Je ne fus pas surpris qu'elle finisse par capituler en confirmant qu'elle se fichait bien de l'avis des autres. C'était bien ce qu'il me semblait en effet. C'est que je commençais à la connaître quand même. Et je savais qu'elle ne vivait pas en se souciant de l'avis des gens sur son compte. Elle savait ce qu'elle valait et c'était à peu près tout ce qui importait ensuite. Je lui souris avec tendresse. Et au moment de partir, je l'interpellai comme étant ma cousine. Ca, c'était de sa faute ! C'était elle qui avait eut cette étrange idée. Heureusement que tu t'es pas présentée comme étant ma soeur. Je crois que j'aurais fait une syncope ! Affirmai-je en éclatant de rire. Elle n'était clairement pas ma soeur. Et la façon que nous eûmes de vivre au cours du week-end qui suivit, le prouva bel et bien. Nous étions dingues l'un de l'autre et en train de former une réelle famille ensemble, avec mes trois enfants. Ils aimaient même tellement Alicia, qu'ils n'avaient pas trop mal accepté l'idée que ce soit elle qui les garde pendant les prochains jours, parce que je devais partir travailler. Même si je ne m'inquiétais pas réellement de la façon qu'elle aurait de les gérer et de leur comportement, je me surpris à "espionner" leur quotidien. Plus je m'en voulais pour ça et plus je le faisais. C'était plus fort que moi et je me sentais réellement mal d'agir ainsi. Pas assez pour arrêter pourtant ...

En tout cas, je constatai sans surprise qu'elle prenait merveilleusement bien soin d'eux et qu'ils étaient effectivement très sages de leur côté.  Et je ne fus donc que plus heureux encore de les retrouver le jeudi soir suivant. J'eus droit à de nombreux baisers et câlins de la part de mes enfants, que je leur rendis bien. Et quand je fus assez libre pour me redresser, j'attrapai Alicia par la main pour l'attirer à nous, tout sourire. J'émis un soupir de bien être quand nos lèvres se trouvèrent. Mais ce fut de courte durée puisque Sienna attira mon attention. J'aurais voulu continuer de tous les câliner et les embrasser. Mais il semblait qu'il y avait quelque chose d'important qu'ils voulaient me montrer. Alors je suivis jusqu'au salon où j'avais carrément droit à une petite fête pour mon retour. J'eus un immense sourire en découvrant tout ça. Woah, ça valait le coup d'être parti, juste pour être accueilli comme ça à mon retour ! Non, dans le fond, ils m'avaient beaucoup trop manqué. Merci mes amours, vous me faites vraiment plaisir. Je ponctuai mes paroles par un baiser claquant sur les joues de chacun de mes enfants, puis sur les lèvres d'Alicia. J'étais vraiment heureux et soulagé d'être rentré et je ne m'en cachai pas le moins du monde tout au long de la soirée qui se passa dans la joie et dans la bonne humeur. J'aimais cette sensation d'être rentré à la maison. Plus uniquement auprès de mes enfants. Mais également aux côtés d'Alicia désormais.

C'était un réel plaisir que de rentrer chez moi après ces quelques jours où j'étais parti pour bosser. Retrouver mes enfants et ma petite amie, était un réel bonheur. C'était aussi fort que la douleur que j'avais ressenti en partant en début de semaine. Et pour couronner le tout, ils ne cachaient eux mêmes pas leur joie de me revoir. A tel point, qu'ils avaient carrément préparé une petite fête pour moi. C'était vraiment adorable. Mais ce que j'aimais plus que cette petite fête surprise, c'était bien de les retrouver pleinement tous les quatre. Je ris aux éclats quand ils affirmèrent tous ensemble, que je leur avais manqué. Ca faisait un bien fou d'entendre ça, même si je ne le savais que trop bien. C'était toujours un vrai plaisir de l'entendre. D'accord ... Promis, je partirai le moins possible ! En même temps, ce n'était vraiment pas un plaisir que de m'éloigner d'eux, pour quelque raison que ce soit. Je souris et posai mes mains sur les siennes quand elle enroula ses bras autour de moi et fermai brièvement les yeux à son baiser dans mon dos. Elle prit le soin de m'aider à retirer ma veste et ma cravate qu'elle alla ranger après un baiser sur mon front. Je devais bien admettre que j'adorais ça, d'avoir quelqu'un qui prenait soin de moi de cette façon. Ca ne m'était jamais arrivé. Même quand j'étais en couple avec la mère de mes enfants. Elle n'était pas trop ce genre de personne. Mais qu'importe. Ce qui comptait aujourd'hui, c'est que je sois si heureux avec Alicia. C'était elle la femme de ma vie. Elle que j'aimais. Elle me rendait encore heureux en partageant cette soirée avec nous. Ce repas qu'elle avait prit le soin de préparer par exemple. Et je n'hésitai pas à la complimenter à ce sujet.

