Cela faisait longtemps que je n’avais pas pris du temps pour moi ces derniers temps, je veux dire un vrai moment de pause. Avec la période des fêtes, je n’avais pas vraiment eu envie non plus de de m’accorder du temps. J’avais eu besoin de m’occuper l’esprit le plus possible afin de ne pas trop penser à ma famille que j’avais laissé derrière moi il y a un an. Passé les fêtes loin de ma famille était une étape douloureuse. Je me sentais remplie de remords, de culpabilité et d’inquiétude à leur égard. Je n’avais pas eu de leurs nouvelles depuis ma fuite car il était trop dangereux pour moi de les contacter, alors je ne savais pas ce qu’il devenaient. En plus, le départ précipité de Lina pour des raisons inconnues, ne m’aidait pas à me sentir mieux. Mais je faisais avec et je continuai d’avancer dans la vie. Heureusement, j’avais des amis sur qui comptait et Ellina était l’une d’elle. Je lui avais envoyé un message pour lui souhaiter de bonnes fêtes et demander de ses nouvelles ainsi que des nouvelles de son adorable fils. Au fil de la conversation nous avions convenues de nous voir pour un brunch à la maison trois jours plus tard. Alec travaillait et comme Lina était partie, j’avais l’appartement pour moi toute seule.
 
J’avais organisé un coin dans le salon pour Noah afin qu’il puisse s’occuper tandis que nous parlerions entre filles. Je lui avait préparé des feuilles avec des crayons de couleurs, quelques petits livres et lui avait acheté une boite de LEGO que j’avais emballé dans du papier cadeau, cadeau du père noël. J’enfila un jean avec une petite chemise noire, attacha mes cheveux et fit une petite touche maquillage à mon visage. Dans la cuisine, je commençais à faire chauffer la poêle pour les pancakes lorsque la sonnette retentit. Je laissai le tout en plan pour aller ouvrir la porte toute enjouée d’avoir de la compagnie.
 
« Ellina, Noah ! Je suis contente de vous voir, entrer entrer. »  
 
Je fis une bise à Ellina puis à Noah. Ce petit bonhomme n’arrêtait pas de grandir a vu d’œil ! Je les laissa passer et les débarrassa de leurs manteaux que je posais sur le porte-manteaux de l’entrée. Ensuite nous nous dirigeâmes vers le salon où trônait le paquet pour Noah. Je l’attrapa et le tendis au petit garçon.
 
« Le père noël m’a laissé ça pour toi. »
 
Je lui souris tandis qu’il s’empressa de déchirer l’emballage que j’avais minutieusement fait quelques heures plus tôt. Il sembla tout content de son cadeau et j’étais très fière de moi. J’avais du demander conseil au vendeur car les jouets pour enfants je n’y connaissais pas grand-chose. Au complexe, là où j’habitais avant, nous n’avions pas du tout cette diversité de jouets. C’était des choses bien trop futiles.
 

« Le père noël était un peu trop ruiné pour maman par contre … » chuchotai-je à Ellina avec une grimace.
 
Je me rendis dans la cuisine après avoir expliqué à Noah qu’il pouvait jouet dans le salon avec ses LEGO ou bien faire du dessin. Je m’approcha de la poêle dans laquelle je versa la préparation à pancakes tandis que je prenais des nouvelle de mon amie.
 
« Comment tu vas ? Tu as passé de bonnes fêtes du coup ? Vous avez pas trop mangés ? »
 
Personnellement, avec Alec, nous avions mangés un bon petit repas pour noël que je nous avait préparés avec amour. Je savais qu’il était également difficile pour Alec de passer les fêtes et je m’étais alors dit qu’un bon repas nous remonteraient sans doute le moral.

