C’était tout à fait génial qu’Edward ait pu trouver un appartement dans nos prix, un appartement aussi beau, en plus. Lorsqu’on avait su pour ma grossesse, ça avait été un peu comme une course contre la montre pour trouver un endroit plus gros afin de vivre confortablement avec notre petite fille. Oui, j’avais trouvé ça bizarre que ça soit à Alexie, une fille qu’Edward trouvait vraiment belle et avec qui il avait déjà été en rencard, mais elle avait été tellement gentille en réduisant le prix par mois que je ne pouvais qu’être heureuse de tout ça. En plus, c’était la soeur de Clarke et je savais qu’elle avait un copain et un bébé donc j’étais pas trop inquiète. Pas que j’avais peur de perdre mon mari là! Non non, je lui faisais entièrement confiance. Bref, nous étions donc l’appartement depuis quelques jours seulement. Il y avait encore des boites partout puisque Edward ne voulait pas que je bouge des boîtes trop lourdes seule. Donc pendant qu’il travaillait, j’en faisais de même. Simplement moi, je travaillais de la maison désormais, depuis que j’avais un contrat d’illustratrice jeunesse que j’adorais d’ailleurs! J’étais super concentrée dans mes croquis lorsqu’on sonna à la porte. Je fis un peu le saut car j’attendais personne et j’étais jamais très à l’aise d’être seule chez moi. En fait, j’avais peur. Je me levai donc doucement, regardant d’abord mon téléphone comme pour voir si j’avais manqué un appel ou un SMS afin de me donner un indice de qui se cachait la derrière la porte mais non, rien. Je m’avançai donc doucement en regardant dans le petit trou. Mon coeur fit un bond énorme dans ma poitrine en voyant qu’il s’agissait de Clarke. Je ne savais pas trop quoi faire parce qu’en fait, c’était son ancien appartement ici et elle avait quitté, de ce que sa soeur avait dit à Edward. Elles ne semblaient pas en bons termes. Je pris une grande respiration avant d’ouvrir doucement.

« Salut… » dis-je doucement.

Je ne savais pas si elle savait que je vivais ici mais avec ce qui s’était passé entre nous la dernière fois, et méchante comment elle avait été avec moi, je n’avais malheureusement pas envie de lui parler. Elle m’avait fait énormément de peine. Ça devait fair un bon six mois d’ailleurs qu’on ne s’était pas vu… et il y avait beaucoup de chose qui avait changé! J’étais pas à l’aise de devoir avoir une conversation avec elle. Je me demandais ce qu’elle faisait ici alors qu’elle m’avait bien fait comprendre qu’elle savait même pas pourquoi elle était amie avec moi. J’y allai donc logiquement:

« Est-ce...ce.. que tu… tu as oublié quelque chose ici? »

Disons que les dernières semaines avaient été difficiles. J'avais perdu mon emploi, je passais d'un divan à l'autre, chaque nuit. J'étais presque une sans-abri quoi. En plus de ça, je m'étais fait attaquer et j'avais fini à l'hôpital où ce médecin m'avait fait la morale. Je ne me souvenais plus tout à fait de ce qu'il m'avait dit, mais je savais que je n'avais pas aimé qu'il me juge ainsi. Et puis il était loin d'avoir raison.

N'empêche, depuis quelques jours j'étais un peu dans l'embarras. Je n'avais plus de dealer ni d'argent et mes réserves de cocaine allaient bientôt être à sec. J'avais diminué ma consommation pour que mes quantités me durent plus longtemps. Ce qui faisait que je ne me sentais plus moi-même et j'allais tout le temps mal. Je repensais à tout ce que j'avais pu faire dans les derniers mois, et je me trouvais tout simplement détestable. Est-ce que j'étais une personne aussi cruelle et désagréable que je pouvais le penser? Je devais avouer que ce genre de pensée commençait à me paralyser. Et après plusieurs jours à me morfondre, je décidai d'agir.

