J'étais quand même pas mal rassuré de l'entendre me dire que la plupart du temps, j'étais plutôt fort et impressionnant. C'était en tout cas l'image que je tenais à donner au boulot. Et j'y étais donc parvenu, de toute évidence. C'est parce que tu m'impressionnes. Avec toi, j'en perds parfois mes mots ... Tu me perturbes complètement. Lui avouai-je sans honte. La faute à ces forts sentiments que j'éprouvais pour elle. Elle me mettait vraiment dans tous mes états, et je ne m'en plaignais pas franchement. C'était la première fois de ma vie que j'étais ainsi. Et ça me plaisait bien. Mais franchement, comment ne pas être craintif et hésitant quand on demandait à la femme de sa vie, de venir vivre avec soi ? Mais elle acceptait sans l'ombre d'une hésitation. Comme si, depuis longtemps, elle attendait que je lui fasse une telle proposition. Est-ce que c'était le cas ? Peut-être. Je n'aurais pas le culot de lui poser directement la question. En attendant, je m'extasiais de l'entendre parler ainsi de mes enfants. Elle les aimait de plus en plus, ça se voyait parfaitement. Et ça me faisait un bien fou d'entendre tout ça ... Je crois que je t'aime encore plus, du fait que tu sois capable d'aimer également mes enfants ... C'était important pour moi, que la femme avec qui j'étais, aime mes enfants. En même temps, c'était bien pour ça que j'étais bien parti pour rester célibataire. Je ne voulais pas prendre le risque de faire entrer une femme dans la vie de mes enfants, si c'était pour qu'elle disparaisse ensuite.

J'émis finalement l'idée qu'elle emménage en plus vite, tout en étant persuadé qu'elle n'allait pas vouloir que ça aille aussi vite. Mais je fus encore une fois détrompé. Elle acceptait sans l'ombre d'une hésitation. Je leur en parlerai tout seul pour commencer. J'ai peur qu'en ta présence, ils fassent en sorte de me dire qu'ils sont d'accord, juste pour ne pas te blesser. Je sais à quel point ils t'apprécient déjà beaucoup. Ils avaient beau n'être que des enfants, ils étaient quand même bien conscients de certaines choses. Finalement, notre petite conversation se conclut par une partie de jambes en l'air plutôt intense là encore. Et ce, après un éclat de rire face à sa connerie. Enfin, nous échouions dans mon lit pour une longue et délicieuse nuit câline. Elle s'endormit, le visage sur mon torse et mes bras autour de son corps. Et quand nous fûmes réveillés quelques heures plus tard par la sonnerie de mon réveil, nous étions toujours dans la même position. J'interrompis la sonnerie en marmonnant dans ma barbe et l'arrêtai avant de serrer Alicia dans mes bras, de plus bel. Je restai un bon moment ainsi, avant de trouver le courage de bouger. Je déposai un baiser sur ses cheveux avant de quitter le lit. Je filai dans la cuisine pour préparer le petit déjeuner en attendant qu'elle me rejoigne. Je souris un peu en la regardant, encore toute endormie. Elle était adorable.

Je la pris dans mes bras pour lui expliquer rapidement la préparation des petits déjeuners. Prendre le sien avant de commencer à préparer celui des enfants. Et ensuite, filer rapidement à la douche. Ce que je fis en sa compagnie. On resta un peu plus longtemps que prévu d'ailleurs, sous le jet d'eau chaude. Simplement à se câliner en silence. Après ça, on s'habilla et on termina de préparer le petit déjeuner des enfants, avant d'aller les réveiller ensemble. Les filles se contentaient d'un biberon de chocolat chaud et je mettais toujours un petit goûter dans leur sac pour plus tard. Alors que mon fils prenait un solide petit déjeuner et n'avait ensuite pas faim avant midi. Je pris le temps d'expliquer tout ça à Alicia, quand bien même j'avais déjà tout écrit sur les listes. Les fameuses listes. D'ailleurs, en parlant de ça, je fermais toujours le bureau et la salle de sport à clé. Pour la première salle, parce que je ne voulais pas que mes enfants y fassent des bêtises. Et pour la seconde, parce qu'ils pourraient s'y blesser. J'expliquai tout ça également, à Alicia. Ensemble, nous emmenâmes les enfants à l'école. J'en profitai pour expliquer aux deux institutrices que c'était Alicia qui allait venir récupérer les enfants au cours de la semaine à venir. Et puis nous rentrions chez moi, pour profiter de notre journée rien que tous les deux.

