Je n'étais pas certain que parler de son ex soit une très bonne idée. J'avais cru comprendre qu'il avait été un sacré con avec elle. Un salopard violent. De la pire espèce quoi. Le genre de mec que j'avais une furieuse envie de démolir. Bref, c'était sans doute encore un mauvais souvenir pour elle. Et de mon côté, ça me dérangeait de savoir ce par quoi elle avait du passer. Elle semblait trop jeune pour avoir traversé ce genre d'épreuve. Mais soit, c'était comme ça. Et maintenant, elle se coltinait un vieux qui ne pensait qu'à se la taper. Ce n'était pas tout à fait ça, il est vrai. Mais dans le fond, ce n'était quand même pas si loin compte tenu de notre relation. En tout cas, j'espérais que je n'allais pas l'empêcher de donner sa chance à un type bien et bon sous tous rapports, à cause de ce que nous partagions justement. Parce qu'il semblait évident que nous n'allions pas continuer comme ça une éternité. Mais je ne me posais pas trop de question à propos de tout ça. Je me contentais de profiter pleinement de ce que nous avions, sans trop y penser tout court. Et justement, installé dans la télévision tout contre elle, je réalisais un peu plus à quel point elle était fantastique. Sur tous les plans. Je fondais totalement et elle ne manqua pas de le remarquer. Bien sûr, je ne lui avouai pas le fin mot de mes pensées. Mais je mentionnai tout de même le fait que je la trouvais intéressante, précisant qu'elle était différente des autres personnes de son âge. Elle ne répondit rien, plutôt concentrée sur ce qu'elle avait prévu pour moi. Ouais, j'avais assez confiance pour la laisser faire, comme je l'avouai à mi voix. Et je n'eus aucun regret vu ce qu'elle m'offrit ensuite.

Toutefois, elle m'abandonna littéralement pour aller se griller une clope. Un vrai fléau ce truc. Je ne regrettais pas d'avoir arrêté. Je la rejoignis tout de même avec la couette que j'enroulai autour de nous deux. C'est pas si difficile d'arrêter quand on a une bonne raison de le faire. Marmonnai-je tout bas, visage toujours enfouit dans son cou. J'avais moi même arrêté presque du jour au lendemain, en apprenant que j'allais être père. C'était il y a six ans et je n'avais ensuite plus jamais repris. Quand elle balança sa cigarette, je la fis se retourner pour la câliner plus fort encore. Nous étions terriblement bien là, au chaud dans la couette. Elle en sous vêtements et moi avec le peignoir de l'hôtel. Je souris un peu en sentant sa main monter et descendre dans mon dos et me laissai totalement aller quand elle me fit quelques baisers tout chauds au creux du cou. C'était vraiment agréable. J'adorais ça ! Quand elle redressa le visage, j'en fis de même, croisant au passage son regard brillant. Elle était vraiment belle. Toujours plus à mes yeux me semblait-il. Je lui rendis tout de suite son baiser sans me faire prier. C'était tellement agréable ça aussi. Et je me contentai d'un hochement de tête positif quand elle fit remarquer qu'on devrait rentrer. Je la suivis et levai les yeux au ciel alors qu'elle s'étalait en travers du lit. Je m'en fous, c'est moi qui ais la couette. Je fis d'ailleurs mine de me coucher au bord du lit, enroulé dans la couette. Mais quand elle tenta de m'en piquer un bout, je la rouvris pour l'accueillir contre moi, son dos contre mon torse. Nous étions bien au chaud tous les deux maintenant. L'un contre l'autre, comme j'adorais. Et je n'eus aucun mal à trouver le sommeil dans cette position d'ailleurs. Et je dormis si bien cette nuit là, que ce ne fut pas moi le premier à me réveiller au petit matin. Je n'avais donc pas la possibilité de la regarder dormir comme la première fois. Contrairement à elle dont je sentais le regard sur moi quand je repris peu à peu connaissance. Me regarde pas dormir... Grommelai-je d'une voix rauque, en tentant de dissimuler mon visage dans les oreillers.