Le temps des fêtes avait drôlement changé pour moi dans les dernières années. Avoir un petit garçon de cinq ans faisait changer bien des choses. Je devais me prêter au jeu, chose que je ne faisais plus depuis un long moment déjà. Cette année, nous avions eu l'idée de passer les fêtes chez mes parents, à New-York. Nous étions rentrer depuis seulement quelques heures que les invitations dans diverses réceptions se faisaient aller. Mon fils était particulièrement content, puisque le Père-Noël semblait passer dans chacune des maisons ou nous allions. Il faut aussi mentionner que mes parents avaient été beaucoup plus que généreux à l'égard de mon fils et j'avais peut-être aussi un peu abusé. En bref, je choissisais les invitations avec délicatesse, puisque le voyage New-York à Miami m'avait fait perdre grandement de l'énergie. Mes valises trainaient encore sur le sol de mon salon, lorsque je reçu un appel de Kathelyn, une précieuse amie. Son invitation tomba pile au bon moment, puisqu'en simplement quelques heures, j'avais une impression énorme que ma vie perdait pied.

Noah m'attendait déjà, prêt à partir. Il adorait Kathelyn et il ne cessait de m'en parler. Dans les moments ou j'avais besoin de quelqu'un pour garder mon petit garçon, c'était toujours elle qui se proposait et franchement, je n'avais jamais vu une femme aussi gentille avec Noah. J'avais la chance d'avoir un petit garçon curieux, sage et pleins de vie. Rare étaient les gens qui n'appréciait pas Noah. Il était là, debout dans l'entrée à attendre que j'arrive. Il avait enfiler un petit pull de Noël de Star Wars. Je ne pu m'empêcher de rigoler en lui mentionnant que la température de Miami était très différente de celle de New-York, il n'avait pas l'air de s'en soucier. Quant à moi, j'enfila un jean bleu, des talons noir ainsi qu'un chemisier blanc, un look très simple mais un peu chic sur les bords. « C'est partit mon coeur! » mentionnais-je à Noah avant de refermer la porte derrière nous. Heureusement, la maison de Kathelyn ne se trouvait pas à milles lieux de chez moi, je savais déjà que le petit aurait paniqué sinon. Alors que nous venions de sonner chez mon amie, Noah s'empressa de faire une bise à celle-ci.

« Noah, pas si vite! » rigolais-je en le voyant aller. Nous rentions et Kath nous débarrassa de nos affaires en trop. Au même moment, elle montra un cadeau à mon fils, lui disant que c'était le Père-Noël qui avait laisser cela pour lui. Je rigola, levant les yeux au ciel. Il était si gâté. « Tu n'aurais pas dû! » chuchotais-je en lui faisant la bise. Par la suite, mon amie me fit part que le Père-Noël était ruiné. Je ne pu m'empêcher d'éclater de rire, tout en lui faisant un signe de la main comme quoi ce n'était pas grave du tout. Je ne m'attendais pas à recevoir un cadeau de sa part. Son hospitalité d'aujourd'hui était bien suffisante.

Nous installâmes Noah au salon. Il avait déjà commencé à jouer avec ses LEGO, avant même que nous nous rendions à la cuisine. Sage comme il était, il avait sûrement compris que maman avait besoin de discuter avec son amie, sans être dérangé. Cependant, lorsqu'on donnait deux ou trois jeux à ce petit homme, on ne l'entendait plus du reste de la journée. « Cette odeur! » dis-je joyeusement tout en reniflant lorsqu'elle versa le mélange de pancakes dans la poêle.

Je m'accouda sur le comptoir en face d'elle. J'avais terriblement de choses à lui dire et je ne savais tellement pas par ou commencer. Heureusement, elle brisa la glace en me demandant comment j'allais. Je me leva l'espace de quelques secondes pour aller jeter un coup d'oeil au salon. Je ne voulais pas que Noah entende ce que j'allais dire, alors je m'assura qu'il avait l'attention ailleurs. Je retourna auprès de Kathelyn lorsque ma vérification fût terminée. Je repris ma position de tout à l'heure, accoudée, avant de lâcher un petit soupire. « Sheppard est en ville .. » dis-je tout simplement. Elle savait très ce que ce nom signifiait. Le père de Noah. Je ne l'avais pas revu depuis un peu plus de cinq ans maintenant, en fait lorsque j'appris que j'étais enceinte de Noah, nous n'avions déjà plus de contact. Il n'était même pas au courant de l'existence de son petit garçon.

