Alec&
Eileen

Cela faisait un mois que je n'avais plus du tout de nouvelles d'Alec et ça commençait sérieusement à me peser. Je crois que si j'avais su où se trouvait cette maudite secte j'aurais bien été capable de m'y rendre pour le ramener ici, bien que je sache maintenant qu'il fallait que j'arrête les folies pour mon bien-être et pas que pour moi. On n'a jamais été aussi longtemps séparés et je me rends compte de plus en plus que je ne peux plus vivre sans lui alors j'espère du fond de mon cœur qu'il me reviendra. Heureusement que j'ai le soutien de quelques amis et que je m'occupe comme je peux sinon j'aurais viré folle depuis un moment. Ça me semble interminable cette attente. J'essaye de me remémorer les bons moments. Je pense à ce que je lui dirais quand je le reverrais. Je me jetterai sûrement dans ses bras pour ne plus jamais le lâcher. J'inspire profondément en regardant à l'horizon comme si j'attendais un signe qui ne viendrait sûrement jamais. Pas de là en tout cas mais la sérénité de l'océan me fait du bien. Je poursuis ma balade et arrive dans le parc de Little Haïti. Non loin de là j'avais renoué des liens forts avec Arlo. Il m'aide beaucoup en ce moment et on traverse la même épreuve. J'avais appris qu'il était le cousin de Sibbie, la flic qui était partie avec Alec. On avait passé une belle soirée ensemble pour se changer les idées et se rappeler du bon vieux temps. Ça nous avait fait du bien à tous les deux.

Je suis distraite je ne regarde pas vraiment où je vais et je veux m'asseoir sur un banc quand je sens quelque chose sous mes fesses. Il y a quelqu'un mais comment j'ai fais pour ne pas le voir ! Oh pardon ! Je ne vous avais pas vu j'étais complètement perdue dans mes pensées. Je me recule et je vois un homme habillé un peu comme Alec. Il me dit que ce n'est pas grave avant de rabattre un peu plus sa capuche sur sa tête. Mais cette voix !! C'est pas possible. Alec ?? Je dois sûrement rêvé. Il serait pas là sur un banc comme un clochard il serait revenu à la maison quand même ! Il ne me répond pas et je secoue la tête. Je deviens folle. J'avance pour partir mais le doute me tiraille à mesure que je progresse sur le chemin. Je me retourne et regarde cet homme. Il faut que je sache ! Si c'est pas lui tant pis ! Je m'en irais mais cette voix je la reconnaîtrai entre mille. Je fais demi tour et m'accroupis face à lui et d'un coup sec je lui retire sa capuche. J'en tombe presque sur le cul de surprise en voyant l'homme que j'aime là devant moi. Mais Alec ?!!! Qu'est-ce que tu fais là ?! Pourquoi t'es pas à la maison ?! Moi qui m'imaginais le prendre dans mes bras j'avoue que là je n'y pense plus tellement je suis choquée.

Alec&
Eileen

Dans mon sommeil, il y a encore ses mêmes cauchemars. Les viols à répétitions, les tortures, tout y passe. Si bien que je finis par tomber comme une masse au lever du jour. Je sais que ce n’est pas bien, que je devrais me mettre en route pour ne pas rester longtemps au même endroit. Le quartier n’est pas sûr, la ville n’est pas sûre. Tout ici transpire l’insécurité. Je veux retourner au camp, là ou là vie n’était pas si moche. Je n’ai plus rien ici pour moi, rien. Pendant que je dormais, quelqu’un s’assieds sur moi, me réveillant au passage. « Y’a pas de mal. » Je répond quand la demoiselle s’excuse. Elle n’a pas dû faire attention, c’est tout. De plus elle repart déjà. Rien de grave en approche donc. Je passe mes mains sales sur mon visage quand je vois des pieds devant les miens. Ses chaussures me disent quelque chose mais je ne sais plus d’où. Tout a coup la lumière me vrille els yeux. On a enlevé ma capuche. Je me dépêche de me recouvrir la tête et de regarder partout. Le visage en face de moi m’est familier lui aussi. Je regarde ses chaussures, oui, les deux me son très familier. C’est alors qu’elle s’adresse à moi avec une voix un peu trop aiguë. Elle se rapproche et moi je saute sur le banc pour passer derrière. « Me touche pas s’il te plait. » Elle fait encore un pas et je recule de nouveau. Tout me revient en mémoire. C’est Eileen en face de moi. La femme que j’ai perdue. Je baisse les yeux. « Je suis revenu y’a pas longtemps… » Je sais, c’est pathétique mais je ne trouve rien d’autre à dire. Mais elle réitère sa question. Pourquoi est-ce que je ne suis pas rentré ? Si elle savait elle ne me poserait pas cette question. « Parce que, tu mérites mieux, je t’ai trahis, plusieurs fois, je suis un bon rien, tu dois trouver mieux… » Je baisse la tête et vais pour repartir…