Je ne voyais pas vraiment quand elle pourrait trouver le temps de décrypter tous mes tatouages. Soit, j'étais souvent torse nu, voir entièrement nu, devant elle. Mais elle n'avait alors pas franchement le temps de me regarder des masses, vu que quand j'étais nu c'était parce que nous étions en train de faire l'amour. De toute façon, c'était moi qui risquais de ne pas lui laisser l'occasion de trop détailler mes tatouages. Que je la laisse les regarder c'était déjà énorme. Pourtant, on ne pouvait pas dire qu'ils étaient simples à décrypter.  Il fallait être carrément devin pour saisir que les colombes dans mon dos représentaient mes enfants, que la sirène c'était pour mes filles mais que la tête de mort dans ses bras étaient une représentation de ce que nous avions du traverser avec leur mère. Quant à tous les autres, c'était juste l'histoire depuis le début. Ma famille au grand complet, mes ambitions, mes rêves de gosse et mes rêves plus récents, une description plus ou moins claire de mon caractère ... Bref, tout était fait de façon assez détournée pour que ce ne soit pas simple du tout de saisir quoi que ce soit. Bon courage pour comprendre. Soufflai-je sur un ton assez moqueur. Et puis d'ailleurs, quand je me réveillai le lendemain matin, elle était en train de me regarder. Evidemment, je ne pensais plus du tout à notre conversation de la veille au soir et ne bronchai donc pas trop par rapport à ça. J'avais bien trop la tête dans le cul pour ça de toute façon.

Finalement, ce fut à grands renforts de gestes tendres et délicieusement doux, que je me réveillai peu à peu. Maintenant j'avais un peu plus le sourire grâce à elle. Et avec ça, ça réveilla mon désir. J'étais tellement bien là avec elle, contre elle. Ce n'était définitivement pas du sexe pour du sexe. C'était elle très précisément, qui réveillait toutes ces envies chez moi. Je pris donc doucement place sur elle, comme si je la testais avant de lui avouer que j'avais -encore- envie d'elle.  Mais de toute évidence je m'inquiétais pour rien puisqu'elle m'avoua en avoir envie également. Et à peine avais-je glissé mes doigts sur son intimité, qu'elle réagissait assez fort en poussant un râle et en basculant la tête en arrière. Je ne mis pas bien longtemps avant d'unir nos corps. Mais en restant très doux. Comme ce fut le cas durant les longues minutes qui suivirent.  Je bougeais à peine. J'étais plus concentré sur les frottements de nos corps. De mes hanches entre ses cuisses, mon ventre contre le sien. Ne manquait que sa poitrine toujours parée de son soutien gorge. Mais ce n'était pas grave. Il y avait également nos baisers, nos caresses, nos échanges de regards. C'était particulièrement intense cette fois il fallait bien le dire.  J'accélérai tout de même un peu la cadence après un long moment à cette faible allure, sans pour autant y aller vraiment vite. Je restais assez lent et elle semblait apprécier.

Elle joignait ses mouvements aux miens, en se contractant parfois autour de moi. Je laissai échapper quelques soupirs et quelques gémissements de plaisir. Quand ses doigts glissèrent dans mes cheveux, je fermai les yeux en affichant un petit sourire de bien être. Et quand elle déposa de délicats baisers sur ma mâchoire et dans mon cou, je ne pu qu'apprécier également. C'était vraiment très bon. Et ça dura encore bien longtemps avant qu'on ne jouisse ensemble. Mes mâchoires se crispèrent, mes poings se serrèrent autour de l'oreiller sous sa tête et je fermai fort les yeux. Ce ne fut qu'ensuite que je laissai enfin échapper un gémissement de plaisir, quand je me laissai doucement retomber sur elle, à bout de souffle. C'était parfait. Confirmai-je avec un petit sourire tendre. Nous nous embrassions une dernière fois avant que je ne m'allonge contre elle sur le lit, pour attraper le menu et choisir avec elle le petit déjeuner. J'appelai ensuite le room service, avant de me blottir de nouveau contre elle. Je renfilai mon peignoir avant d'aller ouvrir la porte pour récupérer notre petit déjeuner quand il arriva. Et nous allions le prendre tranquillement sur la terrasse. Après ça, nous prenions notre douche ensemble. Pour le coup, nous prenions vraiment tout notre temps. Comme si nous n'avions aucune envie de voir les choses s'arrêter et qu'on soit forcés de se séparer. C'était bien le cas à vrai dire. Mais ça fini quand même par arriver. Nous retournions dans la chambre pour nous habiller et elle vint près de moi pour m'embrasser. Je l'attrapai doucement par son haut pour la garder près de moi pendant que je lui rendais son baiser. Après ça, il fallut bel et bien se résoudre à la laisser filer !