A peine mon amie arrivée que je me mettais derrière les fourneaux. J’avais terriblement faim et j’étais presque persuadée, et je l’espérais, que Noah et Ellina également. Le cadeau de Noël que j’avais fait au petit garçon semblait faire de l’effet car nous ne l’entendions plus. Juste le cliquetis des LEGO entre eux animait le salon. Mon amie s’accouda au comptoir de la cuisine en s’extasiant sur la bonne odeur qui s’échappait de la poêle. C’est vrai que ca ouvrait bien l’appétit. Lorsque je lui demanda comment elle allait, celle-ci ne me répondit pas et jeta un coup d’œil à son fils. Une fois assurée que son fils allait bien, je suppose, elle se rapprocha de moi et fit une courte phrase avec la présence d’un nom. Je retourna le pancakes qui avait finir de cuire d’un côté en lâchant un petit « Oh … » Je me tourna ensuite vers mon amie dont le regard s’était un peu assombri. « Comment as-tu su qu’il était là ? » Je savais qui était cet homme et je comprenais mieux pourquoi sa voix avait baissé d’un ton.

Il était le père de son fils, un sujet bien épineux dans la vie d’Ellina. J’avais appris bien vite a ne pas aborder ce sujet de mon propre chef pour ne pas la blesser.  « Et tu comptes le revoir ? Il ne sait toujours pas pour … » je fis un signe de tête vers le salon « … ton fils ? ». Je me retourna vers ma gazinière et sortis le premier pancakes avant de remettre une autre louche de pâte dans le fond de la poêle.

Je sortis des verres du placard que je déposais devant mon amie. Je pris également le jus d’orange dans le frigo et en versa dans les trois verres. Je poussais un des verres vers la jeune femme blonde qui semblait bien mériter sa petite dose de vitamine. Je lui fis signe d’attendre tandis que j’apportais au petit garcon son propre verre de jus d’orange. Une fois cela fait je revint dans la cuisine et reporta mon attention sur mon amie qui avait besoin d’une oreille plus qu’attentive.
 

Mon amie semblait tout aussi surprise que moi de ce que je venais de lui annoncer. « Je sais .. » répondis-je lorsqu'elle réagit. Du coin de l'oeil, j'observais continuellement le salon. J'avais peur que Noah veuille me demander quelque chose et qu'il arrive directement pendant notre conversation. Dans ce cas, je devrais lui expliquer toute la chose et je savais que cette situation allait être particulièrement éprouvante. « On me l'a dit, je ne l'ai pas encore croisé! » mentionnais-je à Kathelyn alors qu'elle me questionna au sujet de la source de mon affirmation.

Lorsqu'il s'agissais de Shepperd, nous ne parlions jamais du sujet ou nous l'évitions carrément. Cette histoire me semblait être un énorme fardeau depuis maintenant cinq ans et j'avais encore du mal à gérer tout cela. J'avais été la maîtresse de Shepperd alors que j'étais en rupture avec Steven. Jamais rien d'officiel n'avait été déclaré entre moi et Shepperd et j'avais appris ma grossesse quelques jours après que nous avions officiellement décidé de couper les ponts. « Il ne sait rien. Il ne s'en doute même pas! [...] même Noah ne sait rien.. Pour lui c'est Steven son père. C'est lui qui l'a élevé.. Il ne parle plus beaucoup depuis sa mort d'ailleurs.. Il ne veut même plus entendre son nom, il se met automatiquement à pleurer. » Je marqua un moment de silence, tentant de ravaler mes larmes. La situation me semblait soudainement plus difficile qu'à l'habitude. « T'imagines .. lui annoncer que celui qui considérait comme son père, maintenant mort, n'était pas son vrai ! Il ne s'en remettrait pas.. »
 
