Maybe I don't know you | Alexie and Nathaniel.  

Mon réveil matin avait sonné beaucoup trop tôt. C’est en ronchonnant que je m’étais allongé le bras dans le but de l’éteindre. Ce dernier affichait 7h30 du matin et c’était beaucoup trop tôt pour commencer à vivre mais il le fallait. Je travaillais à la boutique aujourd’hui et je devais passer voir ma mère en fin d’après-midi. Bref, j’avais une grosse journée devant moi et pas beaucoup de volonté pour l’affronter. Je me donnai du courage en filant d’abord sur la douche. Ce fut ensuite un combat pour choisir mes vêtements. Disons que je travailler dans le domaine de la mode, ce n’est pas toujours facile. Je devais constamment faire attention à comment j’étais habillée… je devais bien représenter la marque et porter principalement des vêtements venant de là. Ce n’était pas réellement un problème car je trouvais les créations d’Hannah réellement magnifique. J’avais donc opter pour une petite robe bleue marine et j’étais littéralement en train de me battre avec mes collants lorsqu’on cogna à la porte. Je fronçai les sourcils, pensant d’abord qu’il s’agissait de Clarke qui allait revenir toute croche de sa soirée de la veille. J’avais donc enfilé mes collants rapidement pour ensuite me diriger vers la porte que j’ouvris à la va vite dans le but de retourner me préparer mais… BOOM, je figeai en voyant Nathaniel devant moi. Ok… c’était assez inattendu et je ne savais plus trop comment réagir. Est-ce que j’étais heureuse de le voir? Un peu… mais est-ce que je lui en voulais aussi de me troubler à ce point en ce vendredi matin? Vraiment. Ce dernier ne semblait pas plus à l’aise que moi de se retrouver devant mon appartement. Il me salua toutefois, me demandant s’il pouvait entrer qu’un bref instant. J’ignorais ce qu’il faisait ici… mais il ne devait pas être là pour rien ou simplement pour me dire bonjour. Bien que la dernière fois au bar… ça avait plutôt ressemblé à ça. Mais là… il avait compris que ce n’était plus à refaire. Je m’étais d’abord contenté de lâcher un petit soupire avant d’hocher positivement la tête.

« Ok…deux minutes. »

J’avais ouvert plus grand la porte pour le faire passer et la refermer derrière lui. Je trouvais ça tellement étrange de l’avoir devant moi. Ça faisait un moment qu’on ne s’était pas vu… La dernière fois je lui avais mis ma main au visage et ça me rendait d’ailleurs toute gênée de l’avoir chez moi. J’étais retournée devant lui, les bras croisés contre mon ventre il y avait un petit silence malaisant entre nous. Nate tenait une grande enveloppe brune dans ses mains qui captait bien rapidement mon attention. J’étais réellement en train de me demander s’il était là pour des raisons personnelles… ou bien s’il était là pour son boulot puisqu’il portait son uniforme. J’étais intriguée surtout qu’il ne m’avait pas prévenu de son passage.

« Qu’est-ce qui se passe? » demandais-je finalement pour mettre fin à ce long silence.

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Je ne comprenais pas pourquoi Nathaniel était chez moi, ni même ce qu’il voulait me dire de si important. Pour la peine, j’eus un peu peur. Il portait son uniforme. Il était peut-être sur son chiffre de travail et il venait m’annoncer une mauvaise nouvelle? Je ne savais pas trop, c’était bien pour ça que je n’avais pas perdu de temps pour lui demander ce qui se passait. Ce dernier se mit à s’excuser de nouveau pour son comportement et je compris qu’on était encore dans cette histoire. J’appréciais qu’il s’excuse mais malheureusement, ses excuses ne voulaient plus rien dire pour moi. Il m’avait tellement fait de mal durant la dernière année que j’étais brisée et je ne voyais pas comment il arriverait à arranger les choses. J’étais venue à la conclusion qu’il devait sortir de ma vie et j’y tenais encore… même si c’était difficile car j’avais été beaucoup trop amoureuse de cet homme. Je fus toutefois intriguée lorsqu’il me dit qu’il m’avait apporté quelque chose. C’était cette fameuse enveloppe qui avait attiré mon attention dès son arrivé. Il mit quelques secondes avant de me tendre l’enveloppe que je pris doucement en le questionnant toujours du regard.

