Savoir qu'on venait de ressentir un plaisir sans pareil était quelque chose de particulier, un renouveau dans la vie de Derek qui le se sentir un peu mieux. Comme si une sorte de fardeau s'enlevait de ses épaules. Bien des relations passés avaient été du sexe pour du sexe. Il prenait la fille, jouissant sans prendre réellement de plaisir, mais là, avec cet homme il avait enfin eut du plaisir. Comme si l'étau serré autour de son membre avait été libérateur et non contraignant. Peut-être était-ce parce qu'il avait pu faire preuve de force et non de douceur? Avoir eut une épaule dans le creux de sa main, ce pouvoir, ce contrôle durant l'acte n'en avait été que meilleur. Il avait aussi jouit avec une ardeur que ça lui redonnait envie de recommencer. Il en voulait encore, pas tout de suite, mais dans quelques minutes. Ou bien l'embrasser, continuer de le caresser. Il ne voulait plus relâcher cet homme, mais voilà que lorsqu'on bougea pour vouloir le toucher de plus belle, on se sauva. Sa proie le repoussa pour remonter le long du lit. Laissant là, un corps penaud et à découvert. C'est pas réellement agréable tout ce froid après l'acte.

Lui-même prenait conscience de ce qui venait de se passer et il en perdit tout sourire. Sa main était remplit de cette semence qui n'était pas la sienne. Il la fixa l'air apeuré, son taux d'alcool avait aussi été cuvé et il commençait a comprendre l'ampleur de ce qui venait de se passer. Derek avait couché avec un homme, une personne du même sexe que lui. Et il l'avait prit, et avait eut du plaisir. N'osant même plus refermer les doigts, ceux-là qu'il ne lâchait plus des yeux, collant de cette mixture ''écoeurante''.

''- Je... ce... n'est pas ce que je voulais... je...''

Non, ne relève surtout pas le regard, mais trop tard, il fixa le corps dénudé dans le haut du lit et prit complètement peur. Il avait... aurait-il abusé de lui? Derek peinait à comprendre ce qui l'avait poussé à faire tout cela. Le pire était qu'il voyait toute cette nudité de mâle et là son cœur battit très rapidement. Il avait vraiment couché avec un homme. Et en plus, il a adoré ça.

''- Laisse-moi au moins enlever le lien...''

Sa main se tendit, cela propre bien sûr, et il tira du bout des doigts sur la cravate pour défaire les poignets, mais en restant bien loin de Thompson. Il avait peur, peur de cette relation sexuelle.

''- J'te jure... on... est pas gay... s'était... désolé...''

Comment avait-il pu en arrivé là? Si les gens apprenaient cela, il était cuit, grillé, il perdrait son nom, sa renommée. Pourquoi avait-il fait cela? Grimaçant Derek se redressa, attrapant ses vêtements sur le sol, pour se diriger vers la salle de bain, il avait besoin de se laver. Nettoyer tout ce... et surtout retirer cet objet autour de son membre. Et il espéra que Thompson serait disparut quand lui sortirait de la salle de bain, il n'avait aucunement envie de revoir cet homme. Il devait oublier ce qui venait de se passer.

Il lançait un regard furieux sur le brun, qui semblait quant à lui totalement perdu tout d’un coup : il regardait sa main avec stupeur et semblait déphasé, comme déboussolé par rapport à ce qui venait de leur arriver.
Mais Thompson n’avait pas le cœur de s’apitoyer sur son sort ! Oh non ! Ce salopard avait voulu jouer : JOUER, pour l’humilier, et non pas parce qu’il en avait réellement envie. C’était ça le pire dans l‘histoire : ce type avait payé, s’était dit que cela n’aurait aucune importance et parce qu’il désirait simplement asseoir son petit amour-propre sur celui d’un autre pour prouver sa supériorité, il venait de le baiser pour le rabaisser et le plonger encore plus bas que terre.
Et effectivement, cela n’aurait aucune importance, ni même conséquence pour lui ! Il repartirait d’ici, content ou pas, et n’y penserait bientôt plus. Il se pourrait même qu’un jour, un verre à la main, il plaisante avec ses amis bourgeois à propos de ce ‘prostitué qu’il avait remis à sa place comme il fallait’ : il le voyait tout à fait, dans un de ces buffet libre que les grands de ce monde organisaient en cours d’après-midi, enfermé dans une bibliothèque et fumant un bon cigare, se pavanant devant ses amis tous aussi fortunés que lui…

