Il n'y avait vraiment rien pour me rappeler qu'Alicia était ma stagiaire et était, par dessus le marché, beaucoup plus jeune que moi. Tout ce que nous partagions était divin et hors du temps. C'était la première fois que je ressentais toutes ces choses. Avec Chloë, ça n'avait jamais été aussi intense. Alors que j'étais amoureux d'elle à l'époque. Peut-être que ça n'avait finalement rien à voir avec les sentiments. Ou l'âge y jouait. Mon âge. Le fait que j'ai gagné en maturité et en confiance en moi sur un tas de plans. En fait, je n'en savais rien. Tout ce dont j'étais certain, c'est que tout était incroyablement bon et plaisant avec Alicia. Même après le sexe. Ce long moment de tendresse que nous partageâmes. Je ne me lassais pas de ses caresses et de ses baisers. Et de la complimenter également, puisque je lui assurai qu'elle était une jeune femme incroyable. De toute évidence, elle avait un peu de mal à y croire. Pas à ce point en tout cas. Je souris devant ses rougeurs. Si t'avais rien d'exceptionnel, tu penses vraiment que j'aurais succombé, malgré toutes les bonnes raisons de ne surtout pas le faire ? Lui fis-je très sérieusement remarquer. Elle n'avait pas vraiment besoin de me répondre. C'était une question plutôt rhétorique. La seule raison pour laquelle je n'avais pas succombé au premier regard, c'est que j'étais dans mon rôle de patron froid et intraitable. Et que je n'étais pas du genre à coucher ou à faire du rentre dedans à tout va.

D'ailleurs, elle était encore en train de me faire succomber, à sourire comme ça. Elle était vraiment belle et lumineuse quand elle se laissait aller à ce genre d'expression. Et elle avait l'air plutôt contente de pouvoir me tutoyer et m'appeler par mon prénom. Ou c'était simplement le fait que je me sente assez à l'aise avec l'idée, qui lui plaisait. Assez spontanément, je lui demandai de se retourner. Bon, je le lui ordonnai avec douceur plutôt. Je n'avais pas dans l'idée qu'elle n'obéisse pas. Mais quand elle le fit, je fus presque surpris qu'elle n'ait pas du tout protesté. C'était tellement inattendu de sa part. Mais je n'allais pas m'en plaindre ! Après avoir tiré la couette sur nous et enfouis mon visage dans son cou, je la complimentai sur son odeur. Elle déposa un baiser sur ma main pour toute réponse. Même si elle ne pouvait me voir, je hochai positivement la tête quand elle me demanda si je voulais qu'elle dorme là. Je grognai doucement quand elle rit. Ce son me faisait toujours le même effet ... Oui j'aimerais bien ... Avouai-je sans hésiter. Cette fois, je lui faisais carrément part de mon envie, plutôt que de lui ordonner ou de lui demander de rester. En même temps, le simple fait que je l'ai installé ainsi et me sois calé contre elle, semblait être suffisant comme demande silencieuse. Et si elle n'avait pas partagé cette envie, elle serait simplement partie, non ?

C'était vraiment très confortable d'être ainsi étendu contre elle, sa main caressant tendrement mon bras. Tellement confortable, que je m'endormis assez vite. La nuit fut très courte. Dès que la luminosité de la chambre changea, je m'éveillai. Je n'avais pas du tout bougé durant mon sommeil. J'étais toujours contre Alicia, mon bras autour de sa taille et elle même dormait à poings fermés. Quand elle dormait, elle faisait un peu plus son âge il fallait bien l'admettre. Un petit ange endormi. Avec douceur, je me retirai de contre elle pour quitter le lit. J'allai récupérer un boxer et un jean que j'enfilai. Après vérification de l'heure, j'appelai le room service pour passer commande du petit déjeuner et leur demandai d'apporter ça d'ici trente minutes. Des pancakes, du sirop d'érable, de la pâte à tartiner, du thé, du café, du jus d'orange et quelques fruits dont, bien sûr, des fraises. Je lançai un coup d'oeil en direction des vitres immenses qui offraient une vue incroyable sur la ville. Le soleil commençait à se lever, offrant un spectacle à couper de souffle. Le genre de spectacle devant lequel Alicia devrait s'extasier, j'en étais certain. Raison pour laquelle je la rejoignis sur le lit. J'eus un petit pincement au coeur à l'idée de la réveiller. Elle avait l'air de tellement bien dormir ... Mais avec douceur, je fis courir le revers de mes doigts sur son visage. Elle gigota un peu, émit un petit gémissement et tourna légèrement le visage. Je vins déposer un baiser sur sa tempe en soufflant doucement son prénom. Puis encore une fois. Enfin, elle ouvrit les yeux. Je l'accueillis d'un sourire attendri.

