Retour à la vie active c'est vraiment sympa, enfin quand on fait ce qu'on aime j'imagine. Je suis de retour à Miami depuis peu de temps et j'ai déjà repris mes marques, j'aime cette ville, j'aime les gens qui y vivent, j'aime le soleil, la plage, les soirées qui s'y organisent le soir, j'aime tout et c'est certainement pour ça que j'y suis revenu, malgré les mauvais souvenirs que j'ai ici. Il est exactement 9h38 sur ma montre et j'ai un rendez-vous a 10h avec une cliente que je dois défendre contre son mari pour violences conjugales. Inutile de dire que je suis experte dans ce domaine. Je regarde ma montre alors que j'enfile mes chaussures, je vais clairement être en retard et je déteste ça, mais mon réveil n'a pas sonné ou plutôt, je n'ai pas entendu le réveil sonner, j'avais certainement beaucoup de sommeil a rattraper. Je soupire, m'agaçant du fait que je ne trouve plus mes clés de voiture. " C'est pas vrai Jill, t'es vraiment insupportable." me parlais-je à moi-même. Je fais le tour de chez moi, retrouvant finalement ce qui me fait tourner en bourrique depuis quelques minutes. Je n'ai même pas eu le temps de prendre un café, alors, comment dire, je ne suis pas vraiment bien réveillée, mais heureusement, la maquillage existe !

Je claque finalement la porte, sac a la main, dossier dans l'autre, je traverse la rue pour retrouver mon véhicule et rentre dans mon GPS l'adresse de mon rendez-vous. Je sais qu'elle n'a pas pu se libérer, je dois donc me rendre sur le lieu de travail de ma cliente. Je m'arrête dans un fast food pour me rendre un café, j'en ai grand besoin.
C'est finalement une fois devant le bâtiment que je me transforme en une véritable avocate. Je tire sur ma veste et repasse une dernière fois ma main dans mes cheveux afin de les replacer. Je prends en mains le dossier, ferme ma voiture et entre dans les locaux du journal. Ca grouille de monde, les gens courent partout, souvent le téléphone à la main.

Je suis finalement dirigé jusqu'au bureau de ma cliente, traverse un couloir qui dessert surement plein de bureaux, je n'ai le temps de regarder partout tant de baies vitrées y sont. Je suis presque impressionnée. " Madame Tayor, bonjour." lui dis-je en lui serrant la main, avant de déposer le dossier sur son bureau. " J'en ai pas pour longtemps, j'ai besoin de quelques signatures et qu'on relise le tout ensemble." ajoutais-je alors qu'elle me propose un café. " Avec plaisir ! " répondis-je en souriant, sortant les papiers. " Il va falloir être forte pour l'audience ! J'espère que vous êtes prête, parce que ça va être difficile, la partie adverse va essayer de vous déstabiliser et vous faire craquer, vous embrouiller l'esprit." déclarais-je à ma cliente. Ce n'était jamais simple une audience et même pour moi qui en avais vécue plusieurs. J'étais toujours aussi touchée par l'histoire de chacune des victimes, mais malheureusement, je devais garder une certaine distance. Le rendez-vous se poursuit plutôt bien, je sens que ma cliente est prête a affronter son bourreau. " On se retrouve dans deux jours pour l'audience." terminais-je par dire alors que je referme la boucle du dossier en lui souriant. J'attrape le tout et lui serre la main pour la saluer. Je repasse dans ce grand couloir afin de regagner la sortie, mais c'est tellement grand que m'y perds. Je crois finalement quelqu'un et l'arrête dans son élan. " Excusez-moi, je cherche la sortie..." dis-je presque timidement. En dehors de cette apparence que je dégage pour mon métier, je reste une femme sensible et gênée parfois. " Mmmh j'ai un sens de l'orientation désastreux." me justifiais-je alors que le jeune homme m'indique comment sortie. J'écoute attentivement, mais... euh, une fois que je me retrouve seule, je perds une nouvelle fois la mémoire et ne sais comment repartir. " Jill, t'es vraiment..." je m'agace, je finis par prendre un virage pour changer de couloir et voilà que mon corps percute un autre corps, faisant tomber l'intégralité de mes papiers. Il ne manquait que ça !

