Mon Dieu ce que ce baiser était bon ... Je n'avais jamais ressenti un tel déferlement de sensations et d'émotions. C'était tout bonnement divin et je ne voulais plus que ça prenne fin. Ca me rendait dingue. Elle me rendait dingue ! Elle était parfaite jusque là. Je perdais totalement pied. Encore un peu et je la prendrais carrément sur son bureau. Pour preuve, j'allai jusqu'à la bloquer entre celui ci et mon corps. En réponse, elle glissa une main sur mon flanc, sous ma veste. A travers ma chemise, je pouvais en sentir la chaleur et ne pouvais qu'en désirer davantage. Mais c'était évidemment hors de question. Tout bonnement impossible ! je finis par suffisamment retrouver la raison pour prendre la fuite. Mieux valait tard que jamais. Nous étions allés trop loin oui. Mais il n'était pas trop tard pour s'arrêter et se ressaisir. Toutefois, la suite des événements ne fut pas tout à fait terrible. Et c'était entièrement de ma faute, j'en étais bien conscient et n'étais pas assez crétin pour le nier. J'avais énormément de mal à faire comme si de rien n'était alors que je crevais littéralement d'envie de recommencer ça. Ca avait été ... incroyable ... Et j'étais peiné de penser que ça ne se reproduirait pas. Jamais ! Ouais, voilà bien un truc qui était sacrément frustrant. Je la désirais. Dans tous les sens du terme. Et pas qu'un peu. Ca me rendait dingue. J'étais totalement obsédé par elle maintenant. Et plus c'était le cas, plus je donnais l'impression de lui en vouloir pour ça.

Et c'était la raison de sa présence dans mon bureau le vendredi suivant. Elle tentait de me faire remarquer que je ne me comportais pas du tout correctement avec elle. Je ne pu que lui donner raison. Ce serait faire preuve de très mauvaise foi, que de nier cela. Elle insista, ce qui m'agaça quelque peu alors que quelques secondes plus tôt je lui donnais tout à fait raison. Je poussai un faible soupir en détournant le regard un court instant. Alicia, je viens de vous confirmer que je ne me comportais pas correctement. Vous êtes vraiment obligée d'insister et d'en rajouter une couche ? Soupirai-je en ramenant un regard vaguement sévère sur elle. C'était bien un truc de nana ça, tiens ... Pas étonnant que je sois encore célibataire à l'heure d'aujourd'hui. Bon ok, j'exagérais. Ce n'était quand même pas la raison première. Je fini quand même par lui confirmer que je ferais davantage attention à l'avenir. Elle ne voulait pas quitter ce stage et moi, je ne voulais pas qu'elle s'en aille. A partir de là, tout était dit. Prête à partir, elle se releva et me tendit une main. Avec résignation, je la lui serrai. Tout contact physique avec elle aussi minime soit-il, avait le don de me perturber désormais. Et en effet, ce fut le cas rien qu'avec cette poignée de mains. Quoi qu'il en soit, je tins parole. Et dès le lundi suivant, quand je passai devant le bureau qu'elle partageait avec Miranda, je les saluai toutes les deux.

Au cours de la réunion, nous décidâmes plus précisément de tous les articles à paraître dans le numéro suivant et de leur distribution. Je mis également sur le tapis la convention qui se tenait à New-York et à laquelle il était préférable de se rendre tous les ans. Bien sûr, les rédacteurs principaux et les chefs de service seraient forcément de la partie. Et il y avait aussi les deux places supplémentaires. L'envie de proposer directement Alicia, me démangeait. Mais je ne tenais vraiment pas à donner l'impression de la privilégier sans cesse et gratuitement. Mais je la voulais elle à l'une des places. Parce qu'elle était très talentueuse et méritait de participer à une telle aventure. Mais également parce que je l'appréciais bien plus que la plupart des autres nanas du service. Bref, j'émis l'idée de choisir ceux qui frapperaient un grand coup avec leur prochain article. Ainsi, j'étais à peu près certain qu'Alicia serait largement en tête. Je ne me mouillais donc pas trop de la sorte. Au cours de la semaine qui suivit, je ne pu m'empêcher de surveiller Alicia de loin. Je la voyais bosser d'arrache pied comme d'habitude et ça me rassurait bien ! Je ne doutais pas du tout de ses talents et j'étais persuadé qu'elle allait rendre un travail remarquable. Bon, j'espérais de toutes mes forces en tout cas. Je ne voulais pas être déçu. Mais la semaine suivante encore, elle me donna l'impression d'en faire encore plus.

