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 Orwan #1 Here we go again

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(#)Sujet: Orwan #1 Here we go again   |   Lun 13 Jan - 19:20
Here we go again
[Orwan #1]
Depuis mon retour je me sens pas au meilleur de ma forme. Moralement du moins. J’ai l’impression que cette ville m’est aujourd’hui totalement inconnue. J’ai tant changé depuis mon départ. Peut-être que cela vient de ça. Sûrement. Mais aujourd’hui je n’ai plus le droit de me laisser abattre par la mélancolie. Car j’ai des responsabilités. Une principalement. Ma mère. J’ai mis en place des travaux pour adapter la maison à ses besoins. Pour qu’elle s’y sente bien et en sécurité. Mais cela n’empêche pas les cauchemars. Comme en cet instant. Je dors. Mon sommeil est toujours léger. Quand j’entends alors un cri. Des pleurs. Je ne réfléchis pas. Mes yeux s’ouvre. Je sors du sommeil. Je sors de mon lit et arrive dans la chambre de maman. Elle hurle. J’arrive dans le lit. Je l’appelle. Elle n’entend pas. Elle se débat. Je la serre contre moi : « maman!! Maman c’est moi. Maman !! Réveille toi calme toi ! » je la serre fort. La contenant. Elle se calme alors  poussant un soupire. Je décide comme toujours de ne pas bouger de la. Je reste auprès d’elle alors qu’elle garde sa main là, agripper à mon bras. Je prend une grande inspiration. La voir ainsi me brise le coeur. Tant d’année de souffrance à se taire. J’aurais penser qu’avec mon départ… il se calmerait. Lorsque je l’avais au téléphone tout semblait toujours bien aller… mais c’était et c’est encore un don qu’elle a. Une vrai guerrière.

Le jour est levée. Un nouvelle journée commence. On a notre petit rituel. Je l’aide à se lever et la personne en charge de s’occuper d’elle arrive tôt. Elle prend son bain et s’habille avec de l’aide bien sûr. Pendant ce temps je reste en peignoir et prépare le petit déjeuner. Heureusement je sais cuisiner. Je prépare des pancakes avec un coulis de fruits rouges, jus d’orange pressée et thé pour ma mère. Moi un café me suffit. Avec un peu de sucre et un nuage de lait. Je suis pas fan du café noir. C’est trop amère. Maman arrive dans le salon. Son plateau l’attend déjà. Je souris à celle-ci et remercie froidement l’auxiliaire. Je me retrouve enfin seul avec maman : « on a rendez-vous à l’hôpital pour ta rééducation fin de matinée tu te souviens » elle soupire. Elle n’aime pas vraiment les hôpitaux. Moi non plus. Je lui prend la main et elle me caresse avec son pouce. Un lien très fort nous unis aujourd’hui. Je décide alors d’aller me préparer en la laissant profiter de son feuilleton du matin. Je prend une douche et décide de m’habiller simplement. Une chemise blanche rentrée dans un pantalon noir simple et tenue par une ceinture. J’enfile une montre et les chaussures de ville marron pour être enfin près. Il ne manqua plus qu’un coup de parfum avant que nous ne prenions le chemin de l’hôpital.

Je connais le chemin par coeur. Je n’ai pas besoin de demander mon chemin pour conduire ma mère. Comme toujours je laisse les infirmières prendre soin d’elle. Pendant ce temps je vais souvent à la cafétéria. J’y prend un café et je lis un peu ou alors je travail. J’emmène toujours mon ordinateur avec moi. Mais voilà… j’ai comme une sensation étrange. J’essaie de ne pas y penser alors que je marche. Je marche en direction de la cafétéria. Je marche en passant devant des portes. Les portes des chambres. Mon regard passe et regarde autour. Je vois des gens. Des malades et des blouses blanches. L’odeur commune des hôpitaux embaume  de partout. des portes et des portes. Des portes permettant le calme. Mais parfois des portes sont ouverte. Mon regard est attiré par l’intérieur. Je ne m’y attarde jamais. Une porte est encore entre ouverte. En avançant je jette un coup d’œil. Puis j’avance toujours et dépasse cette porte. Mais subitement mon corps se fige. Je m’arrête net. Mon coeur bat d’un coup si fort que j’en ai mal à la poitrine. J’ai mal au coeur. J’ai froid. J’ai chaud. Je recule. Lentement. Je me tourne. Mais mes yeux sont les derniers à s’y risquer de nouveau. Mais je regarde l’intérieur d’une chambre. La porte entrouverte laisse apparaître un jeune homme dans un lit. Endormi. Des médecins parlent à l’intérieur. Mais je m’en fou. Je reste figé face à cette scène. C’est Lui.

Erwan. Que fait-il ici ?!! Je suis tétanisé. Mon coeur bat à tout rompre dans ma poitrine. Il lui ai arriver malheur. Mon dieu. Une vague de culpabilité s’empare de moi. Je me met alors à écouter ce qui se dit à l’intérieur. Un interne est en train de réciter le dossier. Mon sang se glace quand j’entends ce qu’il se dit. Je sens une nausée me prendre. Je me sens mal. Des images effroyables s’empare de moi. Je me sens basculer dans une folie immense. Une femme s’approche de moi : « vous allez bien monsieur ? » je suis livide. Je me tourne vers elle comme si je venais de voir un fantôme et alors je me met à courir. Des toilettes. Je rentre et me rue vers une cuvette. Je vomis. Oui je vomis. Caché dans ces toilettes, lamentable. Je me met à pleurer. Je hurle en mordant mon poings. Je me retiens. Je contiens mes émotions. Je me sens submergé par tout ce que j’ai enfouie depuis des mois et des mois. Je me sens mal. J’ai du mal à respirer. Je n’arrive pas à assimiler cette information. Je prend une grande inspiration. Je finis par me calmer. Je sors de ma cachette et me mouille le visage. Je m’appuie au lavabo et relève mon regard vers le reflet du miroir. Allez Orel. Reprend toi. La.  Tout près, erwan est dans un lit d’hôpital. Quelqu’un lui a fait du mal. Assez de mal pour le conduire à l’hôpital. Et moi j’étais pas là pour le protéger. Je sais que je suis partie car il m’a brisé le coeur. Parce qu’il m’a trahie. Mais cela ne m’empêche pas de ressentir ce poids dans ma poitrine. Il est là. Il est à l’hôpital.

Je sors enfin des toilettes et j’arrive près de la porte quand les médecins en sortent. On me regarde. On me demande si je suis de la famille : « entre autre » je reprend ma contenance. On ne peut deviner l’instant que je viens de passer au toilette si ce n’est mon teint blafard. On me refuse l’accès à la chambre. On me dit que seul les proches peuvent venir. Je m’énerve je me braque. Et me tenant droit je me met à réciter mécaniquement : « Erwan Beckford. Né de Thomas et Kate Beckford un 3 janvier. Il fait partie d’une famille de quatre enfant. Il est allergique au pollen. Il est gentil. Doux. Il fait confiance trop facilement et si vous ne me laissez pas aller le voir je vous jure que je vous met mon poing dans la gueule. Maintenant » une femme. Un docteur. Elle arrive et assiste à la scène. Elle demande à son confrère de me laisser entré. Il n’insiste pas et passe son chemin. Et me voilà face à cette porte. Je prend une grande inspiration. Je passe la porte. Je rentre. Et mon regard se pose sur lui. Il dort. Il semble apaiser. Un ange. Je n’aime pas ça. Même avec sa blouse d’hôpital. Même après des mois sans voir son visage. Il est toujours si beau. Mon regard est vide. Je retiens mes larmes. Je ne sais pas si c’est une bonne idée. Je devrais partir…

