Je ne pu que sourire quand elle confirma qu'elle était géniale. Oui elle l'était et pas qu'un peu ! Tu crois que je ne le sais pas ? Si tu étais trop parfaite, tu serais ennuyeuse à mourir ! Lui fis-je remarquer très sérieusement. En tout cas, ça ne me dérangeait pas le moins du monde. Et puis ce n'était pas comme si, moi, j'étais parfait. Et en tant que mec imparfait, j'avais plutôt intérêt de me faire à ses imperfections hein ! Un peu plus tard, j'affirmais que j'allais être son homme d'intérieur pour le temps de sa convalescence. Et oui, j'étais prêt pour ça ! Je ris à mon tour quand elle affirma qu'elle avait eut le même fil de pensée. Ca ne m'étonne pas de toi ! Et puis ça prouvait bien que nous avions souvent le même fil de pensées quand même. Un esprit un peu tordu pour le coup ! Un bon moment plus tard, alors qu'elle s'apprêtait à me gronder pour avoir réglé sa chambre, elle fut interrompue par une arrivée inattendue. Mais j'aurais largement préféré que ça n'arrive pas cette fameuse interruption. Parce que c'était son ex qui était là. Et qu'il ne manqua pas de déposer un baiser sur son front. Comme si je n'étais pas suffisamment jaloux comme ça. En la retrouvant juste après, je ne manquai pas de lui avouer que j'étais jaloux. Et j'avais de quoi quand même. Parce que c'était son ex quand même. Celui à qui elle avait roulé une pelle devant moi ... Elle s'approcha de moi pour enrouler ses bras autour de mon cou. Je plissai le nez à sa réponse. Mouais, nos situations n'étaient pas du tout semblables. J'étais jaloux d'un ex. Elle, elle avait réagit face à un baiser que j'avais échangé alors que j'étais supposé encore la fréquenter elle. Non, pas du tout comparable !

C'est pas comparable du tout ... Me contentai-je de lui faire remarquer. Après ça, je proposai de m'occuper du repas. Oh mon Dieu, comment je peux cuisiner sans caviar !? Répliquai-je avec un faux sérieux. Je lui tapotai une fesse avant de filer dans la cuisine pour sortir le poulet, quelques épices et les pâtes. Je préparais le repas pendant qu'elle même était installée sur une chaise. Je préférais ça ! Une fois le repas prêt, nous nous installions ensemble à table pour manger. Quand t'élèves seul des enfants, t'es bien obligé de savoir cuisiner. A vrai dire, même quand j'étais encore avec leur mère, je devais m'occuper des repas. Et dans la foulée, faut bien apprendre de nouveaux trucs. Je suis content que tu aimes. J'adorais, même. Et puis ça ne me dérangeait pas outre mesure de préparer les repas. Au contraire, j'aimais même bien ça ! A la fin du repas, elle voulut m'aider à débarrasser. Je l'arrêtai bien vite. Et quand elle voulu protester, on frappait -encore- à la porte. Décidément ! En un sens, c'était normal que ses proches s'en fassent pour elle. Parce que je me doutais bien que c'était ça. Et en effet, c'était le cas. C'était Miranda qui s'en faisait pour elle. Je me sentais de plus en plus con à être caché comme ça dans sa chambre. Même si c'était parfaitement normal et que moi même j'étais plus que d'accord avec ça. Surtout devant Miranda qui me connaissait. Bien vite, Alicia me rejoignit pour m'indiquer qu'elle savait déjà tout. Ok. En même temps, elle savait qu'il y avait un truc entre nous, depuis un moment maintenant. Je fis la moue mais la suivit et saluai très poliment Miranda. Même si j'ignorais ce qu'elle pensait. Sans doute rien de bien positif. Elle m'avait vu avec une autre femme le samedi précédent.