C'était si étrange que ça de m'entendre lui dire qu'elle m'impressionnait ? Sans doute que oui. Je n'étais clairement pas le genre d'homme à se laisser impressionner. Et certainement pas par une fille de tout juste vingt ans. Mais je pensais qu'elle s'en était déjà rendu compte. Que tout cet amour que je ressentais pour elle, la rendait vraiment impressionnante à mes yeux. Franchement, qui aurait pu imaginer qu'une "gamine" de vingt ans, pourrait me faire ressentir toutes ces choses ? Elle avait mon coeur entre les mains, littéralement. Je ne pouvais plus envisager ma vie sans elle et ça la rendait vraiment effrayante. T'as pas idée à quel point ... Je suis super amoureux de toi. Et c'est un peu effrayant. T'es incroyable. T'as le pouvoir de me rendre tellement heureux. Et si tu le voulais ... Tu aurais aussi le pouvoir de me détruire. Je sais que tu le feras pas. J'ai confiance en toi. Mais ça n'empêche que j'en suis conscient. Nous mentionnâmes brièvement mes enfants et son prochain emménagement. J'étais toujours plus amoureux d'elle à mesure que je réalisais à quel point elle appréciait mes enfants. Et en retour, elle adorait voir le genre de père que j'étais. Et je trouvais tout ça franchement adorable. Nous étions vraiment faits l'un pour l'autre, c'était évident. Et ça se confirmait chaque jour un peu plus. Je continuais d'oublier qu'elle était encore tellement jeune. Comment une nana de vingt ans, pouvait-elle accepter de vivre avec un homme déjà père de trois enfants ?

Enfin qu'importe. J'avais cessé de me poser ce genre de question depuis longtemps. Nous étions fou amoureux l'un de l'autre, qu'importe nos âges et nos statuts sociaux. Nous nous aimions, point. Et de plus en plus. Je souris quand elle m'affirma qu'elle ne m'en voudrait jamais de faire passer mes enfants avant elle. T'es tellement parfaite. Tellement ... Bon sang, comment je peux mériter une femme comme toi ? Elle était plus que parfaite. Elle était incroyable. Genre, vraiment. Et venant d'une fille de ton âge, c'est d'autant plus impressionnant. La seule fois où j'avais tenté de me mettre en couple et que j'avais été honnête quant à la présence de mes enfants, la nana avait littéralement prit la fuite. Alors non, je ne m'attendais pas du tout à tomber sur quelqu'un comme Alicia. Ni maintenant ni jamais. Et maintenant que je l'avais, je ne comptais pas la laisser filer. D'ailleurs, l'idée de ne pas la voir durant des jours au cours de la semaine suivante, me rendait réellement triste. Je tâchais donc de profiter autant que possible d'elle au cours de la soirée et de la nuit qui suivit. Et le lendemain matin, je ne pu m'empêcher de la câliner encore et encore pendant que nous déjeunions puis pendant notre douche commune. C'était parfait. J'adorais ces moments de pure tendresse que nous partagions tous les deux. Tour à tour passionnés et câlins. J'aimais tout ce que je pouvais partager avec elle.