Je me sentais vraiment comme un petit prince ce soir. Pendant qu'elle faisait la vaisselle, je rejoignis le salon en compagnie de mes chéries qui avaient tant à me raconter. Alicia et mon fils ne tardèrent pas à nous rejoindre avec le gâteau. Je m'extasiai sur celui ci et pris beaucoup de plaisir à le manger. Et bientôt, nous ne fûmes plus que ma petite amie et moi, seuls pour nous retrouver pleinement sous la douche. Je me détendais totalement, sous l'eau chaude qui coulait sur nos corps enlacés. Mes mains caressaient son dos et ma joue frottait doucement la sienne. Nous discutions de tout et de rien. Je lui racontai mes réunions, elle me parla des enfants en retour. Au fil des minutes, nos gestes de tendresse se firent de plus en plus poussés, puis carrément sexuels. Nous fîmes l'amour avec beaucoup de tendresse, pendant un bon petit moment. Cette étreinte n'arrangea pas mes douleurs musculaires mais me fit quand même un bien fou ! D'ailleurs, en parlant de douleur, elle vit tout de suite que j'étais un peu tendu et me proposa un massage. Enfin, ce n'était pas vraiment une proposition. C'est vrai ? Tu ferais ça aussi pour moi ? Elle faisait déjà tant ... Mais je ne me fis quand même pas prier pour m'allonger sur le ventre et la laisser prendre place au dessus de moi pour un massage ferme et doux à la fois. Bon sang ce que ça fait du bien ... Gémis-je bien vite. Et à mesure que mes muscles se dénouaient sous ses doigts fermes, le sommeil me gagnait. Quand je me réveillai de longues heures plus tard, je fus le premier surpris de constater que j'avais dormi. Je mis un moment avant d'émerger. Alicia n'était plus avec moi. Et vu les bruits dans la cuisine et les voix, je compris qu'elle avait veillé à ne pas me réveiller pour aller s'occuper de mes enfants. Je décidai de profiter encore un peu de mon lit. J'étais effectivement crevé ! Et quand Alicia passa la tête dans l'embrasure de la porte, j'étais bien réveillé. Je lui souris et me redressai dans le lit. Tu m'as pas réveillé ...

Plus ça allait et plus Alicia se comportait comme une véritable épouse avec moi. Et comme une mère avec mes enfants. Ce dont j'étais loin de me plaindre. Il fallait bien admettre que ça me faisait un bien fou et que ça me soulageait pas mal au passage. Mais j'espérais qu'elle n'allait pas se lasser de tout ça, parce que moi tout au contraire j'y prenais sacrément goût. En même temps, ce n'était que trop facile de prendre goût aux bonnes choses ... C'est pas comme si ta semaine avec les enfants, avait été de tout repos... Lui fis-je remarquer avec un petit sourire attendri. Parce que garder trois enfants en bas âge, c'était quand même du sport. T'es un ange ... En tout cas, je n'allais pas me faire prier pour accepter sa proposition ! Et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, je fus tellement soulagé par ses mains fermes sur mon dos, mes épaules et mon cou, que je sombrai dans le sommeil. Duquel je ne fus tiré que de longues heures plus tard. Alicia ne tarda pas à passer et constater que j'étais réveillé. T'es vraiment un amour ... Et puis maintenant, elle savait si bien s'occuper de mes enfants, que je n'avais effectivement pas à m'en faire. A cette heure ci, ils étaient sans doute prêts pour aller à l'école, ou presque. Je vins enrouler un bras autour de sa taille pour l'attirer à moi, quand elle se fut assise sur le bord du lit. Ca va beaucoup mieux oui. Grâce à toi. Même si j'avais bien envie de rester encore un peu au lit pour me prélasser et ne rien faire d'autre que me reposer, durant les heures suivantes. Elle me tendait d'ailleurs une perche en émettant l'idée que je reste ici pour bosser durant les heures suivantes.

