« Rrrrrrouuuuuaaaaoooouh ! » Il ouvre un œil et regarde sa minette qui vient lui foutre un coup de boule en guise de bonjour matinal. Spicy roucoule plus souvent comme un pigeon qu'elle ne peut miauler comme un chat. Tout dans cet animal est bizarre, et c'est sans doute pour ça qu'il l'aime autant. Un coup d'oeil vers le réveil, à peine 4h de sommeil… Grrr… Il se met sur le dos, elle se cale sur son torse et ronronne de plus belle, heureuse de se faire cajoler. Elle est attendrissante, mais pour une fois, il aurait aimé avoir une heure de rab sur l'horaire habituel. Sagement, il la papouille un peu plus avant de sourire et de se lever, la belle borgne toujours dans ses bras. Il part à la cuisine, lui donne un peu de lait de riz, la laisse déguster sa boisson. Il se fait un petit déjeuner complet, mais sans aucune réelle envie de manger. Il a cette soirée en tête, ça l'obsède. Il aimerait vraiment comprendre tout ce qui arrive et pourquoi il a eu aussi cette pointe de jalousie. Après tout, il ne l'a jamais appelé et Sev semble être un séducteur, pourquoi il se serait arrêté de vivre ? Mais pourquoi est-ce qu'il l'a suivi, deux fois ? Il se pose, mange, fait la vaisselle et part se changer pour enfiler sa prothèse étanche ainsi que sa combinaison. Une fois tout sur le dos, il avance vers la place avec plusieurs filets en main et grimpe dans sa petite barque, le seul bateau qu'il ait pu s'offrir pour le moment. Au moins, elle l'emmène vers les profondeurs et elle ne lui coûte pas grand-chose, c'est suffisant. Il se laisse tomber et part dans son univers. Son paradis à lui. Il caresse des poissons, des méduses, joue avec de jeunes requins inoffensifs tout en récupérant autant de déchets que possible. Il arrive sauver une jeune tortue qui allait se noyer avant de voir que c'était déjà trop tard pour la seconde, RIP petite vie. Il la détache malgré tout du vieux filet de pêche et continue son ramassage avant de voir un coquillage bleu et de le ramasser. A ce moment précis, il pense à Sevastyan. Secouant sa tête, il se décide et remonte à la surface pour lancer les filets remplis dans sa barque, puis sa bouteille et grimper à son tour. C'est son sport du matin. Il repart et arrive sur le rivage, dos à la plage. Se levant, il se tourne avec un sac en main avant de le laisser retomber dans l'embarcation. Ses cheveux humides lui gâchent un peu la vue, mais il le voit bien, là, sur le sable à l'attendre. Son coeur en loupe un bref battement et il laisse les détritus à leur place avant de retirer ses palmes, puis de le rejoindre, toujours dans sa combinaison. Il ne sait pas quoi dire, quoi faire, comment l'aborder, alors dans un mouvement vif, il ferme ses yeux et l'embrasse au coin des lèvres. C'est étrange, ça n'a rien à voir avec une femme… pourtant, il en avait envie. Au même moment, sa main rejoint celle du jeune homme pour y déposer le coquillage et lui offrir. Il le regarde à nouveau et se recule pour aller vers la barque afin de pouvoir tout ramasser. Il n'a pas envie de se faire voler quoi que ce soit pendant qu'il aurait le dos tourné.

