étais vraiment nerveux. Je n'avais pratiquement pas dormi de la nuit et, chose rare, j'avais été incapable d'avaler le moindre aliment ce matin. Les pensées fusaient dans ma tête. J'avais rarement été dans un tel état de nervosité ; même lorsque je passais des examens, j'étais trois fois plus détendu. J'étais assis à la table, agité comme pas possible. J'essayais de m'intéresser à ce qui passait à la télé —une émission de télé-réalité stupide— ou de jouer avec mon téléphone, mais je n'arrivais à me concentrer sur rien. La seule pensée qui me réconfortait était de me dire que j'aurais normalement dû être au travail. Mais je n'y étais pas allé. C'était au moins ça de tirer. Une journée pourrie au bureau en moins. J'attendais un rendez-vous, et pas n'importe lequel.

À l'époque où je trainais avec Marina, elle m'avait parlé une fois de ce type, un gars nommé Edward Keller. Apparemment, c'était une sorte de médium qui arrivait à parler avec les morts. Selon la plupart des gens, ce n'était que des conneries, et au début, c'est ce que je pensais aussi. Mais ça c'était avant. Avant que June meure. J'étais tellement désespéré que j'avais fait appel à lui. J'avais réussi à obtenir et je lui avais fixé rendez-vous ici, dans mon appart', à onze heures. J'avais bien vérifié auparavant que Blake, mon colocataire, n'était pas là. Il m'aurait pris pour un fou, je pense. À vrai dire, c'était un peu ce que je pensais aussi. Je ne savais absolument pas quoi attendre de cette séance. Ça ne marcherait sûrement pas, mais j'avais un petit espoir au fond de moi. Et si après tout il réussissait à parler avec June ? C'était fou, mais rien ne me ferait plus plaisir. Elle me manquait tellement. Je n'étais pas croyant et je ne pensais pas que les "âmes" aillent quelque part après la mort, mais on ne savait jamais. C'était une idée folle, mais je n'arrivais pas à me la sortir de la tête. Je n'aurais jamais pensé faire un jour appel à un médium. Je n'y avais jamais cru. Et si ça se trouvait, ce gars allait m'arnaquer. Mais bon, j'étais un peu désespéré, et puis j'avais toujours été d'une nature curieuse. Même si ça ne marchait pas, ça me ferait une expérience. J'étais assez curieux de rencontrer Edward, et surtout, de savoir s'il était un charlatan ou non.

Finalement, on sonna. Je me levais d'un bond. En saisissant la poignée de la porte, je marquai une pause. Il fallait mieux que j'abandonne mes espoirs de parler à June. Ces trucs-là ne marchaient pas, en général. Je serais extrêmement déçu si Edward n'y arrivait pas. J'ouvris la porte, et souris. Edward était jeune, brun, et je trouvais qu'il avait un visage plutôt avenant et doux. Physiquement, il n'avait pas l'air d'un charlatan, mais bon, il fallait toujours se méfier. « Salut. Entre » dis-je gentiment. J'aurais peut-être dû le vouvoyer, mais il me paraissait jeune et je ne pensais pas qu'il se vexerait pour ça. Je trouvais que le vouvoiement mettait toujours une distance entre deux personnes. J'allais m'asseoir à la table et l'invitai à faire de même.

enneth m'avait sortit de l'asile il y a de ça deux semaines déjà et j'avais pris le temps de digérer, car je dois bien l'avouer, ça m'avais vraiment secoué! Sans oublier que je savais que je devrais bientôt affronter Elizabeth et Lysianna pour cette absence très longue. J'en avais les jambes qui en tremblaient d'avance. Enfin, j'avais été renvoyé de mon métier de serveur et pour réussir à payer le loyer, il fallait que je me démène pour ramener de l'argent. J'avais été enfermé 3 mois et je dois dire que si Kenneth n'était pas venu me sortir de là, j'aurais certainement crevé dans cette place de fous. Bref, j'avais repris du service pour ce qui était de mon métier de détective privé ou de médium. Par contre, c'était réellement mort, jusqu'à ce que je reçoive un appel d'un jeune homme voulant me voir pour entrer en contact avec sa soeur. J'avais pris aussitôt son nom et il m'avait invité à venir chez lui. Je sentais quand même Charlie être émotif dans sa façon de parler. On se donna rendez-vous à 11h.

Le lendemain, je me levai très tard, j'étais un peu songeur face à ce qui m'attendait. J'étais un peu nerveux de retomber dans la vie réelle et affronter des gens pour mes dons. Être enfermé dans une asile pendant 3 mois, ça m'avait affecté énormément. J'avais été gavé de médicaments qui m'empêchait "d'halluciner", mais je faisais toujours des cauchemars et quand enfin ma médication baissait, je pouvais communiquer avec l'au-delà, mais c'était plus difficile. Je me trainai les pieds jusqu'à l'Ouest de la ville pour frapper à la porte de Charlie. Je cognai trois fois et on vint m'ouvrir. Je vis alors une jeune homme dans la vingtaine, il ne devais pas être plus vieux que moi, les cheveux blonds, un regard profond, la même taille que moi. Il me fit entrer chez lui, un appartement à l'allure modeste, mais toutefois convenable. Je détectai déjà qu'il n'habitait pas seul. Il me dirigea vers la cuisine où nous primes place à la table.