Je posai une main sur sa joue pour l'embrasser quelques secondes de plus, avant de lui répondre. C'est une très bonne idée. Bosser un peu et lézarder beaucoup avec toi. Je lui souris et lui volai un dernier délicat baiser avant de la laisser filer pour aller s'occuper de mes enfants. Même si je les aimais et qu'ils m'avaient beaucoup manqué, ça me soulageait un peu de ne pas être dans le stress de bon matin aujourd'hui, pour m'occuper d'eux et les emmener vite à l'école. D'ailleurs, en l'absence d'Alicia, je pris encore quelques minutes à tourner dans le lit, avant de le quitter pour m'habiller. Un simple jean et un tee shirt blanc avant de récupérer ma valise que je vidai et rangeai. Je récupérai ensuite mon ordinateur et filai m'installer dans le salon plutôt que dans mon bureau. Après l'avoir allumé, je tombai sur la page que j'avais gardé ouverte ces derniers jours. La connexion avec les petites caméras qui étaient installées chez moi depuis des années mais que je n'avais remis en marche qu'avant mon départ quelques jours plus tôt. Quand la porte s'ouvrit sur Alicia qui rentrait, j'eus le réflexe de fermer précipitamment mon ordinateur, comme si j'avais été prit en faute en train de faire une connerie. Ce qui n'était pas bien loin d'être la vérité en fait. Et je posai même un regard coupable sur elle. Je m'en voulais d'avoir des secrets pareils. Et je m'en voulais toujours autant, si ce n'est plus, d'avoir mit ces foutues caméras en place. Je me raclai la gorge et tapotai mon pc fermé, du bout des doigts, en un geste nerveux. Je peux te parler d'un truc ? Je pense que ça va pas te faire plaisir ... Et si elle me quittait ? Non, quand même pas. Elle allait forcément être blessée et très mal le prendre. Et sans doute qu'elle allait me faire la gueule pendant un moment. Mais je ferais tout ce qui était en mon pouvoir pour la convaincre de la sincérité de mes sentiments et qu'elle voit que j'étais sincèrement désolé. J'ai fait un truc que j'aurais pas du ... J'avais une bonne raison de faire ça ... Enfin je le pensais ... Mais si tu veux pas l'entendre, je comprendrais. J'étais nerveux maintenant. Le coeur qui battait trop fort, les mains moites et la gorge serrée. Finalement, je rouvris l'ordinateur pour lui montrer directement. Je remis en marche les caméras pour qu'elle comprenne de quoi il s'agissait. Je n'osais même plus la regarder maintenant.

