Il sourit tendrement quand Derek le traita d’idiot : ce n’était ni agressif ni insolent, une simple constatation devant tous les efforts qu’il fournissait pour lui, et cela lui toucha le cœur plus qu’il n’aurait dû de l’entendre lui chuchoter cela.

« Peut-être un peu, oui. » répondit-il doucement, souriant toujours.

Il acquiesça quand l’homme d’affaire lui demanda du poulet en guise de repas et eut un petit sourire sous-entendu quand il le demanda braisé avec du vin : évidemment il n’allait jamais dire oui à une telle demande, mais il n’en attendait pas moins d’un homme en plein sevrage. Les premiers jours allaient être véritablement compliqués pour Derek : le manque serait comme celui des camés à l’hôpital. Il allait trembler, transpirer, réclamer de l’alcool jusqu’à en devenir violent, tenter de lui jouer la comédie, en avoir mal au ventre de stress et d’angoisse à l’idée qu’il puisse ne pas supporter le manque… Classique : Thompson l’avait déjà vécu quelques fois dans les familles d’accueil, quand il n’y avait plus d’argent pour acheter la moindre bouteille. Ces moment-là étaient terribles et s’étaient arrêtés quand la pension était tombée à la fin du mois : il se promettait qu’avec Derek, il n’y aurait aucune pension et aucune rechute. Cette fois-ci, il réussirait à aider véritablement quelqu’un et à ne pas le laisser tomber en cours de route.

Sa main continua de lui caresser les cheveux tendrement, profitant de cette petite accalmie où le milliardaire semblait bien calme. Et quand il lui demanda un film, il acquiesça rapidement :

« Action, cela te va ? Dans ton état, la comédie romantique n’est pas conseillée et je n’aime pas tellement ça moi-même. Et on va éviter les drames trop chargés en émotion. »

Il sourit et se redressa lentement, avant de prendre le menton de Derek entre ses doigts pour le relever et déposer un baiser délicat sur ses lèvres.

« Et après, je vais abuser de toi jusqu’à ce que tu en oublies même l’idée de boire. »

Il eut un petit sourire coquin et terriblement malicieux avant de déposer un autre baiser sur ses lèvres.

« J’arrive tout de suite, je me dépêche. »

Il fila sans demander son reste : étant donné ses piètres talents culinaires, il ne s’ennuya pas et commanda directement chez un traiteur du poulet en sauce, précisant bien qu’il ne voulait pas de sauce alcoolisée, et commanda également un bon dessert pour contenter l’estomac fragile de Derek. Il allait avoir faim mais il savait qu’il ne devait pas trop charger en sucre ou aliments lourds, car son estomac habitué à l’alcool ne le supporterait pas durant cette phase de sevrage. Alors il se contenta de salades de fruits et raccrocha, allant s’habiller sommairement en attendant le livreur qui ne tarda pas à lui amener ce dont il avait besoin, et quand il revint dans la chambre, un plateau rempli à la main, il sourit à son amant.

« Le repas de monsieur est avancé !! »

Derek avait l'impression d'avoir seulement très chaud, ce qui n'était pas habituel car il ne faisait rien, mais pour le moment, la main dans ses cheveux le détendait. Il ne chercha guère à trop se demander pourquoi sa température corporelle était aussi élevé. Bien sûr, il ne serait pas contre une petite douche et boire pour se désaltérer mais cela lui était semble-t-il interdit. En fait, il se demandait même combien de temps Thompson allait le garder attacher. La position était de moins en moins confortable et son épaule était en souffrance. Il aurait tant aimer pouvoir être libérer au moins le temps de pouvoir la faire bouger pour quelques exercices. Au moins, Thompson était là pour lui occuper l'esprit et on lui demanda au final de rester avec lui et de l'occuper pour la soirée. On choisit donc un film, peut-être cela cachait-il autre chose. Le maigre espoir qu'on s'endorme dessus? « Action, cela te va ? Dans ton état, la comédie romantique n’est pas conseillée et je n’aime pas tellement ça moi-même. Et on va éviter les drames trop chargés en émotion. » Cela lui allait parfaitement, et il sourit a demi sous le baisé qui pourra sembler un peu pâteux, Derek avait vraiment la gorge sèche. « Et après, je vais abuser de toi jusqu’à ce que tu en oublies même l’idée de boire. » Euh? Avait-il bien entendu? Bien sûr que oui, surtout quand une partie de son corps eut un petit sursaut de vigueur et monta. Derek aura un petit grondement, c'était tellement gênant, en érection et avec le corps ainsi dénudé. Le pire, Derek ne pouvait qu'imaginer davantage la scène que de le faire pendant qu'il était attaché. Son excitation monta encore à cette simple idée. « J’arrive tout de suite, je me dépêche. » Et Thompson osait le laisser dans cet état? Bien sûr, à le voir sourire comme un petit diable. Le genre de sourire qu'il maniait à la perfection et qui rendait Watts aussi accro à lui. L'alcoolique eut l'impression que ses entrailles le rongeait et il grogna avant de tenter de replier les genoux. C'était barbare de l'exciter de la sorte.