- Bon, alors Charlie, je vais t'expliquer comment ça fonctionne. Je vais me placer devant toi, je vais créer un champ de protection autour de nous pour être sûr que tout se passe bien. Puis, tu pourras poser des questions à ta soeur et elle pourra y répondre. Je vais l'entendre dans ma tête, donc elle ne prendra pas possession de mon corps ou quelque chose du genre. Je te sens un peu sceptique, mais tu pourras me tester si tu le souhaites, je ne suis pas ici pour arnaquer... Je suis ici pour t'aider et apaiser ton âme.

Il m'avait parlé de Marina, la fille que Kenneth avait ramené chez moi et avec qui j'étais sortit le soir de la St-Valentin. Je ne voulais pas lui dire ce que je pensais d'elle, après tout, elle venait de me donner un client.

- Est-ce que tu as des questions avant que je ne commence sur le fonctionnement ou bien tu es prêt à ce que nous commencions?

Je rapprochai une chaise devant lui sans le toucher. Je n'aimais pas toucher les gens, mais quelques fois, il était plus facile de communiquer en touchant les gens lors des séances. Il fallait tout simplement bien se préparer. Pour l'instant, je n'avais pas besoin d'une grande proximité, je savais déjà que sa soeur était là. Je ressentais son énergie.

e n'avais jamais été aussi curieux de ma vie. Et aussi nerveux, aussi. Une multitude de sentiments m'envahissaient. D'un côté, j'étais curieux de faire cette expérience, de voir si cela allait marcher, et si oui, comment cela se passait. J'étais aussi inquiet car si cela fonctionnait (et que ce n'était pas une arnaque quelconque), j'allais parler à June. Enfin, il ne fallait pas que je me fasse trop d'espoirs, parce qu'en général, ces trucs-là c'est bidon. Mais au cas où Edward avait un réel don, j'allais lui parler. Et ça me mettait littéralement dans un état pas possible. Parler à June encore une fois, c'était ce rêve fou que je faisais depuis sa mort. Elle me manquait tant que j'aurais tout fait pour cela arrive. Même si je savais pertinemment que ça n'aurait jamais lieu étant donné qu'elle était morte. Broyée, écrasée, par un vieux type soul. Je me rappelle encore quand je suis arrivée sur les lieux. J'avais cru m'évanouir quand j'avais vu la couverture blanche par terre. Le pauvre gars qui l'avait percutée pleurait et hurlait par terre. Quand il m'a vu, ses pleurs avaient redoublés. J'éprouvais une haine sans pareille pour ce type, mais à ce moment-là, il m'avait juste fait pitié. Un accident peut arriver à n'importe lequel d'entre nous, il suffit d'un moment d'inattention. Mais je ne pouvais pas pardonner le sien. Il y avait tellement de questions que j'aurais aimé demandé à June. Si elle n'était pas trop triste, est-ce qu'elle pouvait me voir de là où elle était (je n'avais d'ailleurs aucune idée d'où son âme pouvait se trouver)… Et puis, d'un autre côté, je craignais sa réponse. Elle ne serait sûrement pas fière de voir ce que j'étais devenu. Elle aimait l'ancien Charlie, celui qui plaisantait et qui, malgré sa complète immaturité, aimait la vie. Maintenant j'étais exactement le genre de gars qu'elle détestait de son vivant. Shouté de médocs, morose et complètement déprimé, même si j'essayais de ne pas le montrer.

« Bon, alors Charlie, je vais t'expliquer comment ça fonctionne. Je vais me placer devant toi, je vais créer un champ de protection autour de nous pour être sûr que tout se passe bien. Puis, tu pourras poser des questions à ta soeur et elle pourra y répondre. Je vais l'entendre dans ma tête, donc elle ne prendra pas possession de mon corps ou quelque chose du genre. Je te sens un peu sceptique, mais tu pourras me tester si tu le souhaites, je ne suis pas ici pour arnaquer... Je suis ici pour t'aider et apaiser ton âme ». J'acquieçai en silence. J'étais de plus en plus perplexe. Je m'étais embarqué dans un truc de grand malade. « Comment ne pas être sceptique ? Si j'en crois tes dires, tu t'apprêtes à réaliser l'irréalisable ». Je continuai à croire que c'était impossible de parler à June, même si je gardai un petit espoir au fond de moi. J'espérais que mon scepticisme n'allait pas l'empêcher d'établir le contact ou je ne sais quoi. Si c'était comme l'hypnose, il fallait que la personne soit réceptive. Je ne pensais pas tellement l'être. D'ailleurs, je ne savais même pas si ses services étaient payants. Sûrement. D'après ce que m'avait dit Marina, ce gars-là était vraiment paumé dans la vie, n'ayant pas de réel habitat fixe. Donc il ne devait pas cracher sur quelques billets.