Kathelyn s'absenta l'espace de quelques secondes, afin d'aller porter un verre de jus d'orange à mon fils. Il était si calme, on oubliait presque qu'il était là. « Je ne sais pas si je vais le revoir » enchaînais-je. Je pris le verre de jus qu'elle m'avait pousser devant moi et en pris une grande gorgée. Je me sentais si déshydratée par tout ce stress. « Il va me falloir un café pour me remettre de toutes ces émotions! » Plaisantais-je avant de me redresser soudainement. « Bon, suffis le négativisme. Toi ? Qu'est-ce que tu as à me raconter? »

Ellina m’expliqua avoir croisé par hasard son ex à Miami. Je ne croyais pas au hasard. Il y avait sans doute une raison, bonne ou mauvaise, à cette rencontre. Le destin n’agissait pas pour rien. Je lui demandais s’il était au courant pour son fils. Je savais qu’elle ne lui en avait jamais parlé mais peut-être qu’au détour de cette rencontre, elle lui aurait glissé un mot ? Elle me répondit négativement. La jeune maman, n’avait même pas dit à son fils que son père biologique était en ville, par crainte que cela ne l’affecte trop. Le petit garçon avait été très chamboulé par la disparition de Steven et je comprenais la décision de mon amie de se taire. Je portai un jus de fruit au petit garçon, anticipant une venue intempestive de sa part. Lorsque je revins Ellina me confia ne pas trop savoir si elle voulait le revoir. « J’ai peu d’expérience en matière de relation, mais je pense que tu ne devrais pas te presser. Prends le temps de réfléchir à ce que tu veux, ca ne sert à rien de se précipiter. » C’était souvent dans la précipitation qu’on prenait de mauvaises décisions. Elle plaisanta ensuite en me disant qu’elle aurait besoin de beaucoup de café. Je sortis mon pancake de la poêle, remis de la pâte et alluma la cafetière pour faire couler du café. Je m’adossais à ma gazinière et croisa mes bras sur ma poitrine en soulevant légèrement les épaules. « Pas grand-chose. J’ai terminé ma période d’essai au snack et je suis plutôt contente de ce boulot. C’est une première expérience enrichissante ! » Je n’avais jamais dit à Ellina que je sortais d’une secte dans laquelle j’avais toujours vécue. Je n’avais pas voulu qu’elle voit en moi autre chose qu’une fille un peu introvertie mais normale. Je lui avais dit venir du Texas où j’avais toujours habité avec ma famille, mes parents, mon frère et mes deux sœurs. Je n’avais jamais menti, juste omis quelques détails dans mon histoire. Pour justifier mon manque d’expérience j’avais juste dit que j’avais toujours travailler auprès de mes parents dans la ferme familiale, ce qui n’était pas faux non plus. Et oui comment expliquer sinon qu’à 27 ans je n’avais jamais trouvé un seul job ? « Et puis tu sais ce garçon dont je t’ai parlé … » j’eu un petit moment d’hésitation. Je me tournai vers ma poêle pour cacher le rouge qui me montait légèrement aux joues et retourna mon pancake. J’espérais que le rouge qui traduisait ma gêne, serait confondu avec un coup de chaud à cause de la cuisine. Je fis à nouveau face à mon amie et lui souris. « On est sortis plusieurs fois ensemble, en tant qu’ami bien sûr … » ajoutai-je précipitamment comme si cette précision était plus que vitale. « … et c’était vraiment super à chaque fois, mais je crois qu’il attend plus de moi … et je sais pas … je sais pas si je veux plus aussi. J’ai la trouille je crois … » Je devais paraitre minable, comme une adolescente qui vivait ses premiers émois. En faite j’étais tellement inexpérimenté en amour et en relation amoureuse que c’était tout comme. Je ne savais comment reconnaitre des sentiments qui pouvaient naitre en moi, je ne savais pas ce que je devais dire ou faire face à Will. En plus de ça, pour couronner le tout, je manquais cruellement de confiance en moi.
 