Alors que lui, non seulement on venait de lui rappeler de façon cuisante qu’il n’était qu’un objet dont on disposait à volonté ici, mais qu’en plus, il n’avait aucun droit sinon celui de subir et de se taire… Il avait cru être tombé plus bas que terre quand il avait atterri dans la rue : il se rendait compte qu’il y avait encore quelques étages dans cette déchéance sociale qu’il était en train de visiter…

Mort de honte, il ne réagit pas quand l’autre lui enleva le lien, prêt cela dit à le frapper si jamais il tentait à nouveau de l’approcher… Et dès qu’il fut libre, il ramena ses mains contre lui pour frotter ses poignets, essayant d’ignorer l’autre abruti qui continuait de s’excuser, allant jusqu’à lui dire, comme pour se le confirmer à lui-même, qu’il n’était pas gay…

« Cassez-vous… » murmura-t-il si bas qu’il fut sûr que l’autre ne l’avait pas entendu alors qu’il se dirigeait déjà vers la salle de bain.

Il resta là, assis sur ce lit et recroquevillé sur lui, tenant ses poignets comme si c’était là tout ce qu’il pouvait soigner de son corps brisé… Et le pire… Le pire c’était qu’il avait aimé ça. Sentir ce membre venir toucher ce point sensible en lui avait été fantastique : tout le reste était à vomir, mais ça… Si seulement cela avait eu lieu dans d’autres conditions…

Sachant qu’on ne lui ouvrirait pas tant que le client n’aurait pas attesté qu’il avait eu son dû, il resta là et ne bougea pas quand le brun ressortit enfin de la salle de bain : il ne le regarda même pas, attendant qu’il parte, pressé de pouvoir accéder aux douches pour ôter cette souillure et l’odeur de son parfum sur lui.

Et comme l’autre semblait surpris de le trouver encore là, il articula sèchement :

« Ils ne me laisseront pas sortir tant que vous ne l’aurez pas décidé. »

Et comme il semblait s’approcher de la porte, il ajouta d’une façon plus agressive :

« Ne me redemandez jamais !! Plus jamais ! »

Se sentant sale, une fois qu'on eut libérer l'homme, Derek attrapa ses vêtements pour se ''sauver'' en direction de la salle de bain. Il avait besoin de se nettoyer les mains, mais aussi de se laver. Chose qu'il fit prestement une fois dans l'autre pièce. Jamais auparavant, il n'avait utiliser leur douche, sauf que le cas présent était fort différent. Normalement, Derek se plaisait dans la luxure et ces odeurs, mais pas aujourd'hui, pas ainsi. Il se trouvait sale dans sa manière d'avoir agit. Il n'avait pas a comprendre ce qui lui avait prit. Pourquoi cette attirance soudaine pour un homme? La nausée commença à le prendre, quelques étourdissements. Non il ne comprenait pas pourquoi il avait ainsi eut une érection. Était-ce une drogue dans les verres? Il l'aurait sentit, mais là, sa confiance était un peu ébranler. Il posa une main devant sa bouche, il a fait l'amour avec un homme. Comment avait-il pu? Il avait toujours aimé les femmes, non les hommes. Et encore plus détester les femmes qui osaient lui résister. Là, il avait suffit à cet homme de lui tenir tête pour qu'il en soit dingue et qu'il passe à l'acte.

Derek ne pu retenir ses vomissements et il vida ses intestins des derniers flux d'alcool qui s'y trouvait encore. Bon, la douche aurait aussi besoin d'être laver. On en sortit pour rincer le tout et tomba à genou. Se sentant toujours si sale. Il avait fait du mal à un homme et n'en avait ressentit que du plaisir. Ça ne lui ressemblait pourtant pas. Lui, était doux et joueur au lit, pas cet homme barbare qu'il avait démontrer. Un abuseur. Remplit de remord, il avait vraiment besoin d'un autre verre. Se levant, il réussit à se rhabiller.