Il ne se passait pas un jour sans que je n'entende parler d'elle. Le rédacteur en chef s'extasiait sur une idée fabuleuse qu'elle avait eut, quant à la mise en page d'un article, au cours d'une pause café un beau matin. Miranda ne jurait que par elle -comme depuis le début à vrai dire- et tout simplement plusieurs personnes mentionnèrent qu'elle les avait pas mal aidé à se sortir d'un trop plein de travail. Le lundi suivant, je la croisai dans l'ascenseur. Ce qui arrivait bien moins depuis notre baiser particulièrement passionné. Votre article avance bien ? J'ai cru comprendre que vous faisiez du très bon boulot. Je ne pu m'empêcher d'afficher un petit sourire devant ce constat qui n'était pas encore tout à fait à la hauteur. Tout le monde ne jurait plus que par elle. C'était impressionnant ! Quelqu'un vous a parlé de la conférence ? Normalement, non. Mais elle semblait tellement proche de Miranda, que ça ne m'étonnerait pas trop. Je ne devrais pas en parler moi même mais ... Continuez comme ça et vous partirez avec nous pour New-York. Soit, c'était moi qui lâchais le morceau. C'est que j'avais vraiment espoir que ce soit elle qui prenne l'une des deux places supplémentaires disponibles.

Bizarrement, qu'elle me réponde sur un tel ton, me procura un sentiment plus positif que négatif. Bon, à la vérité, c'était un truc comme de l'excitation que je ressentais. Je n'avais pas l'habitude qu'on ose m'affronter comme elle même savait si bien le faire. Et forcément, ce goût de la nouveauté était divin. J'adorais ça ! J'étais parfois presque gêné par les pensées qui me gagnaient, en ce qui la concernait. Et la poignée de main qui suivit ne m'aida pas vraiment à changer de fil de pensée. Ca ne pouvait que me rappeler la dernière fois que nous avions eus un contact physique. Bien plus poussé, plus ambiguë, plus excitant, plus ... Plus tout ... Mais simplement la douceur de sa main dans la mienne suffisait à me retourner tout entier. Heureusement qu'elle quitta l'entreprise après ça. Ca me permettait d'éloigner un tant soit peu mes pensées de sa petite personne. Après cette petite visite de sa part, je retrouvai mon comportement normal avec elle. Bien sûr, je ne passais pas mon temps à lui sourire et à lui taper la conversation. Je la mettais sur un pied d'égalité avec tous les autres par rapport à ça. Quand bien même elle était en train de devenir l'une des meilleures qui soit. Et qu'en plus de ça, je la trouvais de très agréable compagnie. Ca ne signifiait pas que je devais changer de comportement avec elle. Et notre baiser se devait de disparaître dans les oubliettes et plus vite que ça ! Je ne pouvais me permettre de me polluer l'esprit avec tout ça.

Je parvins même à entamer la conversation un matin, quelques jours plus tard, alors qu'on se retrouvait à nouveau dans l'ascenseur. J'aime être surpris ... Soufflai-je doucement, avec un mince sourire que j'étais bien incapable de faire totalement disparaître. J'adorais sa répartie. J'adorais ... Bon stop, j'adorais tout, maintenant j'en étais bien conscient. Jusqu'au goût de ses lèvres ! Ce fut ensuite plus fort que moi quand je mentionnai la conférence alors que je ne le devrais pas. Soit, j'étais le patron alors je faisais bien ce que je voulais. Mais tout de même, par principe, je ne le devrais pas. Une grande conférence qui réunit les plus grands journalistes de magazines, journaux et télé. Ca se passe à New-York, au début du mois, sur deux jours. On y va tous les ans. Lui expliquai-je tranquillement. Elle en avait même sans doute déjà entendu parler. Mais ne pouvait s'imaginer avec la chance d'éventuellement y participer, aussi tôt dans sa vie/carrière. Je me figeai quand elle se retourna brusquement vers moi en me demandant directement, si je pensais à elle. Sur le coup, je cru vraiment qu'elle énonçait un fait et savait très bien que je pensais à elle plus souvent qu'il ne faudrait. Mais bien vite, elle rectifia ses paroles, m'arrachant presque un soupir de soulagement. Est-ce que j'avais l'air coupable là ? Parce que putain ... Bon, maintenant que c'était dit, c'était forcé qu'elle allait venir.

