L’insulte ne lui fit rien du tout ni le visage outré de Derek : au contraire, il connaissait par cœur les ruses des ivrognes quand ils voulaient leur dose d’alcool. Il en avait connu bien trop qui jouaient la comédie, étaient prêts à tout pour obtenir ce qu’ils voulaient plus que tout au monde. Ils se faisaient acteurs, manipulateurs, chouineurs, gamins et au bout d’un moment, leur interlocuteur cédait. Mais pas Thompson : il avait vécu bien pire qu’un grand gaillard attaché sur un lit pour obéir aussi facilement. Et il ne céderait pas, pas quand les coups de Watts devenaient trop violents, quand il rentrait en étant de moins en moins conscient de ce qu’il faisait et d’où il était. L’homme se détruisait et parce que Thompson avait conscience de lui devoir la vie pour l’avoir sorti du club, il lui devait de lui rendre la pareille, même si c’était contre son gré.

Il resta calme en parlant, même si parfois les yeux de Watts fuirent et qu’il tenta de ne pas l’écouter. Comme tous les ivrognes, il fuyait les responsabilités, se retranchait derrière l’alcool qu’il croyait être son ami, mais c’était loin d’être le cas… Alors quand il lui cria qu’il ne lui raconterait jamais rien, Thompson se contenta de hausser les épaules comme s’il s’en fichait : c’était loin d’être le cas, il se demandait ce qui avait pu pousser un homme comme Derek Watts à tomber aussi bas, mais il mettrait sa curiosité de côté pour ne pas tomber dans ce piège classique.

Restant à distance, pour éviter que l’homme d’affaire ne s’en prenne à lui ou tente de lui arracher les clés des menottes, il s’approcha d’un pas, restant torse nu.

« Je n’attends rien de toi Watts. Ni confessions, ni aveux, ni quoi que ce soit provenant de ton passé : ce qui m’intéresse, c’est ton avenir, tu entends triple buse : TON AVENIR ! »

Il le toisa d’un air mauvais avant de croiser les bras, furieux.

« Tu t’autodétruis et quoi que tu en penses, même si tu continues à ne me voir que comme une ‘pute’ qui devrait rester à sa place, désolé mais sur ce coup-là, je vais t’aider à t’en sortir, que tu le veuilles ou non. Tu es… »

Un soupir lui échappa et sa colère disparut alors qu’il posait sur Watts un regard désolé.

« Tu es quelqu’un de fantastique. Tu as tout l’argent que tu veux, tu es beau, tu es charmant quand tu es à jeun et tu pourrais avoir le monde à tes pieds. Mais quand tu bois Watts, tu deviens un monstre : ridicule, pathétique, violent et vulgaire. Tu perds tout ton charme et il ne subsiste de toi qu’une loque humaine vraiment pitoyable. Alors peu importe si tu considères que j’abuse, si tu penses qu’il s’agit de séquestration… Je m’en fiche. Je veux juste te sortir de cette merde dans laquelle tu t’enfonces Watts. »

À quoi pouvait bien penser Thompson de croire qu'en le retenant prisonnier cela l'aiderait à arrêter de boire? Il comptait le garder ici des jours entiers? Ce n'était sûrement pas du jour au lendemain que l'alcoolique arrêtait de boire, ni aujourd'hui ni demain. Il refusait catégoriquement d'arrêter pour le simple plaisir de cet homme qui ne connaissait rien de ses malheurs et des cauchemars qu'il faisait la nuit. Derek ne comptait guère lui raconter ce genre d'histoire. Cela était personnel et lui n'était pas du genre à se plaindre, ou même à discuter de ce genre de détail. Personne ne savait cela de lui, oui les gens le voyaient comme un homme riche qui adorait le sexe, la boisson et les bonnes choses de la vie. Comme tout riche, jamais on ne connaissait l'alcoolique et l'homme détruit qu'il était au plus profond de lui. Cela personne ne le saura jamais, et ce n'est pas le premier garçon venu qui lui soutirerait la moindre information. Derek pesta avant de tenter de se relever. D'arracher la menotte au lit, mais il n'y pu hélas rien, outre de se blesser au poignet. On dû arrêter de tirer pour écouter Thompson, entendre ses sermons qui ne ballaient rien, car on ne souhaitait pas les écouter. « Je n’attends rien de toi Watts. Ni confessions, ni aveux, ni quoi que ce soit provenant de ton passé : ce qui m’intéresse, c’est ton avenir, tu entends triple buse : TON AVENIR ! » Quel avenir? Il avait déjà tout ce qu'un homme pourrait rêver d'avoir. L'argent, la renommée et une famille, bien qu'il en avait perdu la moitié. Certes, il n'avait pas le plus important, soit l'amour, mais ce n'était clairement pas Thompson qui pourrait le lui apporter. Il était un homme et à le traiter comme il le faisait présentement on ne pourrait faire davantage que de le détester. Jamais, il ne tomberait amoureux d'un tel con de bourreau. Bien sûr s'était la colère qui parlait, car Derek pensait tout autre chose, les jours passés auprès de Thompson étaient merveilleux. Les soirées en tête à tête, les sorties en ville et au théâtre. Non, Derek savait qu'il ne pourrait réellement le détester comme il l'aurait souhaité.