J’eus l’impression de mourir l’espace d’un instant lorsqu’il se mit à m’expliquer le contenu de l’enveloppe. Il s’agissait de lettres qu’il avait écrites pendant sa dernière mission en Irak et dont je n’avais jamais su l’existence. Mon cœur débattait dans ma poitrine en l’écoutant toujours me parler. Je devais avoir l’air bien bizarre tellement j’étais en état de choc mais c’était plus fort que moi. J’avais tellement pensé longtemps qu’il m’avait abandonné comme si de rien n’était après notre première fois ensemble… après ma toute première fois. J’avais eu longtemps l’impression d’avoir été utilisée et voilà qu’il me lançait cette bombe.

« Tu…tu avais ces lettres avec toi quand je te rapprochais constamment de ne jamais m’avoir écrit…»

J’avais dit ça d’une petite voix en le regardant, sans réellement comprendre pourquoi il avait fait ça… je me sentais mal aussi. Parce que je réalisais que j’avais eu tort pendant bien longtemps. En même temps, comment aurais-je pu savoir? Et pourquoi est-ce qu’il ne me les avait jamais envoyés? J’avais beaucoup de question soudainement… mais je me disais que peut-être que je trouverai la réponse dans le contenue de l’enveloppe. Je regardai le policier devant moi qui reculait peu à peu vers la porte en me regardant. C’était tellement bizarre comme situation  que j’avais du mal à y croire.

« Je suppose que tu ne veux pas que je les ouvre devant toi? »

Il me fit un petit visage qui me fit comprendre que c’était bel et bien le cas. Je tenais toujours l’enveloppe entre mes mains et je regardais Nate sans rien dire. Je n’aurais pas pensé une seule seconde qu’il débarquerait chez moi ce matin et encore moins avec des lettres qui dataient de près de deux ans. J’étais plus qu’ébranler par la situation et je ne savais plus trop quoi ajouter… ni même quoi faire alors qu’il se trouvait toujours devant moi. J’avais juste envie d’ouvrir le tout et de lire ce qu’il avait à me dire depuis si longtemps.

« Merci Nate. »

Ma voix était un peu cassé par l’émotion. Je tenais à le remercier de me donner enfin ce que j’avais de besoin pour comprendre… et possiblement pour être en mesure de passer réellement à autre chose. Disons que je restais tellement sans réponse sur bien des sphères de notre relation. Un petit hochement de la tête puis, Nathaniel s’était tourné pour ouvrir la porte de mon appartement et en sortir. Je regardai toujours la porte maintenant fermée et je pris une grande respiration que je laissai ressortir en soupir. Je me passai une main dans les cheveux puis me dirigeai d’un pas lent vers le canapé. Je regardai un moment l’enveloppe poser sur mes cuisses puis je me levai pour appeler au travail. Je savais qu’après avoir lu ça… je ne serais pas en mesure de rentrer. J’avais dit être malade mais le fait était que je ne savais pas dans quel état j’allais me trouver après. Et je savais aussi que je ne pouvais pas attendre plus longtemps. De retour au salon, c’est avec les mains bien tremblantes que j’ouvris le bord de l’enveloppe.

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J’avais été incapable de prendre sur moi tout au long de ma lecture de ses lettres. De savoir qu’il n’avait jamais arrêté de penser à moi… du début à la fin et que même avant son retour à Miami, ça avait encore été le cas. Je compris bien des choses, c’était comme si les pièces manquantes d’un casse-tête venaient enfin de se déplacer après tout ce temps. Je ne pouvais m’arrêter de pleurer en pensant à tout ce qu’il avait traversé pendant que moi, j’avais été trop occupé à le détester. Son traumatisme de guerre ne pouvait pas entièrement tout justifier l’entièreté de notre relation… mais disons qu’elle venait confirmer certains points et expliquer plusieurs comportements. Au final, je compris qu’il n’avait tenté que de me protéger de lui et se protéger également lui-même. C’était maintenant à se demander si ça avait été la solution la plus efficace. Mais maintenant je comprenais… et bien que la vérité était tout un choc, elle faisait énormément de bien.