Le pire fut ce sentiment oppressant qui le reprit quand la chambre redeviendra silencieuse. Thompson était partie préparer le repas, et il se retrouva de nouveau seul. Oppresser par l'isolement. La panique ne pourra que le reprendre et il tira sur la menotte. Il devait absolument trouver comment se défaire de cette dernière. Derek finit par aller fouiller de nouveau dans la table de nuit, mais il ne trouva guère d'objet utile. En fait, elle était même complètement vide. Il grogna de plus belle avant de se caresser la nuque. Elle était vraiment humide et il en grimaça. À tout prit, il devait trouvé un moyen de se libérer.

Pendant l'absence, il décida donc de prendre un coin des draps, de les déchirer pour en faire de petit morceau pour les glisser sous la menotte qui était aussi en train de lui couper un peu le poignet. Ainsi, peut-être allait-il pouvoir montrer à Thompson que son idée de le garder attacher le blessait. Il ne voulait pas jouer les grosses victimes mais plutôt lui démontrer que la petite menotte n'était pas le meilleur outil, ainsi quand Thompson la lui changerait, il pourrait en profiter pour se sauver. Pour le moment, il ne voulait pas le blesser, après tout, il aurait pu attaquer Thompson, mais il n'était pas certain que ce dernier ait la clé sur lui.

Thompson reviendra enfin avec le repas, qui semblait sentir extrêmement bon et Derek redressa le nez, son ventre grondait de faim. « Le repas de monsieur est avancé !! »

''- Hmmm... super, je meurs de faim... mais Thompson, ta menotte, elle me fait vraiment mal.''

Il leva un peu son poignet pour lui montrer son petit bandage de fortune.

''- Et tenir la même position me fait vraiment souffrir. Tu pourrais peut-être me libérer pendant que je mange?''

Lui ne savait pas que Thompson avait prévu qu'il lui demanderait toute ses choses, mais en même temps, c'était plutôt la force des choses. Son épaule lui criait délivrance, tout son bras le faisait souffrir quand tout à l'heure il avait trop tiré sur ce dernier. Le seul problème, on voyait dans le regard du brun que sa demande était toute planifié. Il n'avait pas sa moue toute enfantine quand il demandait vraiment quelque chose. Non, là, sa demande était mûrement réfléchit, mais surtout accompagné avec une grimace de douleur.

''- Je te vais pas me sauver si c'est ce que tu crains, tu m'as promis une baise, et je compte bien l'obtenir.''

Derek semblait s’être calmé quand il était sorti de la chambre, sans doute plus intéressé par une partie de jambes en l’air que par l’alcool qui lui faisait défaut : si jamais c’était vraiment le cas, Thompson ferait tout pour l’occuper afin que son esprit soit distrait pendant que son corps, lui, se désintoxiquait de toute cette saloperie qui coulait encore dans ses veines. Il prépara rapidement le repas, se doutant que Derek devait avoir faim, et revint les bras chargés pour déposer le tout sur une des tables de la chambre, relevant juste les yeux quand Watts lui parla des menottes. Il fronça les sourcils en apercevant le morceau de drap déchiré qui entourait le poignet, comme si Derek était blessé.

« Tu t’es fait mal ? Je suis désolé, attend je vais arranger ça… »

Il n’était pas idiot cependant : il savait que dès qu’il aurait ouvert les menottes, Derek en profiterait pour fuir alors il se dirigea vers une commode de la chambre où il avait tout prévu et en sortit une longue chaîne reliée à une autre paire de menottes. Le principe était simple : depuis le lit, Derek pouvait presque atteindre la porte de la chambre et normalement pouvait même aller jusqu’à la salle de bain, mais guère plus. Il revint vers le lit et fit un petit sourire d’excuse en prenant délicatement sa cheville :

« Excuse-moi mais je ne voudrais pas que… enfin que tu… »

Bon sang, il se sentait comme un crétin et un sale pervers, voire à la limite du psychopathe, alors qu’il enchaînait son amant au lit, attachant son pied et reliant la chaîne au pied du lit de manière suffisamment solide pour qu’il ne puisse pas la casser ni abîmer le lit. Il n’osa pas regarder Derek dans les yeux pendant qu’il faisait cela, et il revint rapidement à la commode pour cette fois-ci prendre les clés des menottes qu’il avait au poignet, et vint lui ouvrir.
Découvrant la chair blessée de Watts, il prit délicatement son poignet dans sa main et le massa, les joues rouges de honte.