Je fronçai les sourcils quand elle fit remarquer qu'elle n'aimait déjà pas l'idée que d'autres femmes puissent s'approcher de moi. Oh alors c'était à ce point ? Soit, je ne m'attendais quand même pas à autant ! Ah ouais ? Moi je suis seulement jaloux des hommes qui ont déjà pu poser leurs mains sur toi avant moi. Tu es jeune alors je me rassure en me disant qu'il n'y a pas du tout en avoir beaucoup. Avouai-je avec une légère moue innocente. En un sens, son jeune âge m'arrangeait pas mal du coup ! Après ces révélations, je me plongeai dans la préparation du repas. Parce que je ne voulais pas qu'elle s'épuise en restant trop debout et tout ça. Et qu'elle méritait largement que je m'occupe d'elle ! Nous plaisantions sans aucun souci sur le fait qu'elle n'avait pas de caviar chez elle. Comme si j'en avais réellement besoin et que je ne pouvais pas m'en passer ! La vérité, c'est que même si j'y avais bel et bien goûté une fois, je n'avais pas du tout aimé ça. Ce n'était pas mon genre de truc. En tant que richouse, j'avais surtout un sacré penchant pour le champagne. Quand elle me complimenta sur mes talents de cuisinier, je lui appris que j'avais bien du me pencher là dessus, quand j'avais eus mes enfants. Au passage, je fis une bref mention de mon ex et elle m'interrogea tout naturellement à son sujet. Ce qui ne me dérangeait pas outre mesure, vu la direction que notre relation était en train de prendre.

Elle s'appelait Chloé. Et bien sûr, je t'en parlerai. Je savais pas que t'étais curieuse à son sujet. Remarquai-je avec un petit sourire.Du coup, je m'en voulais un peu de lui avoir menti à son sujet. Je lui avais dis qu'elle était morte alors que ce n'était quand même pas tout à fait le cas. Soit, ça l'était un peu, vu qu'elle n'avait plus réellement de contact avec mes enfants et qu'elle était dans un institut psychiatrique. Mais quand même, j'avais menti. Nous terminâmes le repas sans en parler davantage et alors que nous étions en train de débarrasser, quelqu'un frappa de nouveau à la porte. Quelques minutes plus tard, je me retrouvais à affronter le regard méprisant de Miranda elle même. Je ne m'attendais pas vraiment à la croiser ici, je devais bien l'admettre. Et même si je la savais très ouverte d'esprit, je me doutais qu'elle ne devait pas trop apprécier ce que j'avais fait subir à Alicia. Et très franchement, j'étais bien d'accord avec elle sur ce plan ! J'espérais tout de même qu'elle n'allait pas m'en foutre plein la gueule. Je restais impassible alors qu'elle tentait gentiment de faire retomber sur terre Alicia. Je ne me détendis que lorsqu'elle posa une main sur la mienne pour m'assurer que ça allait. Mouais. C'était pas elle qui devait faire face au regard accusateur de l'une de ses employées. J'avais vraiment l'impression de n'être rien de plus qu'un gamin qui venait de faire une grosse connerie.

Celle ci fini quand même par se calmer un tant soit peu en assurant que tout ce qui comptait, c'est qu'Alicia soit heureuse. J'espérais qu'elle l'était oui. Ou du moins, qu'elle ne tarderait pas à l'être pour de bon. Quand elle proposa un café à Miranda, je sautai sur l'occasion pour aller le préparer moi même. Avant de filer, je déposai un tendre baiser sur son front. Et dans la cuisine, je devais bien avouer que je prenais mon temps pour préparer le café et remplir trois tasses que je posai sur un plateau, avec du lait et du sucre pour le cas où Miranda en voudrait. Pour Alicia, je savais déjà très précisément comment elle le buvait. Je fus finalement de retour dans le salon et quand j'ouvris la porte de la cuisine, j'entendis les derniers mots d'Alicia. Oh bien sûr qu'ils étaient très positifs. Et je savais bien qu'il était maintenant important que Miranda réalise que je n'étais pas du tout l'homme froid et autoritaire que j'étais au bureau, en dehors. Quand deux personnes parlent à voix basse en voter absence, c'est jamais bon signe. Constatai-je quand même avec une petite moue. Je m'inquiétais surtout de ce que Miranda avait pu dire. J'espérais qu'elle était vraiment plus ouverte et détendue qu'à son arrivée. Je souris à Alicia quand elle déposa un bref baiser sur ma joue et frôlai la sienne du bout des doigts. Avant de reprendre place face aux deux femmes. Je les regardais l'une après l'autre en silence durant de longues secondes. Je ne veux pas manquer de tact ni rien ... Mais j'ai vraiment l'impression d'être en train de rencontrer ma future belle mère et d'être en train de passer le test qui va avec. Marmonnai-je tout bas, sans cesser de les observer.