Je n'avais jamais voulu dire à Noah que l'homme qu'il croyait être son père ne l'était pas réellement. Je le trouvais premièrement beaucoup trop jeune pour un tel choc et le simple fait de n'avoir jamais eu de nouvelles de Shepperd depuis maintenant cinq ans me confirmait qu'il était inutile de le ramener dans nos vies. Je pense aussi qu'après l'annonce du décès de Steven, il serait inhumain d'imposer une nouvelle déception à un si petit garçon innocent. « Je ne sais même pas si j'ai envie de le voir. Je ne veux même pas lui annoncer qu'il a un enfant .. Alors si je suis pour le voir et lui cacher des choses, il ne vaut mieux pas ! » Tant de choses se bousculaient dans ma tête. Je ne pourrais quand même pas cacher à Shepperd toute ma vie qu'il a un fils dont il ne savait même pas l'existence et mon fils .. un jour il serait en âge de tout comprendre. M'en voudrait-il ? Un soulagement traversa mon corps lorsque je vis Kathelyn allumer la cafetière pour y faire couler du café. Ce simple petit nectar savait me remettre les idées plus ou moins en place, mais c'était déjà bien. « Il n'aurait pas fallu que le snack te renvoie! Noah adore cet endroit juste parce que tu y es! Sa sortie à la plage n'est absolument pas complète si nous n'y sommes pas passés! » Je rigola. C'était à cet endroit que j'avais vu Kathelyn pour la première fois et que notre amitié s'était développée. Cela c'était passé étrangement vite, nous allions au même gym et on se croisait presque tout le temps. Inséparables pourrais-je presque dire. Cela me rendait aussi heureuse puisque mon fils Liam l'adorait et souhaitait toujours que ce soit elle qui le garde lorsque je ne pouvais pas être la maison et elle aussi adorait! Mon amie poursuivis sa conversation en me mentionnant le garçon dont elle m'avait parlé. Je hocha la tête en signe de confirmation. Je me souvenais bel et bien de l'homme dont elle m'avait glissé un mot, mais nous n'avions pas eu le temps d'en faire une grande conversation. « William c'est cela ? » dis-je tout en réfléchissant. Nous avions eu cette conversation depuis un petit moment déjà et je me souvenais plus très bien du prénom de la personne en question, mais il me semblait l'avoir assez entendu pour en avoir un vague souvenir. « Ma belle, si tu te met dans un tel état simplement pour un jeune homme, crois moi tu veux beaucoup plus aussi ! » Je laissa échapper un petit rire tout en attrapant une fraise qui se trouvait dans un bol, sur le plan de travail. « Lorsque vous êtes sortis ensemble, il s'est passé quoi ? Je veux dire, qu'est-ce que vous avez fait ? Il y a eu des rapprochements ? » dis-je en haussant le sourcil malicieusement. Je la regarda avec un petit sourire enfantin. Lorsqu'il s'agissait de potins ou de petits problèmes de coeur, j'étais toujours la première à vouloir écouter et aider. Ce genre de petit drame me plaisait bien!
 