Sevastyan s'était réveillé le lendemain matin chez son client. Il avait un mal de crâne à force d'avoir trop picolé pour oublier sa soirée. Le jeune homme grimaça avant de se lever du lit et de l'étreinte de son client. Il ne souhaitait pas s'attarder plus longtemps ici. Le russe se rhabilla en vitesse, tant pis pour la douche, il se doucherait chez lui puis il ne pourrait pas supporter de ressentir encore la peau de cet homme contre lui. « Tu t'en vas déjà ? » Reznikov remplaça ses cheveux tout en enfilant sa veste : « J'ai un autre rendez-vous et nous n'avions pas convenu que je restais toute la matinée. » « C'est pourtant ce que tu nous avions fais la dernière fois. » « Tu n'es pas mon seul client exclusif et tu le sais, puis tu devrais en profiter pour voir du monde, te changer les idées. » « Tu sais très bien que je ne vois que toi. » « Justement. » il soupira et s'approcha de l'homme lui tendant la main, il attendait son fric. Celui-ci finit par le lui donner et il le rangea dans une des poches de son pantalon. Sevastyan décampa aussitôt et rentra rapidement chez lui. La première chose qu'il fit c'est de prendre un bain. Il avait besoin de se nettoyer, de ne plus sentir l'odeur de son amant du jour. Reznikov se frotta jusqu'à faire rougir sa peau, il avait l'impression d'être sale. Il arrêta ensuite pour fermer les yeux et se détendre dans le bain. Il se réveilla en sursaut quand il entendit sa coloc' rentrer chez eux. Il sortit de l'eau et se prépara. Sevastyan enfila un short, un tee-shirt et des baskets, il s'était mis en tête d'aller parler à Benjamin même s'il ne savait pas quoi lui dire. Avant ça, il prit des cachets pour sa tête avant de partir à la salle de sport. Benjamin ne travaillait pas aujourd'hui. La jeune femme qui s'occupa de l'accueil lui fit même remarqué que ce dernier avait été présent dimanche dernier alors qu'il ne le faisait habituellement jamais, ça avait le chic de remuer le couteau dans la plaie. Néanmoins, il demanda son adresse avant de finalement détaler et de se diriger dans une boulangerie. Il demanda à avoir des viennoiseries vegan, la boulangère ne connaissant pas le concept, Sevastyan dû lui expliquer. Il se surprit à jouer les connaisseurs et finalement la boulangère lui fila des croissants. Ensuite, il se dirigea vers la plage. Sevastyan mit ses lunettes de soleil et regarda autour de lui, la vue était magnifique, mais il n'y avait aucun signe de Benjamin. Il soupira, pensant qu'il avait encore loupé l'occasion de le retrouver. Reznikov s'assit sur le sable chaud et observa la mer, le sachet de croissants à la main. A vrai dire, il allait finir par partir lorsqu'il remarqua que son coach était sur la barque. Sev' souhaitait fuir parce qu'il n'avait rien préparé et qu'il sentait qu'il allait encore tout merder. Son cœur battait vite, il observa Lee s'approcher de lui. C'est alors qu'il se pencha pour déposer un baiser au coin des lèvres avant d'attraper sa main pour y déposer quelque chose. Sevastyan eu du mal à réagir parce qu'il était surpris et ne s'y attendait pas. Il le regarda partir avant de jeter un coup d'œil à sa main. Il ne pu s'empêcher de sourire en voyant qu'il s'agissait d'un coquillage, finalement il l'avait eu, c'était symbolique par rapport à leur première conversation. Sevastyan le rangea dans sa poche précieusement avant de se lever en s'essuyant et récupérant le sachet de la boulangerie, il s'approcha du bateau, timide et maladroit, il était aussi perdu que lui, mais il prit à son tour les devants :

« Je ne sais pas si tu as déjeuné, mais je t'ai pris des croissants, ils sont vegan. J'ai donné un cours à la boulangère à ce sujet, je ne sais pas si elle a compris ce que c'était ou si elle m'a donné ces croissants pour me faire taire, mais voilà...si jamais tu souhaites en partager un avec moi...fin je veux dire déjeuner... »

Sevastyan n'était pas à l'aise et c'était bien la première fois, d'habitude il avait de l'assurance, même avec son premier copain il n'avait pas été autant à l'aise.