Quel genre de jaloux étais-je ? Seulement vis à vis de ses ex ou aussi à propos de ceux qui pourraient lui tourner autour actuellement ? Difficile à dire et à savoir, vu que je n'étais pas habitué à ressentir ce genre de chose. C'était réellement nouveau pour moi alors du coup, j'étais pas mal perturbé ! Vu que je n'envisage pas de crier sur tous les toits, que nous sommes ensemble ... Oui ça me dérangerait de voir ça et de ne rien pouvoir faire. Dans le cas contraire ... Je crois que je prendrais un certain plaisir à l'interrompre et à lui montrer que, d'une certaine façon, tu m'appartiens ... Mais il y avait quand même un grand pas entre le fait d'être réellement un couple et le fait de le divulguer au grand jour. Je ne parlais jamais de ma vie privée et je ne comptais pas changer ça. J'espérais qu'elle s'en doutait et le comprenait. C'est vrai que quelques femmes me tournent autour ... Mais t'as déjà pu voir que je ne leur laissais pas une chance. A part celle que j'avais plus ou moins laissé m'embrasser quelques jours plus tôt. Mais j'espérais qu'elle n'allait pas me le rappeler. Je tournai un peu le visage pour embrasser sa paume qu'elle venait de loger sur ma joue. Quand elle m'avoua n'avoir pas été jusqu'au bout avec son ex, j'eus une moue de surprise. Puis mon visage s'éclaira de façon instantanée, quand bien même je pinçai les lèvres pour ne pas sourire. J'essayais de ne pas montrer à quel point cette nouvelle me ravissait et me faisait un plaisir fou. Oh d'accord. Comme si ça ne me faisait pas grand chose en vérité, tiens ... Après cette délicieuse révélation, je préparai le repas puis nous nous installions à table. J'en vins à parler de Chloé, sans en dire grand chose.

On a été ensemble six ans. Lui appris-je avec un petit hochement de tête. Mais nos enfants n'étaient pas prévu. Elle n'en voulait pas. Je l'ai appris seulement quand elle a su qu'elle était enceinte d'Evan. Nous n'avions encore jamais parlé d'avoir un jour des enfants ou non. Pris-je également le temps de lui expliquer. Quant à savoir si je l'aimais énormément, c'était quand même compliqué comme question. Je l'ai aimé pendant des années, c'est certain. De là à dire que je l'aimais à ce point ... Je n'irais pas jusque là. Sinon, nos sentiments ne se seraient pas éteints comme ça. Mais compte tenu de son état tout au long de notre relation et depuis, la situation était encore plus compliquée que je ne voulais bien le dire du coup. A vrai dire, j'avais l'impression que tout était compliqué. Même de faire face à Miranda qui semblait beaucoup craindre pour Alicia. Elle avait réellement l'air de croire qu'elle était manipulée par moi. Ce que je pouvais plus ou moins comprendre un en sens ... Je fis la moue quand Alicia m'assura qu'elle était en train de chanter mes louanges. Oui, à vrai dire c'est ce que j'avais cru comprendre. Quand je fis face aux deux femmes, je me sentis vraiment tout petit et je ne savais pas trop ce que je pouvais ou ne pouvais pas dire. J'avais réellement la sensation de rencontrer ma belle mère. Et en apprenant ça, Miranda ne manqua pas de faire remarquer nos gestes tendres très légers et discrets. Je les écoutais se chamailler gentiment, sans intervenir. Elles avaient vraiment l'air très proches. Plus encore que je n'aurais pu l'imaginer. Disons plutôt que nous sommes tous les deux très discrets de ce côté là. Enfin, j'espérais qu'Alicia était ainsi et non pas qu'elle le devenait par ma faute.