N'osant même pas se regarder dans la glace il quitta la salle de bain, souhaitant encore aller s'excuser mais on lui dit plutôt de ne jamais redemander de sa personne. Baissant le regard, il n'osa rien dire, allant plutôt vers la porte. Oui, il avait besoin d'un verre. Il quitta, et dit au vigile dans le couloir qu'il avait eut ce qu'il était venu chercher, bien qu'on redescendit dans la grande salle pour se commander a boire. D'ailleurs, ce soir là, Derek donna des pourboires plus généreux comme si cela pouvait être une forme de réparation.

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Plusieurs jours étaient passés, voir même une semaine presque deux, sans que Derek ne remettre les pieds dans ce club. Sauf qu'il en était membre privilège et aucun autre endroit en ville ne lui apportait la satisfaction qu'il trouvait auprès des femmes de l'endroit, ni les soins données par les propriétaires à son égard. Restait plus qu'à souhaiter ne pas revoir Thompson. Après tout, aucun des deux ne voulaient sûrement se revoir en tête à tête, alors il n'y aurait aucun soucis.

Derek entra donc dans le boire, comme à chaque soir, commençant par demander quelques verres, question de se détendre un peu. Bien qu'étrangement, il n'avait pas encore bu aujourd'hui. Il n'en avait pas eut l'opportunité, trop de travail et des rencontres importantes. Il avait donc un retard à rattraper au niveau de l'alcool, mais aussi des femmes. Il avait besoin de cette affection, alors il demanda une table privée, avec danseuse. Question de boire tout en se rinçant l'oeil en douce compagnie. Ce soir, il allait bien s'amuser, sûrement avec 3-4 filles.

Il avait tellement espéré… Prier tous les dieux de la Terre auxquels il ne croyait pas qu’il ne revienne plus jamais. Il y avait d’autres clubs dans cette ville, d’autres endroits de débauche et tellement d’opportunités quand on avait de l’argent…
Alors tout sauf ce club ! Tout sauf SON club !
Mais ses prières avaient été vaines car quand il revit son visage parmi la foule des clients, il sentit le rouge lui monter aux joues et une rage cuisante envahir son esprit. Il serra les poings et instinctivement, se fraya un passage parmi les clients et filles pour se diriger vers l’endroit où le brun allait, sachant pertinemment ce qui l’y attendait.

Il n’avait parlé à personne de ce qui s’était passé cette nuit : ni aux filles, ni aux gérants même quand ils lui avaient demandé si tout avait été bien pour Monsieur Watts. Ils se fichaient comme d’une guigne qu’on ait abusé de lui et qu’il se sente si Sali qu’il avait passé le restant de la nuit dans la douche à se frotter comme un fou furieux, essayant de le faire partir et d’ôter la honte qu’on lui avait imposé de force cette nuit-là. Il avait gardé cela pour lui et avait serré les dents, espérant ne plus jamais recroiser le visage de cette ordure.
Et il se détestait d’autant plus qu’il avait rêvé de lui… Rêvé de ce membre en lui, de ce plaisir incroyable qu’il en avait tiré, et cela lui avait fait encore plus mal. Bon sang, il n’aurait rien dû ressentir : si seulement il réussissait à n’être que cet objet que tout le monde voyait en lui, à n’être qu’un être dénué de sentiments et d’émotions… Mais il était Thompson McMillan, être humain aux aspirations qui commençaient à se réduire à peau de chagrin plus le temps passait et moins il avait l’impression que sa dette se remboursait.

Il lui avait fallu cinq jours pour remarcher sans boîte, et si cela avait attiré des regards curieux dans le club, on avait mis cela sur le compte de sa vie dans la rue : personne n’ignorait ses conditions de vie en-dehors du club, et on savait que les bagarres entre SDF étaient nombreuses. Personne n’était allé chercher plus loin parce que d’une manière générale, tout le monde se moquait pas mal de la vie de Thompson McMillan.

Et voilà que cet homme se repointait comme une fleur dans le club, pensant y être le bienvenue… Evidemment, vu tout l’argent qu’il dépensait ici, mais après tout, merde, il avait bien le droit d’aller lui donner son opinion lui aussi !