''- Va te faire voir. Mon avenir ne te regarde pas.''

« Tu t’autodétruis et quoi que tu en penses, même si tu continues à ne me voir que comme une ‘pute’ qui devrait rester à sa place, désolé mais sur ce coup-là, je vais t’aider à t’en sortir, que tu le veuilles ou non. Tu es… » un homme solitaire qui n'avait personne de véritable à ses côtés. Qui ne faisait que travailler sans se préoccuper de ses relations amicales. Non, il n'avait pas une vie si remplit et merveilleuse. Elle était qu'un immense gouffre sans fond. « Tu es quelqu’un de fantastique. Tu as tout l’argent que tu veux, tu es beau, tu es charmant quand tu es à jeun et tu pourrais avoir le monde à tes pieds. Mais quand tu bois Watts, tu deviens un monstre : ridicule, pathétique, violent et vulgaire. Tu perds tout ton charme et il ne subsiste de toi qu’une loque humaine vraiment pitoyable. Alors peu importe si tu considères que j’abuse, si tu penses qu’il s’agit de séquestration… Je m’en fiche. Je veux juste te sortir de cette merde dans laquelle tu t’enfonces Watts. » Et pourquoi? Thompson ne lui devait rien, eux n'avait rien en commun, ils ne venaient pas du même monde et ne pourront jamais partager quoi que ce soit de plus sincère qu'une bonne baise.

''- Je ne m'enfonce dans rien du tout, outre ce que je veux bien faire. Ce n'est pas tes mots discours qui vont m'aider. En plus, tu ne pourras pas me retenir prisonnier ici. Comment vais-je aller au toilette? Me laver? Hmm? Tu y as pensé? Ce n'est pas en me forçant que tu m'aideras.''

Pour le moment, il ne se voyait que comme une victime qui était attaché au lit, et qui avait une putain d'envie d'uriner depuis le matin. Vous savez le petit vidage matinal qu'il n'avait pu faire, et en plus, avec tout l'alcool bu la veille, il ne risquait pas de trouver très amusant d'endurer sa vessie plus longtemps.

''- Tu n'auras pas le choix de me libérer, tu n'as pas le droit de me retenir prisonnier, tout ça parce que tu crois que me priver d'alcool sera la réponse à mes problèmes.''

En discutée aiderait certainement, mais pour le moment, Derek était si fâché d'être prisonnier qu'il aurait bien du mal à ouvrir son cœur et parler de ses problèmes et de sa solitude qui le pesait tant.

Thompson eut un mauvais rictus désabusé : justement, si, quelque part il était énormément concerné par l’avenir de Derek. L’homme d’affaire se rendait-il compte de sa situation actuelle ? Savait-il que Thompson ne vivait qu’à ses crochets et que sans lui, il retournerait à la rue ? Apparemment non : tellement de choses dépendaient de l’état de santé de Watts que Thompson en tremblait à l’idée qu’en buvant un soir de trop, il n’en vienne à commettre une bêtise ou se faire tuer bêtement dans un accident de voiture… Trop de choses dépendaient de lui désormais, et Thompson n’était pas le genre d’homme à laisser échapper la poule aux œufs d’or, ou la laisser mourir en l’occurrence.

Il écouta la suite mais dédaigna les dernières phrases, sachant pertienmment que Watts ne cherchait qu’à le faire pencher vers sa décision, et il se dirigea vers la salle de bain pour récupérer une petite bassine qu’il lui ramena, la déposant vers lui de manière à ce qu’il puisse l’attraper sans trop d’efforts.

