Ce mec était une usine à connerie, franchement, je ne sais pas où est-ce qu’il allait les chercher, mais il était plutôt doué en la matière. Alors évidemment, je rigolais comme une imbécile face à ses attaques. J’avais du mal à me montrer sérieuse alors qu’il les enchaînait à la pelle. Et quand j’essayais d’être sérieuse, il trouvait toujours les mots pour me faire perdre toutes crédibilité, il était vraiment pas croyable. Mais heureusement qu’il était comme ça. Qu’il était plein de vie. On en venait à parler de ma violence, et il en venait à dire qu’il plaignait mon futur mec, je ne pus me retenir de lui dire qu’au moins, j’aurai le dessus sur quelqu’un, alors évidemment, vous imaginez qu’il n’allait pas me laisse m’en sortir aussi facilement, et me rétorquais donc qu’effectivement, si mon futur était une mouche, alors j’aurai le dessus. Je voulais le foudroyer du regard, mais j’en étais clairement incapable puisque je me mis à rire. « Tu m’expliques où est-ce que tu vas chercher des conneries pareilles ? » Lui demandais-je tout en riant toujours. Je crois que depuis que j’étais arrivée, nous n’avions pas réussi à garder notre sérieux plus de cinq minutes. En même temps, c’était du grand Mathis ça. « Je te trouve un peu trop sûr de toi mon petit Brown… lançais-je dans un premier temps sur un ton plutôt mystérieux. Mais évidemment que je t’apprécie mais n’en profites pas non plus ! » Je riais légèrement, puis nous nous échangions mutuellement un baiser sur la joue. Ce qu’il pouvait être attentionné ce Mathis, et ce que je pouvais l’adorer. Nous avions du temps à rattraper, beaucoup de temps même, une année, ce n’était pas rien, c’était 365 jours sans le voir. J’espérais désormais pouvoir le revoir aussi souvent qu’avant.
Nous en venions à parler plus sérieusement de son fameux handicap. J’avais toujours connu Mathis comme ça, mais je sais qu’il avait subi durant son adolescence lorsque ses amis l’avaient lâché à cause de sa perte progressive d’audition. Je trouvais ça tellement cruel. Ce n’était pas des vrais amis. Nos amis, on les accepte tel qu’ils sont. Petit. Grand. Gros. Maigre. Sourd. Muet. Aveugle. Avec leurs qualités et leurs défauts. Mais eux, avaient été capable de le laisser à un moment de sa vie le plus difficile, je ne comprenais pas, ils ne devaient pas autant tenir à lui pour agir de la sorte. Ayant un débit de parole très rapide, j’avais juste eu du mal à contrôler mon débit mais à force de travailler avec lui au journal du lycée, j’avais fini par prendre le rythme et désormais ça me venais tout naturellement, et puis quand j’allais un peu trop vite, Mathis savait me faire signe de ralentir le débit. Comme je voyais qu’il ne supportait pas ce statut au sein de l’état, ainsi que ses avantages, je ne prenais pas la peine de répondre à ses derniers mots, je savais qu’il était têtu et que de ce côté là, il avait du mal. Donc je préférais laisser couler. C’est pourquoi nous nous attardions sur l’origine de sa découverte, et franchement, j’aurai préféré ne pas savoir quand je sais qu’il a risqué sa vie et qu’il s’est … scratché ici. Il aurait pu mourir cet imbécile. Il s’excusait alors tout naturellement. J’haussais les épaules. « Je voulais pas te faire la morale, c’est moi qui suis désolée d’avoir réagi de manière excessive.. » En même temps, c’était plus à moi de m’excuser que lui, finalement, il n’y était pour rien le pauvre, et puis je savais combien il adorait faire ça, je ne pouvais pas l’en empêcher bien que je trouvais ça très dangereux, et puis ayant le vertige, je me voyais mal sauter de tout là-haut. Je pense que si je venais à le faire, je ferais sans doute une crise cardiaque. Quoi que je ne sais même pas si une fois en haut j’aurai le cran de sauter. « C’est souvent ce qu’on dit, mais bon, tu ne me feras pas changer d’avis, Mathis, en plus j’ai le vertige, j’aurai même pas le cran de sauter » C’est alors qu’il recommençait à vouloir me faire sauter. Non mais … Je n’avais pas été assez claire, j’étais totalement