« Est-ce que tu as des questions avant que je ne commence sur le fonctionnement ou bien tu es prêt à ce que nous commencions? » fit-il en se rapprochant un peu de moi. Il devait avoir besoin de contact, j'imaginais. J'avalai ma salive. J'étais vraiment nerveux, et j'ignorais pourquoi. Est-ce qu'il se passait déjà quelque chose ? J'aurais adoré fumer une clope, là maintenant, mais ça aurait extrêmement impoli. Et puis si l'esprit de June débarquait, morte ou pas, elle m'engueulerait. Elle avait jamais aimé me voir prendre des cochonneries. En plus, je ne fumais pas de son vivant. Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre, et je ne savais pas non plus si je devais faire confiance à Edward. J'allais bientôt le découvrir. « Non, ça ira… On a qu'à commencer » souris-je doucement.

harlie me semblait pour le moins sceptique quand je le vis, mais la plupart de mes clients l'étaient et faisaient en sorte que je leur prouve mon talent inné. Est-ce que c'était chiant? Oui, quelque sorte! Mais l'être humain était fait comme ça, il fallait voir pour y croire la plupart du temps et dans mon cas, ça sera de m'entendre. June était là, la soeur de Charlie et elle était prête à communiquer et je dirais qu'elle me faisait déjà sourire par l'envie énorme de dire les vraies choses à son frère. Pour commencer, il fallait faire attention, car en un rien de temps je pouvais me retrouver les batteries bien mortes, il fallait que je pense à me protéger et ainsi créer un barrière bien distincte entre la vie et la mort. Charlie ne verrait rien d'anormal, mais moi j'allais voir cette lumière brillante nous entourer lui et moi. Je n'avais pas allumer de bougies, ni d'encens, je n'étais pas de ce genre là... tout était une question de contrôle maintenant. Je faisais face à mon client qui semblait très nerveux.

« Comment ne pas être sceptique ? Si j'en crois tes dires, tu t'apprêtes à réaliser l'irréalisable ».

Un mince sourire s'était affiché sur mon visage. Je ne pouvais pas faire autrement. Les gens réagissaient tellement différemment à ce que je faisais, c'était fou. Bon, pour être fou, j'en passais souvent pour un, mais aujourd'hui, je voulais donner une parcelle de bonheur à Charlie. Quand la protection fut installée, je lui demandai s'il avait des questions. Il n'en avait pas alors nous commençâmes sans plus tarder. Je ressentais l'énergie de Charlie me remplir... Goût de cigarette, pour fêter un peu trop, j'avais du mal avec tout ça, ça me levait le coeur à chaque fois. Mais ça faisait partie du métier. Je posai mes mains sur mes genoux avant de fermer les yeux et prendre une grande inspiration. J'expirai un bon coup et j'ouvris les yeux pour lui transmettre tous les messages que je recevrai d'elle. Sa soeur arriva derrière lui pour me parler. Elle était maigre, des yeux incroyablement bleu et elle me paraissait heureuse.

- Votre soeur est là... June... Elle vient de me dire que vous devriez arrêter la cigarette et que vous saviez déjà qu'elle vous le dirait. Elle n'arrête pas de me dire en boucle de ne pas s'en faire pour elle, elle va bien. Elle dit que vous pensez beaucoup à elle et que ça vous fait beaucoup de mal. Elle dit que ce n'est pas votre faute, d'arrêter de penser à cette nuit là.

Je pris une pause, car Charlie voulait sans doute ajouter quelque chose face à ce qu'elle venait de dire. S'il avait des questions c'était aussi le temps de les poser. Je restai concentrer sur June qui m’apparaissait comme une jeune femme bien en paix.

e n'arrivais plus à contenir mon impatience, malgré tous mes efforts. J'étais persuadé que je faisais quelque chose de complètement fou. Si Edward arrivait à parler aux morts, nous pouvions tout aussi bien nous préparer pour l'arrivée de petits hommes verts. J'en venais presque à regretter de l'avoir appelé. J'étais si désespéré que ça ? Incapable de faire un deuil ? Est-ce que j'étais aussi faible ? Enfin, le moment n'était pas aux questionnements. J'allais bien voir, de toute façon, ce qui se produirait. Blake aurait sûrement été mort de rire s'il avait su que j'étais actuellement en train de voir un médium, qui prétendait pouvoir parler avec June. Soudainement, Edward paru se concentrer, et il regarda derrière moi. Je me retournai. Il n'y avait rien, à part le bazar qui régnait habituellement dans l'appart. J'aurais dû ranger, ça ne le faisait pas d'inviter quelqu'un dans tout ce bordel. J'allais m'excuser pour le rangement quand Edward parla. « Votre soeur est là... June.. ».