« Voilà pour tes besoins naturels. Tu te débrouilleras avec ça, et ne viens pas faire ta chochotte : je t’ai surpris en train de patauger dans l’eau de la cuvette des toilettes un soir où tu avais une nouvelle fois bu plus qu’il ne fallait, donc question pudeur et propreté, tu repasseras. Quant au reste…. »

Il le toisa en relevant le menton et croisa les bras, souriant légèrement avec un petit air vicieux qui aurait dû mettre la puce à l’oreille de l’homme d’affaire :

« Tu n’auras pas besoin de te laver Watts, cela sera totalement inutile puisque tu transpireras aussitôt après. Tu seras privé d’alcool mais moi, je ne compte pas me priver de mon jouet favori : alors appelle cela de la séquestration, du viol, tout ce que tu veux, je m’en moque. Chaque fois que tu ressentiras le besoin de boire, je viendrai te faire l’amour. Et crois-moi, au bout d’une semaine de ce régime, tu n’auras plus soif. »

Il se pencha, glissa un doigt sous le menton de Watts, le releva et vint délicatement déposer un baiser sur ses lèvres, souriant toujours autant.

« Une fois que tu seras soulagé et calmé, je reviendrais. Et s’il le faut, j’attendrai Watts. Tout le temps qu’il faut, mais tu me parleras. Nous discuterons de tes problèmes et nous envisagerons une solution ensemble. Je ne lâche jamais l’affaire, crois-moi. Et pour l’instant, tu es devenu mon affaire principale ! »

Derek ne souhaitait guère se retrouver coincer dans une chambre. Premièrement, car il avait des besoins humains, soit de se nourrir, se laver, bouge et là, il était attaché à un fichu lit. Il n'aimait guère cette situation comme il avait toujours été un homme assez actif. Il ne pouvait que rager, souhaitant au moins avoir une échappatoire, un accès à une toilette ou autre. Jamais, il ne pourrait accepter de se faire sur lui-même, surtout parce que McMillian avait jugé que ça serait ''bien'' pour lui qu'il soit contraint à une telle situation de confinement. Non, Derek devait trouvé un moyen de fuir, le plus rapide sera donc d'avouer son besoin d'uriner. Le tout fut régler en lui apportant une petite bassine, dans laquelle il pourrait se vider. Il fit les yeux ronds, non ce n'était pas sérieux? « Voilà pour tes besoins naturels. Tu te débrouilleras avec ça, et ne viens pas faire ta chochotte : je t’ai surpris en train de patauger dans l’eau de la cuvette des toilettes un soir où tu avais une nouvelle fois bu plus qu’il ne fallait, donc question pudeur et propreté, tu repasseras. Quant au reste…. » De quel soir parlait-il? Derek avait de faible souvenir d'avoir pu jouer avec l'eau de la cuvette. Il alla donc vivement le contredire avant qu'une vision de sa personne à genou en train de jouer avec un petit canard qu'il avait fait baigner dans son ''bain d'oiseau''. On se mordit donc fortement la lèvre, avant d'avoir le rouge aux joues. En effet, on repasseras sur ce genre de discutions qu'il ne vaudra jamais remettre sur le tapis. On passa donc, ce petit détail avant de critiquer l'idée de la bassine.

''- Pas question que je chie là-dedans.''

Et espérons que Thompson ne l'avait pas surprit à aller aux selles dans un autre endroit peu recommandable. Derek avait oublié plusieurs de ses actions, et parfois de petits détails fait qu'il s'en rappelait, mais il n'avait guère de souvenir pour ce genre de pratique. « Tu n’auras pas besoin de te laver Watts, cela sera totalement inutile puisque tu transpireras aussitôt après. Tu seras privé d’alcool mais moi, je ne compte pas me priver de mon jouet favori : alors appelle cela de la séquestration, du viol, tout ce que tu veux, je m’en moque. Chaque fois que tu ressentiras le besoin de boire, je viendrai te faire l’amour. Et crois-moi, au bout d’une semaine de ce régime, tu n’auras plus soif. » Quoi? Une semaine? Non, pas question de se voir attacher au lit pendant une aussi longue période, jamais Derek n'avait passé autant de temps au-même endroit. Il le regarda plus courroucé que jamais.

''- Va te faire...''

Il fut coupé par un long baisé, auquel contre toute attente, il ne pourra qu'y répondre, comme si c'était vraiment plus fort que lui. « Une fois que tu seras soulagé et calmé, je reviendrais. Et s’il le faut, j’attendrai Watts. Tout le temps qu’il faut, mais tu me parleras. Nous discuterons de tes problèmes et nous envisagerons une solution ensemble. Je ne lâche jamais l’affaire, crois-moi. Et pour l’instant, tu es devenu mon affaire principale ! » Pourquoi? Que représentait-il pour Thompson? Ce dernier ne lui devait rien, simplement parce que Derek n'attendait guère de lui. Pourquoi restait-il aussi accrocher à lui pendant qu'on avait accorder sa liberté.