« Pardonne-moi, je ne voulais pas te blesser de la sorte. J’irai t’acheter un baume cicatrisant, promis. »

Il se pencha et déposa un baiser sur le poignet meurtri, avant de se relever, reprenant les menottes et les clés pour les ramener dans la commode (que Derek ne pouvait pas atteindre avec sa chaîne au pied) et il reprit le plateau repas qu’il ramena vers le lit.

« Poulet en sauce, comme tu l’avais demandé. Et j’ai pris un film marvel pour te changer les esprits ! »

Il déposa le plateau repas sur le lit devant son amant avant de reprendre confiance en lui, esquissant un petit sourire coquin :

« Dépêche-toi de manger, je n’ai jamais fait l’amour à un homme enchaîné et je trouve cela… follement excitant. »

Thompson reviendra avec le repas et un DVD, cela sentait bon le poulet, mais aussi on allait enfin pouvoir faire autre chose que fixer le plafond, même si visiblement après le repas, on aurait le droit à une bonne partie de jambe en l'air. L'idée était plaisante, mais Derek ne devait pas oublier ce qu'il venait faire. Trouver un moyen pour quitter cette chambre. On tenta donc de démontrer que l’installation ne faisait que causer des désagréments physiques. Que cela était en train de le blesser. On avait donc installer un peu de tissu sous la menotte pour en atténuer le côté coupant et désagréable. En prime abord, l'idée avait été bonne. Thompson remarqua de suite que la menotte causait problème. « Tu t’es fait mal ? Je suis désolé, attend je vais arranger ça… » On resta docile, sans bouger. Pour régler cela, on allait le libérer, on se prépara donc à repousser Thompson et courir vers la sortie de la chambre. Il ne fut aucunement préparer pour la suite. Au final, c'est une deuxième chaîne et menotte qui lui fut montrer. Derek écarquilla les yeux. Quoi? Quel fou, on n'avait mal à cause d'une et voilà qu'on voulait en rajouter une autre. Thompson aurait-il comprit le stratagème? Et pour punition, on allait lui rajouter une entrave. Il déglutit, cet homme était loin d'être aussi con qu'il ne l'aurait soupçonné. Son premier geste fut un mouvement brusque de recul, mais qui sera stoppé par un étirement a son épaule, cela lui rappela son poignet attaché et il couina faiblement. « Excuse-moi mais je ne voudrais pas que… enfin que tu… » Qu'il croit que vous étiez vraiment qu'un sale petit con? Un connard de première et un sadique? La peur le cloua sur le lit. Que ferait Thompson s'il osait lui répliquer? Le frapperait-il ou autre? Déjà qu'il le retenait prisonnier au lit, et blessé. Comme une petite bête blessée, Watts resta là sans broncher quand on lui enleva la menotte au poignet. Ce dernier était lacéré et plusieurs ecchymoses se formaient. Il avait visiblement souvent tiré sur le petit lien. Dès qu'il fut libéré, il ramena son bras vers sa poitrine, la tenant en écharpe. Ses doigts bougeaient comme pour les désengourdir et faire circuler le sang. Il ne voulait pas de son aide, c'est pour cela que dès qu'il avait commencé le massage, Derek avait reprit son droit. « Pardonne-moi, je ne voulais pas te blesser de la sorte. J’irai t’acheter un baume cicatrisant, promis. »

''- Va te faire voir, Thompson, je n'ai pas besoin de ton aide.''

La haine s'installait un peu entre eux, de cette colère bien différentes de quand il était saoul. Non, là au fond de son regard, c'était une haine pure et intense. Thompson lui apporta le repas, un poulet servit avec une sauce qui semblait vraiment délicieuse. On leva le nez, non, il n'avait pas envie de lui faire le plaisir de manger. Pas après qu'il l'ait de nouveau attaché, même si cela était pour son bien. Plus haineux que jamais, il saisit l'assiette dans l'idée de lui faire la passe du clown et de la tarte. « Dépêche-toi de manger, je n’ai jamais fait l’amour à un homme enchaîné et je trouve cela… follement excitant. » Comment osait-il lui dire cela? Il l'attachait et rêvait de lui faire l'amour de la sorte? Dans ce genre de circonstance? N'était-ce pas déplacé? Tout simplement hors du raisonnement humain.