J’arrive à sa hauteur. Je vois sa main posée là, sur le lit. Hésitant. Je tend ma main. Je frôle ses doigts. Cela me brûle. Je ne dois pas. Je me résous et me recule. Mon regard se pose sur les lignes de son visage. Je le détail. Je l’imagine souriant. Mais je sais que c’est faux. Il a souffert. On lui a fait ça. Je sers les poings. Mes larmes montent dans mes yeux. Je me retourne. Je fais face à la fenêtre et observe le vide du jour se levant. Je ne dois pas craquer. Je me renferme. Je ne dois pas flancher. Je suis devenu ce roc. Je dois rester ainsi. Je dois être fort. Je dois partir. Mais alors que je me dis cela j’entend les draps frotter. Du mouvement. Il se réveil. Je me retourne, presque à peine, si lentement. Et alors que je fais de nouveau face au lit… je vois des yeux magnifiques ouvert. Des yeux si beaux et si malheureux. Il est réveillé et il me regarde. Il me regarde mais me voit-il vraiment ? Peut-être pense-t-il qu’il ne s’agit là que d’un cauchemars. Je suis droit. Inexpressif. Froid. Mon teint blanc et mes yeux me trahissent probablement. Je met mes mains dans les poches de mon pantalon noir et alors que je ne sais pas quoi dire d’autre je me contente simplement d’un : « salut erwan... » ma voix n’ai ni douce. Ni sèche. Ni agressive. Je ne sais pas ce qu’elle peut témoigner.
 
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(#)Sujet: Re: Orwan #1 Here we go again   |   Jeu 16 Jan - 16:46
Here we go again
[Orwan #1]
Il avait parlé à la police, avait raconté très simplement ce qui était arrivé. Il n'avait pas parlé du Birdcage, car cet épisode-là n'était pas important et n'avait rien à voir directement avec Leo. Il leur avait simplement parlé de ce type qu'il avait connu il y a plusieurs années, et qui avait fini par le retrouver et s'en prendre à lui et son ami, par jalousie. Il n'avait pas menti, avait simplement laissé de côté ce qui n'était pas nécessaire et qui pouvait lui attirer des ennuis, à lui ou à Chris. Chris. Il n'avait pas cessé d'y penser, faisant parfois semblant de dormir pendant que son ami restait à côté de lui, dans la petite pièce qu'ils partageaient. Erwan avait terriblement envie d'être seul, mais il n'avait pas osé le dire à son ami. Alors, il avait fermé les yeux et s'était allongé sur le côté pour être seul dans sa tête. Il avait reparlé plusieurs aux policiers, après que la scène de crime eut été examinée, mais on finit par le laisser tranquille. Il était épuisé, calme, sage et inoffensif. Tant qu'il restait à disposition, la police ne viendrait pas lui chercher des ennuis. Chris fut sorti de la pièce pour des examens, un moment pour Erwan, il put souffler un peu, être seul. Un tas de choses continuaient de lui polluer l'esprit. Chris, Chris, Chris encore. Erwan ne savait pas ce qu'ils allaient devenir. Quelques heures plus tôt, enfermés dans cet enfer, toutes ces questions s'étaient effacées car il y avait des choses plus urgentes. Mais maintenant, dans ce calme d'après tempête, les doutes revenaient à la charge, et Erwan savait que plus rien ne pourrait plus être comme avant avec Chris. Il réalisait que s'il voulait changer, grandir, devenir quelqu'un, il avait du mal à imaginer que Chris puisse faire partie de cette vie-là. Mais il était attaché à lui, bien plus que ce qui était normal, que ce qui était sain. Et il le savait, Erwan le savait parfaitement, même s'il se voilait la face depuis des mois, il savait que ce qu'il avait avec Chris était figé dans le temps, dans cette époque qui touchait à sa fin. Erwan voulait s'extraire de cette époque, et il savait qu'il devait laisser Chris derrière lui. Mais... il l'aimait. Malgré tout ce qui était arrivé, ce que Chris lui avait fait, les reproches, les choses impardonnables, l'absence de respect. Alors, Erwan allait devoir faire un choix difficile, entre deux options douloureuses. Perdu dans ses pensées, il lui fallut un moment pour réaliser qu'il avait du mal à respirer, que quelque chose comme une crise de paniquer venait le cueillir, et très vite, il y avait des infirmiers autour de lui. Il perdit connaissance.
Au réveil, il était dans une autre pièce. Une chambre, avec une petite fenêtre qui donnait sur la ville, par laquelle le soleil entrait, et un bouquet de fleurs dans un vase basique. Le lit était plutôt confortable, lui. Quelques minutes plus tard, on passa la porte, et il eut un petit sourire en reconnaissant son médecin, le psychiatre qu'il avait commencé à consulter avant tout ce cauchemar. Ils échangèrent pendant une heure, et Erwan fut laissé seul à nouveau. Il alluma la télé, regarda ce qu'il y avait sur la première chaîne sans chercher un autre programme. Il finit par éteindre l'écran, et après quelques minutes, il s'endormit.
Quelque chose sur ses doigts, une douce sensation. Erwan était bien ici, les draps étaient doux, il n'avait pas mal et pour la première fois depuis longtemps, il se sentait reposé. Erwan était presque sûr qu'il n'était pas seul dans la chambre, et quand une ombre se posa sur son visage, quand quelque chose bloqua la lumière du soleil qui jusque là lui faisait tant de bien, il en eut la preuve. Cette réalisation le conduisit à bouger un peu, et doucement ouvrir les yeux. Devant lui, et il n'eut pas à chercher longtemps, il reconnut immédiatement Orel. C'était lui, exactement comme dans ses souvenirs. Un peu plus âgé, évidemment, vêtu autrement, mais c'était lui et il avait si peu changé. Alors, Erwan se demandait s'il rêvait, mais il se rendit bien vite compte que non, qu'Orel était vraiment ici. « salut erwan... » Sa voix était toujours la même, et même si elle ne laissait pas transparaître grand chose, elle était comme une petite caresse. Erwan se demanda ce qu'il avait fait pour que les situations impossibles s'enchaînent ainsi dans sa vie. Il se demanda si tous les hommes de sa vie s'étaient mis d'accord pour être en ville au même moment, s'il devait s'attendre à voir débarquer son père ? Il ne savait même pas quoi répondre. Que répondre à un "salut Erwan" ? Quelque chose de tout aussi quotidien ? Il se redressa un peu, sortit le buste de sous la couette, mais subitement il se sentait exposé. Ses poignets cerclés de rouge et quelques marques sur son cou. Il tira les manches de son pull jusqu'à ses mains, pour essayer de se cacher un peu. « Salut » il chuchota. Cela faisait des heures qu'il n'avait pas parlé, il fallait que sa voix se réveille. « Tu... Je savais pas que tu étais là. A Miami... Pourquoi tu es à l'hôpital ? Tu es malade ? » il demanda doucement, évitant d'abord son regard en fixant les draps, puis s'inquiétant soudain en réalisant qu'Orel avait peut-être une raison d'être ici. Erwan ne se sentait pas très présentable, sortant à peine du sommeil, les cheveux en bataille et l'air endormi. Mais était-ce important d'être présentable ? Orel n'était pas n'importe qui, et ce serait mentir de dire qu'Erwan n'en avait plus rien à faire de ce à quoi il ressemblait lorsqu'il se trouvait face à son amour de jeunesse.
 