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Calé dans le fond ma chaise, j'observe Harry d'un air las. Il faut dire que cette réunion est loin d'être la plus drôle de l'année. Les chiffres de nos lecteurs sont en baisse, les différents articles publiés sont quelque peu ennuyant...Je le rejoins sur ce point. Nous sommes bien loin des articles qui vendent du rêve et qui évoquent autre chose que les nombreux faits divers, ou la venue de célébrité dans le coin, il nous faut autre chose, la question c'est 'quoi'? Mon regard quitte un instant cette feuille de papier que je griffonne régulièrement pour observer le couloir, qui est visible grâce à l'installation des nombreuses vitres, présent un peu partout à l'étage. Un effet de "liberté" et de "solidarité "'avaient-ils vendu lorsqu'ils avaient décidé de l'architecture de notre lieu de travail. Je pense surtout que c'est un moyen de pouvoir observer que nous bossons, de façon tout a fait hasardeuse. Il devrait pourtant réfléchir à l'impact que cela peut avoir, puisqu'à chaque passage, nous sommes tous -ou peut être simplement moi- assez curieux pour jeter un coup d'oeil de l'autre côté de la pièce. Alors peut être que ca n'a pas finalement plus d'importance avec le temps, mais machinalement, mon regard dévie régulièrement, observant Jimmy et ses nombreux dossiers à la main, ou encore Alessia, chargée de la distribution des courriers. Mon regard se relève un instant face à l'agitation de l'autre côté, une discussion qui parvient à attirer mon attention au point de quitter moralement cette pièce. Ce sourire, ces yeux noisettes...Mon coeur manque un battement alors qu'instinctivement mon corps se redresse face à ce visage angélique que je reconnaitrais n'importe où. Je deviens dissipé, incapable de me concentrer sur la conclusion de Harry, qui va nous libérer assez rapidement. Les passages sont nombreux, bien trop pour que je la garde dans mon champ de vision, et me voilà à passer la porte, observant de gauche à droite pour deviner quelle direction elle aurait pu prendre. Mais que fait t-elle donc ici? Mon cerveau me joue t-il des tours? Je m'embarque sur la gauche, déambulant de façon incertaine, peu sûr de mon choix. Je détourne le regard en arrière lorsqu'au détour du couloir, je bouscule quelqu'un. "Eh merde" jurais-je entre mes lèvres. "J'suis vraiment désolé" lançais-je en tâchant de ramasser les différents papiers qui se trouvent sur le sol. Accroupi, je relève finalement le visage, interloqué par ce doux parfum qui m'a été par le passé si familier. Et elle est là, plus belle que jamais. Mon regard perdu dans le sien, j'ai clairement l'air d'un idiot. "Salut" lançais-je d'une voix douce. J'ignorais si la joie de la retrouver était réciproque, il faut dire que je n'étais pas été tendre avec elle, quelques années auparavant..."Qu'est ce que tu fais là?" demandais-je finalement.

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Que j'aime mon métier, que j'aime aider les gens. Ce que j'aime encore plus c'est lorsque je gagne un procès, c'est jouissif de se dire que cette personne que je fais enfermer ne causera plus de soucis à ma cliente. Et j'ai bien l'intention de gagner encore cette fois ci, cependant je dois encore régler quelques petits détails avec ma cliente mais malheureusement, le seul moyen de se rencontrer c'est de l'a rejoindre sur son lieu de travail. C'est plutôt rare que je me déplace, je préfère en général gérer les rendez-vous depuis mon bureau... Mais je vais faire une exception, je dois impérativement clôturer le dossier avant demain. Je ne veux pas prendre trop de retard, je viens a peine de revenir, je dois rester organisée, j'ai une réputation a tenir.

Je suis en retard mais j'ai clairement besoin de prendre un café, j'ai besoin d'une dose de caféine pour bien commencer ma journée. Je sais que je vais enchaîner les rendez-vous, les plaidoiries, de plus, j'ai besoin de passer chez le coiffeur, un petit changement capillaire pour une nouvelle vie c'est exactement ce dont j'ai besoin. Je garde le sourire, je tente de me montrer aussi forte que ma mère le pense, j'avance d'un pas décider à travers le journal où je dois rejoindre ma cliente.

