Ma soeur avait toujours été ma priorité. Cela avait toujours été comme ça et malgré le fait que je sois persuadé que Joy était la femme de ma vie, ça ne changerait pas. Dani était la première de ma liste et ça Joy le savait plus que bien. On ne s'était pas beaucoup vu ces derniers jours, c'est vrai. En même temps avec mon retour d'Europe, je m'organisais autour de ma salle et du retour à la vie normale. Je ne m'attendais pas du tout à la venue de ma petite soeur ce matin. Heureusement pour elle que j'étais mon propre patron et que si je n'allais pas bosser, je le décidais. C'est avec la trace de l'oreiller que j'allais ouvrir quand la porte fit du bruit ce matin. Joy dormait encore. On avait encore mal récupéré du décalage horaire alors comme elle était encore en vacances je la laissais beaucoup dormir. Quand je vis Dani sur le pas de la porte, je n'hésitais pas pour lui ouvrir. Elle me disait avoir apporté le petit déjeuner et s'excuser du réveil. oh ne t'inquiètes pas je viens de me lever. Joy dort encore. On lui laissera un bout je m'habille et on va faire un tour? dis-je alors en souriant. Je me passais la main sur le visage. Quand ma soeur s'incrustait comme ça c'est qu'elle avait envie de parler. Ce n'est pas que Joy n'était pas la bienvenue parmi nous mais elle comprendrait que certaines choses étaient entre nous. J'allais enfiler une tenue acceptable pour sortir, profitant pour l'embrasser doucement sur le front endormi. Je fermais doucement la porte en ne réveillant pas non plus les chiens endormis à ses pieds. allez prends tout ça on va au bord de la mer fis-je attrapant un bout de papier pour noter à Joy que je suis sorti avec Dani, de ne pas s'inquiéter et qu'elle avait un petit déjeuner pour elle. On prenait la voiture pour notre petite virée. alors comment va la meilleure des petites soeurs de l'univers? lui lançais-je alors en souriant.

Je ne refusais jamais une entrevue avec ma petite soeur, même sans qu'elle me dise pourquoi. Si elle toquait je répondais présent à 100%. ça, Joy le savait et je savais très bien qu'en voyant mon mot et sachant que j'étais avec Dani elle comprendrait qu'il fallait nous laisser seuls. Elle savait qu'elle faisait parti de l'équation mais nous avions une relation unique qu'il fallait qu'elle comprenne pour que ça fonctionne. Pour ça c'était quand même super agréable, Joy comprenait facilement. Je sortais de la maison une fois habillé convenablement avec Dani et prenait la voiture. En deux minutes nous étions garés et sur le sable déjà tiède. Il était tôt mais nous restions à Miami, quand même. Il faisait souvent chaud et rapidement. Je savais qu'elle avait quelque chose sur le coeur. Elle ne débarquait pas sans prévenir avec un petit déjeuner comme ça. Alors je lui demandais rapidement comment elle allait. Elle me répondait à peine, me retournant la question. Je levais les épaules en souriant. jusque maintenant tout baigne. on va se marier, j'ai ma salle de sport à moi... Joy a eu son diplôme... j'ai pas à me plaindre. ce qui m'importe c'est toi. tu fais pas ça tous les jours, même si ça me dérangerait pas hmm attention ! fis-je en levant les mains en l'air pour déconner, apaiser la situation. On était pas très à l'aise avec des conversations sincères de ce genre mais avec Joy j'avais appris qu'elles étaient nécessaires alors je prenais sur moi. parles-en moi plus de cette histoire avec Glenn, ça a l'air de te travailler plus que ça. Il est parti où pour faire quoi? lui demandais-je alors en croquant dans mon petit déjeuner. Je voulais la mettre à l'aise car si moi j'apprenais à avoir des conversations de ce genre, elle n'était pas habituée. Pourtant elle restait la personne la plus importante à mes yeux et je voulais être le premier à savoir quoi faire pour la rassurer. tu as peur que ça compromette votre relation? lui demandais-je alors clairement.