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(#)Sujet: Re: Orwan #1 Here we go again   |   Lun 20 Jan - 22:01
Here we go again
[Orwan #1]
Je peux encore sentir l’acidité dans ma bouche. Dans ma gorge. Cette nausée ne veut pas s’en aller. La douleur dans ma poitrine me transperce. Me brûle. Pire encore maintenant que je croise ses beaux yeux. Je ne sais pas quoi dire. Je me contente des commodité et j’ai envie de me frapper. Il se redresse. Je vois sa gêne. Je le vois essayer de cacher ses blessures. Comme s’il avait honte. Mais c’est moi qui devrait avoir honte. Même si je sais pourquoi je suis partie je ne peux m’empêcher de la ressentir. Cette immense culpabilité.  Je ne sais pas pourquoi mais j’aurais dû le prévoir. J’aurais dû le prédire. Ma mère serait encore à me dire que je m’en demande trop. Que je suis trop dur avec moi-même. Je le détaille. Les mains dans les poches de mon pantalon noir. Je reste droit comme un piquet. Inexpressif. Je ne sais pas pourquoi je suis entré. J’aurais pu passer mon chemin. Faire comme si je n’avais rien vu. J’aurais continué ma vie en gardant en tête ces images cachées au fond de moi. J’aurais tenté encore et encore d’oublier la douleur que je ressentais en pensant à cette histoire qui a prit fin si douloureusement. Mais je n’ai pas pu m’en empêcher. C’est erwan. Il aura toujours cette place. Une place que nul autre ne pourra prendre. Juste là. Il est spécial et le sera toujours. J’ai tout entendu. Je sais tout. J’ai vomis. J’ai pleurer. J’ai craqué. Après des mois et des mois à construire le roc que je suis devenus je suis redevenu en un instant une épave. L’épave que j’étais en partant de Miami.

Je suis rentré. Je l’ai vu. Je le vois. Je vois son regard posé sur moi. Je ne sais pas quoi dire. Je garde mes mains dans mes poches car en vrai je tremble. Je tremble carrément. Mon coeur me fait mal. La totalité de mes muscles sont crispés. Mon tein est livide d’avoir vidé mon estomac. Mais je reste inexpressif. J’ai la bouche sèche. J’ai chaud. Je sais pas quoi dire. Alors je dis salut. Juste salut et je prononce son nom. Ce nom me fait l’effet d’un boulet de canon. Je ne saurais dire ce qu’il pense. Je le regarde. Je vois ses marques. J’ai envie de hurler. J’ai envie de frapper celui qui lui a fait ça. Le tuer. Le saigner. Lui faire du mal. Il me répond enfin. Il me demande si je suis malade. Et je ne peux l’empêcher de venir. Ce sourire en coin. Il n’a pas changé : « c’est toi qui est dans ce lit et tu me demandes si je suis malade... C’est tout toi » je prend une inspiration. Je ne dois pas oublier de respirer. J’ai le souffle coupé. Je devrais éviter de le regarder. Mais je ne peux m’en empêcher. Ça me brûle. Ça s'embrase. Mais je me sens bien malgré tout. Ça me fait du bien de le revoir. Une part de moi se dit qu’il m’a beaucoup trop manqué. Je sors une main de ma poche et la passe dans mes cheveux : « je suis revenue y a pas longtemps. Mais je suis à l’hôpital pour les rendez vous de ma mère. » je marque une pause : « elle vit avec moi. A la maison sur la plage » cette maison que j’avais acheter pour nous. J’essaie de ne rien laisser paraître. Au lieu de ça je fais comme si je ne savais rien : « et toi ? Que c’est t’il passer... » je veux voir s’il compte le dire.  S’il va dire la vérité ou vouloir me préserver d’entendre l’horreur que j’ai entendu.
 
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(#)Sujet: Re: Orwan #1 Here we go again   |   Ven 24 Jan - 18:25
Here we go again
[Orwan #1]
Orel était ici. Erwan avait du mal à y croire, à se dire que ce n'était pas une mauvaise blague organisée par... le destin. Mais c'était tout comme. D'abord Leo, et tout ce qui était arrivé de terrible, trop terrible pour y mettre des mots. Il en avait trop parlé, et pas assez en même temps, mais peut-être bien que tout ça relevait de l'indicible. Tout simplement. Chris, et la façon que les choses avaient eue de s'enrouler autour de ses propres maux, de se tisser et s'entre-tisser avec les horreurs de sa vie. Et peut-être, finalement, que tout était arrivé au bon moment. Un signal d'alarme. Mais alors, qu'est-ce que foutait Orel dans sa chambre, là, présentement ? Pourquoi est-ce que le sort lui imposait ce nouvel épisode incroyable ? Mais Orel parlait, il n'était pas juste une présence vide, et Erwan se devait de se ressaisir et de lui répondre. Il essaya de se redresser pour avoir l'air moins... fragile, mais il se sentait tout petit dans ce lit, lui et son mètre quatre-vingt-trois. Il baissa ses manches sur ses poignets pour cacher les marques rouges des menottes sur lesquelles il avait tiré. A quel moment ? Comment ? Il ne s'en souvenait même plus, il ne se rappelait pas avoir tiré sur ses liens. Et pourtant. Reprenant peu à peu conscience de la réalité de cet échange, il s'inquiéta pour Orel, pour sa santé. Evidemment, il ne s'attendait pas à ce que son... ami... ex... à ce que Orel lui adresse un sourire. « c’est toi qui est dans ce lit et tu me demandes si je suis malade... C’est tout toi » Erwan n'était pas certain que ça soit "tout lui", pour reprendre les mots d'Orel, mais il n'avait pas l'impression d'aller très mal, alors il avait assez de place dans sa tête pour s'inquiéter pour les autres. Il se contenta de regarder Orel avec ses grands yeux verts, qui parfois paraissaient encore être ceux du gamin de 19 ans, échappé de New York avec des rêves plein la tête et beaucoup trop d'innocence. Ces grands yeux verts qui s'étaient très rapidement voilés après ça, au fut et à mesure du temps et des rencontres. Mais gardant toujours une petite lueur d'enfance. A la fois sa plus grande beauté et sa plus immense tragédie. « je suis revenue y a pas longtemps. Mais je suis à l’hôpital pour les rendez vous de ma mère. » Revenu il y a pas longtemps, à l'hôpital pour les rendez-vous de sa mère. Il y avait un bon nombre de questions qu'Erwan aurait pu poser, mais rien ne sortit de sa bouche. « elle vit avec moi. A la maison sur la plage » Oh. La maison. La fameuse maison, leur maison. Les souvenirs étaient flous et lointains pour Erwan, car après sa rupture avec Orel le monde s'était un peu écroulé autour de lui. Il se souvenait avoir erré dans les rues de Miami sans trop savoir pourquoi. Il avait gardé la clé de la maison, mais n'avait pas voulu y rester. Il n'était pas non plus retourné dans son appartement. Non, il avait trouvé le Birdcage. Ou le Birdcage l'avait trouvé. Et la suite... la suite fait partie de l'Histoire. Ca lui faisait plaisir, qu'Orel retrouve la maison, leur maison, la fasse vivre et lui redonne un coeur battant. Erwan restait toujours silencieux. « et toi ? Que c’est t’il passer... » Que dire, que répondre, par où commencer et surtout jusqu'où poursuivre ? Cette fois-ci c'était une question et Erwan n'allait pas pouvoir rester muet. Il se sentait honteux, au point où la chaleur lui montait au visage. Avoir Orel ici, c'était irréel, et Erwan réalisait qu'il n'était jamais parvenu à laisser derrière lui ce qu'ils avaient eu tous les deux. Orel était son ami d'enfance, son amour de jeunesse, sa première belle relation, son pas vers la guérison, et il l'avait perdu. Mais le voir ici, comme ça, suffisait à faire ressurgir tous les souvenirs et les émotions. Erwan aurait eu envie qu'il s'approche, pour pouvoir saisir sa main, ou juste... poser sa tête un peu contre son bras. Il n'avait pas la force de supporter son corps, et pourtant, il était à moitié allongé, mais la vie lui paraissait soudainement trop lourde pour son corps. Pendant ce temps de silence, ses yeux s'étaient perdus dans la vague, et quand ils revinrent au moment présent, ils portaient une lueur, comme une petite larme naissante, qu'il s'efforçait de contenir. « J'ai tué quelqu'un » il dit doucement, parole qui s'échappa de son corps comme un appel à l'aide. Pourtant, ce n'était pas judicieux de commencer par ça, sans mettre le contexte, mais c'était la plaie la plus béante, malgré tout le reste. « Leo. Il m'a violé. Et il a violé mon ami. Et il a voulu m'emmener avec lui à Los Angeles, comme à l'époque, alors je l'ai tué » Et redire tout ça, à voix haute, de façon sensée, devant Orel qui n'était pas n'importe qui, ça ouvrit comme une brèche à l'intérieur d'Erwan. Celle que ses entretiens avec son psy avaient fini par... rétrécir, car la combler était impensable. C'était comme une nouvelle déchirure. Il monta sa main devant son visage, comme pour se cacher, mais elle tremblait, totalement inutile. Erwan ne croyait pas avoir déjà employé le mot violer pour parler de ce qui lui était arrivé, pas aujourd'hui, ni la veille. Et avant ça, non, ça n'avait jamais été un mot qui pouvait exister dans sa petite vie de pute, d'esclave dédié au sexe et vendu au plus offrant tel un objet duquel on attendait un tel acte. Il y avait bien eu la fois chez Chris, qu'avec le temps, il avait fini par assimiler à un viol, mais ça restait... abstrait et complexe. Là, c'était parfaitement clair pour la toute première fois et Erwan n'avait pas eu à réfléchir, le mot s'était imposé, et il réalisait après coup. Que Leo l'avait violé, et qu'il avait violé Chris, et que c'était la faute d'Erwan, et que jamais il ne pourrait se le pardonner. Son visage se déforma dans la grimace des pleurs naissants, et il tourna la tête vers la porte, pour ne pas qu'Orel le voie. Un premier sanglot, qu'il cacha comme il le put derrière sa main. « Je crois que je suis complètement bousillé, Orel... que rien ne peut aller avec moi et que je fais toujours les mauvais choix » Et là encore, c'était peut-être une des toutes premières fois qu'il prononçait ces mots, car même si l'idée d'un dysfonctionnement profond existait depuis des mois dans son esprit, il n'avait jamais réussi à l'avouer à voix haute, à en prendre pleinement conscience. Il ravala sa tristesse, pour se calmer, fixer le mur. « Si tu savais ce que j'ai fait ces dernières années, tu aurais honte d'être ici avec moi » dit-il finalement, voix rauque et linéaire, regard perdu dans le vide.
 