''- Va te faire voir....''

La forme ronge de l'assiette lui servait de coquille pour protéger toute vision que pouvait offrir son entre-jambe. Derek commençait à bander, l'idée de faire l'amour attaché était certes plutôt inusité comme idée, mais il avait envie de tenter. Lui qui aimait l'action et bouger, qu'est-ce que cela serait que de ne pouvoir le faire? Être complètement offert aux envies de cet homme.

''- Si tu crois que ce genre d'activité me plait. Va te louer une pute dans un club sm et laisse-moi tranquille.''

Devoir servir, obéir, ou même dire ce dont on avait envie. De plus en plus, Derek avait la gaule qui prenait forme et il peinait à trouver le bon angle pour cacher son érection qui voulait que montrer sa jolie forme bien arrondie et pointue.

''- Tu vas me donner la fessée après ça? T'es sur que tu n'aurais pas dû sortir 50 nuance de Grey comme film ? ''

Le poignet lui échappa, Derek le ramenant contre lui en lui lançant un regard courroucé, et Thompson soupira. Il savait que c’était difficile, voire insupportable, d’être ainsi attaché, mais il n’avait pas le choix en réalité. Il espérait juste qu’un jour, Derek comprendrait qu’il n’avait fait tout cela que pour son bien…. Sinon tant pis : au moins une fois dans sa vie, il aurait fait une bonne action, même si on devait le détester et le chasser ensuite pour cela.
Il ne prit pas en compte les paroles agressives de Watts et refusa de faire attention à son regard de haine, même s’il en eut un frisson désagréable. Visiblement Derek ne serait pas coopératif : il s’y était attendu certes, mais il ne pensait pas à ce point-là. Et quand il le vit saisir l’assiette, il eut un mauvais pressentiment : allait-il la lui jeter à la figure ? Bon sang, il commençait à l’agacer à ne pas vouloir voir la vérité en face ! Qu’aurait-il dû faire alors ? Le laisser s’enfoncer dans son alcoolisme, continuer à subir ses coups sans rien dire quand il rentrait le soir totalement ivre, et finir par s’enfuir un beau jour quand Watts aurait vraiment dépassé les bornes ? Le laisser seul dans sa merde ?
Non, très peu pour lui. Watts l’avait sorti du club alors il lui devait au moins cela. Et tant pis s’il le haïssait pour cela.

Par contre, l’allusion à une prostituée le fit sursauter et il serra les dents, furieux contre Watts. Ah c’était facile de jouer au grand blessé, au grand traumatisé, et de balancer des vacheries de ce genre ! Sauf que lorsqu’il baissa les yeux, vraiment agacé, et remarqua l’érection plus que visible de Watts, il comprit aussitôt son petit manège. Ah il voulait à cela ? Très bien, ils allaient être deux !!

Furieux, il se releva, attrapa l’assiette, la reposa sur le plateau qu’il alla déposer ailleurs pour le mettre à l’abri, et revenant vers la commode, en ouvrit un tiroir pour sortir plusieurs paires de menottes.

« Tu veux jouer au con Watts ? Très bien ! »

Il ne lui laissa pas le choix en revenant près de lui : si Watts se débattit, il lui colla une gifle rapide, davantage destinée à le calmer, et l’attrapa par le col pour planter son regard dans le sien.

« Ça, c’est pour la pute ! Si tu n’as pas de cœur, tant pis pour toi, mais évite de trop jouer avec moi ! »

Puis sans attendre, il lui prit ses poignets pour y passer une première paire de menottes, ayant jeté sur le reste sur les draps pour libérer ses mains. Puis avec un geste ample et déterminé, il leva les bras au-dessus de la tête de Watts, se battant à moitié contre lui, pour venir attacher la chaîne des menottes au montant du lit à l’aide d’une autre paire de menottes.
Ainsi coincé, le milliardaire était à sa merci, et Thompson le surplomba en passant sa jambe par-dessus lui, s’asseyant près de la bosse qui déformait son boxer.

« Oh vu comme tu bandes, je suis sûr que tu aimes ça Watts. Je commence à me demander qui est la véritable pute ici : tu tètes la bouteille aussi bien qu’une professionnelle tu sais. »

Et toujours aussi furieux, il se pencha et lui vola un baiser violent.