Vous êtes la première personne à m'être venue en tête, c'est vrai. Vous avez du talent, vous êtes bosseuse et motivée. Je pensais qu'effectivement, ça pourrait vous plaire d'assister à cela. J'espère seulement que vous n'allez pas en profiter pour trouver un autre employeur. Pas tout de suite en tout cas ... Ouais, je serais dégoûté si elle filait chez quelqu'un d'autre. Je n'étais pas en train de dire que j'allais l'embaucher à coup sûr à la sortie de ses études, mais presque quand même ... J'ai hâte de lire votre prochain article. Lui indiquai-je avec un sourire amusé. Je lui fis ensuite signe de quitter l'ascenseur. Et alors que j'allais la suivre, elle se retourna pour planter son regard dans le mien. Je lui lançai un regard sombre, presque suppliant. Sérieusement. Nous étions seuls, elle avait les yeux pétillants de joie ... C'était insupportable. Parce que ça me rendait dingue. Je ne parvins même pas à lui rendre son sourire. Mais je soupirai de soulagement quand elle s'éloigna "enfin". Le lundi suivant qui marquait le début de la dernière semaine avant parution, elle me présenta son article. Je fus, encore une fois, époustouflé. Je m'extasiai silencieusement devant la tournure de certaines phrases. Je souriais un peu en découvrant son propre témoignage, preuve qu'elle avait elle même testé pour savoir de quoi elle parlait exactement. Et après la vision des photos, je soupirai et ramenai toutes les feuilles entières que je lui rendis.

Très bon boulot ... Parfait, vraiment. Maintenant, elle devait s'interroger en ce qui concernait la conférence. J'indiquerai les deux personnes supplémentaires qui assisteront à la conférence, mercredi. Bien sûr, mon choix est déjà fait. Mais il doit être approuvé par l'ensemble des chefs de service. Lui expliquai-je sans pouvoir retirer un petit sourire amusé de mes lèvres. Et le mercredi suivant, en punaisant les deux meilleurs articles du mois, j'indiquai que leurs deux auteurs participeraient à la conférence. Evidemment, Alicia en faisait partie. Je n'avais jamais vraiment douté sur ce point. Le départ était prévu pour le lundi matin, très tôt. Pour arriver suffisamment tôt à New-York et s'installer à l'hôtel avant de commencer à entrer dans le vif du sujet. J'arrivai avec une simple petite valise, un peu à l'arrache. Je n'avais pourtant pas même eus mes enfants à gérer ce matin, puisque je les avais déposé chez leurs grands parents, la veille au soir. Pour le vol, j'avais enfilé un simple jean foncé, un gilet épais et ma veste en cuir. J'étais tellement à l'arrache, que le reste de l'équipe était déjà installé. Je pris place à côté du rédacteur en chef, juste devant Alicia.

