Hannah semblait bouleversé et je ne pouvais pas m'enlever de l'esprit qu'elle me cachait un truc, mais j'ignorais quoi. « Écoute pas ces langues de putes, t'façon c'est un milieu où tout l'monde veut écraser l'autre. Si à vingt ans t'arrives à en être là, c'est pas pour rien. J'en connais pas beaucoup qui n'ont un aussi bon job à cet âge là, et l'excuse de ta mère c'est bidon. Elle peut pas t'aider, enfin, tu me comprends » En effet, sa mère était décédée depuis déjà quelques temps, alors je voyais difficilement comment on pouvait accuser Hannah d'être pourrie gâtée. Justement, je trouvais qu'elle avait beaucoup de courage d'avoir pu se remettre ainsi et de trouver la force de continuer. Si ma mère venait à mourir, j'aurais du mal à faire mon deuil, je le savais. « Si c'est que des sushis… » dis-je d'un ton peu convaincu. « Moi aussi » répondis-je simplement lorsqu'elle me disait qu'elle m'aimait. Les mots "je t'aime" sortaient toujours difficilement de ma bouche, même après tout ce que l'on s'était dit.