Le lendemain matin, elle fut très attentive à la façon que j'avais de m'occuper de mes enfants. Elle eut même droit à un très long câlin de la part d'Evan. Ils aimaient bien les câlins au réveil, le temps de se réveiller. Mais je n'avais pas toujours le temps de faire ça et certainement pas pour les trois ! Alors Evan en profitait un petit peu et ça me fit sourire. Une fois à l'école, je pris le temps d'expliquer aux maîtresses qu'Alicia viendrait récupérer mes enfants la semaine suivante. C'était la première fois que je me montrais avec une femme. Elles ne connaissaient que ma vieille nourrice et ma soeur. Mais je ne me souciai pas plus que ça de ce qu'elles pouvaient penser de la présence d'Alicia. Qui me prit par la main quand nous nous éloignâmes d'ailleurs. Je l'attirai aussitôt à moi en souriant et portai un regard tendre sur elle. Finalement, nous rentrions chez moi et elle m'attira toute de suite sur le canapé pour un long échange de regard. Durant lequel je vins caresser son visage du bout des doigts. Je nous allongeai tous les deux sur le canapé, elle sur le dos et moi sur le côté pour que nous puissions continuer de nous regarder. Tu vas me manquer aussi. Mais je compte bien passer des heures avec toi sur Skype le soir, quand les enfants seront couchés. Enfin si tu n'es pas trop fatiguée. Ca peut être très intense la vie, seul avec trois enfants. Et j'avais quand même un peu hâte de voir comment elle allait s'en sortir d'ailleurs. Même si, dans le fond, je ne doutais pas que ça allait aller. Je me penchai pour déposer un tendre baiser sur ses lèvres, avant de me rallonger tout à fait. Nous restâmes ainsi un bon moment sur le canapé, à nous câliner et même à dormir un peu. A midi, nous nous levâmes pour manger un peu, avant de faire une nouvelle sieste. Je pris une petite heure pour bosser quand même dans mon bureau, avec ma chérie à mes côtés. Puis nous allions chercher mes enfants ensemble, qui semblèrent ravis de voir qu'Alicia était encore là. Je lui montrai comment gérer les goûters et comment faire travailler un peu Evan sur les derniers trucs qu'il avait apprit à l'école. Et si on allait manger au Mcdo ce soir ? Les enfants adorent ça, évidemment. Et je les emmène rarement.

Quoi qu'elle en dise, oui, elle avait le pouvoir de me détruire. Une simple dispute entre nous pourrait suffire à me faire un mal de chien, c'est dire ! Bien sûr que tu as ce pouvoir. Et pas qu'un peu ... Si je te perdais, j'en serais totalement détruit ... Je le supporterais pas ... Mais je sais que tu ne chercheras jamais à me faire volontairement du mal. T'es pas comme ça. Et tu m'aimes beaucoup trop. Affirmai-je avec un petit sourire, presque de fierté. Oui, cette femme incroyable et presque trop bien pour être vraie, était amoureuse de moi. Vraiment très amoureuse de moi. Et je me sentais incroyablement chanceux pour le coup. Je continuerais sûrement d'affirmer que je ne méritais pas tant. Mais je n'allais pas non plus m'en plaindre. C'était presque trop beau pour être vrai ... Mais franchement, tant mieux ! Je fis un peu la moue quand elle émit l'idée qu'un jour on pourrait se séparer. Non, ça c'était totalement impossible. Nous étions trop heureux et amoureux pour qu'une telle chose puisse arriver un jour ! Soit, j'ignorais tout de notre avenir. Mais plus le temps passait et plus j'étais amoureux d'elle. Alors comment pourrait-on en arriver à se séparer tous les deux ? Ne dis plus jamais ça. Ca n'arrivera pas. Je compte bien te garder pour le restant de mes jours. Je ne me lasserai jamais de toi. Et je ne serai jamais capable de vivre sans toi. Bon sang, tu me rend tellement heureux. Je n'avais jamais ressenti ça avant toi. T'es mon cadeau tombé du ciel. Je ne pensais même pas qu'il était humainement possible d'être heureux à ce point, c'est dire à quel point les choses étaient poussées dans mon bonheur, sans déconner !