''- Tu ne me dois rien, et tu le sais, laisse-moi périr et m'amuser tranquille. La vie c'est de la grosse merde, et seul l'alcool et le sexe importe. Le reste n'a pas de saveur, ça ne vaut pas la peine d'être vécu, car un jour on ne fait que tout perdre.''

Et l'argent ne pouvait pas tout remplacer et las, il se laissa tomber dans les oreillers, à quoi bon lutter. Il avait le bras attaché au lit et devait lutter contre sa stupide envie d'uriner, pas question de s'offrir en spectacle devant Thompson en lui donnant le plaisir de le voir faire dans le petit récipient apporter plutôt.

''- Maintenant que tu as terminé de me dire quoi faire, ou plutôt, oh comme ma journée sera palpitante a fixé le plafond, je pense que tu peux quitter la pièce. Je n'ai guère envie de boire, donc tu ne me toucheras pas.''

Gageons que dans 5 ou 6h, il ne dira pas la même chose. Son corps risque de ressentir les effets du manque et il souhaitera sûrement boire, mais cela ne lui sera pas accordé, mais pour le moment, il luttait contre sa gueule de bois.

Derek mettait peut-être de la mauvaise volonté en assurant que jamais il ne ferait ses besoins dans le seau qu’on lui avait donné, mais quand Thompson l’embrassa, il réagit au quart de tour et répondit au baiser avec un tel empressement que l’ex-prostitué en eut un sourire ravi. Il avait beau boire des litres d’alcool et se transformer en un autre homme à chaque fois, le désir entre eux ne disparaissait jamais totalement et c’était enivrant de se dire que pour la première fois de sa vie, il avait autant d’emprise que cela sur quelqu’un. Il prolongea le baiser de façon égoïste, pour le seul plaisir de regoûter à ces lèvres dont lui-même n’arrivait pas à se lasser, et quand il s’écarta, il fut désolé de ne pas pouvoir poursuivre cela plus avant : Watts avait avant tout besoin de parler et de comprendre la situation, voire peut-être de l’accepter. Cela serait plus facile pour eux deux s’il arrêtait de perpétuellement crier et ronchonner, et se pliait enfin à la situation.

Mais c’était loin d’être le cas pour l’instant, et Watts ressortit son petit couplet comme quoi la vie ne valait pas la peine d’être vécue, hormis concernant l’alcool et le sexe. Thompson en fut abasourdi : comment pouvait-on en être blasé à ce point-là ? Alors que Watts avait absolument TOUT ce qu’il fallait pour être heureux ! Où est-ce que le bât blessait, où est-ce qu’il avait pêché au point d’en être dégoûté de la vie ?
Assis sur le lit à ses côtés, il le regarda un court instant, l’écoutant sans vraiment écouter lui demander de partir et lâcha un petit soupir agacé.

« Donc tu n’as que l’alcool et le sexe : l’épicier du coin pour le premier, et moi pour le second ? Effectivement, vu ainsi, la vie ne doit guère être palpitante pour toi… Et je vais tâcher de te prouver le contraire, du moins une fois que ton organisme se sera débarrassé de cette addiction. Peu importe si tu me hais, si tu me maudis et que tu ne veuilles plus me voir après cela : aussi dur cela soit-il à entendre pour l’instant, je veux réellement t’aider. »

Il se pencha et lui vola un second baiser, incapable de rester loin du corps de Watts quand ils étaient tous les deux dans la même pièce : son baiser fut tendre et extrêmement délicat, comme s’il voulait lui réapprendre la douceur et le goût de la vie à travers lui. Et quand ils se séparèrent, il le regarda dans les yeux et ajouta :

« Parce que l’homme que tu es mérite mieux Watts. »

Puis il se leva et l’abandonna là, le laissant avec son seau, son envie d’uriner et sa fierté mal placée. Epuisé parce qu’il avait passé la nuit à tout nettoyer l’appartement et mettre en place tout ceci, il partit s’allonger sur le canapé dans le salon et s’endormit rapidement, une couverture sur lui pour lui tenir chaud. Ce furent les cris de Watts qui le tirèrent du sommeil en sursaut et il se redressa sur le canapé, déboussolé. Que se passait-il donc, pourquoi est-ce que Derek criait aussi fort ?
Inquiet, il se dépêcha de repousser la couverture et de courir jusqu’à la chambre dont il ouvrit la porte pour apercevoir un Watts furibond :

« Que se passe-t-il ? » demanda-t-il d’une petite voix, les yeux encore remplis de sommeil.