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(#)Sujet: Re: Orwan #1 Here we go again   |   Ven 21 Fév - 20:17
Here we go again
[Orwan #1]
Je n’en reviens pas d’être ici en face de lui. Je le détail. Je devine et reconnais chaque partie de lui. Je souffre de voir son visage si meurtrie. De voir son regard si perdu et enclain au désespoir. Je retiens cette nausée qui me tiraille. Je retiens mon poing pour ne pas casser quelque chose. Je retiens toute cette agressivité que j’ai envers le monde. Envers celui qui a oser lui faire ça. Et envers moi qui l’ai abandonné. Erwan a toujours été chétif. Depuis l’époque où nous étions amis dans notre adolescence j’ai toujours été là pour lui. Jusqu’à ce que je parte. Je me suis enfuie et erwan est partie à la dérive. Je m’en suis voulu. Je m’en voudrais toujours de l’avoir abandonner. Et je me rend compte aujourd’hui que je l’ai de nouveau abandonnée alors que je le sais si fragile depuis toujours. Même s’il m’a fait du mal. Même si j’ai été déçu. Même si notre relation était ce qu’il y avait de plus beau dans ma vie… je souffre encore de ce qu’il a fait. Mais rien au monde ne pourra changer le passé. J’essaie chaque jour de ne pas céder à la folie. De ne pas songer au passé et d’aller de l’avant. Mais alors que je l’ai découvert ici. Alors que j’ai entendu ce qui lui ai arrivé… il me semble que je ne peux faire machine arrière. Je ressens trop de chose. Des choses que j’essaie d’enfouir depuis des mois et des mois. Des choses que je ne laisse pas paraître. En face de lui je semble presque lnexpressif. Si ce n’est cette aura d’inquiétude allant avec ce besoin considérable de le prendre toujours et encore sous mon aile. Le protéger. Lui offrir la sécurité et une chaleur rassurante. Mais je n’arrive pas à bouger et je retiens mes larmes de couler tandis que ma gorge se serre. Je parle alors de la raison de ma présence. Et je finis par lui demander ce qu’il fait ici… même si j’en sais assez je ne veux pas qu’il se sente mal que je sois déjà au courant. Et peut-être que j’en saurais davantage… même si je sens déjà mes muscles se crisper à cette simple idée.

Lorsque ses mots fendent le silence, je me retiens pour ne pas ouvrir de grand yeux. Ainsi je reste droit comme un piquet. Je vois une lueur dans ces yeux. Une larme naissante. J’ai envie de venir la quérir pour essuyer sa peine. J’ai envie de le prendre dans mes bras. Lui dire qu’il n’est pas seul. Mais le choc de cette nouvelle me brise en petit morceau. Pourquoi suis-je partie… pourquoi l’ai-je abandonné ? Je prend une grande inspiration.  Je ne veux pas parler et prendre le risque qu’il s’arrête et se renferme donc je m’avance simplement d’un pas comme pour l’encourager. Il continue. Léo…. et cette nausée me prend de nouveau. J’aurais dû traquer ce fils de chien depuis bien longtemps. Depuis que j’ai vu son nom sur sa peau. J’aurais du le retrouver et le tuer de mes mains. Mais au lieu de ça il a fait du mal à l’homme que… inspire. J’oublie de respirer. Je ne sais pas si je suis pale mais j’entend mon hurlement intérieur dans mes oreilles. J’ai envie de me laisser tomber sur mes jambes et de pleurer. Hurler. Mais ce n’est pas moi qui est dans ce lit. Je dois rester fort. Car je ne mérite pas d’être faible. Je vois son visage se déformer. Je vois sa douleur et je vois sa honte quand il tourne le visage vers la porte alors que je sais qu’il veut me cacher ses pleurs. Je m’avance de nouveau sans m’en rendre compte. Un élan que je ne contrôle pas. Ce besoin de le protéger. Ma voix se casse dans un soupire : « erwan... » je ne sais pas encore quoi dire. Je n’ai pas les mots…pas de mots pour amoindrir sa peine. Sa douleur. Je n’effacerai jamais ses blessures. Je n’ai pas la prétention de pouvoir le faire… je ne l’ai plus

Lorsqu’il prononce mon nom je vacille. Heureusement son visage est tourné vers la porte. Je peux me permettre cet instant d’égarement avant de reprendre une contenance. Je ne peux malgré tout pas contenir cette larme s’échappant de mes yeux alors que je ferme un court instant les paupières alors qu’il fini enfin de parler m’achevant par la même occasion. Il fixe le mur. Je rouvre les yeux sans essuyer cette larme que je n’ai pas remarqué. Je laisse passer quelques secondes. Je me concentre pour ne pas faire d’erreur. Je cherche les mots mais alors je me rend compte que je ne dois jamais réfléchir avec lui. Je dois juste laisser parler mon instinct et mon coeur : « je vais m’asseoir sur le lit si tu me permet.. » je dis d’une voix que j’essaie rassurante même si pour ne pas flancher j’ai mit en place toute mes barrières. Je préfère t'avertir que je vais être proche de lui. Il vient de sortir d’une épreuve traumatisante. Je ne veux pas le choquer. Je soupire alors et prend une grande inspiration. Et enfin. Je parle : « jamais je ne pourrais avoir honte de toi. Aussi horrible et choquante ou même aberrante chose que tu aurais pu faire. » ma voix est basse. Presque douce. J’ai envie de prendre sa main. Le rassurer. Mais je ne suis pas encore prêt. Je continue donc : « oui Erwan. Peut-être que tu as fais les mauvais choix durant ta vie. C’est même sûr. Je ne vais pas te dire le contraire car ce serait te mentir » [/] ok Orel si tu veux qu’il se sente mieux c’est rater : « mais...aujourd’hui tu le sais. Je pense que tu as juste besoin de t’entourer des bonnes personnes…. »