D'accord. Là, il venait de me prendre de court. Comment savait-il qu'elle s'appelait June ? Je ne lui avais pas dit. Est-ce qu'elle était vraiment là ? Je me retournai encore une fois, mais ne vit rien. « Elle vient de me dire que vous devriez arrêter la cigarette et que vous saviez déjà qu'elle vous le dirait. Elle n'arrête pas de me dire en boucle de ne pas s'en faire pour elle, elle va bien. Elle dit que vous pensez beaucoup à elle et que ça vous fait beaucoup de mal. Elle dit que ce n'est pas votre faute, d'arrêter de penser à cette nuit là. ». Je crus que ma mâchoire allait se décrocher. C'était complètement dingue. Tout cela, tous ces détails, Edward n'avait aucun moyen de le savoir. Même Blake n'était pas au courant de tout cela. Est-ce que June venait réellement de lui dire ? C'était impossible, mais… J'avais envie d'y croire. Elle avait dit que je devais arrêter la cigarette. June avait toujours détesté cela. June était là ! Cela me fit comme l'effet d'un coup de poing dans l'estomac. Je n'arrivai pas à me rendre compte de la chose. Cela me paraissait tellement insensé. J'essayais de parler, mais aucun son ne sortit de ma bouche.

« Je fume ce que je veux. Je suis majeur et vacciné » répondis-je avec un petit sourire. C'était presque comme si j'entendais les protestations de June. Je la connaissais si bien que j'aurais pu prédire avec exactitude ce qu'elle m'aurait dit. "Mais pense à tes poumons, tu vas mourir jeune, tu vas choper à cancer et tu vas rien comprendre", ce genre de trucs. « De toute façon, ce qui est fait est fait. Laisse moi me morfondre et déprimer en pensant à toi » continuai-je d'un ton triste. Me morfondre était l'une de mes spécialités. « June, où est-ce que tu es ? Est-ce que ça existe, le paradis et l'enfer ? » Je posais toujours des questions stupides. « Je suis désolé d'avoir lâcher les parents comme ça. J'arrivais pas, sans toi » fis-je à voix basse. Enfin, je relevai la tête et m'adressai à Edward : « Est-ce que vous la voyez ? Je veux dire, de quoi a-t-elle l'air ? ». Nous nagions en pleine folie. Mais si c'était June, et que tout cela était vrai… C'était incroyable.

ssayer de convaincre les gens, c'était toujours difficile, car chacun n'avait pas les mêmes croyances. Il fallait donc que je fasse toujours des efforts énormes pour arriver à convaincre les gens, mais ça me mettait de la pression énorme je dirais à chaque fois. Je pouvais aussi bien me faire foutre à la porte si le client n'était pas satisfait. Je voyais June être à ses côtés et qui souriait, je lui transmis immédiatement le message sur la cigarette et je pouvais voir le visage de Charlie devenir livide... Soit il avait peur, soit que ça le troublait tellement que je puisse dire toutes ses choses. Je maintenait un bon taux d'énergie pour pouvoir entrer en contact avec elle. Il ne fallait pas que je lâche ce lien, sinon tout serait fini déjà trop vite.

« Je fume ce que je veux. Je suis majeur et vacciné » avait-il dit le sourire en coin. Je pense que ça lui rappelait bien sa soeur ce que je venais de lui dire. « De toute façon, ce qui est fait est fait. Laisse moi me morfondre et déprimer en pensant à toi. June, où est-ce que tu es ? Est-ce que ça existe, le paradis et l'enfer ? Je suis désolé d'avoir lâcher les parents comme ça. J'arrivais pas, sans toi! Est-ce que vous la voyez ? Je veux dire, de quoi a-t-elle l'air ? »

Charlie avait posé beaucoup de question autant à June qu'à moi et je dois dire que June était déjà partie pour lui répondre quand je lui mentionnai d'aller moins rapidement pour que je prenne le temps de tout lui dire. Elle devait être interprète ou bonne en langue parce qu'elle pris le temps de bien prononcer les mots tout en me faisant des signes.

- June dit que tu n'as pas changé, que tu parle toujours autant! Elle ne t'en veux pas pour les parents, elle dit que l'important c'est que tu te sentes bien et elle te trouve tellement beau. Elle aimerait toucher tes cheveux pour les frotter comme elle le faisait souvent. Elle ne veut pas que tu les coupes. Ajoutai-je en souriant. C'était mignon cette relation fraternelle, je dirais que c'était touchant de le voir réagir de la sorte et je savais que Charlie était réceptif à ce que je lui disais, son coeur avait balancé dans le "croire" plutôt que dans le scepticisme. Il était difficile de parler du paradis ou de l'enfer, mais tout ce que j'entendais depuis toujours c'était que lorsqu'on traversait dans l'au-delà, nous étions bien et nous devions accomplir des tâches/missions.

- Ta soeur dit qu'elle est bien où elle est, elle est passé dans la lumière et maintenant elle est souvent avec toi, d'ailleurs, elle dit que si tu sens une froideur au niveau du bras de temps en temps, c'est elle qui prends le temps de te saluer.

