Eh voilà, April divaguait complètement. Tout avait changé du tout au tout très rapidement, trop rapidement. On perdait le contrôle et voilà qu’on s’accrochait encore. Visiblement, elle n’était pas capable de mettre de côté nos différends et moi, j’en avais marre de toujours râmer à essayer de me faire pardonner. J’abandonnais et je lui fis comprendre, j’en avais assez de tout ça et ça ne servait à rien de se battre toute seule pour faire survivre une amitié vouée l’échec, si on se baisait sur comment elle avait très peu envie de me considérer dans sa vie de nouveau. À ses yeux, j’étais que la méchante, celle qui s’était mise entre son frère et elle et c’était franchement blessant, car je les aimais tous les deux plus que tout au monde.
« T’as pas le droit d’essayer de retourner la situation contre moi et d’essayer de me faire sentir mal dans tout ça car c’est toi qui a créé cette situation, c’est toi qui entretient et qui alimente continuellement une haine à mon égard en t’imaginant des trucs comme le fait que je tente de voler ta famille… c’est ridicule April. T’es la personne la plus importante dans la vie de ton frère et si tu savais le nombre de fois où je lui dis que ça serait bien que vous parliez vous deux… je n’ai jamais voulu être entre vous ou t’enlever quoi que ce soit là-dedans. Arrête de croire que tout est fait CONTRE toi… t’es pas le centre du monde non plus! J’ai toujours essayé de me faire pardonner, de m’expliquer avec toi et t’as jamais rien voulu savoir… et encore aujourd’hui, c’est le cas. Donc viens pas me dire que t’es épuisé, tu ne le seras jamais autant que moi dans cette histoire. »
La colère du moment avaient fait monter mes larmes dans mes yeux et ça avait tout prit pour pas hausser le ton trop fort. J’avais pas envie qu’on se gueule dessus, ça ne servait à rien. Maintenant, je n’avais plus rien à dire mais j’étais en colère par ce qu’elle disait, comme si j’étais la méchante qui avait brisé sa famille alors que non, elle l’avait fait elle-même, comme une grande. Elle avait mentit à son frère à propos de leur mère, j’avais rien à voir là-dedans.
« Bonne soirée. »
Ça servait à rien de continuer à argumenter elle et moi, on n’allait pas s’entendre de toute façon et cette rencontre n’avait tout simplement pas dû se passer, tout simplement. Je ne lui adressai plus un seul regard, me penchant pour prendre mon fils et aller dans sa chambre pour le changer. J’entendis la porte de la maison se fermer et j’en vins à la décision de ne pas en parler à Nathaniel. Ça ne servait à rien de continuer à alimenter de négativité toute cette lourde situation, il en avait déjà assez de ses problèmes avec sa soeur et aux dires de cette dernière, elle voulait arranger les choses donc je ne voulais pas influencer tout ça, je voulais vraiment que ça se règle tous les deux. Il n’y avait rien de plus important que la famille après tout.