Je me rendis donc jusqu'à mon ancien condo. Je savais qu'il était maintenant habité par Elizabeth et son mari. Elle ne m'avait pas bloqué sur les réseaux sociaux et j'avais reconnu son nouvel appartement assez facilement. C'était pratique les réseaux sociaux des fois. Surtout que je ne l'aurais pas appris de la bouche de mon amie, puisque nous ne parlions plus. Je cognai donc à la porte du numéro 3. J'entendis quelqu'un s'approcher, puis faire une pause devant la porte. Eli fini tout de même par m'ouvrir.

- Salut…

- Salut.

Je ne savais pas quoi dire. Pourquoi est-ce que j'étais venue? Je regrettais tout de suite d'être passée. Ou bien de ne pas m'être préparée. Mais toute cette angoisse et cette confusion s'évapora lorsque je vis le ventre de mon amie. Elle avait toujours été assez mince, alors c'était évident qu'elle était enceinte là. Wow. Il s'en était passé des choses depuis la dernière fois que je l'avais vu. Dans le même appartement d'ailleurs. Je restai silencieuse, ne sachant pas trop par quoi commencer.

- Est-ce...ce.. que tu… tu as oublié quelque chose ici?

- Non. En fait, je... je savais que tu habitais ici maintenant et je voulais... venir te voir.

Pour m'excuser... Mais je ne savais pas comment m'y prendre. Je ne savais même pas pourquoi j'avais agis comme ça avec elle, il y avait de ça quelques mois. Sur le coup, j'avais trouvé qu'elle m'avait provoquée. Maintenant que j'y repensais, je ne savais plus trop. Je ne pouvais pas l'expliquer, alors comment m'excuser?

- Tu es enceinte? Félicitations!

Elizabeth semblait vraiment confuse de la raison de ma présence. Elle fit néanmoins un petit pas de côté, comme pour me laisser entrer. Je fis donc un pas, mais je restai dans l'entrée. Il y avait encore pas mal de boîtes dans l'appartement, mais je voyais déjà que c'était mignon comment ils allaient emménager cela. Très différent de ce que j'avais fait autrefois, mais ils avaient leur style à eux.

- Écoute, à propos de la dernière fois où on s'est parlé... Je... Je sais pas ce qui m'a pris...

Je ne m’étais pas du tout douté de voir débarquer Clarke à mon nouvel appartement. En fait, je ne me doutais pas d’avoir des nouvelles d’elle, tout simplement. Ça faisait des mois qu’on ne s’était pas vu, qu’on ne s’était pas parlé pour la simple et bonne raison qu’elle avait été très méchante avec moi, sans raison. À ce jour, je me souvenais de tout ce qu’elle avait dit tellement ça avait percuté mon coeur. J’avais l’habitude qu’on ne soit pas toujours gentil avec moi mais c’était pire quand c’était quelqu’un qu’on aimait comme j’aime mon amie - ou bien, ancienne amie. C’est pourquoi, je ne pensais pas une seule seconde qu’elle était là pour moi et puisqu’il s’agissait de son ancien appartement, l’éventualité qu’elle ait oublié quelque chose ici me traversa l’esprit. Ce fut d’ailleurs, une des premières choses que je lui dis. Aussitôt, elle me confirma qu’elle était bel et bien venu me voir, moi.

« Aaah ok... eh bien, entre… »

Je ne savais pas trop comment me comporter, disons que j’étais méfiance à son égard. Je me reculai de quelques pas après avoir fermé la porte tout en regardant la jeune femme. Elle était toujours magnifique mais j’avais l’impression, qu’elle n’allait pas bien. Elle avait les joues creuses, des cernes profondes habitaient son visage et elle avait l’air triste. Je n’aimais pas la voir comme ça malgré tout ce qui se passait entre nous.

« Ouais je… merci. C’est une petite fille… »

C’était bien vrai… ça faisait tellement longtemps qu’on ne s’était pas vu que je n’étais même pas enceinte à ce moment là. Et dire que là, j’étais à 6 mois. Je me grattai le bras nerveusement. Pourquoi elle semblait si calme et gentille avec moi maintenant? Elle m’en voulait plus? Bien que je ne pouvais même pas dire pourquoi elle avait fait une crise la dernière fois.  