Malgré tout, je fus quand même très ravi de retrouver mes enfants et de passer le reste de mon week end avec eux. Quand bien même je ne pouvais m'empêcher de penser à elle et de me demander quelle serait sa réaction si elle apprenait que j'étais un père célibataire. Mais à chaque fois que je me posais cette question, je me moquais de moi même en me répétant qu'elle pendrait évidemment la fuite. Alors non, je n'allais pas le lui dire. Je ne voulais pas que les choses s'arrêtent si vite entre nous. Surtout que c'était ... Vraiment top ! Le lundi matin, je réalisai que j'étais d'excellente humeur à l'idée de la croiser de nouveau. J'avais même un grand sourire quand j'approchai de l'ascenseur dans lequel je la retrouvai. Quand les portes se fermèrent, on se tourna naturellement l'un vers l'autre et échangeâmes un tendre baiser. Salut ... Soufflai-je d'une voix douce, en portant une main à sa joue pour la lui caresser avec délicatesse. T'as passé un bon week end ? Lui demandai-je en me reculant quand même d'un pas mais sans pour autant la quitter des yeux. Quand l'ascenseur s'arrêta, je lui volai un dernier tendre baiser puis les portes s'ouvraient et nous sortions en faisant tout à fait mine de rien. Et ce fut ainsi durant tout le reste de la semaine. Quant au week end qui suivit, je n'envisageais pas vraiment d'aller la voir. Je pensais plutôt passer ces deux jours entiers avec mes enfants. Mais mon frère choisit ce dimanche pour me demander si je pouvais lui laisser mes enfants, pour qu'ils passent un peu de temps avec les siens. Aussitôt, je pensai à Alicia. Et j'acceptai donc sans me faire prier. Je me sentais quand même un peu mal, j'avais l'impression de les abandonner.  Je les déposai chez lui avant de rentrer chez moi et après une courte hésitation, j'envoyai un sms à Alicia pour savoir si elle était disponible cet après midi. Puisque c'était le cas, j'enfilai une paire de Rangers, une veste épaisse et attrapai mon casque de moto avant d'aller rejoindre celle ci dans mon garage. Je filai en direction de chez elle et m'arrêtai quand même en cours de route pour lui acheter un casque et une veste. Quand je fus en bas de son immeuble, je lui envoyai un autre message pour lui demander d'enfiler une tenue chaude et de me rejoindre en bas. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que je l'attendais de pied ferme, debout devant ma moto, avec le casque dans une main et la veste dans l'autre.

Je n'étais moi même plus très sûr de savoir où nous étions en train d'aller tous les deux. Soit, nous n'étions pas un couple et nous n'allions pas le devenir. Mais n'étions-nous pas en train de nous attacher un peu trop fort l'un à l'autre ? Parce que sérieusement, j'adorais beaucoup plus que juste le sexe avec elle. J'aimais discuter avec elle, j'aimais plaisanter et faire le con avec elle, j'aimais également beaucoup ce qu'elle était. Mais ... Non, rien à voir avec une histoire de couple. Nous étions simplement proches comme de bons amis. C'était sans doute ça que nous étions en train de devenir. De très bons amis qui couchaient ensemble. Ce qui était assez fréquent à vrai dire. Rien de choquant ni rien donc. En tout cas, chaque moment partagé avec elle était incroyable et je ne pouvais m'en passer. Quand ça prenait fin, j'étais toujours un peu déçu. Comme ce matin là quand je la laissai filer la première après qu'on ait échangé un baiser. Mais il le fallait évidemment. Et puis j'allais retrouver ensuite mes enfants et ça c'était forcément chouette ! Je fus quand même sacrément heureux de la croiser à nouveau dès le lundi matin, dans l'ascenseur. Dès que les portes se refermèrent, on prit le temps de s'embrasser tout naturellement. Comme si c'était on ne peut plus normal. Ah bon ? Tant que ça ? J'ai rien fait de spécial ... A part passer une nuit avec elle à vrai dire. Je souris un peu et lui volai un dernier baiser avant que les portes ne s'ouvrent et qu'on n'entame une nouvelle semaine de boulot, sans avoir plus de contact que ça entre nous. En tout cas, je n'en avais pas plus avec elle qu'avec les autres. J'étais juste plus calme et plus patient avec elle que je ne l'étais au tout début.

