Cela faisait deux semaines que nous étions rentrés de St Petersbourg et la vie avait reprit son court. Ena avait retrouvé son travail, moi mes cours à la fac et mes entraînement de patin. Je n'avais pas fait de crise depuis quatre jours, ce qui était en soit un exploit et aujourd'hui j'avais rendez vous chez le cancérologue. Nerveuse je m'étais réveillée de bonheur, laissant Ena dormir encore un peu. Il avait dut travailler dur sur ses dessins car il avait prit du retard avec leur voyage en Russie et du coup il avait passé des nuits à travailler sur sa bande dessinée. J'étais encore en pyjama, les cheveux en bataille je me dirigeais vers la cuisine afin de lui préparer son petit déjeuner. Des pancakes, un bon verre de jus d'orange pressé à la main et une tasse de café, voilà qui lui ferait surement plaisir. Alors que je préparais les pancakes une odeur désagréable me monta au nez et les laissant sur le feu je partis précipitamment dans les toilettes. Je rendis tout ce que j'avais dans l'estomac, essayant tant bien que mal de tenir mes long cheveux encore emmêlés. La tête dans la cuvette j'attendis patiemment que cela ce passe avant de me relever et d'aller dans la salle de bain afin de me rincer la bouche et laver les dents. Ena n'avait rien entendu et c'était tant mieux, il se serait inquiété pour rien. C'était surement le début d'une gastro, rien de plus. Lorsque j’eus fini de me laver les dents j'allais sortir de la salle de bain lorsque je sentis une odeur de bruler. « Merde mes pancakes ! » Je me précipitai dans la cuisine et de la fumée commençait déjà à envahir la pièce, laissant dans l'air une odeur qui piquait au nez. Ne cherchant pas à comprendre je pris la poêle et la mis dans l'évier faisant couler de l'eau froide dessus. La fumée n'en fut que plus forte et c'est en toussant que j'allais ouvrir la fenêtre pour pouvoir respirer. Ena allait me tuer, j'avais faillis mettre le feu à son appartement et je savais qu'il arrivait car Jake venait d'arriver en courant. « Merde merde merde ! » Je n'étais pas souvent vulgaire mais là j'étais énervée après moi même, j'avais mis la vie d'Ena en danger tout ça pour une histoire de gastro. Je le vis alors arriver et c'est avec un air gêné que je me tournais vers lui, la poêle contenant les pancakes cramer dans la main. « Je voulais juste te préparer le petit déjeuner... »J'allais me faire tirer les oreilles et je l'aurai bien mérité alors posant la poêle sur la gazinière je m'approchais d'Ena, la tête baissé, toussant encore à cause de la fumée que j'avais respiré.
   

J'avais travaillé toute la nuit sur mes dessins. J'étais très inspiré avec le week-end que nous avions passé. Nous avions vécu beaucoup de belles choses, comme de perturbantes mais comme toujours entre nous, ça nous avait rapproché. Nous prenions soin l'un de l'autre et c'était notre force. Grâce à cet amour qui naissait et grandissait entre nous, j'étais plein d'inspiration tellement que je ne m'arrêtais pas de la nuit, sans m'apercevoir que les heures passaient. Une fois terminé, j'allais dans la chambre voyant Maëva dormir avec Jake au bout du lit je souriais puis je vis l'heure et je m'en voulais de l'avoir tant laissée seule. Alors j'allais dans le lit la prendre dans mes bras et m'endormir. Je ne me réveillais pas de si tôt, du coup. Je dormais bien, Maëva dans mes bras, je ne remarquais même pas quand elle se réveillait. Ce qui me réveilla, c'était l'odeur de fumée et l'agacement de Jake à mes pieds. J'ouvrais les yeux et le caressais, me levant en caleçon sans réfléchir j'allais dans le salon et je découvrais de la fumée partout, la fenêtre ouverte et Maëva la poêle à la main, des pancakes brûlés. Elle la posa, la tête baissée s'approcha de moi comme un chien battu. Du coup, cela me fit sourire, automatiquement. Trop mignonne, quoi. Je la laissais arriver jusque moi. La fenêtre était ouverte, le feu éteint, il n'y avait rien à faire d'autre. Je lui levais le menton une fois