tétanisée. Je crois qu’il avait du mal à comprendre que j’avais peur du vide. « Ce n’est pas que je n’ai pas confiance en toi Mathis, j’ai juste peur du vide, je serai incapable de faire ça, puis poisseuse comme je suis, je te garantis que notre parachute ne s’ouvrirait pas… » Plus pessimiste tu meurs, mais en même temps, je n’avais pas tord. Je suis sûre que si je venais à le faire, ça m’arriverais. C’est comme la fois où une amie m’avais tiré les cartes pour l’avenir. Je ne voulais pas le faire de base de peur de tirer la carte de la mort et bien pas manqué, sur 4 cartes, l’une d’entre elles était celle de la mort. Quand je vous dis que j’étais poisseuse. S’il tenait à sa vie, il valait mieux qu’il évite de faire ça avec moi. Bien que ça devait tout de même être fou, j’avais bien trop peur.
Plus nous avancions plus nous nous rapprochions d’une petite pente. Autant vous dire que Mathis n’avait pu se retenir une fois de plus de me rappeler combien je ne savais pas marcher. Disons qu’il m’arrivait parfois de trébucher, et alors ? Ca arrivait à tout le monde non ? Bon avec Mathis, ça m’étais déjà arrivée 2 voir 3 fois, et donc il ne pouvait se retenir de me le rappeler. Je lui rétorquais alors qu’au pire vu qu’il était devant moi il serait là pour amortir ma chute. Ce qu’il me répondit me fis rire, et je lâchais alors un rire machiavélique. « C’est que maintenant que tu t’en rends compte ? » Répliquais-je amusée. Ceci dit, une fois arrivée en bas de la pente, se fut à mon tour, j’essayais de descendre intelligemment, mais ce dernier me tendis ses mains, bien évidemment, je ne refusais pas son aide, et m’en emparais pour descendre doucement. De l’autre côté se trouvait un immense lac, c’était vraiment magnifique. Je ne m’attendais pas à me retrouver face à tel endroit paradisiaque si on pouvait dire ça comme ça. Ce dernier était entouré d’un étendu d’herbe avec des petites fleurs, et l’on pouvait percevoir le chant des oiseaux. C’était tellement agréable. Nous descendions jusqu’au bord de ce dernier où Mathis suggérait de faire un petit pique nique. Je partageais totalement son avis, ôtant mon sac du dos pour le poser et l’ouvrir laissant paraître toutes les bonnes choses que j’avais pu amener. J’avais fais des petits croques monsieurs, un petit smoothie fruits rouges fait par mes petits soins qui ne m’avais pas prit énormément de temps, et des petits bonbons. « J’avais tout prévu mon chéri! » Alors que je sortais tout du sac pour qu’il en prenne connaissance, ce dernier s’arrêtait sur mon appareil photo. « Non, j’ai juste changé d’objectif » dis-je en lui tendant pour qu’il puisse regarder ce dernier, tant il semblait intéressé. Seulement voilà, erreur fatale. Alors que je m’approchais du petit ponton qui se trouvait juste au-dessus du lac, Mathis arrivait par derrière et me portais comme une princesse je le sentais près à me mettre à l’eau. « Non, non, non Mathis, tu fais pas n’importe quoi ! » M’exclamais-je m’agrippant à lui, mais ce dernier parvint à ce que je me décroche de lui et me lâchais dans l’eau. Quel sale gosse! Heureusement pour lui l’eau était bonne mais quand même, je me retrouvais désormais toute mouillée, et n’avais pas d’affaires de rechanges. Je remontais alors rapidement à la surface. « Je te déteste Mathis Brown ! » M’exclamais-je furieuse avant de me percher sur le ponton, et de remonter rapidement avant de lui courir derrière et lui sauter sur le dos en prenant soin de bien me coller à lui de sorte qu’il soit immergé d’eau à son tour, seulement je réussi à lui faire perdre l’équilibre sur le ponton de sorte que nous tombions ensembles dans… le lac. J’étais plutôt satisfaite de mon acte. Façon moi, j’étais mouillée, alors … Mouillée pour mouillée autant en profiter. Lorsque nous remontions à la surface, je fis en sorte de me retrouver face à Mathis et le regardais fièrement. « Tu disais ? » Je lui offris un large sourire amusée. « Ceci dit l’eau est vraiment bonne ! » M’exclamais-je tout en nageant fièrement autour de lui.