Elle se mit à sourire et maintenant, je pouvais m'attarder à sa question à mon égard. Je le regardai dans les yeux pour lui avouer que je voyais bien sa soeur.

- Elle est debout à côté de vous, derrière l'épaule droite. Elle est debout. Elle porte une robe blanche, les cheveux blonds, vous vous ressemblez énormément, et hoo... vous êtes jumeaux!

Elle venait de me faire un clin d'oeil après m'avoir dit qu'ils étaient jumeaux. Elle était contente d'avoir pu vivre à ses côtés. Ils s'aimaient tellement ces deux là. Je me sentie faiblir un moment, ça me troublait tellement tant d'émotion qu'il fallait que je me ressaisisse un instant. Je refermai les yeux pour reprendre une bonne inspiration et me concentrer à nouveau. Mon regard retomba sur Charlie qui semblait totalement obnubilé par ce que je venais de lui dévoiler. Je savais qu'il avait beaucoup d'autres questions, alors j'attendis qu'il ouvre la bouche.

étais si… bouleversé que je me rendais à peine compte à quel point ce que je vivais était incroyable, et surtout à quel point ma vie pourrait changer après tout cela. Je n'étais plus du tout sceptique, désormais. Ce qu'Edward disait, il n'avait eu aucun moyen de le savoir. Je ne lui avais pas dit, et il aurait fallu qu'il ait enquêté sur moi pour apprendre ces détails. J'étais terriblement excité, un peu comme un gosse dont le rêve le plus cher vient de se réaliser. Parce que c'était exactement ce qu'il se produisait : mon plus grand désir, qui était aussi celui que je pensais complètement impossible, se révélait possible. Mais au-delà de mon échelle, j'avais l'impression que ce don pouvait remettre des croyances entières de question. Moi qui n'avait jamais cru qu'en rien d'autre que tout ce qui était scientifiquement démontré, je me prenais une belle claque dans la figure.

« June dit que tu n'as pas changé, que tu parle toujours autant! Elle ne t'en veux pas pour les parents, elle dit que l'important c'est que tu te sentes bien et elle te trouve tellement beau. Elle aimerait toucher tes cheveux pour les frotter comme elle le faisait souvent. Elle ne veut pas que tu les coupes. » Je souris doucement. Bien sûr qu'elle ne voulait pas que je me les coupe. C'est vrai que j'y avais pensé quelques fois, ces derniers temps. Et elle le savait. C'était complètement fou, sûrement la chose la plus dingue de toute ma vie. « Comme si j'allais les couper ! C'est mon atout séduction » répondis-je. J'aurais beaucoup aimé la voir. Ma plus grande peur était de l'oublier, d'oublier les traits de son visage, le son de sa voix. Je ne pourrais jamais oublier sa façon d'être et son caractère, mais son physique, je sentais bien qu'il s'envolait petit à petit. « Ta soeur dit qu'elle est bien où elle est, elle est passé dans la lumière et maintenant elle est souvent avec toi, d'ailleurs, elle dit que si tu sens une froideur au niveau du bras de temps en temps, c'est elle qui prends le temps de te saluer. » J'ai cru que ma mâchoire allait se décrocher. Mais réellement. J'avais toujours cette sensation de froid, souvent la nuit quand je ne trouvais pas le sommeil, mais je pensais que c'était simplement qu'il n'y avait pas assez de chauffage ou que mon sang circulait mal. C'était June qui faisait cela. June qui pensait à moi depuis "la lumière", comme disait Edward, June qui prenait le temps de me dire bonjour, à sa manière. Si je n'avais pas été aussi éberlué, j'aurais sûrement éclaté en larmes tellement je trouvais cela beau et attentionné. « Je… wow. Je n'aurais jamais pensé que c'était elle. Mais… comment est-ce possible ? Est-ce que tous les morts font cela ? » demandai-je à Edward. Toujours mes questions stupides. Enfin, c'était vrai que ça me turlupinait. Si tous les morts faisaient cela, ça devait être un joli bordel !

« Elle est debout à côté de vous, derrière l'épaule droite. Elle est debout. Elle porte une robe blanche, les cheveux blonds, vous vous ressemblez énormément, et hoo... vous êtes jumeaux! ». Un large sourire, teinté de tristesse, se dessina sur mon visage. Ce n'était pas dur à voir, nous nous ressemblions comme deux gouttes d'eau. Autant physiquement que mentalement, d'ailleurs, même si June avait toujours été la plus intelligente et la plus mature de nous deux. Je jetai un regard derrière mon épaule droite, mais malgré tous mes efforts, je ne vis absolument rien. Je me retournai vers Edward. « La robe qu'elle porte, elle lui arrive à mi-cuisse, non ? Avec des bretelles fines, et des petits plis de dentelles au niveau du décolleté. C'est cette robe, n'est-ce pas ? June l'adorait. Ça ne m'étonnerait pas qu'elle ait choisi de la porter pour se balader dans la lumière » demandai-je avec une pointe de nostalgie. Cette robe, nous l'avions acheté ensemble, quelques semaines à peine avant son accident. « Il n'y a aucun moyen que je puisse la voir, moi aussi ? J'en ai vraiment besoin. Je veux dire, maintenant je ne suis plus sceptique. Je pourrais peut-être la voir, si je me concentre, non ? ».

