Oui, j'étais à peu près certain que ça allait être de mieux en mieux entre nous. Et ça reviendrait donc à nous rendre de plus en plus accrocs finalement. Elle avait donc visé en plein dans le mille, quelques heures plus tôt, dans le bar. Quand nous avions mentionné ce risque là qui était donc maintenant en train de s'avérer tout à fait vrai. Mais franchement tant pis. Je ne comptais pas faire marche arrière maintenant. C'est très possible en effet ... Mais quand même ... Ce serait plus pratique dans un lit plus grand. Et moins bruyant. Commentai-je sur un ton moqueur. Ou bien je te prendrai sur le sol ... Ou contre le mur. Ajoutai-je bien plus sérieusement. Presque plein de promesses. Dans tous les cas, je ne doutais pas un seul instant que ça allait être de plus en plus chaud entre nous, en effet. Et c'était loin d'être fait pour me déplaire. Je ne pu que sourire de ravissement devant le rire qu'elle laissa encore échapper, après avoir mentionné les marques dans son cou, comme étant des blessures de guerre. Je souris avec une certaine tendresse. Avant d'afficher une pointe de déception en réalisant que je devais partir. J'étais déjà bien en retard, je craignais que ma nourrice ne décide de me planter à l'avenir, par crainte que je ne lui fasse de nouveau un coup pareil. Après quelques secondes d'immobilité, je trouvai enfin le courage de me lever et de commencer à me rhabiller.

Avant de terminer, je m'excusai quand même pour être certain qu'elle ne m'en voulait pas et ne me voyait pas comme un enfoiré. D'un côté, notre relation n'était pas supposée être chargée en tendresse et tout ce qui s'ensuit. Je soupirai d'aise quand elle prolongea le baiser, avant de s'asseoir sur le bord du lit. Je souris à sa question et vins m'accroupir devant elle, pour planter mon regard dans le sien et poser mes mains sur ses cuisses. Je te jure que non. Je n'ai même jamais été marié. Je ne suis pas fan du mariage en lui même de toute façon. Lui assurai-je pour la rassurer. J'eus un petit rire quand elle insista quand même, maintenant sur la possibilité d'une fiancée ou d'une petite amie. Je suis le type le plus galant et respectueux des femmes que tu connaisses, mais tu me penses capables de tromper une fille ? Je la taquinais, bien sûr. C'était une façon de lui faire comprendre que je n'étais vraiment pas ce genre de type. Non, je te promets qu'il n'y a absolument aucune femme dans ma vie. Je comprends que tu doutes, mais je t'assure que tu n'as pas à t'inquiéter. S'il fallait que je le lui dise et le lui répète à l'infini pour la rassurer, je le ferais. Je souris un peu quand elle demanda ce que je pouvais avoir à cacher. Mieux valait qu'elle ne le sache pas. J'ignorais quelle serait sa réaction si elle apprenait que j'élevais seul trois enfants. Mais pas une réaction très positive, j'en étais certain.

Elle était tellement jeune ... Je ne voulais pas l'impliquer de près ou de loin, dans les galères que je pouvais traverser en étant seul avec mes enfants. Admets quand même que tout ce mystère autour de moi, est assez excitant ... Crois moi, ne pas savoir c'est toujours plus excitant. Je tapotai doucement ses cuisses avant de me relever et chercher ma chemise du regard. Mais elle était restée dans la pièce d'à côté, certainement toute déchirée. Heureusement, elle avait gardé l'autre que je récupérai donc et enfilai. Enroulée dans son drap, elle me raccompagna jusqu'à la porte d'entrée. Elle y récupéra ma chemise et je récupérai ma veste que j'enfilai. Je t'autorise à la jeter. Je ne précisais pas que j'en avais plein de toute façon. Même si ça semblait assez évident. Sur le pas de la porte, je vins déposer un baiser sur son front. J'aurais adoré l'embrasser, mais je craignais trop de jouer avec les limites entre "sex friends" et une véritable relation de couple. Je me contentai donc de ça en guise d'au revoir, avant de filer. Une fois chez moi, je m'excusai vraiment beaucoup auprès de ma nourrice qui m'assura que ce n'était pas grave du tout. Après tout, c'était la première fois qu'un truc pareil arrivait ! Je fus donc rassuré et pu aller me coucher, le coeur léger. Pour une courte nuit d'ailleurs. Quand je croisai Alicia dans l'ascenseur plusieurs heures plus tard, je la saluai avec un petit sourire, pas certain de savoir quel comportement adopter une fois seuls tous les deux dans l'ascenseur. Je n'étais pas même certain de pouvoir lui demander si elle avait bien dormi, quand bien même nous n'étions que deux. Je me contentai donc finalement de garder le silence.

