Je n'aurais jamais du lui mentir. Je l'avais su à l'instant même où j'avais débité mon mensonge. Mais je n'avais pas trouvé le courage de revenir sur mes mots. Et je me sentais vraiment stupide maintenant. Bien sûr, pas que ça. Je souffrais de la voir dans cet état et de penser que ça venait de foutre un sacré coup à notre relation. Je détournai le regard à sa remarque concernant ma confiance en elle. Malgré les apparences, j'avais bel et bien confiance en elle. Mais c'était difficile de le croire compte tenu de ce que j'avais fait. En tout cas, quoi qu'elle ait pu en dire, le coup des caméras lui restait en travers de la gorge. Le contraire m'aurait étonné. Un peu plus tard, nous dûmes de nouveau parler de tout ça. Et quand elle émit l'idée que j'ai pu être marié à mon ex, je me contractai. Non, j'ai pas menti en ce qui concerne le mariage ... Je lui avais dit que je ne trouvais pas ça important ni nécessaire. Ce n'était qu'un bout de papier signé et une bague autour du doigt. Comprenant enfin qu'elle acceptait de me laisser une nouvelle chance, je fus un peu rassuré. Même si j'étais encore un peu tendu et perdu face à tout ça, je devais faire avec et accepter d'aller à son rythme maintenant. Nous passâmes les heures suivantes à parler de tout ça et à arranger les choses autant que possible. Je ne voulais pas croire que je puisse avoir tout gâché entre nous. C'était impossible !

Mais plus ça allait ... Et pire c'était. Parce qu'apparemment, je fis une nouvelle bourde en tentant de calmer les ardeurs de ma fille. J'aurais voulu pouvoir lui dire qu'Alicia allait très bientôt emménagé. Mais vu l'état dans lequel j'avais mis notre relation, j'ignorais si elle en avait toujours envie. Elle me fit comprendre à sa façon, un peu froide et brutale, qu'elle ne pensait pas ainsi. Et qu'elle m'en voulait même encore un peu plus. Je me figeai et lui lançai un regard atterré. Je ne savais même plus ce que j'avais le droit de dire ou non. C'est pas du tout ce... Mais elle était déjà en train de se lever pour aller s'occuper des enfants. Je soupirai avant de la rejoindre. J'espérais avoir le temps de discuter avec elle de tout ça -encore une fois-, par la suite. Mais j'étais trop gêné pour aborder la question de moi même. Et une fois dans le lit, elle me tourna ostensiblement le dos. Mon coeur se serra à ce geste et finalement, je me tournai de mon côté également. Bon sang, je ne pensais pas que ce genre de truc m'arriverait encore un jour ... Surtout pas avec elle ... Incapable de trouver le sommeil, je quittai le lit au bout de quelques heures et entrouvrit la fenêtre pour avoir un peu d'air frais de la nuit. Je restai posté là à penser encore et encore à cette journée vraiment pourrie. Moi qui me faisait une joie de rentrer chez moi pour retrouver les miens ... J'avais merdé. Quand Alicia fut dans mon dos, je tressaillis. Je ne l'avais pas du tout entendu approcher. Je pivotai à sa demande mais ne gardai pas tout à fait le regard planté dans le sien. T'es sûre ? J'ai l'impression que tu vas me quitter. Elle s'était tellement énervée que je m'étais vraiment posé la question. Et je pourrais tout à fait comprendre que je ne sois pas pardonnable. Oui ça va. Tu ne devrais pas t'inquiéter pour moi alors que c'est de ma faute tout ça. C'était plutôt à moi de m'en faire pour elle et de m'assurer qu'elle souffrait un peu moins maintenant. Ce que j'ai dis à Sienna, c'était seulement pour te laisser le temps, à toi, de réfléchir. Je savais pas si t'avais toujours autant hâte de venir vivre avec nous ou non ... Ouais, j'avais vraiment besoin de le dire ça.