Je comprenais vite le pourquoi ma soeur avait besoin de moi ce matin. En même temps, je m'étais vite douté qu'il se tramait quelque chose pour qu'elle fasse ça sans prévenir tôt à l'avance. Elle avait besoin de discuter, peut-être de se changer les idées mais ça viendrait ensuite. Elle avait d'abord je pense besoin d'un avis extérieur, de son grand frère. C'était quelque chose qui arrivait souvent entre elle et moi. On est maladroit mais on sait comment faire entre nous. Elle me parlait de Glenn et de son départ à des kilomètres d'ici. C'était donc ça. Alors que moi je lui parlais de ma petite vie parfaite elle me racontait son malheur. Vraiment idiot, moi. je suis désolé... lui fis-je alors. J'avais honte. Je savais qu'elle n'y penserait pas, qu'elle ne m'en tiendrait pas vigueur mais tout de même. Je m'en voulais un peu. J'apprenais pour Sara et pour Glenn à la fois. tu ne peux pas t'en occuper toute seule de cette adoption? Je t'ai déjà dis que si tu avais besoin d'aide je suis là.. lui fis-je alors en faisant la moue alors qu'elle pensait que sa relation était menacée. tu devrais y croire, quand même... Il va revenir. Puis vous avez pas mal de choses en souvenir, une base solide non? Ce n'est pas suffisant? Je suis nul en relation mais je dois me douter que c'est compliqué de loin. Moi, je n'y arriverais pas. tu n'as pas l'air d'avoir envie d'y croire non plus.. Enfin j'ai envie de me tromper et me dire que juste tu jettes l'éponge.. Mais il ne le faut pas. Tu l'aimes il t'aime je ne pense pas que tant qu'il y a ça ça ne puisse pas rester solide. essayais-je alors de lui dire, de la consoler à ma manière. je sais que j'm'y connais pas trop et j'te trouve très forte en tout cas d'essayer lui dis-je quand même histoire qu'elle ne pense pas que je la critique, bien au contraire. Je veux la motiver dans son choix très courageux.

Je trouvais ma petite soeur hyper forte. Elle était très courageuse et ça depuis toujours. Néanmoins, nous, les Tate, on est pas mal défaitistes quand il s'agit de notre propre mérite. On pense toujours ne rien mériter, être incapable de pouvoir obtenir facilement la confiance de quelqu'un. C'est ça qui la poussait à dire que seule jamais on lui confierait la garde de Sara. Je n'étais pas content de cette façon de voir les choses. D'autant plus que j'étais certain, à l'avoir vu faire, qu'elle s'en sortirait très bien. tu n'as pas essayé, qu'est-ce que tu en sais? lui dis-je doucement, évidemment. Je ne voulais pas la brusquer. ça vous rapprocherait peut-être d'une certaine manière que tu continues de te battre pour avoir Sara. D'où il est il saurait que tout ça c'est sérieux, non? lui fis-je avec une petite moue. Ma soeur était presque sûre que de toute façon les relations à distance ne fonctionneraient pas. Je n'aimais pas ça. J'ai toujours eu du mal à m'entendre avec Glenn mais pas à souhaiter la fin de leur relation. Je savais qu'il la rendait heureuse et c'était ce qui comptait le plus à mes yeux. Je ne savais plus quoi dire à ma petite soeur, plus quoi trouver pour la rassurer alors j'avouais la trouver forte d'essayer. Elle me serrait dans ses bras en guise de réponse, ce qui m'allait bien avant de me remercier. Nous les Tates on est pas très démonstratifs. Ou alors on a du mal à l'être et on y arrive petit à petit avec le temps.
Elle préférait changer de sujet en parlant de mon mariage. Ce qui me fit sourire instantanément. Ce sujet là me ravissait. Je levais les épaules. Depuis qu'on est rentré de ce voyage on s'acclimate surtout à notre nouvelle vie qui commence. Ma salle de sport à mon nom, Joy qui a son diplôme. On décidera vite d'une date et tu seras la première au courant, évidemment. En ce moment je pense qu'on doit surtout s'acclimater à nos façons de voir les choses... avouais-je alors à ma petite soeur en baissant les yeux. Joy et moi avions vraiment deux façons de voir les choses depuis que notre relation devenait sérieuse, surtout en ce qui concernait l'argent. Je ne pensais pas que ça nous séparait mais c'était quelque chose qu'il fallait qu'on dépasse, un obstacle à franchir et pour l'instant on était encore devant. je ne sais pas si c'est parce qu'elle ne se voit pas comme je la vois enfin... Elle pourrait gérer son propre cabinet, se faire un tas de fric super vite, avoir une clientèle fidèle... Elle est hyper douée et elle attire la confiance, tu sais? Mais non parce que ça voudrait dire que je l'aide au début financièrement pour son local et ça elle refuse... Du coup premier obstacle de couple. Elle me rembourserait tellement vite je ne comprends pas... Elle va aller s'enchaîner à un cabinet déjà là avec un ou une patronne qui va l'exploiter tellement elle est géniale et elle se fera pas un nom tout de suite elle va perdre du temps alors que... enfin tu comprends quand je te dis qu'on a deux façons de voir les choses. fis-je en soupirant légèrement. après je comprends qu'elle ne veuille pas de mon argent, mais là c'est un investissement que je ferais je crois en elle je sais que dans deux mois elle aura gagné suffisamment pour faire profit de cet achat. justifiais-je. tu en penses quoi, toi? lui demandais-je alors.