harlie était abasourdi par tout ce que je lui disais et je trouvais cela bien parce que plus les clients étaient ouverts plus il était facile de puiser dans l'énergie pour communiquer. Je pouvais voir qu'il était touché par les mots que je lui échangeais, il devait se dire que c'était irréaliste, mais pourtant, nous étions bien dans le monde réel. Les messages que je passais aux gens c'était pour aider à se sentir mieux et j'espérais que Charlie trouve cette paix qu'il n'a pas pu avoir jusqu'à maintenant depuis le départ de sa soeur jumelle. C'était comme si une immense partie de lui s'était enfuit dans la nature, mais il devait y faire face. Il devait affronter la réalité sans cette personne qui lui était si chère. June se manifestait par des points froids et Charlie m'en fit justement une remarque.

« Je… wow. Je n'aurais jamais pensé que c'était elle. Mais… comment est-ce possible ? Est-ce que tous les morts font cela ? »

"Certains défunt utilise l'énergie qu'il peut avoir autour de nous... Des fois c'est électrique d'autre fois c'est humain. Mais bon, certains n'y arrive pas, car ils sont trop faibles. Ça dépend toujours de leur trace dans le monde réel... Bon.. je sais que ça peut te sembler dingue tout ça, mais de l'autre côté il y a beaucoup à savoir! "

Des millions de livres avait été écrit sur le sujet et je suis certain que ça ne captait vraiment pas tout ce qu'il pouvait y avoir dans l'au-delà. Il y avait tant à découvrir et surtout nous ne pouvions pas faire de voyage pour mieux en raconter ce qu'on pouvait vraiment y vivre. Charlie semblait ravi d'apprendre que sa soeur était souvent à ses côtés et je suis sûr que maintenant il allait faire plus attention aux signes qu'elle lui donnait. Je m'étais alors permis de décrire sa soeur puisque Charlie se demandait comment je la percevais... c'était une pâle copie d'un être humain quoi.

« La robe qu'elle porte, elle lui arrive à mi-cuisse, non ? Avec des bretelles fines, et des petits plis de dentelles au niveau du décolleté. C'est cette robe, n'est-ce pas ? June l'adorait. Ça ne m'étonnerait pas qu'elle ait choisi de la porter pour se balader dans la lumière »

- Elle rit et fait tournoyer sa robe parce qu'elle dit qu'elle est belle.

À cet instant je savais que l'énergie baissais rapidement et qu'il fallait que je pousse plus loin pour en puiser. Je me permis de déposer ma main sur celle de Charlie. Pendant à peine 10 secondes.

- J'ai besoin de votre énergie pour garder le contact!

Aussitôt je me plongea rapidement dans la vie de Charlie comme dans un tourbillon incessant où je pouvais vivre diverses expériences incroyables. Il était un bon vivant si je peux m'affirmer ainsi. Revenir après ce petit voyage dans la vie de Charlie est toujours difficile et troublant. Parce qu'il ne savait pas que je venais d'entrer dans sa vie privé, voir les filles qu'il avait embrassé, les nuits de débauches, les querelles avec les parents et j'en passe. Mes sourcils se froncèrent parce que tout ça, ça me perturbait, ça me faisait souffrir, mais je voulais que Charlie continue de vouloir parler à sa soeur.

« Il n'y a aucun moyen que je puisse la voir, moi aussi ? J'en ai vraiment besoin. Je veux dire, maintenant je ne suis plus sceptique. Je pourrais peut-être la voir, si je me concentre, non ? ».

- Non... Si vous voulez la voir, il faut lui demander de venir vous visiter dans vos rêves.... Elle dit qu'elle est prête à le faire même!

Et ce n'était pas la première fois qu'elle irait dans ses rêves d'ailleurs. Je reculai ma chaise quelque peu comme pour me laisser un peu plus d'air. Je savais que June avait un message important à passer avant que je ne rompe le contact.

- June veut que tu continues à vivre comme jamais... continue tes voyages... comme le Mexique avec cette fille.... Continue de te montrer fort et surtout n'abandonne jamais!