« Honnêtement, je ne sais pas non plus ce qui t’a pris. »

J’avais toujours été gentille avec elle, j’avais toujours été là pour elle, pour lui souhaiter que du bon, que du beau. Je ne pensais pas être une mauvaise amie au point de me faire parler ainsi. J’avais même raconté la situation à Edward et même lui, ne voyait pas où j’avais pu faire quelque chose de mal.

« J’ai beau me repasser le tout dans la tête encore et encore, je ne vois pas ce que j’ai fait de mal… J'aimerais bien m'excuser et même que souvent, je le fais pour rien mais là... j'ai pas compris!  » J’en avais venu à la conclusion qu’elle avait tout simplement décidé de me blesser pour rien. Et ça des amis, ça ne faisait pas ça. « J’aimerais beaucoup avoir des explications, si tu le veux bien… »

||J'ai relu notre dernier sujet et les pensées d'Eli me font sentir trop coupable! ||

Elizabeth attendait une petite fille. Alors là, je devais avouer que ça me faisait réaliser que beaucoup de temps avait passé depuis la dernière fois où l'on s'était vues. En même temps c'était normal que sa vie continue pendant que la mienne... dérapait. J'étais heureuse pour elle. Edward et elle allaient faire de bons parents. Et ils avaient maintenant un beau condo dans un bon quartier. Bref, lorsque je parlai de la dernière fois, la réponse d'Eli me surpris par son honnêteté. Mais elle avait bien raison de ne pas comprendre.

- Honnêtement, je ne sais pas non plus ce qui t’a pris.

Je détournai le regard un instant. Comment lui expliquer? Ces questions sur l'université et ma vie m'avaient vraiment provoquées, mais pourquoi? Pourquoi est-ce que ça m'avait affecté autant? J'étais quelqu'un d'assez colérique, ça je le savais bien. Mais c'était bien pire depuis environ 1 an. Et je ne pouvais dire précisément ce qui m'avait pris cette fois là. J'allais devoir essayer pourtant.

- J’ai beau me repasser le tout dans la tête encore et encore, je ne vois pas ce que j’ai fait de mal… J'aimerais bien m'excuser et même que souvent, je le fais pour rien mais là... j'ai pas compris!  J’aimerais beaucoup avoir des explications, si tu le veux bien…

- Non... C'était pas de ta faute, ça je peux te le confirmer...

Elle se demandait ce qu'ELLE avait pu faire, alors que c'était moi qui avait été tellement cruelle. Ça c'était bien Elizabeth. Je me sentais vraiment coupable. Coupable de ce que j'avais fait, mais aussi, d'avoir pris autant de temps avant de venir la voir.

- J'ai... Je crois que j'étais de mauvaise humeur... et les questions que tu me posais étaient un sujet sensible pour moi. Et ça m'a irrité. Mais... Ça n'excuse pas la façon dont j'ai agis.

Je ne me cherchais pas d'excuses. Je savais que j'avais mal agis. Mais je voulais tout de même tenter d'expliquer la situation à mon amie. Surtout maintenant que je savais qu'elle avait cherché à comprendre ce qu'elle avait bien pu faire. La réponse était: rien. Elle n'avait rien fait de mal. Elle était la gentillesse incarnée cette fille là. Je ne pensais pas qu'elle ait déjà engueulé quelqu'un dans sa vie. Et pourtant, j'aurais bien mérité qu'elle me cri dessus.

- Tu sais, on est différentes. Tu es calme et... toujours gentille. Et je suis... colérique, j'ai un caractère un peu trop fort... Je crois qu'il faudrait que j'essaie d'être un peu plus comme toi des fois.