Alec&
Eileen

J'allais caresser doucement son visage quand il me dit de ne pas le toucher avant de passer derrière le banc. Je suis de nouveau surprise. Il a peur de moi ? Alec c'est moi ... dis-je calmement. J'apprends qu'il est revenu y a pas longtemps. Je ne comprends rien. Mais pourquoi tu n'es pas revenu à la maison ? Je t'attendais si patiemment !! Je reste clouée sur place face à sa réaction. Il me répond que je mérite mieux, qu'il m'a trahi plusieurs fois et que je dois trouver mieux. Je rêve. Je le regarde alors qu'il veut partir. Non mais alors là !! Tu crois vraiment que tu vas t'en tirer comme ça Alec Kinley ?! Tu me prends vraiment pour une conne ?! Reviens ici on n'a pas fini ! Il ne m'écoute pas et continue. J'arrive alors à sa hauteur et me place devant lui. Je mets mes mains au niveau de son torse pour le stopper. Tant pis s'il ne veut pas que je le touche. Je m'en fiche. J'attendais que tu me reviennes peu importe ce que tu me dirais. Je m'attendais au pire ! Je ne savais même pas si je te reverrais et là, j'aurais pu passer encore plus de temps sans toi parce que t'es pas capable de m'affronter ! Mais on n'a pas fait tout ce chemin pour revenir à zéro, je te le dis tout net, Alec. Là, la colère montait. Comment avait-il pu faire ça ? Je mérite au moins une explication, non ? Pour tout ce qu'on a vécu et partagé. Après ça JE jugerai si je mérite mieux mais c'est pas à toi de le faire ! Ça, c'était clair et il allait vite le comprendre. Il connaissait mon caractère et il savait bien à quoi s'attendre. Je prends une profonde inspiration. Alec ... Si tu es là, c'est que tu as survécu à l'horreur. Je prends ses mains dans les miennes. Il veut les retirer mais je les serre. Tu te souviens au départ toi et moi, c'était loin d'être gagné. Très loin même. Je t'ai apprivoisé avec la seule méthode que je connaissais le sexe. Et deux ans plus tard, on en est là. Avant toute cette merde on s'était dit qu'on s'aimait. Parce que c'est ça, on s'aime ! Enfin moi, je t'aime en tout cas ! Je te le dis, je peux même le crier si tu veux ! S'il faut recommencer à t'apprivoiser, je le ferais parce que c'est toi ! Tu es là Alec tu es revenu de l'Enfer et je veux être là pour toi comment tu as pu penser autrement ? Je voulais vraiment qu'il m'explique.