J'ai pensé que tu aurais envie de voir ça... Je me reculai un peu pour qu'elle puisse avoir une vue parfaite sur le ciel de plusieurs couleurs et le soleil qui apparaissait à l'horizon. Je m'assieds, dos contre la tête de lit et l'incitai à venir poser sa tête contre mon torse. J'enroulai un bras autour de sa taille et mon autre main vint longuement caresser ses cheveux. La raison pour laquelle j'étais à ce point emplit de tendresse, était certainement que j'avais des enfants. Avant de les avoir, je ne trouvais même pas ça intéressant. Quoi qu'il en soit, ce matin je ne voulais pas brusquer Alicia. Nous avions encore de longues heures devant nous avant de devoir nous séparer. Il était inutile de se précipiter et de paniquer. Elle aurait encore le temps de dormir un peu si elle le souhaitait, après qu'on ait prit notre petit déjeuner.

J'eus l'envie de lui lancer un regard sévère quand elle me fit remarquer que c'était moi le patron et que par conséquent, elle acceptait mon compliment. Mais je perdis cette soudaine envie, dès qu'elle laissa échapper un rire. J'aimais tellement son rire. Il me faisait fondre à tous les coups ! C'est l'une des premières choses que je remarque chez une femme. Et le tiens me plait vraiment beaucoup. Lui confirmai-je sans gêne ni hésitation. En même temps, si je ne la trouvais pas incroyablement ravissante -et plus encore- nous ne serions pas dans le même lit actuellement. Hors, nous venions bel et bien de coucher ensemble et je ne le regrettais pas le moins du monde. Autant dire que si c'était à refaire, je referais exactement la même chose. Et je savais que mon état d'esprit ne changerait pas le lendemain matin, au saut du lit. Pour preuve, j'étais déjà ravi à l'idée de dormir avec elle, puisque je me blottis carrément contre elle et la pris dans mes bras pour que l'on s'endorme dans cette délicieuse position. Je dormis d'ailleurs d'un sommeil profond et réparateur. Ce qui ne m'empêcha pas pour autant de me réveiller dès les premières lueurs du jour. Et après avoir commandé notre petit déjeuner, je rejoignis Alicia dans le lit pour la tirer du sommeil à son tour. Toute ensommeillée et souriante, elle était toujours craquante. Vraiment très belle ! Je lui mentionnai le spectacle qu'elle allait apprécier, avant de me reculer pour la laisser voir. En effet, elle réagit aussitôt.

Elle ne se fit pas prier pour venir se blottir contre moi, tête sur mon torse, pour regarder au dehors. Je souris à son constat et enroulai un bras autour d'elle pour la câliner et caresser ses cheveux avec tendresse. En retour, elle caressait mon torse du bout des doigts. Avant de se redresser pour déposer quelques doux baisers sur mon visage. Je la suivis du regard quand elle s'éloigna du lit. Puis la rejoignis quand elle fut devant l'immense vitre, à regarder au dehors. A ses mots, je posai mes mains sur sa taille. Je souris avec tendresse quand elle assura que c'était moi qui rendait l'instant aussi "magique" et "hors du temps". Je soupirai d'aise en enroulant finalement mes bras autour d'elle. C'est le cas. Il n'y a rien d'autre que toi et moi. C'était notre merveilleuse parenthèse à tous les deux. Rien que tous les deux. J'enfouis quelques instants mon visage au creux de son cou. Juste le temps de prendre une bouffée de son parfum, avant d'être ramené sur terre par les coups à la porte. Au regard d'Alicia, je la rassurai sur le fait que ce n'était que le room service. Et sans plus attendre, je filai à la porte pour récupérer le chariot que le jeune homme semblait vouloir rentrer à tout prix. A voix basse, je du lui expliquer qu'il ne s'agissait pas de Madame Marloes et que je comptais sur sa discrétion. Evidemment, il hocha la tête avec le plus grand des sérieux.