Au moins, j’avais la confirmation que j’attendais : ce n’était pas de ma faute. Visiblement, Clarke n’allait pas bien et le fait que je m’attarde à des sujets de conversation un peu plus difficile pour elle n’avait pas fait bon ménage. Naturellement, ça ne venait pas justifier sa réaction d’avoir été aussi méchante à mon égard mais c’était un poid en moins sur mes épaules de constater que c’était réellement pas de ma faute. Je ne pouvais pas supporter de faire du mal à quelqu’un que j’aime. J’avais peu d’amis et ils étaient tous tellement précieux à mes yeux, je voulais les rendre heureux, pas les rendre triste!

« Oh tu sais… c’est pas nécessairement mieux d’être moi. » lui dis-je en soupirant. « Je sais que c’est facile de jouer avec ça et de m’en faire passer de toutes sortes… »

Disons que je voulais tellement croire que les gens étaient de bonne foi, que tout le monde avait des bonnes intentions que trop souvent, on s’était servit de moi, ou bien qu’on se permettait de me dire ou me faire n’importe quoi parce que de toute façon, je n’allais rien faire, que c’était pas grave parce que c’était juste Elizabeth. C’était un peu comme ça que je m’étais sentis quand Clarke avait décidé de toute balancer sa rage sur moi. Mais la différence, c’est que je l’aimais énormément et que malgré tout, j’étais incapable de vouloir la sortir de ma vie.

« Mais c’est bien d’être différentes, comme on dit : les contraires s’attirent et je suis certaine qu’on peut être bonne l’une pour l’autre, à notre façon… »

Elle pouvait m’apprendre à être plus forte de caractère et moins naïve et moi, je pouvais toujours essayer de l’aider avec son impulsivité et mieux gérer ses émotions. C’était pas un travail facile mais j’imagine que c’était possible, en étant présentes l’une pour l’autre. Le seul petit soucis jusqu’à maintenant c’est que oui, elle m’avait laissé sous entendre qu’elle regrettait ses actions, mais elle ne m’avait pas demandé pardon.

« Donc… j’imagine que t’es venue ici pour t’excuser? » ajoutais-je, gênée par mon audace soudain.

|J'avais pas réalisé que ça faisait 1 mois que j'avais pas répondu! Sorry! |

Elizabeth disait que ce n'était pas nécessairement plus facile d'être elle. Que les gens se servaient un peu de sa gentillesse contre elle. N'empêche, j'étais certaine que c'était sa personnalité gentille et douce qui faisait qu'elle avait cette vie. Un mari, un bel appartement, un emploi, un futur bébé... Ce n'était pas  que je voulais sa vie, mais j'étais capable de voir un lien entre nos personnalités et nos vies. Je baissai les yeux. Je ne savais plus quoi dire. Peut-être qu'il valait mieux que je parte.

- Mais c’est bien d’être différentes, comme on dit : les contraires s’attirent et je suis certaine qu’on peut être bonne l’une pour l’autre, à notre façon…

- Oui peut-être... Mais j'ai bien peur d'être une cause perdue, dis-je avec un sourire en coin.

Je plaisantais. Mais juste à moitié. Disons que j'étais tombée tellement bas, que je ne voyais pas comment il serait possible de remonter. Et puis, Elizabeth n'était certainement pas la première personne à laquelle je pensais lorsqu'on parlait de problèmes de drogues. Je me doutais qu'elle n'avait pas d'expérience là dedans. Je n'étais pas ici pour demander de l'aide de toute façon. J'étais venue pour m'expliquer.

- Donc… j’imagine que t’es venue ici pour t’excuser?

- Ah euh, oui... Oui c'est ça. Je... Je suis vraiment désolée de... de la façon dont j'ai agis avec toi.

C'était un peu pathétique comme excuses. Elle avait eu à me le demander en plus. Je n'étais pas très douée là dedans. En fait, je ne me souvenais pas la dernière fois que j'avais présenté mes excuses à quelqu'un. Au moins je venais de faire un effort cette fois. Mais est-ce que ce serait suffisant? Est-ce qu'Eli allait me pardonner?

- Tu sais, tout ce que j'ai dit cette fois là... Je ne le pensais pas vraiment. Je disais juste cela pour te blesser. Je m'en excuse.