Quand bien même je n'étais pas du genre, du tout, à complimenter quelqu'un, avec Alicia j'avais l'impression de ne faire que ça. Dès que je la croisais, j'avais un compliment à lui faire. En tout cas, c'était bien là l'impression que j'avais. Mais il s'agissait évidemment de choses qu'elle méritait tout à fait. Parce qu'elle était vraiment incroyable, c'était indéniable. Je mentionnai même indirectement et sans en être bien conscient, mon envie de lui faire plaisir. Parce que oui, je pensais que cette conférence pourrait lui faire plaisir. Or, j'avais très envie de l'y emmener. Pour elle, bien sûr. Pas pour l'avoir à mes côtés, pour qu'elle me tienne compagnie ou je ne savais trop quoi. Aucune arrière pensée de ma part. Le baiser n'avait rien changé à notre relation. Du moins, c'était là ce que j'aimerais pouvoir croire. Je me mordillai inconsciemment la lèvre inférieure quand elle rit à mes propos. Bon sang ce rire me faisait toujours le même effet et me donnait la terrible envie de l'embrasser à nouveau. Mais je parvins à ne pas le faire et à rester sagement à ma place. Je parle de l'après stage. Lui fis-je simplement remarquer, sans tourner autour du pot ni chercher à noyer le poisson. Oui, je voyais déjà au delà de son stage. Parce que c'était bien là le genre de truc qu'elle m'avait mit en tête dès le jour de notre rencontre. Quand elle avait clairement dit qu'elle aimerait être embauchée ici à la suite de ses études. Maintenant, je réalisais que ce serait une nécessité carrément.

Au moment de quitter l'ascenseur, il y eut un échange de regards chargé en électricité. Comme tout entre nous ces derniers temps, me semblait-il. Le fait est que j'étais toujours aussi perturbé par elle. Tenter d'oublier ce baiser ... Foutaises ! C'était tout bonnement impossible. Dès que je la voyais, j'y repensais. Je ne pouvais faire autrement ! Quand je la reçus dans mon bureau plusieurs jours plus tard, je fus ravi et soulagé de lire son article tout bonnement incroyable. A mes yeux, ça lui ouvrait totalement l'accès à l'une des places disponibles pour cette expédition. Et je le lui fis bien comprendre. Au moment de quitter le bureau, alors que je la suivais du regard sans en être bien conscient, elle se retourna une dernière fois. Je souris à ses propos et hochai positivement la tête. Oui, on se reverrait à New-York, pour sûr. Et le mercredi, cela fut tout à fait officialisé, après une courte réunion qui avait donné suite à l'accord des employés de service, quant aux deux personnes choisies. Et dès le lundi suivant, nous nous trouvions tous à bord de l'avion, à destination de New-York. Je profitai des trois heures de vol pour bosser un peu sur mon ordinateur. Autant tenter d'avancer un maximum pendant le peu de temps libre qui était à ma disposition, pour ne pas prendre trop de retard quand je rentrerais au bureau le mercredi suivant. Je comptais rattraper le temps perdu avec mes enfants et de ce fait, ne pas rentrer tard le soir.

Arrivés à New-York, nous montâmes tous à bord des voitures qui nous attendaient pour rejoindre notre hôtel. Et de là, chacun fila dans sa chambre pour profiter de quelques heures de repos avant le lancement des choses. Cette fois, je pris le temps de dormir un peu. Après la conférence, il y avait une soirée à laquelle il faisait bon de participer. Donc, je n'étais pas prêt d'aller me coucher encore. Un peu avant l'heure de filer, je me levai pour me changer. Avec mon jean, j'enfilai une chemise blanche et une veste de costume pour ne pas faire ni trop habillé, ni trop décontracté non plus. Nous nous retrouvâmes tous dans le couloir pour filer ensemble. Je ne pu m'empêcher d'observer Alicia quand elle fut dans mon champ de vision. Si au boulot elle était toujours très séduisante, là elle me semblait l'être plus encore. A moins que ça ne soit parce que je faisais encore plus attention à elle ? Durant la conférence, je tâchai toutefois de ne pas trop rester près d'elle, ni de trop la regarder, ni de trop l'écouter quand elle était en pleine conversation avec quelqu'un. Parce que d'ailleurs, elle semblait toujours être en train de discuter avec telle ou telle personne ! Je ne m'étais pas trompé sur le fait qu'elle aurait son petit succès. J'en étais presque frustré. Mais je lui faisais confiance malgré tout.