Oui elle avait raison, nous étions maintenant deux pour nous occuper de mes enfants. Pas juste elle en mon absence. Et pas juste moi en tant que père célibataire. Et ça, je devais bien admettre que ça faisait beaucoup de bien d'y penser. Même si m'occuper seul de mes enfants n'avait jamais été un problème, avoir quelqu'un ne pouvait que sacrément me dépanner. Déjà actuellement, c'était très réconfortant. J'étais tellement soulagé ... Et tout ça grâce à la femme que j'aimais. Mon petit ange à moi, même si elle affirmait ne pas en être un. Je continuerais de le penser quand même, soit dit en passant. Au petit matin, j'eus droit à un second "je t'aime c'est tout", alors que je continuais de m'extasier sur tout ce qu'elle faisait pour moi et pour mes enfants. Sa présence dans nos vies changeait vraiment tout. Et de la façon la plus positive qui soit, bien sûr. J'étais tellement heureux et complet grâce à elle. Je ne pensais pas avoir déjà ressenti ça un jour. Mais malgré tout ça, j'avais fait une sacré connerie quand même. En tout cas, c'était comme ça que je qualifiais le fait d'avoir utilisé des caméras pour surveiller la façon qu'elle aurait de gérer mes enfants pendant mon absence. Enfin c'était surtout parce que je craignais, plus ou moins consciemment, qu'une chose horrible ne puisse arriver. J'étais pourtant intimement convaincu d'avoir confiance en elle. En rentrant, elle vit tout de suite qu'un truc clochait. Elle me connaissait trop bien ! Mais je comptais bien, enfin, tout lui avouer de toute façon. Ce que j'entrepris donc de faire .C'était difficile. Je m'en voulais à mort. Mais je ne pouvais pas lui cacher tout ça. Il fallait qu'elle sache maintenant. Je me figeai quand je vis les larmes perler dans ses yeux. C'était de ma faute. J'étais en train de la faire souffrir. Mais je ne pouvais pas la réconforter tout de suite. Je devais d'abord tout avouer !

Après un long moment de silence tendu, je la sentis qui posait son front sur mon épaule. Je ne me risquai à un regard vers elle, que lorsqu'elle se redressa après quelques secondes. Mais ce fut pour découvrir que les larmes coulaient sur ses joues. Je trouvais ça horrible. Ca me faisait un mal de chien de la voir ainsi. D'autant plus que c'était entièrement de ma faute bon sang. Je n'osais plus bouger. Et c'était à peine si j'étais capable de soutenir son regard. Bien sûr ... C'est horrible ! Confirmai-je tout bas, comme si je craignais que le dire tout haut rendrait la chose encore plus moche. Je fus rassuré, mais surtout très surpris, quand elle me prit dans ses bras en me faisant bien comprendre que ce n'était pas aussi grave que ce à quoi elle s'était attendue. Mais à quoi tu pensais ? Je ne vois pas ce que j'aurais pu faire de pire que ça ... J'étais peut-être naïf ou trop bon -non quand même ...- mais je n'imaginais pas de chose plus horrible que ça en cet instant. Je faillis lui faire remarquer que lui en parler avant, aurait été inutile. Ca aurait évidemment changé la donne et son comportement et ... Bref, non, je ne pouvais pas dire ça. Parce qu'elle ne réalisait peut-être pas encore tout à fait que c'était elle que je surveillais surtout. Pas vraiment mes enfants eux mêmes. Je poussai un profond soupir de soulagement contre toute attente. J'étais tout à fait rassuré maintenant. Elle ne m'en voulait pas. Elle voulait seulement comprendre ce qu'elle avait pu faire pour me pousser à la surveiller. T'as rien fait. J'ai confiance en toi depuis le début et t'as rien fait pour me faire douter. C'est juste ... Ok, je lui avais mentis concernant leur mère. Et elle allait avoir une autre bonne raison de m'en vouloir du coup. Elle allait s'imaginer que j'étais un menteur et un cachottier. Je t'ai menti à propos de leur mère. Je posai un regard peiné et désolé sur elle. Elle est en institut psychiatrique. Pour sa sécurité et pour celle de mes enfants. Elle était ... Totalement instable. J'ai réussi à le faire interner quand elle a tenté de tuer Evan. Je lâchai ça assez brusquement, avant de trop hésiter et de revenir sur mes propos pour ne pas en dire davantage. Je suis désolé ... Je ne veux pas que tu penses que je passe mon temps à te mentir. Conclus-je avec une certaine hésitation.