J'avais toujours été une pro pour utiliser les mots parfaits pour blesser. Sauf qu'habituellement, je me servais de ce ''talent'' avec des personnes qui le méritait vraiment. Ou ma soeur lorsque j'étais vraiment fâchée. Mais elle était capable d'en prendre. Elle avait tout un caractère elle aussi. Elizabeth était une innocente dans tout ça. Elle n'avait certainement pas mérité mes paroles. Mon amie me répondit. et puisque je ne savais pas quoi ajouter, je changeai de sujet.

- Alors... vous aimez l'appartement, Edward et toi?

« Moi je ne crois pas que tu sois au cause perdue parce que si tu en est une, je le suis aussi. »

Si elle avait besoin de quelqu’un pour la tirer vers le haut, j’allais être cette personne sans problème. Nous avions toutes les deux des problèmes et malgré tout, je ne voulais pas penser qu’on allait être prise à jamais avec ces derniers. Il y avait toujours moyen que les choses aillent pour le mieux, il fallait simplement se donner la peine que ça arrive. J’avais pris longtemps avant de penser ainsi et même encore, certains jours étaient plus difficiles que d’autre mais je tenais à continuer à penser ainsi, c’était important. Je pris d’ailleurs un peu les devants face à Clarke en lui demandant carrément si elle était ici pour s’excuser. Elle ne l’avait pas fait jusqu’à maintenant et moi, au fond de mon coeur, c’est tout ce que je voulais attendre pour me guérir de ma peine. Elle était important pour moi mon amie, je ne voulais pas la perdre. Sans plus attendre, elle se lança pour me donner raison et s’excuser, c’était un peu maladroit, mais j’avais envie de croire que c’était néanmoins sincère. Je lui souris alors tout doucement.

« Tes excuses sont acceptées. »

Maintenant, j’espérais seulement que c’était la première et la dernière fois. J’étais capable d’endurer bien des choses et je devais justement, apprendre à ne pas me laisser parler ainsi parce que je méritais mieux que ça. Edward me le disait sans cesse.

« J’espère seulement que tu ne chercheras plus à me blesser volontairement parce qu’on ne pourra plus être amies, j’imagine que tu le sais bien… »

Je voulais qu’elle comprenne que je n’allais pas laisser passer ça deux fois, tout simplement. Elle avait su exactement quoi me dire pour venir me blesser et naturellement, ça avait fonctionné. Mon entourage n’était pas énorme, je n’avais pas beaucoup d’amis donc de perdre l’un d’eux, ça me faisait vraiment mal. Tout bonnement, Clarke changea de sujet au sujet de l’appartement. Je regardai un peu autour en secouant positivement la tête, un petit sourire sur le coin des lèvres.

« Bien évidemment… il est magnifique et ta soeur nous a… enfin, elle a fait un prix d’ami à Edward. Elle accepte qu’on lui paye la même chose qu’à notre ancien appartement alors que clairement, celui-ci est 2 fois plus grand et 100 fois mieux! »

C’était une générosité comme on en voyait que très rarement. On avait eu de la chance d’être tombé sur cette offre puisque nous n’avions rien trouvé d’autre et ma grossesse avançait pas mal. On en avait venu au fait de garder notre ancien appartement, même s’il n’y avait qu’une seule chambre. Ça n'aurait pas été très idéal.

« Je… je dois t’avouer qu’au début j’avais un peu de mal avec la situation. Je ne sais pas si tu sais mais il s’est déjà passé quelque chose entre ta soeur et Edward et… je pensais… enfin, je savais pas trop comment me sentir là-dedans. Mais il m’a dit qu’elle avait un amoureux et un bébé? »

Pas que je ne croyais pas Edward là-dessus mais disons qu’une autre confirmation de quelqu’un de proche d’Alexie pouvait un peu me rassurer sur tout ça. Je ne pensais pas qu’Edward allait me tromper avec elle, non… mais disons que je me sentais quand même un peu jalouse d’elle.