La situation de ma petite soeur me faisait beaucoup de peine. Elle semblait avoir peur de perdre son petit-ami, et allait perdre sa petite fille adoptive. Je n'étais pas très au courant de ce qu'était la maternité/paternité mais j'avais vu la manière dont Dani s'occupait de Sara, elle était attentionnée, à l'écoute, présente... comme une maman. Elle méritait de l'avoir à ses côtés. Je savais que ça lui ferait du bien, aussi. Je ne voulais pas qu'elle lâche l'affaire. J'espérais pouvoir faire quelque chose pour elle mais je ne voyais pas comment. A part en refaisant comme on faisait avant : c'est à dire des choses pas très acceptables, mais nous ne voulions plus agir de la sorte. Nous avions tous les deux changé de vie et nous étions devenus deux adultes responsables avec un travail acceptable et nous gérions nos vies seuls. Evidemment nous avions besoin l'un de l'autre car nous restions frères et soeurs et que c'était ainsi. En cette matinée où elle avait besoin de moi, je voulais être là pour elle. Je l'aimais plus que quiconque, même plus que Joy. peut-être qu'ils changeront d'avis en voyant que tu t'inquiètes pour elle. Mais je suis fier de toi quoiqu'il en soit. lui fis-je alors très sincèrement. Ce n'était pas notre truc, la sincérité. Mais quand elle était là ça nous faisait tout de même du bien. Elle méritait le meilleur, ma petite soeur. J'espérais vraiment que cette histoire finisse bien. S'il y avait bien une personne qui savait comment rendre un enfant heureux, ayant elle-même vécu une enfance abominable, c'était bien Dani.

Après ça, nous parlions de mon cas. Je lui racontais un peu tout, ma demande en mariage, sa réponse, et puis les choses que ça soulevait au quotidien. Joy et moi ça devenait très sérieux et nous devions parler de choses sérieuses comme où nous allions vivre, ce que l'autre décidait de faire pour vivre... Tout ça on en parlait à deux et je n'étais pas toujours d'accord sur la façon de voir de Joy. C'était quelque chose qui m'agaçait, m'inquiétait et me rendait triste en même temps, c'était un très drôle de sentiment. J'en faisais part à ma petite soeur pour avoir son avis et elle me répondait qu'elle était d'accord avec Joy, que je devais la comprendre. Je levais les épaules. J'aurais espérer une autre réponse, c'est vrai. j'ai pas envie de l'obliger à faire quoique ce soit mais ça m'rend dingue quand même. J'trouve ça idiot de prendre toutes les petites routes de campagne quand y'a une autoroute direct, quoi. fis-je pour comparer. Oui, cette histoire me rendait dingue. Je voulais le meilleur pour Joy et elle le refusait, je ne comprenais pas. Enfin, je comprenais sans comprendre. J'avais peur que ça fasse que je la perde, c'était ça qui me faisait le plus peur. J'suis insupportable, hein? J'ai peur en même temps que ça l'éloigne... elle a beau m'avoir dit oui ce n'est pas pour autant que je n'ai pas peur à chaque seconde de la perdre. avouais-je à Dani en regardant ce que j'étais en train de prendre pour manger sans le manger. Je jouais plus avec qu'autre chose. Je dormais à peine, en ce moment, tellement tout cela me travaillait. on a aussi eu un différend à propos d'un chez nous. lui avouais-je alors. je lui ai dis que je voulais lui offrir une maison magnifique au bord de la mer où nous pourrions faire notre cérémonie et fête de mariage, ce serait magnifique et intime enfin... je m'étais fais et mis dans la tableau quand elle m'a répondu qu'elle n'avait pas les moyens et qu'elle ne voulait pas dépendre de moi... enfin j'comprends encore une fois mais ça j'vais lui offrir. c'est la vie que JE veux lui offrir. J'veux un mariage comme ça. Chez nous, dans le jardin et un pied dans le sable. C'est débile comme volonté?