Comme prévu, la soirée prévue pour le soir même fut annoncé. En attendant, chacun était bien libre de faire ce que bon lui semblait. Pour ma part, je profitai des quelques heures qui suivirent, pour appeler mes enfants qui venaient de quitter l'école à cette heure ci. Je ne pouvais me passer d'eux une journée entière et je savais qu'il en allait de même pour eux ! Après ce coup de fil, je filai chez un costumier qui pourrait me vendre et me retoucher un costume en un rien de temps, comme je le faisais tous les ans quand on venait. Je jetai mon dévolu sur un costume bleu marine auquel je joignis une chemise noire une fois de retour à l'hôtel. Je ne mis pas de cravate. Je me contentai de boutonner toute la chemise qui rendait très bien ainsi de toute façon. quand je retrouvai le reste de l'équipe, je fus une fois de plus époustouflé par la vision d'Alicia. Je restai même quelques secondes avec les sourcils froncés, le regard rivé sur elle. Avant de réagir enfin pour qu'on rejoigne tous la soirée. Cette fois, j'avais un peu plus de temps à ne pas prêter attention à Alicia. Plutôt que de la snober et l'éviter, je l'observais de loin. Parfois, nos regards se croisaient et nous échangions de simples sourires. Quand une jeune femme tentait de discuter avec moi, c'était elle que je finissais par snober, bien trop absorbé par la vision d'Alicia. Elle et toujours elle ... Je finis par attraper deux coupes de champagne et la rejoindre, pour lui en donner une. Vous passez une bonne soirée Alicia ? Lui demandai-je d'une voix presque caressante, le regard rivé sur son visage parfait. Son regard franc, ses lèvres légèrement empreintes d'un sourire, ses boucles blondes qui retombaient naturellement sur ses épaules. Lesdites épaules n'étaient pas couvertes. Tout juste de fines bretelles qui maintenaient la robe en place. Une robe qui la rendait incroyablement délicieuse et attirante.

Décidémment, je n'étais vraiment pas capable de contrôler ma langue en compagnie d'Alicia. Tiens, pour le coup, on pouvait dire que c'était le cas dans tous les sens du terme ! Mais à chaque fois que je parlais, elle souriait de plus en plus. Je ne pouvais donc pas regretter une seule minute, de ne pas être capable de me taire. Tant pis si je crachais sans cesse le morceau, à propos de trucs que j'étais supposé garder pour moi. C'était un réel plaisir de la voir sourire ainsi. Elle avait l'air tellement détendue, heureuse et confiante. J'y pense très sérieusement. Je crois que je serais vraiment idiot de vous laisser m'échapper ... Lui répondis-je quand même le plus sincèrement et sérieusement du monde. Tant qu'à faire, autant continuer sur ma lancée. Et de son côté, elle continuait sur sa propre lancée. Celle qui consistait à ne me fournir que de l'excellent travail. C'était perfection sur perfection. A tous les coups, elle parvenait à m'éblouir. Alors bien sûr, grâce à son nouvel article tout simplement parfaite, elle se trouva dans le même avion que moi le lundi suivant, à destination de New-York. Après une conférence qui dura plusieurs heures et durant laquelle j'aperçu plusieurs personnes discuter avec Alicia, nous nous rendîmes à la soirée qui allait avec. Pour l'occasion, j'avais choisis un costume sombre et près du corps. Quant à Alicia ... Elle était encore une fois époustouflante, tout simplement. Mais lui arrivait-il seulement de ne pas l'être ? Je commençais sérieusement à en douter. J'étais totalement hypnotisé par elle. Mais je pris sur moi pour détourner le regard et faire mine de rien. Je ne voulais pas que qui que ce soit s'en rende compte. Déjà qu'elle même devait s'en être aperçue... Au cours des heures suivantes toutefois, je n'eus d'yeux que pour elle.