qu'elle était face à moi, Jake allait sur le balcon. « Ma chérie.. fais pas cette tête, ça arrive. » soufflais-je alors un petit sourire moqueur aux lèvres. Je la prenais tendrement dans mes bras. « Va mettre ta machine pour ne pas encombrer tes poumons au lieu de faire le petit chien battu. » soufflais-je en souriant. J'allais jeter les pancakes crâmés et mettre la poêle dans l'eau pour ne pas qu'elle brûle davantage. Je préparais du fromage blanc avec du coulis de fruits et je lui en servais un. La fumée avait disparue, je fermais la fenêtre et fit rentrer le chien. Je la regardais et l'embrassais sur le front, mon café à la main. « Merci mon amour. Je vais t'accompagner et venir te chercher pour ton rendez-vous, d'accord? » j'étais inquiet de son état de santé alors je voulais savoir vite et être là pour elle. « Je vais prendre une douche rapide pour t'y emmener, mange toi. » lui dis-je l'embrassant tendrement sur les lèvres. « Tu es belle, tu sais? » soufflais-je avant d'aller dans la salle de bain, me passer sous l'eau et m'habiller. « Sois sage toi » dis-je à Jake le caressant, prenant ma veste et mes clefs de voiture alors que Maëva se préparait. « Allons-y. » lui soufflais-je lui ouvrant la porte et celle de la voiture. Je l'y emmenais. Pendant qu'elle y était, j'allais dans un refuge. J'allais chercher un husky femelle, comme Maëva me l'avait demandé en Russie. Je lui faisais faire un tour pour l'habituer à moi et la dresser un peu, les bases. Elle était déjà obéissante, puisqu'elle avait été abandonné. Elle aurait beaucoup d'amour je le savais. Je la déposais à la maison pour qu'ils fassent connaissance avec Jake, tout allait bien. Alors j'allais chercher Maëva chez le cancérologue, l'attendant dans la salle d'attente.
   

Jétais prête à l'entendre crier, à me faire engueuler pour avoir failli bruler l'appartement mais rien, il ne m'en voulait pas, même pas un petit peu... Il me demanda d'aller mettre ma machine et sans rien dire je partis dans la chambre pour la chercher. C'était étrange qu'il ne dise rien mais bon je n'allais pas me plaindre. J'en profitais aussi pour m'habiller et me passer un coup sur le visage avant de revenir dans le salon ou le petit déjeuner était servi. Ena avait préparé du fromage blanc alors une fois à table je soupirais de soulagement. Plus de peur que de mal heureusement sauf que le fromage blanc ne m'attirais plus tant que ça maintenant qu'il était sous mon nez. Ena me laissa seul avec mon fromage blanc et lorsqu'il fut parti j'allais le jeter à la poubelle n'y vu n'y connu. Il fallait que j'aille à mon rendez vous mais le cœur n'y était pas, j'avais peur de ce que le docteur allait m’annoncer. Nous étions tout les deux dans la voiture et Ena me déposa devant l'hôpital. Il avait quelques trucs à faire et de toute façon je préférai être seule, quitte à apprendre une mauvaise nouvelle autant qu'il n'en sache rien pour l'instant. J'attendais dans la salle d'attente lorsque vint mon tour de passer. Assise sur la table d’auscultation il me fit tout les examens dont il avait besoin et m'annonça que j'avais une radiographie et une prise de sang à faire. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi je devais faire une prise de sang alors il m'expliqua que c'était pour éviter tout danger si j'étais enceinte car la radiographie n'était pas bon dans ce cas la. Je lui ris au nez car c'était impossible je le lui certifié mais c'était les règles de l'hôpital. Une fois la prise de sang faite je devais attendre pour avoir les résultats. Cela ne mit pas longtemps à venir et tout après devint flou. Il me parla de taux d'hormones élevés, de complication avec mon cancer et même d'avortement... « Mais attendait, l'avortement c'est quand on est... » Le docteur avait un air grave et une infirmière vint me donner des documents sur l'avortement et tout ce qu'il fallait savoir. C'était trop d'informations pour moi, mon cancer qui gagnait du terrain, mon cœur qui allait mal