Mathis, c’était un peu une connerie sur pattes. Je ne sais pas comment il faisait, ni même où il allait les pêcher, mais il n’en demeure pas moins qu’il avait toujours les mots pour me faire rire. C’était ça aussi qui m’avait manqué chez lui. Ses conneries, il passait le plus clair de son temps à en sortir. Seulement, quand je lui demandais où est-ce qu’il allait trouver ses conneries, ce dernier me répondit que lui-même ne le savait pas, qu’elles venaient toute seule, de ce fait, je ne pus une nouvelle fois me retenir de rire. Du grand Mathis. Effectivement, chez lui c’était plus spontané qu’autre chose, et il n’y avait rien de mieux que la spontanéité. Quand ce dernier me dit qu’il n’était pas du genre à profiter de la situation… Un léger rire amusé s’échappait d’entre mes lèvres. « C’est ça ouais » lâchais-je de manière taquine, avant de lui faire un clin d’œil et de continuer notre marche où on en venait au sujet de sa passion. Passion qui était loin d’être sans risques, la preuve, il s’était retrouvé ici suite à un vilain incident. Incident qui aurait sans doute pu lui coûter la vie. C’est alors que mon côté protecteur se fit ressentir, mais très vite, je me rendais compte de mon impulsivité, et m’excusais auprès de mon ami, car je ne voulais pas réagir ainsi, ni même lui faire la morale, mais il faut dire qu’il n’avait pas choisi la passion la plus tranquille qui soit. « C’est ça moques toi de moi » lâchais-je en faisant la moue. A ce propos, alors que j’aurais bien voulu changer de sujet, monsieur ne m’avait pas oublié. Il tenait absolument à me faire faire au moins une fois dans ma vie du parachute. Autant vous dire que c’était mort, j’étais trop une flippette pour faire ce genre de chose. Déjà que lorsque j’avais été visité la tour Eiffel je m’étais sentie mal dû à la hauteur de cette dernière, et voilà qu’il voulait maintenant que je me jette dans le vide, merci, mais non merci. Pour peu que dans le vide mon parachute refuse de s’ouvrir, et bien je n’étais pas dans la merde. Mathis qui ne voulait pas en démordre essayait d’argumenter tant bien que mal, mais il était mal tombé car j’étais plutôt bornée comme fille, et quand j’avais une idée en tête, je ne l’avais pas au derrière comme on dit. « Ce n’est même pas une question d’être pessimiste, je déconne pas j’ai vraiment peur du vide Mathis, attends dis toi que j’ai eu le vertige quand j’ai été visiter la tour Eiffel… Vas-y fou toi de moi ! » M’exclamais-je en riant légèrement. Je n’avais pas peur de grand chose. Ok, j’avais aussi peur des insectes et des araignées en tout genre. Et du vide. Le vide c’était quelque chose d’indescriptible. Il était carrément fou de vouloir me faire faire un tandem.