Je ne voulais pas qu'elle s'imagine que je n'avais pas confiance en elle, à cause de mes stupides conneries. Mais c'était évident qu'elle allait penser ainsi vu ce que j'avais fait. Ca semblait être la preuve flagrante d'un manque de confiance. Mais ce n'était pourtant pas le cas du tout. Crois moi, j'ai confiance en toi. Si ce n'était pas le cas, caméra ou non, je ne t'aurais pas demandé de les garder. Mais ces caméras que j'avais eus le culot de mettre en route, prouvait bien autre chose. Ce que je regrettais amèrement. Devant sa surprise et son soulagement évidents, je lui demandai ce à quoi elle avait bien pu penser. Je ne voyais pas ce qui pourrait être pire que mes agissements ... Mais je compris parfaitement quand elle m'expliqua enfin. Non c'est moi, j'aurais du y penser. C'est juste qu'une telle éventualité ne m'est même pas venue à l'esprit en fait ... Et c'était bien là la preuve que ça ne risquait pas de nous arriver un jour ça, non ? J'étais de nature fidèle. Mais là, en sachant à quel point j'étais amoureux d'elle et en connaissant notre passion qui ne diminuait pas ... C'était d'autant plus vrai ! Elle même avait sans doute besoin d'un peu de temps avant de ne plus avoir du tout ce genre de pensée en tête. J'espérais vraiment qu'avec le temps, ça n'allait même plus lui effleurer l'esprit ! Si je fus rassuré de l'entendre me confirmer qu'elle ne m'en voulait pas d'avoir fait tout ça avec les caméras, je devais quand même avouer tout le reste. A savoir, le fait que j'avais menti sur la mère de mes enfants. J'avais affirmé qu'elle était morte, alors que ce n'était pas tout à fait le cas. Dans le fond, c'était presque vrai. Mais pas assez pour que j'affirme un truc pareil. Maintenant je m'en voulais encore plus.

Je la vis se figer tout de suite. Mais elle semblait réfléchir à mes paroles avant de dire quoi que ce soit. Elle était choquée et triste d'apprendre ce qui était arrivé à Evan. Elle semblait penser davantage à ça qu'à mon mensonge. J'ignorais si c'était une bonne chose ou non. Je fronçai les sourcils quand elle reprit la parole. Je voulais la corriger. Parce que mes enfants n'avaient pas de mère. Elle n'avait jamais occupé une telle place dans leur vie et ce n'était pas prêt de changer. Mais elle se leva, me coupant dans mon élan .Ce n'était sans doute pas le bon moment pour lui donner davantage d'explications. Elle me confirma la chose en affirmant que j'avais plutôt intérêt de ne pas la suivre dans la chambre des enfants. C'était la première fois qu'elle était à ce point énervée contre moi, depuis que nous étions ensemble. J'étais un peu paniqué. Et si elle réalisait qu'elle n'allait plus jamais pouvoir me faire confiance et qu'elle décidait de me quitter ? Je ne le supporterais pas ... Mais j'avais la sensation de n'avoir déjà que trop abusé de ses pardons. J'aurais du me réjouir qu'elle dit qu'elle commençait à considérer mes enfants comme les siens. Mais là, en y pensant, je m'en voulais un peu plus encore. Si elle ne les aimait pas autant, elle ne souffrirait pas autant par ma faute en cet instant. J'aurais réellement voulu la rejoindre pour tout lui expliquer et lui jurer que je l'aimais plus que tout et que j'étais désolé pour tout. Mais je devais lui laisser de l'espace pour le moment alors c'était ce que j'allais faire. Après un longue hésitation, je récupérai mes affaires et montai dans mon bureau. Elle pourrait ainsi se déplacer dans le reste de l'appartement, sans risquer de me voir.