M'entendre lui dire "ce genre de choses", la mettait donc dans tous ses états. J'aurais presque pu en rajouter une couche juste pour la taquiner, si elle n'avait pas émit l'idée qu'on aille chez moi à la place de chez elle, pour plus de confort et tout ça. Je ne m'attendais pas à ça. Et si on allait plutôt à l'hôtel hein ? Ce serait encore plus confortable que chez moi. Bon ok, elle se douterait sans mal que ce n'était pas la seule raison, vu la façon dont je m'étais tout de suite figé à son idée. Et elle se doutait que ça cacherait quelque chose. Que ça faisait partie de tout le mystère duquel je m'entourais. D'ailleurs, je devais filer. Mais avant ça, quand bien même j'étais très pressé, je pris le temps pour la rassurer sur le fait que j'étais célibataire. Je ne voulais pas qu'elle s'inquiète à l'idée de "piquer" le mec d'une nana. Ce n'était clairement pas le cas. Je fus rassuré quand elle confirma qu'elle ne m'imaginait pas tromper la femme qui partagerait ma vie. Taquin, je lui fis remarquer que ça pouvait être excitant, tout ce mystère autour de moi. Elle confirma que c'était le cas. J'arquai un sourcil quand elle fit mention d'une référence que je n'avais pas. Christian Grey ? Je connais pas. Enfin j'en ai entendu parler comme tout le monde je suppose. Mais c'est pas vraiment le genre de truc que je regarde. C'était plus un truc pour ma soeur ça. Un truc de nana quoi.

Je récupérai et enfilai la chemise qu'elle avait embarqué la fois précédente, avant de filer. Je fis la moue quand elle ne manqua pas de me faire remarquer que je n'avais pas à lui autoriser ou lui interdire quoi que ce soit, en dehors du bureau. Quand même, ce caractère...C'était une façon de parler ...Je levai les yeux au ciel pour lui montrer ce que je pensais de son besoin d'insister là dessus. Même sur le plan sexuel alors ? Me moquai-je une dernière fois, avant de déposer un petit baiser sur son front et filer enfin. Quand bien même j'aurais adoré prolonger tout ça en sa charmante compagnie. Je la revis bien assez tôt, dans l'ascenseur du magazine. Et durant les jours qui suivirent, nous ne fîmes quasiment que nous croiser. Et quand nous nous parlions, les mots et le ton étaient très professionnels. Arriva la semaine de lancement du nouveau numéro et avec ça, le stress et la fatigue que ça occasionnait toujours. Le jeudi, je rentrai un peu plus tôt. Et le soir même, je pris le temps de regarder le film dont m'avait parlé Alicia, juste pour savoir l'image qu'elle avait de moi. Mouais. Je ne voyais pas du tout la ressemblance. A la fin du film, je regardai mon téléphone avec beaucoup d'insistance, hésitant à lui envoyer un sms. Finalement, je le fis. Vraiment, je ne suis pas certain de saisir la ressemblance avec ce Grey. Elle n'eut pas vraiment le temps de me répondre, que je lui envoyai un nouveau message dans la foulée. Et si je nous réservais une chambre pour demain soir ? J'adorerais décompresser de cette semaine, avec toi. Le sous entendu était évidemment très clair, compte tenu de notre relation. Nous n'allions pas décompresser autour d'un verre -même si on pourrait bien en avoir également- ni en jouant aux cartes. Une cravate bleue marine ça fera l'affaire ? Je n'en porte pas de grise.