et maintenant ça. Le docteur était catégorique, si je gardais le bébé ce ne serait pas le cancer qui me tuerais mais la grossesse. C'est toute tremblante que je mis la documentation dans mon sac et sortit de la salle. Je ne savais même pas comment l'annoncer à Ena, on avait jamais parlé d'avoir un enfant, pour moi c'était clair je croyais que je ne pourrais jamais en avoir un, tout du moins naturellement. En levant les yeux je le vis, il était assit dans la salle d'attente, surement inquiet et impatient de savoir ce que le docteur m'avait dit. Il n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche que je posais un doigt sur ses lèvres. Je ne pouvais pas lui parler maintenant, je ne voulais pas qu'il me demande comment ça c'était passé ou sinon je risquai de craquer en plein milieu de la salle d'attente. « Et si on rentrait ? »Sur la route du retour je ne dis pas un mot, regardant défiler le paysage sans vraiment le voir. Il devait surement être impatient de savoir et c'était égoïste de ma part de ne rien lui dire mais comment le pourrais je ? Il penserait peut être que je n'étais rester avec lui que pour ça, lui qui savait à quel point j'aimais les enfants, que je l'avais peut être fait exprès. Après tout nous n'étions officiellement ensemble que depuis peu... Une question me vint à l'esprit, j'étais sous pilule alors comment était ce possible ? La réponse ne fut pas dure à chercher, quand nous étions aller en Russie j'avais complétement oublié de prendre ma pilule. Je m'étais dit que deux jours sans pilule ce n'était pas grave... Une fois rentrée je posais mon sac dans l'entrée, incapable d'en sortir la documentation et j'allais m'installer sur le canapé lorsqu'un chien qui n'était pas Jake me sauta dessus. Jake lui, était à côté tout heureux de venir me présenter sa nouvelle copine. La chienne était vraiment magnifique. Lorsque je tendis la main pour la caresser elle se recula un peu peureuse mais ce laissa faire et finalement me fit de grande lèche sur le visage. « Elle est magnifique... » Ena était venu me rejoindre sur le canapé et mon regard croisa le sien. Il avait voulu me faire cette surprise et je lui en était reconnaissance même si je n'avais pas le cœur à ça. A son regard je voyais qu'il n'attendait qu'une chose, que je lui dise comment cela c'était passé. « Le docteur a dit que le cancer avait progressé, d'où mes crises régulières, que l'opération était la seule solution mais que... » Je ne pouvais pas lui dire que j'étais enceinte, pas tout de suite. « Mais que j'avais encore un peu de temps pour y réfléchir...   » J'étais entrain de caresser la tête de la nouvelle venue dans la famille et ne voulait pas regarder Ena, de peur de craquer devant lui, déjà que les larmes me piquaient les yeux.
 

J'allais chercher Maëva dans la salle d'attente, directement. J'étais très inquiet en ce moment, d'où le fait que je ne me sois pas énervé ce matin. J'avais la peur de la perdre plus que le reste. Alors, je décidais de ne pas m'énerver avec elle, de ne voir que son sourire sur ses lèvres. Elle faisait beaucoup de crises quoiqu'elle n'en avait pas fait depuis quatre jours mais, elle en avait fait beaucoup en peu de temps avant ça. Alors j'attendais, je voulais savoir que tout allait bien. Je savais très bien que l'opération était inévitable et que je devais trouver un moyen qu'elle accepta que je la paie, moyen que je n'avais pas encore trouvé mais sur lequel je travaillais. En attendant, je lui avais acheté ce fameux chien qu'elle voulait pour aller avec Jake. Une belle femelle pour qu'ils fassent un joli couple comme nous. Mais quand elle vint, elle me posa la main sur les lèvres pour que je me taise et elle demanda de rentrer. j'acceptais, évidemment. Mais le long de la route, je voulais savoir. Pas un mot, silence. Je m'inquiétais de plus en plus mais, ce n'était pas le bon moment. Je savais qu'elle finirait par me le dire de toute manière. Je la regardais et j'ouvrais la porte de