J'ai juste envie d'être ici avec toi, j'ai envie de penser à rien sauf à être bien, ici... avec toi!
Cette situation était terrible, elle était crève coeur et elle perdurait depuis longtemps, trop longtemps. C’était quelque chose d’avoir mal, d’avoir de la peine et de se sentir perdu mais c’était encore pis de savoir qu’on impliquait d’autres gens dans cette situation et que ces personnes, se sentaient tout aussi mal de leur côté. Jamais je n’avais voulu faire de mal à personne, j’étais quelqu’un de bien, en principe. Je m’étais toujours assurée de bien faire les choses dans la vie. J’avais fais de longues études, je m’étais mariée, j’avais eu mon enfant, j’avais travaillé fort pour construire ma carrière en voulant toujours que tout mon entourage soit le plus heureux possible et voilà que là, j’avais l’impression d’être la raison principale du mal être de tous les gens que je portais dans mon coeur. J’étais plus moi-même, j’étais devenue un fardeau dans la vie de plusieurs et dont celle de Chad qui était en train de lui même m’avouer qu’il ne se reconnaissait plus à travers tout ça. Ça me faisait tellement mal, ça ne pouvait plus durer car la seule chose que je voulais, ce qu’il y avait de plus important, c’était son bonheur. Je tentait du mieux que je le peux de m’exprimer, ne voulant pas le blesser, ni même me blesser moi-même mais au final, on l’était déjà non? Et il avait raison en disant qu’on vivait un cauchemar, ça en était un et il ne restait plus grand chose à faire à mon avis, que d’en venir à une fâcheuse de décision, à quelque chose de ne pas très joyeux. Je ne voulais plus être la source de son mal être, je ne pouvais plus supporter ça et m’en mettre autant sur les épaules. C’était difficile pour moi de lui dire tout ça car j’adorais Chad, je me sentais tellement bien à ses côtés mais il fallait que j’arrête à tout prix de penser à moi, de me considérer dans l'équation. « Et je le pense aussi Chad, je suis pas prête de t’oublier, je suis vraiment bien avec toi, tu me fais du bien t’es… t’es important pour moi. Je veux pas que tu penses le contraire. » Et j’aurais aimé trouvé une solution pour qu’on en reste ainsi mais il voulait plus et je n’étais malheureusement pas prête à lui donner ce qu’il voulait maintenant. J’avais besoin de temps pour moi, tout simplement. Et je ne pouvais pas en revanche l’obliger à m’attendre et être malheureux encore et encore. Je le laissai venir déposer un long baiser sur mon front en fermant les yeux, laissant ainsi les larmes rouler sur mes joues. On était tous les deux émotifs, chose bien normal dans ce genre de situation. « Passe une belle journée toi aussi… » répondis-je, faiblement en ouvrant la portière de sa voiture, lui jetant un coup d’oeil. « Chad, tu sais… si, si t’as envie de me parler ou de me voir je veux juste que tu saches qu’il ne faut pas hésiter, tant et aussi longtemps que tu te sens bien là-dedans. Je te laisserai de l’espace mais ça ne veut pas dire que je ne serai plus là pour toi, je serai toujours là. » Je supportai son regard quelques instants afin de voir qu’il comprenait réellement ce que je lui disais. Je me penchai pour venir déposer un long baiser sur sa joue, soupirant un bon coup en m’éloignant. « Bye… » Je quittai la voiture, le coeur bien gros. Je ne m’étais pas attendu à vivre autant d’émotion après la soirée qu’on avait passé tous les deux.