Il tourne sa tête vers le jeune homme avant de la secouer positivement. « C'est parfait. » Il a déjà mangé, mais après une heure de plongée, la faim se fait ressentir malgré tout. Il pose sa grosse bouteille sur son dos, cale son masque et ses palmes sous son bras avant d'attraper les deux filets plein de détritus et de revenir vers le jeune avocat. Un signe de la tête et il marche dans le sable à ses côtés sans rien dire de concret. Il ne sait pas quoi raconter à vrai dire. Ils arrivent devant la maison et il regarde Sev. « C'est chez moi. » Il lui montre alors la terrasse avec la table recouverte par une tonnelle et dont les voiles se balancent lentement au gré du vent. « Va t'asseoir, j'arrive. » Il avance un peu plus loin pour jeter les filets dans sa jeep, il ira à la déchetterie plus tard. Ce n'est pas pressant pour le moment. Un sourire lui étire les lèvres et il revient, laissant la porte ouverte. Un détour par la douche, un changement de vêtements. Il troque sa combinaison de latex et sa prothèse étanche pour celle de tous les jours accompagné d'un short en jean, laissant ainsi sa jambe de titane visible, et d'une chemise à manche courte blanche. Ses cheveux sont encore humides et en bataille. Il prépare deux grands cappuccino au lait d'amande et à la chantilly de coco, des quartiers d'orange et de pamplemousse avant de revenir et tout déposer sur la table avant de s'installer dans le fauteuil à côté de Sevastyan. Il n'a pas envie de tourner le dos à l'océan. « Voilà, désolé pour l'attente. » Il le regarde, lui donne sa tasse bien remplie et avale une gorgée du sien avant de lécher la chantilly qui se dépose sur le dessus de sa lèvre. « Je suis désolé… Je suis pas violent, j'ai agi…. Comme un véritable con. » Oui, il ne se remet toujours pas de la gifle qui est partie d'un coup, comme ça. Il pose un croissant dans l'assiette de Sev, un autre dans la sienne. « Merci, pour les croissants. » Il le regarde et lui sourit avant de regarder à nouveau l'océan, puis de soupirer. « Sev... » Il baisse un peu la tête, découpe un morceau du croissant, l'avale. « T'es le premier mec qui me... » Il cherche ses mots. « Qui me fait me poser des questions. » Il n'en a pas honte, loin de là. « C'est vraiment nouveau et étrange pour moi. C'est pas physique. J'veux dire, t'es un beau mec, mais… Je sais pas, c'est pas ça. » Il hausse une épaule avant de le regarder. « C'est juste toi. Et je suis pas un lâche, j'assume ce qui se passe, ce qui change en moi, mais j'ai besoin d'un peu de temps aussi. » Pourquoi ? Il ne sait pas vraiment, sans doute pour ne pas être dans la « peur » illogique du changement et s'accepter au lieu de tout rejeter. « Mes parents ont divorcé l'année dernière. Mon père vit avec une demoiselle de dix ans de moins que lui, très bobo, très aérienne, elle le rend jeune à nouveau. Ma mère va épouser sa meilleure amie de toujours, son vrai amour. » Il rit un peu. « Je les ai jamais vu aussi bien que depuis qu'ils sont pleinement eux-mêmes. » Il le regarde à nouveau. « Le changement, ça a du bon, faut juste… prendre le virage avec lui pour pas se retrouver largué. »

Sevastyan était aussi mal à l'aise que lui, c'était en quelque sorte nouveau pour lui aussi, car il n'avait jamais pensé à se caser. Ils n'avaient pas parlé de relation de couple entre eux, mais il voyait bien que Benjamin n'était pas le genre de mec à désirer juste s'envoyer en l'air. Au fond, cela ne le dérangeait pas, peut-être parce qu'il s'envoyait en l'air constamment avec son boulot. Il menait une vie à 300 à l'heure et avaient fait de nombreuses expériences dans la matière. Reznikov le suivi sans broncher jusqu'à une maison. Il sourit la trouvant apaisante, conviviale et familiale.

« Elle est jolie. »

Finit-il par dire avant de s'exécuter et s'asseoir sur la terrasse, observant la mer et de temps à autre son téléphone pour voir ses sms et ses emails. Il avait mis le mode avion afin de ne pas être dérangé, surtout qu'il avait reçu un sms de son client de la veille désirant l'utiliser dans la semaine. Il soupira et fini finalement par l'éteindre complètement. Peu de temps après, Benjamin revint auprès de lui accompagné de deux cappuccinos. Sevastyan l'observa du coin de l'œil, il le trouvait toujours autant séduisant et cela même si sa prothèse était visible. L'assistant attrapa son cappuccino et laissa échappé un : « Hum...délicieux. » c'était la première fois qu'il en goûtait de la sorte avant de reposer la tasse sur la table et de regarder Benjamin :