L'entendre me dire que je méritais tout ça et que j'étais un mec en or, entre autres, me fit bien sourire. Je ne le pensais pas vraiment non. Et j'étais certain que c'était son amour pour moi qui la poussait à dire toutes ces choses. Mais je ne pouvais le lui reprocher vu que j'étais pas mal pareil. Pour moi, elle était la perfection incarnée et je continuais de penser que j'avais juste une chance incroyable de l'avoir trouvé. Je t'aime tellement ... Et du coup, j'étais bien heureux de pouvoir profiter d'elle et rien que d'elle au cours d'une journée entière, qui nous fut octroyer dès le lendemain. J'adorais mes enfants et j'aimais vraiment quand on était ensemble tous les cinq. Mais je ne pouvais me plaindre du fait d'être un peu seul avec Alicia. C'était tellement bon de se retrouver juste tous les deux. Et pas uniquement pour le sexe, vu que nous ne faisions pas que ça. Pour preuve, nous passâmes surtout beaucoup de temps à nous câliner, nous embrasser et nous regarder, étendus sur le canapé. C'était particulièrement intense comme moment et j'aimais vraiment ça. Cette sensation de n'être vraiment rien que tous les deux, totalement coupés du reste du monde. L'amour sincère et puissant que nous nous portions, était vraiment incroyable. Presque trop fort. Mais je ne m'en plaignais vraiment pas ... Hm ... Comme ça tu verras un peu ce que ça fait de dormir seul dans ce lit, après qu'on l'ait partagé pendant des nuits entières ... Les jours qui suivaient son passage par ici, étaient toujours un peu difficiles. Je m'endormais en tentant de retrouver son odeur dans les draps et les oreillers. Et je me réveillais en tâtant le matelas à sa recherche, en vain. C'était super frustrant. Surtout une fois que son odeur avait disparu. Mais pour le coup, elle n'allait pas avoir de mal à retrouver mon odeur, puisque dans le fond, l'appartement entier en était imprégné.

Quelques heures après avoir récupéré les enfants à l'école, j'émis l'idée d'un Mcdo. Et en entendant Sienna hurler de joie, je levai les yeux au ciel. Je crois qu'on va devoir apprendre le langage des signes si on veut pouvoir garder quelques secrets tous les deux. Marmonnai-je sur un ton faussement blasé. Il n'empêche que de voir mes enfants aussi excités et heureux, était toujours un réel plaisir. Ce que je n'avais pas prévu par contre, c'est que l'on croise quelqu'un du bureau au fast food. Et surtout, Joannie. La peste, littéralement. Et je ne m'attendais pas à ce qu'Alicia se charge de lui répondre. Surtout, à ce qu'elle invente de tels mensonges. J'en restai trop surpris pour répondre quoi que ce soit. Même quand la jeune femme m'adressa plus directement la parole. Pour conclure, je me contentai de lui souhaiter une bonne soirée, pour qu'elle comprenne que je voulais qu'elle parte. Ce qu'elle fini bel et bien par faire. Je restai songeur face aux questions d'Alicia; Durant de longues secondes, j'y réfléchis très sérieusement, le regard rivé sur mes enfants en face de nous, de nouveau occupés à s'amuser entre eux. Trop, pour se soucier de nous. Je crois que je préférerais ça, plutôt qu'ils s'imaginent tous que tu as été pistonnée. Finis-je par lâcher à voix haute. Je reposai finalement le regard sur elle, très sérieux. Tu as travaillé trop dur pour mériter ce stage et pour obtenir tous ces éloges, pour que ça passe aujourd'hui pour du piston. Tu mérites mieux que ça. Ton boulot incroyable mérite mieux que ça. Et tant pis pour les secrets sur ma vie privée et tout ça ...

A la fin de notre repas, nous quittions les lieux pour rejoindre l'appartement. Il n'était pas assez tard pour que l'on couche les enfants tout de suite en rentrant. Mais je leur fis prendre leur bain avant de les installer sagement devant la télé. J'y pris place à mon tour, en attirant Alicia près de moi. Je sais que tu as dis tout ça pour protéger ma vie privée comme je l'ai toujours fait moi même. Et je t'en remercie. Mais vraiment, t'as pas à t'en faire pour moi. Les secrets aussi gros ne peuvent pas rester éternellement des secrets. Ils pouvaient bien tous apprendre que j'avais des enfants, ce n'était pas pour autant que j'allais commencer à en discuter avec qui que ce soit au bureau. Ca restait du domaine de ma vie privée et je n'étais pas du tout partageur à ce sujet. Je vins déposer un baiser près de son oreille au creux de laquelle je murmurai tout bas : Et j'assume complètement ma relation avec toi. Et sur un ton bien plus taquin, j'ajoutai : T'imagines un peu la fierté d'avoir mit le grappin sur une petite jeune aussi sexy ?