Eli ne pensait pas que j'étais une cause perdue. Et elle me disait que si j'en étais une, elle en était aussi. Bien sûr! Une cause perdue avec un mari, un futur bébé...? Elle était bien entourée, et donc loin d'être une cause perdue. En tout cas, pas à mes yeux. Elle me demanda ensuite si j'étais venue pour m'excuser, et je procédai à marmonner les excuses les plus minables de l'histoire de l'humanité. N'empêche, la jeune femme sourit. Pendant un instant, je me demandai si elle allait rire de moi. Mais non.

- Tes excuses sont acceptées. J’espère seulement que tu ne chercheras plus à me blesser volontairement parce qu’on ne pourra plus être amies, j’imagine que tu le sais bien…

- Évidemment!

Ce fut à mon tour de sourire cette fois. Elle se faisait plus ferme et plus assurée mon amie dis donc! C'était bien. Elle ne devait pas se laisser marcher sur les pieds. Surtout pas par moi. J'avoue qu'avec tout ça, j'étais agréablement surprise du dénouement de notre rencontre. J'avais espéré qu'Elizabeth me pardonne, mais je n'avais pas pensé que ce serait aussi simple. Ne sachant plus trop quoi ajouter sur le sujet, je décidai de la questionner sur l'appartement.

- Bien évidemment… il est magnifique et ta soeur nous a… enfin, elle a fait un prix d’ami à Edward. Elle accepte qu’on lui paye la même chose qu’à notre ancien appartement alors que clairement, celui-ci est 2 fois plus grand et 100 fois mieux!

C'était bien que l'appartement leur revienne. Ils le méritaient. Et en même temps, ce qu'ils payaient à leur ancien appartement était 100% plus élevé que ce que moi je payais à ma soeur. Alors c'était une entente avantageuse pour ma soeur aussi dans un sens. Prix d'amis ou pas. Je sentais toutefois qu'il y avait quelque chose là dedans qui dérangeait mon amie. Comme si elle se disait que c'était trop beau pour être vrai. Je la laissai donc parler, attendant de voir ce qu'elle allait me confier.

- Je… je dois t’avouer qu’au début j’avais un peu de mal avec la situation. Je ne sais pas si tu sais mais il s’est déjà passé quelque chose entre ta soeur et Edward et… je pensais… enfin, je savais pas trop comment me sentir là-dedans. Mais il m’a dit qu’elle avait un amoureux et un bébé?

- Oui ma soeur m'avait mentionné connaître Edward, quand j'avais parlé de votre mariage. Mais tu n'as pas à t'inquiéter. Elle a effectivement un fils et un... amoureux. C'est un minable et elle mérite mieux, mais toute sa vie elle a couru après lui. Elle n'a d'yeux que pour lui, donc tu peux dormir sur tes deux oreilles.

Ugh! Nate. Définitivement, il n'y avait eu que lui pour ma soeur, depuis qu'elle était adolescente. Je l'avais trouvé cool au début, alors que je n'étais qu'une enfant. Mais avec les années, et avec toutes les conneries qu'il avait fait subir à Alexie, j'avais arrêté de l'apprécier. Encore aujourd'hui, je voyais fréquemment passer des rumeurs au sujet de Nate, sur le blog de Nightmare. Je ne savais pas si tout était vrai, et je n'allais pas contacter ma soeur pour le savoir, mais à mes yeux, Nate restait une merde. Et même si j'étais en colère contre ma soeur, je savais qu'elle méritait bien mieux.

- Et puis tu sais, l'argent n'est pas un problème pour ma soeur, alors j'imagine que ce n'était rien pour elle de descendre un peu le prix de l'appartement pour vous. Et ça reste définitivement plus rentable pour elle que lorsque j'étais sa locataire, ajoutai-je avec un sourire en coin.