La vie? Une vraie salope, elle ne nous apportait qu'un lot de mortalité et de perte. Derek n'avait jamais pu surmonter la mort de sa femme. Incapable de vivre dans son âme sœur de toujours. Cette femme avait été son pilier, sa muse qui lui avait toujours donner la force de s'améliorer et de vouloir en faire plus. Elle l'avait encouragé, soutenu dans les pires moments et les décisions les plus difficiles. Derek était fou de cette femme, bien davantage quand elle lui avait offert un premier enfant. Un jeune garçon qui deviendra la pièce unique de Derek, il aimait tant cet enfant, qu'il le chérissait comme jamais. Puis, viendra au monde, deux magnifiques filles. Les princesses de Derek Watts. Hélas, la vie n'est jamais toute rose. Maintenant, il avait perdu cette femme qu'il aimait tant, et plus tard son garçon. Cela l'avait détruit et lui malgré les deux enfants qu'il lui restait s'était fait de nouveau ami, soit alcool et sexe. Alcool lui enlevait tout fardeau moral et sexe apportait la rédemption du corps. Derek avait perdu toute envie de vivre. À quoi bon, un jour ou l'autre, il finirait par tout perdre, car l'argent ne lui apporterait jamais la garantie d'une vie heureuse. L'alcool par contre, lui donnait du bon temps, mais voilà, le sexe commençait aussi à faire des siennes. Il s'était découvert une autre facette à sa sexualité, et le voilà prisonnier d'un bourreau qui n'avait visiblement que faire de ces états d'âme. Ne souhaitant que le ''guérir''. Mais cela ne pourrait se faire, car personne ne pourrait redonner à Derek ce qu'il avait perdu. « Donc tu n’as que l’alcool et le sexe : l’épicier du coin pour le premier, et moi pour le second ? Effectivement, vu ainsi, la vie ne doit guère être palpitante pour toi… Et je vais tâcher de te prouver le contraire, du moins une fois que ton organisme se sera débarrassé de cette addiction. Peu importe si tu me hais, si tu me maudis et que tu ne veuilles plus me voir après cela : aussi dur cela soit-il à entendre pour l’instant, je veux réellement t’aider. » L'aider? Et pourquoi? Personne n'avait que faire du milliardaire qu'il était, outre pour son porte-monnaie. Que Thompson le prenne, il avait des centaines de billet à l'intérieur. Pourquoi donc chercher à l'aider? Dans un soupire, Derek détourna la tête, plus entêter que jamais. Il ne donnerait pas raison à Thompson.

Par contre, ce dernier se pencha pour lui voler un nouveau baisé, auquel on ne pourra s'esquiver. Une sorte d'attraction le poussait à y répondre. Comme si ses lèvres ne voulaient que goûter celle qui les touchait. On étira le cou jusqu'au dernier moment, où ils durent se séparer. « Parce que l’homme que tu es mérite mieux Watts. » On prendrait bien une dose de sexe, mais au lieu de cela, on l'abandonna à son triste sort. Lui, les revues sur l'alcool éparpillé et cette fichue bassine. Derek eut un petit mouvement d'épaule, avant de se coucher, sur le côté et le bras tendu vers le haut. À force, cette menotte allait lui causer des engourdissements. Son envie finit par lui donner des frissons, il se tortillait les cuisses, de plus en plus insoutenable. Il dû se redresser pour tendre le pied, rapprochant la bassine de lui. Au diable, personne n'était présent, alors il pu se soulager en tout secret. Ceci fait, il repoussa l'objet le plus loin possible avant de se recoucher sur le côté. Il avait le regard perdu vers le mur.

''- Saleté de mec...''

Sur le coup, il ne pourra qu'hair Thompson et se dire que jamais il n'aurait dû le sortir de ses problèmes. On le détestait pour se mêler de sa vie privée, et plus encore de le privée d'un certain luxe. Derek commençait à avoir mal à l'épaule, à avoir de nouveau faim et surtout de vouloir son téléphone ou son ordinateur. Il ragea, mais impossible de quitter le lit, l'ennui, prit ainsi le dessus et il se rendormit.