Dès le week end qui suivit, l'occasion se présenta pour moi d'aller de nouveau la retrouver. Je n'allais évidement pas m'en plaindre. Au lieu de ça, j'eus l'idée de lui faire faire un tour en moto. Sans pour autant la prévenir. Je me contentai de lui conseiller de porter une tenue chaude, sans en préciser la raison. Et quand elle me rejoignit au pied de son immeuble, sa réaction fut encore plus vive que ce à quoi je m'attendais. Et j'étais absolument ravi de savoir que c'était grâce à moi qu'elle était aussi heureuse tout à coup. Je ris de bon coeur quand elle se jeta à mon cou pour déposer plein de baisers sur mon visage. J'enroulai doucement mes bras autour d'elle, avec toujours son casque et sa veste dans les mains. Elle se recula un peu pour observer ma moto avec une véritable fascination et un émerveillement certain. Rien que pour ça, ça valait le coup ! C'est si facile de te faire plaisir ... Constatai-je avec un petit sourire amusé. Enfin c'était facile pour moi qui avais déjà la moto, bien sûr. Je l'aidai à enfiler sa veste et son casque avant de prendre le temps de lui expliquer comment s'installer sur la moto et insistant bien sur le fait qu'il faudrait qu'elle me tienne bien. Je souris quand elle me fit remarquer que j'étais sexy et puis ris de nouveau quand elle mentionna nos chaussures semblables. En effet c'était le cas. Je ne pu m'empêcher de lui voler un bref baiser claquant sans rien dire, avant de reprendre place sur ma moto. J'enfilai mon casque le temps qu'elle s'installe dans mon dos et enroule ses bras autour de ma taille. Prête ? Bien sûr qu'elle l'était. Elle avait même l'air toute excitée à l'idée de cette balade en moto !

Je ne perdis pas plus de temps. Dès qu'elle fut installée et bien accrochée à moi, je démarrai. Je pris quand même mon temps pour quitter la ville. Et une fois en dehors, j'accélérai sérieusement. Elle ne semblait pas effrayée ni rien alors je poursuivis sur ma lancée. Je roulai et roulai encore et encore. Après un long moment enfin, puis je finis par ralentir et finalement m'arrêter tout à fait devant un petit restau' qui avait l'air assez sympa. Je retirai mon casque et attendis qu'elle descende avant de faire de même. Je l'aidai à ôter son casque et lui offris un grand sourire. Ca va ? C'était comment ? Je caressai sa joue avec douceur. Viens on va boire un verre.Je la pris assez naturellement par la main et l'entraînai dans le restau. Il était trop tôt pour dîner mais pas pour manger un morceau juste comme ça. Et je savais qu'elle ne serait pas contre vu qu'elle avait toujours faim ! Notre commande fut rapidement prise et en l'attendant, nous discutions tranquillement tous les deux. Quand un homme s'attarda à notre table, les bras chargés de roses rouges. Alors les amoureux ! De sortie pour fêter la Saint-Valentin ? La Saint-Valentin ? Quand ? Aujourd'hui ? Je n'étais pas au courant. Ah si ... Oh merde j'avais totalement oublié ça ... Une rose pour la jolie demoiselle ? C'est seulement 3$ pièce ! Nous ne somme pas ... Commençai-je avant de m'arrêter. D'accord, je les prends toutes. Toutes ... ? Toutes ! Je lui payai la moitié avec les quelques billets que j'avais dans mon porte feuille et lui fis un chèque pour le reste. Il avait l'air vraiment choqué. Et en même temps ravi d'être débarrassé de tout ça en si peu de temps. Je récupérai les roses pour les placer sur le siège libre près d'Alicia qui avait d'ailleurs l'air aussi choquée que le vendeur. Quoi ? Fais pas cette tête ... Toutes les femmes devraient être chouchoutées. Je ne suis peut-être pas ton petit ami mais j'adore te faire plaisir !