Aussi niais puisse sembler notre amour, il était réel et c'était là tout ce qui importait vraiment. J'étais très amoureux d'elle et je savais que c'était totalement réciproque. Et nos sentiments n'allaient pas changer de si tôt. Je souris un peu quand elle décida que l'on passe un marché. A savoir, jamais l'un sans l'autre. Evidemment que j'étais d'accord avec ça. Sourire au coin des lèvres, j'entremêlai l'un de ses petits doigts avec l'un des miens. C'est une promesse. Confirmai-je, le regard plongé dans le sien. Nous continuâmes de profiter de cette douce et agréable journée rien que tous les deux. Je la taquinai d'ailleurs sur le fait qu'elle allait devoir supporter de dormir dans mon lit seule, en mon absence. Le surnom qu'elle me donna, eut le don de me faire rire. Coco ? La seule personne à m'avoir appelé comme ça, c'est ma soeur. Et elle ne le faisait que pour m'emmerder. Parce que, quand même, quel drôle de surnom, non ? Nous profitâmes l'un de l'autre jusqu'à ce que la vie avec les enfants reprennent. Et ce soir là, nous décidions de sortir pour manger au fast food. Mes enfants étaient évidemment super heureux. Et je l'étais également, jusqu'à ce que l'une de mes employées ne nous voient et ne commence à se poser quelques questions. Je fus un peu frustré qu'Alicia invente des trucs pareils pour me protéger. Parce qu'elle méritait tout ce qui lui était arrivé sur le plan professionnel mais qu'elle était en train de ruiner le tout en cet instant. Je ne voulais pas qu'elle fasse ça pour nous. Quand elle se défendit, je cessai de l'écouter après les mots "notre famille". Elle s'incluait dans notre famille. Parce que, évidemment qu'elle en faisait partie. Mais l'entendre le dire avec autant de naturel ... Ca me faisait un bien fou. Notre famille ... Tu as dis notre famille ... Répétai-je à voix basse, regard planté dans le sien. Mon Dieu, s'il n'y avait pas eut autant de gens autour de nous et que ça n'avait pas été risqué, je l'aurais embrassé sur le champ ... Je fis un peu la moue quand elle mentionna le fait qu'elle avait menti devant mes enfants. Elle avait raison. Je n'avais pas trop tilté, parce qu'ils avaient prit ça à la rigolade. Mais je ne voudrais pas qu'ils commencent à faire la même chose, bien sûr.

Je la laissai expliquer tant bien que mal à mon fils. Je ne savais moi même pas trop comment gérer et expliquer la chose. Finalement, mes trois enfants s'éloignèrent pour aller jouer plus loin, sous nos regards attentifs. J'en profitai pour taquiner un peu Alicia. Pour le moment, je préférais ne pas trop penser aux conséquences de son mensonge sur elle, sur sa carrière et ... Et sur tout en fait. Parce qu'il y aurait bien un jour où je devrais afficher l'existence de mes enfants et celle de ma petite amie. Je ne pourrais pas tous les cacher éternellement. Ah zut ... Je dois rendre la Ferrari qui dort dans mon garage depuis quelques jours ? Evidemment que je plaisantais. Je n'avais jamais envisagé de lui faire un tel présent. Je n'aurais que trop l'impression de la payer ou je ne sais quelle connerie du genre. De toute façon, je savais qu'elle n'était pas du tout intéressée par mon argent. Et qu'elle n'était pas non plus intéressée par d'éventuels cadeaux hors de prix. Comme si tu te souciais vraiment de ce que les gens pensent de toi ... De toute façon tu ne passeras pas rapidement pour une croqueuse de diamants. Tu vas rapidement faire carrière, je m'en fais pas pour toi. Je repris un air songeur et fronçai les sourcils. Et cet été quand tu vas venir bosser au journal ? On est censés faire croire qu'on est de la même famille et qu'en réalité t'es pas si bonne que ça ? Je lui lançai un regard amusé, pour lui dire ce que je pensais de tout ça. J'avais parfois été assez injuste avec elle, au tout début, devant tout le monde. J'allais donc passer pour un menteur également, qui voulait cacher son lien avec la stagiaire. Chose que je n'étais pas certain de bien aimer. Bon, ce n'était pas le moment de penser à tout ça. J'avais bien assez de choses en tête. Bon ... Et si on rentrait, cousine ? L'air de rien, je réunis le bazar de notre table sur un plateau, pour aller jeter le tout. Je filai ensuite demander à mes enfants de sortir du jeu et de nous rejoindre. Ils obéirent assez rapidement et nous pûmes reprendre le chemin de mon appartement. Sans doute que pour le reste du week-end, on devrait aller un peu plus loin concernant nos sorties, pour éviter de croiser quelqu'un d'autre de l'entreprise. Ou ne pas sortir du tout, mais je n'étais pas certain que mes enfants apprécient beaucoup ça.