« Arrêtes de culpabiliser pour cette gifle, ce n'est pas ma première et sans doute pas la dernière. » Oh oui, il en avait quasiment toujours reçu, surtout venant de son père et ce n'était pas forcément des gifles. « Je l'ai déjà oublié alors fais-en de même Benji. » il lui disait cela calmement, c'était mieux pour lui. Sev' attrapa ensuite un peu de croissant pour le manger tout en écoutant Benjamin parlé, ils avaient déjà eu cette conversation la veille sauf que tout était parti en live. Il le laissa terminer, il fut également surpris d'en connaître un peu plus sur les parents de son coach. Ils avaient l'air cool, des parents que l'on aimerait sans doute avoir auprès de soi, pas comme les siens.

« Tu n'es pas homosexuel, je le sais. » dit-il d'un air affirmatif, mais ce n'était pas un reproche : « Je ne pense pas que tu sois bisexuel également. » Il bu une autre gorgée de son cappuccino : « Tu as déjà entendu parlé de l'échelle de Kinsey ? Tu dois te trouver à l'intérieur de cette échelle, t'es peut-être pansexuel ou un truc du genre. » Il lui sourit avant de regarder l'océan : « Je ne te brusquerai plus Benji, je l'ai compris sur le toit et j'attendrais. Nous n'avons qu'à faire comme si nous étions des amis ? » A vrai dire Reznikov ne savait pas non plus comment se comporter avec lui. Sevastyan préférait le laisser faire, qui sait peut-être qu'il le surprendrait ? Il lui adressa un sourire : « Ta famille a l'air chouette, je trouve ça beau. » Il était sincère : « Prends ton temps Benji, je comprends ne t'en fais pas. » Il se voulait rassurant. Il était vrai que l'envie de l'embrasser était toujours présente, l'envie de le toucher également, mais il allait canaliser toutes ses émotions.

Arrêter de culpabiliser. Oui, d'accord, mais quand même. Ça n'arrivera plus. Non, jamais et le premier qui lèvera la main sur Sev, celui-ci par contre, il saura ce que ça fait que d'avoir un ex-marine en face. Unijambiste ou pas. Il va s'en vouloir encore quelques jours, c'est sûr. Et le fait qu'il dise en plus que ce n'était pas la première, ni la dernière.. Hm… ça ne lui plaît pas. Non, vraiment pas. Il le regarde alors, avant de se lancer dans un speech maladroit. Juste parce qu'il a besoin d'être honnête, de bien faire les choses. Parce qu'il a toujours été comme ça, même si dans le fond, il n'est pas un grand bavard. Mais il parle, parce que c'est important. Surtout après une soirée comme hier et une suite de malentendus plus chiants les uns que les autres.

« Tu n'es pas homosexuel, je le sais. Je ne pense pas que tu sois bisexuel également. » Nop en effet, ça il en est persuadé, et ce n'est pas parce que c'est une honte de l'être ou quoi que ce soit et qu'il ne veut pas se rabaisser à ça. Non, c'est juste que ce n'est pas lui et au moins, Sevastyan lui accorde ça. « Tu as déjà entendu parlé de l'échelle de Kinsey ? Tu dois te trouver à l'intérieur de cette échelle, t'es peut-être pansexuel ou un truc du genre. » Il hoche la tête. « Vaguement. » Mais son idée est loin d'être stupide. C'est vrai que les pansexuels tombent simplement amoureux « de quelqu'un » et non pas d'un homme ou d'une femme. Peut-être que c'est ça en effet. Il ne sait pas trop, mais cette analyse lui plaît, le soulage même. « Je ne te brusquerai plus Benji, je l'ai compris sur le toit et j'attendrais. Nous n'avons qu'à faire comme si nous étions des amis ? » Il hoche encore la tête. Pourquoi pas. Des amis qui se rapprochent comme il le ferait avec une femme jusqu'à savoir ce qu'ils veulent vraiment. C'est comme ça que ça marche après tout. Il avale la moitié de son croissant, puis un quartier d'orange dans un léger sourire. Prendre son temps. Prendre son temps. Déjà, il aimerait savoir s'il aime l'embrasser.