Après ça, je les regardais et les écoutais discuter de tout et de rien alors qu'elles rattrapaient le temps perdu. J'étais tout de même plus détendu qu'à l'arrivée de Miranda. Ainsi, quand elle fini par filer, je n'étais plus du tout crispé et incertain. Elle semblait un peu plus en confiance en ce qui concernait mes intentions vis à vis d'Alicia. Je restai encore un petit moment avec elle, avant de lever le camp à seize heures. J'avais quand même pris le temps de lui préparer de quoi dîner. Et le lendemain matin, je fis des courses avant de revenir. Pour avoir de quoi lui préparer le repas durant toute la semaine. Et durant tous les jours suivants, je pris le soin de jouer l'infirmier comme elle m'en avait fait la requête. Les trois premiers jours de la semaine, je fus totalement avec elle. Pour les deux derniers, je passai avant d'aller bosser le matin, pendant ma pause déjeuner et je revenais à quinze heures avant de filer récupérer mes enfants. J'étais très attentif à elle et à ses besoins. Au point où je me réchauffais les mains avant de changer ses bandages autour de ses côtes, pour qu'elles ne soient pas froides ! Et je n'oubliais pas de préparer ses repas, du matin au soir. Je m'assurais qu'elle dormait beaucoup et qu'elle bougeait peu. Aucune activité sportive d'aucune sorte. Elle se remit tellement bien, que je ne pu m'empêcher de me dire que c'était grâce à moi quand même. Et si tu venais dîner à la maison demain soir ? Proposai-je assez soudainement dès le vendredi, avant de quitter son appartement. J'y ai pensé toute la semaine ... Et je crois que j'en ai très envie maintenant. Lui avouai-je même avec un petit sourire. J'avais hâte, en partie parce que je ne doutais pas que ça allait bien se passer, vu que la première rencontre avait été incroyable entre elle et mes enfants. Faudrait juste que tu viennes pour dix neuf heures, vu que je les fais manger assez tôt ... Et je vais leur dire que tu es une très bonne amie, si ça te dérange pas ... J'aimerais juste y aller par étape.

Avec la jalousie, il y avait forcément une part plus ou moins importante de possessivité. Et ça se ressentait certainement dans ma façon de dire qu'elle m'appartenait. Oui, d'une certaine façon c'était bien le cas. Pas comme un objet bien sûr. Mais comme une personne avec qui l'on avait tout simplement l'exclusivité. Comme c'était notre cas depuis déjà quelques temps il est vrai. Mais désormais, notre relation prenait une tournure nettement plus officielle. Et nous étions justement plus ou moins en train de parler de ça. Elle m'avoua n'avoir pas couché avec son ex. Même si je tentais de le lui cacher, j'étais carrément ravi. Plus que ça même. Cette annonce était incroyablement plaisante à entendre. J'étais de très bonne humeur quand je quittais son appartement un peu plus tard dans l'après-midi. Et cette bonne humeur perdura au cours des jours suivants. J'en oubliais presque mon sentiment de culpabilité tant je faisais vraiment tout ce qui était en mon pouvoir pour qu'elle se remette rapidement et soit en mesure de vraiment oublier cette fameuse soirée. J'ignorais si elle parvenait à oublier, mais au moins j'étais bien certain que son corps l'oubliait peu à peu. Elle se remettait très bien et j'en étais soulagé. A un point tel, que je n'hésitai pas davantage à lui proposer de venir dîner chez moi, dès le samedi suivant. En cet instant, ça me semblait juste être la chose la plus logique qui soit et je n'hésitais pas le moins du monde. J'avais réellement très envie, maintenant, de la présenter à mes enfants. Soit, en leur disant qu'elle était une très bonne amie plutôt que ma petite amie. Parce que je ne voulais pas avoir l'impression de leur imposer cette présence féminine dans leur vie, s'ils n'étaient finalement pas encore tout à fait prêt à ça.

La réaction d'Alicia me plu vraiment beaucoup. Je ne pu même que sourire devant sa joie évidente et carrément contagieuse. Elle était donc loin d'avoir changé d'avis et était même très excitée à l'idée de pouvoir passer du temps en compagnie de mes enfants et de moi même, pour une véritable première rencontre. Disons 18h30 alors ... Soufflai-je sans la quitter des yeux. Elle ne voulait pas les brusquer. Elle acceptait sans l'ombre d'une hésitation. Encore une fois, elle faisait passer le bien être de mes enfants, largement avant le sien. Mon coeur battait la chamade alors que je la contemplais en silence et avec une certaine intensité. Je ne pu m'empêcher de prendre son visage en coupe pour venir l'embrasser avec tendresse et douceur. Pendant un long moment. Le premier vrai baiser intense et profond ,depuis un petit moment. Bien sûr, nous nous étions embrassés au cours de la semaine qui venait de s'écouler. Mais rien d'aussi profond. Comme si nous avions crains d'éprouver l'envie de toujours plus. Ce qui était évidemment impossible compte tenu de son état. Il fallut quand même que je prenne sur moi pour interrompre ce baiser. Je posai mon front contre le sien et fermai les yeux. Enfin, quand il fut l'heure je pris la poudre d'escampette pour aller récupérer mes enfants à l'école. Durant toute la soirée, je ne pu m'empêcher de penser au lendemain soir. Je ressentais une certaine nervosité à l'idée de cette "rencontre". Et si, finalement, ça ne fonctionnait pas ? Et si Alicia réalisait que trois enfants c'était carrément trop fatiguant et trop bruyant ? Et si elle ne supportait pas leur façon de se comporter, de parler, d'être, tout simplement ? Oh bien sûr, de mon point de vu, mes enfants étaient géniaux. Mais peut-être que ça ne serait pas son avis ou qu'elle allait réaliser que c'était trop de travaille pour une fille de son âge.