Il n'est sûrement pas bon de se coucher préoccuper, car durant sa sieste, de nouveau cauchemar le prirent. Assez violent, cette fois, il était le tueur de sa femme. Sa faute si elle était morte, il la tuait de ses propres mains. On se réveilla en sursaut, mais fut surprit de constater que son corps était en sueur, et pire encore qu'il était pris de plusieurs tremblements. Paniquer, son cerveau chercha l'alcool. D'ailleurs, son corps se redressa trop rapidement, et il dû se faire mal à l'épaule. Tombant même du lit. Derek se releva, cette fois, en donnant des coups contre le lit. Espérant peut-être le briser pour se libérer. « Que se passe-t-il ? » Thompson avait dû être alerter par le bruit, car il entra dans la chambre, où Derek donnait des coups de genou dans la tête de lit. Ses yeux injectés d'eau et d'un peu de sang foudroya Thompson. Lui voulait boire, il voulait immédiatement avoir son verre, mais ce stupide bonhomme allait l'en empêcher.

''- J'vais te frapper si tu ne me libères pas immédiatement.''

Une crise de colère, premier signe du sevrage de Derek, il avait ce ''besoin'' de boire, et son bourreau était la cible de cette colère, sauf que Derek risquait aussi d'être déshydrater s'il ne buvait pas. On voyait bien que son corps commençait à entrer dans une petite crise. La raison laissait place à la colère de ne pouvoir tuer ses fantômes. Il détestait tout autour de lui et frappa le lit plus fortement, mais dû avouer qu'il se faisait mal plus qu'autre chose.

''- VA ME CHERCHER UNE BOUTEILLE.''

Il pesta, cria, Derek voulait tuer cette furie, ce rêve qu'il venait de faire. À croire même qu'il en paniquait tellement il avait besoin de boire.

Quand Thompson ouvrit la porte, il aperçut Derek en bas du lit, l’épaule apparemment dans un angle qui devait être douloureux et le regard devenu totalement fou. Il était en sueur et semblait avoir fait un mauvais rêve, si bien que l’ex-prostitué se rassura : vu l’état d’addiction de Watts, il avait craint que ce dernier ne tente un geste stupide pour se libérer ou le faire plier, mais ce n’était pas le cas : apparemment tout ça n’était dû qu’à un cauchemar et même si l’homme d’affaire lui cria dessus violemment, il ne l’écouta pas et referma derrière lui en soupirant.

« Non Watts, je te l’ai déjà dit : plus d’alcool, c’est fini. »

Il savait qu’il allait devoir le répéter de nombreuses fois d’ici à ce que le brun soit totalement remis : on ne guérissait pas aussi facilement d’une telle addiction, mais il avait des ressources et avait déjà connu ce genre de situation.
Agacé, il s’approcha et croisa les bras en le regardant, à la limite de taper du pied par terre comme devant un gamin :

« Non mais regarde-toi !!! Où est passé l’homme d’affaire brillant et et charismatique, hein ? Tu es pire qu’une loque, à hurler pour avoir de l’alcool ! Regarde dans quel état tu te mets ?? Où est le grand Derek Watts ?? »

C’en était désespérant de voir un homme de la carrure et de la prestance de Watts tomber aussi bas : s’il voulait parler, Thompson serait là, en attendant il ne comptait certainement pas lui amener la bouteille qu’il réclamait.
Avisant le pot de chambre rempli, il s’approcha alors du lit dans un mouvement pour le récupérer et aller le vider, se mettant à portée de Watts sans même s’en rendre compte.

Le métabolisme de Derek commençait a ressentir les effets du manque, sans parler de cette envie ou plutôt besoin d'oublier. Nous avions besoin de boire, trouver une bouteille et pour cela il lui fallait tenter de fuir cette chambre. Impossible au vue de son bras attaché. Il tenta donc a plusieurs reprises de venir à bout des menottes. Il tira, tapa dans la tête de lit, sans grande réussite. Il interpella ainsi Thompson, ce dernier allait devoir le libérer. Il lui fallait sa dose.

Dès que Thompson entra, on lui réclama notre demande. Criant contre son bourreau, qui ne fit que le regarder, sans aller chercher ce qu'on venait de lui demander. « Non Watts, je te l’ai déjà dit : plus d’alcool, c’est fini. » Qui a dit qu'il ne parlait pas d'une bouteille d'eau? Ou même de jus? Sa gorge était bien sèche et il aurait aimer boire. Même si, oui en effet, c'est de l'alcool qu'il voulait. Il soupira avant de se rasseoir, s'énerver de la sorte était encore plus pénible.« Non mais regarde-toi !!! Où est passé l’homme d’affaire brillant et et charismatique, hein ? Tu es pire qu’une loque, à hurler pour avoir de l’alcool ! Regarde dans quel état tu te mets ?? Où est le grand Derek Watts ?? »

''- Que connais-tu vraiment de lui? Personne ne me connait jamais, et ils n'en ont rien à faire. Il me voit que comme un homme riche et avec une ''Famille'', j'aurais soit disant tout pour moi... sauf que j'ai perdu ce qui m'était le plus chère. Alors, fait pas chier, et va me chercher à boire. ''

À force de s'énerver, il avait soif, et surtout faim aussi. Son état de jeun, ne l'aidait aucunement à se sentir mieux. Il avait besoin de manger, mieux que de simple toast, et aussi de se laver. Il leva ainsi les yeux vers Thompson, plus triste que jamais.