l'appartement. Peut-être que la surprise lui arracherait un sourire. Je pensais même qu'elle crirait de joie. Certes il y avait un sourire, mais rien de plus. Je m'inquiétais vraiment. Je la laissais faire connaissance. « Et voilà Rose c'est ta maîtresse. » dis-je au fameux chien. Maëva remarqua sa beauté, rien de plus. Puis sans me regarder, elle me parla de la progression de son cancer mais du temps qu'elle avait pour réfléchir à l'opération. Je caressais ses cheveux puis je l'obligeais doucement à me faire face. Je voyais bien qu'elle était plus inquiète que ça. Peut-être à cause de l'argent que ça mettrait en jeu. « Mon coeur tu sais très bien que l'argent n'est pas un problème. » lui soufflais-je. « Mais si tu as le temps de réfléchir alors, réfléchis. Mais fais moi au moins un sourire, hmm.. » demandais-je caressant sa joue. Je détestais la voir ainsi, je m'inquiétais qu'il n'y ait autre chose. « C'est tout ce qu'il t'a dit? Tu as vraiment l'air triste.. Je pensais que tu crierais de joie vu comme tu me l'as demandé, la chienne.. enfin bon, je comprends. » dis-je l'embrassant sur le front. « Tu veux qu'on aille faire un tour avec les toutous? Peut-être que tu veux prendre l'air. » proposais-je. « Et la prochaine fois que tu manques de mettre feu à l'appartement, gare à tes fesses. » ajoutais-je pour la taquiner, qu'elle me sourit au moins. Elle m'inquiétait réellement.
   

Ena avait très bien vu que quelque chose n'allait pas mais je ne savais pas comment faire pour aborder le sujet. Il me demanda si je voulais aller me promener avec les chiens et j'acceptais. Cela me ferait peut être du bien de prendre l'air et je trouverais un moyen pour le lui annoncer. Ena me fit alors sourire en parlant de ce matin, ce qui m'étais complétement sorti de l'esprit. Je détenais une bombe entre mes mains qui n'attendait qu'une chose, exploser et les dégâts aller surement être énorme. Il y avait un parc pas très loin de l'appartement alors nous prenions nos manteau, le temps étant couvert et Ena mit les laisses aux chiens pendant que je prenais mon sac. Je n'avais pas ouvert la bouche et une fois dans le parc Ena laissa les chiens courir à leur guises. Rose était vraiment magnifique mais je n'arrivais pas à exprimer la joie que je ressentais, c'était contraire à ce que je ressentais à ce moment précis. Alors que nous nous installions sur un banc Jake ramena la balle qu' Ena lui avait lancé pendant que Rose s'amusait à lui tirer la queue. Elle devait être encore assez jeune car elle était un peu plus petite que son compagnon et un peu plus folle aussi. La balle lancé les deux chiens se mirent à courir après et j'en profitais pour poser ma main sur la jambe d'Ena. « Je ne t'ai même pas remercier pour Rose, elle est vraiment splendide. »Des couples passaient devant eux et lorsqu'une dame passa avec une poussette je détournais les yeux pour tomber sur le regard d' Ena. Je voyais très bien qu'il était inquiet alors je me levais du banc. C'était le moment ou jamais, surtout qu'il n'y avait plus personne autour d'eux. « Il n'y a pas que ça, le médecin à dut me faire une prise de sang pour pouvoir faire une radio et... et il a remarqué que... » Je lui tendis alors un dépliant que j'avais dans mon sac. C'était sur les grossesses à risques, le risque de fausse couche, les malformations fœtales... et un autre dépliant sur l'avortement. Alors qu' Ena pris les dépliant je me détournais de lui tout en continuant. « D'après lui si je garde ce bébé je n'arriverais même pas jusqu'à l'accouchement et ce ne sera pas le cancer qui me tuera... »Mais j'étais contre l'avortement, si par je ne sais quel hasard j'étais tombé enceinte c'est que le destin en avait décidé ainsi. Ena n'avait rien dit alors je pris le risque de me tourner vers lui, attendant de voir sa réaction. Mais le fait de le lui avoir dit m'avait fait prendre conscience que je voulais le garder cet enfant, il était une part de nous et avorter serait comme le tuer...