D'autres jeunes femmes avaient beau tenter d'attirer mon attention, je ne les écoutais qu'à moitié et ne posais que très brièvement le regard sur elles. J'étais nettement plus attiré par Alicia et sa beauté incroyable et naturelle. Finalement, je n'y tins plus et la rejoignis avec une coupe de champagne en lui demandant si elle passait une bonne soirée. Ca va également. Me contentai-je de lui répondre avec un petit sourire. Quand elle s'approcha de moi pour retirer un truc de mes cheveux, je gardai le regard résolument posé sur son visage soudainement si proche du mien. Tellement proche ... J'avais la féroce envie de m'approcher davantage encore pour l'embrasser. Elle ne manqua pas de remarquer ce regard insistant sur elle et m'en demanda la raison. J'allais carrément lui dire la vérité, quand Miranda nous coupa en l'interpellant. J'émis un petit soupir de frustration mais sourit à la jeune femme qui s'éloignait. C'était peut-être là le signe que je ne devais pas tenter quoi que ce soit ? Que je devais juste la fermer ... ? Quand elle me rejoignit quelques minutes plus tard, elle ne me reposa pas la question et la conversation flotta en surface, comme si nous évitions d'entamer des sujets trop intimes. Nous passions surtout beaucoup de temps à nous regarder l'un l'autre. C'était comme si le monde autour n'existait pas. Comme si nous n'étions que tous les deux. Je ne réalisai que ce n'était pas du tout le cas, que lorsqu'une jeune femme débarqua et se plaça entre moi et Alicia à qui elle tournait le dos. J'avais bien envie de l'envoyer chier. Mais je n'en trouvai pas le courage. Malheureusement, à cause de ça -ou pour une autre raison, dans le fond je n'en savais rien, Alicia décida de s'éclipser. Et je la suivis du regard alors qu'elle fendait la foule pour partir pour de bon.

A peine avait-elle quitté la salle, que je m'excusai auprès de la jeune femme avec qui je discutais. Pour suivre de près ma stagiaire. Le temps que j'arrive dehors, elle avait déjà disparu. Je ne me dégonflai pas pour autant et pris le premier taxi que je trouvai, pour filer tout droit jusqu'à l'hôtel. J'étais persuadé qu'elle avait déjà une sacré longueur d'avance sur moi. Mais quand j'arrivai, elle attendait l'ascenseur. Le temps que je m'approche, elle était entrée. J'accélérai le pas pour entrer juste avant que les portes ne se referment, dans mon dos puisque je faisais face à Alicia. Le souffle me manquait, mon coeur battait la chamade et mon regard glissait sans cesse sur son visage. Je soupirai doucement, fermai les yeux et basculai la tête en arrière pour la poser contre la porte. Je devais sérieusement résister à l'envie de lui sauter dessus. Il faut vraiment que je vous parle ... Soufflai-je à voix basse. Enfin, je me redressai pour plonger le regard dans le sien. Vous viendriez boire un dernier verre avec moi ? Je ne disais pas "dans ma chambre" quand bien même c'était là ce que ça signifiait, par peur de passer pour un gros pervers. Mais c'était franchement ce qui risquait d'arriver d'ici à quelques minutes.

Plus ça allait et plus cette nana me rendait dingue. Sans déconner. Le simple fait de l'avoir près de moi dans l'ascenseur, suffisait maintenant à me faire un sacré effet. Et ce n'était certainement pas prêt de diminuer. D'aucune façon. Enfin si, il y avait bien une façon pour apaiser ce désir mais ... Mais non. Bien sûr que non ! Enfin, je commençais quand même à douter sérieusement de ma capacité à me retenir, à mesure que les heures passées à New-York défilaient. A chacune de ses nouvelles tenues vestimentaires, je fondais comme neige au soleil. Le summum, ce fut quand même la délicieuse robe qu'elle portait pour la soirée. Elle était tout simplement divine. Très naturelle en plus. Pas besoin de tonnes d'artifices pour être belle. Ni d'une robe de couleur flashis et pleine de froufrous et autres conneries. Je n'étais d'ailleurs pas le seul à l'avoir remarqué et à la regarder autant que possible. Même si j'étais bien le seul à avoir une chance avec elle. Euh ... Non ... Bon sang, c'était n'importe quoi. Mes pensées viraient vraiment dans tous les sens. C'était dingue. J'étais dingue ! Je perdais pied comme un crétin. Il fallait vraiment que je cesse cela. Que j'arrête d'imaginer des trucs entre elle et moi. Ce n'était pas comme si quoi que ce soit de ce genre était possible. Ne serait-ce que parce qu'elle avait une bonne dizaine d'années de moi que moi. Ce n'était pas qu'elle pourrait être ma fille, mais presque quand même. Et puis au delà de ça, j'étais son patron et elle n'était qu'une petite stagiaire. Par principe, c'était impensable.  J'aurais beaucoup trop l'impression de profiter de mon statut par rapport à elle. Même si je n'étais clairement pas ce genre de mec. Moi j'en étais conscient, mais elle ? Ce n'était pas comme si elle me connaissait après tout.