C'était un sujet encore trop sensible pour que j'en ris, mais j'étais capable de blaguer un peu sur le sujet quand même. Mais juste un peu. Parce que d'ici quelques semaines, je me doutais que je n'aurais plus nul part où aller. Mes ''amis'' voulaient bien m'héberger pour une nuit ou deux, mais au dela de ça, c'était trop leur demander. Et puis je n'avais plus d'emploi, et n'était pas en état de m'en trouver un nouveau. Alors combien de temps allait durer ma maigre réserve et qu'est-ce que j'allais faire après cela? Je n'osais pas trop y penser.

- Bon, alors dis-moi tout sur ta grossesse! Comment vous allez appeler votre fille? Tu as hâte d'accoucher? Comment est le sexe enceinte? finis-je en riant. J'avais ajouté la dernière phrase uniquement pour faire réagir Eli.

Je n’étais peut-être pas la personne la plus assumée qui soit mais parfois, je n’avais pas le choix de mettre mes limites. Je l’avais bien compris avec le temps, c’était une histoire du passé de me laisser marcher dessus sans rien dire. Clarke avait été volontairement méchante avec moi et je lui avais fait comprendre, en acceptant ses excuses que c’était la dernière fois que j’allais le faire parce que je ne pouvais pas continuer une relation amicale avec quelqu’un qui me voulait du mal. C’était juste logique après tout et elle le comprenait bien. Maintenant que cette grosse situation pas plaisante du tout était réglée et je l’espère, derrière nous, Clarke me demanda un peu comment je trouvais notre nouvel appartement qui était également anciennement le sien. Je me disais que ça devait lui faire étrange d’ailleurs, de mettre les pieds ici en étant plus locataire de l’endroit. Il y avait juste un petit MAIS à cet appartement que je trouvais extra malgré tout et c’était la propriétaire de l’endroit qui était aussi la soeur de mon amie. Je trouvais un peu louche qu’elle accepte de nous louer l’appartement à petit prix, alors que l’endroit était pratiquement neuf, tellement beau et bien situé à la fois. Je savais très bien qu’elle avait eu quelque chose avec Edward et ce petit côté là me rendait un peu jalouse malgré moi. J’avais pu comprendre qu’elle était une mère de famille et tout mais bon, je croyais bien avoir besoin de me faire rassurer un peu et c’est ce qu’elle fit.

« C’est un minable? C’est quand même triste qu’elle se contente de peu comme ça alors… elle semble être une femme qui a tout pour réussir et qui pourrait avoir tout ce qu’elle veut. »

Elle était un peu intimidante et affreusement belle aussi. En fait, Clarke lui ressemblait énormément. Elles avaient de très bons gènes dans leur famille, il n’y avait pas à dire. Je pouvais comprendre pourquoi Edward avait eu le béguin pour Alexie. En plus d’être belle, elle avait la chance d’avoir de l’argent, aux dires de sa petite soeur et que ça ne devait pas être un problème pour elle de nous faire payer moins, sachant que Clarke ne payait rien en vivant au même endroit.

« Tu as probablement raison… merci Clarke! » Je lui fis un petit sourire. « Où est-ce que tu demeures toi d’ailleurs? »

Je n’avais pas eu de ses nouvelles depuis longtemps donc je ne savais plus trop ce qui se passait dans sa vie. Je trouvais néanmoins curieux qu’elle ait quitté un endroit gratuit pour aller ailleurs? Mon amie changea de sujet pour parler un peu de moi, naturellement sa dernière question sur le sexe me fit devenir rouge immédiatement, je lui fis de gros yeux.

« Clarke!!!! Tu sais bien que je vais pas répondre à cette question! » Je secouai la tête, sous les rires de mon amie. « On va l’appeler Juliette. Du moins, c’est le nom qu’on aime le plus jusqu’à présent! Si tu savais à quel point on est heureux! J'ai fait faire un t-shirt : BEST DADDY EVER à Edward que j'avais placé dans un sac cadeau avec le test de grossesse positif dans le fond, ça été une belle surprise! Ça nous a prit quand même un bon moment avant que je tombe enceinte! C’est certain que ça fait peur un peu… parce que c’est l’inconnu mais j’ai vraiment hâte qu’elle soit avec nous! »

J’étais toute souriante en parlant de ma fille. Je ne pensais jamais être maman un jour dans ma vie et dire que maintenant, on attendait notre premier enfant avec Edward, ça me semblait être encore un rêve!