Il finit son croissant, avale un peu de cappuccino, puis un autre morceau d'orange avant de le regarder longuement, puis de s'approcher de lui. Légèrement plus grand que Sevastyan, il se courbe un peu et laisse leurs souffles se mélanger lentement avant de fermer les yeux, puis de venir l'embrasser. D'abord un simple smack. C'était agréable. Il esquisse un maigre sourire et reviens à la charge pour l'embrasser vraiment cette fois et goûter, entièrement, à un baiser entre homme. Il frissonne un peu, puis se recule dans un bref rougissement, jusqu'à baisser la tête, se lécher les lèvres et remange un morceau de pamplemousse comme si de rien n'était avant d'échapper un léger rire. « C'est vrai que c'est agréable. »

Sevastyan pouvait parfaitement accepter qu'il ne soit pas homosexuel ou bisexuel, il était mal placé pour juger surtout qu'il avait beau être gay, il continuait d'entretenir des relations sexuelles avec des femmes sans que cela soit vraiment une envie. Reznikov dégusta son croissant et l'orange, ce petit déjeuner était très bon, lui qui ne faisait pas la cuisine et qui avait l'habitude de tout acheter directement lorsqu'il allait étudier ou en allant au cabinet d'avocat. Le reste du temps, il se faisait payer les restaurants, c'était l'avantage de son second métier, manger à l’œil, Ce qu'il venait de dire sur l'orientation sexuelle semblait faire réfléchir Benjamin, c'était un bon début puis si ça pouvait l'aider à y voir plus clair dans ses sentiments. Sevastyan proposa d'être amis pour le moment, chaque chose en son temps, c'était une nouveauté. Il continua de savourer son déjeuner lorsque Benjamin se rapprocha de lui. Le jeune homme l'observa, il ne bougeait pas comme lorsque l'on évite de bouger pour ne pas faire fuir un animal sauvage. Il plongea son regard dans le sien et laissa son coach déposer un baiser sur ses lèvres. Il était agréablement surprit parce que depuis qu'il était arrivé ce matin, c'était Lee qui faisait des efforts et non lui, il évitait d'être tactile de peur de l'effrayer. Son coach sportif semblait y prendre goût puisqu'il revint à la charge peu de temps après pour un baiser plus appliqué. Sevastyan prolongea à la même cadence et envie, cette situation était étrange et à la fois agréable, mais de bien trop courte durée. Il se mordilla la lèvre inférieure et sourit lorsque Benjamin avoua que c'était agréable.

« Je croyais que nous devions être amis pour le moment ? »

Dit-il pour le taquiner et non le faire fuir. Il hésita un instant puis il prit le risque tout en venant à son tour déposer un baiser mais sur l'une de ses joues et de venir lui caresser l'une de ses cuisses sans pour autant désirait autre chose. Il fallait qu'ils apprennent à se connaître corporellement, se mettre en confiance. Sevastyan retira ensuite sa main de peur de trop le perturber, du moins, la conversation au night club l'avait perturbé lorsqu'il l'avait rattrapé la seconde fois et qu'il lui avait expliqué pour le baiser. Il n'avait pas envie qu'il pense quoi que ce soit à son égard de mauvais.

« Tu me fais visiter ta maison ? »

Finit-il par demander par curiosité. Il souhaitait voir où son ami pas si ami vivait et à en croire l'état de celle-ci, il avait dû en vivre des choses.