Le rendez-vous se passe plutôt bien, je suis assez contente de l'état d'esprit dans lequel est ma cliente. Je sais qu'elle va être forte, qu'elle va faire face à son bourreau mais qu'elle va le faire avec brio. J'ai confiance, j'ai confiance... Je suis là pour la soutenir de toute manière et je ne compte pas baisser les bras, je compte bien demander la peine maximale. Je lui serre la main, la saluant en souriant, redonnant la date et l'heure exacte de l'audience. Personne ne doit être en retard. Je referme la porte dernière moi et tente de reprendre le chemin en sens inverse, dossier à la main. Mais malheureusement mon sens de l'orientation est un véritable carnage. Je serais capable de me perdre dans mon propre appartement. Je soupire, m'agaçant moi-même alors que je demande mon chemin, quelle honte... Je passe pour une idiote, mais je fais face en essayant de suivre les instructions qui m'ont été donné, cependant, j'ai déjà oublié la deuxième indication.

Je traverse le couloir, prenant un virage un peu trop serrer et boum. Je percute quelqu'un. Je peste, toutes mes feuilles viennent de tomber au sol. " Oui vous pouvez... je suis pas en..." je n'ai pas le temps de terminer ma phrase que je perds ma voix face à ce visage qui est clairement pas inconnu. Je suis accroupi, face à lui, mon regard s'est bêtement laissé piégé par le sien alors que je me relève après avoir repris en un gros tas tout le dossier. Il me salue, il me salue... VRAIMENT ? Je bouillonne, enfin, je suis surtout incapable de savoir ce que je ressens finalement. Je ne prend pas la peine de répondre, j'ai surtout envie de lui sauter dans les bras mais je ne lui laisserai pas ce plaisir. " J'avais un rendez-vous." lâchais-je simplement. En quoi ça le regardais après tout..? " Je te croyais à l'autre bout du monde... Toi qu'est-ce que tu fais là ? " ajoutais-je alors que mes yeux ne cessent de regarder son visage, cherchant a savoir s'il est heureux de me revoir. En fait, je ne sais pas si je voulais vraiment savoir ce qu'il faisait là... Je ne voulais pas retomber dans son panneau... " Désolée, mais je suis pressée..." Je voulais abréger cette situation, c'était bien trop étrange, peut-être même un peu douloureux, il m'avait fait si mal a l'époque que je ne voulais pas lui laisser la chance de recommencer... mais ses yeux... ce sourire... c'était bien trop. Il était toujours aussi beau, séduisant, charismatique... si lui... que... je me sentais de nouveau si faible face à lui.

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Ce boulot n'est pas celui de mes rêves, mais je tente toujours de me surpasser, espérant peut être un jour recevoir. En attendant, je me donne corps et âme pour parvenir à faire la différence, à trouver ce petit truc qui rendra mon travail beaucoup moins ordinaire de ce qui pourrait être en général publié. Je puise dans ma spontanéité et mon originalité pour faire toute la différence, et on peut dire que je m'en sors pas si mal. Voilà un domaine dans lequel je semble maîtriser les choses, je suis imperturbable, focalisé sur mes objectifs. Ce que je n'avais pas prévu, c'est voir ce joli visage apparaître dans mes bureaux. Je me redresse, n'ayant jamais pu penser voir un visage connu ici autre que celui de mes collèges, et encore moins celui de cette femme, que je n'ai pas revu depuis plusieurs années. Je n'ai jamais cherché à la recontacter, pas parce que je n'en ai jamais eu envie, mais parce que je me devais de la laisser vivre sa vie de loin de moi, moi qui était clairement nocif pour elle à l'époque. J'étais donc resté dans l'ombre après l'avoir vu passé la porte, dévasté par mon manque d'implication dans notre relation et mes sauts d'humeur. Et j'avais fini par la chasser de mon esprit, préférant ignorer les bons moments que nous avions pu passer ensemble auparavant. Notre relation ne s'était résumée qu'à quelques semaines, et on peut dire que j'étais littéralement tombée sous son charme dès le premier sourire qu'elle était parvenue à m'adresser, mais les problèmes s'étaient malheureusement invités dans mon quotidien, me rendant clairement irritable et impulsif.