je continue après un long silence. : « et… concernant Léo. » ce nom me fais du mal. Ça me brûle ma gorge : « je sais que tu te sentiras a jamais mal. Que tu aurais cette vision toute ta vie. Mais je sais aussi que c’était de la légitime défense. Et que... » je serre le poing je me sens mal : « … je serais là. Si tu as besoin je serais là pour te rappeler chaque jours que tu n’es pas cette mauvaise personne que tu penses être. Car je sais que tu penses être une mauvaise personne. Mais c’est faux. » non. Il n’existe pas être plus gentil. Doux. Naïf. Adorable. Bon. Bienveillant. Je ne pourrais jamais le voir autrement. Même si je lui en veut toujours. Mais je ne le dirais pas… car je dois apprendre à pardonner. Je laisse couler de longue secondes. Et même si j’aimerais lui prendre la main. Juste le toucher. Je ne le fais pas. Je ne ferais rien sans son accord : « erwan… tu veux bien me regarder ? S’il te plaît ? » j’attend. J’attend : « n’ai pas honte avec moi. N’ai pas peur de moi s’il te plaît... » j’attend et lorsque je croises son regard je finis par ces mots : « c’est fini… il ne te fera plus jamais de mal. Personne ne te fera plus jamais de mal comme ça. Jamais » et je pèse ces mots. Je les pèse et ils sont lourd de sens. Car jamais je ne laisserais quelqu’un lui faire du mal. Même si notre relation n’existe plus. Même si nous ne devenons qu’amis. Je serais là pour lui. Car j’ai carrément merdé. .
 
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(#)Sujet: Re: Orwan #1 Here we go again   |   Mar 25 Fév - 21:27
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[Orwan #1]
« Erwan... » C'était étrange d'entendre son prénom sortir de cette bouche, avec cette voix. Mais il n'en était pas à cette étape. Erwan était bien loin des questions qui s'approchaient de près ou de loin à son ressenti face à leurs retrouvailles. Oui, revoir Orel état un événement, oui c'était inattendu et ça le chamboulait. Mais il avait d'autres problèmes et il ne pouvait pas tout gérer. Alors, il continuait avec ses habitudes toxiques mais nécessaires, et il rangeait ses maux dans des petits tiroirs à l'intérieur de sa tête et de son coeur. Il devait s'occuper de Leo, de Chris, de lui-même surtout. Savoir ce qu'allait devenir sa vie maintenant après que tout soit parti en fumée. Il avait avoué à Orel tout ce qu'il avait fait ces derniers jours. Le meurtre de Leo. Erwan avait envie de s'échapper de son propre corps. Il avait envie d'oublier, de se fondre dans la masse. Il le sentait encore à l'intérieur de lui, il voyait encore la douleur sur le visage de Chris, et la surprise sur celui de Leo lorsqu'il avait compris qu'Erwan venait de lui tirer dessus. Le dernier échange de regards, la trahison dans les yeux de Leo. Erwan, à cet instant, aurait tout donné pour effacer ce regard, pour revenir en arrière, annuler son acte. Chris avait essayé de le rassurer, de lui dire qu'il n'était pas responsable et qu'il ne devait pas s'en vouloir, qu'il n'avait pas eu le choix, que s'il n'avait pas fait ça, leo l'aurait emmené à Los Angeles. Et la vérité, c'était qu'Erwan aurait peut-être préféré ça, au final. Il aurait aimé retourner en arrière, faire ravaler les balles au pistolet, et laisser les choses se passer. Aurait préféré ne pas être un meurtrier, même si cela devait lui coûter sa liberté. Il aurait préféré que Leo soit toujours en vie. L'image de son cadavre ensanglanté ne le quittait plus. Et il ne voyait pas comment la situation pouvait s'améliorer. Repenser à tout ça vint lui arracher des larmes, et Erwan en avait vraiment marre de pleurer. Il n'en pouvait plus de pleurer, tout le temps, pour tout et n'importe quoi, pour toutes les galères qui venaient se succéder inlassablement dans sa vie. Il se sentait maudit, et condamné à faire des choix toujours plus insensés et stupides les uns que les autres. « je vais m’asseoir sur le lit si tu me permet.. » La question était étrange, Erwan hocha simplement la tête. « jamais je ne pourrais avoir honte de toi. Aussi horrible et choquante ou même aberrante chose que tu aurais pu faire. oui Erwan. Peut-être que tu as fais les mauvais choix durant ta vie. C’est même sûr. Je ne vais pas te dire le contraire car ce serait te mentir... mais...aujourd’hui tu le sais. Je pense que tu as juste besoin de t’entourer des bonnes personnes…. » Il était gentil, mais Erwan en avait juste assez d'entendre toujours des mots doux et rassurants. Orel ne savait pas ce qu'il avait pu faire, il parlait sans savoir, comment pouvait-il être si sûr de lui ? Erwan lui-même avait honte, avait envie de vomir en pensant à ces dernières années, aux mauvaises rencontres, aux bonnes rencontres qui avaient mal tourné. Il se connaissait bien, il savait de quoi il était coupable, il savait qui il était vraiment. Ses amis avaient beau essayer de lui chuchoter de belles paroles, de le convaincre de penser comme eux... Erwan savait à quel point il était sali, souillé. « et… concernant Léo. je sais que tu te sentiras a jamais mal. Que tu aurais cette vision toute ta vie. Mais je sais aussi que c’était de la légitime défense. Et que… je serais là. Si tu as besoin je serais là pour te rappeler chaque jours que tu n’es pas cette mauvaise personne que tu penses être. Car je sais que tu penses être une mauvaise personne. Mais c’est faux. » Malheureusement, ces mots lui passaient un peu au-dessus. Il écoutait mais ne faisait pas vraiment attention, ce n'était que des mots qu'il avait déjà entendu. Il en avait plus qu'assez que ses amis, ses proches, ses copains et ex-copains, et tous les autres, viennent lui faire des promesses, lui parler avec des mots doux, comme à une petite chose fragile. Il ne pensait pas être une mauvaise personne, il avait juste simplement raté sa vie, de la façon la plus simple qui soit. Il s'était souillé lui-même, réduit à moins que rien, piétiné sa propre dignité. Et il l'avait fait tout seul. « erwan… tu veux bien me regarder ? S’il te plaît ? n’ai pas honte avec moi. N’ai pas peur de moi s’il te plaît... » Il finit par tourner la tête pour regarder Orel, car non, il n'avait pas peur. Orel ne lui faisait pas peur. « c’est fini… il ne te fera plus jamais de mal. Personne ne te fera plus jamais de mal comme ça. Jamais » Il se retenait de lever les yeux au ciel, et détourna simplement le regard en signe de désintérêt total. Il en avait plus qu'assez de ces promesses qui n'avaient pas de sens. Orel ne pouvait le protéger de rien du tout. Il n'était pas un héros de bande dessinée ou un personnage de film d'action. Comptait-il le protéger comme l'avaient fait d'autres avant lui ? Comme Chris avait voulu le faire ? Restreindre sa liberté pour le protéger de lui-même, aussi ? Erwan était trop fatigué pour lui rentrer dedans. Il voulait éviter de s'emporter. Mais la colère était grande et forte, contenue en lui depuis des semaines déjà. Ca devenait de plus en plus difficile de ne pas céder à la rage qui l'habitait. Erwan ne savait pas quoi répondre, quoi dire à Orel. « Je sais que tu veux être gentil... » il commença. Il essayait de prendre des pincettes, peut-être, d'être gentil lui aussi. « Mais j'en ai assez. J'en ai vraiment, vraiment assez. J'en peux plus. Que tout le monde veuille prendre soin de moi, faire des promesses qui ont pas de sens parce que tu promets des choses que tu peux pas promettre. Tu comprends ? C'est pas contre toi. Tu... Tu tombes juste au mauvais moment... » il souffla, essayant de ne pas s'emporter, parce qu'il n'avait rien contre Orel. « Je sais même pas quoi te dire. De tout ce qui s'est passé. Tu me prendrais pour un dingue... » Il repensait à lui-même, chez Chris, à quatre pattes sur le tapis, complètement nu devant ses amis qui s'amusaient à jouer avec lui. L'image était gravée dans ses souvenirs, elle lui revenait souvent, représentait tout ce qui n'allait pas. Il se demandait quel genre de personne il était devenu. « J'dois pisser » il lança en se levant, pour se diriger vers les toilettes qui se trouvaient dans la chambre. Par sécurité, la porte ne se fermait pas totalement. Il n'avait pas de gêne devant Orel, de toute façon. Une fois ses besoins terminés et la chasse d'eau tirée, il alla se laver les mains et prit son temps, profitant d'être seul, à regarder son reflet dans le miroir, l'air absent. L'idée lui vint assez naturellement, d'un coup, elle s'imposa à lui comme une évidence. A se voir lui-même, ne plus se reconnaître ou trop se reconnaître, sans trouver comment ce garçon dans le miroir pourrait un jour se séparer de son passé et avancer. Comment renaître. Il prit la paire de ciseaux, empoigna une mèche de cheveux, hésita un instant encore. Puis il mit les ciseaux autour de ses cheveux, et il referma les lames autour de ceux-ci. Erwan se retrouva avec une longue mèche de ses boucles brunes dans la main. Après ce premier coup de ciseaux, il continua sur sa lancée. Après quelques minutes, le sol était jonché de ses mèches de cheveux, et quand il eut enfin fini, il se retrouvait avec une coupe en bataille un peu originale, mais il suffisait d'arranger quelques détails et tout irait bien. C'était un nouveau Erwan qu'il voyait dans le miroir, avec une mèche rebelle devant les yeux, qu'il balaya sur le côté. Quand il entendit la porte s'ouvrir, il leva le regard et croisa celui d'Orel dans la glace. Le visage d'Erwan était dénué d'expression.
 