Alec&
Eileen

Je voulais partir. Partir et la laisser là, laisser toute l’horreur que j’avais en moi pour la protéger. Mais elle résiste, elle me dit qu’elle n’en a pas fini, qu’elle veut que je lui parle. Elle me rappelle nos débuts compliquer et me prends les mains. Alors que j’essaye de me dégager, elle résiste encore. « Là c’est pire, bien pire… Tu mérites quelqu’un qui t’aime sans valise… » Et quelles valises que je ramenais là. Comment lui annoncer tout ça. Son regard ne m’aide pas, loin de là. Nous sommes sous l’arbre, là même ou elle m’a pris en photo des années plus tôt. Une larme coule le long de ma joue. Non, je ne dois pas pleurer. J’inspire profondément, je sais qu’elle trépigne d’impatience, qu’elle veut que je lui dise. « J’ai coucher avec des hommes et des femmes Eileen. Je t’ai trompé, on m’a tromper. » Je n’arrive pas à retenir mes larmes, elles coulent comment un torrent sur mes joues sales. « Ce que j’ai vécu là-bas, c’est bien pire que ce que tu peux t’imaginer. Ma vie, c’est pas celle que tu as connues, j’étais pas moi, le vrai moi c’est celui que tu as connu au début. Je suis bon a rien, je te mérite pas. Je suis pas un bon gars, je fais des trucs moches, je mens. Là-bas j’étais moi, je vivais simplement, sans argent, dans une toute petite maison sans électricité. Toi tu as besoin d’un homme qui t’aime et qui partage tout avec toi et je ne suis pas cet homme. » C’était la réalité. J’étais bien loin d’être fait pour elle. Je n’étais fait pour personne, je méritais d’être seul et abandonner. Mais Eileen n’y croit pas, ce qu’elle me dit me touche au cœur. Elle ne devrait pas ressentir ça pour moi, elle se fait du mal pour rien. Je pleure de plus en plus maintenant si bien que mes genoux amaigri me lâche. Je m’assieds alors dans l’herbe sous le regard des curieux. « La femme avec qui je suis partie… Je… Je… » Les mots si simple avait du mal a sortir maintenant. Il me fallu toute la force du monde pour lui dire ce qui allait suivre. « Nous allons… Avoir un enfant… » Dis-je en m’étranglant honteux de lui briser son petit cœur.

Alec&
Eileen

Alors que je suis devant Alec j'attends enfin qu'il m'explique ce qu'il en est. J'attends parce que je mérite d'avoir une explication après tout ce temps passé ensemble. S'il me respecte assez il me doit au moins ça. Il me dit qu'il revient de pire encore qu'avant et il me répète que je mérite quelqu'un qui m'aime et qui ait un passé moins douloureux. Mais non je m'en fous de ça, là ! Je sais que tu m'aimes, il ne peut en être autrement. J'en revenais pas de ce qui se passait là mais qu'est-ce qu'il était entrain de me faire ?! Il m'avoue alors qu'il a couché avec des hommes et des femmes, qu'il m'a trompé ... Tu m'as déjà dit ça ! Tout ce que tu as dû faire quand tu étais là-bas !! Ils te forçaient, te violaient tu devais même punir les autres en violant ! C'est horrible ! Mais j'ai su t'aimer en sachant ça. J'étais sincère là. Je savais tout ça je me doutais bien que ça allait recommencer je m'y étais préparée. T'es revenu de tout ça une seconde fois ! Tu m'es revenu quoique tu penses ! Pourquoi il s'obstinait à me repousser là ?! Ça me rendait folle. Il enchaîne alors. Je ne suis pas prête à entendre tout ça. Comment pouvait-il penser ça de lui ? Tu n'es pas un bon à rien et tu le sais, je le sais ! Arrête de dire ça ! Je sais que c'est pas vrai. Je le vois pleurer et les larmes viennent aussi inonder mes yeux. Tu sais que ... Je t'aime je peux pas te désaimer comme ça Alec. Ça sert à rien ce que tu dis. Tu es un homme bon et doux. Un amant hors pair. Tu as toujours été là pour moi et pour tout ça et même plus je t'aime ! Tu entends ça Alec je t'aime ! J'essuie les larmes qui roulent sur mes joues. Il tombe au sol. Je vois qu'il est à bout de forces. J'ai le cœur qui se serre mais je resterai là, avec lui quoiqu'il dise. Il reprend la parole en parlant de la femme avec qui il était. Oui Sibbie ... Eh bien ?? Elle va bien ? Je demande en ayant peur de sa réponse mais j'étais loin de m'imaginer la bombe qu'il allait me lâcher. Un quoi ? Comment ça ? Avec ... Je suis assommée, sous le choc. Explique-moi Alec ... Et dis-moi la vérité, pas un mensonge odieux pour me faire fuir s'il te plaît. Tu me dois ça, s'il y a un tout petit peu d'amour pour moi qui reste en toi. J'étais effondrée par cette nouvelle.