4h30 du matin. Je regardais toujours mon réveil, couchée sur le côté dans mon lit. Le temps avait passé tellement lentement et je n’avais pas fermé l’œil de la nuit. J’avais vu les heures et les minutes passer et donner l’impression qu’il s’agissait de jours et d’années. Je me redressai dans mon lit, me passa une main au visage. Je n’avais pas arrêté de penser… mon cerveau n’avait pas arrêté une seule seconde. Je me souvenais du contenue des lettres par cœur tellement je les avais lu… et relu sans arrêt. C’est bien décidé que je m’étais levée de mon lit dans le but de m’habiller, me préparer rapidement et sortir de chez moi. On pouvait me traiter de folle d’être aussi matinale au samedi matin mais je ne pouvais concevoir de savoir tout ça sans aller voir Nathaniel. J’étais embarquée dans la voiture de ma mère et c’est en prenant sur moi que je me rendis jusqu’à chez lui.

5h16 du matin… j’étais devant son loft. Ma voiture roulait toujours et j’étais en train de me dire ce que je faisais ici. J’avais agis sur un coup de tête mais je me disais que cette spontanéité voulait dire quelque chose, elle avait raison d’être. Je coupai le moteur puis, au lieu de me diriger vers sa porte, je contournai l’immeuble pour me diriger vers l’arrière, sur la plage. Je pouvais voir la petite boule de lumière au loin de l’océan se lever peu à peu. Les mains dans les poches de ma veste, je m’avançai dans le sable en regardant devant moi et une fois à une certaine distance, assez reculé pour voir le balcon de Nathaniel, je me tournai. Réglé comme une montre, la lumière dans sa chambre était allumée et l’aperçu ouvrir la porte pour se diriger sur son balcon. Mon cœur s’emballa un instant et encore plus lorsque je réalisai qu’il venait de me voir. Je m’étais laissé tomber assisse sur le sable droit vers l’océan. C’est un petit instant plus tard que j’entendis Nate arriver derrière moi et s’installer à mes côtés dans le sable. Un petit silence s’était installé entre nous mais rien de dérangeant. En fait, j’essayais de trouver les bons mots… les mêmes bons mots que j’essayais de trouver suite à ma toute première lecture des lettres. Et encore là... toujours rien. Je me résignai à ne pas tenter de trouver la bonne chose à dire et de simplement laisser mon cœur parler parce qu’au final, c’était lui qui dictait la vérité, non?

« Je voulais venir hier… mais... je n’avais pas la force de le faire. »

Et pourquoi maintenant? Je ne savais même pas mais tout à l’intérieur de moi me disait que c’était la meilleure chose à faire. J’avais la tête penchée vers le sable encore bien refroidie par la nuit et j’y passais doucement ma main. Le soleil commençait à peine à briller dans le ciel. Un moment dont j’avais souvent été spectatrice mais qui étrangement, prenait un tout autre sens dans la situation dans laquelle on se trouvait.

« Qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis? »

Je parlais des lettres, naturellement. Je voulais savoir ce qui l’avait finalement poussé à me les donner. Pourquoi là, maintenant? Alors qu’il avait eu souvent la possibilité de le faire durant la dernière année. Je lâchai le sable pour tourner la tête quelque peu vers la gauche et finalement relever la tête et croiser le regard de Nathaniel.

« T'as jamais arrêté de penser à moi... » lâchais-je si bas, comme un murmure.