Si je n'ai pas cherché à la revoir, voilà que mon regard se balade nerveusement à travers le couloir, espérant soudainement pouvoir provoquer une rencontre. Peut être ai-je besoin de m'assurer qu'elle se porte bien, et que la vie lui a offert ce que je n'ai malheureusement pas été capable de lui offrir à l'époque, de l'amour et l'attention qu'elle méritait. C'est au détour d'un couloir que nos corps vont se bousculer, suscitant un beau bordel avec nos différents papiers. Je remarque avant elle notre proximité et profite qu'elle s’attèle à remettre de l'ordre pour l'observer plus attentivement, réalisant à quel point son charisme et sa beauté sont toujours d'actualité, le temps ne semble pas avoir eu d'effet sur elle, elle est à couper le souffle. Mais elle relève le regard, et mes brèves salutations me reviennent en pleine face alors qu'elle semble revivre instantanément les derniers moments que nous avions vécu ensemble, se renfermant sensiblement à mon approche. " J'avais un rendez-vous." Je hoche de la tête, ayant eu la naïveté de croire l'espace d'une seconde que j'étais la raison de sa présence ici. " Je te croyais à l'autre bout du monde... Toi qu'est-ce que tu fais là ? " Ma bouche s'entrouvre, tâchant de lui offrir une réponse, qui est malheureusement bien trop compliquée à évoquer. "J'suis revenu à il y a 3 ans....Le mal du Pays" avouais-je en laissant apercevoir un léger sourire. Elle était bien placée pour savoir que je pouvais me montrer mystérieux. " Désolée, mais je suis pressée..." Elle s'empresse de ramasser ses feuilles, se relevant pour m'échapper. Je prends une grande inspiration avant d'oser l’interpeller. "Jill?" Elle se retourne, visiblement curieuse d'en connaître la raison. Ma main se lève, agitant une feuille que j'avais dans la main. "Elle est à toi il me semble". Je m'avance, lui tendant ce bout de papier en tâchant de trouver un moyen de la retenir, sans entacher ma fierté. Mon regard croise un instant celui d'un collège qui traverse le couloir, et qui me lance un regard rempli de sous entendu, me donnant envie de le plaquer contre le mur. Je me frotte la barbe nerveusement, parvenant à décoller mes lèvres avant qu'elle ne veuille filer. "J'suis désolé pour comment ca s'est terminé entre nous, j'étais un vrai gougeât à l'époque, tu méritais bien mieux. Et j'espère clairement que tu as trouvé une personne qui était en mesure de te mériter." C'était sincère. Mon regard se balade un instant autour de nous avant de se plonger dans celui noisette de mon interlocutrice. "On pourrait peut être se retrouver pour boire un verre un de ces jours... " proposais-je doucement.

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Ma vie se résumait désormais qu’a mon boulot. Mon retour à Miami était un nouveau départ pour moi et je ne comptais plus me laisser marcher sur les pieds par qui que ce soit. C’est pour cela que je tentais tant bien que mal à secourir des jeunes femmes qui ont été ou qui sont dans le cas de la violence conjugale. Alors que je déambule dans les couloirs du journal dans lequel je viens de rencontrer ma cliente, je me perds. Oui, j’arrive à me perdre n’importe où. Je n’ai jamais eu aucun sens de l’orientation et ça m’a d’ailleurs causé quelques soucis un peu plus jeune. Après avoir demandé mon chemin a plusieurs reprises voilà que je percute quelqu’un. Je ne suis définitivement pas très habile aujourd’hui. Je m’empresse de m’excuser auprès de cette personne  sur laquelle je n’ai pas encore posé les yeux. Je tente de ramasser mes affaires le plus rapidement possible pour quitter les lieux et ne plus me sentir ridicule mais cette voix me transperce le coeur. Je pourrais la reconnaître entre mile et je sens mon coeur battre a une vitesse incroyable alors que je relève enfin les yeux vers ce jeune homme qui par le passé a compté pour moi. Je ne sais comment réagir, quoi dire alors que je finis par me redresser avec mes feuilles en pagaille dans les bras. Je suis désarmée face a celui qui m’a brisé le coeur quelque années auparavant. Je pensais être guéri, mais ce que je ressens là, toute suite me prétend le contraire. Son parfum vient me submergé et ce sourire… ce sourire est alarmant. L’échange de banalités est la meilleure chose a faire dans notre situation. Je pensais ne plus avoir a faire à Joshua mais la vie  a décidé de me mettre des bâtons dans les roues et je perds l’équilibre.