Il devait sans doute s'imaginer que je trompais mon épouse. Mais je m'en fichais pas mal. De nouveau seul avec Alicia, j'apportai le chariot jusqu'à la table devant les grandes fenêtres. Je ricanai quand elle affirma avoir toujours faim. Elle était du genre à beaucoup manger ? Parce que franchement, ça ne se voyait pas du tout. Mais je ne remettrais certainement pas sa parole en doute ! Toujours aussi galant, je lui tirai une chaise pour qu'elle prenne place. Je l'aidai ensuite à s'installer correctement. Et plutôt que de m'éloigner tout de suite d'elle, je vins récupérer ses cheveux avec douceur, pour les lui ramener dans son dos. Puis me penchai pour déposer un délicat baiser au creux de son cou. Parce que je prends soin de toi ? Ou parce que je suis le premier homme galant que tu rencontres ? Demandai-je d'une voix taquine, avant de contourner la table pour prendre place de l'autre côté. La première chose que je récupérai sur le chariot, fut la petite coupole remplie de fraises à ras bord. Elle avait affirmé aimer les fraises alors voilà. Spécialement pour elle. Je continuais d'afficher un petit sourire amusé tandis que je lui donnais ça. Les autres aliments prirent rapidement place sur la table, à leur tour. Tu as bien dormi ? C'est fou comme t'as l'air d'un ange quand tu dors. Difficile de croire qu'une fois réveillée, tu as un tel ... Caractère !

En proposant à Alicia de passer la nuit en ma compagnie, à aucun moment je n'avais imaginé que ça pourrait être aussi beau et aussi intense. C'était même carrément divin. Ce n'était pas que du sexe. C'était tellement plus que ça ! Nous étions très tendres et très doux l'un à l'encontre de l'autre. Jusqu'à dormir l'un contre l'autre. Je devais bien admettre que ça me faisait un bien fou. Comme de me réveiller encore tout contre elle. J'aurais aimé rester là une éternité, lové contre son corps chaud. Mais nous ne pouvions nous le permettre, bien sûr. Les heures nous étaient comptées, avant le retour à la réalité. Alors après l'avoir réveillé, je la rejoignis devant les grandes fenêtres, où elle se perdait dans la contemplation de la ville qui accueillait une nouvelle journée. Je souris à sa question. Elle me donnait l'impression d'être quelqu'un d'unique, de chouette, d'incroyable. Ca faisait bien longtemps que je ne m'étais pas senti ainsi. Et ça aussi, c'était super agréable. Je n'avais pas conscience de faire quoi que ce soit pour ça. Soufflai-je d'une voix douce, enroulant mes bras autour de sa taille. Tout ça pour pouvoir venir sentir son odeur. Elle trouva ça mignon de ma part. Je grommelai dans ma barbe. Arrête un peu de te moquer de moi. Evidemment, je n'étais pas du tout vexé. Plus amusé qu'autre chose au final. Ca ne me dérangeait pas outre mesure qu'elle me taquine de la sorte. Tout au contraire, j'aimais bien ça. Je me détachai d'elle à contre coeur, pour aller récupérer notre petit déjeuner qui arrivait tout juste. Une fois que je fus revenu avec le chariot, je lui tirai une chaise pour qu'elle s'installe. Et eus quelques gestes tendres supplémentaires. Ne serait-ce que pour le fait de la sentir frissonner sous mes baisers, j'adorais faire ça !