Il faudrait certainement quelques jours d'accalmie pour faire le point sur ses priorités de la vie. Pour le moment, il ne sentait que ses nerfs à vif, était toujours dans une demi-colère à cause du manque d'alcool. Tant qu'il serait dans cet état, il ne verrait aucunement comment s'en sortir outre qu'en buvant. L'état de manque était omniprésent et il avait soif. Thompson ne semblait guère vouloir lui permettre la moindre goutte d'alcool et en cela on le détesta comme personne. Qui était-il pour le juger? Connaître son passé, et combien cela pouvait être difficile pour lui d'être seul. Cet homme ne connaissait pas qui il était, le jeune enfant qui se sentait terriblement seul et sans personne pour le soutenir. Derek se sentait a demi-détruit et seul les putes et l'alcool lui donnait cette impression de vivre. Thompson ne pouvait pas le laisser tranquille? Lui n'avait pas envie d'être sauver, cela n'avait plus d'importance. Ces filles étaient grandes maintenant et n'avaient plus besoin de leur père. C'était peine s'il avait de leur nouvelle. Venant a hair l'ex-gigolo, on lui parla sur le coup de la colère. Le contre-coup ne tarda guère. L'homme s'était relevé en lui enlevant l'assiette des mains. Derek chouina, il mourrait de faim quoi. Ne lui enlever pas son plat. « Tu veux jouer au con Watts ? Très bien ! » Quoi? Non, enfin il n'a pas vraiment mal parler. Il écarquilla les yeux, avant de voir de nouvelle menotte. Là, il grimpa dans le haut du lit, mais Thompson ne rigolait vraiment pas. Il fut surprenant de voir, que malgré la différence de taille, on réussissait à maîtriser cette montagne. Une gifle le laissa sans voix et le regard inquisiteur posé sur lui, le fit recrovillé sur lui-même. Ses larges épaules se voutèrent et il rentra la tete vers l'intérieur.« Ça, c’est pour la pute ! Si tu n’as pas de cœur, tant pis pour toi, mais évite de trop jouer avec moi ! »

On lui rattrapa les poignets, ce qui le grimacer de douleur, ceux-ci était vraiment douloureux. Il n'osa que très peu se débattre, ou plutôt le faisait mais plus par peur que vraiment en le désirant. Peur d'être de nouveau frapper, de nouveau malmené avec violence. Le pire s'était que peu à peu, il prenait goût à ce genre de chose. Son corps commençait à apprécier d'être contrait. Les bras dans les airs, et attachés vers le haut. Il déglutit en ouvrant un œil, oui, il ressentait des millions de frisson dans son corps. Il ne souffrait plus du tout intérieurement et se retrouva à aimer cette position offerte. Il respira a fond, avant d'avoir le teint qui monta dans les teintes de rouge. « Oh vu comme tu bandes, je suis sûr que tu aimes ça Watts. Je commence à me demander qui est la véritable pute ici : tu tètes la bouteille aussi bien qu’une professionnelle tu sais. » Quoi? Non, les putes ne font pas cela? C'était autre chose, il était pas une sale petite pute... juste un mec qui adorait vraiment d'être obliger. Il se fit embrasser sauvagement, et on aurait pu croire qu'il n'y répondrait pas, mais au contraire, il mordilla les lèvres, se tortilla sur le lit avant de lentement être de plus en plus chaud. Il gémit sous l'échange, cherchant à bouger les hanches pour se frotter à Thompson. Bon, certes, il agissait peut-être comme une petite pute en manque de sexe, mais faut dire que cet homme avait le ton de l'exciter. On respira a fond, avant de couper l'échange se sentant vraiment étrange. Mais qu'est-ce qui était en train de lui arriver. Le pire c'est qu'il avait vraiment faim, et les odeurs de la nourriture le torturait. Il fixa l'assiette puis Thompson.

''- Faut que je mange...''

Le méritait-il? Certainement pas, bien qu'il vous lançait un regard plein de tristesse, il avait vraiment faim, et mangerait visiblement, peut-être qu'au fond, il avait aussi de palier le manque d'alcool par autre chose.

''- Soit pas si tordu... laisse-moi manger...''

Derek avait peur, allait-il devoir le supplier? La nourriture lui serait-elle offerte autrement? Comme dans un biberon? Non, Thompson ne lui ferait pas ça, même s'il venait de lui dire qu'il têtait comme une pro. On claqua la langue un brin énervé, il avait l'imagination vraiment trop fertile par moment.

