Lorsqu'elle posait cet écrin au creux de ta main, tu aurais voulu ouvrir les yeux et de te sortir d'un mauvais rêve, mais non, c'était bel et bien la réalité. Alors, tu restais là, figé, la bouche fermé, le regard vide, tu avais du mal à réaliser ce qu'il était entrain de se passer. Comment osait-elle ? Dans de telles circonstances ? Tu avais beau l'aimé de tout ton coeur, mais ça, tu ne pouvais pas l'accepter. Tout simplement parce que ce n'était ni l'endroit, ni le moment. Surtout pas le moment. Sachant les deux bombes qu'elle venait de te lancer coup sur coup, tu ne pouvais pas concevoir de parler de tout cela maintenant. C'était rajouter des problèmes aux précédents. Et puis, de ton côté, cela ne faisait que quelques mois que vous étiez ensembles, tu n'étais pas prêt à un tel engagement, pas tant que ta vie serait aussi misérable, pas tant que tu serais instable, pas tant que tu ne trouverais pas un bon équilibre à ta vie. Tout ça n'avait strictement rien à voir avec elle. Toi tu n'étais pas prêt à tout ça. La vie à deux, ce n'était déjà pas évident, tu avais du mal à t'y faire, et puis, tu n'étais vraiment pas stable, enfin, elle aurait du te laisser du temps. De plus, vous n'aviez jamais vraiment parlé mariage tous les deux. Et rien que d'évoquer ce mot, cela te filait la chaire de poule. Tu n'étais pas prêt, enfin, c'était tellement prévisible. Pourquoi osait-elle ? Pensait-elle qu'en t'offrant une bague et qu'en te demandant en mariage tu oublierais tout ce qu'elle venait de te dire ? Son départ pour New-York dans deux jours, et sa maladie ? Non, ça tu aurais du mal à avaler la pilule. Il est vrai que tu n'étais pas forcément quelqu'un de très abordable, mais merde, sa maladie, elle t'avait promis de t'en parler dès lors où elle saurait si elle était positive ou négative, et au lieu de ça, elle te l'avait caché. Et ça, ce n'était pas concevable. Il est vrai que toi aussi tu lui avais menti, tu lui avais caché des choses, mais ce n'était rien comparé à ça. Parce que tes blessures à toi, elles n'étaient que superficielles, bien que tu sois touché mentalement parlant. Elle en l'occurence, c'était bien pire, c'était quelque chose d'interne. Qui pouvait nuir à sa santé, la rendre plus faible, plus vulnérable, et puis dans le fond, tu ne savais pas vraiment la maladie qu'elle avait, si c'était une maladie qui pourrait ce soigner avec un traitement de choc, ou bien si c'était incurrable. Tu n'étais finalement au courant de rien, et ça te rongeais parce que c'était quelque chose d'important pour toi. C'était quelque chose face à quoi, elle ne pouvait pas se battre seule. Et même si elle prétendait qu'elle avait reçu les résultats lorsque tu t'étais fais lourdement agressé par Anteynara, à ton sens, ce n'était pas une excuse valable. Peut-être qu'effectivement cela aurait empiré ton état mental, mais au point où tu en étais, tu n'étais plus à ça prêt. Et quoi qu'il en soit, tu aurais préféré être au courant de tout ça. Ainsi, tu ne pus te retenir de refuser sa demande, au point de lui rendre son écrin. C'était dur pour toi de faire une telle chose, mais tu n'étais pas prêt, alors tu ne voulais pas lui faire une promesse que tu ne tiendrais pas. Non pas que tu ne l'aimais pas suffisamment pour accepter. A ton sens, le mariage, c'était juste un accord sur un papier, rien de plus rien de moins. Le mariage, ce n'était pas vraiment important pour toi. Ce qui comptait c'était ce que vous pouviez ressentir l'un pour l'autre, c'était ça le plus important. L'amour que vous vous portiez. Et même si tu n'étais pas démonstratif, cette fille, tu l'aimais, plus que quiconque. Ainsi, tu lui expliquais toutefois tes choix. Au début, tu trouvais tes mots un peu durs, alors, tu te repris, lui expliquant le pourquoi du comment. Mais elle semblait blessée, ça pouvait se comprendre, en réalité, vous veniez tout deux de vous faire mutuellement du mal. Je ne sais pas si tu te rends réellement compte de ce que tu dis Savannah. Toute à l'heure, tu m'as dis partir dans deux jours parce que tu ne supportais plus cette situation, de me voir m'enfoncer. Et là, tu oses me dire que tu seras toujours là pour moi, je ne te comprends plus. C'est vrai que sur ce coup là, tu avais du mal à la comprendre, c'est comme si elle ne savait pas ce qu'elle voulait, qu'elle avait réalisé son erreur, et qu'elle cherchait comment se justifier ou se rattraper. Quoi qu'il en soit, elle avait très mal supporté le fait que tu lui rendes son écrin, au point de se lever du lit pour s'éloigner de toi, laissant la petite boîte sur le lit que tu balayais d'un regard. Peut-être que finalement, tu n'aurais jamais du rentrer ce soir. Peut-être que tu aurais dû trouver un autre endroit pour dormir, parce que ce n'était pas l'idée la plus brillante que tu ai pu avoir que de te rendre ici après votre première dispute au parc. Mais comme on dit, avec des si, on referait le monde. Elle avouait que tu la tues à petit feu. Enfin elle admettait qu'elle n'en pouvait plus de toi. Et même si tu le savais au plus profond de toi, le fait qu'elle le dise te faisait d'avantage mal. Tu as peut-être finalement prit la meilleure solution. Tu secouais la tête négativement, et passais nerveusement ta main moite dans tes cheveux, ces derniers caressant tes phalanges abîmées, tu ne pus alors te retenir de grimacer. Puis, voilà qu'elle s'éloignait de toi, disparaissant de ton champ de vision pour rejoindre la salle de bain qu'elle claquait d'un coup. Tu soupirais. Tu n'avais qu'une envie, retourner toute cette chambre, tout envoyer en l'air, frapper les murs de tes poings déjà bien amochés, mais tu essayais de contenir toutes tes émotions, tous tes sentiments. Tu étais départagé entre la tristesse, la colère, la déception. T'étais littéralement perdu. Peut-être que pour ce soir, il était préférable que tu ne restes pas à l'appartement. Ayant ta jambe plâtrée, tu sautillais à cloche pied jusqu'à arriver à la porte de la salle de bain. La connaissant, tu savais qu'elle ne t'ouvrirait pas, et tu n'essayais même pas de forcer la porte. Je suis désolé pour tout ça. Tu as raison, tu ne mérites pas tout ça. J'espère que ce temps passé à New-York t'aideras à te sentir mieux. Tu t'arrêtais quelques minutes. Ce n'était pas évident pour toi, même si à tout moment elle devait penser le contraire. Mais c'était le mieux, du moins, pour ce soir. Evidemment que tu ne la laisserais pas partir sans lui dire au revoir. Je vais y aller. Je ne pense pas que rester là ce soir soit une bonne idée. Tu tournais les talons et t'arrangeais pour regagner le salon sans tes béquilles, pour récupérer ces dernières là où tu les avais laissé quelques minutes auparavant. Tu retournais dans la pièce principale le coeur lourd.

THE END.