J'étais vraiment ému par le naturel avec lequel elle s'était inclut dans notre famille. Bien sûr qu'elle en faisait partie. Et ce, depuis que j'étais tombé amoureux d'elle d'une certaine façon. Mais l'entendre le dire à voix haute, ça me faisait un sacré effet. J'avais le coeur qui battait plus vite et certainement le regard brillant alors que je la détaillais avec attention. Bon sang, j'étais de plus en plus amoureux d'elle. C'était un constat que je n'arrêtais plus de me faire. Tu fais partie de notre famille ! Lui confirmai-je tout de suite en affichant enfin un petit sourire. T'en fais vraiment partie ... Ajoutai-je ensuite, presque comme un constat. Je n'irais pas jusqu'à dire qu'elle était désormais leur mère parce que je ne voudrais pas lui infliger une telle pression. Mais dans le fond, elle était bel et bien en train de prendre une telle place dans leur vie. Et c'était tout sauf fait pour me déplaire. Bien au contraire. Je fini quand même par me rappeler des mensonges qu'elle avait débité devant mon employée, pour maintenir le secret sur ma vie personnelle. D'un côté, je lui en étais très reconnaissant. Mais d'un autre, j'étais quand même un peu inquiet et déçu à l'idée qu'elle soit en train de foutre en l'air sa carrière. C'était, en tout cas, ainsi que je voyais les choses. Je pris le temps de réfléchir à sa question concernant justement sa carrière. T'as beaucoup trop de talent pour que je te laisse filer comme ça ... Et puis de son côté, elle avait largement mérité sa place de stagiaire dans mon magazine et la promesse d'embauche qui était arrivée ensuite. Tu t'en fous de ce que disent les gens, non ? S'ils pensent que tu gravis facilement les échelons, à cause d'un éventuel piston, ils apprendront vite qu'ils ont tort. T'es incroyable dans ce boulot. Il faut être con pour ne pas s'en rendre compte ! A moins qu'elle ne parvienne pas à passer outre les commentaires des gens et leurs idées stupides, je ne la laisserais pas filer comme ça ! On trouvera une solution d'ici là, c'est pas grave. Du moment qu'elle venait bel et bien travailler pour moi. Quand elle me gronda presque parce que je l'avais appelé cousine, j'éclatai de rire. C'était ton idée je te signale !