Ellina me confia qu’elle n’était pas prête à avouer l’existence de son fils au père biologique de Noah. Je la comprenais, même si je pensais, en dépit de tout, qu’il avait le droit de savoir. C’était la chair de sa chair quand même … Mais leur passé commun n’avait pas été simple et je comprenais ses réticences. Quand je lui parlai de mon travail elle me dit que Noah adorait venir m’y voir lors de ses sorties à la plage. Je souris amusée. Je profitais toujours de leur venue au snack pour glisser au petit garçon un petit dessert supplémentaire. J’aimais le voir sourire à chacun de mes petits cadeaux. Je mentionnai ensuite William et ouvrit un peu mon cœur à Ellina. Je lui avouai avoir un peu peur de me lancer dans quelque chose sans aucunes certitudes. Je n’étais pas très téméraire pour ce genre de choses. Je ne pu m’empêcher de rougir lorsque mon amie affirma que je voulais sans doute beaucoup plus avec William. Je me concentrai sur ma poêle le temps que le feu de mes joues se calme. Le rire de la jeune femme me fit sourire et lorsque je me retournai à nouveau vers elle, elle me questionna sur ce qui s’était passé entre nous. Nerveusement je pris mon verre de jus de fruit et le fis passer d’une main à l’autre sur la table. « Euh … disons que … qu’il a essayé de m’embrasser. » Je fis un petit sourire gêné. « Mais j’ai été idiote ! J’ai esquivé son baiser prise de court … Je sais je suis trop nulle … » Je baissai les yeux vers mon verre. Que ce serait-il passé si je n’avais pas détourné la tête ? Cette question me trottait depuis ce jour. Je bu mon verre de jus d’une traite pour faire passer les révélations. « Et s’il me trouve pas assez bien ? S’il m’idéalise trop ? » En faite c’était de ça que j’avais surtout peur en me lançant. Il connaissait mon passé, c’était un plus disons, mais justement est-ce qu’il n’était pas attiré par moi pour de mauvaises raisons ? Non il me semblait sincère à chaque fois qu’on se voyait. William était curieux sans être envahissant et il ne me considérait pas comme une fille différente des autres, ou peut-être que si mais pas à cause de mon histoire. « J’ai jamais eu d’histoire sérieuse alors je sais pas trop comment m’y prendre tu vois. Comment tu as fait avec Steven ? » Je regardai mon amie avec une petite appréhension. Peut-être ne voulait-elle pas aborder ce sujet-là ?

Il est clair que le sujet de Shepperd était un peu difficile, mais je pense que mon amie comprenait ma décision de me taire à ce sujet, du moins pour le moment. Nous avions aborder le sujet de William, elle m'avait glissé quelques mots à son sujet, mais rien de bien concret encore. J'avais alors questionné mon amie à savoir s'il y avait eu des rapprochements et ce qu'ils avaient fait lorsqu'ils s'étaient vu. Sa réaction me fit décrocher un petit rire. Tout de suite, j'eu l'impression d'interroger une petite fille du primaire ayant reçu un câlin d'un jeune camarade. Je ne pu m'empêcher d'apporter ma main à ma bouche lorsqu'elle me raconta ce qui s'était passé. J'étais à la fois surprise, mais je voulu aussi étouffer un petit rire de malaise. C'est sûr que je comprenais sa petite tristesse du moment, mais il faut aussi avouer que la situation était plutôt comique, étant donné qu'elle appréciait beaucoup ce William. Alors là, nous étions en plein scénario de deux jeunes enfants du primaire. Je répondis à mon amie, tout en terminant mon petit rire. « Excuse-moi ma belle! .. La situation est très drôle dois-je avouer! » Je passa une main dans mes cheveux, reprenant mon souffle doucement. J'étira la main vers mon verre de jus d'orange et en pris une gorgée. « Je ne connais pas ce William, alors je ne peux pas m'aventurer à me prononcer sur comment il pense. Mais je crois que tu devrais revoir ce garçon et lui parler de ce qui est arrivé. Il comprendra peut-être ta réaction. En ce moment le pire qu'il peut arriver, c'est qu'il pense que tu n'es pas assez intéressée à lui pour l'embrasser.. » Il aurait fallu que je connaisse un peu William pour tenter de comprendre sa réaction ou ce que cette soirée emmènerait. Soudain, mon amie me posa la question sur comment j'avais fais avec Steven. Juste en ayant entendu son prénom, je sursauta un peu en faisant presque tomber mon verre de jus. « Mmh.. Ca n'a vraiment pas été facile.. Je pense que je lui en ai fait baver beaucoup. Tu sais j'ai longtemps jongler entre lui et Joshua.. Puis j'ai eu cette aventure avec Shepperd et là les sentiments pour Liam.. Mais je pense qu'on a réussi à traverser tout cela seulement avec de la communication, sinon ça n'aurait jamais fonctionné! »