Alec&
Eileen

Eileen avait une confiance en moi si impressionnante qu’elle me filait la frousse. Comment pouvait-elle croire que je n’étais pas un monstre ? J’avais peut-être été violer mais j’avais aussi demandé à me faire prendre. La preuve en était cette fois-là où, j’avais proposé mon derrière en échange de légume. Je l’avais proposé en connaissance de cause. Alors j’avais bien coucher avec des gens en le voulant. Mais le pire dans tout ça c’est quand elle disait qu’elle m’aimait. Je ne la comprenais pas. Comment pouvait-on aimer quelqu’un comme moi ? Avait-elle eu un lavage de cerveau ? Pensait-elle clairement ? Je doutais en se moment de sa santé mental. Mais je lui lâche ensuite la bombe et là, ce n’est plus le même discours. Je suis au sol, fatigué. Je voudrais ne plus exister, ne plus penser, ne plus ressentir. Mais Eileen voulait savoir et elle en avait tous les droits. Il me fallait juste un peu de temps pour pouvoir lui avouer tout cela. « On nous a demander de procréer. Tout les jours on devait coucher ensemble devant le chef et ses bras droits. Au début s’était affreux et puis, petit a petit j’ai aimer ça… Si bien qu’à la fin, on faisait l’amour sans que personne ne soit présent. Et puis, tout les matins y’a eu les tests de grossesses, jusqu’au jour de l’intervention ils étaient négatif, et puis, se jour là, il est devenu positif. Elle avait un stérilet mais c’est passer quand même et j’ai été heureux de cette nouvelle. » Voilà, la messe était dite. Elle allait partir maintenant et me laisser à ma honte personnelle. Peut-être que dans le coin il y avait d’autres camps qui me permettrait de retrouver un semblant d’équilibre. Parce que pour le moment, ici et maintenant, j’étais plus perdu qu’autre chose. « Tu vois, je ne suis pas bon pour toi. Je vais surement être père, je t’ai trahis, tu devrais me jeter comme la merde que je suis. » Ca sortait du cœur, je me dégoutais moi-même. Pourtant, cet enfant, je ne le renierais jamais. Non, ou qu’il soit en se moment, dans le ventre de sa mère, il était une partie de moi.