Au début, je trouvais ses propos vraiment plaisants, réconfortants, géniaux quoi. Encore une fois, je me sentais vraiment important. Et j'avais la sensation d'être un homme bien. Ce qui m'arrivait assez peu souvent il fallait bien l'admettre. Enfin, pas ouvertement non plus. Je ne comptais pas lui montrer mes points faibles. Un roi, vraiment ? Répétai-je avec amusement. J'aime bien l'effet que j'ai sur toi ... Avouai-je plus sérieusement. J'aimais ça parce que je la voyais détendue, souriante et presque heureuse. Heureuse même. Temporairement, soit, mais heureuse. Et ça me faisait plaisir de la voir ainsi. De savoir que j'y étais pour quelque chose ... Dans un premier temps, je lui donnai les fraises. Et plutôt que de répondre verbalement à sa question, je me contentai d'un sourire énigmatique. Bien sûr que c'était un clin d'oeil à cette nuit. C'était bien elle qui s'était limite extasiée devant des préservatifs à la fraise ! Je ne pu m'empêcher de regarder l'application avec laquelle elle planta ses dents dans la fraise, dont le jus colora brièvement ses lèvres. Elle me tendit ensuite ce qu'il restait du fruit et je me penchai pour le récupérer entre mes propres lèvres, regard planté dans le sien, léger sourire au coin des lèvres. Cet échange était sacrément érotique. J'en arrivais presque à regretter que l'on n'ait pas davantage de temps devant nous ... Avant de me faire une remontrance en me rappelant que ce n'était l'histoire que d'une seule fois. Une seule nuit. J'étais maintenant supposé être "débarrassé" de cette folle attirance pour elle. Ce serait sans doute le cas une fois que nous nous retrouverions hors de cette chambre, lieu de toutes les tentations. Avec naturel, je lui demandai si elle avait bien dormi.

Oui, je crois que j'ai fait ça ... Juste quelques minutes quand j'hésitais à te réveiller. Et j'avais adoré la découvrir aussi vulnérable dans son sommeil. Et si apaisée. J'eus une petite grimace quand je la vis recouvrir un pancake de fraises et de sirop d'érable. Mais je ne fis pas pour autant de commentaire. Je me concentrai plutôt sur mon propre petit déjeuner, un peu moins copieux et garnit que le sien apparemment. Nous prenions tout notre temps pour manger. Nous parlions assez peu pourtant. Mais le silence était loin d'être gêné ou tendu. C'était même plutôt apaisant. Et finalement, le temps fini par nous rattraper quand elle mentionna qu'elle devait regagner sa chambre. Elle avait raison bien sûr. Mais ça ne m'empêchait pas d'éprouver une certaine pointe de déception. Tout naturellement, je la raccompagnai jusqu'à la porte. Je ne savais pas si on devait s'embrasser une dernière fois ou si ce serait stupide comme geste. Elle décida pour nous deux en se hissant sur la pointe des pieds pour venir m'embrasser. Excellente idée en fin de compte ! J'enroulai mes bras autour d'elle pour lui rendre son baiser avec tout autant de passion. Je souris à ses mots qui sonnaient presque comme un adieux. D'un côté, c'était bien ce que c'était. Nous disions au revoir à ce que nous avions été et ce que nous avions partagé au cours de cette nuit parfaite. Elle fini par s'éclipser et me laisser seul dans cette chambre qui avait connu notre aventure. Trop courte mes très intense. Je ne pu m'empêcher de sourire en songeant à quel point ça avait été incroyable. Et je du me forcer à réagir de nouveau, pour aller ranger mes affaires et prendre une douche. Un peu plus d'une demi heure plus tard, je rejoignais tout le monde dans le hall. Je saluai brièvement le groupe déjà présent, sans m'attarder plus que ça sur Alicia. Comme si elle ne sortait pas du lot pour moi. Comme si elle était juste une parmi tous les autres. C'était ce qu'elle allait devoir redevenir à mes yeux ! Nous gagnâmes l'aéroport puis prîmes place dans l'avion qui nous ramenait chez nous. J'étais déjà installé quand Alicia prit place à côté de moi. Ca, ce n'était pas prévu. Je haussai les sourcils de surprise. Merde, je n'étais pas certain que ce soit une si bonne idée que ça de se retrouver physiquement si proches, aussi vite après ... Après cette nuit ... Bon d'un côté, j'en étais également assez satisfait je devais bien l'admettre. Vous préféreriez peut-être la place du côté du hublot ? Proposai-je sur un ton poli. J'aurais pu ajouter une petite plaisanterie en mentionnant le fait qu'ainsi, elle pourrait contempler tout à loisir le ciel -qu'elle avait semblé adorer regarder quelques heures plus tôt-. Mais je n'en fis évidemment rien. Parce que je ne pouvais pas me le permettre. C'était terminé ... Ou plutôt, officiellement, ça n'avait même pas commencé.