 

Je la regardais, sans rien dire. Cette feuille sur laquelle était la preuve que Maëva était enceinte. Je la regardais, sans rien dire. J'écoutais ce qu'elle me disait quand même. Elle me disait qu'il y avait peu de chance qu'elle survive à cette grossesse. Moi, je n'arrivais pas à croire la feuille. Je me demandais si je dormais, si j'allais me réveiller d'une minute à l'autre mais non, c'était bien la réalité et je ne savais pas comment réagir. Qu'elle me demande un chien, je voulais bien mais être papa.. ça a toujours été ma plus grande peur à vrai dire. Avec les parents que j'avais, je ne savais même pas à la base ce qu'était l'amour tout court avec l'amour paternel.. encore moins. Je ne connaissais que la souffrance et les cauchemars. Etre père, ça m'effrayait vraiment. Parfois, quand j'imaginais mon avenir, j'avais vraiment du mal à m'imaginer un bébé entre les mains. Je m'étais occupé de Nessa entre autres attentivement mais, je restais le grand frère. Etre frère ça, je savais faire. Mais alors être père, je séchais totalement. Mais après tout, c'est Maëva dont il s'agissait. J'avais beaucoup appris avec elle. Et je savais que si j'avais appris l'amour tout court, l'amour paternel ne serait pas un gros problème. Elle rêvait d'avoir une vie normale alors, j'avais envisageai de lui offrir cela. Peut-être pas si vite mais, avec ce qu'elle vivait, c'était un peu plus "quand elle pouvait" que "quand on sera prêt". C'était peut-être une chance qu'on nous offrait et pourtant.. Je ne pouvais pas oublier sa partie de phrase où elle disait que ça pouvait la tuer. Et ça, je ne pouvais pas l'accepter. Je la regardais alors après un long silence qui devait lui faire peur. « Mais comment..? Je veux dire comment ça a pu arriver je.. » Je lui souris doucement, me forçant pour ne pas qu'elle ait peur. Elle avait besoin de moi maintenant. je lui caressais la joue. « mon petit bébé je.. j'ai toujours eu peur d'être père et malgré tout je me dis que.. enfin ce serait le nôtre et.. je sais que je pourrais prendre sur moi et apprendre à être père même si je n'ai pas eu de modèle mais.. enfin je.. si ça te mets en danger mon ange je.. je préfèrais qu'on.. qu'on attende un peu plus tard quand.. enfin quand tu iras mieux et uqi'l n'y aura pas de risques. » soufflais-je. C'était délicat parce qu'elle semblait déjà y tenir mais; je ne voulais pas la perdre pour autant. « Je ne veux pas te perdre mon trésor... On commence à construire une vie tous les deux et.. enfin c'est fou moi avec une vie si calme avec une si belle jeune femme et enfin si amoureux.. alors je ne veux pas te perdre et on ira au bout de ce cancer et on aura tous les enfants que tu voudras que j'aimerais plus que ma propre vie mais.. je ne veux pas en avoir si.. enfin si c'est sans toi.. mon ange.. » j'avais vraiment peur qu'elle le prenne mal et.. je savais qu'elle allait mal le prendre en fait, je le sentais. C'est pour ça qu'elle ne parlait pas depuis des heures, c'est que ça la travaillait. Enfin ça me travaillait aussi maintenant mais, c'était nous deux sont il s'agissait et de sa vie, ce n'était pas à prendre à la légère, il fallait en parler.