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(#)Sujet: Re: Orwan #1 Here we go again   |   Mer 26 Fév - 0:00
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[Orwan #1]
J’ai fini de parler. Et pourtant j’ai encore tant à dire. J’ai tant de question. J’ai envie de parler. De crier. Mais je contiens. Je dis les choses comme elle viennent. J’essaie aussi de dire les choses avec empathie. Je ne sais pas comment il se sent. Je ne veux pas le brusquer. Je ne veux pas lui faire du mal. Donc j’essaie maladroitement de le rassurer. Je n’ai jamais été très doué à cela. Mais cela ne semble pas avoir grand effet. Je vois dans ses yeux alors qu’ils se tournent vers moi à ma demande qu’il semble vide. Erwan est vide. Il n’a rien à voir avec celui que je connaissais ado. Ni celui que j’ai aimé. Quelque chose s’est brisé en lui. Je ne sais juste pas encore si c’est une bonne chose. Il prend enfin la parole et je reste là à l'écouter. Je met mes mains devant moi, croisant mes doigts. Je me contente de hocher la tête lorsqu’il me demande si je comprend mais rien ne se lit sur mon visage si ce n’est une légère surprise. Je crois que je ne me suis pas bien fait comprendre. Ou peut-être ne me parle-t-il pas vraiment à moi en cet instant.

Il se lève et je me suis eu regard sans rien dire. Après tout sa façon de parler si différente d’autrefois. Tout cela me rend perplexe et je ne sais pas trop comment réagir. Pendant qu’il n’est plus là, bien que sa porte ne soit pas totalement fermé, je profite d’être face à la fenêtre pour laisser échapper un long soupire. Comme si je me retenais de respirer depuis l’instant où j’ai croiser son regard. J’étire mes doigts et resserre les poings quand des bruits de ciseaux m’alerte. Je fronce les sourcils. Je me lève et avance jusqu’au toilette pour finir par ouvrir la porte. Mon regard se pose d’abord sur le sol ou des cheveux se trouvent. Et lorsque je croise le regard d’erwan sans expression dans le miroir… je frissonne. Il me semble qu’un nouvel homme se trouve ici. Mais une envie de rire s’en viens que je retiens en le contenant par un simple sourire en coin. Je viens le dissimuler en passant ma main devant ma bouche pour qu’il disparaisse aussi vite qu’il est arrivée. Je me racle la gorge et fini par prendre la parole : « pourquoi pas… mais tu devras aller chez le coiffeur car là c’est limite »

Du sarcasme ou une simple taquinerie je ne sais pas vraiment. Une long silence pèse et je m’appuie contre l’encadrement de la porte. Puis je soupire et fini par prendre la parole : « j’essayais pas d’être gentil. Comme tu dis. Mais te voir comme ça. Ici. Je savais pas trop comment te parler. Ça m’a fait un choc et ce serait mentir si ça m’a pas fait du mal. Mais apparement t’as l’air prêt à tout entendre » mon visage se ferme un peu plus et je finis par dire : « j’ai jamais dis que je prendrais soin de toi. Ça tu devrais en être capable tout seul. Et quand je disais que tu dois t’entourer de bonnes personnes… c’était une façon aimable de dire que tu devrais arrêter tes conneries car ça fait que te détruire encore et encore. Après tout regarde toi... » je prend une grande inspiration : « tu voudrais qu’on arrête de vouloir prendre soin de toi. Mais si c’est le cas c’est pas sans raison. Tu as toujours été si fragile. Trop gentil. Trop vulnérable. On ne peut que t’aimer et vouloir te protéger. Et c’est pas une simple coupe de cheveux qui changera ça. » je marque une pause : « si t’as envie de prendre un nouveau départ. Je peux que t’encourager. Et quand je disais que je serais là. C’est pas une promesse » j’inspire « on a Dépasser ce cap là. » les souvenirs reviennent je les balaie : « juste je suis là si tu as besoin. C’est tout. Après si tu veux que je m’en aille je peux. T’as peut-être besoin d’être seul et faire le point. Ça je peux comprendre aussi »

Je respire enfin et je reste planter la. Je pourrais revenir sur le fait que je lui en voulait toujours. Que j’ai pas envie de prendre soin de lui car c’est plus mon rôle. Qu’on est plus un couple. Ni fiancé. Mais c’est un fait. Il a toujours été celui qu’on voulait protéger. Mais c’est lui-même et par sa personnalité et sa façon d’être qui faisait qu’on était ainsi avec lui. Que… j’étais ainsi avec lui. Mais je ne le reconnais plus. Et je n’ai pas envie qu’il pense que j’ai pitié de lui. Ni que je le vois comme un enfant. Car s’en ai pas un. Je le laisse là alors. Je le regarde à travers le miroir. Je sais pas quoi ajouté de plus. Ça sert à rien de reparler de son acte envers Léo. J’ai clairement pas envie de parler de ça. Je sais même pas si cette conversation va quelque part. Je sais même pas si on peut appeler ça une conversation. Je devrais peut-être m’en aller. Peut-être qu’on a vraiment plus rien à se dire lui et moi. Mais y a mon coeur qui pique encore un peu. Comme une vieille blessure qui se réveille. Et même si je l’ignore et que je me bâts contre elle et que je ne lui montre et dit rien. Beh c’est bien la.  
 