Bon, de toute façon je ne saurais pas tant que je n'aurais pas vu tout ça de mes propres yeux. Et le lendemain, comme je m'y attendais, ce fut la course. Au petit déjeuner, je pris le temps d'expliquer à mes enfants qu'une "très bonne amie" à moi allait venir dîner le soir même et leur appris qu'il s'agissait de "la princesse" de mon entreprise. Sienna sembla ravie ! Et Evan, même s'il prenait sur lui pour ne pas trop montrer ses émotions comme d'habitude, semblait assez content également. Il accordait assez difficilement sa confiance aux adultes, principalement les femmes. Mais j'avais pu deviner à sa façon de réagir en présence d'Alicia, qu'il ne la craignait pas vraiment. Et là, à l'idée de la revoir, il ne semblait pas du tout fermé. C'était prometteur ! J'étais certain que tout se passerait bien, jusqu'à ce que l'après-midi arrive. L'idée de revoir la princesse semblait les avoir pas mal excités et mit dans tous leurs états. Ils me firent carrément la misère dans les magasins alors que j'essayais de faire mes courses. Evan courait de partout et Sienna chouinait parce que je refusais qu'elle descende du caddie. Je savais qu'elle en profiterait pour courir avec son frère. Seule Mila était sage et suivait sagement, une main sur le caddie. Je du écourter mes courses au final et me contenter de tout ce qui était nécessaire pour la préparation du dîner du soir même. En rentrant, je renonçai à les canaliser et les laissai faire ce que bon leur semblait, tant que ça ne consistait pas à faire des trucs dangereux ou sales. Je m'attelais à la préparation du dîner tout en préparant leur goûter que je les laissai finalement prendre dans le salon.

A dix huit heures, je fermai la porte de la cuisine à clés pour qu'ils n'aillent pas y mettre la pagaille, pendant que j'allais me changer. Mes fringues étaient tâchées à cause des enfants et de la préparation du repas. Je pris une douche rapide avant d'enfiler un jean élimé, un marcel blanc et une chemise en jean foncé qu je boutonnai à moitié. Avant de retourner en cuisine, je fis un tour du côté du salon où les enfants étaient ... En train de foutre une pagaille monstre. Je me tapai le front du plat de la main en découvrant ça. Evan, range tes voitures tout de suite ! Sienna, pourquoi tu joues avec les plantes ? Va te laver les mains ! Mila, range tes feutres. Et pendant qu'ils obéissaient, j'entrepris de nettoyer tout ça. A savoir, la terre que Sienna avait mit de partout sur le sol et les coups de feutre de Mila sur la table basse. Pour ce qui était du tapis tâché de terre et d'encre ... Tant pis. En un sens, je n'allais pas ranger et nettoyer mon appartement pour y effacer toute trace d'enfant. Ils étaient là et j'en étais bien heureux. Avec eux, il y avait tous les petits détails moins plaisants. Le temps que je m'assure que chacun avait terminé de son côté et enfilé une tenue plus soignée et propre, on sonnait "déjà" à la porte. Je fus choqué de voir qu'il était déjà l'heure. Et finalement, j'étais échevelé et ma chemise était humide à cause du nettoyage de dernière minute. Je filai ouvrir à Alicia et je retrouvai instantanément le sourire en la voyant. Même si j'avais aussi le coeur qui battait terriblement fort à l'idée de ce qui allait suivre.