Nous finîmes par rentrer pour passer une petite soirée tous ensemble. A la fin de laquelle Alicia et moi échouions dans mon lit pour nous endormir, étroitement enlacés. Il y eut le samedi calme durant lequel nous ne fîmes rien d'autre que d'aller faire des courses pour être bien certain qu'ils n'allaient manquer de rien pendant la semaine. Je ne voulais pas qu'Alicia galère de trop. Elle n'était pas habituée à être seule avec mes trois enfants et se serait beaucoup trop difficile pour elle de les gérer en faisant les courses ! Le dimanche matin, nous passâmes un moment tous ensemble dans mon grand lit quand les enfants vinrent nous retrouver. Et ce fut un dimanche de détente et de tendresse. Au final, nous eûmes droit à un week-end tellement agréable et presque magique, que le lundi matin ne fut que plus difficile encore. Alicia s'occupa presque seule des trois petits, le temps que je boucle mes valises. Le moment des au revoir fut vraiment difficile. Je pris le temps d'embrasser et câliner chacun de mes enfants, en leur donnant quelques ordres de dernière minute. Pas de bêtises, être sages, gentils avec Alicia, l'écouter et lui obéir, pas de crise quelconque. Bref, des trucs classiques. Mais je ne voulais pas qu'ils mènent la vie dure à ma petite amie. Je m'en faisais plus pour elle que pour eux en fait. Enfin, plus ou moins. C'était une crainte différente en tout cas. Après mes enfants, je me tournai vers Alicia et posai mes mains sur ses joues pour planter mon regard dans le sien. Je la détaillais avec beaucoup d'attention, comme si je tentais de graver dans ma mémoire, ses traits si parfaits. Je le sais ça ... Soufflai-je d'une voix douce, en affichant un petit sourire. Je ne me fis pas prier pour l'embrasser durant de très longues secondes, un bras enroulé autour de son cou et mon autre main logée sur le bas de son dos. Je l'embrassai comme si ma vie en dépendait durant un petit moment, avant de me forcer à m'éloigner d'elle pour quitter l'appartement. Je passai mon premier coup de fil, une petite heure après à peine, alors que j'étais sur le point de monter dans l'avion. Je voulais juste m'assurer qu'elle n'avait pas eut trop de mal à les laisser à l'école et s'ils n'avaient eux mêmes pas été trop difficiles. Le second coup de fil, ce fut le soir même quand je fus certain qu'elle les avait récupérés à l'école. Je parlai un peu avec elle et un peu avec mes enfants. Je fus ensuite trop plongé dans le boulot pour trouver le temps d'appeler encore. Et avec le léger décalage horaire, je devais veiller à ne pas les réveiller. Je trouvai quand même le temps d'envoyer un texto à Alicia quand il fut à peu près l'heure pour elle d'aller se coucher, pour lui souhaiter une bonne nuit et lui dire que je l'aimais. Ce fut le lendemain que, pour la première fois, je regardai les vidéos des caméras de surveillance que j'avais installé chez moi. Elles étaient en place depuis très longtemps mais je ne les avais quasiment jamais utilisées pour de vrai. Là, je le fis avant même de le réaliser tout à fait. Ainsi, je regardai Alicia qui rentrait de l'école avec les enfants qui semblaient lui raconter leur journée. Puis je les vis s'installer pour le dîner. Les enfants n'étaient pas totalement sages, mais elle semblait bien les gérer. Evan prit sa douche seul, comme il en avait fait la demande. Alicia se contenta d'aller frapper à la porte pour demander si tout se passait bien. Bref, je n'avais aucune raison de faire ce que j'étais en train de faire et je me sentis super mal d'agir ainsi. Je m'en voulais à mort, mais je fis la même chose le lendemain. Je tentais de me rassurer moi en même en me disant que j'agissais ainsi parce qu'ils me manquaient à mort. D'ailleurs, je fis parvenir un énorme bouquet de fleurs à Alicia en plein milieu de la journée, sachant qu'elle serait seule chez moi pour les recevoir. Avec pour seuls mots tracés sur la carte, "je t'aime". Malgré le boulot, je parvins à passer au moins un coup de fil par jour. Si ce n'est deux, quand je le pouvais pour parler juste avec Alicia. Je fus soulagé de voir arriver le dernier jour. J'étais supposé rentrer le jeudi matin mais je fus retenu quelques heures supplémentaires et ne pu donc faire le trajet du retour, que tard dans la soirée. Le temps que je rentre et avec le décalage horaire, c'était le milieu de la soirée quand j'arrivai enfin chez moi. J'avais prévenu Alicia pour qu'elle ne couche pas tout de suite les enfants. S'ils étaient trop fatigués le lendemain, ils n'iraient pas à l'école, ce n'était pas bien grave. En entendant la clé dans la serrure, ils s'installèrent tous devant la porte comme je pu le constater quand j'ouvris, puisqu'ils m'attendaient tous les quatre. Je ris quand mes enfants me coururent dans les bras et je les serrai très fort contre moi. Je plongeai mon nez dans les cheveux de Mila pour prendre une bouffée de son odeur, avant de lever le regard vers Alicia qui souriait au moins autant que moi.