Je regardai Charlie, il devait savoir de quelle fille je voulais parler... Parce que moi j'avais plusieurs filles dans mes visions donc je ne savais pas laquelle, mais June vint me dicter son nom et je souris... Peu importe, il savait.

a chose qui me bouleversait le plus était, sans aucun route, le fait que June venait me faire un petit coucou. Elle pensait toujours à moi… Elle était "vivante", enfin, elle n'était pas complètement morte. Son corps ne fonctionnait plus mais son "âme", son esprit était toujours là. Et elle pensait à moi, elle prenait le temps de venir me voir de temps à autres. J'aurais imaginé qu'elle aurait d'autres chats à fouetter dans la lumière que de passer voir son indigne petit frère, qui avait lâchement abandonné toute la famille. Elle avait beau dire, je pense que je ne pourrais jamais me débarrasser du sentiment de culpabilité qui me rongeait. Mais j'allais désormais être très attentif aux moindres signes de sa part. Savoir qu'elle était là, à mes côtés, était une idée très rassurante. Tout restait incertain, puisque sans la voir, j'avais un peu l'impression de nager en plein délire. Mais Edward m'avait convaincu, puisqu'il ne cessait de dire des informations qu'il n'avait aucun moyen de savoir. June n'avait pas changé d'un poil, au vu de ce que le jeune homme me disait. Même morte, elle semblait pétillante, gaie, et malicieuse. Exactement ce qu'elle était avant, en fait, et aussi tout ce que j'étais avant. La "retrouver", si l'on pouvait dire ça, me faisait mesurer à quel point j'avais changé. À quel point celui que j'étais désormais était à des kilomètres de celui que June connaissait. J'espérais, même si c'était prétentieux, qu'elle m'aimait toujours.

Elle affirmait qu'elle ne m'en voulait pas d'avoir abandonné les parents, mais je n'arrivais pas à y croire réellement. De là où elle était, elle ne réalisait peut-être pas à quel point les conséquences de cet abandon étaient terribles. À commencer par l'attitude de Lemon, notre soeur aînée. Elle me détestait, m'appelait sans arrêt pour m'engueuler, me dire combien elle était déçue de mon comportement et me dire de rentrer immédiatement, qu'elle avait quelque chose d'important à me dire. Apparemment, c'était en rapport avec Maman, et ç'avait l'air grave. Mais je n'arrivais pas à la croire. Je détestais Lemon. Chaque parole qu'elle m'adressait était désagréable et tout était une affaire de reproches, entre nous. Je n'avais même pas envie de lui expliquer les causes de mon départ ; elle n'aurait jamais pu comprendre, tant elle était entêté et tant elle était persuadée d'avoir raison. Enfin, bref. June n'était peut-être pas au courant de cela. Ou peut-être que si. Je l'ignorais. "Elle rit et fait tournoyer sa robe parce qu'elle dit qu'elle est belle" Je souris. Je l'imaginais bien, désormais. Ses traits me revenaient en mémoire. « Elle a toujours été très belle ». Même pleine de sang et brisée en morceaux, renversée par une voiture. Cette image de June, la dernière que j'avais d'elle, j'étais sûre de ne jamais l'oublier.

Ensuite, Edward posa brusquement sa main sur la mienne. Il me draguait ou quoi ? Est-ce que tout ceci n'était qu'une vulgaire arnaque, au final ? Il se dépêcha d'expliquer son geste. "J'ai besoin de votre énergie pour garder le contact!" Je le laissais faire. Je n'avais pas envie de perdre le contact avec June, pas maintenant que j'y croyais et qu'une foule de questions me venait à l'esprit. Je ressentis alors une drôle de sensations. Comme si j'étais submergé, mais je ne savais pas par quoi. C'était éprouvant. Edward devait faire quelque chose, il devait... puiser mon énergie ? La désagréable sensation s'arrêta après un instant, me laissant presque essoufflé. Edward aussi semblait avoir fait une sorte d'effort. À présent, je ne doutais plus une seule seconde de son don. Il m'avait vraiment fait quelque chose, rien qu'en me touchant la main. C'était une preuve physique et concrète. C'était vraiment dingue, ce qui m'arrivait, mais terriblement excitant à la fois. Après cet intermède, je lui demandais s'il y avait moyen que je puisse voir June. Ç'aurait été la cerise sur le gâteau, mais après tout, je ne possédais pas son don de voyance. « Non... Si vous voulez la voir, il faut lui demander de venir vous visiter dans vos rêves... Elle dit qu'elle est prête à le faire même ! » Un sourire réellement sincère et émerveillé se dessina sur mon visage. J'étais comme un gosse, face à cette nouvelle. Comme si on m'offrait le plus beau des cadeaux. C'était littéralement fantastique. Je n'aurais jamais cru cela possible. « Ça serait... merveilleux. J'ai peur d'oublier ton visage, June, ça serait tellement bien que tu puisses me le remémorer. Je ne veux rien perdre de toi » répondis-je avec sincérité. Je sentais que June écoutait.