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J’avais à peine à croire que j’étais devant chez Nathaniel en sa compagnie. J’avais l’impression de vivre complètement l’irréel avec les lettres qu’il ne m’avait jamais donné… lui en train de me confirmer qu’il n’avait jamais arrêté de penser à moi. Il avait tenté de me repousser, mais c’était impossible et c’était la même chose de mon côté. Je sentis sa main venir se poser contre la mienne pour la serrer et je tournai ma paume contre la sienne pour serrer sa main également. J’avais le cœur qui débattait et je me disais que je devais bien dire quelque chose mais je ne savais tellement pas quoi faire, quoi dire à tout ça. Qu’est-ce qu’il voulait entendre? Est-ce qu’il voulait encore qu’on retrouve notre relation qu’on avait avant ou ça voulait dire qu’il vouait essayer quelque chose de plus sérieux avec moi? C’était à ne rien y comprendre et c’était tellement compliqué. Je sentis sa main se défaire de la mienne pour finalement sursauter lorsqu’il se mit à lancer son café. Il devenait facilement en colère quand il se trouvait face à une situation où il perdait le contrôle. Il voulait de l’aide… il pleurait. Je ne l’avais jamais vu ainsi.

Je me plaçai immédiatement à genoux face à lui. Il avait toujours ses mains à son visage. Ça me fendait le cœur de le voir ainsi. J’avais juste envie de me mettre à pleurer à mon tour, pour ne pas faire changement de ce que je faisais tout le temps. Les rôles étaient inversés cette fois-ci. Je posai doucement mes mains sur les siennes dans le but qu’elles descendent de sur son visage. Je m’avançai sur mes genoux pour être plus près de lui et je collai doucement mon front contre le sien en venant poser mes mains à son visage que je caressai doucement de mes pouces, essuyant ses larmes au passage. Je voyais bien qu’il se calmait peu à peu, bien que sa respiration était toujours très rapide. On resta immobile pendant un moment avant qu’il n’ouvre les yeux pour me regarder.

« Si… si l’homme qui m’a écrit ces lettres ressent encore tout ce que j’ai pu lire… laisse-moi lui répondre quelque chose. »

Je décollai mon front du sien, préférant garder une petite distance le temps que je reprenne un peu mes esprits. Je pris une grande respiration, puis soupirai. J’avais fermé mes yeux quelque peu. Je ne savais pas où ça allait me mener tout ça… mais tous ces pensées tournaient dans ma tête depuis hier et je devais lui dire pour ensuite qu’il en fasse ce qu’il voulait. Je posai mon regard dans le sien et je ne le lâchai plus.

« J’aimerais d’abord qu’il sache que j’ai pas arrêté une seule seconde de penser à lui, même encore aujourd’hui. Je suis tombée amoureuse de lui à l’instant où il a posé ses mains sur moi pour la première fois et qu’il m’a regardé comme si j’étais la plus belle chose qu’il avait vue de sa vie. Cette nuit-là… il a pris soin de moi et il m’a fait sentir spéciale comme jamais personne auparavant ne l’avait fait. Et même si je lui en ai voulu pendant de longs mois d’avoir quitté sans rien dire… au fond de moi j’espérais qu’il revienne avec les bons mots pour me convaincre que je ne m’étais pas trompé à son sujet. J’ai longtemps pensé que j’avais été complètement à l’ouest, que j’avais été complètement aveuglé pour la nuit parfaite que j’avais passé avec lui. Je l’ai cru égoïste et il a préféré me laisser le détester à l’aimer et je comprends maintenant que c’était que dans le but de me protéger. »

Et à… c’était plus fort que moi. Une larme avait silencieusement roulé sur ma joue. J’apportai ma main à ma joue pour l’essuyer. Je n’avais pas terminé et si je commençais à pleurer, je n’allais plus être capable de m’arrêter. J’avais ensuite croisé mes bras contre mon ventre. Mon regard tomba au sol quelques secondes avant de continuer…