De nouveau enfermé dans un ascenseur avec elle. Je ne réfléchissais plus vraiment à ce que je faisais. J'étais en train de laisser mes envies me guider. Ce qui était évidemment mal. Très mal. Elle accepta un dernier verre en ma compagnie, sans hésiter. Est-ce qu'elle avait une entière confiance en moi ? Aucune idée. Mais elle acceptait, c'était tout ce qu'il y avait à savoir pour le moment. Une fois que nous fûmes hors de l'ascenseur, je la guidai jusqu'à ma chambre. J'espérais qu'elle n'était pas en train de flipper et était sur le point de se tirer en courant. Mais quand j'ouvris la porte et allumai la lumière, elle était toujours derrière moi. Et entra sans se faire prier. J'en fus soulagé. J'entrai à sa suite et fermai la porte. Elle était en train de tourner sur elle même,  à regarder et s'émerveiller devant la taille et la décoration de ma suite. Je souris un peu à ses mots. Elle était adorable. Elle avait l'air d'une petite fille en train de découvrir un univers magique. Bon sang, une "petite fille". C'était presque le cas. Elle n'avait que vingt ans. Mais quand je la regardais, j'oubliais totalement ça. Elle faisait bien quelques années supplémentaires. Je fis un peu la moue quand elle voulu entrer directement dans le vif du sujet. Un verre d'abord ! Marmonnai-je en me détournant d'elle pour rejoindre le mini bar. Je lui préparai un cocktail fruité et léger. Souvenirs d'une époque où je travaillais dans un bar pour ne pas avoir à dépendre de l'argent de mes parents, pendant mes études. Quant à moi, ce fut un verre d'alcool fort plutôt. Je la rejoignis pour lui tendre son verre et me reculai ensuite d'un pas pour planter mon regard dans le sien.

Je portai mon verre à mes lèvres pour boire une grande gorgée, sans la quitter des yeux. J'étais incapable de la quitter des yeux très longtemps. Si vous décidez de prendre la fuite, j'espère vraiment que vous ne parlerez de ça à personne. Le simple fait que je vous ais fait venir dans ma chambre ... Je grimaçai sans terminer ma phrase. Inutile, elle devait bien se douter du fait que tout ça serait très mal vu. Mais ce n'était pas pour autant que je me sentais capable de de mettre fin à cette "entrevue". Je terminai mon verre d'une seconde gorgée et le reposai sur le mini bar. Je revins ensuite près d'elle, les mains dans les poches. J'ai envie de vous Alicia. Genre vraiment. J'arrive pas à oublier ce baiser. J'arrive pas à vous regarder sans penser à ... Bon sang, vous me rendez dingue. Je sais que c'est vraiment mal. Mais je contrôle pas. Avouai-je en évitant brièvement son regard avant de revenir à elle. Autant être franc. Autant dire clairement les choses. J'ai pourtant rien à vous proposer ... L'un comme l'autre, on n'a pas le temps pour une relation, c'est évident. Et si ... Et si on couchait juste une fois ensemble ? Putain, comment j'étais supposé lui proposer ça hein ? Et si on partait du principe que ce qui se passe à New-York, reste à New-York ? On passe la nuit ensemble en espérant que ça suffira à apaiser les choses ...Si j'avais été du genre à rougir, aucun doute que j'aurais le visage en feu là. Au lieu de ça, je restais totalement figé, le regard hésitant, priant pour qu'elle ne prenne pas littéralement la fuite. Je n'étais vraiment pas doué pour ce genre de chose, ça devait certainement se voir. Je vous l'ai dis ... Vous avez le droit de m'envoyer chier et de quitter cette chambre.