   

Enaël ne disait rien et lorsqu'il ouvrit la bouche c'était pour me demander comment une telle chose était possible. Ce qui s'en suivit résonnait encore en moi mais je n'osais y croire. Ena était entrain de me suggéré implicitement d'avorter... Comment pourrais encore me regarder dans un miroir si je faisais une telle chose ? Ena n'avait pas idée de la peur que cela me faisait d'être enceinte mais savait il que j'avais encore plus peur de perdre cet enfant ? Bien sur je ne devais pas prendre en compte que mon avis, ce bébé je ne l'avais pas fait toute seule et Ena avait eut une enfance assez difficile. « Ena... tu ne me perdra pas... mais... » Il me parla de mon cancer, du fait qu'il ne voulait pas d'enfant maintenant, pas tant que cela mettrait ma vie en danger. Mais je ne sais pas pourquoi, ce petit bébé que je portais je commençais déjà à l'aimer, il me prouvait que ma vie pouvait avoir un sens et si je devais mourir en le mettant au monde au moins j'aurais fais une chose de bien dans ce monde. « Tu.. tu es entrain de me demander d'avorter là ? » Je pensais au moins qu'il aurait prit le temps de réfléchir, de peser le pour et le contre mais apparemment pour lui il n'y avait que du contre. Je ne sais pas pourquoi mais je sentais subitement la colère monter en moi. Comment pouvait il me dire cela, me dire qu'il voulait vivre avec moi, qu'il voulait avoir des enfants avec moi et me laisser comprendre après qu'il ne voulait pas de celui ci. « Il est hors de question que j'avorte Ena, même si je dois assumer seule j'irais jusqu'au bout. Et si je dois y laisser la vie et bien soit, j'aurais au moins fait une bonne chose dans ma vie... » Je ne pensais plus à rien, plus à moi, plus à Ena, juste à ce petit être qui n'avait rien demandé et qui méritait une chance. Je n'avais pas parlé de mon oublie pilule lors de notre voyage en Russie et j'avais peur qu'il pense que je l'ai fais exprès. J'allais le lui dire lorsque je vis son regard. Il n'était apparemment pas du même avis que moi car son regard si protecteur il y a quelques minutes c'était transformer en un regard froid... Je mettais éloigné de lui sans m'en apercevoir mais j'avais fais mon choix, cet enfant était une partie de nous et il méritait de vivre. Depuis que j'avais appris la nouvelle ce n'était pas le fait de l'annoncer à Ena qui me faisais peur, je venais de comprendre qu'en fait ce bébé que j'avais tant rêvé était maintenant bel et bien la et que je ne voulais pas le laisser partir, tout en sachant très bien qu' Ena serait contre cette grossesse, surtout si elle mettait ma vie en jeu. C'était peut être égoïste comme comportement mais il me restait un an à vivre tout au plus et je savais très bien que jamais nous n'aurions l'argent pour l'opération. Et puis une fois que je ne serais plus là Ena aurait toujours ce petit être pour le réconforter dans les moments de tristesse...
 

Je sentais qu'il fallait que je me calme. Elle venait de m'apprendre que le cancérologue avait découvert qu'elle était enceinte lors du rendez-vous; ce qui expliquait son comportement si étrange depuis que j'étais allé la chercher. Comme je l'aurais déduis moi-même, une grossesse était une chose dangereuse pour elle dans tous les cas. Elle était malade et de plus en plus malade alors elle n'aurait pas la force physique du moins de porter un enfant, et d'autant plus un Tate - le cancérologue ne sait pas ce dont il a à faire avec un gosse pareil d'ailleurs. Je ne savais pas comment cela aurait pu arriver et je le lui demandais. Elle ne répondait pas mais finalement, ce qu'elle répondit me fit oublier ma question. D'abord, elle me certifiait que je ne la perdrais pas pour ensuite me demander comme si j'étais fou si je lui sous-entendais d'avorter et ajoutais que quoiqu'il en soit elle le garderait, assumerait et même si elle devait en mourir elle aurait accompli quelque chose de bien dans sa vie. Un vrai crescendo pour m'amener à la colère, en somme. J'ai toujours eu des problèmes pour contenir ma colère mais là, il s'agissait de sa santé, de sa vie et encore une fois elle en parlait comme de quelque chose de futile, qu'on s'en fout, elle n'en parlait pas en fait. Elle se mettais au second plan et se foutait pas mal de savoir si elle allait mourir ou non. Je fronçais de plus en plus les sourcils, la colère devait se voir peu à peu dans mes yeux. D'ailleurs, Maëva avait déjà reculé et s'était éloigné sur ce banc de moi. « C'est une blague Maëva? » m'emportais-je alors. Colère abusée ou pas, je ne pouvais pas la laisser dire une chose pareille. « Oui je te propose la solution de l'avortement et toi tu ne me proposes rien. » dis-je séchement. Elle ne me montrait que sa