Finalement, cette nuit -et ce matin- nous avions partagé un peu plus que du sexe quand même. Et c'était loin de me déplaire. Au contraire, j'adorais tout ce que nous pouvions partager. C'était tellement bon ! Jusqu'à maintenant, je n'avais pas vraiment réalisé comme ce genre de tendresse pouvait manquer à ma vie. Ce qui était sans doute assez normal dans le fond. J'étais un homme adulte, j'avais besoin de tout ça. Là, je tentais de me faire croire à moi même que ces quelques heures en compagnie d'Alicia, allaient pouvoir suffire. Qu'après, je ne serais plus autant obsédé par elle. Pour l'instant, je profitais de tout parce que c'était vachement agréable. Comme le simple fait d'être tout contre elle, devant l'immense fenêtre, à regarder dehors. Elle trouvait ça "mignon" que je passe mon temps à la sentir. C'est vrai que j'aimais tellement son odeur, que j'avais toujours le nez enfouit au creux de son cou. Je souris en sentant ses doigts sur ma joue rugueuse. Après ça, je m'éloignai d'elle pour récupérer le petit déjeuner. Et de nouveau, je pris soin d'elle en l'aidant à prendre place devant la table et tout ça. Selon elle, j'étais un roi. Non, LE roi. Je levai les yeux au ciel. Je suis seulement serviable et galant. Ca ne faisait pas de moi le roi ou je ne savais quelle autre connerie du genre. En tout cas, pas que je sache. Mais si je lui faisais plaisir de la sorte, ça m'allait très bien ! Nous prîmes donc notre petit déjeuner ensemble. Nous prenions vraiment tout notre temps pour le coup. C'était très agréable ça aussi ! Comme ce dernier baiser divin que nous échangeâmes devant la porte, avant qu'elle ne prenne la fuite, ma chemise sur le dos. Je m'en fichais un peu. Elle pouvait la garder !

Un peu plus tard, quand nous nous croisions de nouveau, c'était dans le hall de l'hôtel, avec le reste de l'équipe. Je pris sur moi pour ne pas me perdre dans la contemplation de sa petite personne. Mais bon sang, ce qu'elle pouvait être sexy. Un rien la rendait désirable. Une fois tous là, nous retrouvâmes nos voitures qui nous amenèrent à l'aéroport pour prendre notre avion. J'étais déjà installé à ma place quand Alicia débarqua, accompagnée d'une hôtesse qui semblait lui indiquer sa place. Oui bien sûr, pas de problème. Lui répondis-je simplement après qu'elle se soit expliquée quant à sa présence. Je me doutais bien qu'elle n'avait pas décidé sur un coup de tête de venir s'asseoir à côté de moi. Elle n'était pas idiote et avait très bien comprit quand je lui avais parlé d'une seule petite nuit. Poliment, je lui proposai la place devant le hublot. Elle accepta, alors je me levai pour la laisser prendre place, non sans laisser involontairement mon regard glisser sur ses fesses. Mince, je devais vraiment me reprendre. En même temps, ça, c'était le genre de regard qu'il m'était arrivé d'avoir par le passé déjà. Ce n'était pas de ma faute si elle était si bien foutue et tout hein. Une fois qu'elle fut installée, je pris place à mon tour, coudes posés sur les accoudoirs alors que les gens continuaient de s'installer autour de nous. Quand ce fut un peu plus calme, une hôtesse vint nous proposer quelques trucs à grignoter. Je refusai mais Alicia demanda une tarte aux fraises. Elle n'avait pas menti sur le fait qu'elle mangeait tout le temps. Et pour son goût pour les fraises. Je tentai de dissimuler mon sourire amusé, derrière la main que je portai distraitement à ma bouche.