Arrivée en bas de la pente, je lâchais un rire machiavélique lorsqu’il prétendait que j’étais un sans cœur. Quel enflure. Visiblement mon rire lui faisait peur, je ne pus me retenir de rire d’avantage, non mais sérieusement, comme si mon rire était aussi crédible que j’aurai voulu qu’il soit. « C’est fait exprès, qu’est-ce que tu crois ! » Rétorquais-je en rigolant tandis que par la suite, mon regard se posait sur un endroit vraiment splendide. Je m’empressais d’immortaliser ce cliché. On se serait cru dans un film à la Twilight, avec des jolies fleurs entourant ce lac d’une eau bleue de chez bleue. Nous nous approchâmes, et nous décidions de nous poser tranquillement sur un petit espace d’herbe bien verte, et bien fraîche. Je sortais alors tout ce que j’avais préparé pour notre petit pique nique, et Mathis me fit alors remarquer que nous pouvions nous perdre, au moins nous ne risquerions pas de mourir de faim. Je ris légèrement, mais il n’avait pas tord. Disons que j’étais prévoyante, et je préférais faire trop que pas assez. Et là, en l’occurrence, j’avais peut être fait un peu trop, mais au moins, nous pourrions manger à notre faim, et puis dans le pire des cas, il viendrait manger les restes demain à la maison, ce n’était pas un problème. « Mais vu ton sens de l’orientation, j’ai juste prévu assez, sait-on jamais que tu nous perdes » le taquinais-je alors d’un air amusé.
Assise sur l’herbe, à tout bien disposer, mon ami me demandait si je m’étais achetée un nouvel appareil photo, je répondais que non, mais qu’en revanche, j’avais opté pour un nouveau zoom, c’est alors que je fis l’erreur du siècle en lui donnant mon appareil photo. Ce dernier, m’attrapais en sac à patate et nous entraînait très vite jusqu’au petit ponton qui se trouvait être au-dessus de l’eau. Je gesticulais dans tous les sens en le suppliant de ne pas me jeter à l’eau, mais clairement, il se fichait pas mal de mes prières, et finit par me lâcher dans l’eau. Je tombais alors de tout mon long dans l’eau, et remontais rapidement à la surface, bon une chose est sûre, j’étais rafraîchie, et j’avais moins chaud, mais bon, je comptais bien me venger. Il n’était pas question que je le laisse s’en sortir aussi facilement, c’est pourquoi je remontais sur le ponton et me jetais sur son dos pour lui faire un gros câlin et ainsi le tremper autant que je l’étais, mais je ne m’arrêtais pas là. Je fis en sorte que le jeune homme perde l’équilibre, et que plouf… On tombe à l’eau tous les deux. « Ah tu vois, tu peux me remercier alors ! » M’exclamais-je lorsqu’une fois à la surface, monsieur me disait qu’il avait lui aussi envie de se baigner. Alors que je m’apprêtais à répondre à son attaque, ce dernier m’éclaboussait volontairement le visage. Je fermais spontanément les yeux avant de me les frotter instinctivement. Quel sale gosse. « Je sais pas qui de nous deux est le plus gamin là… » lâchais-je en rigolant, avant de plonger sous l’eau, et venir me placer derrière lui pour m’accrocher à lui, entourant mes bras autour de son cou, et m’agrippant de mes jambes autour de sa taille. « Aller nages là faignant ! » Lâchais-je tandis que je m’amusais d’une main libre à ébouriffer ses cheveux. « Genre t’as pas fais exprès, menteur vas! C’était totalement calculé ton coup, je suis même sûre que tu as fais exprès de m’entraîner ici, avoues tu voulais me noyer en fait ! » Moi psychoter ? Jamais. C’était surtout pour rigoler que je disais ça, enfin le taquiner précisément. « Heureusement qu’il fait beau, on  ne devrait pas avoir de mal à sécher, non parce que si tu voulais qu’on se baigne, tu aurais tout simplement pu m’en parler, et j’aurai enfilé mon maillot de bain » repris-je en riant légèrement, tout en restant toujours perché sur son dos. Moi chiante ? Complètement, mais je pouvais bien rattraper le temps perdu.