mort imminente et c'est tout tandis que moi je pensais à tous les deux. « Tu commences par me dire que je ne vais pas te perdre pour ensuite me dire en somme "de toute façon que je meurs ou pas c'est moi qui assume et je fais ce que je veux" tu te moques de moi? » m'emportais-je alors d'avantage. « Alors quoi? Toi ça te va de me laisser un enfant sur les bras, me laisser souffrir tout le reste de ma vie parce que tu ne m'auras pas laissé le choix, me laisser élever un enfant seul alors que je ne sais même pas ce que c'est d'être père, me laisser l'élever dans la tristesse de t'avoir perdu? C'est ça que tu veux pour ton enfant? Un père incompétent veuf et déprimé? C'est ça que tu veux laisser derrière toi? C'est ça que tu veux accomplir? Réfléchis un peu avant de dire des conneries, Maëva. Déjà garder Rose s'il t'arrive quelque chose ça va me faire souffrir à chaque fois que je la verrais alors un enfant qui aura en plus de TOUT conduit la femme de ma vie à la mort?! J'ai même bien peur de lui reprocher toute sa vie! Et même pour lui qui se dira "j'ai tué maman". AH BAH GENIAL. Bravo maman. » dis-je applaudissant faussement. Oui j'étais en colère, j'avais envie d'exploser et j'essayais de me contenir - chose qui semblait complètement fausse du coup. J'étais horriblement blessé aussi mais ça, c'est ce qui rendait ma colère plus forte - je déteste pleurer ou avoir l'air faible et elle le sait plus que personne. Je savais que là, c'était le début d'une bonne dispute et j'avais peur qu'elle ne prenne pas fin. C'était un sujet bien trop bancale et sur ce coup je ne sais pas comment on s'en sortira.
   

Je mettais légèrement éloigné de lui au vu de son regard et j'avais bien fait car lorsqu'il ouvrit la bouche il était en colère je le savais. Il me repprochait de vouloir garder cet enfant, que s'il m'arrivait quelque chose il ne pourrait jamais l'aimer, que ce serait trop dure pour lui. Peut être avait il raison, mais je m'en fichais en cet instant, il voulait me privé de ça, de ce rêve qui jusqu'à hier je pensais impossible. Lorsqu'il se mit à applaudir c'était la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Oui je l'aimais, comme une folle même et je ne pourrais pas vivre sans lui mais si je le laissais faire c'était l'avortement qui me tuerais car pour moi il était inconcevable de tuer cet enfant. « De toute façon je vais mourir au cas ou tu l'aurais oublié !! Et si je dois partir je préfère mourir en ayant le bonheur d'avoir laissé quelque chose derrière moi plutôt que de MOURIR DE CE PUTAIN DE CANCER !! » Moi aussi j'étais énervé à présent car pour lui je ne lui laissais pas le choix... alors qu'il aurait put me soutenir. Ma respiration commençait à s’accéléra sous la colère mais pas question que je lâche aujourd'hui. Je pris la laisse de Rose des mains d'Ena, l'attacha au collier de la chienne et partit en direction de l'appartement. J'étais au point de non retour et j'avais horriblement peur de perdre l'homme que j'aimais le plus au monde et la seule personne qui me restait mais il me demandait quelque chose d'impossible. Une fois à l'appartement j'étais encore toute tremblante et libérant Rose je le vis arriver juste après moi avec Jake. Il avait toujours ce regard froid et cet dispute était loin d'être terminé surtout si nous campions tout les deux sur nos positions. Je lui lançais alors un regard noir en balançant la laisse sur la table. Je savais qu'il aurait été difficile à convaincre mais il n'avait même pas prit la peine d'y réfléchir. Je ne pouvais rester ici, pas si cela devait détruire Ena, peut être fallait il mieux que je m'en aille même je savais que je n'aurais pas la force de partir de mon plein grès. Une idée me traversa l'esprit mais je savais que je le ferais souffrir encore plus. « Tu voulais savoir comment c'est arrivé tout à l'heure, et bien c'est simple, je ne prend plus la pilule depuis bien longtemps et il est hors de question que j'avorte ! » J'avais insisté sur mes derniers mots pour qu'il comprenne bien que je lui avais fait un enfant dans le dos même si cela n'était qu'un mensonge. Je n'étais pas ce genre de fille à mentir, surtout à l'homme que j'aime, mais là j'en avais par dessus la tête qu'on me dise quoi faire. Toute ma vie on m'avait dit comment je devais vivre, ce que je devais faire, tout ça à cause de ce putain de cancer alors aujourd'hui pas question. « Et oui tu t'es fait avoir Enaël. » lui dis en lui faisant un petit sourire ironique qui à l'intérieur me brisa le cœur. J'étais entrain de franchir une limite mais si je voulais qu' Enaël vive sans se reprocher à chaque minute ma mort il fallait que je m'éloigne, quitte à gérer ma grossesse toute seule.