Il avale son morceau de pamplemousse dans un léger rire. « Hn, c'est vrai, juste ami, pardon, pardon ! » ça lui fait penser à se livre, nos étoiles contraires qu'il avait lu quelque temps avant. Juste ami. Oui, bien sûr, juste ami. Il finit sa part avec les agrumes, puis en profite pour vider son cappuccino et se lécher alors sa lèvre supérieure, pleine de chantilly. Un autre regard vers l'horizon et il se plonge dans ses songes longuement. Il se rend compte qu'il est bien là, que ça fait du bien, que c'est agréable et que parfois, il ne faut rien de plus. « Tu me fais visiter ta maison ? »  Il se tourne vers son élève avant de juste hocher la tête, puis de se lever. « C'est celle de mes grand-parents. J'économise pour pouvoir leur racheter officiellement afin que personne ne fasse chier dans la famille. » Parce que même si ses parents sont cool, ce n'est pas le cas de tous les membres. M'enfin, c'est comme partout. Il ouvre la porte et entre rapidement avant de chopper Spicy au vol, puis de montrer sa minette borgne à Sev. « C'est l'autre femme de ma vie. » La première étant sa mère. Il sourit et lâche le chat. Il fait quelques pas dans la pièce centrale et se tourne vers lui. « C'est le living room. La cuisine est de l'autre côté de l'escalier. » Il lui montre. « J'ai passé du temps à tout retaper et refaire avec mon père. » Parce que ses grand-parents ne veulent plus de cette demeure, qu'il peut en faire ce qu'il veut, mais que pour certains, tant qu'il n'est pas officiellement le propriétaire, elle n'est pas à lui. « Y'a une buanderie là-bas, mais on s'en fout. » Il hausse les épaules. « Le bas se résume à ça, y'a pas plus à voir. » Mains dans les poches, il se dirige vers l'étage. « Un bureau chambre d'amis et la salle de bain attenante, la chambre de mon coloc, et ma chambre. » Il pousse une porte et entre un peu avant d'avancer pour ouvrir entièrement les rideaux et laisser la luminosité faire son travail. « La porte là, c'est ma salle de bain. Elle a rien de très réjouissant. Une douche à l'italienne, une baignoire, un lavabo, des toilettes, beaucoup de blanc, un peu de gris, de turquoise et de vert. » Il hausse ses épaules avant de lui sourire et rester au milieu de la pièce sans savoir quoi faire réellement. « Tu vis seul toi ? »

Sevastyan demanda à visiter la maison. Il était curieux et il devait admettre qu'il était intéressé par la vie de Benjamin, c'était un homme très intéressant, qui donnait l'envie de le comprendre et de pénétrer à l'intérieur de son univers. L'assistant pénétra à l'intérieur de l'habitat. Sevastyan ne s'y était pas trompé, cette maison avait une valeur sentimentale et appartenait depuis de longue date dans la famille. S'il avait une maison pareille, il ferait de même, ça serait du gâchis de la laisser partir en fumée. Benjamin lui montra ensuite son chat. Reznikov fut surpris de constater que l'animal était borne, décidément son ami-pas-si-ami était plein de surprises :

« Je comprends mieux pourquoi tu aimes les minous. »

Dit-il pour plaisanter, un sourire taquin. Il s'avança doucement et caressa le chat. Il se retenait de lui dire « tel chat tel maitre. ». Sevastyan balaya la pièce du regard. L'espace était accueillant, chaleureux, de quoi s'y sentir bien. Le jeune homme eut un petit pincement au cœur lorsque ce dernier lui fit part qu'il avait retapé ce coin avec son père. Le futur avocat avait beau réfléchir à un moment complice avec son père, il n'en trouva aucun, juste avec sa gouvernante. Sev' se contenta d'hocher de la tête tout en le suivant. Ils grimpèrent à l'étage où continua la visite guidée :

« Si jamais tu as besoin d'aide pour la paperasse, les droits etc...concernant ta maison tu pourras me demander. »

Puisque Benjamin semblait lui faire comprendre qu'il n'était pas facile pour lui de devenir propriétaire de cette maison alors si jamais un jour il pouvait lui filer un coup de main. « Je ne savais pas que tu avais un colocataire. » dit-il simplement, il n'avait pas à s'en faire vu la conversation qu'ils avaient eu précédemment sur les penchants de son coach. Sevastyan pénétra à l'intérieur de la chambre de Benji. Il croisa les bras contre son torse tout en observant. L'ambiance caractérisait bien son ami. « Elle te correspond bien. » il sourit avant de reprendre son sérieux : « Non, je vis en colocation dans un appartement que l'on loue. » D'ailleurs l'appartement était trop chère pour ce qu'il était, mais il ne souhaitait pas revivre ses quelques mois passés dans sa voiture.