Ce que Mathis disait à propos de nos peurs n’était pas totalement faux, et j’approuvais même. Seulement, j’avais du mal à gérer certaines de mes peurs, et j’étais persuadée que si je me laissais tomber du haut d’un avion, mon cœur s’arrêterait sûrement en route. Il est vrai que j’étais plutôt pessimiste, mais autant j’arrivais à vaincre certaines peurs, autant celle-ci, j’avais du mal à croire que j’y parviendrais, même en compagnie de Mathis en qui j’avais une confiance aveugle. Pour approuver mes craintes au sujet du vertige, je lui mettais un exemple à l’appui. Je crois que je me rappellerais toujours le jour où j’ai visité la Tour Eiffel. Franchement, j’ai cru une fois être arrivée en haut, que je ne parviendrais jamais à en descendre tant j’étais tétanisée. Je ne pensais pas que la hauteur me ferais aussi peur, et pourtant. Je devais toutefois avouer que la vue était magnifique, en revanche, la hauteur s’est était tout autre, mais bon, ça restait un super souvenir malgré tout. « Non mais pour toi qui fait du saut en parachute, la hauteur de la Tour Eiffel c’est de la gneugneute » riais-je légèrement. C’était pas faux, vu l’altitude à laquelle il se jetait, je pense que la hauteur de la Tour Eiffel ne lui ferait sans doute pas peur, contrairement à la petite nature que je pouvais parfois être. Cependant, alors que je pensais qu’il allait lâcher prise, puisqu’il semblait être un brin compréhensif, il ajoutait qu’il ne me lâcherait pas tant que je n’aurais pas dit oui, et qu’il m’aurait à l’usure. Je riais légèrement alors. Ce qu’il pouvait être têtu, il n’avait pas changé de ce côté là non plus. Il était aussi drôle qu’il était têtu, alors autant vous dire qu’il était dur de chez dur. « Si je te dis que je vais y réfléchir, tu me laisses tranquille ? » Demandais-je en lui offrant un petit sourire amusé, en espérant qu’après ça, il me laisserait tranquille, et de mon côté, j’essaierais d’y réfléchir d’avantage, bien que la peur prenne le dessus.
Avec tout ce que nous avions amené pour le pique nique, nous ne risquions pas de manquer de faim. On en avait pour un régiment. Si un randonneur était perdu, il pouvait se joindre à nous pour manger un bout. Entre sandwich, cupcake et autre en tout genre, nous allions pouvoir manger à notre faim. Je ne manquais toutefois pas de me moquer d’elle, il fallait bien que moi aussi je le taquine, ça n’allait pas uniquement que dans un sens. « Non mais le mec qui n’assume pas ses conneries, je rêve quoi ! Assumes que tu nous as perdu parce que tu ne savais pas quel chemin emprunter au lieu de me faire passer pour la bavarde de servir qui accapare tout ton temps ! Si tu veux je peux aussi me taire, mais je suis sûre que tu t’ennuierais ! » M’exclamais-je, quel sale gosse sérieusement, il me cherchait vraiment. Malheureusement, c’est moi qui tombait à l’eau la première, mais pas volontairement, enfin… Pas parce que j’en avais envie, mais plutôt parce que le jeune homme en question, et sans pitié ne s’était pas gêné pour me jeter habillée dans l’eau. Heureusement, qu’il avait prit soin de mettre mon appareil photo de côté, car j’aurai pu le tuer pour ça. Mais bon, comme lui aussi tenait à son appareil photo, j’étais sauvée. Cependant, une fois sortie de l’eau, je ne tardais pas à l’entraîner avec moi, façon, mouillée pour mouillée, je n’étais plus à quelques gouttes d’eau près. « T’étais juste pressé de me jeter à l’eau, c’est pour ça que tu n’as pas pu attendre! » M’exclamais-je de plus belle. Alors que je m’amusais à nager autour de lui, ce dernier ne manquait pas de m’arroser, je vous jure que je vais finir par