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C'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Je pense qu'elle aurait pu en dire mille des choses horribles mais là, je n'aurais jamais imaginé une chose pareille. Elle m'avait hurlé dessus au parc comme quoi de toute façon elle mourrait et était partie avec Rose. Evidemment, et de toute façon c'était chez moi, je la suivais après. Je ne pouvais pas en rester là, il en valait de nous deux quoiqu'elle pense. Dans cette histoire elle n'était pas seule et il fallait, malgré nos différents, qu'on trouve un compromis (que je la résonne en somme) mais elle en trouvais un seul. Sur la route jusque l'appartement, je m'étais imaginer un tas de discours que j'aurais pu lui faire pour qu'elle arrête d'être si bloquée sur une idée et juste qu'elle ouvre les yeux. J'en avais imaginé des tas et je me répétais les mots jusqu'à la porte de l'appartement. Mais je me retrouvais face à des mots auxquelles je n'avais pas le pouvoir de répondre avec recul et réflexion. Je la regardais, ébahi. Ce qu'elle me disait était absurde. « Tu n'aurais jamais pu.. » commençais-je. Non, elle n'aurait pas pu. Jamais elle n'aurait pu me faire une chose pareille surtout que, je la voyais la prendre sa pilule de temps en temps alors je n'en croyais pas un mot. Je fronçais les sourcils. J'essayais de me contenir. Même si je n'en croyais pas un mot, elle l'avait dit. Elle avait choisi de dire une chose aussi horrible que ça. Je fronçais encore plus mes sourcils mais, comme si c'était de douleur. En effet, je souffrais depuis la seconde suivante de ses mots. Elle voulait me faire croire qu'elle avait juste voulu de moi pour avoir un enfant. Elle essayait de me faire croire qu'elle était capable d'une chose pareille, alors qu'elle ne saurait s'en sortir seule dans une grossesse, alors qu'elle m'avait déjà dit combien c'était risqué et qu'elle ne pensait jamais en avoir un jour. Cette grosses était un accident, c'était certain, ce n'était pas voulu. Malgré tout, elle me brisait le coeur en prononçant ses mots. D'ailleurs, elle les regrettait déjà puisqu'elle reculait petit à petit. « sors » lui dis-je alors. Voir son regard, son sourire ironique et méchant, ré-entendre en écho ce qu'elle venait de dire, ça me rendait dingue. « Tu veux me faire croire que tu aurais pu me manipuler comme ça à tes fins? Très bien alors dégage! » sifflais-je entre mes dents en crescendo avant d'hurler et de faire valser tout ce qu'il se trouvait sur la table. « Tu m'as eu très bien maintenant dégage et démerde toi avec ton "putain de cancer" » hurlais-je alors, les larmes montant aux yeux en refaisant valser des affaires dans la pièce. « TU MENS » hurlais-je alors qu'elle fuyait. « Je sais que tu mens Maëva et je ne sais pas pourquoi mais si ça t'amuse autant alors va t'amuser ailleurs. » sifflais-je méchamment. Le truc c'est qu'un tate c'est un peu incontrôlable, quand ça s'énerve.