Alors il le vit entrer dans la salle privée et fit signe à la jeune femme à l’entrée :

« C’est moi qui m’en occupe. »
« Toi mais… »
« Pas de mai, il m’a déjà demandé. T’inquiète pas, je gère. Demande à ce qu’on ne soit pas dérangés, d’accord ? »

Elle hocha la tête, un peu déstabilisée, mais après tout Thompson n’avait jamais fait d’embrouilles, elle le croyait donc : simplement elle était surprise qu’il soit de ce bord, même si avec le temps, la plupart des prostitués mâles se mettaient plus ou moins à succomber à l’argent et atterrissaient dans des lits auxquels ils n’auraient jamais pensé en commençant ce travail.

Il entra doucement et referma derrière lui à clé, emportant la clé dans sa poche : hors de question qu’il lui échappe cette fois-ci. Hors de question qu’il gagne la partie.

Déjà assis sur la banquette qui servait aux invités, il semblait attendre d’un air las, presque blasé de ce qui allait suivre. Thompson serra les mâchoires et s’avança de quelques pas, le fixant avec colère.

« Bonsoir. »

Il le vit sursauter et en fut heureux : après ce qu’il lui avait fait, il espérait bien qu’il aurait quelques scrupules et regrets devant lui.

« Vous me reconnaissez ou l’alcool vous a tout fait oublier de cette nuit-là ? »

On s'attendait à passer une agréable soirée, retrouver des femmes qu'il adorait côtoyer, boire de l'alcool pour atténuer son esprit remplit de chiffre qui ne cessait de tournoyer dans tout les sens. Penser a quel investissement faire, quoi vendre ou acheter pour faire davantage de fric. Déjà, il allait en dépenser une bonne partie de soir, mais il avait gagné davantage que ce qu'il pourrait même dépenser avec dix putes. Dès qu'il était arrivé, on lui avait servir un magnifique champagne, pour le faire patienter le temps que les filles se préparent pour lui. Il allait se plaire ce soir, s'amuser et baiser comme un fou. Portant le verre à ses lèvres, il trépignait d'impatience de voir les déesses qu'on lui réservait. Son regard se porta sur la porte qui s'ouvrit, enfin elles arrivaient, sauf que la vision qu'il eut le laissa sans voix. Que faisait-il ici? Pourquoi venir le voir? Le pire était que malgré le traitement qu'on lui avait fait, Thompson avait encore et toujours cette même arrogance déplacée dans la voix. « Vous me reconnaissez ou l’alcool vous a tout fait oublier de cette nuit-là ? » Comment oublier le premier homme qui nous a fait... virer de bord. En fait, Derek n'avait pas oublier cette nuit, il le souhaitait, mais chaque jour, il avait une petite pensée lors de ses relations sexuelles.

''- Vous vous croyez si digne que cela pour croire que vous êtes si doué?''

Pourquoi lui répondait-il? Il ne devrait pas car se faisant, il ne faisait qu'alimenter un feu sacré qui le réchauffait. Ce regard haineux à son encontre, si perçant qu'il se sentait déjà attaquer quand on ne faisait que poser un bonjour et lui parler de manière très arrogant.

''- Je ne pensais pas que vous aimiez les hommes, mais désolé, j'ai réservé ma nuit pour autre chose que les penchants que vous avez aimé.''

Derek ne pouvait qu'attaquer, parce que lui-même se sentait menacer. Il devait donc se montrer sur la défensive, sinon on ne risquait pas de faire long feu. D'ailleurs, il se demandait pourquoi on l'avait laisser entrer dans une salle privée et qu'on avait pourtant demander quatre filles, et non pas un garçon. Surtout quand on tentait d'oublier ce détail qui nous avait fait adorer être avec un autre homme. Un détail qu'il n'était pas prêt de souhaiter renouveler. Après tout, il a aimé, mais pas suffisamment pour retenter l'expérience. Il préférait même ne jamais savoir qu'il avait fait l'amour à un homme. Il avait été saouler ce jour là, rien de plus. Une folie d'une nuit, où il avait dû être un peu trop en manque. Oui, voilà, alors pourquoi diable Thompson était là. Sachant aussi que l'autre homme lui avait demandé de ne plus jamais le demander. Ce qu'il était bien porté de faire, et pourtant, on était là, de nouveau enfermer ensemble. Ne paniquant aucunement, après tout, il n'allait sûrement pas être violer, aucun des deux n'étaient vraiment gay, alors respirons, bien que Derek semblait vraiment a cran.