Le mal du pays qu’il me dit… Je tente de ne pas faiblir. «  Je vois… » lâchais-je en retour. Je me veux imperturbable face à ce sourire mais alors pourquoi je sens mes jambes trembler? Pourquoi je me sens vulnérable face à lui ? Je préfère couper court à cette rencontre, je ne veux pas plus. C’est mieux ainsi. Je termine de récupérer mes papiers et m’empresse de lui passer a côté pour m’enfuir mais mon prénom résonne dans le couloir. Je me stoppe, prenant une grande respiration et je me retourne, observant ce corps parfait qu’il arbore. Il me tend une feuille, surement très importante pour mon dossier. J’observe sa main et attrape le bout de papier. « Oui, Merci. » lâchais-je naturellement par politesse. Je sens un regard se poser sur moi, sur nous et je pose un milliard de questions à ce même moment. Je tente de mettre mes affaires dans mon sac, histoire de tuer ce moment de gêne intense. Je comptais bien reprendre ma route pour quitter les lieux mais Joshua en avait visiblement décidé autrement puisqu’il reprit la parole et cette fois, c’était pire que tout. Je tente de ne pas lâcher son regard, essayant de déceler un peu de sincérité dans ce dernier mais les mots qu’il lâche me désarme… S’il savait tout ce que j’ai enduré depuis notre rupture… J’ai envie de m’effondrer dans ses bras, de lâcher toute cette pression que j’accumule depuis des années…mais je ne peux pas, je dois être forte, et je tente de faire bonne figure devant lui. « Je crois oui… » répondis-je faussement. J’aimerai pouvoir le faire culpabiliser, lui faire connaître mon histoire avec cet homme qui me battait, lui faire savoir a quel point je suis détruite de l’intérieur mais je ne peux pas. Je n’ai pas le droit de lui faire subir ça. « J’espère que tout va bien pour toi aussi. En tout cas, tu as l'air d'aller bien. » je me dois être agréable un minimum. En réalité j’ai juste envie qu’il me dise qu’il n’a pas trouvé son âme soeur et qu’il n’a cessé de regretter de m’avoir lâché, qu’il a pensé régulièrement à moi et a la vie qu’on aurait pu avoir ensemble…

Je suis plutôt surprise de sa proposition qui suit notre échange. « Je suis très occupée… et je ne sais pas si c’est une bonne idée… » déclarais-je. Je sais que c’est la meilleure chose que je puisse faire, refuser son invitation. Oui, mais mon coeur prend le dessus sur la raison. «  Mais… peut-être que je suis libre ce soir… si jamais. » terminais-je avec un sourire qui se veut attendrissant.

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Si j'avais malheureusement sous estimé ma vie amoureuse, j'étais plutôt appliqué d'un point de vu professionnel. Il faut dire que le portrait de la famille parfaite s'était quelque peu entaché avec le temps pour mes parents. Cette femme, qui avait donné corps et âme dans cette relation s'était retrouvée abandonner du jour au lendemain, forcée de démarrer une nouvelle vie, loin de l'amour de sa vie. Ca ne m'avait pas vendu du rêve, et bien que j'aimais être bien accompagné, je trouvais toujours le moyen d'écourter mes relations. Je ne manquais pas de respect pour autant. Je ne devenais pas un de ces mecs infidèles non, j'avais effectivement tendance à me renfermer et anticiper les ruptures, mais jamais en tentant de rabaisser l'autre. Jill avait malheureusement été celle qui s'était trouvé là au mauvais moment, au mauvais endroit. Malgré une relation simple, dans laquelle j'avais vite trouvé ma place, j'avais fini par être rattrapé par ma curiosité légendaire, ce besoin de toujours me surpasser au boulot, et tout naturellement, je m'étais attiré les foudres des plus bandits de cette ville. Notre relation ne s'était pas terminée dans de bonnes conditions, et même si j'avais songé à réparer mes erreurs, ou a tâcher de m'excuser, j'avais finalement accepter l'idée qu'elle puisse vouloir passer à autre chose, et que le seul moyen de le faire, était de la laisser partir, peu importe la haine qu'elle pouvait éprouver à mon égard.