Je n'étais vraiment pas un habitué des disputes. Avec mon ex, c'était différent : on ne se parlait tout simplement plus. Elle était constamment enfermée dans la chambre et dormait toute la journée ou presque. Nous ne partagions plus rien du tout. Elle était hystérique ceci dit. Quand elle s'énervait, elle hurlait. Mais toute seule. Ca ne me faisait jamais rien. Je ne ressentais plus rien. Alors que là, voir Alicia dans cet état et m'en vouloir à ce point, ça me faisait mal. J'avais l'impression d'avoir détruit un truc entre nous. Parce que oui, j'étais bien conscient que tout ça était entièrement de ma faute. Comme depuis le début en fait. Dès qu'un truc merdait, ça venait à coup sûr de moi. Dans le fond, je ne comprenais pas pourquoi elle était encore là avec moi. Je ne la méritais pas. Arrête de t'excuser ... Je te rappelle que c'est de ma faute. Je ne voulais pas qu'elle s'en veuille à ce point, parce que je souffrais. Après tout, c'était bien fait pour moi. Elle me fit quand même un peu la leçon en me faisant remarquer que c'était tout à fait normal pour un couple de se disputer. Et que je ne devais pas pour autant m'imaginer que ça allait se terminer entre nous. Je sais oui. Et je sais que je le méritais. C'est juste que tu m'en voulais vraiment beaucoup ... Et qu'on s'est couchés en se faisant la gueule. Et que je l'aimais tellement fort, que chaque chose que je ressentais vis à vis d'elle ou de notre relation, semblait multipliée par dix. Si ce n'est plus encore. Alors oui, au final j'avais gravement paniqué. Mais maintenant qu'elle se retrouvait à me réconforter, je me sentais un peu bête. Ce n'était pas supposé se passer ainsi.

Je me laissai totalement aller au baiser qu'elle me donna ensuite et à l'étreinte qui alla avec. Mon coeur battait de nouveau la chamade. Mais cette fois ci, pour une raison plus que positive. Je la suivis finalement dans le lit sans me faire prier et lui obéit quand elle me demanda de la serrer fort. J'enfouis mon visage au creux de son cou. Et de mon bras autour de sa taille, je la serrai fort contre moi. Voilà qui était beaucoup mieux. Je t'aime tu le sais ? Je suis vraiment fou de toi. Et ce fut sur ces derniers mots, que je sombrai dans le sommeil. En paix avec moi même et avec elle, je trouvais nettement plus simplement le sommeil c'était certain. Nous fûmes réveillés par les premières lueurs du jour qui filtraient à travers les rideaux. Je levai le visage pour planter mon regard dans le sien tout aussi ensommeillé que le mien et lui offris un sourire et un baiser. Le temps de poser mon front contre le sien et l'un de mes enfants entrait dans la chambre. Evan qui nous rejoignit sans attendre la moindre invitation. Mais ça ne me dérangeait pas. J'adorais ce genre de réveil. Je tendis un bras pour accueillir mon fils contre nous, tandis qu'il nous volait plusieurs bisous. J'eus un petit sourire à la réponse qu'Alicia donnait à mon fils. En guise de réponse, je l'embrassai du bout des lèvres. Et ris de bon coeur quand les jumelles débarquèrent à leur tour. Bon sang ! Heureusement que vous êtes encore petits et que vous ne prenez pas trop de place ! Remarquai-je en riant de bon coeur. J'attirai Sienna à moi tandis que Mila posait une question qui me fit me figer tout entier. Je n'osais même pas regarder en direction d'Alicia. Mais quand elle répondit, je le fis. Et je me détendis aussitôt. J'avais la sensation que plus le temps passait et plus j'aimais cette femme. Ce petit bout de femme d'à peine vingt ans, qui prenait une place considérable dans ma vie, dans mon coeur et maintenant, dans ma famille. Je ne me fis pas prier pour me joindre à l'étreinte collective. Et j'en profitai pour embrasser encore une fois la femme que j'aimais. On est une famille, tous les cinq... Et le dire ne semblait que confirmer davantage encore la chose.