[hrp = Je te conseillerai, une information du passé de Derek contre une bouchée]

Que Watts n’aille pas lui dire que ce traitement ne lui plaisait pas ! Tout sauf ce mensonge-là, alors que Thompson sentait son bassin se frotter au sien et réclamer ses attentions ! Derek était plus que chaud et finalement, la seule idée d’être attaché le mettait dans tous ses états : Thompson se promit de se souvenir de cela, car parfois les colères de l’homme d’affaire étaient telles qu’il ne savait pas comment les calmer. En découvrant ce point faible-là, il allait enfin pouvoir parfois s’en sortir sans trop de dégâts et cela le réjouit.
Lui-même détestait cela : la seule fois où on l’avait attaché, il avait été violé par un homme ivre, vulgaire et qui avait pris sans rien donner, dans le seul but de l’humilier. Ce même homme était précisément là, sous ses hanches, prisonnier grâce à lui et totalement à sa merci. Sauf que Thompson n’avait pas envie de se venger : à vrai dire, depuis qu’il connaissait mieux Watts, cette envie avait disparu. Il l’appréciait, à défaut d’avoir de réels sentiments à son égard : ils n’étaient que des sex-friend après tout, même si lui tirait plus d’avantages de cette relation que Watts, qui aurait pu s’offrir des centaines d’autres gigolos bien plus doués que lui. Il l’appréciait donc et le respectait. Du moins quand il daignait être à jeun, ce qui arrivait trop peu ces derniers temps, d’où cette solution pour le moins radicale. Mais c’était peu cher payé en comparaison de tout le mal que Derek s’infligeait à lui-même et à Thompson. S’il n’avait pas le courage de se soigner, Thompson l’aurait pour lui.

Il réclama de manger et Thompson le toisa de haut, sa colère refluant lentement alors que doucement, le terme de ‘pute’ s’effaçait de son esprit. Il haïssait plus que tout au monde l’entendre dans la bouche de Watts : cela lui rappelait trop de mauvais souvenirs et… Il pétait un câble à chaque fois, la poitrine oppressée et l’impression que sa cage thoracique allait exploser sous la pression. D’où cette gifle : il était peu probable qu’elle recommence car ce n’était pas dans les habitudes de Thompson. Il n’avait jamais été violent, mais Derek avait le don de le provoquer et le pousser dans ses retranchements.

Désormais attaché, il ne pouvait rien contre lui alors les épaules de Thompson se détendirent légèrement et il le toisa de haut.

« Tu m’insultes et ensuite je devrais obéir au moindre de tes ordres Watts ? »

Sa langue claque contre son palais et il se détourna, quittant le lit pour aller chercher l’assiette. Il avait pris la fourchette et il la planta dans un morceau de poulet encore fumant, avant de la soulever. Et la solution lui sauta aux yeux.

« Tu as vraiment faim ? Très bien alors on va instituer un petit jeu Watts : je te pose une question et tu réponds. Si la réponse me paraît convaincante ou véridique, tu mangeras une bouchée. Dans le cas contraire, je t’en poserai une autre. Ainsi de suite jusqu’à ce que tu n’aies plus faim. »

Il le regarda froidement avant d’esquisser un petit sourire : venant s’asseoir sur ses cuisses, il prit ses aises, l’assiette dans sa main.

« Tu as une marque plus légère sur l’annulaire gauche : es-tu marié ? Pourquoi cacher la bague ? »