Pourtant je me trouve bien dans ce couloir, à tenter de la retenir, malgré les années qui ont passé et qui ont certainement fait un travail considérable sur notre vision des choses. Elle s'apprête à filer, me laissant un goût d'inachevé. Pourquoi ne pas tenter d'avoir une discussion comme deux personnes civilisées? J'avais besoin de m'assurer qu'elle se portait bien, qu'elle avait hérité de la vie parfaite qu'elle méritait plus que n'importe qui ici. Elle était promise à de grande chose après tout. « J’espère que tout va bien pour toi aussi. En tout cas, tu as l'air d'aller bien. » Je souris largement. A vrai dire, ma vie sentimentale était toujours aussi déplorable, mais j'étais malgré tout heureux avec ce quotidien, bien que je m'éloignais clairement de la vie de famille qui m'était destinée. "Oui, je veux dire j'ai ce travail, c'est vraiment cool" avouais-je en observant avec un large sourire l'espace autour de nous. Pour tâcher de me rattraper, je lui propose de venir boire un verre avec moi, sans aucune arrière pensée évidemment. « Je suis très occupée… et je ne sais pas si c’est une bonne idée… » Je hôche de la tête, devinant bien évidemment qu'elle cherche juste à m’éviter, et de façon légitime. Mon corps pivote presque, m'apprêtant à la laisser s'échapper et retrouver sa liberté, sa jolie voix va cependant m'en empêcher. « Mais… peut-être que je suis libre ce soir… si jamais. » Je hausse les sourcils, cherchant à dissimuler un sourire amusé. "Eh bien...On a qu'à dire 19h, au Seven Devil?" Je souris, déjà de dissimuler cette légère impatience " A tout à l'heure", lançais-je en effectuant quelques pas en arrière, tout l'observant avec un air enjoué. Un dernier coup d'oeil en sa direction avant de disparaître...

19h15 - Assit sur un tabouret, j'observe légèrement autour de moi, vidant peu à peu la bière que j'ai commandé quelques minutes plus tôt. La porte s'ouvre, précipitant mon regard en sa direction pour constater qu'il s'agisse là d'un homme. Mademoiselle McKenna aurait t-elle revu ses plans ou décider de me faire payer en me posant un lapin?

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Pour ma part, ma vie n'avait clairement pas été celle de mes rêves, bien au contraire, je la définirait comme la pire vie de mes pires cauchemars. Il n'y a pas de coupable, il y a juste un destin qui a tenté de me faire du mal, de m'abattre. Mais les épreuves de la vie quotidienne avec ce mari violent ne m'auront que rendu plus forte, plus déterminée a réussir, a éblouir le monde… A devenir la femme que j'ai toujours voulu être avant ce passage a vide. Par pudeur ou par honte, peu de personne sont dans la confidence de cet homme qui m'a longtemps rabaissée, violentée, méprisée. Je passe donc pour la femme qui a quitté son mari pour vivre son métier à fond… J'ai accepté cette image qu'ils se font de moi et ma famille ne m'a toujours pas pardonné d'avoir brisé ma famille et ne pas avoir été la mère parfaite au foyer qu'ils auraient voulu que je sois. Fort heureusement, le seul sur qui je puisse compter c'est mon frère, le seul et unique, c'est d'ailleurs lui qui m'a poussé a revenir à Miami, dans cette ville où je me sentais à l'époque très bien avant tout ça. Aujourd'hui, je vais mieux et je sais au fond de moi que plus personne ne pourra plus jamais me faire de mal. Plus aucuns hommes et celui qui se trouve face à moi dans ce couloir aussi. Et pourtant, j'ai ce sentiment d'inachevé quand je croise son regard ou que j'entends le son de sa voix résonnée entre ces murs.