Je fis quand même un peu la grimace en récupérant les cadeaux qu'elle avait apporté. T'aurais pas du Alicia... Mais quels que soient ces cadeaux, il était certain qu'elle marquait déjà des points auprès de mes enfants. Tous les gosses adoraient les surprises ! Ca prouvait qu'on pensait à eux. Et puis l'attrait de nouveauté ... Je ne fus pas surpris de voir Sienna débouler en courant pour saluer Alicia. Bon ok, pour se jeter carrément dans ses bras. Sienna était quand même la plus facile des trois ! Je fus presque soulagé quand Mila se risqua à s'approcher et accepta le baiser de la jeune femme. Elle la prit même dans ses bras. Et pour couronner le tout, même Evan succomba. Cette fois, c'était moi qui succombais complètement. Je ne m'attendais pas à ce que les choses soient aussi simples. Presque trop. La vie m'avait apprit à me méfier. Ce n'était pas parce qu'ils semblaient apprécier Alicia, qu'ils étaient prêts à la voir entrer dans nos vies d'une façon aussi durable et intime ! J'invitai finalement tout ce beau monde à rejoindre le salon où je posai les cadeaux sur la table basse. Tiens, installe toi là. Tu veux quelque chose à boire ? Je lui indiquai le fauteuil, songeant que si elle s'installait sur le canapé, ils allaient certainement beaucoup trop s'agglutiner autour d'elle. Mila s'installa sagement sur le canapé, le dos contre le dossier et les pieds dépassant à peine du coussin sur lequel elle était assise. Son regard flottait d'Alicia aux cadeaux, sans qu'elle n'ouvre la bouche. Quant à Sienna, elle n'arrêtait pas de regarder la jeune femme avec un petit sourire espiègle et un regard fasciné. Elle avait trouvé sa nouvelle idole ! Quant à Evan, il me suivit en cuisine pour préparer des boissons pour tout le monde et m'aida à ramener le tout dans le salon, en portant une brique de jus de fruits. Dès que le verre d'Alicia fut remplit, il se hâta de le lui apporter. J'étais de plus en plus estomaqué par son comportement. Mais c'était positif bien sûr. J'adorais le voir ainsi. J'étais fasciné. Et j'étais tout aussi fasciné de voir qu'Alicia semblait très à l'aise. Je me laissai tomber dans le canapé, contre Mila qui se réfugia entre mes bras. Quelques minutes plus tard, elle les invitait à ouvrir leurs cadeaux et ils ne se firent pas prier. Evan lâcha un "ouais trop cool, papa regarde !" en dégainant une guitare. Il ne manqua pas de venir déposer un nouveau baiser sur la joue d'Alicia en la remerciant. Sienna voulut tout de suite essayer sa robe et pour que j'accepte, elle sautilla sur place en me lançant un regard de chat Poté. Je soupirai et hochai positivement la tête. Elle hurla et sauta de joie. Elle s'éloigna en courant pour aller l'enfiler, s'arrêta, revint sur ses pas et déposa un baiser claquant sur la joue d'Alicia. Quant à Mila, elle vint me chuchoter à l'oreille qu'elle l'essaierait plus tard. Avant de marmonner un petit et timide "merci" à l'adresse d'Alicia.

J'étais aussi excité qu'anxieux à l'idée qu'Alicia et mes enfants se retrouvent tous dans la même pièce, pour faire un peu connaissance les uns avec les autres. J'avais peur que ça ne se passe pas bien, tout en étant quand même assez optimiste vu que la première rencontre s'était très bien passée. Et puis ce n'était pas comme si j'avais déjà dis à mes enfants la vraie nature de ma relation avec la jeune femme. Pour le moment, ils n'avaient aucune raison de se méfier d'elle. A part Evan qui se méfiait toujours des femmes, par habitude. Je ne fus qu'à moitié surpris qu'elle se présente à nous avec des cadeaux. J'aurais du m'en douter. C'est cliché si je te dis que mon cadeau, c'est de t'avoir ici ? Rétorquai-je avec un petit sourire. Oui, c'était sans doute hyper cliché. Mais je n'avais pas honte de ça. Je le pensais vraiment après tout. J'invitai tout le monde à s'installer dans le salon mais Evan tint à venir m'aider dans la cuisine. Etant le plus grand des trois, il avait tendance à se prendre déjà pour un grand garçon. Et puis j'avais réellement la sensation qu'Alicia lui plaisait bien. Sans quoi, il n'aurait pas été aussi ouvert à elle. Quand on revint, il prit les devants pour donner son verre à Alicia qui le remercia et ne manqua pas de le complimenter. Il souriait, lèvres pincées et baissa la tête en la hochant positivement. Oui, on lui disait souvent qu'il me ressemblait et qu'il était très beau. Quand je m'installai sur le canapé près de Mila, celle ci vint tout de suite se réfugier entre mes bras. Je finis par l'entraîner sur moi, pour qu'elle s'installe sur mes cuisses. Et sous le regard d'Alicia, elle ne manqua pas de venir enfouir son visage contre mon torse.