«  June veut que tu continues à vivre comme jamais... continue tes voyages... comme le Mexique avec cette fille... Continue de te montrer fort et surtout n'abandonne jamais !» me dit Edward, retranscrivant ce que June lui disait. Il parlait de Nessa. Comment June connaissait-elle Nessa ? Est-ce qu'elle connaissait tout de ma vie ? Quoi qu'il en soit, ses paroles me touchaient énormément. Elle était adorable. Je la sentais sincère, et son avis était de loin celui qui me touchait le plus. En général, quand les autres me conseillaient ou tentaient de me consoler, je n'écoutais que d'une oreille, comme si j'étais persuadé que leurs avis ne changeraient rien à ma situation. Mais June... C'était différent. Son avis était sacré pour moi. « T'approuves Nessa, alors... ? Dommage, je ne suis pas avec. Mais j'ai ton approbation, tu sais à quel point ça compte » fis-je avec un sourire triste. Plus jeune, nous n'arrêtions pas de juger nos petits-amis respectifs. Si June n'approuvait pas une de mes copines, je rompais sur le champ, et vice-versa. Nous nous faisions totalement confiance. Que ce soit pour cela ou pour tout autre chose. « J'aimerais beaucoup pouvoir faire ce que tu me dis, mais tout a tellement changé... Rien n'est plus pareil depuis que t'es plus là. J'arrive pas à faire mon deuil, c'est clair, j'arriverais jamais à me passer de toi. Mais tellement de choses ont changé depuis... J'arrive plus à me sortir de tout ça, j'suis désolé, June. C'est pas de ta faute, hein, vraiment pas. Ta mort est une chose, mais ce qui m'arrive en est une autre. J'ai... changé, je suis plus du tout pareil qu'avant. J'espère que je ne te déçois pas trop » dis-je d'une traite. Je repris un peu ma respiration. J'étais nerveux. Je m'adressais ensuite à Edward. « Je suis désolée de t'impliquer comme ça dans nos histoires de famille. Vraiment ».

e plus simple pour Charlie était de demander à sa soeur qu'elle le visite en rêve... Il n'était pas médium, ni clairvoyant, alors il ne pouvait pas la voir comme moi je pouvais, du moins, je ne pense pas qu'il pourrait y arriver. Je ne pouvais pas expliquer comment je faisais, car c'était inné, ça me venait tout seul comme si j'avais appuyé sur ON et ça se déclenchait. Quelques fois, j'en avais même pas conscience et ça déclenchait tout seul... Certains médecins diraient que ce sont des hallucinations... mais moi, je savais qu'elles étaient vraies ses images. Charlie semblait ravi de pouvoir voir sa soeur en rêve, mais ce n'était pas si simple que ça et je sais que June allait mettre tout son énergie pour que son frère se souvienne d'elle en rêve. Certaines personnes ne se souviennent presque jamais de leurs rêves, alors il fallait travailler plus fort dans ces cas là. Je savais que tous les messages que je passais à Charlie étaient important pour lui et il parlait à sa soeur comme si je n'étais pas présent. C'était plutôt bien, il ne doutait plus de moi.

« T'approuves Nessa, alors... ? Dommage, je ne suis pas avec. Mais j'ai ton approbation, tu sais à quel point ça compte »

- Elle sourit et souhaite que ton bonheur...

Je n'ajouta pas la suite, car je sais que c'était un peu trop moralisateur, je ne pense pas que June trouvait saine Nessa, mais elle savait qu'il lui ferait du bien.

« J'aimerais beaucoup pouvoir faire ce que tu me dis, mais tout a tellement changé... Rien n'est plus pareil depuis que t'es plus là. J'arrive pas à faire mon deuil, c'est clair, j'arriverais jamais à me passer de toi. Mais tellement de choses ont changé depuis... J'arrive plus à me sortir de tout ça, j'suis désolé, June. C'est pas de ta faute, hein, vraiment pas. Ta mort est une chose, mais ce qui m'arrive en est une autre. J'ai... changé, je suis plus du tout pareil qu'avant. J'espère que je ne te déçois pas trop. Je suis désolée de t'impliquer comme ça dans nos histoires de famille. Vraiment ».

- Je suis là pour ça Charlie... Tu n'en as pas à t'en faire... Et puis, ta soeur comprend bien ce changement, mais c'est aussi le chemin que tu devait prendre et tu apprendras à t'en sortir, car tu es fort et que tu es une bonne personne.

Je n'avais pas inventé tout ça, c'était June qui venait de me le dire. Charlie était juste une âme égarée qui devait reprendre le droit chemin... Rien de plus. Je commençais à avoir des sueurs froides qui me perlait sur le front. En fait, quand je touchais les gens, ça me puisait beaucoup d'énergie et je tombais souvent malade, mais c'était différent à chaque fois d'une personne à l'autre. Je regardai Charlie avec un sourire forcé.

- Tu dois lui dire au revoir maintenant...

Parce que je n'avais plus vraiment la force de tenir plus longtemps. J'avais du mal à gérer depuis que j'étais sortit de l'asile. Peut-être était-ce encore l'effet des médicaments, je ne sais pas mais, ce n'était vraiment pas plaisant. Je sais que je provoquais la fin de leur conversation, mais c'était toujours difficile de communiquer avec les gens décédés. C'était un don, mais c'était aussi une malédiction, car je ne pouvais pas avoir de contact physique avec des gens.