Même si j'étais installé devant mon ordinateur, je fus incapable de me concentrer. Je préférais tendre l'oreille pour savoir si elle était toujours là ou non. Et ce fut ainsi que je l'entendis monter pour me rejoindre. Ma gorge se noua en voyant qu'elle avait pleuré. Je me levai sans pour autant trouver le courage de contourner le bureau, quand elle prit la parole. Je t'assure qu'il n'y a rien d'autre. Rien du tout ... Mais je doutais, bien sûr, que ce soit suffisant pour la rassurer. L'idée qu'il lui faille du temps supplémentaire, m'attristait. Et si pour une fois j'arrêtais de merder ? Je fis enfin le tour du bureau quand elle m'interrogea sur mon ex, sans pour autant trop m'approcher d'elle. En institut. Sans doute pour le restant de ses jours. Comment je pourrais continuer de l'aimer après ce qu'elle a fait ? Elle savait à quel point j'aimais mes enfants. Je lui ais retiré tous ses droits sur mes enfants. Elle n'a jamais été une mère pour eux, même quand elle vivait encore avec nous. C'est pour ça que j'ai prétendu qu'elle était morte. Pour moi elle l'est. Et pour mes enfants aussi. La dernière fois qu'on l'a vu, c'est le jour où je t'ai croisé au journal avec mes enfants. Les médecins pensaient que ça lui ferait du bien de renouer avec ses enfants. Mais j'ai regretté. Je regrette toujours et je ne compte pas les y emmener de nouveau. Ce n'est pas leur mère. Tu l'es beaucoup plus depuis quelques mois, qu'elle ne l'a jamais été. Je ne cherchais pas à ce qu'elle me prenne en pitié et me pardonner dans l'immédiat. Je voulais juste qu'elle soit bien au courant d'absolument tous les détails pour se faire une meilleure idée et constater que je ne mentais pas et n'avais plus aucun secret.

Alicia, je te jure que je ne me fous pas de toi ! En la voyant peiner à retenir ses larmes, je ne pu me retenir davantage et la rejoignis à grand pas pour la prendre dans mes bras. Elle se fondit instantanément contre moi en laissant libre cours à ses larmes. Je t'aime Alicia. Et je suis heureux que tu fasses partie de la vie de mes enfants. Je sais qu'ils t'aiment vraiment eux aussi. Même si je doutais que ce soit une bonne chose pour elle d'entendre ce qu'avait subit mon fils, je lui expliquai quand même. Qu'elle avait tenté de le noyer, que j'étais arrivé juste à temps et que durant toute leur vie elle ne les avait pas même calculé une seule fois. Je lui expliquai que c'était pour ça qu'Evan faisait parfois des cauchemars, pour ça qu'il avait un peu de mal avec les femmes en général et pour ça également, qu'il préférait prendre sa douche tout seul. Un long moment plus tard, alors que nous avions de nouveau abordé tous ces sujets sensibles, je du la laisser pour aller récupérer mes enfants. A notre retour, elle se jeta littéralement sur Evan. Même s'il en fut très surprit, il ne se fit pas prier pour lui rendre son étreinte. J'eus un faible sourire, en les suivant jusque dans la cuisine où elle avait préparé un sacré goûter. Elle eut bien du mal à se détacher de lui durant le temps de ce repas. Et plus tard, alors que nous étions tous installés dans le salon, Evan s'approcha de lui même d'Alicia pour la câliner. Il sentait bien que quelque chose n'allait pas. Mila qui était installée sur la table basse pour dessiner, les observait en silence. Et même Sienna qui était assise sur mes cuisses, se taisait pour les écouter. Est-ce que t'habites avec nous maintenant ? Sa question me prit de court. Sienna, tu sais bien que non. Pas encore. Tentai-je avec une certaine gêne. Bientôt alors ? Oh ça, c'était encore autre chose tiens. C'est quelque chose dont on parle entre adultes ça. Parfois ça peut être long. C'est compliqué un déménagement tu sais. Nous en avions déjà parlé Alicia et moi et nous avions presque décidé que ce serait très rapide. Mais maintenant ... Avec tout ce qui était arrivé, j'avais peur qu'elle n'ait plus trop envie pour le moment. Et je ne voulais pas entrer dans les détails avec mes enfants. Surtout pas leur dire qu'à cause de moi, Alicia ne voulait peut-être plus vivre avec nous pour le moment. Enfin, avec moi surtout.