''- Ne m'enferme pas ici... c'est trop difficile d'être seul.''

Il souffrait de cette solitude, normalement, il aurait de faux ami pour l'accompagner, des filles escortes pour agrémenter ces soirées, outre que là, il se retrouvait pour seul compagnon, un bon lit et quatre murs pour lui tenir compagnie.

''- Je veux sortir d'ici, je vais devenir fou.''

Il s’arrêta net quand enfin, Derek consentit à lâcher un peu du lest qui alourdissait son cœur. Enfin, il s’ouvrait, enfin il commençait à expliquer pourquoi un type aussi formidable que lui avait pu sombrer dans l’alcool ! Et découvrir qu’il avait perdu ce qui lui était le plus cher serra le cœur de Thompson bien malgré lui : Watts n’était qu’un ‘client’, un ‘ami’ aussi, mais rien de plus, et voilà qu’il était saisi d’émotion à l’idée qu’il ait pu traverser quelque chose qui l’avait brisé à ce point-là.
Essayant de canaliser ses propres émotions, il garda un visage neutre et s’approcha du lit pour finalement venir s’asseoir à côté de Watts, le plus délicatement possible pour ne pas le bloquer dans ses révélations. Mais quand il croisa son regard triste et son air éploré de gamin perdu, il ne put s’empêcher de tendre les bras pour le serrer contre lui, délicatement, amenant son visage au creux de son cou et passant une main sur son dos pour le réconforter. Il déposa un baiser sur son front et murmura, soudain attendri devant lui :

« Je vais rester avec toi, désolé je… Je voulais juste que tu réalises, au début, mais je me rends compte que c’était stupide. Je vais rester avec toi, tu as ma parole. Pour ce qu’elle vaut. »

Il lui fit un petit sourire avant de reprendre, sa main venant se glisser dans les mèches brunes de son amant :

« Et pour te répondre, je connais quelques morceaux de Derek Watts. Quelques facettes que j’ai beaucoup appréciées. C’est un homme charmant, avec de l’esprit et… (il eut un autre petit sourire et déposa un autre baiser sur son front, le maternant totalement) et il est très doué au lit quand il est à jeun. C’est quelqu’un en qui j’ai appris à avoir confiance, malgré tout. Qui est venu m’aider alors que j’étais au fond du trou. Quelqu’un de bien, qui me manque quand tu rentres totalement ivre et que tu deviens violent. »

Un soupir lui échappa et il leva les yeux au ciel, un peu perdu.

« Je ne peux pas te laisser sortir d’ici car je sais que la première chose que tu auras faite, si ce n’est pas d’appeler les flics pour me faire enfermer, c’est d’aller te chercher une bouteille. Et ça… Non, ça, Watts, ce n’est pas quelque chose que je peux t’autoriser. »

Il laissa ses doigts jouer quelques instants dans les cheveux de Derek, songeur, ne voyant guère de solution. Il n’aimait pas faire souffrir Watts de la sorte, mais avait-il seulement le choix ? Il était seul face à cela…. Jamais personne n’enverrait le milliardaire en cure de désintoxication, et il était hors de question qu’il le regarde se détruire de la sorte.

« Par contre, si tu as faim, je peux te préparer un petit quelque chose. Ça te tente ? Je mangerai avec toi, promis. »

Derek commença à se laisser aller aux confidences, cela n'était pas facile pour lui, car jamais il n'avait eut à parler ou même très peu de gens cherchait à en connaître un peu plus sur lui. Il faut aussi dire, qu'il n'aimait pas en dire trop, car des gens mal intentionnés pourraient décidé de s'en servir contre lui. Il eut donc un peu de mal à tout dire la première fois. La seule information qu'il donna fut qu'il avait perdu quelques chose de très important pour lui. Il faut avouer que toute votre jeune vie d'adulte avait été porter vers votre femme et que celle-ci vous quittait, il était difficile de relever la pente. Derek avait tout laissé derrière lui pour sa femme et sa famille. Il n'avait pas de véritable ami, peu de confident et toute les activités qu'il avait tournait autour de sa vie professionnelle. Et voilà, maintenant les regrets le rongeaient car il n'avait plus rien. Sa femme et son fils mort, sa plus vieille des filles qui l'empêchaient de nouer des liens avec une autre femme, il souffrait d'une certaine solitude émotionnelle.