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(#)Sujet: Re: Orwan #1 Here we go again   |   Mer 26 Fév - 1:58
Here we go again
[Orwan #1]
Erwan se découvrait lui-même, peu à peu. Il s'émancipait des codes qu'on lui avait imposés, grandissait, devenait cette nouvelle version de lui-même. Et voilà que tout retombait, avec le retour de Leo dans sa vie. Mais tout était plutôt clair maintenant, malgré le mal qui l'habitait. Erwan ne pouvait plus voir Chris, il ne voulait plus. Il se prendrait en main, il ferait de son mieux pour se soigner. Se voir dans le miroir ainsi, avec ses longues boucles qui allaient juste au-delà de ses épaules, il savait que ce visage, cet Erwan là ne pouvait pas l'accompagner plus loin. Il aimait ses longs cheveux, depuis toujours, mais la réalité c'était qu'il avait gardé cette coupe pour une toute autre raison. Les clients, le business. On n'avait cessé de le lui dire. Qu'on aimait ses cheveux pour les agripper, que ça lui donnait un air d'ange qui les excitait tous. Qu'il attirait les grosses cartes bleues, avec ses beaux cheveux. Ca lui donnait un côté salope bien affirmé. Alors il tailla tout ça, de quelques coups de ciseaux, il se débarrassa de l'un des symboles de sa qualité de pute, d'objet public. L'instant suivant, Orel était là, il avait passé la porte et ils échangèrent un regard à travers le miroir. Il vit bien que cela faisait rire Orel. Il se demandait ce qu'il avait fait pour qu'on se moque sans arrêt de lui dès qu'il prenait une décision personnelle le concernant. « pourquoi pas… mais tu devras aller chez le coiffeur car là c’est limite » Il n'avait pas tort, et si c'était ça qui le faisait sourire, alors Erwan pouvait comprendre. Il sourit lui aussi, un tout petit sourire timide. « j’essayais pas d’être gentil. Comme tu dis. Mais te voir comme ça. Ici. Je savais pas trop comment te parler. Ça m’a fait un choc et ce serait mentir si ça m’a pas fait du mal. Mais apparement t’as l’air prêt à tout entendre. j’ai jamais dis que je prendrais soin de toi. Ça tu devrais en être capable tout seul. Et quand je disais que tu dois t’entourer de bonnes personnes… c’était une façon aimable de dire que tu devrais arrêter tes conneries car ça fait que te détruire encore et encore. Après tout regarde toi... » Erwan ne s'attendait pas à ça, mais son visage ne trahissait aucune surprise. En fait, il n'exprimait rien. Une odeur de dégoût lui remontait dans la gorge en entendant ce que Orel avait à lui dire. Ce qu'il se permettait de lui dire, sans savoir de quoi il parlait. Et puis ce n'était pas fini. « tu voudrais qu’on arrête de vouloir prendre soin de toi. Mais si c’est le cas c’est pas sans raison. Tu as toujours été si fragile. Trop gentil. Trop vulnérable. On ne peut que t’aimer et vouloir te protéger. Et c’est pas une simple coupe de cheveux qui changera ça. si t’as envie de prendre un nouveau départ. Je peux que t’encourager. Et quand je disais que je serais là. C’est pas une promesse. on a Dépasser ce cap là. juste je suis là si tu as besoin. C’est tout. Après si tu veux que je m’en aille je peux. T’as peut-être besoin d’être seul et faire le point. Ça je peux comprendre aussi » Orel avait changé. C'était logique après tout, Erwan aussi n'était plus le même. Mais lui, il ne se serait jamais permis de venir voir son ex à l'hôpital pour lui donner des leçons sur sa façon de mener sa vie... surtout après trois années sans s'être vus et sans avoir entendu parler de lui. Il ne savait même pas quoi répondre, par où commencer. Ces mots, l'audace, non, l'arrogance d'Orel... tout ça venait de le mettre hors de lui. Une fois de plus, la colère le gagnait. Il se demandait pourquoi tous les hommes dont il tombait amoureux finissaient par le détruire encore plus qu'il ne l'était déjà. Pourquoi chacun d'eux cherchait à lui donner des leçons de vie sans réaliser qu'ils faisaient partie intégrante du problème et des raisons pour lesquelles il ne pouvait pas aller mieux ? Que voulait Orel, à part lui faire mal ? Erwan balança les ciseaux dans le lavabo et se tourna, le regard noir. « Tu sais rien de qui je suis. On s'est pas vus depuis trois ans, t'as aucune idée de ce que j'ai fait ou pas. Et tu viens là dans ma chambre d'hôpital et tu te permets d'ouvrir ta gueule au sujet de mes conneries et de mes fréquentations, sans avoir la moindre idée de ce dont tu parles. » il lui cracha simplement, glacial, avant de se tourner pour faire face à Orel. « Tu débarques avec ton arrogance pour me donner des leçons, alors que je commençais à bien m'en sortir. Peut-être pour me faire payer ce qu'il s'est passé y'a trois ans. Bravo, félicitations. Mais effectivement, ça prouve bien que j'ai la fâcheuse tendance de m'entourer de gens toxiques » Il marqua une pause, brève, pour essayer de gérer sa colère. « J'en ai rien à branler de tes encouragements et de ce que tu peux comprendre. Va crever » C'était la rage qui parlait, mais sur l'instant, il n'en avait absolument rien à foutre. Il passa à côté d'Orel pour retourner dans la chambre et attraper son manteau. Erwan sortit de la pièce en enfilant sa veste au-dessus de la blouse d'hôpital, et s'enfonça dans le long couloir dans le but de tuer sa rage, marchant ainsi jusqu'au bout où se trouvait une machine à café et un canapé face à une baie vitrée. Il se laissa tomber dans le fauteuil et fixa le jardin du regard. Le retour d'Orel était inattendu, une douleur de plus dans son océan de malheurs. Entre Chris, Leo, et tout le reste... il n'avait pas besoin d'Orel ici, surtout pas cet Orel là. Comment quelqu'un qu'il avait tant aimé pouvait subitement revenir dans sa vie pour lui enfoncer un couteau entre les côtes ? Erwan était dépassé, submergé, il avait soudain l'impression qu'il ne pourrait jamais remonter à la surface sans qu'un nouveau problème ne vienne tout annuler.
 
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(#)Sujet: Re: Orwan #1 Here we go again   |   Mer 26 Fév - 7:13
Here we go again
[Orwan #1]
Cette réaction là…. je ne m’y attendais pas. Ce regard là non plus. Je suis sur le cul. Pire. Ce regard me tus. Je ne bronche pas et j’écoute Erwan déverser sa rage. Même si je comprend ces mots. Je ne comprend pas pourquoi. Encore une fois je ne cherchais pas à être blessant. Et les mots j’ai dis n’avait pas ce but. Mais on dirait qu’il semble avoir entendu la moitié de ce que je viens de lui dire. Mon arrogance ? Est ce l’image je ne donne ? Je ne veux pas. Encore moins aujourd’hui. Oui je suis plutôt inexpressif et froid au quotidien et cela n’aide pas dans mon entreprise. Et encore moins dans mes relations sociales. Mais je ne voulais pas qu’il me trouvent condescendant. Je voulais juste être honnête avec lui et qui comprenne que sa vie devait être écrit avec lui. Par lui. Je veux qu’il se sente bien. Je veux qu’il sache que de le voir ainsi m’a fait l’effet d’une bombe. Que j’ai vomis mes tripes. Que j’ai mal car j’aurais pu faire quelque chose. Mais voir sa haine me fait clairement comprendre que je pourrais dire n’importe quoi et bien ça ne changerait rien. Et qui suis-je pour prétendre le faire aller mieux. Comme je lui ai dis il est là seul à pouvoir se sentir mieux. Il aura sûrement besoin d’aide. Un suivi. Mais si il a décidé de se prendre en main… et si cela fait longtemps qu’il a prit cette décision. Je ne suis personne pour lui après tout aujourd’hui.

