tout allure. Nous entamons cette marche qui nous mènera au village le plus proche. Ce dernier ne peut s'empêcher de me faire remarquer que sa présence semble indispensable pour la jeune femme que je suis. Je ne manque pas l'occasion de contourner cette question, de laquelle en ressortirai une réponse évidente. Je préfère lui retourner cette évidence. " J'ai bien vécu sans toi durant ces années... alors bon.. ". Je grimace, faussement blessée. Énième coup bas de sa part. "Tu n'as pas vécu... Tu n'as pas arrêté de penser à moi, à ce jour où tu pourrais de nouveau observer ce merveilleux visage angélique!" M'amusais-je en prenant un ton presque poétique. Il me fait savoir qu'il est content que tout ça nous soit arrivé, puisque ça nous permet de passer un peu plus de temps ensemble. Chose étonnante, j'ignorai que même dans un moment pareil ma présence pouvait lui être si agréable. Il va cependant de soi que je n'aurai pas refuser de le revoir malgré notre relation tendue et définitivement confuse." Tu m'intimides peut-être.. ". Je ne peux retenir un rire face à cette réponse. Enfaites, ca semblait complètement irréel, surtout pas venant de James. "Moi intimider le grand James Mayer... Hmm... J'y crois pas!" Repondis-je en le pinçant les lèvres doucement. Nous avançons sur cette route qui nous rapproche de la prochaine ville. Le bonheur de la voir au loin est de courte durée, je n'ai réellement plus l’énergie pour faire un mètre de plus, et là il y en a tellement à parcourir que je suis découragée. James suit cependant sa promesse et accepte de me porter, me donnant une occasion de plus d'être proche de lui. J'en profite pour lui faire savoir que son corps n'a pas changé. Il est toujours plaisant à voir, à toucher... Il est toujours aussi musclé, à la seule différence, c'est qu'il fait un peu moins garçonnet qu'il y a 6ans! Ma remarque n'est pas fondée. C'est vrai, quand aurais-je pu voir ça? Nous avions fait la promesse de ne pas regarder lorsque nous étions en petite tenue dans ce vestiaire." Ah bon ? Comment est-ce possible ? ". Je ne vois aucune solution pour me défendre ou trouver une excuse valable à lui fournir. "Je... J'ai peut être eu le temps de le constater lorsque nous attendions devant le sèche-linge l'autre fois." Je l'entends rire, alors que j’écarquille les yeux, ayant l'impression d'être montré du doigt. " Bah quoi? Il y a rien de dramatique?! Tu peux pas te balader avec ton p'tit corps sexy sous mes yeux et espérer que je détourne le regard."

Notre arrivée suscite chez nous des réactions diverses. C'est asse hilarant enfaites. J'ai l'impression de me retrouver victime d'une mauvaise plaisanterie, une de plus. Cette ville morte suscite chez moi un rire nerveux." C'est une caméra cachée, c'est obligé.. Ou alors nous sommes maudits. "  Je hausse les sourcils en l'observant. "Faudra se faire une raison... Lorsque nous sommes à deux,  le destin semble prendre un malin plaisir à nous en faire voir de toutes les couleurs! Le sort s'acharne sur nos deux pauvres petites âmes!" C'est vrai qu'on était pas en reste. L'accident, l'accident de plomberie, nos retrouvailles dans ce trou perdu, l'unique chambre d'hôtel disponible, la panne de voiture... Je ne sais pas si le fait d'être à deux nous attirait des ennuis, mais une chose est sûre, nous les accumulions! Nous décidons de nous restaurer, bien que l'endroit m'inspire guère confiance, je compte sur le soutien de James pour se montrer présente lorsque j'aurai la tête par dessus des toilettes." Ooouuh vision d'horreur. " Je ne peux m'empêcher de rire aux éclats. Je pouvais lui accorder cette réplique, c'était loin d'être sexy à imaginer." Mais après tout.. J'ai dit pour le meilleur et pour le pire non ? "Mon rire s'estompe, laissant la place à un sourire satisfait. "Pour le meilleur..et pour le pire!" Acquiesçais-je en me tournant afin de croiser son regard tandis que ma main pousse la porte qui mène au restaurant. Cette phrase pourrait prendre tout son sens, et j'y accordais une attention particulière, ça me plaisait bien en fin de compte. Ouais, j'aimais décidément cette petite phrase qui représentait assez bien notre situation. Le pire on connaissait, pourtant, nous étions toujours là, comme deux acolytes, impossible de se passer l'un de l'autre, peu importe les difficultés rencontrées.