Joshua Cooper, le seul et l'unique qui arrive a me rendre aussi nerveuse, énervée et pourtant heureuse de le voir. Je serre cependant les dents pour ne pas lui montrer cette vulnérabilité qui émane de moi. Je ne veux pas qu'il comprenne a quel point cette rupture a été dévastatrice pour moi et que cette dernière n'a qu'été le déclencheur d'une descente aux enfers. Je sais que je dois me montrer forte pour ne pas céder a ce sourire ravageur ou a ce regard charmeur et ce charme indéniable. Les échanges restent courtois, simples et légèrement froids, c'est la meilleure attitude a avoir, je crois… j'essaie de m'en convaincre en tous cas. " C'est vrai que ça a l'air chouette ici, contente que tu sois épanouie dans ton boulot alors." répondis-je très poliment. Il a toujours aimé son métier, il a toujours tout donner pour y arriver, se dépasser, quitte a mettre sa vie personnelle de côté. Il ne peu qu'être fier de son parcours, mais ça, je ne lui avouerais jamais.

Il me propose de l'accompagner boire un verre dans un futur proche. Il ne faut pas, il ne faut pas, c'est ce que je me répète inlassablement dans ma tête. Je ne veux pas me remémorer le passé, ces semaines où nous étions heureux tous les deux… Je n'ai pas envie, enfin… j'essaie de m'en convaincre. Je veux lui échapper en prétextant un manque de temps, professionnel ou pas, il n'a pas besoin de le savoir. J'aime laisser planer ce doute pour voir sa réaction, mais en tant que gentleman, il n'insiste pas, il doit certainement savoir que le boulot est souvent très prenant, il ne pourra pas dire le contraire. Mais.. après quelques secondes a peine, je baisse les armes et lui annonce que je peux me libérer ce soir, voulant au plus vite le retrouver au fond de moi. Son sourire évocateur me montre qu'il est satisfait de ce retournement de situation et m'annonce le nom du bar et l'heure a laquelle nous pouvons nous retrouver. J'esquisse un sourire accompagné d'un signe de tête. " J'y serais " lâchais-je entre deux battements de cœur incontrôlable. Je recule, et maladroitement je me cogne dans le mur, me donnant des fourmis dans le coude. Je ricane, bêtement et reprends mes esprits pour tenter de sortir de ce labyrinthe.

Il est déjà 19h et je n'ai toujours pas quitté mon appartement. Je fais les cent pas pour trouver quoi me mettre. Ne voulant pas paraitre trop strict avec un tailleur mais ne voulant pas non plus paraitre négligé avec un jeans. C'est finalement une robe noir, cintrée et de beaux talons qui auront raison de moi. J'espère ne pas en faire trop mais peut-être qu'une petite part de moi souhaite regretter d'avoir mis un terme a notre histoire. Je suis consciente de ma féminité, je pourrais en jouer pour faire baver les hommes, mais mon passé me pousse a rester tout de même dans l'ombre de ce corps. Je regarde l'heure à ma montre et je suis clairement, mais clairement en retard. Je soupire, passant l'un de mes mains dans les cheveux afin de les remettre un peu en place alors que je me regarde dans le miroir dans la salle de bain. Une touche de parfum, un léger maquillage, et j'attrape mon sac, une veste pour la fin de soirée et me dirige à pieds a ce bar qui n'est qu'a deux pas de chez moi. Je m'arrête pourtant devant cette porte, hésitante. J'essaie de peser le pour et le contre de ce rendez-vous inattendu et je finis par pousser la porte d'entrée d'y entrer.

je balaye du regard la salle, essayant de trouver ce charmant jeune homme qui m'attend certainement à une table. Je fais quelques pas vers lui, un sourire figé mais nerveux au visage. Mes mains sont liées entre elles alors que je me retrouve à la hauteur de Joshua. Son regard se relève vers moi et je lui adresse un sourire. " Désolée de ce retard…" je sais que je suis atrocement en retard. " J'ai été retenu par un client…" tentais-je de lui dire. " En fait, non, c'est faux, je ne savais pas comment m'habillée et je suis super nerveuse" Donc j'ai vraiment besoin d'un verre. lui dis-je sans trop avoir réfléchis. Ces mots sont sorti tout seuls, sans contrôle. Je laisse alors échappé un rire, avant de prendre place sur la chaise face à lui. " Je vois que tu ne m'as pas attendu" répliquais-je en faisant référence à sa bière déjà bien entamée.

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