Je retiens tout. Comme toujours. Comme je fais depuis que j’ai été chercher ma mère. Je garde tout pour évacuer ensuite en frappant dans un sac à la salle de sport. Mais là c’est dur. Je reste contre l’encadrement de la porte pour ne pas tressaillir mais mon regard n’arrive pas à cacher ma surprise et comme ses paroles me touche. Puis il passe à côté de moi et je le suis restant là. Je le regarde prendre sa veste et sortir. Je ne sais pas trop ce que je dois faire. Je ne suis plus le bienvenue. Est-ce que je l’étais vraiment. Je souffle. Fort et reprend une inspiration forte en portant mon poing fermer à ma bouche. Je reçois un sms de ma mère. Elle a fini son rendez vous médicale elle passe à son rendez-vous chez le rééducateur. Je soupire… je suis coincé. Je ne sais pas où est partie Erwan. Est ce que je dois lui courir après ? Le chercher ? J’arrête pas de faire tout de travers depuis que je suis entrée dans cette chambre. Je passe ma main dans mes cheveux et dans ma barbe d’une semaine. J’ai besoin d’une clope. Je passe la porte et longe le couloir.

Une fois au bout je le vois. Il regarde dans le vide l’extérieur. Je marque une pause un instant. Je le regarde. Je ne sais pas si il me voit mais j’ai peur d’ouvrir la bouche et d’aggraver la situation. Je préfère ne rien dire pour le moment. Je me place devant la machine à café et je sors de ma poche arrière mon porte feuille. Je choisis un café et paie. Pendant que l’eau coule je reste figé et fini par soupirer en levant les yeux au ciel comme pour prendre du courage : « je suis désolée » je tourne juste ma tête vers lui. Sans le regarder et ma voix n’est pas trop basse. J'essaie de ne pas paraître trop froid. Je laisse passer quelque chose à travers les barrières : « je voulais pas être arrogant ou même me permettre de te juger. Désolée si tu l’as vu comme ça. Je pense bien que t’as autre chose à faire que m’entendre dire toutes ces merdes. Donc désolée. Sincèrement. J’aurais pas du. » j’inspire profondément et prend ma boisson : « Prend soin de toi Erwan... » je vois pas quoi dire de plus. Lui dire qu’il peut m’appeler si il veut ne servirait à rien vu comme il est en rage. Si j’en dis plus je craque ou pire j’aggrave les choses. Si j’en dis moins je passe encore pour un salop. Autant je m’en fou avec d’autre. Autant là pas vraiment. Je sors de mon autre poche un paquet de cigarette et je passe la porte de la baie vitrée. Je m’éloigne un peu et je vais m’asseoir sur un banc en allumant ma clope. Je souffle la fumée et me penche pour appuyer mes avants bras sur mes genoux. Je prend l’air et inspire et expire fortement en fermant les yeux. J’en reviens pas de cette putain de journée.   
 
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(#)Sujet: Re: Orwan #1 Here we go again   |   Mer 26 Fév - 17:11
Here we go again
[Orwan #1]
C'était drôle. Avec Orel ici, malgré tout ce qui avait pu se passer entre eux, Erwan s'était senti en sécurité. Il savait que son ex ne lui aurait pas fait de mal, qu'il pouvait lui faire confiance pour ça au moins. Alors bien sûr, le retournement de situation fut violent, lui fit l'effet vertigineux d'une chute du haut d'un immeuble de cinquante étages. Mais il avait fini de pleurer, de se lamenter. Chris en avait déjà fait les frais quelques semaines plus tôt, cette fois-ci c'était Orel. Erwan en avait assez de se laisser marcher dessus, d'en prendre plein la gueule sans réagir, comme une petite bête abandonnée au bord de l'autoroute. Et si Orel pensait qu'il allait se laisser écraser, sans faire preuve de répartie, il se trompait. Erwan était peut-être gentil et doux, mais cela ne l'empêchait pas d'être fort et capable de se défendre. Il lui balança ses quatre vérités, et quitta la chambre avec simplement son manteau pour se protéger de l'air plus frais du couloir. Il marcha, arriva au bout, dans un petit espace d'attente ou de relaxation. Il s'écrasa dans le canapé et fixa les arbres à l'extérieur, qui bougeaient doucement avec le vent. Le soleil tapait, un soleil d'hiver... hiver à Miami. Le genre d'ambiance qu'Erwan aimait paticulièrement. Il repensait au jour où il avait essayé de se foutre en l'air, dans la salle de bain du Birdcage. Il repensait aux mois suivants, chez Chris, passés à vouloir encore en finir. Et finalement, tout ça était du passé, il avait mis derrière lui ces doutes-ci car une nouvelle fenêtre s'était ouverte. Un nouvel espoir. La prise de conscience de ses problèmes, sa rencontre avec le médecin qui le suivait désormais, la réalisation que Chris n'étais pas bien pour lui et que s'il voulait aller mieux, il devait se séparer de certaines choses et certaines personnes. Orel n'avait pas fait partie du plan, il n'était pas dans le calcul, non, il débarquait à l'improviste. Erwan ne savait pas où le placer dans son organisation. Et de toute façon, après ce qu'il venait de lui dire, il n'était pas franchement sûr de revoir Orel un jour. Sauf qu'à ce moment-là, Orel réapparaissait, devant la machine à café, tournant le dos à Erwan. Il s'autorisa un regard en sa direction. « je suis désolé » L'effort était plutôt appréciable, Erwan connaissait les hommes et leur fierté, l'incapacité à venir s'excuser. Il ne broncha pas. « je voulais pas être arrogant ou même me permettre de te juger. Désolée si tu l’as vu comme ça. Je pense bien que t’as autre chose à faire que m’entendre dire toutes ces merdes. Donc désolée. Sincèrement. J’aurais pas du. » Evidemment, qu'il s'était senti jugé. Et non, il n'aurait pas du. Mais avec ça, Erwan s'en voulait déjà des paroles prononcées quelques instants plus tôt. Il regrettait déjà ses derniers mots. « Prend soin de toi Erwan... » Ca sonnait terriblement comme un adieu, alors qu'ils venaient juste de se revoir et que tout ça n'était aucunement satisfaisant. Erwan ne voulait pas finir sur cette note. Il regarda Orel sortir sur la terrasse, s'allumer une cigarette, marcher un peu pour se poser sur un banc. D'ici, il pouvait le regarder, l'observer, détailler son corps et ses gestes. Il n'avait pas vraiment changé, les mimiques et les habitudes, ça resterait toujours. C'était sa carte d'identité, d'une certaine façon. Erwan le regarda pendant longtemps, puis au bout de plusieurs minutes, il se leva et sortit à son tour pour marcher vers le banc. Serrant sa veste autour de son corps, il vint s'asseoir en silence à côté d'Orel, et juste pour faire la paix, comme le ferait un petit chat, il appuya doucement sa tête contre l'épaule d'Orel, et resta là. Il ne savait rien faire d'autre, ne faisait pas confiance à ses mots. « J'ai eu trois amours dans ma vie. Je viens d'en tuer un, et de quitter l'autre... » il souffla. Quitter, il n'était pas certain que c'était ce qui était arrivé avec Chris. Il ne l'avait pas vraiment quitté... ils s'étaient simplement... défaits. Mutuellement. Et évidemment, dans ce carnage relationnel, il n'arrivait même pas à décider quoi faire de leurs récentes mésaventures. Le kidnapping, la séquestration, le viol, les menaces de mort, les coups et blessures. Son amour pour Chris serait à jamais entaché de cette violence, et était donc caduc. « Je sais pas trop ce que je vais faire de ma vie maintenant... mais je vais trouver » il ajouta ensuite en regardant les arbres toujours et encore. Dans le petit parc, deux enfants jouaient, surveillés de loin par un couple. Il n'y avait pas grand monde. « J'ai encore des économies de côté pour pouvoir vivre tranquillement un petit moment, et mon job de dog-sitter » Ca n'intéressait peut-être pas Orel, sûrement pas non, mais Erwan se sentait seul, et il avait besoin de parler à quelqu'un en qui il pouvait peut-être avoir confiance. Il avait envie de parler de tout et de rien, de petites choses simples, et pas de meurtre ou de viol ou de prostitution ou de tout le reste des choses qui n'allaient pas dans sa vie.
 
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