L'homme demanda à Thompson de rester avec lui, il n'en pouvait plus d'être seul dans cette chambre qui empestait la sueur et l'urine. « Je vais rester avec toi, désolé je… Je voulais juste que tu réalises, au début, mais je me rends compte que c’était stupide. Je vais rester avec toi, tu as ma parole. Pour ce qu’elle vaut. » En effet, que valait-elle? Derek n'en avait pas la moindre idée. Thompson serait libre de partir, et pourtant il était resté prêt de lui. Il semblait même vouloir l'aider... à quoi? Arrêter l'alcool? Pourquoi le ferait-il? Derek n'en avait pas la conviction, ni le besoin. Perdu dans ses pensées, il se détends peu à peu sous la main qui lui caressa les cheveux. Cela était vraiment agréable, sa tête se laissa allé sur le côté, s'appuyant contre l'épaule de Thompson. « Et pour te répondre, je connais quelques morceaux de Derek Watts. Quelques facettes que j’ai beaucoup appréciées. C’est un homme charmant, avec de l’esprit et il est très doué au lit quand il est à jeun. C’est quelqu’un en qui j’ai appris à avoir confiance, malgré tout. Qui est venu m’aider alors que j’étais au fond du trou. Quelqu’un de bien, qui me manque quand tu rentres totalement ivre et que tu deviens violent. » Il lui faisait confiance? Comment? Et surtout pourquoi? Derek n'était guère un homme agréable. Il buvait, découchait certaines nuits et le battait quand on se refusait à lui pour des ébats. Mais Thompson semblait voir autre chose en lui. Cela l'étonnait, car jamais il n'avait eut assez de chance pour lui démontrer le genre d'homme aimable qu'il avait pu être. Il n'était plus que l'ombre de son passé. Tout ça à cause de? Oui de l'alcool. Derek s'était perdu, était en train de devenir une véritable épave. Devrait-il vraiment tenté de remédier à cela? Ou serait l'intérêt? Après tout, la moitié de sa vie était passée, et il doutait même un jour pouvoir retrouver l'amour. Tout ça parce que Violette risquait de toujours tout détruire. Elle venait de le faire quelques mois plutôt avec Lily-Anne. Derek eut un soupire avant de se mordre la lèvre. « Je ne peux pas te laisser sortir d’ici car je sais que la première chose que tu auras faite, si ce n’est pas d’appeler les flics pour me faire enfermer, c’est d’aller te chercher une bouteille. Et ça… Non, ça, Watts, ce n’est pas quelque chose que je peux t’autoriser. » Pourquoi insistait-il donc autant? S'était vraiment étrange, Derek se redressa pour mieux le regarder. Ce mec était vraiment bizarre, le pire ça lui faisait du bien que de savoir qu'il était inquiet pour lui.

''- T'es vraiment un idiot.''

Non, il ne comprenait pas pourquoi il l'aidait, mais bon, il semblerait que Derek serait obligé de rester enfermer. Il décida de ne plus lutter, après tout, pour le moment, outre le fait de se blesser a l'épaule, il n'était arrivé à rien d'autre. « Par contre, si tu as faim, je peux te préparer un petit quelque chose. Ça te tente ? Je mangerai avec toi, promis. » De quoi avait-il envie? Il avait faim, mais pour le moment, son morale était une vraie pelote de laine emmêlée.

''- Fait, quelque chose de simple, du poulet par exemple...''

Pour le moment, il n'avait même pas envie de manger des plats de riche, après tout sa conviction et son envie de vivre était bien loin en lui. Il se rongeait le sang, ne souhaitant que boire.

''- Même si j'imagine que ça serait trop demandé que ce dernier soit braisés avec du vin? ''

Aurait-il droit au sevrage complet, car à reparler des raisons qui le détruisait, il se sentait encore plus minables et voulait boire. Peut-être qu'au final, n'aurait-il que besoin d'un pot de crème glacé et de vider son cœur, comme les meufs le faisaient entre elles.

''- Et j'veux un truc pour nous occuper. Un film peut-être? ''

Oui, car peu de gens le savait mais Derek était un accroc des films d'action, et peut-être qu'en écouter quelque uns lui ferait du bien, après tout, depuis combien de temps ne s'était-il pas arrêter pour le faire? Son travail ne lui permettait même pas ce genre de loisir.