Je déposai un baiser sur ses cheveux avant de tourner le regard vers Alicia qui, maintenant, me contemplait d'une façon qui fit battre mon coeur plus fort. J'aimais la façon qu'elle avait de me regarder d'ordinaire. Mais aujourd'hui tout particulièrement. En soit, j'avais l'impression d'être totalement en train de me livrer à elle. Sans avoir à parler et me confier. Elle voyait qui j'étais vraiment, à longueur de temps. Et ça n'avait pas l'air de la déranger outre mesure. Mila se leva quand même et s'éloigna de moi pour aller ouvrir son cadeau, comme son frère et sa soeur. Et elle fut tout aussi éblouit par la robe de la reine des neiges que l'était sa jumelle. Même si elle ne sauta pas de joie comme elle. Elle était toujours plus dans la retenue mais ça se voyait bien qu'elle était ravie. Et Alicia ne manqua pas de le remarquer. Elle revint se réfugier dans mes bras, sans lâcher son cadeau. Et murmura doucement à mon oreille un doux "elle est trop gentille, papa" qui me fit sourire et hocher positivement la tête. Oui elle l'était. Elle était parfaite. Quand Alicia proposa à mon fils de lui apprendre à jouer de la guitare, celui ci me lança un regard interrogateur. Oui bien sûr, on pourra mettre ça en place si on trouve des horaires qui vous conviennent à tous les deux. Si Evan avait envie de revoir Alicia, ce n'était pas moi qui allais m'en plaindre ! Après ça, Sienna revint dans la robe que lui avait offerte Alicia. Et celle ci ne manqua pas de prendre une expression vraiment surprise et même émerveillée alors qu'elle assurait qu'elle ressemblait réellement à Elsa. Oui c'est vrai. Tu lui ressembles vraiment beaucoup ! Confirmai-je, tout sourire. Et elle avait l'air incroyablement ravie d'apprendre ça. Même Mila la regardait avec un certain émerveillement.

Quand je vis l'heure, je décidai qu'il était temps de passer à table. Alors nous rejoignions tous ensemble la salle à manger. Encore une fois, je fus émerveillé de voir Alicia aussi à l'aise avec mes filles et inversement. Elle les faisait beaucoup rire en s'amusant à les porter et à faire l'avion jusqu'à la pièce adjacente. Evan les regardait avec beaucoup d'attention et m'adressa un petit sourire. Une fois à table, je servis tout le monde et nous commencions à manger. Même si, pour ne pas changer, Sienna faisait un peu des siennes en refusant de manger ses légumes. J'avais beau lui lancer des regards sévères, elle n'en démordait pas. Elle fut surprise de voir qu'Alicia ne bronchait pas et mangeait les siens sans se faire prier. Et la réponse qu'elle lui apportait fut absolument parfaite bien sûr, puisque pour la première fois de sa vie elle se jeta sur ses légumes. J'étouffai un rire amusé. A défaut, j'adressai un regard complice et reconnaissant à Alicia. Et je suis ravi de t'avoir avec nous ce soir. Soufflai-je à mon tour, sans la quitter des yeux. Ca faisait bien longtemps que je ne m'étais pas senti aussi heureux et complet. Ouais, c'était exactement ça. Heureux et complet. Mon Dieu ce que je pouvais être amoureux d'elle. A un point tel, que je n'avais aucune idée de ce que j'aurais fait si mes enfants ne l'avaient pas apprécié. Enfin, bien sûr, la question ne se posait pas vraiment puisque ce n'était pas le cas de toute façon. Ils avaient réellement l'air de l'apprécier. Enormément. Et en retour, elle le leur rendait bien. Elle était tout simplement parfaite !