« Mais je veux lui dire aussi que j’aurais aimé être là pour lui. Parce que même s’il pense qu’il ne vaut pas la peine qu’on s’attarde à lui, qu’on veule prendre soin de lui… il est complètement dans le tort. Il n’a pas vécu des choses faciles mais le plus beau cadeau qu’il pourra se faire un jour à lui-même c’est de se pardonner. Il n’a pas le droit de s’en vouloir d’être toujours vivant et il doit apprendre à éventuellement vivre avec les erreurs qu’il a pu commettre parce que tout le monde en fait… et si on n’en faisait pas, on n’apprendrait pas. Il faut prendre ses mauvais choix et les transformer en leçon pour ne plus les reproduire.  J’aimerais qu’il puisse se voir de la manière dont je le vois… parce que si je ne voyais pas en lui quelqu’un de bien, je ne me serais jamais attardé aussi longtemps sur son cas et je ne serais pas tombée amoureuse de lui comme jamais je ne l’avais été auparavant. Oui, les choses n’ont pas été facile, j’ai beaucoup souffert et il a perdu ma confiance mais en même temps, je me dis que moi non plus je n’ai pas toujours prit les bonnes décisions dans ma vie… j’ai souvent fait des erreurs, j’ai trop facilement agit sans réfléchir mais jamais au grand jamais je vais le laisser penser qu’il a été une erreur pour moi et plus jamais je ne veux qu’il pense que je mérite mieux. Parce que moi je m’en fous du prince charmant et je m’en fous que ça ne soit pas parfait. Je sais que ça ne sera jamais facile, ça ne l’a jamais été de toute façon. Mais ce que je sais… c’est ce qu’il y a de mieux pour moi : et c’est lui. Je ne vais jamais le forcer à quoi que ce soit… mais j’aimerais vraiment qu’il accepte le fait qu’il peut lui aussi, être le « mieux » de quelqu’un. »

Je n’étais pas en train de lui dire que je voulais être avec lui à l’instant. Il devait comprendre que malgré tout… il avait du travail à faire s’il souhaitait que ça soit le cas. Il avait perdu ma confiance mais j’étais bien certaine qu’il saurait la retrouver un jour. Est-ce que je lui pardonnais? Certaines choses oui… mais d’autres allaient être plus difficile à digérer. Au moins, maintenant je comprenais ce qu’il en était et d’avoir cette conversation… de savoir que mes sentiments étaient réciproque me faisait juste énormément de bien. Je replaçai ma main au niveau de sa joue et je le fis descendre jusqu’à l’arrière de sa nuque.

« Je peux pas t’ouvrir les yeux à ta place Nate mais la meilleure solution n’a jamais été de me repousser. »

Et ça, il le savait bien.

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Je ne savais même pas comment j’avais fait pour vider mon sac comme ça… pour tout lui dire sans réellement penser avant de parler. Parfois, ça pouvait sortir tout croche mon affaire mais sur le coup, j’étais assez satisfaite de tout ce que j’avais réussi à lui dire. Je pensais ces paroles parce que je les avais tellement pensé longtemps et souvent que maintenant, de les extérioriser ainsi me faisait le plus grand des biens. Nate ne m’avait pas arrêté une seule seconde, il s’était même montré très attentif à tout ce que je lui disais… j’appréciais ça car ça me permettait de garder le fil de ce que j’avais à dire, ce qui était déjà très difficile car ça me rendait bien émotive. Lorsque je lui fis part de mon opinion à propos du fait qu’au final, la solution n’aurait jamais dû être de me repousser, Nathaniel m’avait rapproché de lui dans le but de m’embrasser. Mon corps s’était relâché comme si je venais de vivre le plus grand des soulagements. Je pris son visage à deux mains pour prolonger son baiser plus longtemps. Ça faisait longtemps que je n’avais pas gouté à ses lèvres et pourtant, rien n’avait changé… je ressentais toujours les petits papillons dans mon ventre, c’était toujours aussi bon et peut-être même encore mieux maintenant. C’est en me tenant toujours contre lui qu’il me dit de rester. Mon cœur avait raté un battement. Ce n’était déjà pas une bonne chose sachant qu’il battait à la chamade. Il voulait une deuxième chance de me prouver qu’il pouvait me rendre heureuse. Je m’étais pincée les lèvres en le regardant,  incapable de prononcer quoi que ce soit. Je fermai les yeux en secouant la tête.