Attablée, j'observe plus attentivement le décor dans lequel nous nous retrouvons. C'est particulier. Mais ça colle assez bien avec les personnes présentes qui nous dévisagent toujours. James profite de mon inattention pour se rapprocher physiquement de moi, optant pour un siège bien moins confortable, mais qui lui permet cependant de pouvoir me toucher. Sa tête se pose sur la mienne, alors que je confirme ma commande après qu'il me l'ai demandé. " C'est souvent le premier choix le meilleur.." Cette réplique me fait esquisser un sourire doucement, profitant qu'il ne peut voir mon voir mon visage pour laisser libre court à cette expression de visage un peu pensive. Si seulement il pouvait s'en inspirer pour sa propre situation amoureuse. "Souvent oui..." répliquais-je avec une voix plutôt douce. Il n'était pas nécessaire d'en rajouter, ce n'était pas le moment de rentrer dans un débat, pas maintenant que la tempête était passé. Nous aurions tout le temps à Miami pour se crier dessus et être en désaccord. Ma tête repose sur la sienne alors que je suis parvenue a faire abstraction de ce lieu dans lequel nous nous trouvons. La main de James vient caresser la mienne, dans un geste qui paraît si naturel que je ne relève pas, bien que j’apprécie ce contact. Je dois profiter que le drapeau blanc soit hissé pour lui faire part de ma pensée sur ce week-end, qui reste exceptionnel à mes yeux, malgré qu'on pourrait penser le contraire. Il relève la tête, me forçant à en faire de même alors que nos yeux se retrouvent planter dans ceux de l'autre. La proximité m'inspire quelques souvenirs alors que je tente de dissimuler ce léger trouble qui m'envahis. Ses lèvres viennent se poser au bord de mes lèvres, me laissant un goût de trop peu. Pour dire vrai, je meurs d'envie de l'embrasser là maintenant, et mes yeux ont le malheur de se poser sur sa bouche qui représente comme une drogue pour moi. Je sais que je ne peux pas, mais j'en ai tellement envie. Heureusement, le fait que son regard soit toujours posé sur moi m'incite à faire un effort et à me concentrer uniquement sur ce dernier, bien que ca ne soit pas vraiment mieux pour calmer cette attraction entre nous. Je perds toute émotion sur mon visage alors que je n'ai d'yeux que pour James. Une voix interrompt malheureusement cet échange intense. Nous sommes pris de cours, comme si nous venions de nous faire prendre la main dans le sac. Je me redresse et reprends la carte en main, comme si je n'avais pas encore regardé cette dernière. James prend la parole, alors que ses allusions attisent rapidement mon amusement. Effectivement, la politesse semble être restée au comptoir. Je tente de me remettre avant de rire nerveusement et de prendre le risque de passer à côté de mon dîner. Je commande un soda, valait mieux éviter l'eau je pense... La femme nous laisse après avoir noté sur son bloc note. Pas de sourire, rien... James se tourne de nouveau vers moi." Pas très aimable celle-là.. " Je me penche sur la table, voulant partager un rire complice avec lui."Ca fait peut être depuis longtemps qu'elle n'a pas vu un aussi bel homme rentré dans cet endroit... Et qu'elle est fortement déçu de voir que tu es accompagné" lachais-je en haussant les épaules. " Elle nous a coupé en plus... Où en étions-nous ...? " Mes avants bras viennent se poser sur la table, alors que cette proximité entre nous semble faire sa réapparition. Je souris, remarquant que je me mordille une fois de plus légèrement la lèvre en l'observant. Son sourire me déstabilise, j'ai l'impression de perdre mes moyens. "Hmm... Tu disais à quel point je pouvais être parfaite à tes yeux. Et puis que ta vie n'avait pas de sens sans moi..." C'était faux, mais quitte à nous replonger dans un moment intime, autant essayer de le pousser à la confession, bien que tout ca sortait tout droit de mon imagination et qu'il ne tomberait sûrement pas dans le panneau.