Alec&
Eileen

Alors que mon cœur se déchirait lentement mais sûrement suite à cette annonce de la future paternité de l'homme que j'aimais, je lui demande de m'expliquer. Je sens ma gorge se nouer. Je ne sais pas si j'ai vraiment envie d'entendre tout ça mais il le faut. Je verrai après ce qu'il en sera. Mon cœur se serre alors qu'il reprend la parole. Il me dit que le but de leur ébats étaient de procréer. Ah bah ils ont réussi apparemment. Je me mords nerveusement l'intérieur de ma lèvre. Mais le pire c'était qu'au départ ce qui ressemblait à une obligation devenait un plaisir. Il a aimé coucher avec Sibbie. Il a aimé ça. Mon cœur se brise en mille morceaux. Il me dit ensuite qu'il a été heureux d'apprendre qu'elle était enceinte de lui. Comment va t-il réagir quand il saura ... Mérite t-il de le savoir ?! Je n'en suis plus sûre. Je reste alors muette et il me répète qu'il n'est pas bon pour moi, qu'il va être père et qu'il m'a trahi. Je serre les dents en l'entendant se rabaisser encore. JE tourne mon regard vers lui et m'accroupis pour être à sa hauteur et qu'il écoute bien ce que j'ai à lui dire. Si t'avais pas été là dedans t'aurais jamais aimé faire ça avec une autre ! Tu m'entends ?! T'aurais jamais été forcé de faire quoique ce soit ! Pas vrai ?! Ouais, on est d'accord. Mais t'as été là-bas pour anéantir ces grosses raclures de merde et si tu es là c'est parce que tu as réussi, VOUS avez réussi. Sinon tu serais mort, non ?! Oserais-je dire ça ... Merde !! Je me mets à genoux et je pleure pour ce que je vais dire. Je préfère ... Je ... Je n'y arrive pas, ça ne veut pas sortir. Je me relève et manque de tomber tellement je suis abasourdie encore. Je marche un peu et tente de reprendre une respiration normale. Je me tourne vers lui. Regarde-moi Alec. Regarde-moi !! J'attends qu'il lève les yeux vers moi. Je préfère te savoir vivant quitte à ce que tu sois père et que tu aies un enfant avec une autre femme plutôt que tu sois mort. J'ai le souffle coupé d'avoir réussi à dire cette phrase qui m'arrache le cœur. Vois à quel point je t'aime, Alec. Les larmes roulent de nouveau sur mes joues. Tu voulais te débarrasser de moi mais c'est moi qui m'efface pour que tu puisses vivre ta paternité pleinement loin de moi. Je finis par dire en détruisant complètement ce qui reste de mon cœur. Je le regarde une dernière fois avant de lui tourner le dos pour commencer à partir. Sur le chemin, je porte une main sur mon ventre. Ça ne sera que toi et moi maintenant. Suite à des nausées matinales, j'avais pris rendez-vous avec mon médecin il y de cela une semaine et, après un test sanguin passé j'avais appris que j'étais enceinte. Enceinte de l'homme que j'aimais par dessus tout mais que je devais laisser derrière moi vivre sa nouvelle vie.

Alec&
Eileen

Que dire a ses si belles phrases ? Rien. J’étais trop honteux de moi-même pour dire quoi que ce soit. Elle m’aimait malgré tout et me laissais pour que je vive ma paternité. Comment voulait-elle que je la vive alors que j’étais un bon a rien à la rue. Non, tout ce que j’allais gagner s’était de mourir d’une balle perdue ou de malnutrition. Je pleure toutes les larmes de mon corps alors que celle que j’aimais tant s’en vas. Que faire que dire ? Aller la retrouver ? Et pour lui dire quoi ? Je ne voulais pas plus l’enfoncer qu’elle ne l’était déjà. Après tout, si elle était partie se n’étais pas pour rien non ? Comme un robot, je me lève, puisant sur mes dernières forces pour ensuite courir jusqu’à elle. Le souffle trop court, je sors de ma poche la petite boîte contenant la bague que j’avais acheter pour la demander en mariage ainsi que les deux billets d’avion pour l’Islande. Je prends doucement sa main et les lui dépose, pas emballer. Elle m’interroge du regard. « Ce sont tes cadeaux de Noël, ouvre-les quand tu veux… Je suis désolé… » Je dépose un baiser sur son front et fait demi-tour prenant la direction opposée à elle. Il est temps que je mette de la distance entre nous, que je m’éloigne d’elle pour plus jamais qu’elle n’a mal à cause de moi. Au moins, elle aura une jolie bague a porter et elle pourra commencer son tour du monde et vois ce dont elle a toujours rêver de voir : des aurores boréals ! Je souris à cette penser alors qu’une douleur me transperce la poitrine. Je le sais, je le sens, mon cœur se brise en un million de petits morceaux. Je suis un rater, je ne mérite pas de vivre. C’est alors que tout se brouille. "Eileen..." Parce que je pleure ? Surement, pourtant les arbres autours de moi se floutent, les gens disparaisse pendant que mes forces faiblissent. Je sens a peine mon corps percute le sol ou alors est-ce le sol qui percute mon corps ? En tout cas, cela ne fait pas plus mal que cette douleur à ma poitrine. Puis tout devient noir, la délivrance. Je me sens bien, reposer. Tout est paisible ici dans se monde tout noir. J’ai envie d’y rester jusqu’à la fin des temps.