« Nathaniel… » soufflais-je.

Je me levai du sol en me défaisant de ses bras. Je tremblais un peu… j’avais une panoplie de sentiments contradictoires dans ma tête et je pouvais comprendre un peu comment qu’il se sentait maintenant. Pour des raisons différentes, mais n’empêche. On avait vraiment l’air de deux perdu qui ne savaient pas ce qu’ils voulaient… et pourtant, on savait ce qu’on voulait au fond. Nate s’était également levé du sol et je m’étais tournée pour regarder vers l’eau. Le soleil était monté dans le ciel et il nous réchauffait de plus en plus. Lorsque je me retournai, le jeune homme s’était approché un peu plus de moi.

« Tu… tu ne veux pas prononcer ces mots… c’est correct…mais est-ce que tu les penses au moins? C’est vraiment ce que tu veux? Quelque chose de sérieux? Parce que… je comprends ce que tu me dis… mais je vais avoir besoin que tu me le prouve. Je dois savoir que je peux te faire confiance de nouveau parce que présentement, après tout ce qui s’est passé… c’est difficile. Tu comprends? » Je le regardai avant de soupirer.  « Mais…si t’es capable de me montrer que tu tiens à moi autant que t’as été capable de me faire croire l’inverse… je vais rester mais tu dois comprendre que ça ne sera pas facile. Tu dois d’abord te faire confiance si tu veux que ça soit le cas aussi pour moi. »

Il allait devoir faire de gros efforts… Disons que si j’acceptais le tout, c’était un « essai » j’allais tester le truc quoi! Il devait toutefois croire en lui et pas penser à chaque instant qu’il allait peut-être me tromper, qu’il n’allait pas être à la hauteur car ça n’allait pas aider du tout. Je m’étais laissé aller corps et âme dans notre ancienne « relation » compliquée mais là… je voulais y aller doucement. J’avais envie de me faire amener au cinéma, qu’on m’invite au resto… j’avais juste envie de commencer sur des bases normales… On ne pouvait rien effacer du passé et je ne voulais pas non plus parce que ça faisait partie de nous… mais je voulais juste qu’on se donne la chance d’essayer d’être normaux, d’être un couple normal le plus possible. J’avais croisé mes bras contre mon ventre la tête baisse. Je m’énervais à réagir ainsi parce que j’avais tellement rêvé longtemps à ce moment… et techniquement… je devrais être heureuse mais je n’arrivais pas à l’être complètement. J’essuyai mes larmes mais ça ne servait à rien, d’autres coulaient.

«  Je…Je ne vais pas très bien présentement… je ne sais plus où donner de la tête et je ne sais pas si c’est le bon moment de m’embarquer dans quelque chose qui implique quelqu’un d’autre… et pourtant… »

J’approchai de nouveau pour le prendre par les épaules et déposer mes lèvres sur les siennes. Et pourtant… je le voulais tellement pour moi et maintenant je le pouvais… mais une partie de moi était retissant et avait peur de se faire blesser de nouveau. C’était arrivé trop souvent et je ne savais pas si je prenais la bonne décision en me lançant de nouveau avec lui. Mais qui ne risque rien, n’a rien non? Il était averti également que je ne me trouvais pas dans une passe de ma vie bien joyeuse. J’essayais de m’en sortir mais j’avais un gros nuage gris au-dessus de ma tête qui ne voulait jamais laisser passer ne serait-ce que quelques petits rayons de soleil. Mes lèvres se décollèrent doucement des siennes et je pris quelques secondes avant d’ouvrir les yeux et croiser son regard. Je vins déposer un dernier rapide baiser sur ses lèvres.

« Je veux juste que tu comprennes dans quoi tu t’embarques ok?  Si t’as besoin de penser à tes choses, de prendre un peu de temps, fais-le parce que je n’accepterai pas de me lancer de nouveau dans une relation toxique qui va me faire encore plus de peine. »

En gros, j’avais couru après lui pendant près de deux ans… et j’étais à bout de souffle. C’était à lui maintenant de faire des efforts.