Je fus presque soulagé que Miranda passe à notre hauteur un moment plus tard. Ca m'évitait de rebondir sur la tarte aux fraises d'Alicia pour la taquiner. Nos échanges devaient redevenir strictement professionnels ! Mais les mots qu'eut Miranda à son adresse quand elle lui fit remarquer qu'elle était radieuse, me fit flancher. Sérieusement ? Est-ce que c'était vrai ? est-ce que c'était grâce à la nuit que nous avions partagés ? Aucune idée. Mais j'aimais penser que j'étais en partie responsable de ça. De nouveau, ce fut bien plus calme. Tout le monde était sagement assit. Je me redressai légèrement dans mon siège pour observer aux alentours. Inconsciemment, j'étais en train de repérer les emplacements de chaque membre de mon équipe. Quand je fus rassuré sur le fait qu'il n'y avait personne de très près de nous, je tournai le regard vers la main d'Alicia qui se trouvait non loin de la mienne et vins poser la mienne dessus. Elle eut un petit sursaut de surprise mais se détendit dès qu'elle croisa mon regard. Je lui souris. Sourire auquel elle répondit, bien sûr. Je soupirai doucement d'aise en me détournant mais sans pour autant libérer sa main. Au lieu de ça, je faisais courir mes doigts sur le dos de sa main, avant de les glisser entre les siens et recommencer encore et encore. J'adorais caresser sa peau tellement douce ... Mais quand l'un de mes employés se leva, je retirai ma main que je plaçai devant moi. Ce fut finalement Alicia qui revint à la charge un peu plus tard, signe qu'elle ne trouvait pas ça désagréable du tout, elle non plus. Durant tout le temps du vol, nos mains jouèrent l'une avec l'autre. Parfois nos doigts restaient entremêlés, parfois ils se détachaient pour caresser la main et l'avant bras de l'autre. Quand tout était calme, je posais les yeux sur elle pour pouvoir la contempler tout à loisir. Quand c'était agité, je vérifiais que ce n'était pas l'un de mes employés qui s'apprêtait à passer près de nous.

Là encore, j'aurais adoré que ça dure plus longtemps. Mais ce petit manège prit fin dès que l'avion toucha terre. Je lançai un dernier coup d'oeil à l'adresse d'Alicia, avant de quitter ma place. Nous nous retrouvâmes tous devant l'aéroport. Il était évidemment prévu qu'on ne se retrouve au magazine, que le lendemain. Heureusement, le soir même je ne pensais plus à Alicia; J'étais trop à ma joie de retrouver mes enfants. Une journée entière sans les voir, c'était atroce. Alors plus que ça ... Horrible ! Toutefois, quand je fus dans mon lit, je pensai à nouveau à Alicia. Bon sang ! C'était incroyable tout de même. C'était supposé nous aider, l'un comme l'autre, à faire disparaître cette tension qui commençait à grandir. Ce n'était pas censé devenir une véritable obsession ! Le lendemain matin, quand j'entrai dans l'ascenseur alors qu'elle s'y trouvait déjà, mon ventre se noua. Mon sourire fut forcé, ainsi que mon bonjour. Le temps que l'on monte les étages, je restai incroyablement tendu et figé, droit comme un i à attendre avec impatience qu'on sorte de là. Ouais, en fin de compte, c'était encore pire qu'avant ... Son parfum me faisait littéralement tourner la tête. Et le simple fait de la voir ramener ses cheveux dans son dos, suffit à me rendre dingue. Ca me rappelait ... Des tas de trucs ! Je serrai les dents et gardai la bouche résolument fermée. Une fois à notre étage, j'attendis bien qu'elle soit sortie, avant de quitter à mon tour l'ascenseur.