le noyer ce sale gosse ahah. « Tu me cherches trop toi » lançais en fronçant faussement les sourcils, avant de rire, et donc par conséquent de perdre toute crédibilité. Rien que pour l’embêter, je plongeais et nageais sous l’eau avant de me retrouver derrière lui et de lui grimper sur le dos. Tandis que je continuais de lui parler, ce dernier me fit une remarque très pertinente. Je fis en sorte de rester accrocher à lui mais qu’il puisse me voir pour pouvoir lire sur mes lèvres. « Effectivement j’ai pas réfléchi » répondis-je en souriant tandis que je savais que sa remarque n’était pas du tout dans un mauvais intérêt. Il plaisantait et fort heureusement pour moi, car ça m’aurais fait culpabiliser s’il avait été sérieux. Heureusement qu’il riait de cet handicap pas si handicapant pour lui puisqu’il vivait comme quelqu’un sans handicap. « Pffff! » M’exclamais-je en ébouriffant ses cheveux, le tout avec un large sourire aux lèvres. « Non mais t’as vraiment cru que j’avais prévu de me baigner peut être ? Bien sûr que non je n’ai pas amené mon maillot gros bêta! Riais-je d’un air amusé. Je disais ça dans l’hypothèse où tu songeais à te baigner, en m’envoyant un message pour venir te voir, tu aurais pu ajouter d’amener mon maillot » je riais de plus belle, puis il nous ramenait vers le bord afin de sortir de l’eau. Les mecs je vous jure. Bon, il n’avait pas totalement tord, j’aurai pu être hyper prévoyante car on est comme ça nous les filles, mais là, l’idée de prendre mon maillot de bain ne m’avait même pas effleuré l’esprit, tout ce à quoi je pensais, c’était amener à manger, c’est pour vous dire. « Aller ! Vamos a comer » dis-je tout en retirant mon haut, et le poser sur l’herbe bien verte, et bien fraîche. Une fille en sous-vêtements, il avait surement dû déjà en voir, et puis franchement, des sous-vêtements, c’est comme un maillot de bain, y’a que la matière qui change finalement. J’ôtais ensuite mon short, et mes chaussures que j’exposais bien au soleil en espérant que tout cela sèche rapidement. « Bon alors, tu veux commencer par quoi ? » Demandais-je en sortant tout et en lui présentant tout. Il avait l’embarras du choix. En regardant tout ce qu’il y avait je me mis à rigoler. « Sans déconner, j’ai vu hyper large. Si quelqu’un se paume par-ici, on pourra toujours le nourrir ! » Riais-je de plus belle.

Ce n'était pas la première fois que nous évoquions ce sujet Mathis et moi. Mon ami et moi partagions une passion commune. La photographie. Mais Mathis avait une autre passion, celle pour un sport que je jugeais être à risque. Je lui donnais alors un exemple qui a ses yeux semblait stupide, puisqu'il me taquinait une fois de plus, m'assurant que si je venais à sauter une fois en parachute, cela pourrait être de la gneugneute à mes yeux. J'avais du mal à y croire quand on sait que j'avais peur de la hauteur, mais bon. Je me disais qu'il savait ce qu'il faisait, et donc par conséquent, je lui promettais d'y réfléchir mûrement s'il arrêtait de m'embêter. Parce que je me pensais têtue, mais, lui je crois que par moment, il me battait. Il répondit alors qu'il arrêtait de m'embêter, seulement pour aujourd'hui, phrase qui me fis automatiquement rire parce que ça lui ressemblait tellement. « On t'as déjà dit que t'étais chiant ? » lançais-je alors d'un air amusé. « Parce que si on ne te la jamais dit, je peux te le dire, et si on te la déjà dit, je peux te le rappeler » plaisantais-je alors, tout en riant de bon coeur. Il n'empêche que mon petit Mathis, je l'aimais tel qu'il était. Et je crois que je m'ennuierais sérieusement s'il n'était pas si chiant.