Je me figeai un peu quand Mila ma demanda si Alicia était mon amoureuse. Je lançai un coup d'oeil gêné en direction de cette dernière alors que Sienna la pointait du doigt en répétant qu'elle était mon amoureuse. Je posai doucement une main sur la sienne. On ne montre pas du doigt Sienna. Lui rappelai-je avec douceur. Mais c'est ton amoureuse papa ! Pour de vrai ? Pour de vrai ? Oui bien sûr. Mais c'était trop tôt pour le confirmer. Pourquoi est-ce que tu penses ça Mila ? Parce que vous faites que de vous regarder. Et papa, tu sais, je crois que Licha elle est assez jolie pour être ton amoureuse. Elle était carrément adorable. Même moi je ne pouvais que fondre. Je me penchai vers elle pour pincer doucement sa joue. Peut-être. Me contentai-je de lui répondre avec tendresse. Il faudrait qu'on prenne le temps d'en discuter de façon plus approfondie. Je ne voulais pas leur confirmer ça sans m'assurer que chacun d'entre eux était prêt à entendre ça. Sans doute que Mila aurait besoin de m'entendre lui dire que je ne les aimais pas de la même manière, que ce n'était pas du tout pareil et tout ça. Et si on prenait le dessert dans le salon ? Proposai-je pour désamorcer la bombe. Evidemment qu'ils furent ravis par cette idée. Sienna et Evan se levèrent tout de suite de table pour rejoindre le salon. Quant à Mila, elle s'approcha d'Alicia. Tu veux voir mes dessins ? Proposa-t-elle d'une toute petite voix. J'allais de surprise en surprise ce soir. C'était rare qu'elle soit assez à l'aise avec quelqu'un, pour qu'elle veuille lui montrer ses dessins. Allez-y, je m'occupe de préparer le dessert. Je les suivis quand même du regard avec fascination, alors que Mila prenait la main d'Alicia pour l'entraîner jusqu'à sa chambre.

Une véritable chambre de princesse avec deux murs roses pastels, un gris pâle couvert de paillettes et un autre qui ressemblait davantage à un véritable chef d'oeuvre, avec un jardin enchanté peint par un artiste que j'avais payé cher d'ailleurs. Leurs petits lits avaient chacun droit à des baldaquins aussi blancs que la plupart des meubles. Du côté de Sienna, c'était le bordel avec un tas de poupées et de barbies qui traînaient ici et là. Alors que du côté de Mila, tout était bien rangé à part quelques feutres et feuilles éparpillées sur son petit bureau. Quant au mur de son côté, il était recouvert de ses dessins. Après avoir préparé et placé sur un plateau le dessert, je ne pu m'empêcher d'aller jeter un petit coup d'oeil discret. Mila était en train de montrer et expliquer chacun de ses dessins à Alicia. Pour une fille de son âge, elle dessinait vraiment bien comme me l'avait affirmé sa maîtresse. Pour autant, ses dessins restaient ceux d'une enfant innocente. Beaucoup de jardins, de bouquets de fleurs, de princesse, d'animaux et sa famille qui nous représentait elle, sa soeur, son frère et moi. Je m'éclipsai avant qu'elles n'aient pu me voir et filai dans la cuisine pour récupérer la dessert que je ramenai dans le salon. Sienna et Evan étaient en train de se chamailler et je du les gronder un peu pour ça. Avant qu'Alicia et Mila ne nous rejoigne. Comme nous le faisions de temps en temps, nous prenions chacun un coussin pour nous installer autour de la table basse. Ta robe est très jolie mais pas très pratique. J'aurais du te prévenir. Constatai-je avec un petit sourire amusé en lançant un coup d'oeil en direction d'Alicia. Han papa on a oublié le cadeau ! J'allais me lever mais elle le fit avant moi et fila en courant. Ne cours pas dans l'appartement ! Elle ralenti mais dès qu'elle eut disparut de la pièce, on pu parfaitement l'entendre dévaler en courant. Je levai les yeux au ciel. Elle revint en marchant très vite pour donner une longue et fine boîte à Alicia. Qui contenait un collier fin, léger et discret aux petits pendentifs. C'est eux qui ont voulu. Bon je mentais un peu. C'était moi qui avais eus l'idée. Et eux, ils m'avaient aidé à choisir !