Sa blague sur les minous lui arrachent un : ah ah ah, juste pour le plaisir et en montant les escaliers, il lui tire la langue dans un esprit légèrement enfantin. « Les hommes... » Il hausse une épaule sans rien ajouter, souriant en coin malgré tout avant de le mener à l'étage, puis de continuer la visite. La maison n'a rien d'extraordinaire. Mais c'est la sienne. Il la rénove depuis ses 18 ans, et même si ce n'est pas fini, il met beaucoup d'efforts dedans. « Merci. J'pense que j'en aurai besoin pour que mes oncles et tantes ne me cassent les pieds que je n'ai pas en pensant que j'arnaque mes grands-parents. » Il hausse les épaules simplement avant de poursuivre son chemin. Une fois le tour fait, il reste dans sa chambre comme un idiot. « Il est là depuis peu à vrai dire. C'est un mec qui a fait de la prison et qui avait besoin d'un nouveau départ. » Il regarde Sev qui ne semble pas très enthousiaste à cette idée. « Je sais, ça fait peur, mais tout le monde a le droit à une seconde chance. » Il sourit un peu avant de l'entendre parler de sa propre colocation. Secrètement, il se surprend à espérer que ce soit une femme et non un homme, pensée complètement stupide qu'il chasse bien rapidement de sa tête.

Il se sent nigaud, complètement. Il ne sait pas quoi faire de son corps, de Sev, de lui. Avec une femme, il l'aurait déjà séduite, embrassée langoureusement. Il aime faire l'amour. Il n'est ps forcément très chaud pour des coups d'un soir, même si c'est déjà arrivé, mais là, là c'est différent. Il avance un peu et lui caresse la hanche en passant à ses côtés, s'habituant à le toucher. « J'ai pas peur de toi. » Il le murmure doucement. « Hier, j'étais surpris. Mais apprends-moi. » Lentement, tranquillement, mais quand même. S'il n'essaie pas petit à petit, il ne saura jamais. Il lui sourit et retourne dans le couloir, puis en bas. « Tu manges avec moi ce midi? » Ils pourront discuter la matinée comme ça, apprendre à se connaître, manger ensemble.

Sevastyan se mit à rire en le voyant réagir à sa remarque avant de grimper à l'étage. Le jeune homme lui proposa son aide concernant la maison, il avait un avocat sous la main alors autant en profiter surtout s'il pouvait être utile.

« Je te dégoterais des papiers dans la semaine comme ça tu pourras les lire et voir avec tes grands-parents, plus tôt tu le fais, mieux se sera comme ça personne ne pourra te reprocher de les exploiter parce qu'ils sont âgés. »

Lorsqu'il s'agissait de tout ce qui était droit, avocat, Sevastyan était aux anges, il était passionné par ce métier depuis tout petit. Il sourit avant de reprendre son sérieux lorsque Benjamin lui fit part de sa colocation avec un homme qui venait de sortir de prison. Il fronça les sourcils : « Il a fait quoi pour finir en prison ? » Reznikov croisa les bras avant d'arquer un sourcil, peut-être bien, mais pas si sa vie pouvait être en danger. Il se contenta de lui dire : « Tu devrais cacher les objets tranchants. » Il imaginait déjà une histoire macabre : un jeune homme qui s'était fait tué dans sa propre maison par son colocataire qui souhaitait obtenir justement cette maison. Il évita de lui sortir ce genre de connerie puis de toute façon son esprit était ailleurs puisqu'il y avait de la tension dans l'air dans cette chambre. Sevastyan prenait sur lui pour ne pas jeter Benjamin sur le lit afin de l'embrasser follement. Un frisson lui traversa le corps quand il passa à côté de lui tout en admettant qu'il n'avait pas peur de lui et qu'il souhaitait apprendre. Le futur avocat se mordilla la lèvre inférieure. C'était décidément la première fois qu'il devait apprendre à quelqu'un, il avait toujours eu des copains expérimentés et sa première fois avait été la même pour son partenaire. Sevastyan suivi son plus qu'ami : « Je veux bien oui, tu cuisines comme un chef. » il sourit : « C'est ton père qui t'as appris ? Comme il tient un restaurant ? » Il se mit derrière lui et après un peu d'hésitation, il passa ses bras autour de ses hanches avant de déposer des petits baisers dans son cou et se retirer pour aller s'asseoir sur le canapé : « Ton coloc' ne risque pas de débarquer à tout moment ? »