À quoi se résumait notre vie si nous étions toujours bien ivre, Derek ne profitait plus vraiment des joies que même son argent pourrait lui offrir, son seul souhait était de rentrer du boulot et rencontrer madame bouteille, en boire assez pour tout oublier. Puis, on se trouvait quelques putes pour s'amuser, sauf que cette vie de débauche n'était pas saine, ni pour lui, ni pour son entourage, qui était principalement composé de Thompson. Un homme merveilleux mais auquel il faisait beaucoup de mal, mais nous étions homme chanceux, jamais on ne l'avait abandonné, et c'était même la première fois qu'on se battait vraiment pour lui. C'était plutôt grisant et on se sentait vraiment bien auprès de lui. Lentement, on se demandait si nous ne ferions mieux pas de lui obéir plutôt que de le combattre, choisir lui plutôt que madame bouteille. Les deux étaient bons pour le palet, mais côté téter la bouteille, l'une était beaucoup plus chaude. Derek décida de ne pas trop le combattre, se laissant attacher sur le lit. Une pratique plutôt huileuse, une sorte de liquide bien inflammable. Au final, nous n'étions bien mieux installer avec cette présence sur ses genoux, plutôt qu'avec son amante l'alcool. Le second problème venait du fait, qu'on avait vraiment besoin de manger. Sinon on allait sûrement être malade, déjà qu'il sentait des malaises qui le gagnait. Peut-être dû au manque de nourriture. On tenta de demander le plat, après tout, il était humain de manger. « Tu m’insultes et ensuite je devrais obéir au moindre de tes ordres Watts ? » Faut avouer que c'était un peu osé de sa part, mais il était attaché, alors normal qu'on doive demander. Ce n'était pas tellement un ordre. Ou d'un certain point de vue... avait-il utilisé un ton de voix trop ferme? Il se radoucit un peu les mœurs, il mourrait de faim, et ferait n'importe quoi pour ce plat de poulet. Enfin, on lui apporta le tout, mais on le prit plutôt pour une chaise. Thompson s'installant sur ses genoux sans la moindre gêne. On le fixa groissière, C'est ça, allez-y, installez-vous monsieur, c'est pas comme si vous n'étiez pas à deux pouces de notre érection prête a vous dévorez le cul. Miam miam miam, s'enfoncer bien au fond de lui, pendant qu'on se nourrissait. Voilà une idée fort agréable, mais qui hélas ne serait qu'un fantasme. « Tu as vraiment faim ? Très bien alors on va instituer un petit jeu Watts : je te pose une question et tu réponds. Si la réponse me paraît convaincante ou véridique, tu mangeras une bouchée. Dans le cas contraire, je t’en poserai une autre. Ainsi de suite jusqu’à ce que tu n’aies plus faim. » Un bagel fromage fourré à la crème avec ça? Derek le foudroya d'un air encore plus sévère mais le poulet lui se promenait ses yeux. Le tentait et son ventre gronda pour le ramener à l'ordre.

''- ok ok... j'vais me prêter à ton jeu débile.''

Il n'avait pas pas énormément d'autres choix, et déglutit, la salive lui montait à la bouche tellement il avait faim. Même son estomac était en train de se tordre, lui causant quelques douleurs. Ou alors, reflux gastrique dû à son estomac bien vide. En tout cas, il avait mal et voulait manger. Alors il allait écouter les questions. « Tu as une marque plus légère sur l’annulaire gauche : es-tu marié ? Pourquoi cacher la bague ? » Quoi? Quelle question indiscrête? Derek aurait cru à un jeu sexuel, ou autre, tout sauf à ce genre de question. Son regard deviendra encore plus rouge que la braise, et il avait envie de lui gueuler après. Lui dire que cela ne le regardait en rien, et que c'était malvenu de demander ce genre de chose à un veuf. Ruminant fermement, les narines de Derek s'ouvrait et se refermait sous cette immense colère qui venait de naître en lui.

''- Je suis veuf.''

Que la pure vérité, et si vous vouliez savoir où était sa bague, ça s'était une deuxième question, et c'était une bouchée, une question, alors il vous la mettra bien profond où il pensait votre deuxième question. Tout comme la première, mais Derek avait répondu, car il était un homme intègre et n'eut pas vraiment de secret à cacher.

''- Aller donne à manger maintenant.''

Assis sur les genoux de Derek, il était en position de force et comptait bien en profiter : il allait enfin pouvoir éclairer certaines zones d’ombre à propos de son amant, ou client, il ne savait plus trop comment l’appeler. Derek restait un mystère à ses yeux, qu’il n’arrivait pas à percer et cela l’agaçait : d’autant plus que ce n’était pas en rentrant totalement saoul tous les soirs qu’il allait réussir à obtenir quelque chose de lui.
C’est pourquoi il lui proposa ce marché : une bouchée de nourriture contre un aveu. Il avait parfaitement remarqué que la situation faisait bander Watts mais ne comptait pas rentrer dans ce petit jeu-là… Lui était bien trop énervé présentement envers les agissements de l’homme d’affaires pour commencer à trouver sexuel un jeu qui n’était que pervers.
Il lui sourit quand il lui dit qu’il acceptait son jeu et l’écouta patiemment : la révélation qu’il était veuf lui fit écarquiller les yeux et terriblement troublé de savoir cela, il prit un morceau de poulet avec la fourchette et le donna à avaler à Derek qui obéit sagement, apparemment mort de faim.
Veuf… Merde, mais quel con ! Quel con il était d’avoir remis cela sur le tapis et de rappeler sans doute de mauvais souvenirs à Derek ! Il était sidéré… Mais ceci expliquait sûrement pourquoi Watts buvait et pour une fois qu’il avait une maigre piste, il ne comptait pas la laisser filer.