Maintenant que nous avions enfin fini de débattre sur sa passion, nous nous posions tranquillement pour enfin déballer notre pique nique. Heureusement, j'avais pensé à un petit plaid que j'avais soigneusement déposé sur l'herbe bien fraîche et bien verte. L'environnement était plus que calme et reposant. Les seuls bruits que nous entendions étaient ceux que la nature nous offrait. C'était tellement agréable de se retrouver dans un tel endroit, en compagnie d'une personne comme mon ami. Une fois de plus, les taquineries fusaient. Nous n'étions pas capables de nous conduire comme des adultes. Au lieu de parler sérieusement, même si cela nous arrivait, nous passions le plus clair de notre temps à se chercher mutuellement. C'était bien plus amusant. « Comment t'assumes pas, je rêve quoi ! » lançais-je en écarquillant les yeux comme si j'étais choquée par ce qu'il me disait. « Me cherches pas trop, ou je vais finir par vraiment me taire! » m'exclamais-je avant de rire, ok, j'avoue que si je devrais vraiment me taire, ça serait dur, mais bon, rien que pour l'embêter, j'étais prête à essayer. Mais voilà qu'il admettait enfin que si je ne parlais pas autant, il se ferait littéralement chier. « Je préfère oui » lâchais-je en affichant un large sourire de satisfaction.
Très vite, je me retrouvais dans l'eau, sans même me rendre véritablement compte de ce qui m'étais arrivée. Mathis était un sacré phénomène. Il savait comment faire pour m'avoir. Et franchement, je devais avouer que je lui tirais mon chapeau, car pas une seule seconde je me suis doutée d'une entourloupe lorsqu'il m'a demandé de lui prêter mon appareil photo. N'empêche que j'étais loin de me laisser faire et lorsque j'étais remontée sur le petit ponton, je m'étais fortement agrippée à lui de sorte que nous tombions ensembles dans l'eau. J'étais plutôt fière de l'avoir entraîné avec moi. Après tout, il le méritait. Et puis bon, vu qu'il était comme moi, aucun doute sur le fait qu'il ne m'en voudrait surement pas pour ça. Puisque lui-même rigolait de nous. Bon toujours est-il que maintenant... On était tout mouillé. « Et alors il pourrait t'arriver des bricoles » lâchais-je amusée, tandis que par la suite je lui parlais tout en me retrouvant sur son dos. Et c'est alors qui me fit une remarque qui n'était pas bête du tout. Sur le coup, je m'en voulais un peu, mais bon, Mathis se montrait compréhensif, c'est alors que je descendais de son dos pour me retrouver face à lui. Nous décidions par la suite de sortir de l'eau. C'est alors que sans gêne, je retirais tous mes vêtements mouillés pour me retrouver en sous-vêtements, face à Mathis. Il faut dire que j'avais une confiance aveugle en lui, et que je savais qu'il ne serait pas du genre à me sauter dessus comme la majorité des mecs de son âge. Je déposais mes affaires mouillées un peu plus loin sur le sol, au soleil afin qu'elles sèchent plus rapidement. Je rejoignais ensuite mon ami en m'asseyant face à lui. « Regardes, j'ai fais des minis croques-monsieur » dis-je en lui ouvrant la boite pour lui en proposer. « J'annonce que s'il y a des restes, ce qui est fort probable, on les mange ensembles ce soir » rétorquais-je en lui souriant, avant de nous servir un verre de jus de fruits. « J'avais pas d'alcool à la maison, j'espère que le jus de fruits te conviens » dis-je en lui tendant son vers.