« Et toi alors, qu’est-ce qui se passe dans ta vie? Est-ce que tu as rencontré quelqu’un? Tu aimes encore ton boulot au bar? »

- Tu as probablement raison… merci Clarke! Où est-ce que tu demeures toi d’ailleurs?

- Oh, je reste chez des amis en attendant de me trouver l'appartement idéal...

Idéal étant gratuit ou vraiment mais vraiment pas cher. Mais en réalité, je ne faisais pas de recherches. Je savais que je n'avais pas du tout les moyens alors à quoi bon! J'espérais juste que tout allait miraculeusement s'arranger pour moi. Pour l'instant, je préférais ne pas y penser et c'est pourquoi je changeai de sujet, posant des questions sur la grossesse d'Eli. Je connaissais déjà un peu plus de choses qu'avant sur les grossesse, puisque ma soeur avait été enceinte. Mais ça restait que ce n'était pas mon genre de sujet préféré.

- Clarke!!!! Tu sais bien que je vais pas répondre à cette question! Si tu savais à quel point on est heureux! J'ai fait faire un t-shirt : BEST DADDY EVER à Edward que j'avais placé dans un sac cadeau avec le test de grossesse positif dans le fond, ça été une belle surprise! Ça nous a prit quand même un bon moment avant que je tombe enceinte! C’est certain que ça fait peur un peu… parce que c’est l’inconnu mais j’ai vraiment hâte qu’elle soit avec nous!

- Vous êtes tellement adorables que ça me donne le goût de vomir! dis-je en riant légèrement.

Je blaguais évidemment. C'était vrai qu'ils formaient un couple mignon. Mais l'amour, la famille, les bébés... C'était tellement pas mon truc. J'étais tout de même heureuse pour mon amie. Et encore plus heureuse que ce n'était pas moi qui vivait tout ça. N'empêche Elizabeth était toute souriante en parlant de sa petite famille. Ça donnait presque envie.

- Et toi alors, qu’est-ce qui se passe dans ta vie? Est-ce que tu as rencontré quelqu’un? Tu aimes encore ton boulot au bar?

- Je crois que tu peux arrêter de me demander si j'ai rencontré quelqu'un! Ça risque pas d'arriver de si tôt.

Je savais bien que lorsqu'elle me demandait cela, elle ne parlait pas de coups d'un soir. Et l'amour ce n'était pas quelque chose qui m'intéressait pour l'instant. De toute façon, je peinais déjà à m'occuper de ma propre personne, alors devoir me soucier du bien-être et des sentiments de quelqu'un d'autre? Non merci! Je n'étais définitivement pas équipé pour cela.

- Oui j'aime toujours le métier de barmaid, continuai-je.

Métier que je ne pratiquais plus. Mais elle n'avait pas besoin de le savoir. Et comme ça, je ne lui mentais pas. J'évitais simplement de mentionner certaines choses. Après tout, je n'étais pas venue ici pour parler de moi, et encore moins pour gâcher son bonheur avec ma réalité un peu moins rose que la sienne. J'étais venue pour m'excuser, et j'avais réussi tant bien que mal à le faire.

- Je crois que je ne te dérangerai pas plus longtemps. Tu dois avoir tout plein de choses à préparer avant l'arriver de ta petite fille.

À vrai dire, juste cette petite conversation pendant laquelle j'avais dû faire semblant d'être de bonne humeur pendant 10 minutes m'avait miné mon énergie. Maintenant je voulais juste retourner me coucher et parler à personne pendant au moins 24 heures. Je ne savais pas si ça allait être possible toutefois, puisque je logeais chez une connaissance.

- Tu m'appelleras quand Juliette se sera pointé le bout du nez, pour que je vienne la voir! Et puis on ira prendre un verre quand tu pourras à nouveau boire, dis-je avec un faux sourire.