« Je suis sincèrement désolé. C’est pour cela que tu bois : pour l’oublier ? »

Il écouta la réponse et donna une autre bouchée de poulet, le cœur lourd pour Watts : il s’était mis à l’apprécier et s’était même attaché à lui. Apprendre cela était un véritable choc et même s’il n’était pas d’accord avec la solution de l’alcool, il pouvait aisément le comprendre.

« C’est pour cela que tu te rends malade, pour ne plus y penser, pour effacer ce pan de ta vie ? »

Derek n'aimait guère la tournure de ce petit jeu. D'abord il avait cru que les questions seraient enfantine, jamais il n'aurait cru que cela toucherait sa vie privée. Après tout, c'était bien la dernière chose qu'il avait envie de réfléchir aujourd'hui. Raconter tout ce qui l'avait emmené à boire et abuser de l'alcool. Thompson semblait pourtant profiter de sa faiblesse, de cette faim qui le tiraillait pour avoir les aveux qu'il désirait tant. Après tout, ne se leurrons pas, jamais Derek ne lui aurait raconter tout cela sans y être obliger. Il avoua être veuf, donc en toute logique, il avait perdu sa femme, soit dans un divorce ou par la mort de cette dernière. Si seulement le problème s'arrêtait là, tout homme censée aurait finit par faire le deuil. Mais Derek ressentait une plus grande détresse, car il se disait fautif de la mort de son vie, et s'accusait de ne pas avoir là pour ce dernier. Peu à peu, même si on le nourrissait, Derek n'avait pas envie de payer le prix pour cette nourriture. Sauf qu'il avait toujours été bon joueur, alors il devait poursuivre. « Je suis sincèrement désolé. C’est pour cela que tu bois : pour l’oublier ? »

''- Plus au moins... plus compliquer que ça...''

Il prit une deuxième bouchée, bien qu'elle fut difficile à avaler. Une boule se forma à sa gorge, s'était pénible de repenser à tout cela. Surtout d'en discuter, car jamais personne n'avait entendu cette histoire. « C’est pour cela que tu te rends malade, pour ne plus y penser, pour effacer ce pan de ta vie ? » Le regard fuya, il ne voulait pas en parler, ça lui faisait naître de petite larme dans ses yeux bruns, qui était de plus en plus rongé par le remord.

''- Non... pas pour effacer... pour... calmer mes remords...''

Allait-il franchir cette ligne? Se mettre à tout dévoiler, raconter ce qui le peinait de la sorte et l'obligeait à boire. Quelque part, son fardeau était si lourd, que peut-être cela lui ferait du bien d'en parler. Son regard triste se posa sur Thompson, le détaillant. Qui était-il seulement? Un homme qu'il avait sauvé d'un bordel, tout cela car... on l'appréciait peut-être un peu trop. Derek su... il devait lui dire, après tout, pourquoi aurait-il dépenser une telle somme d'argent si ce n'était pas parce qu'il avait confiance en lui.

''- Je... fais des cauchemars. La nuit, je rêve que j'ai tué mon fils... car je n'ai pas seulement perdu ma femme. Non, quand elle est morte, je me suis éloigné encore davantage de ma famille. J'étais incapable de les voir... ils ressemblaient tant à leur mère. Sauf Violette, elle me ressemble.... mais mon fils... il est tombé dans la drogue. Je n'étais pas là pour l'aider, le soutenir dans la perte de sa mère. Je m'en veux tellement. Il n'aurait pas faire d'overdose si j'avais été là... si seulement je n'avais pas été si égoïste.''

C'était étrange de dire ses mots, des paroles qu'il avait si profondément ancré en lui, toute cette tristesse qui provenait du fait d'avoir perdu sa famille.

''- Je... tu vas croire que je suis faible...''

Pourtant, il était humain, et si Thompson le revoyait maintenant comme quand il était a jeun, qu'il avait tant un grand cœur et la main bien posé là où il faut. Il comprendrait sûrement que pour Derek, perdre sa femme, son fils, était un drame auquel il ne pouvait y survivre. Tant de remord de ne pas avoir été là, trop de travail, trop d'absence, et tout cela pourquoi? Pour une richesse qui l'engloussait dans un puit sans fin et qui ne lui donnait aucun bonheur. Bien au contraire, l'argent avait tout détruit. Il n'avait jamais su profiter des bons moments, ne faisant qu'amasser et donner aux autres, parce que lui-même ne savait quoi faire de son argent.

''- Je dois te paraître pathétique...''