Alec&
Eileen

J'étais prête à partir, à le laisser là ? Sérieusement ? Après tout ce qu'on s'était dit, les belles promesses et ce Noël que j'attendais tant avec ses surprises. Il fallait que j'oublie tout ? J'étais complètement perdue et comme s'il avait entendu mes pensées, il revient vers moi et pose dans mes mains les cadeaux qu'il avait prévu pour moi. Un écrin et deux billets d'avion. Il me dit qu'il est désolé et dépose un baiser sur mon front. Je ferme les yeux au contact de ses lèvres. J'aimerais que ce baiser dure plus longtemps mais il part dans le sens opposé au mien. Les larmes continuent de couler. Je regarde les billets. C'était pour l'Islande. Quelle belle destination ! Et j'ouvre l'écrin pour découvrir une bague si magnifique que jamais je n'aurais osé en porter une de ce genre dans ma vie. Une bague de fiançailles. Il avait l'intention de ... Avant que toute cette merde ne nous tombe dessus il avait prévu de me demander en mariage. Il faut vraiment aimer pour faire ce genre de demande. On fait pas ça sur un coup de tête. Je tourne mon regard dans la direction où il est parti mais je ne le vois plus. Il faut que je le rattrape. Je serre fort ses cadeaux et cours vers là où il est parti. Quand je le retrouve, je suis horrifiée. Il est étendu sur le sol, inconscient. Je pose ce que j'ai dans les mains à côté de moi. Alec !! Alec réponds-moi !! Je panique clairement mais j'entends son cœur battre quand je pose mon oreille contre son torse. Alec !! Je tapote sa joue avec ma main. Je prends alors mon téléphone et appelle les secours. Je leur explique ce que je peux et l'endroit où je me trouve. Je suis angoissée. Je ne veux pas le perdre ! Je peux pas ! Alec s'il te plaît me laisse pas ! Nous laisse pas ... Tu peux pas faire ça ! Je t'aime. Je pose mon front contre son ventre alors que j'entends les sirènes retentir. Des ambulanciers avec un brancard arrive. Instinctivement, je passe la bague autour de mon doigt. Je viens avec vous, je suis sa femme. Je leur montre l'objet scintillant de mille feux sur mon annulaire et ils me permettent de venir dans le camion. On file alors droit vers l'hôpital. Tiens bon mon cœur, pour nous, s'il te plaît. Je serre sa main dans la mienne. On arrive rapidement à l'hôpital et des médecins prennent en charge Alec. Je me retrouve à attendre dans le couloir comme quand on avait été agressé. Des mauvais souvenirs reviennent. Le temps me semble long  mais quand enfin on vient me retrouver je suis impatiente de savoir. Mme Kinley ? Des frissons parcourent mon corps. Oh que j'aimerais tant qu'on puisse réellement m'appeler comme ça. Oui ? Alors docteur comment va t-il ? J'avais hâte de savoir ce qui s'était passé. Votre mari souffre d'une déshydratation et d'une malnutrition assez sévère. Comment cela est-il possible ? Oh je ne m'attendais pas à cette question directe. Il faut que je réfléchisse. Mon ... mari a été kidnappé. La police est au courant c'est même eux qui sont venus le chercher. Mais il a échappé à leur vigilance et il errait dans la ville depuis quelques jours. Même moi, sa femme, je n'étais pas au courant. Il a subi ces derniers mois de profonds traumatismes. Si vous avez vu son dossier il n'y pas si longtemps il était là aux urgences suite à une violente agression à notre domicile. Il consulte rapidement le dossier et il hoche la tête. Tout est réglé maintenant. Il faut qu'on reprenne juste une vie normale ... Enfin aussi normale que possible. Est-ce que je peux le voir ? Il acquiesce et m'amène jusqu'à lui. Il a les yeux faiblement ouverts. Je m'approche de lui et m'assois sur le lit à ses côtés. Tu vois je te l'ai dit. Je t'aime. Je suis là pour veiller sur toi. Toujours. Même si ça devra être de loin une fois que tu seras sorti d'ici.